Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉVANGILE
SELON SAINT LUC.

CHAPITRE V.-

Saint Luc fait le récit

d'une pêche miraculeuse que Notre Seigneur fit faire à saint Pierre;
2. de la guérison d'un lépreux;
3. de celle d'un paralytique;
4. il rapporte la vocation de Lévi, qui était l'apôtre saint Matthieu, et ce que Jésus répondit à ceux qui trouvaient mauvais qu'il mangeât avec les pêcheurs, et que ses disciples ne jeûnassent pas comme ceux de Jean-Baptiste.

I. 1-11; II 12-16; III. 17-26; IV, 27-32; V. 33-39.

RÉFLEXIONS.

On doit admirer la sagesse de Jésus-Christ aussi bien que sa puissance, dans la pêche miraculeuse dont nous avons ici l'histoire. Il fit ce miracle, pour confirmer saint Pierre et quelques-uns de ses collègues dans leur vocation de charge d'apôtre, et pour les assurer que leur ministère produirait de grands fruits.

Ce miracle dut faire d'autant plus d'impression sur eux, que Notre Seigneur l'ayant fait dans une chose qui regardait leur profession, puisqu'ils étaient pêcheurs, ils sentirent mieux la grandeur de cette merveille. Ce fut aussi l'effet qu'elle produisit sur saint Pierre qui, saisi d'admiration et de crainte à la vue de ce qui était arrivé, abandonna tout dès-lors pour suivre Notre Seigneur, ce que saint Jacques et saint Jean firent aussi.

Dans l'histoire du lépreux, on remarque que ce fut par sa foi et par ses prières qu'il obtint sa guérison, et que Notre Seigneur le renvoya au sacrificateur, et lui ordonna de présenter ce qui était prescrit par la loi de Moïse en pareil cas. Il en usa ainsi, pour faire voir d'autant mieux aux sacrificateurs la certitude du miracle qu'il venait de faire, et pour montrer qu'il observait tout ce que Dieu avait commandé dans sa loi.

Il y a ceci de particulier dans l'histoire du paralytique, que Jésus-Christ, avec la santé du corps lui accorda le pardon de ses péchés, et qu'il déclara qu'il avait le pouvoir de le faire, Nous devons reconnaître par là que Jésus-Christ a une souveraine autorité sur tous les hommes. Et comme ce fut la foi de ceux qui présentèrent ce paralytique à Notre Seigneur qui l'engagea à le guérir, cela nous montre que la foi est d'une grande vertu,
Celui qui veut ressentir les effets de la grâce de Dieu doit avoir de la confiance; et de toutes les grâces celle qui est la plus nécessaire, et que l'on obtient le plus sûrement de Jésus-Christ, c'est le pardon et la délivrance des péchés.

La vocation de saint Matthieu, qui était péager, ou receveur des impôts, fait voir que Notre Seigneur se choisit des apôtres et des disciples parmi des personnes qui étaient regardées avec aversion par les Juifs, comme les péagers.
À l'exemple de saint Matthieu, qui quitta son emploi dès que Jésus l'appela, il faut suivre la vocation divine, aussitôt qu'elle nous est adressée, et renoncer sans hésiter à tout ce qui pourrait y être un obstacle. Ce que Jésus-Christ dit aux pharisiens qui s'offensaient de le voir dans la compagnie des pécheurs, nous enseigne que le salut des pécheurs a été le but de sa venue au monde, mais qu'ils ne peuvent être sauvés sans la repentance; que ceux qui sont animés de l'esprit de Jésus-Christ ont une grande joie, lorsque Dieu ramène des pécheurs de leurs égaremens, et qu'ils recherchent avec empressement les occasions de les en retirer.

Enfin il faut savoir que, si Notre Seigneur n'obligeait pas ses disciples à jeûner, comme les disciples de Jean-Baptiste, on ne doit pas croire que Jésus-Christ et Jean-Baptiste fussent d'un sentiment différent sur le jeûne, ou que ces jeûnes que les disciples de Jean-Baptiste pouvaient bien observer, fussent au-dessus des forces des disciples de Notre Seigneur. La différence qu'il y avait à cet égard venait uniquement de ce que Jésus-Christ fréquentait toutes sortes de personnes sans distinction, et dans toutes les occasions qui se présentaient, au lieu que Jean-Baptiste menait une vie retirée. Mais cependant le Seigneur déclare qu'après son départ, ses disciples seraient appelés, non-seulement au jeûne, mais à de grandes souffrances, et que s'il ne les appelait pas encore alors à souffrir, c'était pour ménager leur faiblesse. De là nous devons recueillir que, bien loin que Jésus-Christ condamne le jeûne et une vie mortifiée, et qu'il permette à ses disciples de chercher les plaisirs ou de satisfaire leurs sens, il les appelle au contraire à vivre dans la sobriété, dans la mortification, et à porter leur croix.

CHAPITRE VI.-

Notre Seigneur

justifie ses disciples, qui étaient blâmés d'avoir arraché et mangé des épis de blé en un jour de sabbat;
il guérit un homme qui avait une main sèche,
et il établit les douze apôtres.

I. 5. 11; II. 6-11; III. 12-19.

RÉFLEXIONS.
La réflexion que nous devons faire sur ce que Notre Seigneur dit aux pharisiens, qui se scandalisaient de ce que ses disciples avaient arraché des épis de blé en un jour de sabbat, et de ce qu'il avait guéri lui-même en un semblable jour un homme qui avait une main sèche, c'est que les hypocrites et ceux que l'envie possède sont prompts à condamner les autres; ils blâment ce qui est innocent et permis, et même quelquefois des actions nécessaires et louables ; et pendant qu'ils manquent aux devoirs les plus essentiels, qui sont toujours ceux de la piété et de la charité, ils sont scrupuleux dans les choses de petite importance.

Nous devons donc apprendre d'ici à nous éloigner de l'hypocrisie, de la superstition et des jugemens téméraires, et à nous attacher toujours à ce que la religion a de plus important, et à une piété solide éclairée, accompagnée de charité. Cela nous montre de plus, qu'il ne faut jamais omettre des oeuvres saintes et nécessaires, sous prétexte qu'il se trouve des personnes qui en jugent mal, et que l'appréhension de scandaliser des gens mal disposés ne doit jamais nous empêcher de faire notre devoir.

Ce qu'il y a à remarquer sur la vocation des apôtres, c'est que ces saints hommes, que le Seigneur choisit, pour être les dépositaires de sa grâce et pour convertir le monde, étaient des personnes simples et peu considérables. Ainsi l'on voit dans ce choix la vertu toute-puissante de Jésus-Christ, qui les revêtit des dons nécessaires pour un tel emploi, et la divinité de sa doctrine.

La mémoire de ces premiers ministres de l'Évangile doit être précieuse parmi les chrétiens; nous devons louer Dieu des grandes choses qu'il a faites par leur moyen, recevoir la doctrine qu'ils ont enseignée et qui est contenue dans leurs écrits, et pratiquer les saints commandemens qu'ils nous ont laissés en qualité d'apôtres de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, auquel l'obéissance, la louange et la gloire doivent être rendues aux siècles des siècles. Amen.

CHAPITRE VI. 20-49.-

C'est ici un discours de Notre Seigneur, dans lequel il parle

de ce qui fait le bonheur ou le malheur des hommes;
de la charité; du soin qu'on doit avoir de conserver la paix;
de l'amour pour les ennemis;
des jugemens téméraires, et de quelques autres devoirs.
Et il conclut ce Il discours, en montrant par une similitude, qu'il ne sert de rien d'écouter sa parole, si on ne fait pas ce qu'il nous commande.

RÉFLEXIONS.
Voici un discours qui renferme plusieurs belles instructions.
La première
, que ceux qui sont pauvres, affligés, méprisés et persécutés, et qui avec cela sont humbles, patiens et pieux, sont les vrais disciples de Jésus-Christ; qu'ils seront heureux en ce monde et en l'autre; et qu'au contraire ceux que l'on croit les plus heureux, parce qu'ils vivent dans l'abondance et dans la joie, et que le monde les aime et les estime, sont très-misérables.

La seconde
instruction est que nous devons aimer tous les hommes, même ceux qui ne nous aiment pas, leur rendre le bien pour le mal, et souffrir quelque injure ou quelque tort, plutôt que de nous venger, ou que d'avoir des disputes et des procès.
Jésus-Christ nous dit encore sur ce sujet, que si nous n'aimons que ceux qui nous aiment, nous ne valons pas mieux que les payens ; mais que nous devons être miséricordieux et faire du bien à chacun, afin de ressembler à notre Père céleste, qui est bon envers les méchans et les ingrats.

3.
Notre Seigneur défend les jugemens téméraires, et il dit que c'est une hypocrisie insigne que d'examiner et de censurer les défauts d'autrui, pendant qu'on ne se corrige pas de ses propres défauts, qui sont souvent plus grands que ceux des autres.

La quatrième
instruction est renfermée dans ces paroles, que l'arbre se connaît par son fruit, et que c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle. Cela veut dire que les hommes montrent ce qu'ils sont par leur conduite et par leurs discours, et que si nous voulons que nos actions et nos paroles soient bien réglées, nous devons purifier notre coeur.

Enfin
Jésus-Christ déclare, de la manière la plus forte et la plus expresse, qu'il ne reconnaît point pour ses disciples ceux qui l'appellent leur Seigneur, et qui ne font pas ce qu'il commande.
Il montre, par la comparaison d'une maison bâtie sur le roc ou sur le sable, qu'il n'y a rien qui puisse ébranler ceux qui joignent à la connaissance de l'Évangile la pratique de leurs devoirs; au lieu que ceux qui se contentent d'écouter sa parole, et qui ne font pas ce qu'elle ordonne, ne sauraient résister aux tentations, ni parvenir au salut. Ce sont là les divines règles de la morale de Jésus-Christ; nous devons les avoir sans cesse devant les yeux, et les faire servir à notre avancement dans la piété.

CHAPITRE VII 1-23.-

Jésus-Christ

guérit le serviteur d'un capitaine payen,
ressuscite le fils d'une femme veuve, de la ville de Naïn;
et il répond aux disciples de Jean-Baptiste, qui étaient venus lui demander s'il était le Messie.

I. 1-10; II. 11-17; III. 18-23.

RÉFLEXIONS.
DANS la guérison
du serviteur du centenier, on doit remarquer, d'un côté, l'humilité de cet officier, qui étant païen de naissance, ne se croyait pas digne que Jésus-Christ entrât chez lui; et de l'autre, la grandeur de sa foi, qui paraît en ce qu'il était persuadé que Notre Seigneur, quoiqu'absent, pouvait guérir son serviteur par une seule parole. L'éloge distingué que Notre Seigneur fit de la foi de ce centenier, en disant qu'il n'avait pas trouvé parmi les Juifs une foi semblable à la sienne, et le miracle qu'il voulut bien faire en sa faveur, font voir que rien ne lui est plus agréable que la foi et l'humilité, et qu'une foi vive et un profond sentiment de notre indignité, sont le sûr moyen d'obtenir de lui les effets de sa miséricorde.

L'autre miracle
, que Notre Seigneur fit en ressuscitant le fils de la veuve de Naïn, est un événement où le pouvoir de Jésus-Christ paraît d'une manière encore plus éclatante, de même que sa bonté et la compassion qu'il avait des personnes affligées. Ainsi nous avons dans cette histoire des motifs bien forts à la confiance; elle doit surtout nous remplir de consolation, et nous persuader pleinement que Notre Seigneur ayant ressuscité en divers occasions des personnes mortes, il a le pouvoir de nous rendre la vie après notre mort, et qu'il le fera infailliblement au dernier jour, selon ses promesses.

3.
La réponse que Jésus-Christ fit aux disciples de Jean-Baptiste est remarquable. Étant interrogé s'il était le Messie, il ne leur répondit pas directement; mais il se contenta de faire des miracles en leur présence; ce qui montrait plus clairement qu'on devait le regarder comme le Messie, que s'il eût dit ouvertement qu'il l'était. On voit, dans cette conduite de Notre Seigneur, une sagesse admirable, puis qu'en ne prenant pas la qualité de Messie, ce qu'il a toujours évité de faire publiquement, il faisait cependant tout ce qu'il y avait de plus propre à convaincre les hommes qu'il était ce grand Rédempteur, que Dieu avait promis d'envoyer, et que les Juifs attendaient.

CHAPITRE VII. 24-50.-

Notre Seigneur

parle de Jean-Baptiste, et il décrit la nature et l'excellence de son ministère.
Il se plaint que le plus grand nombre des Juifs, et surtout les pharisiens et les docteurs de la loi, avaient rejeté le ministère de Jean-Baptiste et le sien.
Étant à table chez un pharisien, il pardonne à une femme pécheresse.

RÉFLEXIONS.
LE sens
de ce que Jésus-Christ disait aux Juifs, touchant le ministère de Jean-Baptiste, était que, tout de même qu'ils n'avaient pas vu en Jean-Baptiste un homme qui partit avec la pompe qui accompagne les ministres des rois de la terre, mais seulement un grand prophète, aussi ils ne devaient pas s'étonner de le voir lui-même dans la bassesse, ni le rejeter à cause de cela. Par où il voulait leur faire comprendre que le règne du Messie n'aurait rien de charnel, ni de mondain; et les obliger à s'arrêter uniquement à ce qu'il y avait de spirituel et de divin dans sa doctrine.

2.
Jésus-Christ dit dans cette occasion que, quelque grand que fût Jean-Baptiste, le moindre du royaume de Dieu, c'est-à-dire de ses vrais disciples, serait plus grand que lui. Notre Seigneur parlait ainsi, parce que les chrétiens connaissent bien mieux le Messie et les raisons de sa venue, que Jean-Baptiste ne les connaissait. Ces paroles, qui nous instruisent de nos avantages, doivent nous inciter à y répondre et à nous en rendre dignes.

On voit ici
, que les personnes qui étaient les plus méprisées et les plus décriées parmi les Juifs, furent touchées des exhortations de Jean-Baptiste et de celles de Notre Seigneur; mais que les pharisiens, et ceux qui paraissaient les plus éclairés, avaient rejeté ces exhortations, disant que la vie de Jean-Baptiste était trop austère, et trouvant que celle de Jésus-Christ était trop relâchée, parce qu'il se rencontrait souvent avec les pécheurs.
Cet exemple montre que les personnes qui ont le coeur mal disposé trouvent à redire à tout; avec quelque précaution qu'on se conduise, on ne saurait éviter d'être condamné par ces gens-là; mais ceux qui ont le coeur bon profitent avec empressement des moyens que Dieu leur présente, pour leur édification et pour leur salut.

4.
L'histoire de la pécheresse est tout-à-fait remarquable. Elle nous instruit de la nature de la vraie repentance et de son efficace.

1. On voit, dans cette femme pénitente, le modèle de cette profonde humilité avec laquelle les grands pécheurs doivent déplorer leurs égaremens; et de cette vive douleur qui pénètre l'âme, qui paraît au-dehors par la confession, par les larmes, et par toutes les marques d'une sincère componction et d'une confusion salutaire, et qui produit un entier renoncement au péché.

2. On remarque ici avec quelle bonté le Sauveur du monde reçoit les vrais pénitens, et leur pardonne leurs fautes. Ce qu'il dit au pharisien, qui croyait que Jésus n'était pas un prophète, puisqu'il souffrait que la pécheresse s'approchât de lui et lui baisât les pieds, tendait à lui faire connaître qu'il savait bien ce que cette femme était; mais qu'il ne rejetait pas les grands pécheurs, lorsqu'il les voyait véritablement repentans, et que l'on ne devait pas non plus les rejeter ni les mépriser.

Il faut enfin faire une attention particulière à ces paroles de Notre Seigneur, que celui à qui il est beaucoup pardonné l'aimera davantage. Il nous apprend par là que ceux à qui Dieu a pardonné de grands péchés doivent l'aimer avec plus d'ardeur, et même qu'ils peuvent parvenir à un degré considérable de sainteté. C'est là une doctrine bien propre à encourager les pécheurs, et qui doit les animer à l'amour de Dieu, et à l'étude de la sainteté et des bonnes oeuvres.

CHAPITRE VIII.-

Cette partie du chapitre VIII de saint Luc renferme trois choses:

savoir la parabole de la semence;
2. la déclaration que Notre Seigneur fait que ses vrais disciples lui étaient aussi chers que ses plus proches pareils;
3. le miracle qu'il fit en apaisant une tempête.

I. 1-18; II. 19-21; III. 22-52.

RÉFLEXIONS.
LE dessein de Jésus-Christ, dans la parabole de la semence, était d'apprendre à ceux qui l'écoutaient, que tous les hommes ne reçoivent pas la parole de Dieu de la même manière.

La semence qui tombe auprès d'un chemin représente les personnes qui sont entièrement endurcies, et qui ne reçoivent du tout point cette parole. Par la semence qui tombe parmi les pierres, Notre Seigneur décrit l'état de ceux sur qui la parole fait quelque impression, qui la goûtent d'abord et la reçoivent avec joie; mais qui, n'étant pas bien affermis, ne persévèrent pas et succombent aux tentations. La semence qui tombe parmi les épines, nous met devant les yeux l'état de ces auditeurs en qui l'Évangile ne produit pas son effet, parce que leur coeur est occupé par l'amour des richesses et des voluptés, et possédé par les soins de cette vie. Mais par la semence qui est reçue dans un bon champ, et qui y produit beaucoup de fruit, Notre Seigneur marque l'effet que la parole produit sur ceux qui la reçoivent dans un coeur honnête et bon, et qui en rapportent les fruits avec persévérance.

C'est une similitude à laquelle nous devons faire une sérieuse et continuelle attention. Jésus-Christ en la proposant a voulu nous engager, comme il le dit lui-même, à prendre garde à la manière dont nous écoutons la parole de Dieu, et à nous bien examiner, pour voir si nous en faisons un bon usage.

C'est à quoi nous oblige encore la déclaration que Notre Seigneur fit, lorsqu'on lui vint dire que sa mère et ses proches parens demandaient à lui parler. Nous devons voir, par ce qu'il dit alors, que ce qui nous fait surtout avoir part à son amour, c'est une grande attention et un grand zèle à écouter sa parole et à faire sa volonté. Ce qui nous unit ainsi à Jésus-Christ, est aussi ce qui doit nous unir le plus étroitement les uns avec les autres. Les liens de la piété sont encore plus forts que ceux de la nature; et de tous les hommes, ceux à qui il faut le plus donner son affection et son estime, sont ceux qui aiment véritablement le Seigneur Jésus-Christ, et qui gardent ses commandemens.

Nous voyons enfin ici que Notre Seigneur, qui avait fait tant de miracles pour la délivrance des personnes affligées, voulut aussi en faire un en faveur de ses apôtres, en les délivrant d'un grand danger, lorsqu'ils étaient prêts à périr sur l'eau. Les apôtres craignirent dans cette occasion, et le Seigneur voyant la faiblesse de leur foi, les en reprit; mais il ne laissa pas de les délivrer. Nos faiblesses n'empêchent pas que Dieu ne nous accorde les secours qui nous sont nécessaires, pourvu que nous ayons recours à lui, avec sincérité et humilité.

Ceux que Dieu aime peuvent se rencontrer dans de fâcheuses extrémités, et leur faiblesse peut alors les jeter dans la crainte; mais le Seigneur ne les abandonne jamais; et en quelque état qu'ils se trouvent, il les favorise toujours de son amour et de sa protection.

CHAPITRE VIII. 26-56.-

Jésus-Christ fait trois miracles.

Il délivre Un démoniaque;
il guérit une femme malade d'une perte de sang;
et il ressuscite une jeune fille.

I. 26-42; Il. 43-48; III. 49-56.

RÉFLEXIONS.
CE qui est ici rapporté de l'état déplorable où était depuis Iong-temps ce démoniaque que Jésus-Christ délivra, et les diverses circonstances de cette histoire, font voir la certitude et la merveille du miracle que Notre Seigneur fit dans cette occasion; aussi bien que la grande miséricorde qu'il exerça envers lui.

La permission que Jésus-Christ donna aux démons d'entrer dans les pourceaux, est aussi une preuve de la grandeur et de la vérité de ce miracle, et du pouvoir souverain que Notre Seigneur avait sur les démons. On voit même ici que ces esprits malins le craignaient et le redoutaient comme leur juge. Jésus-Christ ayant délivré cet homme, lui ordonna de raconter aux siens la grâce que Dieu lui avait faite. C'est ainsi que nous devons reconnaître et publier les bontés du Seigneur envers nous, lorsqu'il nous accorde quelque délivrance ou quelque autre faveur particulière.
Au reste, il faut considérer que, si les hommes ne sont plus exposés au pouvoir du démon, comme l'étaient ceux que Notre Seigneur délivrait, ils peuvent tomber d'une autre manière sous la puissance de cet ennemi de notre salut. C'est l'état funeste de ceux dont l'Écriture dit, (Ephes. Il. -9; II. Tim. II. 26.) que le diable agit en eux avec efficace, et qu'ils ont été pris dans ses pièges, pour faire sa volonté.

Dans la guérison de cette femme qui était malade d'une perte de sang, l'on doit principalement faire attention à ses sentimens et à sa conduite. N'osant pas se présenter devant Notre Seigneur, pour lui demander sa guérison, elle se contenta de toucher son habit; ce qui marquait sa profonde humilité, et en même temps la grandeur de sa foi et la haute opinion qu'elle avait de la puissance de Jésus-Christ. La délivrance prompte et miraculeuse que le Seigneur lui accorda, ne manifeste pas seulement la vertu divine qui était en lui, elle nous apprend aussi qu'avec l'humilité et la foi, nous trouverons toujours auprès de Jésus-Christ les secours nécessaires pour notre salut. Plus on se croit indigne d'avoir part à la grâce de Dieu, et plus il est disposé, à la répandre sur nous. C'est encore une chose digne d'être remarquée, que Notre Seigneur connut que cette femme l'avait touché, quoiqu'elle ne se fût pas adressée à lui; on voit par là que rien n'était caché à Jésus-Christ, et que les miracles qu'il opérait ne se faisaient que par sa volonté.

La résurrection de la fille de Jaïrus est un effet encore plus considérable de la puissance infinie de Notre Seigneur; et ce miracle, de même que quelques autres semblables qu'il a faits, ne nous permettent pas de douter qu'il ne puisse ressusciter les morts, et qu'il ne fasse un jour cette même merveille en notre faveur, selon qu'il nous l'a promis.


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