Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS.

Cette Épître fut écrite environ l'an 56 de Jésus-Christ. Saint Paul y donne plusieurs instructions, tant sur les défauts et sur les désordres qu'il y avait dans l'Eglise de Corinthe, et particulièrement sur les divisions qui y régnaient, que sur divers articles importans de la religion.

CHAPITRE PREMIER.

L'apôtre commence

par des salutations, par des actions de grâces, et par des voeux.
Ensuite il reprend les Corinthiens de ce qu'ils étaient divisés entr'eux, au sujet des ministres qui leur avaient annoncé l'Évangile, et de ce qu'ils s'attachaient les uns à saint Pierre, les autres à Apollos on à lui-même, et il leur fait voir qu'ayant été baptisés ait nom de Jésus-Christ, et non pas en celui d'aucun des apôtres, ils ne devaient s'attacher qu'à Jésus-Christ seul.
Et parce que plusieurs s'efforçaient de rendre saint Paul méprisable, cet apôtre dit que sa prédication n'avait point été accompagnée de la sagesse et de l'éloquence mondaine ; mais qu'il avait prêché d'une manière fort simple et conforme à la nature de l'Évangile, qui est la doctrine de la croix, Dieu avant trouvé à propos, dans son infinie sagesse, de sauver les hommes par un moyen faible en apparence, et qui paraît une folie aux mondains et aux incrédules, savoir par Jésus-Christ crucifié, et d'appeler au salut les personnes qui étaient les moins considérables dans le monde.

I. 1-9 ; II.10-16 ; III. 17-31.

RÉFLEXIONS.
Ce que saint Paul dit à l'entrée de cette Épître, et les voeux qu'il fait pour les Corinthiens, nous enseignent que la perfection des chrétiens consiste à être enrichis de toutes sortes de dons spirituels, tellement qu'ils soient trouvés irrépréhensibles à la venue de Jésus-Christ. C'est à quoi ils doivent tous travailler, et ce qu'ils doivent aussi se souhaiter les uns les autres.

2
. Les censures que saint Paul adresse aux Corinthiens, sur les partis qui régnaient parmi eux, nous montrent qu'il n'y arien qui nuise plus à l'Eglise que les divisions, les schismes, surtout ceux qui se forment pour des sujets qui concernent la religion ; que les chrétiens ne doivent jamais se dire les disciples et les sectateurs d'aucun homme ou docteur, quel qu'il soit, et que les ministres de l'Evangile, bien loin de donner lieu à ces divisions et de les entretenir, doivent, à l'exemple de saint Paul, les empêcher de tout leur pouvoir, et être toujours animés d'un esprit de paix et d'humilité, cherchant uniquement la gloire de leur maître et l'édification de l'Eglise, qui ne s'avance que par l'union et la concorde.

3
. Il paraît de ce chapitre que le but de la prédication des ministres de l'Évangile étant d'annoncer Jésus-Christ crucifié, ils doivent prêcher et enseigner avec une grande simplicité, sans rechercher la sagesse et l'éloquence du siècle, qui ne sont que folie devant Dieu.

4
. On voit ici que ceux que Dieu avait appelés en ce temps-là à la profession de l'Évangile n'avaient rien qui les distinguât dans le monde, et que ce fut cependant par leur moyen que Dieu établit son règne d'une manière glorieuse. Cela doit nous apprendre à ne pas estimer les richesses, la noblesse, la puissance, et ces autres avantages temporels qui ne donnent aucun droit à la grâce de Dieu, et qui sont souvent un obstacle à la foi. Enfin, puisque la doctrine de l'Évangile et en particulier la croix de Jésus-Christ, est le moyen que Dieu a choisi, par un effet de sa sagesse et de sa bonté, pour sauver les hommes, nous devons nous attacher uniquement à Jésus-Christ, qui nous a été donné de Dieu, pour nous communiquer la sagesse, la justice et la sainteté, et pour nous conduire au salut et à la vie éternelle.

CHAPITRE II

Ce chapitre a trois parties. Saint Paul dit :

1. qu'il avait prêché l'Évangile à Corinthe avec beaucoup de simplicité ;
2. que cependant, quoique sa doctrine fut simple, elle ne laissait pas d'être sublime et d'une origine céleste et divine.
3. Il conclut de la que cette doctrine étant spirituelle et céleste, elle devait être annoncée d'une manière simple, et que s'il y avait des gens qui la rejetassent, cela venait de ce que c'étaient des hommes charnels et attachés aux choses de la terre.

I. 1-5 ; Il. 6-11 ; III. 12-16.

RÉFLEXIONS.

LES ministres de Jésus-Christ et tous les chrétiens doivent apprendre de ce chapitre :

1
. que la vaine éloquence et la fausse sagesse des gens du monde ne doivent point être mêlées avec la prédication de l'Évangile ;

2
. que la doctrine de l'Évangile, quoique fort simple, est la plus sublime et la plus parfaite qui ait jamais été annoncée ; qu'elle est infiniment élevée au-dessus de tout ce que les hommes les plus éclairés auraient jamais pu découvrir, puisqu'elle enseigne des choses qu'aucun oeil n'avait jamais vues, qu'aucune oreille n'avait jamais ouïes, et qui n'étaient jamais venues dans l'esprit d'aucun homme, mais qui nous ont été révélées par l'Esprit de Dieu.
Il suit de là que la révélation divine était absolument nécessaire pour le salut, que ce n'est que par elle que nous pouvons y parvenir, et qu'ainsi nous devons estimer la doctrine de l'Évangile par-dessus toutes choses. L'apôtre eut aussi faire voir par là que ceux qui annoncent cette doctrine ne doivent jamais se départir de la simplicité chrétienne, et que l'Évangile n'a pas besoin de l'éloquence du siècle pour se soutenir.

3
. Saint Paul nous donne une instruction très-importante, lorsqu'il dit que l'homme animal ne reçoit point les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, et qu'elles lui paraissent même une folie. Cela nous apprend que, s'il y a des gens qui ne comprennent et ne goûtent point la doctrine de Jésus-Christ, cela vient de ce que ce sont des hommes charnels, remplis de préjugés et attachés à la terre. Cette doctrine étant toute spirituelle, elle ne peut être reçue que par des hommes spirituels ; et pour en sentir l'efficace, il faut être dégagé de l'amour du monde et se laisser conduire par l'Esprit de Dieu.

CHAPITRE III.

Saint Paul fait quatre choses dans ce chapitre.

1. Il dit qu'il n'avait enseigné aux Corinthiens que les premiers fondemens du christianisme, à cause de l'état de faiblesse où ils étaient, et il leur reproche d'être encore dans cet état-là, vu les divisions qu'il y avait parmi eux à l'occasion des ministres qui leur avaient prêché l'Évangile.
2. Pour faire cesser ces divisions, il dit que les ministres ne sont que des instrumens en la main de Dieu pour le salut des hommes, et que tout le fruit de leur ministère vient de Dieu seul.
3. Il ajoute, dans le même but, qu'il avait posé le fondement comme un sage architecte, c'est-à-dire, qu'il avait le premier annoncé l'Évangile aux Corinthiens, et que ceux qui l'annonçaient après lui devaient prendre garde à ne prêcher que des doctrines véritables et utiles, qu'il appelle de l'or, de l'argent, et des pierres précieuses, et non des doctrines incertaines et inutiles, lesquelles il compare à du bois, à du foin ou à du chaume ; et il dit que ceux qui annonçaient ces doctrines inutiles perdraient le fruit de leur travail que cependant, s'ils avaient conservé le fondement de la doctrine chrétienne, ils seraient sauvés par une grâce particulière, comme en passant par le feu.
Enfin saint Paul déclare que l'Eglise étant le temple de Dieu et sa maison, Dieu détruira ceux qui empêchent l'édification de l'Eglise, en enseignant des doctrines dangereuses, en excitant des divisions, ou en quelque autre manière, et que les Corinthiens ne devaient mettre leur gloire qu'en Dieu seul, et non dans ceux qui leur annonçaient l'Évangile, puisque les apôtres et les autres ministres n'étaient établis que pour leur utilité et pour la gloire de Dieu.

I. 1-4 ; II. 5-9 ; III. 10-15 ; IV. 16-2,2.

RÉFLEXIONS.
LES quatre parties de ce chapitre nous donnent ces quatre instructions :

1
. Que les ministres de Jésus-Christ doivent proposer la doctrine chrétienne avec prudence, et accommoder leurs instructions à la portée de ceux qu'ils enseignent.

2
. Ce que saint Paul dit qu'il avait planté, qu'Apollos avait arrosé, mais que Dieu avait donné l'accroissement, marque, d'un côté, que le ministère des pasteurs est très-nécessaire, et que c'est un moyen que Dieu a trouvé à propos d'employer pour l'édification de l'Eglise ; et de l'autre, que l'efficace de leur prédication doit être attribuée à Dieu seul.

La troisième
instruction est qu'il est d'une grande importance que l'on retienne dans l'Eglise le fondement d'une bonne et saine doctrine, et qu'outre cela on n'y annonce que des doctrines utiles et édifiantes ; et qu'ainsi les ministres doivent bien prendre garde qu'il ne leur arrive jamais de mêler avec les vérités essentielles de la religion, des choses vaines, incertaines ou peu utiles, de peur de perdre en cela le fruit de leur travail et de retarder l'édification. Ce que saint Paul représentait aux Corinthiens, en leur disant qu'ils étaient le temple de Dieu, et que si quelqu'un détruisait ce temple, Dieu le détruirait, doit faire reconnaître à tous les chrétiens, et surtout à ceux qui ont charge dans l'Eglise, avec combien de soin ils doivent en procurer l'édification et éviter tout ce qui pourrait y causer du scandale et du trouble.

Enfin
l'apôtre montre qu'au lieu de prendre occasion du ministère de l'Évangile de se diviser, les fidèles doivent rapporter cette sainte charge, de même que les autres avantages spirituels dont ils jouissent, et généralement toutes choses, à la gloire de Dieu et à leur salut, et que c'est là le grand but qu'ils doivent toujours se proposer.

CHAPITRE IV.

Le dessein de saint Paul est de remédier aux dissensions qu'il y avait dans l'Eglise de Corinthe à l'occasion des ministres qui y avaient prêché l'Évangile de Jésus-Christ. Dans cette vue il fait trois choses.

1. Il dit que les Corinthiens devaient avoir des sentimens de respect pour les ministres du Seigneur, mais que ce n'était point à eux à préférer certains ministres à d'autres; que quoiqu'il exerçât sa charge en bonne conscience, il ne s'estimait pas plus que ses collègues; que tout ce que les ministres ont de dons vient de Dieu, et que c'est à Dieu seul, et non à aucun homme, à juger de leur fidélité.
2. Et comme les persécutions auxquelles l'apôtre était exposé, encore plus que les autres ministres de l'Évangile, donnaient occasion à plusieurs de le mépriser, il parle des maux qu'il endurait, et il témoigne qu'il les souffrait avec patience, et même qu'il en faisait gloire. Par où il veut engager les Corinthiens à avoir pour lui les sentimens qu'ils devaient, et à l'imiter dans sa patience, dans sa douceur et dans son humilité.
3. Il les avertit qu'il irait bientôt les voir, et il les menace de se servir de la puissance que Dieu lui avait donnée, pour faire cesser les désordres qu'il y avait dans leur Église, et pour châtier ceux qui en étaient les auteurs.

I. 1-8; Il. 9-13; III. 14-21.

RÉFLEXIONS.

ON voit ici,

en premier lieu
, quels sentimens il faut avoir des vrais ministres de Jésus-Christ. On doit les estimer et les avoir en révérence, sans pourtant leur attribuer ce qui n'appartient qu'à Dieu, et sans s'attacher aux uns pour mépriser ès autres.

2
. La manière dont saint Paul parle des jugemens différens qu'on pouvait faire de lui, nous apprend qu'à la vérité il ne doit pas nous être indifférent qu'on juge bien ou mal de nous, mais que cependant nous ne devons pas nous arrêter au jugement des hommes, que c'est à Dieu seul à juger de notre fidélité, et que ce sera lui qui mettra en évidence les choses cachées et les pensées des coeurs, et qui rendra à chacun la louange qui lui est due.

3
. L'apôtre nous enseigne que tout ce que nous avons de dons et d'avantages vient de Dieu, que nous n'en possédons aucun que nous n'ayons reçu de lui, et qu'ainsi au lieu de nous en glorifier, la gloire en est due à Dieu seul.

4
. On voit dans la description que saint Paul fait de ses souffrances, que les vrais chrétiens, et principalement les fidèles serviteurs de Dieu, peuvent être exposés à toutes sortes de misères et d'opprobres. Mais l'exemple de cet apôtre montre que ceux qui sont ainsi affligés, bien loin de se croire malheureux dans cet état et de se laisser aller à l'impatience et à des désirs de vengeance, doivent souffrir tous ces maux avec résignation, et même avec joie, pour l'édification de l'Eglise, prier pour ceux qui leur font du mal, et se mettre du reste peu en peine de la haine et du mépris du monde, pourvu qu'ils aient l'approbation de Dieu et de leur conscience.

Les derniers versets
de ce chapitre font voir que saint Paul aimait tendrement les Corinthiens, que ce n'était qu'à regret qu'il les menaçait de les châtier, et qu'il n'avait en vue que leur édification ; c'est aussi là l'esprit dont tous les vrais ministres du Seigneur sont animés.

CHAPITRE V.

Saint Paul

censure les Corinthiens de ce qu'ils souffraient parmi eux un homme coupable d'inceste, et il le livre à satan, c'est-à-dire à être affligé en son corps par satan, ce qui était une punition extraordinaire que les apôtres avaient le pouvoir d'infliger.
Il leur représente, par la similitude du levain, qu'il est très-dangereux de souffrir dans l'Eglise ceux qui vivent d'une manière scandaleuse, puisqu'ils infectent et qu'ils corrompent les autres.
Enfin il ordonne aux Corinthiens de retrancher du milieu d'eux, par l'excommunication, les impurs et tous ceux qui vivaient dans le dérèglement, et de ne les pas regarder comme frères et comme membres de l'Eglise.

I. 1-5. ; II. 6-9 ; III. 10-13.

RÉFLEXIONS.

Ce chapitre contient une doctrine très-importante. Nous y voyons quelle est la nécessité de la discipline de l'Eglise, et surtout de cette partie de la discipline qui consiste dans l'excommunication. Saint Paul reprend les Corinthiens de ce qu'ils n'avaient pas ôté de leur Église un incestueux qu'il y avait parmi eux. Il dit que, quand des personnes, qui se disent chrétiens, tombent dans des péchés qui déshonorent la religion de Jésus-Christ, toute l'Eglise doit en être dans la tristesse, qu'elle ne doit point les souffrir dans son sein, mais qu'elle doit les retrancher de sa communion.

Il déclare, de la manière la plus expresse, que l'on ne doit point reconnaître pour frères et pour chrétiens les impurs, les injustes, les médisans, les ivrognes, ni les autres pécheurs scandaleux, et qu'il n'est pas permis d'avoir un commerce familier avec ces gens-là.
C'est là la loi de Jésus-Christ ; c'est ce que les saints apôtres ont commandé de sa part, et l'ordre qu'ils ont établi dans toutes les Églises du monde, pour l'honneur de la religion chrétienne, pour le salut des pécheurs eux-mêmes, et pour empêcher que leur mauvais exemple ne corrompe les autres membres de l'Eglise ; et c'est aussi ce que les premiers chrétiens ont religieusement observé. Par là on peut connaître que l'Eglise n'est point gouvernée aujourd'hui comme elle le devrait être.

Cependant le devoir de tous les chrétiens est de s'éloigner autant qu'il leur est possible du commerce des méchans, et de se distinguer d'eux par une vie sainte et exemplaire ; et pour ce qui est des pécheurs qu'on laisse vivre dans la communion extérieure de quoiqu'ils dussent en être ôtés, il faut se souvenir que Jésus-Christ ne les reconnaît point pour ses membres, et qu'ils n'éviteront pas la punition que mérite leur hypocrisie et leur impiété.


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