Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉVANGILE
SELON SAINT MARC.

CHAPITRE XI.-

Jésus-Christ fait son entrée royale à Jérusalem.

Il chasse du temple ceux qui le profanaient en y vendant des pigeons et d'autres bêtes pour les sacrifices, et en y changeant de l'argent.
Il fait sécher un figuier par sa parole,
et il répond aux pharisiens qui lui demandaient raison de son autorité.
I. 1-11. II; 12-14; III. 15-18; et 19-26; IV. 27-33.

RÉFLEXIONS.
NOTRE SEIGNEUR fit son entrée royale à Jérusalem peu de jours avant sa mort, pour montrer qu'il était ce Roi et ce Sauveur que les Juifs attendaient et dont les prophètes avaient prédit la venue; ce qu'il avait évité de faire connaître publiquement pendant sa vie. Mais la manière dont il fit cette entrée, étant monté sur un ânon, marquait sa douceur et son humilité, et faisait voir que son règne n'aurait rien de commun avec celui des rois de la terre. Comme la gloire de Jésus-Christ et la nature de son règne nous sont beaucoup mieux connues qu'elles ne l'étaient à ce peuple qui l'accompagna dans cette occasion, nous avons encore plus de sujet de nous réjouir et de louer Dieu de ce qu'il nous a envoyé ce grand Sauveur et de ce que son règne a été manifesté.

2.
Il faut remarquer que dans le même jour où Jésus-Christ fit son entrée royale, il se rendit au temple et qu'il en chassa ceux qui le profanaient, afin de faire sentir aux Juifs son autorité divine, et de leur montrer, en agissant dans le temple comme maître qu'il était le Fils de Dieu. De là nous devons apprendre à ne pas profaner ni par l'hypocrisie, ni par l'impiété, ni par l'irrévérence, les lieux où Dieu est adoré et invoqué.

Pour
ce qui est du miracle du figuier séché, il faut savoir que cet arbre était d'une espèce particulière de figuiers qui conservaient pendant l'hiver leurs feuilles et leurs figues, et dont le fruit mûrissait au printemps.
Ainsi, Jésus voyant ce figuier qui avait des feuilles et qui pouvait aussi avoir des figues, y alla exprès chercher du fruit quoique ce ne fut pas la saison des figues communes, et il le fit pour avoir occasion de le faire sécher par un miracle, et de montrer par là à ses disciples, selon qu'il le leur dit, que la foi et la prière obtiennent tout de Dieu. Mais il les avertitexpressément que la prière doit être faite dans un esprit de charité, et que quand nous nous présentons pour faire notre prière, nous devons nous pardonner les uns aux autres.

La réponse
que Notre Seigneur fit aux pharisiens, qui lui demandaient de qui il tenait son autorité, avait pour but de leur faire sentir que leur incrédulité et leur aveuglement était volontaire, et que son autorité venait du ciel aussi bien que celle de Jean-Baptiste. Mais nous serions encore plus coupables que les pharisiens si, sachant que Jean-Baptiste et Jésus-Christ ont été envoyés de Dieu, nous ne nous soumettions pas à la doctrine qu'ils ont annoncée, et de laquelle nous faisons profession.

CHAPITRE XII. 1-27.-

Jésus-Christ

propose la parabole des vignerons.
Il répond à la demande qu'on lui fit s'il fallait payer le tribut à l'empereur,
et à une autre demande que les sadducéens lui firent sur la résurrection.
I. 1-12; Il. 13-17; III. 18-27.

RÉFLEXIONS.
LE sens de la parabole des vignerons est que les Juifs, après avoir rejeté et persécuté les prophètes, feraient mourir le Fils de Dieu; qu'à cause de cela, Dieu les priverait de son alliance et les détruirait; qu'il ferait prêcher l'Évangile aux payens, et que Jésus, qui avait été rejeté par les principaux des Juifs, deviendrait le chef et le roi de l'Église, et serait élevé à la droite de Dieu.
Il y a sur cela deux réflexions à faire.
L'une, que tout ce que Jésus-Christ avait prédit arriva peu de temps après, par la ruine de Jérusalem, par la vocation des payens, et par l'établissement de son règne.
L'autre, que comme Dieu fit une sévère vengeance de l'ingratitude des Juifs, il punira encore plus l'infidélité de ceux qui auront méprisé les offres de sa grâce et désobéi à l'Évangile.

2. Dans la réponse que Jésus-Christ fit à la question qu'on lui proposa sur le tribut, nous voyons que Notre Seigneur découvrit le piège que les pharisiens lui tendaient, et qu'il évita ce piège en leur disant : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. D'où nous devons recueillir qu'il faut se soumettre à l'autorité des rois et des princes, et leur rendre tout ce qui leur est dû, et s'acquitter aussi inviolablement des devoirs auxquels la religion nous engage envers Dieu.

3.
Notre Seigneur eut en ce temps-là un entretien remarquable avec les sadducéens qui niaient la résurrection des morts, et il répondit à la question qu'ils lui firent sur ce sujet d'une manière qui les confondit et qui leur fit voir qu'ils étaient dans une grande erreur.
Cet endroit de l'Évangile mérite bien de l'attention. Jésus-Christ y instruit sur la vérité de la résurrection et sur l'état des personnes qui ressusciteront; ce qui doit nous affermir dans la croyance de cette grande et consolante vérité, et nous porter à imiter la foi et la piété des patriarches dont le Seigneur s'est déclaré le Dieu, même après leur mort, et à vivre d'une manière pure et spirituelle, afin que nous puissions avoir part à la gloire d'une heureuse résurrection.

CHAPITRE XII. 28-44.-

Jésus-Christ

1. répond à un docteur de la loi qui lui demandait quel était le plus grand commandement.
2. Il demande aux pharisiens comment le Messie pouvait être tout à la fois le Fils et le Seigneur de David.
3. Il censure l'hypocrisie des docteurs de la loi.
4. il loue l'offrande d'une pauvre veuve.
I. 28-34; Il. 35-37; III. 38-40; IV. 41-44.

RÉFLEXIONS.
CETTE lecture nous donne une leçon très-importante; c'est que le premier commandement, et celui qui comprend tous les autres, est d'aimer Dieu de tout notre coeur, et notre prochain comme nous-mêmes; que c'est là ce que nous pouvons faire de plus agréable à Dieu, et ce qui vaut mieux que toutes les cérémonies et tous les devoirs extérieurs de la religion. Ceux qui ont bien compris cette vérité et qui travaillent par-dessus toutes choses à remplir leur coeur de cet amour sincère de Dieu et du prochain, sont dans la disposition où il faut être pour entrer dans le royaume de Dieu, selon que Notre Seigneur le déclare expressément.

2.
Jésus-Christ ayant demandé aux scribes comment David appelait le Messie son Seigneur, au psaume CX, puisque le Messie était son fils, ils furent réduits au silence et ne purent lui répondre. Par cette question, le Seigneur voulut les convaincre de leur ignorance en présence du peuple; mais il ne leur expliqua pas cet oracle de David, parce qu'il ne voulait pas parler alors ouvertement de la dignité de sa personne, et parce que d'ailleurs cela eut été inutile, et que les pharisiens n'auraient pas cru ce qu'il leur aurait dit sur ce sujet. Mais cette question n'a rien d'obscur pour nous qui savons que Jésus-Christ est Fils de David, parce qu'il est descendu de lui à l'égard de sa nature humaine, mais qu'il est son Seigneur en tant qu'il est le Fils de Dieu.

3.
Les reproches que Jésus-Christ faisait aux docteurs de la loi nous montrent que l'orgueil, l'hypocrisie et l'avarice sont des vices tout-à-fait condamnables, surtout dans ceux qui enseignent les autres, et dans les personnes qui font profession d'avoir de la piété.

4.
Le jugement que Notre-Seigneur fit de l'offrande d'une pauvre veuve, qui jeta deux petites pièces de monnaie dans un tronc où l'on mettait ce qu'on voulait donner pour les usages du temple et du service divin, nous apprend que Dieu a principalement égard au coeur et à l'intention, et que les contributions et les aumônes des pauvres, quoiqu'elles soient de petite valeur, lui sont aussi agréables que celles des riches, lorsque les pauvres donnent autant que leur pauvreté le leur permet, et qu'ils le font par un principe de piété et de charité.

CHAPITRE XIII-

Jésus-Christ

parle des signes qui précéderaient la destruction du temple et de la ville de Jérusalem, et la fin du monde. Il dit qu'il paraîtrait de faux prophètes et de faux messies; que l'on verrait des guerres, des famines, et toutes sortes de calamités; que ses disciples seraient persécutés, et que l'Évangile serait annoncé par toute la terre.
Il prédit que les idolâtres entreraient bientôt dans la Judée, et qu'ils assiégeraient Jérusalem; qu'il paraîtrait de tous côtés des signes de la colère de Dieu; qu'alors le Fils de l'homme se montrerait dans sa gloire; et que ces choses arriveraient avant que la génération d'alors fût passée. Il exhorte ses disciples à se retirer en ce temps-là de Jérusalem.
Enfin, il leur recommande de se tenir prêts et de veiller en attendant sa venue, et pour les y engager, il leur dit que le temps précis de cette venue était inconnu et incertain.

RÉFLEXIONS.
CE discours du Fils de Dieu nous présente ces trois réflexions principales.
La première, que l'événement vérifia pleinement toutes ces prédictions de Notre Seigneur peu après son départ de ce monde. Plusieurs séducteurs parurent en ce temps-là, les Juifs furent affligés par la guerre et par toutes sortes de fléaux, les apôtres et les chrétiens furent persécutés, l'Évangile se répandit en divers lieux du monde, Jérusalem fut assiégée et détruite avec son temple par les Romains, les chrétiens qui en sortirent furent garantis de cette désolation, et enfin tout cela arriva avant que les hommes qui vivaient du temps de Jésus-Christ fussent tous morts, comme il l'avait prédit formellement.
Ce sont là des preuves de la vérité et de la divinité de l'Évangile auxquelles on ne saurait rien opposer, et des marques visibles de la vengeance divine sur les Juifs.

2.
Ceci doit nous persuader que ce que Notre Seigneur a dit, d'une manière qui n'est pas moins formelle, de sa dernière venue, de la fin du monde, du jugement universel, et de la punition des méchans, ne manquera pas d'arriver.

La troisième
réflexion est que le temps de cette venue nous est inconnu, de même que celui de notre mort, Dieu nous l'ayant caché par un effet de sa sagesse et de sa bonté; qu'ainsi nous devons y penser continuellement et nous y préparer par les prières, par une vie pure, et par la pratique de toutes sortes de bonnes oeuvres, servant Dieu fidèlement chacun dans notre vocation, afin que ce jour redoutable ne nous surprenne pas. C'est à quoi Notre Seigneur nous exhorte lui-même par ces paroles qui se lisent à la fin de ce discours et qui en marquent le but et l'usage
Prenez garde à vous, veillez et priez, car vous ne savez pas quand votre Seigneur viendra ; ce que je vous dis, je le dis à tous, veillez.

CHAPITRE XIV. 1-31.-

Saint Marc commence ici l'histoire de la passion de Jésus-Christ, il rapporte:

1. Qu'une femme oignit Notre Seigneur avec une huile précieuse;
2. que Judas promit aux Juifs de leur livrer son maître,
3. que Jésus-Christ célébra la Pâque la veille de sa mort, et que pendant le souper il prédit la trahison de Judas; qu'il institua la sainte Cène, et qu'il prédit aussi que saint Pierre le renierait.
I. 1-9; II.10-11; III. 12-31.

RÉFLEXIONS.
LA première réflexion qu'il faut faire ici regarde l'action de cette femme qui répandit sur Jésus un parfum précieux. Notre Seigneur approuva cette action, il loua le zèle et les bonnes intentions de cette femme; il dit même que la mémoire de ce qu'elle avait fait serait conservée dans l'Église.
Dès là nous ne pouvons douter qu'il n'ait aussi pour agréable tout ce que nous ferons en vue de l'honorer. Ce qu'il dit à ceux qui voulaient que le prix de ce parfum fût donné aux pauvres, doit nous apprendre à éviter les jugemens téméraires, à ne pas condamner facilement les actions des autres, lorsqu'elles peuvent partir d'un bon principe, et à faire du bien aux pauvres toutes les fois que nous le pourrons.

2.
L'exemple de Judas montre que l'avarice endurcit et aveugle les hommes à un tel point, qu'elle les pousse dans toutes sortes de crimes.

3.
Puisque Jésus-Christ prédit la trahison de Judas, il parait de là que rien ne lui était caché, qu'il connaissait les coeurs et les desseins des hommes, qu'il savait ce qui devait lui arriver, et qu'ainsi il a souffert, volontairement tout ce qu'il a souffert.

4.
Jésus-Christ célébra la Pâque avec ses disciples suivant la coutume des Juifs, pour faire voir qu'il était religieux observateur de tout ce qui était prescrit par la loi divine; mais il le fit surtout parce que son dessein était d'instituer la sainte Cène et de la mettre à la place de la Pâque des Juifs. C'est ce qui doit nous remplir d'un très-grand respect pour cette divine cérémonie, que Notre Seigneur a établie comme un mémorial de sa mort, et nous engager à la célébrer avec foi et avec reconnaissance, conformément à ses intentions.

Enfin
la prédiction du reniement de saint Pierre suppose que Notre Seigneur avait une parfaite connaissance du coeur des hommes, et ce qu'il dit à cet apôtre, qui protestait qu'il ne l'abandonnerait jamais, doit nous inspirer une salutaire défiance de nous-mêmes, et nous porter à profiter des avertissemens que Dieu nous donne, et à chercher dans l'humilité, dans la vigilance, et dans la prière, la fermeté nécessaire pour n'être pas surpris par les tentations.

CHAPITRE XIV. 32-72.-

Saint Marc rapporte ici:

1. Ce que Jésus-Christ souffrit dans le jardin.
2. Comment il fuit pris par les Juifs qui étaient conduits par Judas.
3. Ce qui se passa lorsque Jésus fut présenté au conseil. 4. La chute de saint Pierre et sa repentance.
I. 32-42; II. 43-52; III. 53-65; IV. 66-72.

RÉFLEXIONS.
L'EXTRÊME tristesse que Notre Seigneur ressentit dans le jardin est l'une des circonstances les plus remarquables de sa passion. Elle nous découvre bien clairement que c'était pour expier les péchés des hommes qu'il souffrait; nous y voyons quelle est l'horreur du péché et de quel désespoir les méchans seront saisis lorsqu'ils seront rejetés de Dieu et qu'ils souffriront les peines dues leurs fautes.
Nous devons après cela, à l'imitation de Jésus-Christ qui, dans son agonie, priait avec tant de ferveur et avec une si parfaite soumission à la volonté de son père, invoquer Dieu avec persévérance lorsque nous sommes dans l'affliction, et en même temps avec une entière résignation à sa volonté, disant toujours:
Seigneur, non point ce que je voudrais, mais ce que tu veux.

Jésus-Christ nous, donne un avertissement bien important lorsqu'il dit : Veillez et priez, de peur que vous ne tombiez dans la tentation, car l'esprit est prompt et la chair est faible.

Il nous apprend par là que le moyen infaillible de ne pas tomber dans le péché est de nous défier de notre faiblesse, de veiller et de prier; mais que les tentations nous entraînent dès que nous nous négligeons de ce côté-là. On voit dans ce qui se passa lorsque Notre Seigneur fut pris, et dans ce qu'il dit alors à Judas et aux Juifs, qu'il ne fut pris et condamné que parce qu'il le voulait bien et parce que Dieu le permettait; c'est là pour nous un puissant engagement à aimer ardemment notre Sauveur qui s'est ainsi exposé volontairement à la mort pour nous, et à acquiescer en toutes choses à la volonté du Seigneur. On doit remarquer que Jésus parut devant le conseil, qu'il fut examiné, qu'on entendit des témoins, mais qu'il ne put être convaincu d'aucun crime, quelqu'efforts que les Juifs fissent pour trouver des accusations et des faux témoignages contre lui, et qu'il ne fut condamné que parce qu'il avoua qu'il était le Fils de Dieu. Tout cela fut dispensé par la Providence, pour faire voir la parfaite innocence de Notre Seigneur.

2. Cette grande douceur et cette patience qu'il fit paraître par ses discours et en souffrant toutes sortes d'indignités, est une preuve bien sensible de sa soumission à la volonté de son Père et de son amour envers nous, et un modèle de patience auquel nous devons nous conformer.

Après
cela, il est à remarquer que Notre Seigneur avoua qu'il était le Fils de Dieu et qu'il dit aux Juifs qu'ils le verraient bientôt assis à la droite de Dieu, et venant dans sa gloire. Cela s'accomplit peu après, lorsque les Juifs furent détruits et qu'ils virent le règne de Notre Seigneur s'établir dans le monde.

Nous
devons enfin profiter de la chute de saint Pierre qui renia son maître après avoir protesté si fortement qu'il ne l'abandonnerait jamais. Tout le monde, et même les personnes qui ont du zèle et de bons sentimens, peuvent voir ici que notre faiblesse est grande, et qu'il faut se précautionner contre les tentations. Et la repentance de cet apôtre, qui fut si prompte et si amère, nous apprend que, si nous avons fait quelque chute, nous devons nous en relever incontinent, en avoir une vive douleur, et la réparer par le recours à la miséricorde de Dieu et par une sincère conversion.

CHAPITRE XV.-

Jésus-Christ est présenté à Pilate qui, après avoir tâché de le délivrer, Consent enfin à sa mort. Il est crucifié, il meurt, et on l'ensevelit.
I. 16-47.

RÉFLEXIONS.
IL y a quatre choses principales à remarquer dans ce qui se passa devant Pilate.

1.
L'injustice et la fureur des Juifs que rien ne put apaiser et qui sollicitèrent avec tant d'instance la condamnation de Jésus, jusque là qu'ils lui préférèrent un meurtrier.

2.
L'humilité, le silence et la patience de Notre Seigneur, qui se soumit à la sentence de Pilate, et qui souffrit sans se plaindre toutes les injustices qu'on lui fit. Ce sont là de fortes preuves de son amour pour les hommes, qu'il voulait sauver, et de sa soumission à la volonté de son Père;et c'est aussi un exemple de résignation pour ceux qui sont exposés à la souffrance et à l'injustice des hommes.

3.
Il faut remarquer que l'innocence de Jésus-Christ fut pleinement reconnue par Pilate; ce qui aggravait le crime des Juifs et celui de ce gouverneur. Et enfin, que ce juge inique, après avoir refusé de faire ce que les Juifs voulaient, et tâché de sauver Jésus-Christ, prononça enfin la sentence de sa mort.
Pilate connaissait ce que la justice demandait, il avait même de bonnes intentions, mais il n'eut pas le courage de les suivre. C'est ainsi qu'en usent ceux qui pèchent contre leur conviction; ils connaissent leur devoir, ils ont quelque bonne volonté, mais, après avoir résisté quelque temps a la tentation, ils y succombent par la crainte qu'ils ont des hommes, par des vues de politique et d'intérêt, ou par quelque autre principe de cette nature. Au lieu que les gens de bien sont toujours attachés à leur devoir et suivent avec fermeté ce que la conscience leur dicte, sans que les égards humains soient capables de les en empêcher.

Ce que l'on doit principalement considérer dans la passion de Notre Seigneur, ce sont les douleurs de ce supplice cruel qu'il endura, la honte et l'ignominie à laquelle il fut exposé, ayant été crucifié au milieu de deux brigands, les outrages et les insultes que les pharisiens et les sacrificateurs lui firent pendant qu'il était attaché à la croix, et enfin sa mort qui termina ses souffrances.
On découvre en tout cela le profond abaissement du Fils de Dieu, le grand amour qu'il nous a porté, et l'exemple de la patience la plus parfaite.
Ainsi nous devons regarder cette mort comme le prix de notre rédemption et l'appui de notre foi, aimer ce bon sauveur qui nous a tant aimes, renoncer au péché qu'il est venu détruire par sa mort, et apprendre, par son exemple, à porter notre croix et à souffrir patiemment lorsque nous y sommes appelés.

L'histoire de la sépulture de Jésus-Christ et les informations que Pilate fit prendre avant d'accorder son corps à Joseph, prouvent qu'il a été véritablement mort, et qu'ainsi il est véritablement ressuscité. La considération de cette sépulture est aussi très-propre pour dissiper la crainte que nous pourrions avoir de la mort et du sépulcre, et pour nous élever à l'attente d'une meilleure vie.

CHAPITRE XVI.-

Dans ce dernier chapitre de saint Marc, on voit:

1. L'histoire de la résurrection de Jésus-Christ;
2. les ordres qu'il donna aux apôtres avant que de quitter le monde; et
3. son Ascension.
I. 1-14; II. 15-18; III. 19-20.

RÉFLEXIONS.
CE qui est contenu dans ce chapitre établit premièrement la vérité, et la certitude de la résurrection de Jésus-Christ, puisqu'elle a été confirmée par l'apparition et par le témoignage des anges, et que Notre Seigneur fut vu par les femmes qui étaient allées à son sépulcre, et ensuite par les apôtres à diverses fois.

Nous devons considérer ensuite combien cette résurrection fut glorieuse, Dieu ayant envoyé des anges pour annoncer aux hommes qu'il était ressuscité. Ce merveilleux événement prouve donc que Jésus est le Fils de Dieu, et nous assure qu'il nous a parfaitement réconciliés à Dieu par son sacrifice, et qu'il a vaincu la mort et le sépulcre. Cette résurrection est aussi un gage certain de la nôtre; ce qui doit nous remplir de consolation et de confiance, et nous exciter puissamment à la piété.

Les ordres que Jésus-Christ donna aux apôtres d'aller prêcher et baptiser par tout le monde, et le pouvoir dont il les revêtit de faire toutes sortes de miracles, montrent qu'il parlait comme le roi de l'Église et le maître de toutes choses; et l'événement ayant répondu à ce qu'il avait dit, cela prouve d'une manière incontestable qu'il a été élevé à une souveraine puissance, et que l'Évangile est une doctrine céleste et divine.

Nous devons remarquer de plus que Jésus-Christ parle ici du baptême en des termes qui font voir que cette cérémonie est une institution divine; mais en même temps il déclare que le baptême ne peut sauver que lorsqu'il est accompagné d'une vraie foi.

Enfin, l'ascension de Jésus-Christ nous engage à le regarder comme celui qui a un pouvoir souverain sur tout le monde, et qui doit être notre juge. Et puisqu'il est aussi allé au ciel pour nous y préparer place, nous devons aspirer et tendre, par la piété et par les bonnes oeuvres, à ce glorieux séjour ou notre Rédempteur est entré, et où il est assis à la droite de Dieu.


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