Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX ROMAINS.

L'Épître aux Romains fut écrite environ l'an 57 de Notre Seigneur. Elle a été mise à la tête des autres Épîtres, à cause de l'importance des choses qu'elle contient, et à cause de la dignité de la ville de Rome. Le but de cette Épître est de faire voir que ce n'est que par l'Évangile et par la foi en Jésus-Christ que les hommes pouvaient être sauvés; que la circoncision et les oeuvres de la loi de Moïse ne donnaient en cela aucun avantage aux Juifs par-dessus les payens; qu'il ne fallait pas assujettir les payens qui embrassaient l'Évangile à être circoncis et à observer les cérémonies de la loi, comme le prétendaient certains Juifs convertis au Christianisme; et que Dieu avait pu appeler les gentils et les recevoir dans son alliance; ce qui avait aussi été prédit par les prophètes. C'est là ce qui est enseigné dans les onze premiers chapitres de celle Épître.
Dans les cinq derniers, saint Paul exhorte les Romains aux principaux devoirs de là vie chrétienne, et surtout à la charité, au support et à la paix, parce que les divisions qu'il y avait alors entre les Juifs et les payens convertis troublaient la paix de l'Eglise.

CHAPITRE PREMIER.-

Saint Paul fait deux choses:

1. Il salue les Fidèles de Rome, et il leur marque la joie qu'il ressentait en entendant parler de leur foi, et le grand désir qu'il avait d'aller les voir.
2. Il commence à montrer que tous les hommes étant pécheurs, ils n'avaient pu être sauvés que par Jésus-Christ; et pour cet effet, il fait voir d'abord que, quoique Dieu se fût fait connaître aux payens par les oeuvres de la création, ils ne l'avaient pas servi, et qu'ils étaient tombés dans l'idolâtrie et dans toutes sortes de dérèglemens.

I. 1-16; Il. 17-32.

RÉFLEXIONS.
ON voit, dès l'entrée de cette Épître, l'amour de saint Paul pour les Romains, le désir qu'il avait de contribuer à leur édification, et le zèle dont il était animé, pour aller annoncer l'Évangile en tous lieux et à toutes sortes de personnes, et même dans la ville de Rome.
Tous les chrétiens, mais particulièrement les ministres de l'Évangile, doivent imiter saint Paul à cet égard: aimer tendrement l'Eglise de Jésus-Christ et les Fidèles, prier continuellement pour eux, procurer leur édification de tout leur pouvoir, et n'avoir jamais honte de la vérité ni de la piété.

2
. Nous voyons ici que, quoique Dieu se fût révélé aux payens par les oeuvres de la création et de la Providence, ils ne l'avaient pas glorifié, qu'ils s'étaient abandonnés à toutes sortes de péchés, et que les peuples mêmes où les sciences et les arts fleurissaient étaient tombés dans l'idolâtrie la plus honteuse et la plus indigne de l'homme; par où ils avaient attiré sur eux la colère du ciel.
Si les payens étaient en cela coupables et inexcusables, comme saint Paul le déclare, nous le serions beaucoup plus, si Dieu s'étant fait connaître à nous, non-seulement par les oeuvres de la nature, mais par sa Parole, nous ne l'honorions pas comme nous le devons.

3
. Ce que saint Paul dit, dans ce chapitre, des deux principaux péchés des payens qui étaient l'idolâtrie et les débordemens affreux où ils étaient tombés à l'égard de l'impureté, nous montre en quel état nous serions, si Dieu ne nous avait pas éclairés des lumières de l'Évangile, et dans quelles horreurs l'impureté et la sensualité peuvent entraîner les hommes.

Enfin
l'apôtre fait dans ce chapitre le tableau des vices et des moeurs des payens, en disant qu'ils étaient remplis de souillure, d'avarice, d'injustice et de toutes sortes de passions et de péchés, et que, quoiqu'ils sussent que ceux qui faisaient ces choses étaient dignes de mort, ils ne se lassaient pas de les commettre.
Il faut avouer, à la honte des chrétiens, que c'est là le tableau de la vie et des moeurs d'un grand nombre d'ent'reux; mais nous devons aussi conclure de là que ceux qui, ayant connu beaucoup mieux que les payens le droit de Dieu et sa volonté, les imitent dans leurs dérèglemens, éprouveront ce qu'il y a de plus terrible dans sa vengeance.

CHAPITRE Il.-

Saint Paul

ayant montré, dans le chapitre précédent, que les payens étaient pêcheurs, prouve dans celui-ci que les Juifs qui condamnaient les payens l'étaient aussi, et même qu'abusant de leurs lumières et de la bonté de Dieu, ils étaient bien plus coupables que les payens qui n'avaient que la loi de la nature et de la conscience; d'où il s'en suit que les Juifs ne pouvaient pas prétendre être justifiés devant Dieu par leurs oeuvres, et qu'ils n'avaient pas plus de droit au salut que les gentils.
Et parce que les Juifs se glorifiaient d'avoir la loi de Dieu et la circoncision, qui était une marque de son alliance, l'apôtre leur déclare que tous ces avantages extérieurs, qui les distinguaient des payens, leur devenaient inutiles, et ne les rendaient pas plus agréables à Dieu, pendant qu'ils n'observaient pas sa loi.

I. 1-16; II. 17-29.

RÉFLEXIONS.

LE but de ce chapitre est en général de montrer que les Juifs étaient coupables devant Dieu, aussi bien et même beaucoup plus que les payens, et qu'ainsi ils ne pouvaient être justifiés ni sauvés que par Jésus-Christ. Nous devons tirer de ce que saint Paul enseigne ici, ces instructions:

1
. que ceux qui condamnent le péché dans les autres et qui commettent cependant les mêmes péchés seront inexcusables, et qu'ils n'échapperont point au jugement de Dieu;

2
. que, si Dieu use d'un grand support envers les pécheurs, il le fait pour les appeler à la repentance, et que ceux qui abusent de ce support attirent sur eux les plus terribles effets de sa colère;

3
. que Dieu rendra un jour à tous les hommes selon leurs oeuvres; qu'il donnera la vie éternelle à ceux qui auront fait le bien avec persévérance, mais que l'affliction et le désespoir seront le partage des méchans;

4
. qu'au jour du jugement, les hommes seront jugés selon le degré de connaissance qu'ils auront eu; que les payens le seront par la loi de la Nature; mais que la punition de ceux qui auront péché contre la loi que Dieu a donné dans sa parole, sera beaucoup plus rigoureuse; par où nous pouvons voir à quoi doivent s'attendre les chrétiens qui pèchent contre les lumières de l'Évangile.

Enfin
saint Paul fait voir que c'était en vain que les Juifs se vantaient d'être plus éclairés que les payens et d'avoir la circoncision; il leur reproche de transgresser la loi de Dieu d'une manière encore plus criminelle, et d'être cause que le nom de Dieu était blasphémé parmi les gentils, et il conclut de là que la circoncision et les autres privilèges dont ils jouissaient ne leur servaient de rien, et qu'ils seraient traités comme s'ils étaient payens et incirconcis. Ce que saint Paul dit avec tant de force sur ce sujet contre les Juifs, nous enseigne qu'il ne faut pas se glorifier de connaître la volonté de Dieu, de vivre dans son alliance et d'en avoir les signes extérieurs à moins qu'on ne fasse cette volonté, et que le vrai chrétien n'est pas celui qui ne l'est qu'au dehors; mais que celui-là seulement sera réputé chrétien qui l'est intérieurement et dans le coeur, et qui est loué et approuvé, non par les hommes, mais par le Seigneur lui-même.

CHAPITRE III.-

Saint Paul fait voir trois choses dans ce chapitre.

1. Que les Juifs avaient de grands avantages par-dessus les payens; que s'ils n'avaient pas cru en Jésus-Christ, cela n'empêchait pas que Dieu ne fût toujours fidèle dans ses promesses, et qu'ils ne fussent punis avec justice; et qu'au reste, quoique l'incrédulité des Juifs servît à manifester la justice, la vérité et la bonté de Dieu, ils ne laisseraient pas d'être entièrement inexcusables.
2. Saint Paul prouve, par des passages du Vieux Testament, que les Juifs étaient coupables de la violation de la loi de Dieu, et il remarque que ces passages ne regardaient que les Juifs.
3. Il conclut de là que les Juifs n'avaient pu être justifiés par la loi de Moïse, et qu'ils ne pouvaient l'être, non plus que les payens, que par la foi en Jésus-Christ, et il dit que cette doctrine, bien loin d'être opposée à la loi, l'établissait au contraire plus fortement.

I. 1-8; II. 9-19; Ill. 20-30.

RÉFLEXIONS.
LA doctrine que saint Paul enseigne dans tout ce chapitre, et qu'il a dessein d'établir, est que puisque les Juifs étaient engagés dans le péché et dans la condamnation aussi bien que les payens, ils ne pouvaient prétendre être justifiés par la loi de Moïse, et qu'il n'y avait pour les uns et pour les autres qu'une seule voie de justification, savoir la foi en Jésus-Christ, qui a expié les péchés de tous les hommes.
Outre cette doctrine, qui est capitale dans la religion chrétienne, ce chapitre contient ces trois instructions particulières.

La première
, que comme les privilèges des Juifs ne leur servirent de rien à cause de leur incrédulité, les avantages que Dieu nous a accordés, à nous qui sommes chrétiens, nous deviendront inutiles si nous en abusons, et ne nous garantiront point de son jugement.

La seconde
, que l'incrédulité et l'ingratitude des hommes n'empêchent pas que Dieu ne soit toujours juste quand il les punit; que même cette incrédulité sert à faire voir que Dieu est bon, juste et véritable, mais que cependant il ne faut pas croire que Dieu ne puisse condamner les pécheurs avec justice, sous prétexte que le péché sert à la manifestation de sa gloire, puisque si cela arrive, ce n'est que par accident, le but et l'intention des pécheurs n'étant pas d'avancer cette gloire, mais seulement de satisfaire leurs passions.
Ce que l'apôtre dit sur ce sujet nous montre aussi qu'il ne faut jamais faire du mal, quand même il en pourrait arriver du bien.

Enfin
il paraît des derniers versets de ce chapitre, que le dessein de saint Paul, dans ce qu'il enseigne ici, n'a point été d'abolir la loi et de la rendre inutile, et qu'on ne doit point en conclure qu'il soit permis aux chrétiens de la violer et de demeurer dans le péché; qu'au contraire la doctrine de la justification par la foi est dans le fond la même que celle de la loi et des prophètes, et que bien loin que cette doctrine dispense les hommes des devoirs de la sainteté, elle les y porte très-efficacement, comme l'apôtre le fait voir dans les chapitres suivans.

CHAPITRE IV.-

L'apôtre prouve dans ce chapitre,

par l'exemple du patriarche Abraham, que les hommes sont justifiés par la foi et non par la circoncision ou par les oeuvres de la loi de Moïse. Il remarque, dans cette vue, que la justification consiste dans le pardon des péchés, et qu'Abraham fut justifié par la foi, et qu'il reçut les promesses de Dieu long-temps avant qu'il fût circoncis.
Après quoi il représente quelle avait été la vertu et l'efficace de la foi d'Abraham, et il conclut que tous ceux qui croiraient en Jésus-Christ mort et ressuscité seraient justifiés par la foi, comme Abraham l'avait été par la sienne.

I. 1-17; Il. 18-25.

RÉFLEXIONS.
SAINT Paul enseigne dans ce chapitre, d'une manière tout-à-fait claire, ce que c'est que la justification, et comment on peut y avoir part. Il montre, premièrement, que la justification et la béatitude de l'homme pécheur consistent dans le pardon des péchés, que Dieu accorde aux hommes par un effet de sa miséricorde, et il fait voir ensuite que cette grâce s'obtient par la foi en Jésus-Christ, et non par les oeuvres de la loi de Moïse. C'est ce qu'il prouve très-clairement, en remarquant qu'Abraham avait été justifié par la foi, et que les promesses avaient été faites à sa postérité, plusieurs années avant qu'il fût circoncis. D'où il suit évidemment que ce n'était pas la circoncision, mais que c'était la foi qui l'avait rendu agréable à Dieu; qu'ainsi la circoncision n'était pas nécessaire pour être sauvé, et que tous ceux qui imiteraient la foi de ce patriarche seraient réputés ses enfans et sa postérité, et justifiés comme lui.
Mais la manière dont l'apôtre parle de la foi d'Abraham et de ses effets, prouve aussi invinciblement qu'il est impossible d'être justifié et d'obtenir le salut, si l'on ne croit pas comme Abraham crut, et si la foi en Dieu et en ses promesses n'est pas efficace et agissante, pour nous porter à tout attendre de lui, à espérer fermement ce qu'il nous a promis, et à lui obéir même dans les choses les plus difficiles, comme fit ce saint patriarche.
C'est là une doctrine très-importante, que tous les chrétiens doivent bien comprendre et bien retenir, et qui doit servir de règle non-seulement à leurs sentimens, mais aussi à leur conduite.

CHAPITRE V.-

Ce chapitre a trois parties.

I. Saint Paul décrit les fruits de la justification et les admirables effets que la foi et la persuasion de l'amour de Dieu produisent dans les Fidèles, même au milieu des afflictions et des persécutions.
2. Il représente la grandeur de cet amour que Dieu a témoigné aux hommes en donnant son Fils à la mort pour eux.
3. Il montre que Jésus-Christ seul est la source de tous ces précieux avantages; dans cette vue, il compare Jésus-Christ avec Adam, et il fait voir que, si Adam avait assujetti toits les hommes sans exception au péché et à la mort, même ceux qui avaient vécu avant Moïse et à qui Dieu n'avait pas donné une loi expresse et révélée comme à Adam, à plus forte raison doit-on croire que la miséricorde de Dieu se répandrait sur toits les hommes par Jésus-Christ. D'où saint Paul conclut que Notre Seigneur est l'auteur dit salut et de la vie, pour toits ceux qui croient véritablement en lui.

I. 1-5; II. 6-11. II;. 12-21.

RÉFLEXIONS.
Nous devons reconnaître, par la lecture de ce chapitre,

1
. combien l'état des vrais Fidèles est heureux, puisqu'étant justifiés par la foi, ils ont une persuasion si ferme et un sentiment si vif et si doux de l'amour de Dieu, et qu'ils se réjouissent continuellement dans l'attente de la gloire du ciel, même au milieu des plus grandes afflictions.

2
. Il faut bien méditer ce qui est dit ici de ce grand amour que Dieu a témoigné aux hommes pécheurs, en livrant son Fils à la mort pour eux, et dont il est surtout animé en faveur de ceux qui sont réconciliés avec lui et qui croient sincèrement à l'Évangile. Nous trouvons dans cette considération de puissans motifs à la reconnaissance, et elle est aussi très-propre à remplir les Fidèles de consolation et à les affermir dans l'amour de Dieu.

3
. La comparaison que saint Paul fait dans ce chapitre entre Adam et Jésus-Christ, tend à montrer que Notre Seigneur est venu délivrer les hommes du péché et de la mort à laquelle ils étaient tous sujets par la chute d'Adam. Cela nous doit faire regarder Jésus-Christ comme celui en qui nous trouvons la délivrance de tous nos maux et qui est l'auteur et la source de la vie spirituelle et de la vie éternelle, pour tous ceux qui croient en lui et qui lui obéissent. Mais nous devons reconnaître, par cela même, qu'il n'y a que ceux qui ont part à la justice et à la vie de Jésus-Christ qui puissent obtenir le salut, et que ceux qui ne reçoivent pas ce grand Sauveur par une véritable foi, et qui imitent Adam dans sa désobéissance, demeurent dans la condamnation et dans la mort.

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