ARGUMENS ET
RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES
DU NOUVEAU TESTAMENT
ÉVANGILE
SELON SAINT JEAN.
CHAPITRE XVI.
-
Jésus-Christ
- continue à avertir les apôtres
qu'ils devaient se préparer à
être persécutés, et
même à souffrir la mort.
- 2. Pour les consoler de la tristesse que son
départ leur causait, il leur promet le
Saint-Esprit, et il leur dit que cet Esprit
Saint condamnerait le monde incrédule et
les mettrait en état de connaître
plus parfaitement les vérités qui
leur avaient été
enseignées, et de les annoncer aux
hommes.
- il ajoute à cela qu'il allait les
quitter pour un peu de temps, mais qu'il
reviendrait bientôt à eux,
lorsqu'il serait ressuscité; qu'alors ils
seraient comblés de joie, qu'il leur
accorderait de nouvelles grâces, et qu'il
leur ferait obtenir les dons les pins
précieux.
- Ce discours de Jésus-Christ consola
les apôtres et servit à
l'affermissement de leur foi.
I. 1-4; Il. 5-15; III. 16-28; IV. 29-33.
RÉFLEXIONS.
ON doit considérer sur ce
chapitre,
premièrement que comme les
apôtres devaient être exposés
à de grandes persécutions, les vrais
Fidèles doivent s'attendre à
ressentir les effets de la haine de ceux qui ne
connaissent et qui n'aiment pas
Jésus-Christ;
2. qu'il a été
nécessaire pour notre bien que
Jésus-Christ quittât le monde, afin
qu'il entrât dans sa gloire, qu'il
envoyât le Saint-Esprit et qu'il
établît son règne.
3. Ce que Notre Seigneur disait, que
le Saint-Esprit convaincrait le monde de
péché, de justice et de jugement,
signifie que la prédication des
apôtres convaincrait les Juifs d'une
incrédulité volontaire, et les
rendrait inexcusables; qu'elle montrerait que
Jésus était le Fils de Dieu, et
qu'elle détruirait le règne du
diable. Tout cela arriva en effet après
l'ascension de Notre Seigneur, et fit voir à
toute la terre que sa doctrine venait de Dieu.
4. Les excellentes promesses que
Jésus-Christ faisait aux apôtres, de
les remplir abondamment des dons du Saint-Esprit et
de ses lumières, furent aussi
accomplies dans ce
temps-là, et l'on en vit les effets par les
fruits merveilleux de leur prédication.
5. Les apôtres ne comprirent
pas ce que Jésus-Christ voulait marquer,
lorsqu'il leur disait que bientôt ils ne le
verraient plus, mais que dans peu ils le
reverraient, qu'il s'en irait à son
Père, et qu'alors ils seraient pleinement
consolés. Mais ces paroles, de même
que les précédentes, furent
parfaitement éclaircies, par sa
résurrection, par son ascension et par les
suites glorieuses qu'elle eut.
Ces promesses, qui affermirent la
foi des apôtres, doivent aussi fortifier la
nôtre et nous faire penser que, quoique
Jésus-Christ soit maintenant absent de nous,
ce n'est pas pour toujours; que si nous
persévérons dans son amour, il nous
fera obtenir de Dieu les grâces les plus
salutaires, et que, comme il revint à ses
apôtres après sa résurrection,
il reviendra aussi à nous lors de son second
et dernier avènement, pour nous introduire
dans la gloire de son royaume.
CHAPITRE XVII.
-
C'est ici la prière que
Jésus-Christ présenta à Dieu,
son père, avant que de souffrir la mort, et
elle a trois parties.
- 1. Jésus-Christ prie pour
soi-même, et il demande d'être
reçu dans la gloire céleste, afin
que Dieu en fût glorifié.
- 2. Il prie pour les apôtres qu'il
allait quitter, et il demande à son
père de les protéger et de les
sanctifier, afin qu'ils pussent
persévérer dans la foi et
prêcher l'Évangile par tout le
monde sans crainte des persécutions.
- 3. Il prie pour tous ceux qui croiraient en
lui et qui recevraient la prédication des
apôtres, et il souhaite que les
apôtres et tous les Fidèles soient
toujours unis avec lui et entr'eux, par la foi
et par la charité, et qu'ils soient un
jour reçus dans la gloire où il
était sur le point d'entrer, pour
être éternellement avec lui.
I.1-5; Il. 6-19; III. 20-26.
RÉFLEXIONS.
IL y a deux considérations
à faire sur la première partie de
cette prière, que le Sauveur du monde fit
avant que d'être crucifié.
Il nous y apprend que la religion
chrétienne consiste à connaître
le seul vrai Dieu et Jésus-Christ qu'il a
envoyé, et que c'est là le seul moyen
d'obtenir la vie éternelle; par où
nous voyons que la foi en Dieu et en
Jésus-Christ est d'une absolue
nécessité pour parvenir au salut. On
voit de plus ici le grand
zèle de Notre Seigneur pour la gloire de
Dieu, et la glorieuse récompense qu'il
attendait après ses souffrances. À
l'exemple de Notre Sauveur, nous devons être
animés du même zèle, et
glorifier Dieu sur la terre autant que nous en
sommes capables, afin qu'il nous reçoive
dans la gloire qu'il a préparée
à ses élus avant la création
du monde.
2. On découvre dans cette
prière le grand amour que Notre Seigneur
portait à ses disciples, et avec combien
d'ardeur et de tendresse il les recommandait
à la protection de Dieu, son père,
avant que de les quitter. L'évènement
fit voir que les prières de Notre Seigneur
furent exaucées, puisqu'à la
réserve de Judas, dont Jésus-Christ
avait prévu l'infidélité les
apôtres persévérèrent
tous dans la vérité qu'ils avaient
embrassée, et qu'ils s'employèrent
avec un zèle et un succès admirable
à la conversion des hommes.
3. Ce que nous devons surtout
remarquer ici, et qui nous regarde principalement,
c'est que Notre Seigneur priait non-seulement pour
les apôtres, mais aussi pour tous ceux qui
croiraient en lui et qui recevraient leur
prédication.
L'on voit en cela combien les vrais
Fidèles sont chers à
Jésus-Christ, le soin qu'il prend d'eux, et
le désir qu'il a de les rendre participans
de la gloire où il est présentement;
ce qui doit remplir tous ceux qui aiment
véritablement le Seigneur Jésus d'une
ferme confiance et d'une joie indicible. Mais il
faut bien remarquer que Jésus-Christ ne
priait ainsi que pour les vrais Fidèles, et
qu'il a déclaré qu'il ne priait point
pour les gens du monde et pour les
incrédules !
Si donc nous voulons être du
nombre de ceux pour lesquels Jésus-Christ a
fait cette prière et pour qui il
intercède dans le ciel, il faut se
séparer du monde et être unis à
Notre Seigneur par une vraie foi, et avec nos
prochains par une sincère charité, et
persévérer ainsi dans la communion de
Dieu, notre père, et de Jésus-Christ,
notre Sauveur, jusqu'à la fin de notre vie.
CHAPITRE XVIII.
-
Jésus-Christ
- est pris dans le jardin;
- il est ensuite conduit devant le conseil des
Juifs,
- et après cela devant Pilate, qui
refusa d'abord de le condamner.
- On voit enfin dans ce chapitre le reniement
de saint Pierre.
I. 1-11; II. 12-14. et 19-24; III. 28-40; IV.
15-18. 25-27.
RÉFLEXIONS.
IL y a quatre choses principales
à considérer dans ce chapitre :
la première, que
Jésus-Christ renversa par terre, d'une seule
parole qu'il prononça, ceux qui venaient
pour le prendre. Saint Jean remarque que Notre
Seigneur donna cette marque de sa puissance, pour
mettre en sûreté ses apôtres qui
étaient avec lui, et pour obliger ceux qui
venaient le saisir à les laisser aller sans
leur faire aucun mal. Il fit aussi voir par
là qu'il aurait pu, s'il l'eût voulu,
éviter la mort.
La deuxième réflexion
regarde la conduite de saint Pierre, qui mit
l'épée à la main pour
défendre son maître, et qui peu
après le renia. Voilà qui marque que
cet apôtre avait du zèle, mais que ce
zèle n'était ni assez
éclairé ni assez affermi. D'où
il faut tirer ces deux instructions : l'une, que si
Notre Seigneur blâma ce que saint Pierre fit
dans une occasion qui paraissait si légitime
s'agissant de s'opposer à ceux qui vouaient
ôter injustement la vie à son
maître, toutes les actions de violence et de
vengeance sont défendues, qu'il n'y a rien
qui puisse les autoriser, et que la patience et la
douceur sont le caractère des disciples de
Jésus-Christ.
L'autre instruction est que ceux qui
ont du zèle et de bonnes intentions sont
capables de faire de très-grandes chutes,
lorsqu'ils présument d'eux-mêmes et
qu'ils n'ont pas recours à la vigilance et
à la prière, pour se garantir des
tentations. C'est ce qu'il faut aussi observer sur
le reniement de saint Pierre.
3. Dans la manière dont on
procéda contre Notre Seigneur, lorsqu'il
parut devant le conseil des Juifs, on voit bien
clairement que Jésus-Christ était
innocent, et que les Juifs ne cherchaient que des
prétextes pour le condamner. Mais on y
remarque aussi que Notre Seigneur voulut bien se
soumettre à leur jugement, quoiqu'injuste,
qu'il souffrit tous les outrages qu'on lui fit, et
qu'il marqua dans cette occasion une patience et
une douceur admirables. C'est là un grand
exemple de patience et de résignation pour
tous les chrétiens.
4. Il faut remarquer enfin que,
lorsque Jésus-Christ fut
présenté à Pilate, ce
gouverneur ne voulut pas d'abord le condamner, et
qu'ayant demandé à Notre Seigneur
s'il était le roi des Juifs, Jésus
répondit qu'il était roi, mais que
son règne n'était point de ce monde.
Ces circonstances servent à faire voir
l'innocence de Jésus-Christ. Outre cela, cet
aveu qu'il fit en présence de
Pilate nous apprend qu'il faut
toujours faire une franche confession de la
vérité, quand même nous
devrions nous attirer par là la haine du
monde, imitant en cela le Seigneur
Jésus-Christ, lequel, comme saint Paul le
remarque (I. Tim. VI. 13.), fit cette belle
confession devant Pilate, et dit qu'il était
venu au monde pour rendre témoignage
à la vérité, quoique cet aveu
dût être la cause de sa condamnation et
de sa mort.
CHAPITRE XIX. 1-16.
-
Pilate
- condamne Jésus-Christ à
être fouetté, et il le fait traiter
avec indignité et avec mépris par
les soldats, croyant apaiser par là les
sacrificateurs et les principaux des Juifs.
- Il leur déclare qu'il le trouvait
innocent, et il tâche de lui sauver la
vie; mais les Juifs continuant à demander
sa mort, il consent enfin qu'il soit
crucifié.
RÉFLEXIONS.
DANS l'histoire de la condamnation
de Jésus-Christ, nous devons
considérer la conduite de Pilate, celle des
Juifs, et celle de Notre Seigneur.
On voit dans la conduite de Pilate
le caractère d'un juge inique. Quoiqu'il
crût Jésus innocent, il le fit
fouetter et traiter avec indignité. Il
pensait contenter les Juifs par là et les
engager à consentir que Jésus ne
fût pas crucifié. Mais les Juifs
voyant la mollesse de Pilate et les égards
qu'il avait pour eux, le pressèrent
davantage; et ce fut ainsi que ce gouverneur,
après avoir déjà commis une
injustice en condamnant Jésus à la
peine du fouet, s'engagea à en commettre une
autre encore plus criante en le condamnant à
la mort.
Les égards que l'on a pour
les méchans les rendent plus entreprenans et
plus hardis; quand on a une fois commencé
à faire le mal, on va toujours plus loin; un
péché conduit à un autre
péché encore plus grand, et l'on en
vient enfin aux derniers degrés du crime.
Tout cela nous montre combien il y a de danger
d'agir contre les lumières et la conviction
de sa conscience, d'avoir des complaisances dans
des choses mauvaises, et de chercher des
ménagemens et des accommodemens, lorsqu'il
s'agit de faire son devoir et de s'opposer au mal.
2. La conduite des Juifs, qui ne
purent être apaisés, ni par les
remontrances de Pilate, ni parce
que Jésus avait souffert, et qui
continuèrent à demander qu'il
fût crucifié, prouve leur fureur et
leur injustice, et fait voir que, quand les hommes
se laissent aller à leurs passions et qu'ils
ont une fois pris un parti, quelque méchant
qu'il soit, ils n'écoutent plus rien, et
qu'ils s'y affermissent de plus en plus,
jusqu'à ce qu'ils soient venus à bout
de leurs desseins.
3. Enfin la grande patience, la
modération et la douceur avec laquelle Notre
Seigneur se soumit à tout ce que Pilate et
les Juifs firent d'injuste et de cruel contre lui,
doivent faire bien de l'impression sur nous. C'est
là une preuve de son grand amour, et un
exemple qui a beaucoup de force pour nous rendre
patiens, doux, modérés et soumis
à la volonté de Dieu, dans tous les
maux qui pourraient nous arriver, et même
lorsque nous souffririons par un effet de la malice
et de l'injustice des hommes.
CHAPITRE XIX. 17-42.
-
- Saint Jean fait ici le récit du
crucifiement, de la mort et de la
sépulture de Notre Seigneur.
RÉFLEXIONS.
L'HISTOIRE de la passion et de la
mort de notre Sauveur doit être
considérée et méditée
dans ces trois vues principales:
- 1. comme un sacrifice qu'il a offert
à Dieu pour expier nos
péchés, pour nous délivrer
de la mort, et pour nous acquérir le
droit à la vie éternelle;
- 2. comme un engagement à aimer ce
Rédempteur charitable qui nous a tant
aimés, et à renoncer au
péché qu'il s'est proposé
de détruire par sa mort;
- 3. comme un exemple de patience et
d'humiliation, que nous devons nous proposer
sans cesse pour modèle.
Outre ces considérations
générales, il faut faire ces quatre
réflexions particulières sur les
circonstances de cette histoire:
- 1. que l'écriteau, qui fut mis sur la
croix de Jésus-Christ en trois langues,
faisait connaître à tout le monde
la cause de sa condamnation, et par ce moyen son
innocence;
2. que les diverses circonstances de
sa passion et de sa mort, comme le partage de
ses habits, sa soif, ses os qui ne furent point
brisés, son côté
percé, avaient été
marquées dans les oracles du Vieux
Testament. Ainsi les Juifs devaient
reconnaître par tout ce
qui se passait alors, que Jésus
était le Messie promis par les
prophètes; et c'est de quoi nous devons
être pleinement convaincus par cette
admirable conformité qu'il y a entre les
prédictions du Vieux Testament et ce qui
est arrivé à Notre Seigneur.
3. Ce que Jésus-Christ dit de
dessus la croix, pour recommander la Sainte
Vierge à saint Jean, marque la tendresse
et les soins de Notre Seigneur envers sa
bienheureuse mère, et en même temps
son amour pour cet apôtre.
4. On doit remarquer, dans le
récit de la sépulture
Jésus-Christ, le courage et la hardiesse
de Joseph qui, dans le temps que Jésus
vient d'être condamné et de mourir,
se déclare hautement pour lui, de
même que Nicodème qui avait
autrefois été timide. Les
circonstances de cette sépulture servent
aussi à prouver la vérité
de sa mort et de sa résurrection.
Enfin la pensée que Jésus-Christ a
été enseveli doit nous apprendre
à ne craindre ni le sépulcre ni la
mort, puisque nous savons que, si nous mourons
comme lui, nous ressusciterons aussi, comme il
ressuscita le troisième jour après sa
mort.
CHAPITRE XX.
-
Jésus étant
ressuscité,
- se montre premièrement à
Marie-Magdelaine,
- ensuite aux apôtres en l'absence de
Thomas,
- et après cela à Thomas
lui-même.
I.1-18; Il. 19-25; III. 26-31.
RÉFLEXIONS.
Nous apprenons, dans ce chapitre,
que Jésus-Christ étant
ressuscité se fit voir premièrement
à Marie-Magdelaine et après cela
à tous les apôtres.
Marie-Magdelaine fut d'abord
informée de la résurrection de Notre
Seigneur par l'apparition des anges, et elle eut la
première la consolation de le voir
ressuscité. Ce fut là une
récompense de sa piété et de
son attachement à Jésus-Christ; et
c'est ainsi que Dieu a accoutumé de se
communiquer à ceux qui l'aiment et qui le
cherchent sincèrement.
2. Il parait, par le récit
de saint Jean, que les apôtres ne crurent pas
d'abord la résurrection de Notre Seigneur,
et qu'ils n'en furent pleinement persuadés
qu'après qu'il leur en eut donné des
preuves certaines et
réitérées. C'est ce que l'on
voit surtout par l'exemple de Thomas, qui
ne voulut pas croire que
Jésus fût ressuscité, à
moins qu'il ne le vit et qu'il ne touchât ses
mains et son côté, mais qui fut
ensuite convaincu de cette vérité,
qu'il avait d'abord refusé de croire, et qui
reconnut Jésus-Christ comme son Seigneur et
comme son Dieu.
Toutes ces différentes
apparitions de notre Sauveur servent à
prouver la vérité de sa
résurrection, et à confirmer la
sincérité du témoignage que
les saints apôtres ont rendu sur ce sujet.
Jésus-Christ étant
ainsi ressuscité, nous ne pouvons pas douter
qu'il ne soit le Fils de Dieu et qu'il n'ait
parfaitement expié nos péchés
par sa mort; nous avons surtout dans cette
résurrection une image et un gage certain de
la nôtre, ce qui doit fortifier puissamment
notre foi et nous remplir d'espérance et de
joie. Il faut aussi que la foi en
Jésus-Christ ressuscité nous purifie
et nous sanctifie, et qu'à l'imitation de
Marie et des apôtres qui eurent une si grande
joie de le revoir et qui marquèrent tant de
zèle et tant d'amour pour lui, nous
l'adorions comme Notre Seigneur et notre Dieu, en
sorte que, marquant par notre obéissance la
sincérité tic notre foi, nous
parvenions par ce moyen au bonheur qu'il promet
à tous ceux qui auront véritablement
cru en lui.
CHAPITRE XXI.
-
Jésus se manifeste
- aux apôtres près de la mer de
Tibériade, et il leur donne des preuves
de sa résurrection.
- Il confirme saint Pierre dans l'apostolat,
et il lui prédit ce qui devait lui
arriver et à saint Jean; et c'est par
là que finit l'Évangile.
I. 1-14; II. 15-25.
RÉFLEXIONS.
ON voit premièrement, dans
ce chapitre, que Notre Seigneur voulut assurer les
apôtres de sa résurrection,
non-seulement en se montrant à eux et en
mangeant en leur présence, mais en leur
faisant voir des marques de sa puissance divine;
cela doit nous persuader de plus en plus de cette
grande vérité, de laquelle toute
notre consolation dépend.
2. Jésus-Christ avant que
de confirmer saint Pierre dans la charge
d'apôtre, lui demanda par trois fois s'il
l'aimait. Il exigea de lui ces trois
déclarations, afin que cet apôtre
sentit d'autant mieux le péché qu'il
avait commis en le reniant par
trois fois, et qu'il
réparât le scandale qu'il avait
donné par sa chute.
Cette conduite de Notre Seigneur montre
qu'il ne nous reçoit en grâce que
lorsque nous confessons nos péchés,
que nous les réparons, et que nous rentrons
dans notre devoir.
Mais ce qu'il demande de nous sur toutes
choses, c'est que nous l'aimions de tout notre
coeur; et l'on ne mérite pas d'être
appelé son disciple, si l'où ne peut
lui dire comme saint Pierre : Seigneur, tu sais
toutes choses, tu sais que je t'aime.
3. Après que cet
apôtre eut fait cette déclaration,
Jésus-Christ le confirma dans l'apostolat;
il lui dit de paître ses brebis, et il lui
prédit même qu'il souffrirait le
martyre; ce qui marquait que la
fidélité de saint Pierre serait
désormais à toute épreuve.
Dieu pardonne toujours à ceux qui
se repentent véritablement, il leur accorde
même de nouvelles grâces; mais le
devoir de ceux à qui il a ainsi
pardonné est de lui marquer leur
fidélité pendant toute leur vie, par
un zèle et par un attachement inviolable.
Enfin le Seigneur prédit
que saint Jean demeurerait jusqu'au temps de sa
venue; cela signifiait que cet apôtre vivrait
jusqu'à ce qu'il eût vu la destruction
de Jérusalem et la ruine des Juifs. Ce fut
là un privilège que
Jésus-Christ voulut accorder à ce
disciple qu'il aimait.
Cette promesse fut accomplie : saint
Jean parvint à une vieillesse fort
avancée; il vécut long-temps
après tous les autres apôtres, et
environ trente, ans après la ruine de
Jérusalem; et il vit avant sa mort
l'accomplissement de tout qu'il avait entendu dire
à Notre Seigneur touchant cette ruine et
l'établissement de son règne.
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