Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

LES ACTES DES SAINTS APÔTRES.

CHAPITRE VI.-

Ce chapitre a deux parties.

On lit dans la première l'établissement des diacres, dont la charge était d'administrer les aumônes de l'Eglise,
et dans la seconde comment saint Étienne fut accusé devant le Conseil des Juifs.

1. 1-7; II 8-15.

RÉFLEXIONS.
ON voit dans ce chapitre l'institution de la charge des diacres, qui furent établis par les apôtres pour dispenser les charités des Fidèles. Quoique cette charge soit aujourd'hui abolie, dans la plupart des églises chrétiennes, par la faute des hommes et par le désordre qui y règne à divers égards, elle ne laisse pas d'être d'institution divine et très-utile pour l'édification de l'Eglise.

2
. Puisque Dieu voulut que l'administration des aumônes fût confiée à des gens sages et remplis du Saint-Esprit, il parait de là que la charité est un devoir très-important; que les aumônes des Fidèles doivent être distribuées avec beaucoup de prudence et de sagesse; que pour cet effet l'Eglise doit commettre des gens intègres et craignant Dieu, qui sont chargés de ce soin, et qu'en général on ne doit mettre dans les charges ecclésiastiques que des personnes qui aient un bon témoignage et qui soient d'une probité reconnue.

3
. L'on voit ici que saint Étienne, l'un de ces diacres, qui était illustre par sa foi, par son zèle, et par les miracles qu'il faisait, ne tarda pas à éprouver la haine des Juifs. Il fut accusé d'être un ennemi de Dieu et de la loi de Moïse, et amené devant le Conseil pour y être condamné. Mais il y parut avec une sainte hardiesse et d'une manière qui étonna ses juges. C'est de tout temps que les gens de bien ont été exposés à la haine des méchans et à leurs calomnies; mais l'injustice et la violence dont on use contr'eux ne les empêchent jamais de s'acquitter courageusement de leur devoir, et de satisfaire aux engagemens de leur vocation et de leur conscience.

CHAPITRE VII.-

Ce chapitre contient premièrement

le discours que saint Étienne fit devant le Conseil des Juifs;
2. le récit de son martyre et de sa mort.

I. 1-53: 2. 54-60

RÉFLEXIONS.
LE but du discours que saint Étienne fit devant le Conseil était de faire voir,
1. qu'il n'était pas un ennemi de Dieu et de la loi, comme on l'en accusait, mais qu'il adorait le Dieu d'Abraham et des patriarches;
2. que Jésus était le messie qui devait naître de la postérité d'Abraham, et dont Moïse et les prophètes avaient marqué la venue;
3. que l'alliance de Dieu et son service n'étaient pas attachés à la nation des Juifs, ni au temple de Jérusalem, non plus qu'au service cérémoniel que Moïse avait prescrit;
4. que les Juifs avaient été de tout temps rebelles à Dieu, qu'ils avaient rejeté et persécuté les prophètes, et qu'ainsi il n'était pas surprenant qu'ils eussent rejeté Jésus-Christ et qu'ils persécutassent ses serviteurs.
On remarque, dans tout ce discours de saint Étienne, le grand zèle dont il était animé, et la sainte liberté avec laquelle il reprocha aux Juifs leur endurcissement, quoiqu'il vit bien qu'en parlant ainsi il s'exposait à leur fureur et au danger de perdre la vie.

Les Juifs
, transportés de rage, condamnèrent ce fidèle serviteur de Dieu à être lapidé; mais Dieu lui fit voir, pour l'encourager, les cieux ouverts et Jésus-Christ assis à sa droite; après quoi saint Étienne souffrit cette mort cruelle avec constance, en invoquant le Seigneur Jésus jusqu'au dernier soupir, et en priant pour ceux qui le faisaient mourir. Cette mort du premier martyr de l'Eglise apprend à tous les chrétiens à souffrir courageusement tous les maux que la profession de la vérité peut attirer sur eux, et même la mort s'ils y étaient appelés, à pardonner à ceux qui leur font le plus de mal et à prier pour eux. On voit encore dans ce récit combien la mort des vrais Fidèles est douce, et de quelles consolations elle est accompagnée; ce qui doit nous animer fortement à la piété, afin qu'a notre dernière heure nous puissions aussi remettre notre esprit entre les mains du Seigneur Jésus, et nous endormir paisiblement dans l'espérance d'une meilleure vie.

CHAPITRE VIII.-

Saint Luc rapporte ici,

1. la persécution qui s'éleva contre l'Eglise de Jérusalem après la mort de saint Étienne;
2. comment saint Philippe prêcha l'Évangile à Samarie ;
3. l'histoire de la conversion d'un seigneur étranger qui était trésorier de Candace, reine d'Éthiopie.

I. 1-4; II 5-25; III. 26-40.

RÉFLEXIONS.
IL faut remarquer, sur ce chapitre, que la mort de saint Étienne et la persécution qui fut suscitée contre l'Eglise de Jérusalem tournèrent à l'avancement de l'Évangile, puisque les Fidèles qui furent dispersés annoncèrent en divers lieux la parole de Dieu. Voilà comment les persécutions, que les premiers ennemis de l'Eglise exercèrent contr'elle, servirent à étendre davantage la religion de Jésus-Christ.

2
. Ce qu'on lit ici de la créance que le peuple de Samarie donnait à Simon le Magicien, fait voir que les personnes qui ne connaissent pas la vérité se laissent aisément séduire par des imposteurs, Mais le changement qui arriva dans cette ville, après que Philippe y eut annoncé l'Évangile, montre que la vérité triomphe de l'erreur et du mensonge. Saint Luc remarque que Simon lui-même se fit baptiser et qu'il était tout ravi de voir les miracles que Philippe faisait.
Cet exemple prouve que les méchans sont quelquefois touchés de l'excellence de l'Évangile et qu'ils en embrassent même la profession; mais, ne la faisant pas par de bons motifs, leur conversion n'est pas sincère.
Sur ce qui est ajouté, que Simon offrit de l'argent à saint Pierre pour obtenir le don de communiquer le Saint-Esprit et de faire des miracles, et que saint Pierre, rempli d'indignation, lui dénonça le jugement de Dieu, il faut remarquer que c'est une impiété détestable de faire servir la religion à l'avarice ou à l'ambition, et de prétendre acheter ou vendre les choses saintes, en quelque manière que cela se fasse. Cependant saint Pierre exhorta Simon à se repentir, et Simon, effrayé, pria les apôtres d'intercéder pour lui auprès de Dieu; cela nous apprend qu'il ne faut jamais abandonner entièrement les plus grands pécheurs, ni leur refuser le secours de nos exhortations et de nos prières.

3
. Dieu appela en ce temps-là un officier de la reine Candace à la foi de Jésus-Christ, afin de montrer que l'Évangile serait bientôt annoncé à tous les peuples, et afin de répandre par le moyen de cet homme la vraie religion dans l'Éthiopie. Ce seigneur, qui était du nombre de ces prosélytes payens qui avaient renoncé à l'idolâtrie, venait d'adorer Dieu à Jérusalem, et il était occupé a la lecture des livres sacrés, lorsque Dieu lui adressa Philippe pour l'instruire. On voit par là que la Providence prend un soin particulier de ceux qui ont de bonnes intentions, et que Dieu accorde une nouvelle mesure de ses grâces à ceux qui font un bon usage de celles qu'ils ont déjà reçues, et qui cherchent sincèrement la vérité.
Le désir que cet officier fit paraître d'entendre le sens du passage d'Esaïe qu'il lisait, et la docilité avec laquelle il écouta Philippe, montrent que chacun doit travailler à s'instruire des vérités du salut, tant par soi-même que par le secours d'autrui, et qu'on ne doit pas négliger les instructions des ministres que Dieu a établis. L'eunuque, ayant ouï Philippe, souhaita d'être baptisé, et après qu'il eut fait une profession ouverte de la foi, il reçut le baptême. C'est ainsi qu'en usent ceux qui aiment la vérité; aussitôt qu'elle leur est comme, ils en embrassent la profession, et ils ne renvoient jamais à s'acquitter de leur devoir. Enfin, comme ce seigneur, après avoir été baptisé, s'en retourna plein de joie dans son pays, il faut aussi que nous estimions par-dessus toutes choses le bonheur que nous avons de croire en Jésus-Christ, et que l'avantage d'être membre de son Eglise fasse toute notre consolation et toute notre joie.

CHAPITRE IX. 1-22.-

C'est ici l'histoire de la conversion de saint Paul.

RÉFLEXIONS.
ON doit faire une grande attention à cette histoire, et y considérer,

en premier lieu
, que saint Paul, qui fût un si excellent apôtre, était avant sa conversion, et dans le temps qu'il était encore juif, un ennemi déclaré de la religion de Jésus-Christ et un ardent persécuteur des chrétiens. Cet apôtre nous dit lui-même sur cela, que Dieu l'appela dans cet état, afin de donner en sa personne un exemple illustre de sa miséricorde envers les pécheurs. Cependant il faut se souvenir si Saul persécutait l'Eglise, il le faisait par ignorance et que, si par un faux zèle, croyant même faire une chose agréable à Dieu, mais qu'il était du reste d'une vie irréprochable.
Quand on ne pêche pas par malice et par un effet de la corruption du coeur, mais par ignorance et par la force des préjugés, on peut en revenir plus facilement et avoir part à la miséricorde de Dieu.

2
. Le moyen dont le Seigneur se servit pour convertir Saul est remarquable. Dans le temps qu'il allait à Damas pour persécuter les chrétiens, Jésus-Christ l'arrêta près de cette ville, par une apparition qui le remplit de frayeur; il lui Parla des cieux, il le renversa par terre, et il le frappa d'aveuglement.
Notre Seigneur en usa ainsi, parce que dans les dispositions où Saul était, Il fallait quelque chose d'extrêmement fort, pour vaincre ses préjugés et pour le rendre docile. C'est de la sorte que Dieu, par un effet de sa bonté et de sa sagesse, emploie les moyens les plus propres pour retirer les pécheurs de leurs égaremens

3
. Ces paroles, Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? marquent que Jésus-Christ regarde ce que l'on fait contre ses membres et contre son Eglise comme s'il était fait contre lui-même; et ce que Saul répondit en disant: Seigneur que veux-tu que je fasse ? exprime les sentimens d'humilité et de docilité qui se rencontrent dans les pécheurs qui sont salutairement touchés. Ils obéissent sans délai à la vocation céleste; ils s'abandonnent entièrement à Dieu, et ils sont prêts à suivre tous les conseils qu'il leur donne.

4
. Il faut remarquer que Dieu, après avoir mis Saul en état d'écouter et de recevoir ce qui lui serait dit, le renvoya à Ananias, pour apprendre de lui ce qu'il devait faire, et que cependant Il prépara Ananias, par une vision, à aller voir Saul et à l'instruire; c'est ainsi que Dieu disposait les choses avec une grande sagesse, pour achever l'ouvrage de la conversion de Saul.

5
. Enfin Saul, après avoir été en jeûne et en prière pendant trois jours, recouvra la vue; il fut instruit et baptisé par Ananias, et incontinent après il commença à prêcher l'Évangile, dans les synagogues des Juifs.
L'on doit admirer la puissance et la bonté de Dieu, dans cet événement qui fut si salutaire à saint Paul et si avantageux à toute l'Eglise; et ce grand et prompt changement qui se fit dans cet apôtre, fait voir que ceux qui sont véritablement convertis changent entièrement de sentimens et de conduite, et qu'ils donnent des marques publiques et certaines de la sincérité de leur repentance.

CHAPITRE IX. 23-43.-

Saul, après sa conversion, étant persécuté par les Juifs à Damas,

s'en va à Jérusalem, d'où la persécution l'oblige encore de se retirer pour aller à Césarée, et de là à Tarse.
Saint Luc rapporte, en second lieu, l'heureux état des Églises de la Judée et des lieux voisins;
et enfin le miracle de la guérison d'Enée ci celui de la résurrection de Tabitha.

I. 23-30; Il. 31; Ill. 32-43.

RÉFLEXIONS.
IL faut considérer ici,

1
. qu'aussitôt que saint Paul eut été converti et eut commencé à annoncer l'Évangile, il fut persécuté par les Juifs. Dieu voulut par là éprouver la fidélité de cet apôtre et lui apprendre à souffrir pour Jésus-Christ. Voilà ce qui arrive ordinairement à ceux qui prennent la résolution de suivre le Seigneur et de vivre dans la piété; ils ressentent les effets de la haine du monde et ils sont exposés à des traverses; mais ces oppositions ne les étonnent point, comme elles n'étonnèrent pas Saul qui, malgré la fureur des Juifs, continua à annoncer l'Évangile, même dans la ville de Jérusalem.

2
. Ce que saint Luc dit de l'heureux état des Églises de la Judée, de la Galilée et de la Samarie, nous présente ces deux réflexions.
L'une, que si Dieu permet que l'Eglise soit persécutée, il lui donne aussi du relâche; l'autre, que ce qui rend les Églises heureuses et florissantes, c'est quand elles marchent dans la crainte du Seigneur et que les dons du Saint-Esprit s'y multiplient.

3
. Les deux miracles qui sont récités sur la fin de ce chapitre prouvent que les apôtres faisaient des miracles semblables à ceux que Notre Seigneur avait faits pendant qu'il était au monde; ce qui contribuait à la conversion d'un grand nombre de personnes. Nous avons, dans l'histoire de la maladie et de la mort de Tabitha, un bel exemple qui doit inciter tous les chrétiens, et principalement les personnes de son sexe, à la piété et aux oeuvres de la charité; et la résurrection de cette femme doit être considérée comme une récompense que Dieu voulut accorder à sa foi, et comme une preuve qui doit nous confirmer dans la croyance de la résurrection et dans l'espérance de la vie éternelle.

CHAPITRE X.-

Ce chapitre contient l'histoire de la conversion du centenier Corneille à la religion chrétienne. Cet homme était payen de naissance, mais il adorait le vrai Dieu.

RÉFLEXIONS.
CETTE histoire a été rédigée par écrit, pour nous apprendre de quelle manière l'Évangile commença d'être annoncé aux payens.

Il faut admirer
ici les voies dont la Providence se servit pour la conversion de Corneille. Dieu lui envoya un ange, pour lui dire de faire venir saint Pierre; et dans ce même temps il disposait cet apôtre à aller chez Corneille, ce qu'il n'aurait pas fait si Dieu ne lui eût fait connaître qu'il n'y avait point d'homme qu'il fallût regarder comme souillé, et que l'Évangile devait être annoncé aux payens aussi bien qu'aux Juifs.
C'est à quoi tendait la vision de ce vaisseau dans lequel il y avait des bêtes dont la loi défendait aux Juifs de manger.

2
. Il est à remarquer que Corneille, quoiqu'engagé dans la profession des armes, était un homme dévot, charitable et craignant Dieu. À cause de cela, Dieu lui envoya un ange pour l'assurer qu'il s'était souvenu de ses prières et de ses aumônes, et il l'amena à la connaissance de Jésus-Christ par le moyen de saint Pierre.
On voit par là que les oeuvres de charité et de piété sont très-agréables à Dieu, et qu'il accorde de nouvelles lumières et de nouvelles grâces à ceux qui ont le coeur bon, qui l'invoquent et qui le craignent.

3
. Le discours que saint Pierre fit chez Corneille renferme la substance de la doctrine que les apôtres prêchaient, savoir, que Dieu avait envoyé son Fils pour annoncer le salut aux Juifs; que les Juifs l'avaient fait mourir, mais qu'il était ressuscité, et qu'il devait être le juge des vivans et des morts.
Ce sont là les vérités les plus importantes de la religion, et qui doivent être reçues par tous les chrétiens. Elles tendent à nous apprendre que la foi en Jésus-Christ et la sainteté de la vie sont l'unique moyen d'être sauvé; et c'est ce qui est surtout marqué par ces paroles de saint Pierre : que Dieu n'a point d'égard à l'apparence des personnes, mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui fait ce qui est juste lui est agréable, et que quiconque croît en Jésus-Christ recevra la rémission des pêches par son nom.

4
. L'attention, la soumission et l'obéissance, avec laquelle Corneille et tous ceux de sa maison écoutèrent saint Pierre, doit nous apprendre à recevoir la parole de Dieu avec les mêmes dispositions, quand elle nous est annoncée.

5
. Dans le temps que l'apôtre parlait à Corneille, le Saint-Esprit descendit sur ceux qui l'écoutaient, et ils reçurent le don de parler diverses langues. Dieu, en faisant alors en faveur des payens une merveille semblable à celle qu'il avait faite en envoyant le Saint-Esprit aux apôtres, le jour de la Pentecôte, marquait, de la manière la plus claire, qu'il voulait aussi faire part de sa grâce aux Gentils; et c'est ce qui nous oblige, nous qui étions autrefois payens, à rendre grâces à Dieu de ce qu'il voulut ainsi recevoir dans son alliance ces peuples idolâtres, et répandre son Esprit et sa grâce sur eux, aussi bien que sur les Juifs.


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