ARGUMENS ET
RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES
DU NOUVEAU TESTAMENT
LES ACTES DES SAINTS APÔTRES.
CHAPITRE
XVI.-
Saint Paul
- appelle Timothée au ministère,
et après avoir été en
divers lieux, il va dans la Macédoine, et
il arrive dans la ville de Philippes, où
il prêche l'Évangile, et où
une femme nommée Lydie embrassa la
religion chrétienne.
- Pendant que saint Paul était à
Philippes, il se fit une émeute contre
lui, parce qu'il avait délivré une
servante d'un mauvais esprit dont elle
était possédée; il fut
fouetté avec et mis en prison; mais Dieu
les délivra miraculeusement, le
geôlier fut converti à la foi, et
les magistrats de Philippes prièrent
saint Paul et Sylas de se retirer, après
leur avoir fait des excuses du mauvais
traitement qu'ils avaient reçu.
I. 1-15; Il. 16-40.
RÉFLEXIONS.
IL y a deux choses à
remarquer sur la vocation de Timothée au
saint ministère.
La première, que
Timothée, qui fut un si
grand serviteur de Dieu, avait été
élevé dans la piété, et
que, bien qu'il fût jeune, tout le monde lui
rendait un bon témoignage; par où
l'on voit qu'il ne faut établir dans le
ministère que des personnes qui craignent
Dieu dès leur jeunesse, et qui aient le
témoignage d'une bonne et sainte vie.
La seconde, que saint Paul, qui
condamnait la circoncision lorsqu'on voulait
l'imposer aux payens comme un devoir
nécessaire, fit pourtant circoncire
Timothée par des raisons de prudence, de
peur que les Juifs ne rejetassent son
ministère, sous prétexte qu'il
était né d'un père payen.
C'est là un exemple de
condescendance et de charité, qui nous
apprend que dans les choses indifférentes il
faut s'accorder autant qu'il est possible aux
personnes faibles, éviter ce qui pourrait
les scandaliser, et avoir toujours égard
à ce qui peut le plus contribuer à la
paix et à l'édification de l'Eglise.
2. Sur ce que saint Luc dit que le
Saint-Esprit ne permit pas à saint Paul
d'aller en Asie et qu'il fut averti par une vision
d'aller annoncer l'Évangile dans la
Macédoine, nous devons considérer que
c'était Dieu qui conduisait les
apôtres dans les lieux où ils
pouvaient faire le plus de fruit, et où leur
présence était le plus
nécessaire.
Dieu ne trouve pas toujours à
propos que l'Évangile soit
prêché en toutes sortes de lieux; mais
il le fait annoncer à de certains peuples
plutôt qu'à d'autres pour de justes
raisons.
3. Saint Luc rapporte qu'une femme
nommée Lydie écouta saint Paul et que
Dieu ouvrit le coeur de cette femme, pour croire ce
que cet apôtre disait. Cela nous montre que
la foi se produit par l'ouïe de la parole de
Dieu et par l'efficace de la grâce, qui ouvre
le coeur et qui le fléchit.
4. Saint Paul ayant
délivré une servante qui était
possédée d'un mauvais esprit, les
maîtres de cette servante, au lieu
d'être touchés de ce miracle,
soulevèrent le magistrat contre lui, parce
qu'ils perdaient le profit qu'elle leur apportait
en devinant. Cela fait voir combien
l'intérêt a de pouvoir pour exciter
les passions des hommes et pour les empêcher
de connaître et de recevoir la
vérité.
Saint Paul et Sylas furent
fouettés et emprisonnés par ordre du
magistrat de Philippes; mais ils firent
paraître une constance admirable, en
souffrant cette peine et cette ignominie, et en
chantant les louanges de Dieu dans la prison; c'est
ainsi que les chrétiens reçoivent,
non-seulement avec patience, mais même avec
joie, les maux auxquels ils sont exposés
pour Jésus-Christ. Dieu ouvrit, par un
tremblement de terre, les portes de la prison
où Paul et Sylas
étaient renfermés, et ils eurent
même la joie de convertir le geôlier.
Cela marquait bien sensiblement que
Dieu protégeait ses fidèles
serviteurs et que tout ce que l'on faisait contre
les apôtres tournait à la gloire de
Dieu, à l'avancement de l'Évangile et
à leur plus grande consolation.
Enfin on doit remarquer que saint
Paul allégua qu'il était bourgeois de
Rome, pour obliger les magistrats de la ville de
Philippes à reconnaître le tort qu'ils
avaient eu de l'avoir fait fouetter et emprisonner,
lui et Sylas, sans aucune forme de jugement. Il en
usa ainsi, pour faire voir son innocence et pour
l'honneur de l'Évangile qu'il
annonçait; du reste, il paraît par
cela même, que saint Paul ne craignait point
les souffrances, puisque, s'il eût d'abord
dit qu'il était bourgeois de Rome, il aurait
évité le fouet et la prison. Ainsi
l'on voit qu'il joignait une grande prudence
à une patience admirable et à une
profonde humilité.
CHAPITRE
XVII.-
Saint Paul et Sylas
- annoncent l'Évangile avec
succès à Thessalonique; mais les
Juifs ayant soulevé le magistrat et le
peuple de cette ville contr'eux,
- ils vont à Bérée et y
convertissent plusieurs personnes. Y
étant encore persécutés par
les Juifs,
- saint Paul se retira de Bérée
et s'en alla à Athènes, qui
était une ville célèbre de
la Grèce. Il y annonça
l'Évangile et il y convertit quelques
personnes.
I. 1-15; II. 16-34.
RÉFLEXIONS.
L'ARRIVÉE de saint Paul et de
Sylas à Thessalonique et à
Bérée, leur prédication dans
ces deux villes, et la sédition que les
Juifs excitèrent contr'eux, nous montrent
que saint Paul ne se relâchait point; que les
Juifs, qui! étaient les plus ardens ennemis
de l'Évangile, le persécutaient en
tous lieux; mais qu'il avait aussi la consolation
de gagner partout des âmes à
Jésus-Christ.
2. Ce qui est dit ici à la
louange des Fidèles de Bérée
est remarquable : c'est qu'ils reçurent
promptement la parole de Dieu et qu'ils examinaient
les Saintes Écritures, pour voir si ce que
saint Paul leur annonçait y était
conforme.
Nous devons apprendre de là
qu'il faut recevoir la vérité avec
docilité et avec promptitude, et en
même temps avec confiance et discernement, et
que tous les chrétiens ont le droit
d'examiner par la parole de Dieu, la
doctrine qu'on leur annonce, afin
de ne rien croire qui ne s'accorde avec cette
divine parole, qui est l'unique règle de la
foi, et de se soumettre avec obéissance
à tout ce qui y est conforme.
3. On remarque dans ce chapitre le
grand zèle de saint Paul. Affligé de
voir la ville d'Athènes engagée dans
l'idolâtrie, il prit la résolution d'y
annoncer l'Évangile; et étant
prié par quelques philosophes de les
informer de la doctrine qu'il enseignait, il ne fit
point difficulté de leur parler de la vraie
religion.
À l'imitation de cet
apôtre, nous devons être vivement
touchés, lorsque nous voyous les hommes
engagés dans l'erreur et dans
l'égarement, et profiter de toutes les
occasions qui se présentent de les en
retirer.
On découvre dans le discours
que saint Paul fit aux Athéniens, d'un
côté, la sagesse et la prudence de cet
apôtre, qui prit occasion des superstitions
mêmes où ils étaient
engagés, de leur parler du vrai Dieu; et de
l'autre, l'évidence et la force avec
laquelle il leur fit voir, par les raisons les plus
convaincantes et par le témoignage de leurs
propres poètes, qu'il y a un Dieu
tout-puissant et tout bon qui a créé
toutes choses, et que c'est une folie extrême
et le dernier égarement, de servir des
idoles d'or, d'argent ou de pierre, comme faisaient
les payens.
Ce discours de saint Paul renferme
les principaux articles de la religion : qu'il n'y
a qu'un seul Dieu, créateur et conservateur
du monde; que ce Dieu n'est pas loin de chacun de
nous; qu'il n'a point besoin de notre service ni
d'aucune chose, puisqu'il nous donne à tous
la vie, le mouvement et l'être.
Mais nous devons surtout faire
attention à ces paroles, qui sont
l'abrégé de la doctrine et des
devoirs de l'Évangile: Que Dieu fait
annoncer maintenant à tous les hommes, en
tous lieux, qu'ils se convertissent, et qu'il y a
un jour auquel il doit juger le monde par Notre
Seigneur Jésus-Christ.
Ces vérités, que saint
Paul enseigna autrefois dans une ville
idolâtre, sont celles que nous faisons
profession de croire; mais elles ne peuvent nous
devenir salutaires qu'autant qu'elles nous portent
à servir Dieu, à le craindre et
à obéir à l'Évangile.
Enfin le discours de saint Paul fut
suivi de la conversion de quelques personnes; mais
la plupart de ceux qui l'avaient ouï
demeurèrent dans
l'incrédulité, et même il y en
eut qui se moquèrent de la doctrine de cet
apôtre. C'est ainsi que la prédication
de la parole de Dieu opère la conversion des
uns, pendant que les autres la rejettent avec
fierté et avec mépris.
CHAPITRE
XVIII.-
Saint Paul
- demeure à Corinthe un an et demi, il
y convertit un grand nombre de personnes, et il
y est accusé par les Juifs devant le
magistrat.
- De là il s'en alla à
Éphèse, à Jérusalem,
à Antioche et en d'autres lieux, pour
visiter les Églises et les confirmer dans
la foi.
- Il est parlé, sur la fin de ce
chapitre, d'Apollos, qui était un
ministre de l'Évangile, illustre par son
zèle et par ses grands dons.
I. 1-17; Il. 18-23; III. 24-28.
RÉFLEXIONS.
DANS ce que saint Luc rapporte du
séjour que saint Paul fit à Corinthe,
nous avons à remarquer l'ardeur avec
laquelle cet apôtre travaillait partout
à l'avancement du règne de
Jésus-Christ, son
désintéressement et sa prudence, qui
paraissent en ce qu'il aima mieux travailler de ses
mains pour subsister que de vivre aux dépens
de l'Eglise, les traverses que les Juifs lui
suscitèrent, et enfin la protection dont
Dieu le couvrit, et la consolation qu'il eut de
convertir un grand peuple dans cette
ville-là et d'y fonder une très-belle
Eglise. Voilà comment la religion
chrétienne s'établissait de plus en
plus, par la prédication des apôtres,
et malgré les oppositions des Juifs et des
autres ennemis de la vérité.
2. Les divers voyages de saint Paul,
qui sont rapportés dans ce chapitre, font
voir qu'il était continuellement
occupé aux fonctions de sa charge, et qu'il
travaillait avec une application infatigable
à l'édification des Églises;
c'est ainsi que tous les vrais et sincères
chrétiens, mais particulièrement les
fidèles ministres dé
Jésus-Christ, s'emploient de toutes leurs
forces pour la gloire de Dieu et pour le salut des
hommes, et qu'ils y consacrent avec plaisir tout
leur temps et toute leur vie.
3. Le témoignage avantageux
que saint Luc rend à Apollos et la
manière dont il parle de son zèle, de
son éloquence, de ses grands dons et des
fruits admirables de son ministère, doit
nous faire reconnaître que Dieu accorde une
grâce très-précieuse aux
Églises, lorsqu'il leur envoie des docteurs
et des ministres zélés, habiles dans
les divines Écritures, et revêtus des
talens et des dons nécessaires pour
instruire et pour édifier; et cela doit
aussi nous engager à prier Dieu qu'il en
suscite toujours de semblables.
CHAPITRE
XIX.
- Saint Paul annonce l'Évangile dans la
ville d'Éphèse, et il y fait
plusieurs miracles.
- Certains Juifs voulant chasser les esprits
mains au nom de Jésus, sont
maltraités par ceux qui étaient
possédés de ces esprits. Plusieurs
personnes, qui s'étaient adonnées
à la magie, se convertissent et donnent
des marques publiques de leur repentance.
- Saint Luc ajoute l'histoire d'une
sédition qui fut excitée contre
saint Paul, par un orfèvre nommé
Démétrius. Cet homme gagnait
beaucoup en vendant de petits temples d'argent,
qui étaient faits sur le modèle
d'un temple fameux qu'il y avait à
Éphèse, et qui était
consacré à une déesse des
payens nommée Diane. Comme il vit que
saint Paul, en prêchant contre
l'idolâtrie, lui faisait perdre tout son
profit, il souleva le peuple Contre lui; Mais
cette émeute fût apaisée par
le greffier de la ville.
I.1-12; Il. 13-17; III. 18-20; IV. 21-40.
RÉFLEXIONS.
CE chapitre nous met devant les yeux
la continuation des merveilleux succès du
ministère de saint Paul. Il baptisa à
Éphèse certains disciples, qui
jusqu'alors n'avaient été instruits
que dans la doctrine de Jean-Baptiste ; et
aussitôt qu'ils eurent été
baptisés au nom de Jésus Christ et
que saint Paul leur eut imposé les mains,
ils reçurent les dons miraculeux du
Saint-Esprit. Il y convertit outre cela un grand
peuple, malgré les oppositions des Juifs; il
y fit des miracles surprenans, et plusieurs
personnes qui avaient été
adonnées à la magie
renoncèrent à leur superstition et
à leur impiété. C'est ainsi
que cet apôtre établissait partout le
règne de Jésus-Christ et
détruisait celui du diable.
2. Ce qui arriva à ces
exorcistes juifs qui, pensant chasser les
démons au nom de Jésus, furent
maltraités par ceux qui étaient
possédés de ces esprits malins,
tendait à montrer aux Juifs et à tout
le monde, qu'il n'y avait que les apôtres et
ceux qui croyaient en Jésus-Christ qui
pussent véritablement faire des miracles et
commander aux démons.
La vertu divine de la religion de
Notre Seigneur ne se manifeste que par les gens de
bien; mais il n'appartient pas aux méchans
et aux hypocrites de prendre le nom du Seigneur
dans leur bouche.
3. Saint Luc rapporte que plusieurs
habitans d'Éphèse, touchés de
la prédication de saint
Paul, vinrent confesser leurs péchés,
et qu'il y en eut qui, ayant été
adonnés à la magie et aux arts
illicites, aimèrent mieux brûler
publiquement leurs livres qui traitaient de ces
arts-là que de les vendre, quoiqu'ils en
eussent pu tirer des sommes
très-considérables. Cet exemple est
remarquable :
Il nous apprend que les vrais
pénitens ne font point de difficulté
de confesser leurs fautes, de donner des marques
publiques de leur repentance, et de renoncer
à tout ce qui a été pour eux
ou qui pourrait être pour les autres, une
occasion de péché et de scandale,
quelque précieux et quelque cher qu'il leur
pût être, et quelque profit qu'ils en
pussent tirer.
Ce qu'il y a principalement à
remarquer sur la sédition qui s'émut
à Éphèse contre saint Paul,
c'est qu'elle fut excitée par des ouvriers
qui craignaient que, si l'on cessait d'adorer les
idoles, leur métier ne fût
décrié et que leur gain ne
diminuât, et que ces gens-là, pour
animer le peuple, se servirent d'un prétexte
de religion et de zèle pour la déesse
Diane.
Rien n'a plus de force sur l'esprit
des hommes que l'amour du gain; c'est ce qui allume
le plus leurs passions; ils ne peuvent souffrir la
vérité lorsqu'elle est contraire
à leurs intérêts, et ils
couvrent cet intérêt, lorsqu'ils le
peuvent, d'un zèle apparent pour la
religion.
Au reste, ce tumulte qui
s'était excité fut apaisé,
quoiqu'avec peine, par le greffier de la ville, et
par ce moyen saint Paul fut préservé
du danger qui le menaçait. Cette histoire
fait voir que les émeutes et les
séditions sont très-dangereuses,
qu'ainsi l'on doit éviter tout ce qui
pourrait les exciter, et que les gens sages doivent
les prévenir et les apaiser par tous les
moyens possibles.
CHAPITRE
XX.-
Saint Paul
- part d'Éphèse et se rend
à Troas, ou il annonce l'Évangile
aux chrétiens de cette ville-là,
et il ressuscite un mort.
- De là il s'en va à Milet,
où ayant fait venir les pasteurs de
l'Eglise d'Éphèse, il leur adresse
une grave exhortation, après quoi il
prend congé d'eux.
I. 1-12; Il. 13-16; III. 17-38.
RÉFLEXIONS.
CE qu'il y a à observer ici,
c'est,
I. que saint Paul étant
arrivé à Troas, il se rendit dans le
lieu où les chrétiens de
cette ville-là
étaient assemblés, le premier jour de
la semaine, pour rompre le pain,
c'est-à-dire pour célébrer la
sainte Cène, et qu'il étendit son
discours bien avant dans la nuit.
D'ici nous recueillons que les
apôtres et les premiers chrétiens
s'assemblaient pour servir Dieu et pour
s'édifier, que le jour du dimanche
était destiné à cela, qu'on
célébrait la sainte Cène dans
ces assemblées, et qu'on y faisait des
discours pour instruire et pour exhorter les
Fidèles, et qu'ainsi ces pratiques sont
aussi anciennes que le Christianisme, et
d'institution divine.
2. Saint Paul rendit la vie à
un jeune homme qui était tombé du
haut de la maison où les Fidèles
étaient assemblés. Ce fut là
un miracle tout-à-fait remarquable, qui dut
consoler les chrétiens de Troas et les
affermir puissamment dans la religion de
Jésus-Christ.
Mais ce qui doit surtout être
considéré dans ce chapitre, c'est le
discours que saint Paul fit aux pasteurs
d'Éphèse, avant que de les quitter.
On y remarque son intégrité, son
zèle et son désintéressement
dans l'exercice de son ministère, sa
constance dans les afflictions, sa grande
piété, le soin qu'il avait eu pendant
trois ans d'exhorter et d'enseigner les
Fidèles d'Éphèse, tant en
public que dans les maisons, et la
résolution ferme où il était
de servir le Seigneur jusqu'à la fin, et
même de donner sa vie avec joie pour
l'Évangile.
On y voit encore les graves et
touchantes exhortations qu'il adressa aux pasteurs
de l'Eglise d'Éphèse, et les voeux
ardens et tendres par lesquels il les recommanda
à Dieu, eux et tout le troupeau sur lequel
ils étaient établis.
Les ministres de l'Évangile
doivent apprendre d'ici à s'acquitter
fidèlement de leur charge, à en
remplir tous les devoirs avec diligence, avec
zèle et avec sincérité;
à veiller soigneusement sur les troupeaux du
Seigneur; à prendre garde qu'il ne s'y
glisse de fausses doctrines ou des scandales;
à ne jamais rien taire de ce qui peut
être utile à ceux qui sont commis
à leurs soins, et à les avertir,
non-seulement en public, mais aussi en particulier.
Ils doivent encore, à
l'exemple de saint Paul, souffrir patiemment les
traverses auxquelles ils sont exposés, prier
continuellement pour leurs troupeaux, et enfin
n'avoir point d'égard à
eux-mêmes, à leur intérêt
particulier, ni même à leur propre
vie, pourvu qu'ils aient la joie d'achever leur
course et de s'acquitter fidèlement du
ministère qu'ils ont reçu du Seigneur
Jésus. Ce que saint Paul dit dans cette
occasion apprend aussi à tous les
chrétiens que la charge du saint
ministère est de la
dernière importance, que Dieu accorde une
grande grâce aux Églises lorsqu'il
leur envoie de fidèles ministres, et que
quand les pasteurs se seront acquittés de
leur devoir, ils ne seront pas responsables du
salut de ceux qui périront.
Les larmes que les pasteurs et les
chrétiens d'Éphèse
répandirent, en se séparant de saint
Paul, montrent à quel point ils le
chérissaient, et par là on voit
combien l'amour qui unit les pasteurs avec leurs
troupeaux est tendre, et combien les
chrétiens doivent craindre d'être
privés du ministère des
fidèles serviteurs de Dieu.
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