Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX ROMAINS.

 CHAPITRE XI.-

Saint Paul, après avoir parlé de la réjection des Juifs,

demande si Dieu avait rejeté entièrement ce peuple qu'il avait choisi ? il répond à cela deux choses. L'une, que tous les Juifs n'étaient pas rejetés, et que comme du temps d'Elie il y avait encore un grand nombre d'adorateurs du vrai Dieu dans le royaume d'Israël il y avait aussi plusieurs juifs qui avaient cru en Jésus-Christ et qui croiraient encore; mais que le reste de cette nation était demeurée dans l'incrédulité, selon les oracles des prophètes.
L'autre chose que saint Paul répond, c'est que les Juifs n'étaient pas rejetés pour toujours, qu'ils ne l'étaient que pour un temps, et que leur chute avait donné occasion à la vocation des payens; mais qu'un jour ils rentreraient dans l'alliance de Dieu.
Ensuite l'apôtre exhorte les gentils à profiter de la bonté de Dieu envers les Juifs, de peur que, s'ils s'élevaient par orgueil et s'ils devenaient incrédules, ils ne fussent aussi retranchés. C'est dans cette vue qu'il se sert de la comparaison d'un olivier sauvage, qui aurait été enté sur un olivier franc, voulant marquer par cet olivier sauvage les gentils, et par l'olivier franc les Juifs.
Enfin il prédit ouvertement la conversion des Juifs; il la prouve par les prophètes, et il conclut cette matière en adorant la sagesse et la miséricorde de Dieu qui paraissent dans la conduite qu'il a tenue envers les payens et envers les Juifs, et dans ce qui doit encore arriver aux uns et aux autres avant la fin du monde.

I. 1-10;, Il. 11-16; III. 17-24; IV. 25-36.

RÉFLEXIONS.
Là réflexion générale qu'il faut faire sur tout ce chapitre, c'est que Dieu n'avait pas rejeté entièrement les Juifs, puisque plusieurs d'entr'eux avaient cru à l'Évangile, et que le temps doit venir auquel cette nation se convertira toute entière. Cela prouve la vérité des promesses de Dieu et confirme bien fortement la vérité de la religion et de la divinité de l'Écriture sainte. À cette considération générale il faut ajouter ces quatre réflexions particulières. La première, que comme du temps des apôtres et du temps d'Élie il y avait eu des Fidèles parmi les Juifs et les Israélites, Dieu a aussi toujours des élus, même au milieu de la plus grande corruption.

2
. Saint Paul marque l'usage que nous devons faire de la doctrine qu'il a enseignée dans cette Épître, touchant la réjection des Juifs et la vocation des gentils; c'est qu'elle doit nous donner de la crainte, nous inspirer des sentimens d'humilité et de reconnaissance, à nous qui descendons des payens, et nous engager à profiter de la bonté de Dieu, et à persévérer dans la foi, de peur qu'il ne nous arrive de perdre le droit que nous avons à sa grâce et au salut.

3
. Ce chapitre contient une prédiction très-remarquable, qui nous apprend qu'un jour la nation des Juifs embrassera l'Évangile et que tous les autres peuples entreront dans l'Eglise. La divinité de l'Écriture, et l'accomplissement des autres prédictions des prophètes, doivent nous persuader de la certitude de ce grand et heureux événement.
On peut même voir que Dieu veut rappeler un jour la nation des Juifs et qu'il la réserve pour cela, puisque cette nation subsiste toujours, quoiqu'elle soit dispersée par tout le monde depuis tant de siècles. Ainsi nous devons attendre avec foi et avec joie l'accomplissement de cette prédiction, prier pour la venue du règne de Dieu et pour la conversion des Juifs, et avoir cependant pour ce peuple, que Dieu aime encore, une tendre compassion et une, vraie charité.

Enfin
, quand nous considérons cette conduite de Dieu tant envers les payens qu'envers les Juifs, et comment il se propose de les réunir tous un jour dans son Église, cela doit nous inciter à adorer les voies du Seigneur, à célébrer sa miséricorde et sa sagesse, et à dire avec saint Paul : 0 Profondeur des richesses de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugemens sont impénétrables et ses voies incompréhensibles! Toutes choses sont de lui, par lui et pour lui; à lui soit la gloire éternellement, Amen

CHAPITRE XII.-

Après que saint Paul a montré que les gentils avaient été appelés au Salut par un effet de la grande miséricorde de Dieu, il parle, dans le reste de cette Épître, des devoirs de la vie chrétienne, et particulièrement de la charité et de la paix. Dans ce chapitre il fait trois choses:

1. Il exhorte les Fidèles à se consacrer au service de Dieu et à renoncer au monde.
2. Il recommande aux chrétiens, et surtout à ceux qui avaient quelque charge et quelque vocation dans l'Eglise, ou des dons qui les distinguaient des autres, d'exercer ces vocations et d'employer ces dons pour l'édification publique.
3. Il les exhorte surtout à la charité, et il marque les principaux devoirs de cette vertu, tant par rapport à la conduite que les chrétiens devaient tenir entr'eux, que par rapport à la manière dont ils devaient en user envers ceux qui les persécutaient et qui ne les aimaient pas.

I. 1-2; II. 3-8; Ill. 9-21.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre et les suivans où saint Paul, après avoir traité de la justification et de la vocation des gentils, parle des devoirs de la morale chrétienne, nous apprend en général que le but de l'Évangile est la pratique de la sainteté et des bonnes oeuvres, et que c'est surtout l'effet que doit produire la doctrine de notre rédemption et la considération de la grande miséricorde que Dieu nous a témoignée en son Fils.

Ce chapitre nous donne outre cela ces trois leçons.

La première
, que la vraie piété et le vrai service que Dieu demande de nous consiste à nous consacrer tout entiers à lui, à renoncer au monde, à ne point nous conformer aux mondains dans leur manière de vivre, et à être renouvelés dans notre esprit, par une entière conformité à la volonté de Dieu.

La seconde
, qu'étant tous membres du corps de Christ, qui est l'Église chrétienne, chacun de nous doit rapporter les dons qu'il a reçus à l'utilité de ses pères; c'est ce que doivent faire surtout ceux qui sont appelés à quelque emploi dans l'Eglise, en s'en acquittant avec zèle et avec intégrité.

La troisième
, que la charité est le plus important de nos devoirs et qu'elle les renferme tous. L'apôtre spécifie ici les principaux devoirs auxquels la charité engage les chrétiens.
C'est, premièrement, de s'aimer sincèrement les uns les autres, de se rendre mutuellement toutes sortes de bons offices, de prendre part aux biens et aux maux qui arrivent à leurs frères, de consoler et d'assister ceux qui sont dans la souffrance, et de vivre entr'eux dans un esprit de paix, d'union et d'humilité.
Après cela, la charité règle notre conduite à l'égard de ceux qui ne nous aiment pas ou qui nous font du mal. Elle nous oblige à les aimer, à les bénir, à tâcher d'avoir la paix avec eux, à nous abstenir de la vengeance, et à rendre le bien pour le mal qu'on nous fait. Ce sont là les devoirs les plus essentiels de la religion que nous professons, et nous ne sommes chrétiens qu'autant que nous nous attachons à les pratiquer.

CHAPITRE XIII.-

Saint Paul parle dans ce chapitre,

1. du devoir envers les puissances supérieures;
2. de l'amour du prochain, qui est l'abrégé de la loi de Dieu.
3. Il montre que les chrétiens doivent vivre dans une grande sainteté, et surtout dans la sobriété et dans la chasteté, puisque Dieu les a tirés des ténèbres de l'ignorance et qu'il les a éclairés de la lumière de l'Évangile

I. 1 -7; II. 8-9-10; Ill. 11-14 -

RÉFLEXIONS.
LES trois parties de ce chapitre nous donnent ces trois instructions.

La première
, que les rois, les princes et les magistrats, sont établis de la part de Dieu, que c'est Dieu qui leur a donné l'autorité de gouverner les peuples et de punir ceux qui troublent la société, et qu'ainsi chacun est obligé en conscience de se soumettre aux puissances, de leur être fidèle, et de leur rendre tout ce qui leur est dû.

La seconde
instruction est que l'amour du prochain est l'abrégé de toute la loi; ce qui nous apprend que la charité tient un rang très-considérable entre les devoirs du christianisme, et que le vrai moyen d'accomplir ce que la loi nous commande, c'est de revêtir un esprit de paix, de douceur et de support, et d'aimer sincèrement notre prochain.

3
. Saint Paul nous enseigne ici que, puisque les ténèbres de l'ignorance dans laquelle les hommes vivaient autrefois sont passées et que la lumière de l'Évangile nous éclaire, nous devons nous éloigner de la sensualité, de la dissolution, de l'impureté et de tous les désirs de la chair, et vivre dans la tempérance et dans une grande chasteté, conformant ainsi notre vie à celle de Notre Seigneur et à ses divins préceptes. Pour nous animer à l'observation de ces saintes maximes, nous devons nous représenter l'heureux état où Dieu nous a mis, et penser que le temps d'obtenir le salut approche, afin que notre principale étude soit de travailler à en être rendus participans par la miséricorde de Notre Seigneur Jésus-Christ.

CHAPITRE XIV.-

Pour entendre ce chapitre, il faut savoir qu'il y avait du temps de saint Paul des chrétiens qui, ayant été juifs et n'étant pas assez instruits, se faisaient un scrupule de manger de certaines viandes et observaient la distinction de certains jours à la manière des Juifs.

Saint Paul montre comment on devait se conduire envers ces gens-là, qui étaient faibles dans la foi. Il dit qu'il fallait les supporter et éviter d'entrer en contestation avec eux, puisque ceux qui étaient dans des sentimens différens sur ces points-là suivaient chacun les mouvemens de leur conscience, et que pour le reste ils croyaient en Jésus-Christ et avaient part à sa grâce.
Pour confirmer cette doctrine, il représente que les chrétiens ne vivant tous que pour le Seigneur, qui seul a une entière autorité sur eux, ils devaient rapporter toutes les actions de leur vie à l'édification et à la gloire de Dieu, et qu'il n'appartient à personne de condamner les autres, mais que chacun rendra compte pour soi-même au Seigneur.
3. Il montre que ceux qui étaient éclairés et instruits de la liberté chrétienne ne devaient pas abuser de cette liberté, ni scandaliser les faibles qui faisaient scrupule de manger de certaines viandes. Enfin il dit que l'esprit du christianisme est un esprit de paix et de support, que c'était un très-grand péché que de condamner son prochain, de le décourager et de lui donner du scandale; et qu'au reste chacun devait s'abstenir de ce qu'il croyait être défendu, et même des choses sur lesquelles il était en doute, puisque tout ce qui se fait sans foi et sans l'approbation de la conscience est un péché.

I. 1-6; Il. 7-13; III.14-18; IV. 19-23.

RÉFLEXIONS.
LE précis de la doctrine que saint Paul enseigne dans ce chapitre est que les chrétiens sont obligés de se supporter mutuellement, que ceux qui ont plus de lumières que les autres doivent ménager ceux qui sont faibles et moins instruits, ne les point mépriser, et ne rien faire qui puisse les affliger ou les scandaliser; que même il faut s'abstenir des choses indifférentes et permises, lorsqu'on prévoit que quelqu'un pourrait en prendre matière de scandale.

Ce sont là des maximes de charité et de support dont on ne doit jamais se départir; et c'est de l'observation de ces maximes que dépend surtout l'avancement de la gloire de Dieu, la paix de l'Eglise, et notre salut mutuel. Nous recueillons encore d'ici que les contestations et les disputes nuisent extrêmement à l'édification de l'Eglise, et qu'ainsi on les doit éviter autant qu'il est possible. Il faut outre cela faire une attention particulière à ce que saint Paul établit dans tout ce chapitre, et principalement sur la fin, savoir, que chacun doit avoir de grands égards pour sa conscience, et que tout ce qui ne se fait pas avec foi est un péché.

Cela nous apprend que ceux qui agissent contre leur conscience, ou même qui font une chose sans être assurés qu'elle est permise, se rendent très-coupables devant Dieu, quand même cette chose-là serait innocente. Ainsi, pour plaire au Seigneur et pour avoir la conscience tranquille, nous devons travailler, premièrement, à la bien éclairer et à nous bien instruire de notre devoir, et après cela. agir conformément à ce qu'elle nous prescrit, et nous conduire avec tant de prudence que nous ne troublions jamais la paix et que nous ne donnions aucun scandale à personne.

CHAPITRE XV.-

L'apôtre continue

à exhorter les Romains à la charité et au support envers ceux qui sont faibles dans la foi, leur proposant pour cet effet l'exemple de Jésus-Christ, et il prie Dieu qu'il leur donne ces sentimens de paix et de charité.
Pour les leur inspirer, il leur représente que Jésus-Christ avait été envoyé pour réunir les Juifs et les gentils dans son Église, selon que cela avait été prédit par lès anciens oracles; par où il veut montrer qu'il n'y devait avoir aucune division entr'eux. Il parle, dans ces mêmes vues, de son ministère et des fruits admirables de sa prédication parmi les gentils et en divers lieux du monde.
Enfin il dit aux Romains qu'il était dans le dessein d'aller les voir, après qu'il aurait fait un voyage à Jérusalem, au sujet d'une collecte qui se faisait pour les chrétiens de ce lieu-là ; il se recommande à leurs prières, et il fait des voeux pour eux.

I. 1-7; Il. 8-13; III. 14-21; IV. 22-23.

RÉFLEXIONS.
NOUS apprenons d'ici, en premier lieu, que ceux qui sont avancés dans la connaissance et dans la piété doivent se conduire avec beaucoup de condescendance et de charité envers ceux qui le sont moins, et imiter en cela la douceur et la grande bonté de Notre Seigneur Jésus-Christ.

2
. Saint Paul a marqué le but de cette Épître aux Romains, et de sa doctrine, en disant que Jésus-Christ est venu pour sauver non-seulement les Juifs, mais aussi les gentils, et pour accomplir, par ce moyen, les promesses que Dieu avait faites aux anciens Pères par les prophètes. C'est là une vérité que nous devons méditer, pour l'affermissement de notre foi et pour nous exciter à la reconnaissance envers Dieu.

3
. Nous devons bien considérer ce que saint Paul dit dans ce chapitre de ses voyages, de ses travaux, du succès merveilleux de son ministère, et de tant d'Églises qu'il avait fondées en divers pays du monde, aussi bien que du dessein qu'il avait d'aller à Rome et en d'autres lieux. Tout cela doit nous faire reconnaître le grand zèle de cet apôtre, sa parfaite charité, et surtout la puissance de Dieu et la vertu toute divine de l'Évangile, qui paraissent d'une manière si sensible dans les miracles dont la prédication de saint Paul était accompagnée, et dans les fruits surprenans qu'elle produisait.

C'est là aussi
un exemple que les ministres de Jésus-Christ doivent imiter autant qu'ils en sont capables, en travaillant sans relâche à l'établissement du règne de Dieu. Enfin l'ardeur avec laquelle saint Paul se recommande aux prières des chrétiens de Rome, nous montre que les ministres de Jésus-Christ ont un grand besoin d'être assistés par les prières de l'Eglise, et que l'un des principaux devoirs des chrétiens est de prier pour leurs conducteurs spirituels, comme c'est aussi le devoir des pasteurs de faire des prières continuelles pour leurs troupeaux.

CHAPITRE XVI-

Ce chapitre contient,

1. les salutations que saint Paul fait à divers chrétiens de Rome, tant en son nom qu'au nom des ministres du Seigneur et des fidèles qui étaient à Corinthe avec lui;
2. des exhortations à se donner garde de ceux qui causaient du trouble dans l'Eglise et qui y enseignaient de fausses doctrines;
3. Les voeux et les prières que l'apôtre fait en faveur des Romains.

I. 1-16. et 22-24; Il. 17-19; III. 20-27-

RÉFLEXIONS.
IL y a deux réflexions à faire sur les salutations qui sont contenues dans ce chapitre.

L'une
, que l'Évangile avait déjà fait alors des progrès considérables à Rome, et qu'il y avait dans cette ville-là un bon nombre de personnes qui faisaient profession de la religion chrétienne.

L'autre
réflexion regarde la charité de saint Paul et l'amour qu'il portait à toute l'Eglise de Rome, et particulièrement aux fidèles qui sont ici nommés. Tel est l'esprit dont les vrais chrétiens sont animés. Ils s'aiment cordialement, ils sont unis étroitement entr'eux, et ils prient les uns pour les autres, quand même ils seraient dans des lieux différens et éloignés.
Mais ils chérissent particulièrement les personnes qui se distinguent par leur zèle et par leur piété.

Saint Paul
nous enseigne après cela, dans ce chapitre, comment on doit se conduire envers ceux qui enseignent des erreurs, ou qui forment des partis et des sectes dans l'Eglise. C'est qu'il faut se donner garde de ces gens-là, les éviter, et se tenir toujours attaché à la pure doctrine de l'Évangile et aux fidèles docteurs qui l'annoncent.

Enfin
nous devons joindre nos actions de grâces à celles que saint Paul rend à Dieu, sur la fin de cette Épître, et le bénir de ce qu'il a manifesté par Jésus-Christ le mystère de la vocation des gentils et de la rédemption des hommes, qui avait été caché dans les temps précédens, et de ce qu'il a fait prêcher soi, Évangile à toutes les nations, afin qu'elles obéissent à la foi. À ce grand Dieu, seul sage, soit la gloire à jamais, par Jésus-Christ! Amen.


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