ARGUMENS ET
RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES
DU NOUVEAU TESTAMENT
ÉVANGILE
SELON SAINT JEAN.
Cet Évangile a été
écrit long-temps après les autres,
par l'apôtre saint Jean, environ soixante ans
comme l'on croit, après l'ascension de
Jésus-Christ. On y trouve plusieurs discours
de Notre Seigneur, et diverses
particularités remarquables de sa vie, de sa
passion et de sa résurrection, que les trois
autres évangélistes ne rapportent
pas.
CHAPITRE
PREMIER.-
Ce chapitre a trois parties :
- 1. saint Jean enseigne que
Jésus-Christ est Dieu, qu'il s'est fait
homme, et qu'il est venu au monde pour sauver
les hommes et pour rendre enfans de Dieu tous
ceux qui croiraient en lui.
- 2. Il rapporte le témoignage que
Jean-Baptiste rendit à Notre Seigneur, en
faisant connaître aux Juifs la
dignité de la personne de
Jésus-Christ et la nature de son
ministère;
- 3. Jésus se fait connaître
à André, à Pierre, à
Philippe, et à Nathanaël.
I. 1-19; Il. 20-36; III. 37-51.
RÉFLEXIONS.
LA première partie de ce
chapitre nous instruit de la dignité infinie
de la personne de Jésus-Christ et du but de
sa venue au monde. Pour ce qui est de sa personne,
saint Jean nous enseigne que Jésus-Christ,
qui est ici appelé la Parole, est Dieu, et
que cette Parole a été faite chaire,
c'est-à-dire que Jésus s'est fait
homme et qu'il a pris notre nature.
Ainsi l'une des premières et
des plus importantes vérités de la
foi chrétienne est de croire que
Jésus-Christ est Dieu et homme tout
ensemble. La divinité de sa personne doit
nous convaincre de la divinité de sa
doctrine, et nous faire reconnaître combien
Dieu nous a aimés de nous avoir donné
son propre Fils pour nous racheter.
2. Nous apprenons ici que le but
pour lequel Jésus-Christ est venu au monde a
été d'en être la
lumière, d'éclairer les hommes de la
connaissance de Dieu, et de donner à tous
ceux qui le recevraient et qui
croiraient véritablement
en lui, le droit de devenir enfans de Dieu.
Par là nous voyons quelle est
l'excellence de l'Évangile, combien nos
privilèges sont glorieux, et l'obligation
où nous sommes de recevoir avec foi et avec
joie cette salutaire doctrine, qui a
été annoncée par le Fils
unique de Dieu, et de montrer par notre
obéissance que nous sommes de ceux qui ont
part à l'adoption divine.
3. Saint Jean nous apprend que Dieu
envoya Jean-Baptiste, pour faire connaître
Jésus-Christ aux Juifs et pour les disposer
à le regarder, non comme un roi temporel,
mais comme un roi spirituel et un Sauveur, qui
expierait leurs péchés et qui
répandrait sur eux les dons de l'Esprit de
Dieu.
C'est dans cette vue que
Jean-Baptiste disait que Jésus-Christ
était l'Agneau de Dieu, qui ôte les
péchés du monde, et que ce serait lui
qui baptiserait du Saint-Esprit.
Le pardon des péchés
et la vertu de l'Esprit-Saint qui nous
régénère et qui nous sanctifie
sont donc les deux principales grâces que
Jésus-Christ nous a acquises et auxquelles
nous devons aspirer.
4. Il faut faire attention à
l'humilité, au zèle et à la
fidélité que Jean-Baptiste fit
paraître, en déclarant qu'il
n'était pas le Messie, mais qu'il n'en
était que le précurseur, et en
s'abaissant si fort au-dessous de
Jésus-Christ. C'est ainsi que nous devons
avoir des sentimens humbles de nous-mêmes, ne
chercher jamais notre propre gloire, mais chercher
uniquement celle de Notre Seigneur, et travailler,
chacun dans sa vocation, et de tout son pouvoir,
à le faire connaître aux hommes et
à les amener à lui.
5. Jésus-Christ entrant dans
son ministère, se choisit d'abord des
disciples, parce qu'il voulait se servir d'eux dans
la suite, pour annoncer l'Évangile par toute
la terre, et pour rendre témoignage de sa
vie, de sa doctrine, de ses miracles, de sa mort et
de sa résurrection.
La grande joie que ces premiers
apôtres ressentirent d'avoir trouvé le
Messie, et l'empressement qu'ils eurent de le
suivre, nous montrent que notre plus grand bonheur
est de connaître Jésus-Christ et de
nous attacher à lui. L'éloge que le
Seigneur fit de Nathanaël, en disant que
c'était un vrai Israélite, en qui il
n'y avait point de fraude, nous apprend que
Jésus-Christ a une parfaite connaissance de
tous les hommes, et que la disposition à
laquelle il regarde principalement, et qu'il
demande de ses disciples, c'est la
simplicité et la droiture du coeur, un grand
éloignement pour l'hypocrisie, et un vrai
amour pour la vérité et pour la
piété.
CHAPITRE
Il.-
Jésus-Christ
- change de l'eau en vin aux noces de Cana.
Ensuite il va à Jérusalem;
- il chasse du temple ceux qui le profanaient,
et il fait quelques miracles dans cette
ville-là, à la fête de
Pâques.
I. 1-11; Il. 12-25.
RÉFLEXIONS.
LE miracle que Jésus fit, en
changeant l'eau en vin aux noces de Cana, a ceci de
remarquable que ce fut son premier miracle, et
qu'il commença par là à
manifester sa puissance et sa vocation divine, en
présence de la Sainte Vierge, sa
mère, de ses disciples, et de plusieurs
autres personnes; ce qui fit que sa
réputation se répandit dans toute la
Galilée, et que ses disciples crurent en
lui.
2. Ce fut pour les mêmes
raisons, qu'étant arrivé à
Jérusalem, il chassa de l'enceinte du temple
ceux qui y vendaient et qui y achetaient, ce qu'il
fit encore environ trois ans après, peu
avant sa mort. Jésus-Christ agissant ainsi
dans le temple, qu'il appelait la maison de son
père, voulut donner, dès le
commencement de son ministère, des marques
de son autorité divine aussi bien que de son
grand zèle; ce que les apôtres
reconnurent en lui appliquant ces paroles : Le
zèle de la maison m'a dévoré.
Nous devons apprendre de là,
d'un côté, à être
animés d'un vrai zèle pour la gloire
de Dieu, et à nous opposer à tout ce
qui y est contraire; et de l'autre, à avoir
un grand respect pour les lieux qui sont
consacrés au service divin, et en
général pour tout ce qui appartient
à la religion.
3. Il est à remarquer que les
Juifs demandant à Jésus-Christ des
preuves de son autorité, il leur dit:
Abattez ce temple et je le relèverai dans
trois jours. Il voulait dire par là que la
preuve la plus illustre, par laquelle il ferait
voir qu'il avait reçu de Dieu son
autorité, serait qu'il ressusciterait au
troisième jour; mais il dit cela en termes
figurés et obscurs, parce qu'il
n'était pas encore à propos qu'il
parlât clairement de sa mort et de sa
résurrection. La dernière chose que
saint Jean rapporte ici, c'est que diverses
personnes crurent en Jésus-Christ en voyant
ces miracles; mais qu'il ne se fiait pas à
eux, parce qu'il les connaissait tous, et parce
qu'il savait ce qui était dans l'homme. Il
faut bien remarquer cet endroit,
et en tirer cette instruction:
que Jésus-Christ connaît tout ce qui
passe dans le coeur des hommes, qu'il ne regarde
pas comme ses vrais disciples tous ceux qui en
prennent le nom, et qu'ainsi nous ne devons pas
prétendre être approuvés de
lui, à moins que la profession que nous
faisons de croire en lui ne soit sincère, et
que nous n'en montrions la vérité par
notre obéissance.
CHAPITRE
III.-
Saint Jean rapporte
- un entretien que Jésus-Christ eut
avec Nicodème, dans lequel, sous la
figure d'une seconde naissance et de l'eau, il
montre que, pour devenir ses disciples et pour
entrer au royaume de Dieu, il faut être
renouvelé et sanctifié
intérieurement par le Saint-Esprit.
- 2. Il lui parle ensuite d'une manière
figurée de sa mort, il l'instruit du but
de sa venue au monde, et il montre quelle est la
cause de l'incrédulité et de la
perdition des hommes.
- 3. Jean-Baptiste. étant
informé par ses disciples qu'un grand
nombre de personnes suivaient Notre Seigneur, il
en témoigne une grande joie, et il
déclare ouvertement que Jésus
était plus excellent que lui, que
c'était le Fils de Dieu, et qu'il n'y
avait que ceux qui croyaient en lui qui pussent
être sauvés.
I.1-13; II. 14-21; III. 22-36.
RÉFLEXIONS.
L'ENTRETIEN que Jésus-Christ
eut avec Nicodème nous apprend,
1. que les hommes charnels ne sauraient
entrer dans le royaume de Dieu, et que pour y
être reçus, il faut devenir des hommes
nouveaux et avoir des sentimens et des inclinations
qui nous portent à la connaissance de la
vérité et à la recherche des
choses spirituelles et célestes;
2. que ce n'est que par le moyen de
l'esprit de Dieu que nous pouvons être ainsi
régénérés; ce qui nous
oblige à demander sans cesse et avec ardeur
la grâce de cet Esprit Saint, et à en
faire un bon usage, lorsque Dieu nous l'accorde.
3. Jésus-Christ nous donne
ici un abrégé de l'Évangile,
en disant que Dieu a tellement aimé le monde
qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne périsse point,
mais qu'il ait la vie éternelle. Ces paroles
et celles que Jésus-Christ ajoute montrent
clairement que le don que Dieu a fait aux hommes de
son Fils est la plus grande marque qu'il leur ait
jamais donnée de son
amour. Elles nous apprennent que la foi en
Jésus-Christ est l'unique moyen d'être
sauvé, et que, s'il y a des personnes qui ne
croient pas et qui rejettent la lumière de
l'Évangile, cela vient de ce qu'elles aiment
le péché et qu'elles ont le coeur
gâté et corrompu par leurs passions;
mais que ceux qui ont de l'amour pour la vertu
goûtent infailliblement la doctrine de Notre
Seigneur.
Ce discours du Fils de Dieu fait
voir de quelle importance il est de se
défaire de ses passions et de purifier son
coeur, par un amour sincère de la
vérité et de la vertu.
Le témoignage que
Jean-Baptiste rendit â Notre Seigneur, en
déclarant publiquement que Jésus
était plus grand que lui, et la joie qu'il
ressentit lorsqu'on vint lui dire que la gloire de
Jésus-Christ commençait à se
répandre, sont des preuves de la profonde
humilité à du grand zèle de ce
fidèle précurseur du Messie. C'est
ainsi que nous devons toujours rendre
témoignage à la vérité,
et chercher, non notre propre gloire, mais celle de
notre Sauveur, en sorte que l'avancement de son
règne et le salut des hommes soit le
principal objet de nos désirs et fasse notre
plus grande joie.
Ce discours de Jean-Baptiste nous
enseigne après cela que Jésus-Christ
étant le Fils de Dieu, et ayant reçu
de son père une puissance sans bornes, ce
n'est que par la foi et par une sincère
obéissance à sa doctrine qu'on peut
obtenir le salut, et que ceux qui lui
désobéissent demeurent dans la
condamnation et dans la mort. C'est ce qui est
exprimé, dans le dernier verset de ce
chapitre, par ces mots qui contiennent la substance
de la doctrine chrétienne: Celui qui croit
au Fils a la vie éternelle ; mais celui qui
ne croit point au Fils ne verra point la vie, mais
la colère de Dieu demeure sur lui.
CHAPITRE IV.
-
Jésus-Christ s'en allant
de la Judée en Galilée et passant par
la Samarie,
- s'entretient avec une femme samaritaine; il
se fait connaître à elle, et cette
femme crut en lui de même que plusieurs
samaritains.
- Ensuite, étant arrivé dans la
Galilée, il y guérit le fils d'un
seigneur de ce pays-là. Pour entendre ce
chapitre il faut savoir que les Samaritains
étaient en partie israélites, et
en partie payens d'origine, qu'ils adoraient le
vrai Dieu dans un temple qui était
bâti sur le mont de Garisim, mais qu'ils
ne le servaient pas dans le
temple de Jérusalem, ni de la
manière que Dieu l'avait commandé,
à cause de quoi il y avait une grande
inimitié entr'eux et les Juifs.
I. 1-42; II. 43-54.
RÉFLEXIONS.
LA première réflexion
qu'il faut faire ici est que Jésus-Christ,
par un effet de sa bonté et de sa sagesse,
s'étant rencontré près d'un
puits avec une femme samaritaine, se servit de
cette occasion pour l'instruire et pour l'amener
à sa connaissance, en lui parlant de
soi-même et de sa doctrine sous l'image de
l'eau.
La manière dont Notre
Seigneur parla à cette femme de cette eau
spirituelle et des effets salutaires qu'elle
produit, nous enseigne que la connaissance de
Jésus-Christ et de sa grâce est le don
le plus précieux que Dieu ait jamais fait
aux hommes, et que c'est ce que nous devons
désirer avec le plus d'ardeur.
Ce que Jésus-Christ dit
à la samaritaine nous apprend que la
grâce de Dieu et son alliance ne sont plus
attachées à un peuple ou à un
lieu particulier, comme les Juifs et les
Samaritains le prétendaient, mais que tous
les hommes sans distinction peuvent y avoir part.
La troisième instruction que
ce discours de Notre Seigneur nous donne, est que
le vrai culte que Dieu demande n'est pas le culte
qui n'est qu'extérieur et sensible, mais que
c'est celui du coeur, et que comme Dieu est esprit,
il veut que nous le servions en esprit et en
vérité.
4. Les disciples de Notre Seigneur
le pressant de prendre de la nourriture, il leur
répond que sa nourriture était
défaire la volonté de son
père, et qu'ils devaient se disposer
à travailler eux-mêmes comme lui
à la conversion des hommes; c'est ce qu'il
voulait leur faire comprendre, par l'image de la
moisson qui était prochaine.
Recueillons de là qu'il n'y a
rien à quoi nous devions trouver plus de
douceur et de satisfaction qu'à faire la
volonté de Dieu et à édifier
le prochain, et que c'est à quoi nous devons
tous nous employer avec un grand zèle.
5. La conversion de la samaritaine
et de plusieurs habitans de la ville de Sichar, est
un événement qui montrait que le
Messie n'était pas venu pour les Juifs
seuls, mais que les autres peuples allaient aussi
être rendus participans des fruits de sa
venue. Cette conversion et l'empressement que cette
femme eut d'aller avertir les habitans de sa ville
et de les amener à Jésus-Christ, nous
montrent aussi que nous devons recevoir
avec promptitude
l'Évangile, lorsqu'il nous est
annoncé, et attirer outre cela notre
prochain à la foi, par nos exhortations et
par nos bons exemples.
Enfin saint Jean rapporte que
Jésus étant de retour dans la
Galilée, il y guérit le fils d'un
seigneur de Capernaüm, et cela par sa seule
parole, et quoiqu'il fût
éloigné de ce jeune homme malade. Ce
fut ainsi que le Sauveur voulut donner dans ce
pays-là de nouvelles preuves de sa puissance
et de sa bonté, afin d'engager les Juifs
à croire en lui.
CHAPITRE
V.-
Jésus-Christ
- guérit un paralytique qui
était malade depuis trente-huit ans. Et
comme les Juifs le blâmaient d'avoir fait
ce miracle un jour de sabbat, il leur
représente qu'ils avaient tort de le
condamner, et voici la substance de son
discours: Il leur dit qu'il faisait ses miracles
par la puissance de Dieu, qu'ils ne devaient pas
s'étonner s'il s'attribuait tant
d'autorité et S'il appelait Dieu son
père; qu'il ferait dans la suite des
merveilles encore plus grandes, que même
il ressusciterait les morts, qu'il jugerait le
monde, qu'il donnerait la vie éternelle
à ceux qui croiraient en lui, et qu'il
condamnerait ceux qui l'auraient rejeté.
- Notre Seigneur ajoute qu'on ne devait pas
croire sur sa simple parole qu'il était
envoyé de Dieu, mais que les Juifs
pouvaient s'en convaincre par le
témoignage que Jean-Baptiste lui avait
rendu, et qui était d'un grand poids sur
leur esprit, par les miracles qu'il faisait, et
par les oracles de Moïse et des
prophètes.
- Enfin, il se plaint de
l'incrédulité des Juifs qui ne
voulaient pas venir à lui pour avoir la
vie, et il leur dit que cette
incrédulité procédait de ce
que leur coeur était vide de l'amour de
Dieu, et plein de l'amour d'eux-mêmes et
de la gloire du monde.
I. 1-14; Il. 15-29; III. 30-39; IV. 40-47.
RÉFLEXIONS.
ON voit dans la guérison de
ce paralytique, dont saint Jean fait ici
l'histoire, l'admirable puissance de Notre Seigneur
qui, par sa seule parole, rétablit
parfaitement un homme qui était perclus de
ses membres depuis trente-huit ans; ce qui
était une merveille aussi grande que celle
qui se faisait alors dans le lavoir de
Béthesda. Jésus eut compassion de ce
paralytique; il lui demanda s'il voulait être
guéri, et il le guérit en effet d'une
manière à laquelle il ne s'attendait
pas. Par là, nous devons reconnaître
que ce Sauveur charitable est
toujours prêt à
faire part aux hommes de sa grâce, et
à les délivrer de leurs
misères; il les prévient même,
et il leur présente cette grâce; mais
personne n'en est fait participant que ceux qui
désirent de la recevoir, et qui, comme le
paralytique, profitent des offres qu'il a la
bonté de leur faire.
2. Il faut bien remarquer ce que
Jésus-Christ dit à ce paralytique: Tu
as été guéri; ne pèche
plus désormais, de peur qu'il ne l'arrive
quelque chose de pis.
Cela avertit ceux que Dieu a
retiré de quelque maladie, ou à qui
il a accordé quelqu'autre délivrance,
d'éviter à l'avenir de retomber dans
le péché, de peur d'engager Dieu
à les punir plus sévèrement.
Le discours que Jésus-Christ fit aux Juifs,
en leur prouvant par diverses considérations
qu'il était envoyé de Dieu, nous
montre que notre foi est fondée sur des
raisons solides et sur des preuves convaincantes et
incontestables. Ainsi, pour nous fortifier dans la
foi, nous devons bien considérer les preuves
que ce chapitre contient, et y ajouter celles que
les Juifs n'avaient pas alors, qui se tirent de la
résurrection de Jésus-Christ, de
l'établissement de sa religion et du
témoignage des apôtres.
Outre cette réflexion
générale, il faut en faire ici trois
particulières.
- 1. Que Dieu a donné à Notre
Seigneur une puissance sans bornes, et que comme
il la déployait autrefois en faisant des
miracles, il la déploiera encore plus
magnifiquement, lorsqu'il viendra ressusciter
les morts et juger tous les hommes, tant les
bons que les méchans. Nous devons donc
révérer cette puissance du Fils de
Dieu, lui obéir et l'honorer, comme nous
honorons Dieu son père, afin que nous
ressuscitions un jour pour la vie
éternelle, et non pour être
condamnés.
- 2. Puisque Jésus-Christ
allègue le témoignage de
l'Écriture sainte et de Moïse, et
qu'il voulait que les Juifs sondassent et
examinassent les Écritures, il s'ensuit
que, pour être confirmés dans la
foi et pour obtenir la vie éternelle, il
faut lire souvent et méditer
attentivement les écrits du Vieux
Testament, aussi bien que ceux du Nouveau.
- 3. Ce que Jésus-Christ disait aux
Juifs de leur incrédulité et de
ses causes nous apprend que, s'il y a des gens
qui ne veulent pas venir à Notre Seigneur
pour avoir la vie, cela vient de ce qu'ils n'ont
pas l'amour de Dieu en eux-mêmes, et de ce
que leur coeur est possédé par
leurs passions. Surtout Jésus-Christ
déclare que l'amour du monde et de sa
gloire, et le désir d'être
approuvé et estimé par les hommes,
est un des plus grands obstacles à la foi
et au salut.
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