Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉVANGILE
SELON SAINT LUC.

CHAPITRE XXII. 1-38.-

Saint Luc commence ici l'histoire de la passion de Jésus-Christ, et il rapporte:

1. le traité que Judas fit avec les Juifs pour leur livrer Notre Seigneur ;
2. comment Jésus-Christ célébra la Pâque et institua la sainte Cène;
3. la prédiction qu'il fit de la trahison de Judas;
4. ce qu'il dit aux apôtres sur ce qu'ils disputaient entr'eux lequel serait le plus grand dans le royaume de leur maître.
5. Notre Seigneur prédit la chute et la repentance de saint Pierre, et il avertit ses disciples que le temps de sa mort était venu.

I. 1-7; Il. 8-20; III. 21-23; IV. 24-30; V. 31-38.

RÉFLEXIONS.
LA première réflexion
qu'il faut faire ici est que Judas prit la résolution de livrer son maître aux Juifs, et que nonobstant que Jésus-Christ lui fit entendre qu'il connaissait son dessein, ce disciple infidèle ne laissa pas de l'exécuter. Comme ce fut l'amour de l'argent qui porta Judas à une action si perfide, on voit par là que cette passion, que les hommes ne croient pas fort dangereuse, les aveugle et les endurcit à un point qu'ils sont capables de tomber dans les derniers crimes, et qu'ils résistent à tout ce qui devrait les en détourner.

2.
Sur ce que Notre Seigneur célébra la Pâque avec ses disciples et institua le sacrement de la Cène, il faut faire ces deux considérations. L'une, qu'il observa jusqu'à la fin de sa vie tout ce qui était prescrit par la religion des Juifs; ce qui nous apprend à ne mépriser et à ne négliger jamais aucune des institutions divines. L'autre, que nous devons regarder avec un grand respect ce saint sacrement que le Sauveur du monde établit alors pour être un mémorial de sa passion et de sa mort, et y participer avec une singulière dévotion toutes les fois que nous nous y présentons.

3.
Il est à remarquer que, comme Jésus-Christ avait parlé de la venue du règne de Dieu dans ce dernier repas, cela donna occasion à ses disciples de demander lequel d'entr'eux serait le plus grand dans ce règne qu'ils croyaient devoir être un règne temporel. Mais le Seigneur les exhorta à se défaire des pensées charnelles qu'ils avaient sur le règne du Messie, et à prendre des sentimens d'humilité, leur promettant cependant de les élever à une grande gloire s'ils lui étaient toujours fidèles.
Ces leçons d'humilité et de renoncement aux grandeurs du monde, que Jésus-Christ a données tant de fois à ses disciples, apprennent à tous les chrétiens qu'il ne leur est pas permis de rechercher la gloire et l'honneur, et qu'étant les disciples d'un maître qui a été l'humilité même, ils ne doivent point penser à s'élever les uns pardessus les autres; et qu'au reste, la véritable gloire à laquelle il faut aspirer est celle qui se trouve dans l'humilité, et qui est réservée, dans le royaume de Dieu, à ceux qui imiteront Jésus-Christ et qui persévéreront dans son obéissance, au milieu des épreuves auxquelles ils auront été exposés.

Notre Seigneur avertit dans ce temps-là saint Pierre de sa chute; mais il l'assura en même temps qu'il avait prié pour lui afin que sa foi ne faillit point. Le péché et la repentance de cet apôtre confirmèrent la vérité de cette prédiction et de cette promesse.

Nous sommes extrêmement faibles, le plus souvent nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, et ce qui nous aveugle le plus et nous fait tomber, c'est la présomption; mais ce qui nous soutient et nous relève, c'est une sage défiance de nous-mêmes et la grâce du Seigneur. Ainsi nous devons implorer cette grâce avec beaucoup d'ardeur et d'humilité, et le prier qu'il ne nous abandonne pas à notre propre faiblesse, et qu'il nous affermisse dans la foi, en sorte qu'elle ne défaille jamais.

CHAPITRE XXII. 39-71.-

Jésus-Christ

souffre dans le jardin.
2. il est pris par Judas.
3. Saint Pierre le renie et pleure sa faute.
4. Jésus est condamné devant le conseil des Juifs.

I. 39-46; II. 47-54; III. 55-62; IV. 63-71.

RÉFLEXIONS.
DANS le récit
que saint Luc fait de ce que Jésus-Christ souffrit dans le jardin, on doit remarquer la tristesse de Notre Seigneur ses prières et sa résignation. Sa tristesse fait voir qu'il était sujet à toutes les faiblesses de notre nature.
La vue de cette mort qu'il allait endurer pour les péchés des hommes l'étonna; il eut même besoin d'être fortifié par un ange; mais ce trouble n'avait rien que d'innocent, et l'on ne doit pas penser que Jésus-Christ souffrit des peines semblables à celles des méchans, ni que Dieu fût irrité contre lui.

Ses prières nous enseignent à chercher notre consolation et notre force dans le recours à Dieu, lorsque nous sommes dans la détresse; et sa résignation à la volonté de son père nous apprend à nous soumettre en toutes choses, même dans les événemens les plus fâcheux, à ce qu'il plaît à Dieu de faire de nous. Au reste, après cet état de délaissement par où Jésus-Christ a passé, nous ne devons jamais perdre courage dans nos maux, pourvu que comme lui nous nous abandonnions entièrement à Dieu.

2.
La manière dont Notre Seigneur fut pris montre que, quoiqu'il connût le dessein de Judas et qu'il eût pu éviter la mort, il se livra lui-même entre les mains des Juifs, parce qu'il était résolu de mourir pour accomplir les desseins de son père.

3.
Ce que fit saint Pierre lorsqu'il frappa avec l'épée un des serviteurs du souverain sacrificateur, marque l'attachement que cet apôtre avait pour son maître ; mais cette action procédait d'un zèle inconsidéré et d'un esprit de vengeance, c'est pourquoi Notre Seigneur l'en censura.
La violence et la vengeance déplaisent à Jésus-Christ et sont indignes de ses disciples; ainsi, nous devons nous en éloigner et imiter toujours la grande douceur de Notre Seigneur qui, pouvant punir ceux qui venaient le saisir, ne le fit pas, et donna même une preuve de sa bonté aussi bien que de sa puissance, en guérissant celui que saint Pierre avait blessé.

4.
On voit ici que saint Pierre, qui avait témoigné tant de zèle pour Jésus-Christ, le renia par trois fois, étant entraîné par la crainte de la mort. La chute de cet apôtre fait voir que notre inconstance est grande, et que les tentations peuvent facilement nous surprendre, lorsque nous n'employons pas la vigilance et la prière pour les éviter. Cependant cet apôtre se releva de sa chute, au lieu que Judas tomba dans le désespoir. On revient plus facilement des fautes où l'on tombe par surprise que de celles que l'on commet de propos délibéré.

Enfin
ce qui se passa, lorsque Notre Seigneur parut devant le Conseil des Juifs, fait voir qu'il ne fut condamné pour aucun crime et qu'il était entièrement innocent, puisque la sentence de sa condamnation ne fut fondée que sur ce qu'il avoua qu'il était le Fils de Dieu. Il fit pourtant cet aveu, et il se soumit à cette sentence si injuste; en quoi nous avons la preuve la plus convaincante qu'il eût pu nous donner de son amour, et un exemple de patience que nous devons toujours avoir devant les yeux.

CHAPITRE XXIII.-

Jésus-Christ

parait et est accusé devant Pilate, et ensuite devant Hérode; l'un et l'autre le déclarent innocent;
Pilate tâche de le délivrer; mais enfin, vaincu par les instances des principaux des Juifs, il le condamne à la mort.

I. 1-13; Il. 14-25.

RÉFLEXIONS.
ON découvre d'abord
ici l'injustice et la haine des principaux des Juifs qui, après avoir condamné Notre Seigneur, l'accusèrent faussement devant Pilate d'avoir voulu soulever le peuple et se faire roi, et qui demandèrent sa mort malgré tout ce que Pilate leur put dire pour les apaiser, jusque là qu'ils aimèrent mieux qu'on sauvât la vie à un meurtrier et à un séditieux qu'à Jésus-Christ.

2.
Dieu permit que Pilate envoyât Jésus vers le roi Hérode, afin que la parfaite innocence de Notre Seigneur fût d'autant mieux reconnue, ce prince n'ayant pas trouvé qu'il eût rien fait qui méritât la mort.

3.
Jésus-Christ paraissant devant Hérode, ne lui parla point, et il ne lui fit aucune réponse, parce que les questions que ce prince lui faisait ne procédaient pas d'aucun dessein qu'il eût de s'instruire, mais qu'elles ne venaient que d'une vaine curiosité et du désir qu'il avait de voir faire quelque miracle à Notre Seigneur. Dieu se fait connaître à ceux qui cherchent la vérité de bonne foi; mais pour ce qui est de ceux qui ne s'informent de la vérité que par curiosité et dans un esprit profane, il les laisse dans leur aveuglement.

En quatrième lieu
, ou doit surtout faire attention à l'injustice de Pilate. Il était convaincu qu'on accusait Jésus à tort, il souhaitait de le délivrer, il le pouvait; mais il n'osa pas le faire, et après quelque résistance, il le condamna pour complaire aux Juifs. C'est ainsi que se conduisent les juges iniques, et en général tous ceux qui pèchent contre leur connaissance; ils ont plus d'égard aux hommes et à la politique, qu'à ce que Dieu, la justice et la conscience demandent. Cet exemple montre qu'il ne sert de rien d'avoir de bons sentimens et quelque désir de faire son devoir, qu'il serait même inutile de résister pendant quelque temps à la tentation, si l'on vient à y succomber; qu'au contraire on n'en est que plus coupable, et qu'ainsi, en toutes occasions, il faut consulter uniquement la conscience, et suivre ce qu'elle nous inspire, sans qu'aucune sollicitation ni aucun motif que ce puisse être nous en empêche jamais.

CHAPITRE XXIII. 26-56-

Saint Luc récite :

1. ce qui se passa lorsque Jésus fût conduit au supplice et pendant qu'il était sur la croix, et sa mort;
2. les prodiges qui arrivèrent;
3. sa sépulture.

I. 26-46; II. 47-49; III. 50-56.

RÉFLEXIONS.
Voici les réflexions qu'il faut faire sur les diverses particularités de la passion de Notre Seigneur, qui sont rapportées par saint Luc.

1.
On voit, dans ce que Jésus dit aux femmes de Jérusalem qui pleuraient sa mort, que dans le temps même qu'on le conduisait au supplice et qu'on le faisait mourir si injustement, il était plus sensible aux malheurs qui allaient tomber sur les Juifs, qu'à ce qu'il souffrait lui-même. C'est là un exemple bien touchant de douceur et de patience, qui doit nous convaincre de la parfaite charité de Jésus-Christ, et nous engager à pardonner à ceux qui nous traitent avec injustice, et à nous intéresser pour les autres encore plus que pour nous-mêmes.

2.
Ce sont les sentimens que doit aussi nous inspirer cette prière que Jésus fit dans le temps qu'on le crucifiait: Mon Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.

Une troisième
circonstance, qui est digne de toute notre attention, est ce que saint Luc rapporte de ces deux voleurs qui furent crucifiés avec Jésus-Christ :
On voit, dans l'un de ces voleurs, un exemple qui montre jusqu'où les hommes peuvent porter l'impiété, la méchanceté et l'endurcissement; mais on remarque dans l'autre, qui reprit son compagnon et qui invoqua. Jésus-Christ comme son Sauveur et son roi, quoiqu'il le vit sur une croix, une foi admirable, une belle repentance et une grande humilité.
La promesse que Notre Seigneur lui fit: Tu seras aujourd'hui avec moi dans le paradis est un exemple illustre de la miséricorde de Dieu envers les pécheurs repentans. Il ne faut pourtant pas abuser de cet exemple, en s'imaginant que l'on peut, sans hasarder son salut, attendre de se convertir à la fin de sa vie.

Cette promesse nous assure aussi que ceux qui meurent dans la grâce de Dieu sont dans un état de bonheur immédiatement après leur mort.

4.
La mort de Jésus-Christ et sa sépulture doivent être considérées comme le dernier degré de son abaissement, et l'accomplissement du sacrifice qu'il a offert à Dieu pour l'expiation de nos péchés. Ainsi nous y trouvons le fondement de notre foi et de notre confiance, et de puissans motifs à ne point craindre la mort. Enfin les divers prodiges qui arrivèrent, lorsque Notre Seigneur fut crucifié et qu'il mourut, étaient destinés à faire voir qu'il était véritablement le Fils de Dieu. Ce fut aussi l'effet qu'ils produisirent sur le centenier qui gardait la croix, sur le peuple qui assista à ce spectacle, et en particulier sur les personnes qui avaient eu de l'attachement pour Jésus-Christ pendant sa vie. Mais ce fut ce qui parut encore plus clairement, lorsqu'il ressuscita le troisième jour après sa mort.

CHAPITRE XXIV.-

Jésus étant ressuscité,

des anges l'annoncent aux femmes qui étaient allées à son sépulcre ;
il se fit voir ensuite à deux de ses disciples qui allaient à Emmaüs, et enfin aux autres apôtres.
Saint Luc finit son Évangile, en rapportant les derniers ordres que Notre Seigneur donna aux apôtres et son ascension.

1. 1-12; II 13-35; III. 36-43; IV. 44-53.

RÉFLEXIONS.
SAINT Luc nous apprend dans ce chapitre que Jésus-Christ étant ressuscité, sa résurrection fut annoncée par des anges aux femmes qui étaient allées à son sépulcre, et qu'après cela il se fit voir à deux disciples et enfin à tous les apôtres, qui s'assurèrent pleinement de sa résurrection, en lui parlant, en touchant son corps, et en le voyant manger en leur présence.
Ces diverses apparitions de Notre Seigneur confirment qu'il est ressuscité, et elles doivent puissamment fortifier notre foi et nos espérances, qui sont toutes fondées sur cette résurrection.

L'entretien que Jésus-Christ eut avec les deux disciples qui allaient à Emmaüs est remarquable. On y voit que, quoique ces disciples conservassent un tendre souvenir pour leur maître et qu'ils eussent même quelque espérance de sa résurrection, ils ne la croyaient pas encore, et que leur foi était bien faible; ce qui prouve qu'ils n'ont cru cette résurrection que sur des fondemens certains, et après en avoir été parfaitement convaincus.
D'un autre côté, on remarque que Jésus-Christ les instruisit sur le mystère de sa mort et sur sa résurrection, en leur expliquant les prophéties qui en avaient parlé. Cela doit nous inciter à lire et à méditer les oracles des prophètes, puisque nous y trouvons des prédictions si propres à nous confirmer dans la foi, et surtout puisque l'événement a si bien éclairci et vérifié ces oracles.

Nous avons, dans les derniers ordres que Jésus-Christ donna à ses disciples, l'abrégé de la doctrine de l'Évangile, qui revient à ceci:
C'est que Jésus-Christ est mort, qu'il est ressuscité, et qu'il a envoyé ses apôtres, pour annoncer par tout le monde la rémission des péchés, et pour exhorter les hommes à la repentance.

Enfin l'ascension de Notre Seigneur doit nous persuader pleinement qu'il est le Fils de Dieu. Et comme les apôtres, lorsqu'ils le virent monter au ciel, l'adorèrent et s'en retournèrent à Jérusalem remplis de joie et bénissant Dieu, nous devons aussi adorer Jésus-Christ comme notre Dieu et notre Sauveur, nous soumettre à lui, et nous réjouir continuellement, en pensant à la gloire où il est élevé à la droite de son père, et dans l'espérance ferme d'y être reçus un jour.



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