Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX ROMAINS.

 CHAPITRE VI.-

Le dessein de saint Paul dans ce chapitre

est de montrer qu'en enseignant, comme il venait de faire, que les hommes sont justifiés par la foi en Jésus-Christ et que la grâce de Dieu avait abondé même sur les plus grands pécheurs, cette doctrine n'autorisait en aucune façon les chrétiens à demeurer dans le péché, mais qu'au contraire elle les en retirait puissamment, et que le baptême les engageait à vivre dans la sainteté.
Il fait voir, dans la même vue, que bien loin qu'il nous soit permis de pécher, parce que nous ne sommes plus sous la loi, mais que nous sommes sous la grâce, la grâce nous retire de la servitude et de l'esclavage du péché, pour nous rendre les esclaves de Dieu, c'est-à-dire pour nous consacrer entièrement à son service.

I. 1-14; II. 15-23.

RÉFLEXIONS.
LA doctrine qui est contenue dans ce chapitre doit être bien considérée. Elle revient à ceci :

1
. que nous ne devons pas croire que, parce que la grâce de Jésus-Christ s'est répandue sur les hommes qui étaient engagés dans une grande corruption, il nous soit permis de vivre dans le péché;

2
. que bien loin de là, le baptême que nous avons reçu, et la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité, nous obligent de la manière la plus forte à renoncer au péché et à mener une vie spirituelle et semblable à celle de Notre Seigneur;

3
. que ce serait une chose bien indigne de notre vocation et de notre état de chrétiens, si le péché régnait en nous et si nous nous laissions entraîner par les désirs déréglés de la chair; mais que nous devons plutôt nous attacher à Dieu, ne vivre que pour lui, et employer nos corps et nos âmes à sa gloire et à son service;

4
. que c'est abuser de la doctrine de la grâce et faire un grand outrage à Jésus-Christ et à l'Évangile de s'imaginer que l'on peut pécher sans rien craindre, sous prétexte que nous ne sommes plus sous la loi, mais que nous sommes sous la grâce; qu'au contraire, l'effet que la grâce doit produire, et le but pour lequel elle nous a été donnée, est de nous affranchir de l'esclavage honteux du péché, pour nous soumettre et nous assujettir entièrement à Dieu et à la justice, et nous faire porter les fruits de la sainteté, afin que nous obtenions la vie éternelle. Ce sont là des vérités tout-à-fait importantes, et ce chapitre où elles sont contenues doit être lu et médité avec un soin particulier.

CHAPITRE VII.-

L'apôtre ayant enseigné, dans le chapitre qui précède, que, quoique les chrétiens ne soient plus sous la loi, mais qu'ils soient sous la grâce, il ne leur est en aucune façon permis de vivre dans le péché, confirme cette doctrine dans ce chapitre. Il y fait voir,

1. que comme une femme a la liberté de se remarier après la mort de son mari, les chrétiens avaient pu quitter la loi de Moïse pour s'attacher à l'Évangile, et qu'ils n'avaient été affranchis de la loi que pour être assujettis à Jésus-Christ, qui les appelle et qui les forme à la vraie sainteté.
2. Il montre ensuite que ce changement leur était très-avantageux, puisque par ce moyen ils étaient en état de porter des fruits de justice et de servir Dieu dans un esprit nouveau.
Pour mieux expliquer sa pensée, il dit que la loi était sainte et bonne en elle-même, qu'elle n'était point la cause du péché; mais qu'elle n'avait pas la même efficace que l'Évangile a, pour sanctifier les hommes et pour les affranchir de leur corruption.
C'est dans ce dessein que l'apôtre représente en sa personne l'état d'un homme qui vit sous la loi et qui est assujetti au péché et à la mort, et qu'il rend grâces à Dieu de ce qu'il avait été délivré de cet état-là par Jésus-Christ, Notre Seigneur.

I. 1-4; II. 4-5-6; III. 7-8; IV. 9-25

RÉFLEXIONS.
C'EST ici un chapitre qui doit être bien entendu et dont il ne faut pas abuser. Le dessein de saint Paul est d'y enseigner que la doctrine de la grâce tend à sanctifier les hommes, comme il l'avait établi dans le chapitre précédent.

Ainsi, quand il parle d'un homme charnel vendu au péché, en qui il n'y a aucun bien, qui est esclave de la loi du péché, qui ne fait pas le bien qu'il approuve et qui fait le mal qu'il désapprouve, il ne faut pas croire qu'il ait voulu parler d'un homme régénéré et d'un chrétien en qui l'esprit de Jésus-Christ habite. Car l'apôtre dit, dans ce même chapitre, que les chrétiens sont délivrés de cet état de péché et de condamnation, afin qu'ils portent des fruits pour Dieu et qu'ils le servent dans un esprit nouveau; et il enseigne, dans le chapitre suivant, que les Fidèles ne sont plus sous l'esclavage de la chair et du péché, et qu'ils en ont été affranchis par Jésus-Christ, Notre Seigneur.
Mais saint Paul a voulu représenter en sa personne, par une manière de parler figurée, qui lui est ordinaire, l'état d'un homme qui est sous la loi, et qui, n'ayant pas la foi et l'Esprit de Jésus-Christ, est esclave de ses passions. La doctrine de l'apôtre revient donc à ceci : que la loi n'avait pas la même vertu que l'Évangile, pour délivrer les hommes de leur corruption et pour les sanctifier; d'où il suit que, bien loin que la doctrine de la justification par la foi leur donne la liberté de pécher, elle tend à les rendre saints et à les délivrer de la servitude des passions; et qu'ainsi ceux qui sont encore engagés dans cette servitude, et en qui les désirs de la chair règnent, n'ont pas une véritable foi et n'appartiennent point à Jésus-Christ.

CHAPITRE VIII.-

Saint Paul continue

à montrer que les chrétiens ne sont plus assujettis à la condamnation et au péché, comme ceux qui sont sous la loi, et qu'ils se conduisent, non par les mouvemens de la chair, mais par ceux de l'esprit de Dieu.
Et de là, il conclut que les Fidèles étaient dans une obligation indispensable de renoncer aux désirs de la chair et de vivre selon l'Esprit, comme étant les enfans de Dieu et les héritiers de son royaume.
Et parce qu'on aurait pu croire que les chrétiens n'étaient pas réconciliés avec Dieu, puisqu'ils étaient exposés aux persécutions, l'apôtre fait voir que ces persécutions n'empêchaient pas qu'ils n'eussent part à l'amour de Dieu. C'est ce qu'il exprime, en disant que toutes les créatures, c'est-à-dire les Fidèles, souffraient de grands maux, mais qu'ils attendaient cependant avec une ferme espérance la manifestation de la gloire des enfans de Dieu.
Saint Paul ajoute que Dieu les soutenait par son Esprit, dans leurs souffrances, qu'il exauçait leurs prières, et que les afflictions, bien loin de leur nuire: contribuaient à leur bonheur, Dieu ayant arrêté que les Fidèles parviendraient à la gloire par les souffrances, comme Jésus-Christ. De tout cela l'apôtre conclut que le bonheur des élus de Dieu est assuré, et que Dieu leur ayant donné son propre Fils, qui est mort et qui intercède pour eux dans le ciel, il n'y a aucune créature ni aucuns maux qui puissent les empêcher de parvenir à la félicité éternelle.

I. 1-13; II. 14-24; III. 25-29; IV. 30-38.

RÉFLEXIONS.
LES instructions que la première partie de ce chapitre nous donne sont :

1
. que l'état des vrais Fidèles est très-heureux, puisqu'il n'y a plus de condamnation pour eux, et qu'ils sont affranchis du péché et de la mort, par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ et par l'efficace de son Esprit;

2
. que la vraie et la plus sûre marque à laquelle on reconnaît ceux qui appartiennent à Jésus-Christ, c'est qu'ils ne vivent pas selon la chair, mais qu'ils en mortifient les désirs, qu'ils sont affectionnés aux choses spirituelles, et qu'ils suivent les mouvemens de l'Esprit de Dieu dans toute leur conduite; qu'ainsi les chrétiens doivent s'étudier à une vie sainte; que ceux qui vivent dans le péché n'ont point l'Esprit de Jésus-Christ, qu'ils ne peuvent plaire à Dieu, et qu'ils demeurent engagés dans la mort; mais que ceux qui travaillent à mortifier les passions du corps ont part à la vie spirituelle et à l'héritage que Dieu réserve à tous ses enfans.

La seconde partie de ce chapitre nous enseigne,

1
. que les afflictions et les maux de cette vie ne sont point à comparer avec la gloire céleste, et que bien loin que ces maux empêchent le bonheur des enfans de Dieu, ils y contribuent au contraire, et qu'en général toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu;

2
. que les Fidèles et ceux que Dieu aime le plus soupirent et gémissent, en attendant cette grande gloire qui leur est destinée; qu'ils passent même quelquefois par de grandes épreuves; mais que cependant Dieu les soutient et les console dans les combats, par son Esprit, et qu'il se sert des afflictions même, pour les conduire à la gloire et pour les rendre conformes à Jésus-Christ.

3
. L'apôtre nous assure que Dieu glorifiera infailliblement tous ses élus; que leur ayant donné son Fils, il n'est pas possible qu'il ne leur accorde tout ce qui leur est nécessaire; que la mort de Jésus-Christ, sa résurrection, son entrée dans le ciel et son intercession, les remplissent d'une ferme confiance au milieu des plus grands maux; et qu'il n'y a aucune créature, ni dans le ciel ni sur la terre, qui puisse les séparer de l'amour de Dieu. Ces considérations sont très-propres à soutenir et à consoler les Fidèles dans leurs afflictions, à les remplir de joie et d'espérance, et à les affermir de plus en plus dans l'amour de Dieu et dans la piété.

CHAPITRE IX.-

L'apôtre, ayant enseigné que les payens avaient part à la grâce de Dieu aussi bien que les Juifs, répond à ce qu'on aurait pu lui opposer qu'il s'ensuivrait de sa doctrine que les Juifs, qui étaient le peuple que Dieu avait élu, étaient exclus de ses promesses, et que les gentils, qui ne descendaient pas d'Abraham, étaient devenus le peuple de Dieu. Il déclare sur cela,

1. qu'il aimait tendrement les Juifs, jusque-là qu'il voudrait se dévouer à la mort et être traité comme le dernier des hommes, si cela pouvait contribuer à leur salut.
2. Il montre après cela que tous ceux qui descendent d'Abraham ne sont pas regardés comme sa postérité, ni compris dans l'alliance divine. C'est ce qu'il fait voir, par l'exemple d'Isaac, que Dieu choisit plutôt qu'Ismaël, qui était aussi fils d'Abraham, et par l'exemple de Jacob qui fut choisi préférablement à Ésaü, quoique tous deux eussent le même père, et la même mère, et qu'ils fussent jumeaux.
Saint Paul établit ensuite que Dieu peut recevoir dans son alliance et élire pour le salut ceux qu'il trouve à propos, et que les hommes n'ont aucun sujet de s'en plaindre, puisqu'il est libre dans la distribution de ses grâces, et qu'il ne fait rien, même à l'égard des méchans, qu'avec justice et avec bonté, usant d'un grand support envers eux, et ne les rejetant qu'à cause de leur endurcissement.
Enfin il conclut de tout ce qu'il avait dit, que Dieu avait pu appeler les payens au salut; ce qu'il confirme par les oracles des prophètes, qui avaient clairement prédit la vocation des gentils et la réjection des Juifs.

I. 1-5; Il. 6-13; III. 14-24; IV. 25-33.

RÉFLEXIONS.
L'ABRÉGÉ et la substance de ce chapitre est que Dieu, qui est le maître de toutes choses, et avec cela parfaitement juste et souverainement bon, peut faire part de ses grâces a ceux qu'il trouve à propos, sans que les hommes aient aucun sujet de s'en plaindre, et qu'ainsi il a pu destiner le salut aux payens aussi bien qu'aux juifs, et même rejeter justement les Juifs incrédules, comme les prophètes l'avaient expressément prédit.

Cette doctrine nous engage à louer la miséricorde du Seigneur, qui a bien voulu nous appeler à son alliance, nous qui étions payens d'origine, et à reconnaître que si nous sommes élus pour le salut, c'est à la seule grâce de Dieu que nous en sommes redevables. Nous devons considérer après cela que, comme tous ceux qui descendaient d'Abraham n'avaient pas part aux promesses de Dieu, et que même les Juifs, à qui ces promesses avaient été faites, furent rejetés nonobstant les privilèges de leur vocation, pour n'avoir pas cru en Jésus-Christ, aussi les avantages de l'alliance divine ne nous serviront de rien, si nous ne répondons pas à la bonté du Seigneur envers nous, et si nous nous excluons nous-mêmes du salut, par notre ingratitude et par notre incrédulité.

CHAPITRE X.-

Saint Paul

continue à parler de la réjection des Juifs et de la vocation des gentils. il fait paraître une tendre affection pour les Juifs, il leur rend même le témoignage qu'ils avaient la plupart du zèle pour Dieu; mais il dit qu'ils avaient rejeté l'Évangile, parce qu'ils cherchaient leur justice dans la loi de Moïse, ne comprenant pas que la loi les conduisait à Jésus-Christ.
Il fait voir ensuite, par les paroles de Moïse, que la foi est Un moyen beaucoup plus facile d'être justifié devant Dieu que la loi ne l'était, et que ce moyen d'obtenir le salut consiste à croire de coeur en Jésus-Christ, et à faire une profession publique de sa doctrine.
3. Il dit que ce salut était offert à tous les hommes, par la prédication de l'Évangile, et il prouve par les prophètes, et en particulier par les oracles de Moïse et d'Esaïe, que les payens devaient être appelés et que les Juifs devaient être rejetés, à cause de leur endurcissement et de leur incrédulité.

I. 1-14; II. 5-12; III. 13-21.

RÉFLEXIONS.
Nous apprenons d'ici,

1
. qu'il n'y a point de moyen de parvenir au salut que celui qui nous est présenté en Jésus-Christ, et que ceux qui cherchent d'autres moyens que celui-là ne sauraient être Sauvés;

2
. que la voie que l'Évangile prescrit pour être justifié n'a rien qui soit au-dessus de nos forces et qui ne soit même très-facile, et qu'ainsi nous serons inexcusables, si nous ne nous prévalons pas d'un si précieux avantage.

3
. Saint Paul nous apprend, dans ce chapitre, que tous ceux qui croient en Jésus-Christ du coeur, et qui le confessent de la bouche, seront sauvés; ce qui fait voir qu'une foi sincère et une profession publique de l'Évangile sont d'une absolue nécessité pour le salut.

4
. L'apôtre nous enseigne de plus que Dieu a voulu que sa grâce fût offerte à tous les hommes par l'Évangile, que la foi se produit par la prédication de la parole de Dieu, et qu'afin que cette parole soit entendue, il faut qu'il y ait des personnes qui soient envoyées pour l'annoncer. Par là nous devons reconnaître la nécessité, de la prédication de l'Évangile et le cas qu'on doit faire de la parole de Dieu et du ministère évangélique.

Enfin
nous voyons dans ce chapitre que la vocation des gentils et l'incrédulité des Juifs avaient été formellement prédites. Ce qu'il y a à considérer là-dessus c'est, d'un côté, que Dieu avait prévu et prédit long-temps à l'avance ce qui devait arriver un jour tant aux Juifs qu'aux payens; ce qui prouve, d'une manière invincible, qu'il y a une Providence qui conduit toutes choses et que la religion chrétienne est d'une origine divine. D'un autre côté, cela nous avertit que les chrétiens qui n'obéissent pas à l'Évangile et qui sont rebelles à la vocation divine, seront privés du salut, comme les Juifs le furent autrefois, et que même la punition de ces chrétiens sera beaucoup plus rigoureuse.



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