Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉVANGILE
SELON SAINT LUC.

CHAPITRE IX. 1-27.-

Saint Luc rapporte,

1. l'envoi des douze apôtres dans la Judée, et les instructions que Notre Seigneur leur donna;
2. l'opinion que le roi Hérode avait de Jésus-Christ;
3. le miracle de la multiplication de cinq pains et de deux poissons;
4. l'entretien que Notre Seigneur eut avec les apôtres, lorsqu'il leur demanda quels sentimens ils avaient de lui; et ce qu'il leur dit pour les avertir de sa mort, et pour les préparer eux-mêmes aux souffrances.

I.1-6; Il. 7-9; III. 10-17; IV. 18-27.

RÉFLEXIONS.
CE qu'il y a à considérer sur l'envoi des apôtres, c'est que Jésus-Christ leur ordonna d'aller devant lui dans la Judée, afin de répandre partout la bonne nouvelle de la venue du Messie, et de préparer les Juifs, par leur prédication et par leurs miracles, à le recevoir. Par là Il voulait aussi les préparer eux-mêmes à aller dans la suite annoncer l'Évangile par toute la terre. Ce que l'on doit surtout remarquer dans ce que Jésus-Christ leur dit, c'est que le ministère des serviteurs de Dieu n'est utile qu'à ceux qui les reçoivent, et que ceux qui les rejettent attirent sur eux une sévère mais juste condamnation. Il paraît d'ici, en second lieu, que l'on avait une haute opinion de Notre Seigneur parmi les Juifs, puisqu'on croyait que c'était Elie, ou quelqu'autre prophète; mais c'est une chose très-remarquable, qu'Hérode, qui était un prince impie, et dans les sentimens des sadducéens qui niaient la résurrection, croyait que Jean-Baptiste, qu'il avait fait mourir, était ressuscité.
On doit regarder cela comme un effet des remords que ce prince ressentait d'avoir fait mourir ce saint homme. Quoique les impies rejettent les vérités de la religion, ils ne sont jamais bien affermis dans leurs sentimens; et lorsque leur conscience se réveille, ils reconnaissent les mêmes vérités qu'ils avaient révoquées en doute et niées auparavant.

Le miracle que Jésus-Christ fit en multipliant cinq pains et deux poissons, pour donner à manger à plusieurs milliers de personnes, est l'un des plus illustres qu'il ait faits, puisque ces gens-là furent autant de témoins qui allèrent répandre partout le bruit de cette merveille; ce qui servit à confirmer puissamment la vérité de la doctrine de Jésus-Christ et sa mission divine, et à disposer un grand nombre de personnes à croire en lui.

Ce que nous devons recueillir de l'entretien que Notre Seigneur eut avec ses disciples sur les sentimens qu'on avait de lui, et sur ce qu'ils en pensaient eux-mêmes, c'est que la foi en Jésus-Christ consiste à le regarder comme le Messie et le Fils du Dieu vivant; qu'il était venu au monde pour souffrir et pour mourir; que personne ne peut être chrétien, s'il n'a premièrement appris à renoncer à soi-même et à porter sa croix, et si il n'est disposé à faire toujours une profession publique de sa foi; et enfin, que le salut ou la perte de l'âme est la chose la plus importante de toutes, et que, bien loin de nous mettre en danger de perdre notre âme en voulant gagner le monde, il n'y a rien que nous ne devions être prêts à sacrifier pour la sauver.

CHAPITRE IX. 28-62.-

Notre Seigneur

est transfiguré en présence de trois de ses apôtres.
Il guérit un lunatique que ses disciples n'avaient pu guérir,
et il leur dit encore une fois qu'il serait condamné à la mort.
Il leur enseigne l'humilité, et il les blâme d'avoir empêché un homme qui ne les suivait pas, de chasser les démons en son nom;
il censure le zèle inconsidéré de deux de ses apôtres;
et il répond à trois personnes qui voulaient le suivre.

I. 28-36; II. 37-42; III. 43-45; IV. 46-50; V. 51-56; VI. 57-62.

RÉFLEXIONS.
Nous avons, dans la transfiguration de Notre Seigneur et dans l'état de gloire où les apôtres le virent alors, une preuve convaincante de La vérité et de la divinité de l'Évangile, comme saint Pierre, qui fut présent à cette transfiguration, le remarque dans sa IIe Épître au chapitre I.

Moïse et Elie furent vus dans cette occasion avec Jésus-Christ, et les apôtres les entendirent s'entretenant avec lui de ce qu'il devait souffrir à Jérusalem, afin qu'il parût que c'était de lui que les prophètes avaient parlé. Dieu fit entendre une voix du ciel, après que Moïse et Elie se furent retirés, pour apprendre aux apôtres, et par leur moyen à tous les hommes, que désormais il ne fallait plus écouter que Jésus seul, et qu'il était infiniment plus grand que Moïse, qu'Elie, et que tous les prophètes. Enfin il parait d'ici que ces deux saints hommes, qui n'étaient plus au monde depuis plusieurs siècles, vivaient auprès de Dieu; d'où nous devons conclure que ceux qui ont servi Dieu fidèlement en cette vie, ne sont pas détruits ni anéantis par la mort.

On voit dans l'histoire du lunatique que la foi des apôtres était encore bien faible, comme Notre Seigneur le leur reprocha; mais cette foi se fortifia dans la suite, à mesure qu'ils furent mieux instruits et que leurs préjugés se dissipaient. Comme le peu de foi des apôtres fut cause qu'ils ne purent délivrer le lunatique, nos chutes et nos manquemens ne viennent que du défaut de foi; c'est pourquoi nous devons travailler à nous y affermir, et prier le Seigneur qu'il l'augmente de plus en plus en nous.
Les leçons d'humilité, que Notre Seigneur donnait à ses disciples, nous apprennent que les sentimens d'élévation, et l'amour de la gloire du monde sont indignes des chrétiens; qu'ils doivent au contraire chercher leur gloire dans l'humilité, et estimer tous ceux qui aiment Jésus-Christ, quand même ils seraient petits et méprisés dans le monde.

La réponse que Jésus-Christ fit à saint Jean, qui s'était opposé à un homme qui chassait les démons au nom de Jésus-Christ, parce que cet homme n'était pas à l'ordinaire avec les apôtres, nous enseigne qu'on ne doit jamais s'opposer, sous quelque prétexte que ce soit, à ceux qui travaillent sincèrement à l'avancement du règne de Notre Seigneur. Il faut faire cas de la piété partout où elle se trouve, puisque tout ce qui est bon ne peut venir que de Dieu. Il y a d'importantes considérations à faire sur la censure que Jésus-Christ adressa à saint Jacques et à saint Jean, lesquels, emportés par un zèle indiscret et par l'aversion que les Juifs avaient pour les samaritains, voulaient faire descendre le feu du ciel sur ces samaritains qui n'avaient pas voulu loger leur maître. Cela nous avertit de ne nous jamais laisser surprendre par l'esprit de vengeance, ni par un zèle faux et aveugle, tel qu'est toujours celui qui va à faire du mal aux hommes; mais d'être animés, comme Jésus-Christ l'a été, d'un esprit de douceur et de support envers tout le monde, et en particulier envers ceux qui ont d'autres sentimens que nous sur la religion.

Par les réponses que Notre Seigneur donna à ces trois personnes qui voulaient le suivre, il se proposait de leur faire connaître,

1. qu'il ne promettait point les commodités de cette vie à ses disciples;
2. qu'il faut être prêt à renoncer à tout pour l'amour de lui, même aux choses qui sont innocentes et légitimes, lorsqu'elles nous sont un obstacle à faire notre devoir;
3. que quand on s'est une fois engagé à son service, on doit suivre sa vocation et ne plus regarder du côté du monde.

CHAPITRE X. 1-24.-

Jésus-Christ choisit soixante et dix disciples;

il les envoie devant lui; il leur donne le pouvoir de faire des miracles, et les instructions nécessaires pour leur emploi; et il dénonce les jugemens de Dieu aux villes où il avait prêché et fait des miracles, et qui ne s'étaient pas amendées.
Les soixante et dix disciples rendent compte à Jésus-Christ du succès de leur voyage et de leur ministère et il prédit à cette occasion la chute du règne de satan.
3. Il loue Dieu de ce que l'Évangile était prêché et reçu par des personnes qui n'étaient pas distinguées ni considérées dans le monde; et il représente à ses disciples combien ils étaient heureux d'être instruits par lui des vérités de l'Évangile.

I.1-16; Il. 17-20; III. 21-24.

RÉFLEXIONS.
JÉSUS-CHRIST, qui avait déjà choisi douze apôtres
, voulut encore choisir soixante et dix disciples, qu'il envoya dans la Judée, afin de répandre plus promptement l'heureuse nouvelle de la venue du règne de Dieu, et afin qu'ils fussent dans la suite mieux en état d'aller prêcher sa doctrine dans tout le monde. Les instructions qu'il leur donna montrent que les serviteurs de Dieu doivent exercer leur charge avec fidélité, avec désintéressement et avec courage; que ceux qui ont le coeur bon et un esprit paisible les reçoivent, et que ceux qui refusent de les écouter seront inexcusables.

2.
Les plaintes et les menaces que Jésus-Christ fait, contre ces villes de Galilée où il avait prêché et fait des miracles, nous avertissent que les peuples qui sont le plus favorisés des grâces du ciel, en abusent souvent d'une manière criminelle, et que ceux à qui Dieu fait annoncer sa parole, et qui n'en profitent pas, doivent s'attendre à la punition la plus sévère.

3.
Sur ce que Jésus-Christ dit aux soixante et dix disciples, lorsqu'ils lui rendirent compte du succès de leur voyage et des miracles qu'ils avaient faits, il faut remarquer qu'il prédit la ruine prompte du règne de satan; ce qui arriva en effet peu après, par la prédication de l'Évangile. Il leur déclara de plus que, quoique ce fût un privilège bien glorieux pour eux de chasser les démons, ils devaient encore plus se réjouir de ce que leurs noms étaient écrits dans le ciel, c'est-à-dire de ce qu'ils étaient disciples de Jésus-Christ, et destinés à la gloire céleste. L'avantage d'appartenir à Dieu et d'être du nombre des vrais fidèles est infiniment plus considérable que le pouvoir de faire des miracles.

4.
On doit aussi faire beaucoup d'attention aux louanges que Jésus-Christ rendait à Dieu, de ce que l'Évangile était reçu par les petits et par les humbles, pendant que les grands et ceux qui étaient regardés comme les plus sages le rejetaient. Ce n'est pas aux mondains et aux personnes qui sont remplies de la bonne opinion d'elles-mêmes que Dieu se révèle; c'est aux humbles et à ceux qui ont le coeur simple et droit.

5.
Il faut bien remarquer ce que Notre Seigneur disait si fortement à ses disciples, qu'ils étaient heureux d'être instruits par lui et de connaître les vérités de l'Évangile, que les anciens prophètes ne connaissaient pas comme eux. Cet avantage nous est commun avec les apôtres; mais si nous ne profitons pas de notre bonheur, nous n'en serons que plus misérables, et il vaudrait mieux pour nous n'en avoir jamais joui.

CHAPITRE X. 25-42.-

Jésus-Christ

répond à un docteur de la loi qui lui avait demandé ce qu'il fallait faire pour avoir la vie éternelle.
2. Pour apprendre à ce docteur qu'il n'y a point d'homme qui ne soit notre prochain, il lui propose la parabole d'un homme qui était tombé entre les mains des voleurs.
3. Jésus étant allé loger dans la maison de Marthe et de Marie, il loue la piété de Marie, qui se tenait auprès de lui pour l'écouter.

I. 25-28. Il; 29-37; III. 38-42.

RÉFLEXIONS.

CETTE lecture nous donne ces trois instructions.

La première
, que le principal commandement de Dieu, et même l'abrégé de toute la religion, est d'aimer Dieu pardessus toutes choses, et d'aimer notre prochain comme nous-mêmes; que c'est là le moyen d'accomplir toute la loi et de s'acquitter de tous nos devoirs; et qu'ainsi c'est à quoi il faut s'attacher, si l'on veut parvenir à la vraie et solide piété, et par ce moyen à la vie éternelle.

La seconde
, qu'il n'y a aucun homme qui ne soit notre prochain, et que nous ne devions aimer. C'est ce que Jésus-Christ enseigne par la parabole de ce Juif, qui ayant été blessé par des voleurs, ne fut secouru, ni par un sacrificateur, ni par un lévite, qui étaient juifs comme lui; mais qui fût assisté par un samaritain, qui était un étranger, et même d'une nation que les Juifs haïssaient.
Le but de Jésus-Christ était d'enseigner par là, que tous les hommes sans exception, même les étrangers et ceux qui ne nous aiment pas, sont nos prochains; que nous devons les aimer tous, leur faire du bien, et secourir les malheureux de tout notre pouvoir. C'était là une vérité claire et certaine, mais que les docteurs juifs les plus éclairés ne comprenaient pas bien.

La troisième
instruction est prise de ce qui est dit dans ce chapitre de Marthe et de Marie. Le jugement que le Seigneur fit de la conduite de ces deux soeurs nous enseigne que notre principal soin doit être de nous attacher à lui et d'écouter sa parole; que les occupations de cette vie, quelque légitimes qu'elles soient, ne doivent jamais nous faire négliger la chose la plus importante, et la seule nécessaire; et que pour être heureux, il faut choisir, comme Marie, la bonne part, qui ne nous sera jamais ôtée.

CHAPITRE XI. 1-28.-

Jésus-Christ

instruit ses disciples sur la prière.
2. Il guérit un démoniaque, et il répond aux pharisiens qui disaient que c'était par la puissance du diable qu'il chassait les démons.
3. Il propose la similitude d'un homme en qui le mauvais esprit rentre, après en être sorti.
4. Il parle du bonheur de ceux qui écoutent sa parole et qui la gardent.

I.1-13; II. 4-20; III. 21-26; IV. 27-28.

LA première instruction que le Sauveur du monde nous donne ici concerne la prière, et en particulier l'Oraison Dominicale. Cette divine prière ayant Jésus-Christ pour auteur, et renfermant tout ce que nous devons demander de plus important, pour la gloire de Dieu, et ensuite pour nos besoins corporels et spirituels, nous devons la présenter à Dieu avec un singulier respect, avec toute l'attention possible, et en même temps avec une confiance toute particulière, puisqu'en demandant ce que Notre Seigneur nous ordonne de demander, nous ne pouvons pas douter que nos prières ne soient conformes à la volonté de Dieu.
Jésus-Christ nous a enseigné de plus que, si en priant les hommes avec instance on obtient d'eux ce qu'on souhaite, les prières obtiendront beaucoup plus de Dieu, qui est notre père, les véritables biens, qui sont les biens spirituels. Tout cela doit nous exciter fortement à prier avec zèle et à ne nous relâcher jamais dans ce saint exercice.

2.
Nous voyons dans les pharisiens, qui attribuaient au diable les miracles que Jésus faisait par la vertu de l'Esprit de Dieu, que les gens qui ont un mauvais coeur, rendent inutiles les moyens les plus efficaces que Dieu emploie pour surmonter leur endurcissement, et que même ils ne font que s'affermir davantage dans leur malice.

3.
La similitude du mauvais esprit, qui rentre dans un homme après en être sorti, signifie que les Juifs pour n'avoir pas profité de la présence et des miracles de Jésus-Christ, tomberaient dans un plus grand endurcissement, et qu'ils éprouveraient enfin la vengeance divine. C'est aussi ce qui arrive à tous ceux qui, après avoir reçu la grâce de Dieu, résistent à son opération et s'engagent de nouveau dans le péché.

Enfin la réponse que Notre Seigneur fit à cette femme qui admirait ses discours, nous enseigne que ce qu'il y a de plus glorieux et de plus avantageux pour nous, c'est d'entendre la parole de Dieu et d'en observer les préceptes. Cette importante instruction est renfermée dans ces paroles de Jésus-Christ: Heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent.

CHAPITRE XI. 29-54.-

Notre Seigneur

reprend l'incrédulité des Juifs, en proposant l'exemple des Ninivites et celui de la reine de Séba.
2. Il dit que cette incrédulité n'empêcherait pas que sa doctrine, qui était comme une lumière qui devait éclairer les hommes, ne fût annoncée ; et il montre que, pour en profiter, il faut avoir un oeil pur et simple, c'est-à-dire l'esprit libre et dégagé de préjugés et de passions.
3. Étant prié à dîner chez un pharisien, il parle contre les pharisiens et les docteurs de la loi, il leur reproche leur hypocrisie, leur orgueil, et leur incrédulité; et il leur dénonce la malédiction de Dieu.

I. 29-32; II. 33-36; III. 37-115.

RÉFLEXIONS.
JÉSUS-CHRIST nous enseigne
ici par l'exemple de la reine de Séba et par celui des Ninivites, que ceux à qui Dieu a accordé un plus grand degré de lumières, et des avantages plus considérables pour le salut, doivent s'attendre à une condamnation plus sévère, s'ils négligent ces avantages, et s'ils persévèrent dans l'incrédulité.

2.
Ce que Jésus-Christ disait de la chandelle qu'on met sur un chandelier, et de l'oeil qui est la lumière du corps, marquait deux choses: l'une qu'il avait donné la connaissance de sa doctrine à ses disciples, afin qu'ils la répandissent partout; et l'autre, que pour recevoir cette doctrine, et pour en connaître l'excellence, il faut que l'esprit soit bien disposé, et que le coeur soit pur et sincère.

3.
Notre Seigneur reprochait aux pharisiens d'observer une pureté extérieure, d'affecter de grandes apparences de piété, d'humilité, et de zèle, de vertu, et de témoigner un grand respect pour la mémoire des prophètes; pendant qu'ils avaient le coeur plein d'avarice et d'orgueil, qu'ils persécutaient ceux que Dieu leur envoyait, et qu'ils empêchaient les hommes de croire en lui; à cause de quoi il les menace d'une totale ruine.
Cela montre combien on se rend coupable, lorsqu'on est possédé par l'avarice et par l'orgueil, lorsqu'on rejette la parole de Dieu, et qu'on en vient jusqu'à détourner les autres hommes de la foi et de la piété, ce qui est le comble de la malice.
Surtout, ce discours de Notre Seigneur nous apprend que Dieu a en horreur l'hypocrisie, et que ceux qui s'attachent à une pureté extérieure, et qui négligent la pureté du coeur et de la conscience, lui sont en abomination.
Étudions-nous donc à la vraie sainteté; souvenons-nous que Dieu regarde principalement à l'intérieur, et que le seul moyen de lui plaire est d'avoir un coeur droit et rempli de charité, d'être véritablement humbles, de recevoir sa parole avec soumission, et de contribuer de tout notre pouvoir à amener les autres hommes à la foi et au salut.

CHAPITRE XII. 1-34.-

Ce chapitre

contient un excellent discours de Notre Seigneur, dans lequel il exhorte ses disciples à ne pas dissimuler les vérités qu'ils avaient apprises de lui, mais à les annoncer publiquement. Et afin que la crainte des hommes ne les en empêchât pas, il leur dit qu'ils ne devaient craindre que Dieu, et il leur promet de les protéger et de les assister, lorsqu'ils paraîtraient devant les grands qui monde.
2. À l'occasion d'un homme qui avait un différent avec un autre pour un héritage, il parle contre l'avarice. il fait voir, par la parabole d'un homme riche, la folie de ceux qui ne songent qu'à amasser du bien; il montre qu'on ne doit pas être en souci pour les nécessités de la vie, mais qu'il faut se reposer sur la Providence, et s'attacher principalement à ce qui concerne le royaume de Dieu.
Enfin il dit à ses disciples que, quoiqu'ils fussent faibles et en petit nombre, ils ne devaient pas craindre de manquer de ce qui leur était nécessaire; et il les exhorte à faire un bon usage des biens de la terre.

I.1-12; Il. 13-34.

RÉFLEXIONS.
NOTRE Seigneur nous instruit ici sur la profession de la vérité et sur l'amour des biens du monde. Sur le premier article, nous voyons dans ce chapitre, que les chrétiens, et surtout les ministres de Jésus-Christ, doivent faire une profession publique de la vérité, sans avoir peur des hommes, puisque les hommes ne peuvent tuer que le corps, au lieu que Dieu peut envoyer le corps et l'âme en enfer.

Par où Notre Seigneur établit, de la manière la plus claire, la distinction de l'âme et du corps, l'immortalité de l'âme, et les peines de la vie à venir. Il déclare de plus que Dieu veille pour ceux qui le craignent et qui souffrent à cause de lui; qu'il les assiste par son Esprit, et qu'il reconnaîtra au dernier jour pour siens ceux qui auront eu le courage de se dire ses disciples; mais qu'il ne reconnaîtra point ceux qui, par la crainte de la mort, n'auront pas osé faire une confession ouverte de leur foi. Ce sont là des considérations très-fortes, pour nous animer à une franche et sincère profession du christianisme.

2.
Nous devons faire des réflexions sérieuses sur ce que Notre Seigneur a dit touchant l'amour des biens du monde, et en particulier sur la parabole de cet homme qui avait amassé, de grands biens et qui mourut dans le temps qu'il croyait en jouir.

Par là Jésus-Christ a voulu montrer que c'est une grande folie de ne songer qu'à amasser des biens, qu'il faudra quitter bientôt en mourant, et de négliger d'acquérir les biens du ciel, qui sont solides et éternels.
Il nous exhorte de plus à n'être pas en inquiétude pour les besoins du corps, mais à nous confier en la Providence qui pourvoit aux nécessités de toutes les créatures.

Il nous dit enfin
que notre grand soin doit être de chercher avant toutes choses le royaume de Dieu, et qu'au lieu de donner tous nos soins aux biens de la terre et d'y mettre notre coeur, nous devons employer ces biens en aumônes, afin de nous assurer par ce moyen la possession des biens éternels.

CHAPITRE XII. 35-59.-

Jésus-Christ

exhorte ses disciples à veiller et à se préparer continuellement à sa venue.
2. Il leur représente que les devoirs dont il avait parlé les regardaient d'une façon particulière, puisqu'ils étaient comme des dispensateurs établis dans la maison de leur maître, pour instruire les autres; et qu'ayant reçu une plus grande connaissance de la volonté de Dieu, ils seraient traités avec plus de sévérité, s'ils ne la faisaient pas.
3. Il les avertit qu'il s'élèverait de grands troubles dans le monde à l'occasion de sa doctrine.
4. Il déplore l'aveuglement des Juifs, qui ne reconnaissaient pas que le temps de la venue du Messie était arrivé; et il les exhorte à profiter de ce temps-là et à se réconcilier avec Dieu, pendant qu'ils le pouvaient.

I. 35-40; II. 41-48; III. 49-53; IV. 54-59.

RÉFLEXIONS.
CE discours de Notre Seigneur tend à nous apprendre

1.
que, puisque nous ignorons quand il viendra, et qu'il n'y a aucun temps où nous ne puissions être appelés à lui rendre compte, nous devons toujours veiller et être sans cesse appliqués à notre devoir, afin qu'il nous trouve occupés à bien faire;

2.
que ceux à qui Dieu a donné sa connaissance, et principalement les ministres qu'il a établis sur son Eglise, doivent s'en servir pour l'utilité des autres, et pour la gloire de leur maître, s'ils ne veulent pas être punis comme des serviteurs infidèles; qu'en général celui qui a connu la volonté de Dieu, qui ne la fait pas, sera traité avec plus de rigueur, et que Dieu redemandera un plus grand compte à ceux à qui il aura accordé plus de lumières et plus de grâces.

3.
Ce que Notre Seigneur dit, qu'il était venu mettre le feu et la division dans le monde, ne signifie pas qu'il fût venu dans ce dessein, ni que l'Évangile tende à diviser les hommes; au contraire, la venue de Jésus-Christ et l'Évangile n'ont pour but que de faire régner la paix; mais il voulait dire que les hommes, par un effet de leur malice, prendraient occasion de sa doctrine de se haïr et de se persécuter.
Notre Seigneur en avertir ses disciples, afin qu'ils ne fussent pas ébranlés quand la chose arriverait; ainsi nous ne devons pas non plus être surpris, lorsque nous voyons qu'il s'élève des troubles dans le monde à l'occasion de la religion.

4.
Jésus-Christ disait aux Juifs qu'ils pouvaient facilement reconnaître que les temps de la manifestation du Messie étaient venus; mais nous devons en être bien plus persuadés, puisque nous en avons des preuves encore plus fortes dans tout ce qui est arrivé depuis ce temps-là. Ainsi nous serions entièrement inexcusables, si nous ne profitions pas mieux que les Juifs ne firent, du bonheur que nous avons de vivre dans un temps où la miséricorde de Dieu est si clairement manifestée, et si nous ne nous hâtions pas de faire notre paix avec lui et de prévenir son jugement, avant que nous soyons appelés à y paraître.


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