Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

LES ACTES DES SAINTS APÔTRES.

CHAPITRE XI.

Ce chapitre a deux parties.

1. Les Juifs de Jérusalem, qui s'étaient convertis à la religion chrétienne, ayant trouvé mauvais que saint Pierre fût allé chez Corneille, qui était payen, cet apôtre les informa de la manière dont Dieu lui avait fait connaître qu'il devait annoncer l'Évangile à Corneille, et du succès de sa prédication, de quoi les chrétiens de Jérusalem eurent une grande joie.
2. Saint Luc rapporte comment l'Évangile se répandit en divers lieux, et particulièrement à Antioche; il parle aussi d'un prophète nommé Agabus qui prédit une famine.

I. 1-18; II. 19-30.

RÉFLEXIONS.
La première partie
de ce chapitre nous apprend que les chrétiens de Jérusalem se scandalisèrent d'abord de ce que saint pierre avait été chez Corneille, parce qu'il n'était pas permis aux Juifs d'aller chez les payens et d'avoir un commerce familier avec eux.
Mais quand ils eurent appris que cet apôtre y était allé par l'ordre de Dieu, et que même le Saint-Esprit avait été donné à Corneille et à ceux qui étaient avec lui, ils s'apaisèrent et ils se réjouirent de ce que Dieu appelait aussi les Gentils au salut et à la vie. Jamais il ne faut être jaloux des grâces que Dieu fait aux autres; au contraire nous devons nous en réjouir, surtout lorsqu'il les appelle à la repentance et au salut.
Au reste, cet heureux événement, qui causa tant de joie aux Fidèles de Jérusalem et qui leur fit dire: Dieu a donc aussi donné la repentance aux gentils afin qu'ils aient la vie ! doit aussi faire à jamais la matière de notre joie et de nos louanges, puisqu'il nous regarde directement.

Il y a trois considérations
à faire sur la seconde partie de ce chapitre.
La première, que la dispersion de l'Eglise de Jérusalem et la persécution qu'on avait suscitée contre les chrétiens, contribuèrent à répandre l'Évangile en divers lieux et à établir plusieurs belles Églises, et particulièrement l'Église d'Antioche, où les disciples de Jésus-Christ commencèrent à être appelés chrétiens.
La deuxième, que ces Églises furent fondées et entretenues par le ministère de Barnabas, de saint Paul, et des autres personnes qui s'employèrent à leur édification. Cela montre que le ministère des serviteurs de Dieu est d'une grande utilité dans l'Eglise, pourvu qu'il soit exercé par des personnes qui soient gens de bien et remplis de foi et du Saint-Esprit, tels qu'étaient ceux dont saint Luc parle.
3. La prédiction que fit Agabus d'une famine qui devait arriver, montre que Dieu, outre le pouvoir de faire des miracles, accordait en ce temps-là à ses serviteurs le don de prédire l'avenir, et qu'il n'arrive rien dans le monde que par la Providence et par la volonté de Dieu. Et la résolution que les chrétiens prirent de faire une collecte, pour leurs frères qui étaient en Judée, est un exemple qui doit nous inciter à secourir les personnes qui se trouvent dans la nécessité, et surtout ceux qui sont nos frères et les membres de Jésus-Christ, et même à prévenir leurs besoins.

CHAPITRE XII.

Saint Luc récite trois choses dans ce chapitre:

1. le martyre de saint Jacques, frère de saint Jean;
2. l'emprisonnement de saint Pierre et sa délivrance miraculeuse;
3. la mort du roi Hérode, qui mourut étant frappé par un ange.

I. 1 et 2; II. 3-19; III. 20-25.

RÉFLEXIONS.
ON voit d'abord, dans ce chapitre, que l'apôtre saint Jacques de même que saint Étienne, scella la vérité de l'Évangile par son sang, et qu'ainsi la religion chrétienne s'est établie par les souffrances de ceux qui l'annonçaient; ce qui en fait voir la vérité et la divinité.

2
. Dieu qui avait permis que saint Jacques fût mis à mort, permit aussi que le roi Hérode mît saint Pierre en prison; mais le Seigneur délivra miraculeusement cet apôtre, en envoyant un ange qui lui ouvrit les portes de la prison et le mit en liberté. Cette merveilleuse délivrance nous donne lieu de reconnaître que, si Dieu souffre quelquefois que les méchans exécutent leurs desseins, il ne leur permet pas toujours de faire tout le mal qu'ils avaient résolu, et qu'il veille pour ses fidèles serviteurs.
Mais on voit aussi en cela combien la prière a d'efficace puisque l'Eglise de Jérusalem obtint la délivrance de saint Pierre par les oraisons qu'elle fit à Dieu.

3
. La mort du roi Hérode, qui fut rongé de vers pour punition de son orgueil, est digne d'attention. Cet événement, qui est aussi rapporté par Joseph, historien juif (Ant. Liv. XIX. ch. 8.), montre que Dieu confond les orgueilleux, que les persécuteurs de l'Eglise font d'ordinaire une fin funeste, et que les princes cruels et superbes reçoivent tôt ou tard la peine due à leur méchanceté.

CHAPITRE XIII.

Paul et Barnabas

vont d'Antioche en Chypre, et de là à Paphos où saint Paul frappe d'aveuglement un imposteur juif, et où il convertit à la foi le proconsul Serge-Paul, qui était le premier magistrat de cette île.
Après cela, saint Paul, étant arrivé à Antioche de Pisidie, fait un discours aux Juifs de cette ville-là, dans lequel il leur montre que Dieu, selon les promesses qu'il avait faites à leurs pères, avait envoyé Jésus-Christ; que ce Jésus qui avait été crucifié était ressuscité, et que tous ceux qui croiraient en lui obtiendraient le salut.
Plusieurs, tant Juifs que Gentils, ayant cru à la prédication de saint Paul, les Juifs s'irritèrent contre lui et le firent même chasser avec Barnabas; mais ces apôtres leur déclarèrent que, puisqu'ils rejetaient l'Évangile, ils l'annonceraient aux payens, et ils se retirèrent.

I. 1-13; II.14-41; III. 42-52.

RÉFLEXIONS.
SAINT Luc rapporte, au commencement de ce chapitre, que Paul et Barnabas étant allés en divers lieux de l'Asie et de la Grèce, par l'ordre du Saint-Esprit, et après que les prophètes et les ministres de l'Eglise d'Antioche eurent prié et jeûné, ils annoncèrent l'Évangile dans tous ces lieux-là avec succès.
Ce sont là des marques de la divinité de leur vocation; mais nous en avons surtout une preuve remarquable dans la conversion du gouverneur de Paphos et dans la punition miraculeuse d'Elymas, qui voulait détourner ce gouverneur d'embrasser la religion chrétienne. On voit en ces deux hommes, dont l'un crut à la prédication de saint Paul, et l'autre s'y opposait de toutes ses forces, que si la parole de Dieu sauve ceux qui la reçoivent, elle condamnera ceux qu'elle ne convertit pas, et que ceux qui s'opposent à la vérité et qui détournent les autres de la foi et de la piété, attirent sur eux les jugemens de Dieu les plus sévères.

Le discours
que saint Paul fit dans la synagogue d'Antioche est un abrégé de la doctrine chrétienne. Cet apôtre y montre aux Juifs que Jésus est né de la race de David, et que c'est lui qui est le Messie promis; ce qu'il prouve par le témoignage de Jean-Baptiste et par les prédictions des prophètes. Il leur déclare ensuite que ce Jésus, qu'on avait crucifié à Jérusalem, était ressuscité conformément aux oracles du vieux Testament.

Enfin
il leur apprend que le but de la venue de Jésus-Christ a été. d'obtenir aux hommes la rémission de leurs péchés; qu'ainsi tous ceux qui croiraient en lui seraient justifiés, mais que ceux qui le rejetteraient seraient exclus du salut. Puisque c'est là la substance de la religion chrétienne, nous y devons faire une sérieuse et continuelle attention, et reconnaître par là que ce n'est que par le moyen de la foi en Jésus-Christ et par l'obéissance à l'Évangile que nous pouvons être sauvés. Pour ce qui est de l'effet que produisit la prédication de saint Paul, saint Luc nous apprend que plusieurs la reçurent, mais que le plus grand nombre des Juifs s'obstinèrent dans leur incrédulité, ce qui fit que cet apôtre leur déclara qu'il allait se tourner vers les Gentils. La doctrine de l'Évangile produit des effets bien différens, quand elle est prêchée. Il y en a qui en profitent; mais il y en a d'autres qui la rejettent, et qui au lieu de céder à la vérité, s'y opposent même avec fierté.
Mais, s'il y a des incrédules qui demeurent dans l'aveuglement et dans la perdition, ils en sont eux seuls la cause, personne n'étant exclus de la vie éternelle que ceux qui s'en jugent eux-mêmes indignes.

CHAPITRE XIV.

Paul et Barnabas

prêchent à Icone.
De là ils vont è Lystre où ayant guéri un impotent, les habitans de ce lieu-là les prirent pour des dieux; ce qui donna occasion à saint Paul de les exhorter à renoncer à l'idolâtrie.
Peu après, cet apôtre fut lapidé par le peuple de cette ville que les Juifs avaient soulevé; mais Dieu lui ayant conservé la vie, il s'en alla en d'autres lieux, et il revint à Antioche.

I. 1-6; Il. 7-18; III. 19-28.

RÉFLEXIONS.

ON voit ici en général que les apôtres ont exercé leur ministère avec un grand zèle, et au milieu des persécutions, et que saint Paul en particulier a éprouvé partout la fureur des Juifs, puisqu'il fut en danger d'être lapidé à Iconie, avec Barnabas, et qu'ensuite on le lapida à Lystre, et qu'il fut même laissé pour mort.
Mais on remarque aussi que Dieu garantissait les apôtres, dans les périls continuels auxquels ils étaient exposés; qu'il faisait par leur moyen des miracles surprenans, et que s'ils avaient le déplaisir de voir les Juifs s'opposer à eux, ils avaient d'un autre côté la consolation d'amener plusieurs payens à la foi.

2
. Saint Paul fit paraître un zèle admirable, lorsqu'après qu'il eut guéri un impotent, les habitans de Lystre les prirent, lui et Barnabas, pour des dieux, et qu'ils voulurent leur rendre des honneurs divins. Ceux qui craignent Dieu et qui ont un vrai zèle ne cherchent jamais leur propre gloire; mais leur grand but est que Dieu seul soit glorifié et que les hommes le connaissent et l'adorent.

3
. Le discours que saint Paul fit aux Lycaoniens, qui étaient des peuples idolâtres, nous enseigne que Dieu s'est fait connaître de tout temps aux hommes par les oeuvres de la nature et de la Providence, et qu'il leur a toujours donné des témoignages de sa bonté. Sur quoi nous devons considérer que, si les bienfaits que Dieu accorde aux hommes dans la nature doivent les engager à l'aimer et à le servir, nous y sommes beaucoup plus obligés, nous à qui il s'est révélé par l'Évangile, et à qui il a donné des témoignages si convaincans de son amour, en envoyant Jésus-Christ au monde.

4
. Saint Luc remarque, sur la fin de ce chapitre, que les apôtres avaient un soin particulier d'aller en divers lieux, pour établir des pasteurs en chaque Eglise. Cette conduite des apôtres montre que les Fidèles ont toujours besoin d'être instruits et exhortés; qu'en particulier le ministère de pasteur est tout-à-fait nécessaire, et que la volonté de Dieu est que partout où il y a des chrétiens il y ait clés ministres, pour enseigner, pour exhorter et pour conduire l'Eglise.

CHAPITRE XV.

Une dispute s'étant élevée dans l'Eglise d'Antioche,

sur ce que quelques Juifs, qui s'étaient faits chrétiens, soutenaient que les payens qui se convertissaient à la religion chrétienne devaient être circoncis comme les Juifs et garder les cérémonies de la loi de Moïse, Paul et Barnabas furent envoyés à Jérusalem, pour consulter les apôtres sur cette question-là.
Les apôtres étant assemblés, déclarèrent que les payens n'étaient pas obligés d'observer la circoncision et les cérémonies de la loi et qu'il suffisait qu'ils crussent en Jésus-Christ, qu'ils obéissent à et qu'ils s'abstinssent de ce qui pourrait les entraîner dans l'idolâtrie.
C'est ce que les apôtres firent savoir à l'Eglise d'Antioche, par une lettre qui fut portée par Paul et Barnabas, après quoi ces deux serviteurs de Dieu allèrent en d'autres pays pour y annoncer l'Évangile.

1. 1-5; Il. 6-35; III. 36-41.

RÉFLEXIONS.
C'EST ici un chapitre qui mérite une attention particulière, La doctrine de la justification y est parfaitement éclaircie, et ce qui y est dit sert à l'intelligence des endroits du Nouveau Testament où cette doctrine est traitée.
Il faut se souvenir, en premier lieu, que la question qui fut proposée n'était pas de savoir si les payens, pour être sauvés, devaient garder les commandemens de Jésus-Christ et faire de bonnes oeuvres, personne ne doutait alors de cette vérité-là, et il n'y avait aucune dispute là-dessus. Mais la question était si les payens devaient se soumettre à la circoncision et aux cérémonies de la loi de Moïse, comme certains Juifs convertis à la foi chrétienne le prétendaient.

Après cela
, il faut remarquer que les apôtres décidèrent deux choses sur cette question. La première, qu'il ne fallait point obliger les payens qui se convertissaient à être circoncis et à pratiquer les cérémonies des Juifs, mais qu'il suffisait pour le salut qu'ils crussent sincèrement en Jésus-Christ. C'est ce que les apôtres prouvent,

1. parce que Dieu avait répandu son Esprit sur les payens aussi bien que sur les Juifs, et qu'il leur avait donné la foi;
2. par la nature même des cérémonies Mosaïques, et enfin par les oracles des prophètes.

C'est aussi la doctrine que saint Paul établit dans ses Épîtres aux Romains et aux Galates, où il enseigne que nous sommes justifiés par la foi en Jésus-Christ, sans les oeuvres de la toi.

L'autre chose
que les apôtres déclarèrent, fût que les payens devaient cependant s'abstenir de ce qui avait été sacrifié aux idoles, du sang, des choses étouffées, et de la fornication. La raison de cette défense était que l'usage de ces viandes, de même que l'impureté, faisaient une partie du culte et des festins idolâtres des payens; et qu'ainsi, si les chrétiens ne s'étaient pas abstenus de ces choses-là, cela aurait pu les entraîner dans l'idolâtrie, scandaliser les Juifs, et confirmer les payens dans leur fausse religion.
Il paraît donc clairement d'ici que les apôtres n'ont point dispensé les hommes de l'observation de la loi morale, mais qu'ils ne les ont dispensés que de la loi des cérémonies; et que même, en enseignant que nous sommes justifiés par la foi, ils ont établi, de la manière la plus forte, la nécessité des bonnes oeuvres, puisque la foi ne peut être sincère, si elle ne produit l'étude de la sainteté et l'obéissance à l'Évangile.

Pour ce qui est de la séparation
de saint Barnabas d'avec saint Paul, dont il est fait mention sur la fin de ce chapitre, on y voit à la vérité quelque différence de sentimens entre ces deux excellens serviteurs de Dieu; mais cela ne les désunit point et ne les empêcha pas d'aller toujours à leur devoir, et de travailler sans relâche à l'avancement du règne de Jésus-Christ.


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