Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

LES ACTES DES SAINTS APÔTRES

CHAPITRE XXI.-

Saint Paul, étant parti de Milet,

arrive à Tyr, et de là à Césarée, où un prophète l'avertit qu'il serait emprisonné à Jérusalem et livré aux payens. Cette prédiction n'étonna point saint Paul; il témoigna qu'il ne craignait ni les liens ni la mort, et il partit pour Jérusalem.
Y étant arrivé, il entra dans le temple, avec quatre personnes qui avaient fait le voeu du Nazaréat, pour observer ce que la loi de Moïse prescrivait en pareil cas; il fit cela sur l'avis des autres apôtres, afin de montrer qu'il n'était pas ennemi de la loi comme on l'en accusait. Cependant les Juifs ne laissèrent pas d'exciter une sédition contre lui, et ils lui auraient ôté la vie si le capitaine des gardes du temple ne l'eût délivré de leurs mains.

I. 1-16; Il. 17-40.

RÉFLEXIONS.
LA prédiction d'Agabus, qui avertit saint Paul qu'on le ferait prisonnier à Jérusalem, montre qu'il n'arrivait rien à cet apôtre que par la volonté de Dieu, et que c'était le Seigneur qui l'exposait à ces persécutions et qui voulait qu'il fût livré aux payens, ensuite conduit à Rome, afin qu'il rendît témoignage à l'Évangile en tous lieux.
La belle résolution que saint Paul fit paraître, lorsque les Fidèles le conjurant avec larmes de ne pas aller à Jérusalem, il déclara qu'il était prêt non-seulement d'être lié, mais de souffrir la mort pour le nom de Jésus, marque que ce fidèle serviteur de Dieu était entièrement dévoué à Jésus-Christ, et que rien n'était capable d'ébranler sa constance.
Ce sont là les sentimens dont tous les chrétiens, mais particulièrement les ministres du Seigneur, doivent être animés. Et comme les chrétiens de Césarée, voyant la résolution de saint Paul, ne s'opposèrent plus à son voyage, mais se résignèrent à tout ce qu'il plairait à Dieu d'ordonner, nous devons aussi nous soumettre à tout ce que Dieu veut, et sacrifier nos inclinations les plus chères à sa volonté, aussitôt qu'il nous la manifeste. Ce que saint Paul fit, lorsqu'il alla dans le temple de Jérusalem et qu'il se purifia suivant l'usage des Juifs, était une action de prudence et de charité, qui tendait à leur montrer qu'on l'accusait à tort d'avoir du mépris pour leur religion.
Cette sage conduite de saint Paul nous apprend à nous accommoder autant que nous le pouvons, surtout dans les choses indifférentes, à ceux qui sont prévenus contre nous, et à ne rien négliger pour les faire revenir de leurs préjugés.
On voit pourtant que, nonobstant ce que saint Paul avait pensé faire pour s'accommoder aux Juifs, ils se soulevèrent contre lui, jusque-là qu'ils voulurent lui ôter la vie. Voilà l'effet ordinaire de la prévention et de la passion; elle aveugle tellement ceux qui en sont possédés, qu'il n'y a rien qui soit capable de les désabuser.

Enfin
, il est à remarquer que la Providence délivra saint Paul de la fureur des Juifs, par le moyen du tribun, et qu'elle se servit cependant de ce que cet apôtre avait fait par égard pour les Juifs, pour le faire arrêter par ces Juifs mêmes, et pour le livrer entre les mains des payens, comme le prophète Agabus le lui avait prédit à Césarée. C'est ainsi que Dieu sait garantir ceux qui le servent, et que ce que les hommes pensent faire contr'eux ne sert qu'à accomplir les desseins de la Providence.

CHAPITRE XXII.-

C'est ici un discours

dans lequel saint Paul, pour se justifier de ce que les Juifs l'accusaient d'être ennemi de leur nation et de leur loi, fait l'histoire de sa vie et de sa conversion.
Mais les Juifs continuant à demander qu'on le fît mourir, le tribun ordonna qu'on lui donnât la question en le fouettant; ce qui ne fut pourtant pas exécuté, parce que cet apôtre dit qu'il était bourgeois de Rome; mais il fut renvoyé à paraître devant le conseil des Juifs.

I. 1-21; II. 22-30

RÉFLEXIONS.
LE dessein de saint Paul, dans le discours qui est ici rapporté, était de montrer aux Juifs qu'ils avaient tort de le regarder comme l'ennemi de leur religion, que, bien loin de là, il avait eu lui-même un grand zèle pour cette religion dans laquelle il avait été élevé à Jérusalem, jusque-là qu'il était autrefois le plus ardent persécuteur des chrétiens, et que, s'il avait embrassé la religion de Jésus-Christ et s'il l'annonçait partout, il le faisait pour obéir à la vocation que le Seigneur lui avait adressée du ciel.
Cette conduite de saint Paul envers les Juifs marque qu'il tâchait de se justifier et de les apaiser, mais qu'il ne dissimulait pourtant pas sa croyance.
Il faut toujours parler et agir avec prudence, surtout lorsqu'on a à faire à des personnes prévenues, mais en même temps avec courage et avec fermeté, sans jamais user de déguisement, et sans que la crainte nous fasse supprimer la vérité.

L'irritation et la fureur dans laquelle les Juifs entrèrent lorsque saint Paul dit que le Seigneur l'avait envoyé vers les gentils, montre que la principale cause de la haine qu'ils lui portaient était l'aversion qu'ils avaient contre les payens ; ce procédé des Juifs fait aussi voir que rien n'est capable de ramener et d'apaiser des gens qui sont fortement prévenus.

Enfin
saint Paul étant sur le point d'être mis à la question et fouetté, jugea à propos de se prévaloir cette fois-là de sa qualité de bourgeois de Rome, pour éviter cette peine, ce qu'il n'avait pas fait dans une autre occasion (Voyez Chap. XVI. 22). en usa de la sorte, parce que c'était là un moyen légitime de se garantir de la violence et de l'injustice qu'on lui aurait faite.
De là on peut conclure qu'il est permis de se servir de son droit et d'employer toutes les voies justes et raisonnables, pour se défendre, quand on est en danger d'être opprimé ou d'être traité injustement.

CHAPITRE XXIII.-

Ce chapitre a deux parties.

On y voit, premièrement, comment saint Paul partit devant le Conseil des Juifs;
2. le récit d'une conspiration que quelques Juifs firent pour ôter la vie à cet apôtre, et la manière dont il en fut préservé.

I. 1-11; II. 12-35.

RÉFLEXIONS.
IL faut faire quatre réflexions sur ce chapitre.

La première
, que saint Paul étant frappé injustement, par l'ordre du souverain sacrificateur Ananias, il lui dénonça le jugement de Dieu, mais qu'il marqua cependant le respect qu'il avait pour le caractère d'Ananias, lorsqu'on l'eut averti que celui qui l'avait fait ainsi frapper était le souverain sacrificateur, ce qu'il n'avait pas su d'abord.
L'instruction que cela nous donne est qu'il faut parler avec respect de nos supérieurs, mais aussi que Dieu punira les juges injustes et ceux qui abusent de leur autorité.

2
. Saint Paul mit la division entre les pharisiens et les sadducéens, en disant qu'il était exposé en jugement parce qu'il croyait la résurrection des morts. Il en usa ainsi par prudence, afin de n'être pas opprimé par les Juifs, et pour montrer qu'en annonçant l'Évangile il enseignait ce que les Juifs et les pharisiens eux-mêmes croyaient touchant la résurrection.

3
. Dieu apparut de nuit à saint Paul et lui dit de ne rien craindre et de se disposer à aller lui rendre témoignage à Rome. Cela était nécessaire, pour soutenir cet apôtre au milieu des traverses que les Juifs lui suscitaient, pour l'instruire des desseins de la Providence, et pour l'encourager à faire partout une profession publique de la vérité.

4. Quarante Juifs firent en ce temps-là une conjuration pour tuer saint Paul; mais il fut préservé de ce danger, par le moyen d'un jeune garçon, son neveu, qui avertit le tribun de ce complot.
On voit en cela jusqu'où allait la fureur des Juifs, et à quels excès la haine, jointe au faux zèle de religion, est capable de porter les hommes; on y remarque aussi combien il est dangereux d'agir par passion et de faire des voeux et des sermens téméraires.
Enfin l'on doit admirer dans cet événement, les moyens dont la Providence se sert, pour préserver les innocens et les gens de bien des dangers qui les menacent.

CHAPITRE XXIV.-

Saint Paul

étant accusé par les Juifs, devant le gouverneur Félix, rend raison de sa conduite et de sa foi.
Ensuite Félix avant souhaité d'entendre saint Paul, cet apôtre parla en sa présence des devoirs de la justice, de la continence et du jugement dernier, d'une manière qui le remplit de frayeur. Cependant saint Paul demeura prisonnier à Césarée pendant deux ans.

I. 1-24; Il. 25-28.

REFLEX IONS.

IL faut remarquer, en premier lieu, sur ce chapitre, que saint Paul étant accusé très-injustement par les Juifs devant le gouverneur Félix, il se défendit par un discours plein de force et de gravité, dans lequel, en se justifiant des accusations dont on le chargeait, et en niant ce que les Juifs lui imputaient faussement, il fait pourtant une confession ouverte de sa croyance et de la doctrine qu'il enseignait.
Voilà une conduite pleine de sincérité et de zèle, qui nous montre que jamais la crainte ne doit nous fermer la bouche, lorsque nous sommes appelés à confesser la vérité.

2
. C'est une chose remarquable que l'apôtre, rendant raison de sa foi et de sa conduite devant Félix, dit qu'il croyait et qu'il enseignait ce qui était écrit dans la loi et dans les prophètes, et particulièrement la résurrection des morts, tant des bons que des méchans. On voit, par ce que saint Paul dit sur ce sujet, quel rang la doctrine de la résurrection tient dans la religion chrétienne et l'effet que cette doctrine doit produire sur ceux qui font profession de la croire: c'est de les faire vivre dans la pureté de la conscience, devant Dieu et devant les hommes.
On doit faire enfin une grande attention à la frayeur que Félix ressentit, lorsque saint Paul lui parla de la justice, de la continence et du dernier jugement, et à l'endurcissement de ce gouverneur payen qui, se sentant regardé en sa conscience, parce qu'il était coupable d'injustice, d'impureté et de divers autres crimes, ne voulut pas que l'apôtre continuât à lui parler.
On voit ici la force de la parole de Dieu et l'effet que les vérités de l'Évangile, et en particulier la doctrine du Jugement universel, produisent même sur les méchans.
On y voit, d'un autre côté, comment les pécheurs résistent à cette parole et aux mouvemens de leur propre conscience. Ainsi la conduite de Félix nous avertit de ne pas endurcir nos coeurs et de ne jamais renvoyer notre conversion, lorsque Dieu nous fait entendre sa voix et que nous nous sentons touchés.
La méchanceté de ce gouverneur parait encore en ce qu'il laissa saint Paul en prison pendant deux ans; il en usa ainsi, non qu'il le crût coupable, mais parce qu'il espérait de tirer de lui de l'argent. Voilà comment l'avarice et les égards pour les hommes font commettre de grandes injustices et empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité.

CHAPITRE XXV.-

Les Juifs

prient Festus, qui avait succédé à Félix dans le gouvernement de la Judée, d'envoyer saint Paul de Césarée, où il était prisonnier depuis deux ans, à Jérusalem, leur dessein étant de le tuer en chemin; mais Festus ne leur accorda pas leur demande, et leur dit qu'ils pouvaient venir l'accuser à Césarée, ce qu'ils firent.
Sur cela saint Paul dit qu'il en appelait à l'empereur, et Festus résolut de l'envoyer à Rome. En ce temps-là le roi Agrippa étant arrivé à Césarée, et ayant oui parler de saint Paul, il souhaita de le voir et de l'entendre.

I. 1-12; Il. 13-27.

RÉFLEXIONS.
LES réflexions qu'il faut faire ici sont,

premièrement
, que les Juifs ayant comploté, pour tuer saint Paul par une noire trahison, Dieu ne permit pas qu'ils exécutassent leur dessein cruel et injuste; en quoi nous devons reconnaître la protection dont Dieu couvre ses fidèles serviteurs.

2
. Que saint Paul, étant accusé par les Juifs devant Festus il continua à soutenir qu'il était innocent, et demanda d'être, renvoyé à l'empereur. Ce procédé de l'apôtre montre. qu'un chrétien peut, lorsqu'il est accusé injustement, avoir recours aux tribunaux et se servir de tous les moyens légitimes de défense que la Providence lui présente.

3
. Il faut considérer que Dieu disposait ainsi les choses, non-seulement afin que saint Paul ne tombât pas entre les mains des Juifs, mais aussi afin qu'il eût occasion d'aller à Rome et d'annoncer l'Évangile dans cette grande ville selon que Notre Seigneur le lui avait prédit (Act. 23. 11.).

4
. La conduite que Festus tint envers saint Paul montre que ce gouverneur, quoique payen, avait plus de droiture et d'équité que les Juifs, et même que les sacrificateurs et les magistrats de Jérusalem n'en avaient.

Enfin
saint Luc rapporte que le roi Agrippa étant venu en ce temps-là à Césarée, il souhaita de voir et d'entendre saint Paul. Ce fut là une occasion, que la Providence fournit à cet apôtre, de parler en présence de ce prince et d'un grand nombre de personnes considérables ; ce qui tourna à la justification de saint Paul et de la doctrine qu'il annonçait, comme cela se voit dans le chapitre suivant.

CHAPITRE XXVI.-

Saint Paul,

parlant en présence du roi Agrippa, de Bérénice, du gouverneur Festus et d'un grand nombre d'officiers et de personnes de distinction, fait l'histoire de sa vie, de sa conversion, et de la manière dont il avait exercé son ministère jusqu'alors.
il fut interrompu par Festus, qui le traita d'insensé; et le roi Agrippa témoigna d'être ébranlé par son discours.
Enfin ce prince, le gouverneur et tous ceux qui étaient présens, reconnurent l'innocence de saint Paul; mais il fut résolu que, puisqu'il en avait appelé à l'empereur, on l'enverrait à Rome.

I. 1-23; Il. 24-29; III. 30-32.

RÉFLEXIONS.
DANS le discours que saint Paul fit en présence du roi Agrippa, pour rendre raison de la conduite qu'il avait eue avant et après sa conversion, on découvre un caractère de sagesse et de modération, et en même temps d'ingénuité, de fermeté et de courage, qui marque bien clairement l'innocence et le zèle de ce grand apôtre.
La manière douce et respectueuse, mais aussi franche et sincère, dont il parla dans cette occasion, doit nous apprendre à répondre toujours, comme saint Pierre nous y exhorte (1. Pierre III. 15.), avec douceur et modestie à tous ceux qui nous demandent raison de l'espérance qui est en nous, et à ne jamais taire ni dissimuler la vérité.

On doit remarquer,
en second lieu, sur ce discours, que si saint Paul avait persécuté l'Eglise avant sa conversion, il l'avait fait par ignorance et croyant bien faire; mais que du reste sa vie avait été sans reproche; et qu'après que le Seigneur l'eut appelé, il le servit avec un grand zèle.
Ce qu'il faut observer sur cela, c'est que lorsqu'on a péché par ignorance, il est plus facile d'obtenir le pardon de ses fautes et de s'en relever; que Dieu se fait connaître tôt ou tard à ceux qui ont le coeur bon, et que, dès qu'il nous appelle, nous devons suivre notre vocation et lui obéir.

3
. Nous voyons dans le jugement que Festus fit de saint Paul, en le traitant d'insensé, que les choses les plus graves paraissent une folie aux mondains; et la réponse sage et respectueuse, que saint Paul fit à Festus, nous donne un bel exemple de modération et de fermeté.

4
. Saint Luc rapporte une particularité remarquable; c'est que le roi Agrippa entendant parler saint Paul, lui dit : Peu s'en faut que tu ne me persuades d'être chrétien; à quoi l'apôtre répondit, en souhaitant que ce prince et tous ceux qui étaient présens devinssent chrétiens en effet.
Sur cela on doit remarquer qu'Agrippa faisait profession de la religion des Juifs et qu'il croyait aux prophètes; ce qui fit qu'il trouva de la vraisemblance dans le discours de l'apôtre. Mais cette impression ne fut pas salutaire, puisque ce roi ne se soucia pas de s'instruire plus avant.
Il est inutile d'être un peu touché de la Parole de Dieu et d'être chrétien à demi; il faut le devenir tout-à-fait et de tout son coeur.

Enfin
le roi Agrippa et le gouverneur Festus, après avoir entendu saint Paul et examiné les accusations que l'on formait contre lui, jugèrent qu'il était innocent, et ils l'auraient même renvoyé absous, s'il n'en eût pas appelé à l'empereur. Par ce moyen cet apôtre fut justifié, et si en l'envoya à Rome, il n'y fut pas envoyé comme un criminel, ce qui aurait été un obstacle à la prédication de l'Évangile qu'il devait annoncer dans cette ville-là.
Ainsi saint Paul éprouva dans cette occasion une protection particulière de Dieu, et le Seigneur accomplit en sa faveur la promesse qu'il avait faite aux apôtres, lorsqu'il leur disait qu'ils seraient menés devant les gouverneurs pour lui rendre témoignage, mais qu'il les assisterait par son esprit et qu'il leur mettrait dans la bouche ce qu'ils auraient à dire pour leur défense (Matt. Chap. 10.).

CHAPITRE XXVII.-

Ce chapitre contient le récit du voyage que saint Paul fit par mer, de Césarée à Rome, où l'on doit principalement remarquer qu'il fut en danger de périr, le vaisseau sur lequel il était ayant fait naufrage.

RÉFLEXIONS.
CETTE histoire nous présente quatre réflexions.

La première
regarde les dangers continuels auxquels saint Paul était exposé. Après avoir échappé à la fureur des Juifs, il manqua de périr sur la mer en allant à Rome, et outre cela d'être tué par des soldats.

La seconde,
que Dieu, qui l'avait garanti jusqu'alors, le préserva de l'un et de l'autre de ces dangers, et qu'ainsi rien ne peut nuire à ceux que Dieu favorise de sa protection et qui le servent fidèlement.

La troisième
, que Dieu ne sauva pas seulement la vie à saint Pau!, mais qu'à cause de lui il garantit tous ceux qui étaient dans le vaisseau, en sorte que, quoiqu'ils fissent naufrage, il n'eu périt pas un seul.

Cette merveilleuse délivrance
, que saint Paul leur avait prédite, dut leur faire reconnaître que cet apôtre était un vrai serviteur de Dieu; elle nous apprend aussi que c'est toujours un grand avantage d'être dans la compagnie de gens de bien, et qu'à cause d'eux Dieu épargne souvent les autres et leur accorde des délivrances et des grâces très-considérables. Il faut remarquer enfin que, quoique Dieu eût promis par un ange à saint Paul qu'aucun de ceux qui étaient embarqués avec lui ne périrait, cet apôtre leur dit pourtant que, si les matelots ne demeuraient dans le vaisseau, on ne pourrait se sauver.
Les promesses que Dieu nous a faites n'empêchent pas qu'il ne faille se servir des moyens que la prudence prescrit et qu'il a lui-même établis ; et jamais la confiance en Dieu ne doit être accompagnée de témérité ni de négligence.

CHAPITRE XXVIII.-

Saint Paul

ayant fait naufrage sur les côtes de l'île de Malthe, il y séjourna trois mois, et il y fit divers miracles.
il en partit ensuite et il arriva à Rome.

I. 1-10; II. 11-31

RÉFLEXIONS.
L'HUMANITÉ avec laquelle les habitans de l'île de Malthe reçurent saint Paul et ceux qui avaient fait naufrage avec lui, doit apprendre aux chrétiens à exercer l'hospitalité et à assister avec cordialité les malheureux.
Le jugement que les gens de cette île firent de saint Paul, lorsqu'il fut mordu d'une vipère, montre que les hommes, et même les peuples barbares, ont toujours cru que la vengeance céleste ne laisse pas les crimes impunis, ce qui est une vérité certaine.

Cependant
l'exemple de saint Paul prouve que ce serait un jugement téméraire de croire que tous ceux à qui il arrive quelque malheur soient poursuivis par la justice divine. L'opinion que les habitans de Malthe eurent de saint Paul, le prenant pour un Dieu, lorsqu'ils virent qu'il ne lui arrivait aucun mal, doit être considérée comme un effet de l'ignorance de ces peuples idolâtres; mais nous devons reconnaître, par ce miracle aussi bien que par la guérison du père de Publius et des autres malades de cette île, l'accomplissement de cette promesse que Jésus-Christ avait faite aux apôtres:
Ils chasseront les serpens ; quand ils auront bu quelque breuvage mortel, il ne leur nuira point; ils imposeront les mains sur les malades, et ils se porteront bien (Saint Marc XVI. 18.).

Enfin
saint Paul étant arrivé à Rome, vit non-seulement les chrétiens qu'il y avait dans cette grande ville, mais aussi les Juifs; il les informa des raisons qu'il avait eues de faire le voyage de Rome et d'en appeler à l'empereur; il parla de leur nation et des Juifs de Jérusalem avec toute sorte de modération; il tâcha ensuite de les porter à croire en Jésus-Christ; et enfin, voyant que plusieurs d'entr'eux demeuraient dans l'incrédulité, il leur déclara que, vu leur endurcissement, il annoncerait l'Évangile aux gentils.
Cette conduite sage et pleine de charité montre qu'on ne doit rien négliger, pour édifier tout le monde et pour ramener ceux qui sont prévenus contre la vérité; et que si après cela il y a des gens qui demeurent obstinés, ils n'ont aucune excuse.

C'est ici que finit l'histoire de saint Luc et le livre des Actes des Apôtres. Il faut savoir au reste, que saint Paul fut prisonnier à Rome deux ans; que durant ce temps là il écrivit diverses Épîtres, qui ont été conservées dans le Nouveau Testament; qu'au bout de ces deux ans, il fut délivré et fit divers voyages; et qu'étant revenu à Rome, environ cinq ans après, il y souffrit le martyre et eut la tête tranchée, sous l'empire de Néron.


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