Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉVANGILE
SELON SAINT MARC.

CHAPITRE VI. 1-29.-

Il est ici parlé

1. De l'arrivée de Jésus-Christ à Nazareth et de l'incrédulité des habitans de cette ville ;
2. de l'envoi des apôtres dans la Judée;
3. de la mort de Jean-Baptiste.
I. 1-6; Il. 7-13; III. 14-29.

RÉFLEXIONS.
VOICI les réflexions qu'il faut faire sur les trois parties de cette lecture. La première regarde l'incrédulité et l'ingratitude de ceux de Nazareth qui ayant le bonheur d'avoir Jésus-Christ parmi eux, ne reconnurent pas que la sagesse et la puissance qui étaient en lui venaient de Dieu, et profitèrent si mal de sa présence; ce qui fut cause qu'il ne fit que peu de miracles dans ce lieu-là. Voilà comment les préjugés et la malice des hommes font qu'ils négligent les plus grands avantages dans le temps qu'ils leur sont offerts; cela montre aussi que si Dieu les prive de sa grâce, c'est parce qu'ils la méconnaissent et qu'ils y mettent eux-mêmes des obstacles.

Sur l'envoi des apôtres, il faut remarquer,
1. que Jésus-Christ, par un effet de sa sagesse et de sa bonté envers les Juifs, envoya les apôtres pour annoncer la venue du règne de Dieu dans la Judée, et qu'afin de rendre leur prédication plus efficace, il leur donna le pouvoir de faire des miracles.
2. Il leur défendit de prendre des provisions pour ce voyage, parce qu'il devait être court, et pour leur apprendre de bonne heure à se confier en la providence.
3. Il déclara que ceux qui ne voudraient pas les recevoir seraient punis très-rigoureusement, en quoi l'on voit la condamnation de ceux à qui Dieu fait présenter le salut et qui rejettent les offres de sa grâce.

Pour ce qui est de la mort de Jean-Baptiste, elle doit être attribuée à la haine dont Hérodias était aminée contre lui, parce qu'il condamnait son mariage avec Hérode, et à la lâche complaisance d'Hérode, qui sacrifia à cette femme impudique Jean-Baptiste, pour lequel il avait d'ailleurs de la vénération, et qu'il regardait comme un homme juste et saint.
On voit ici que les personnes vicieuses haïssent d'ordinaire ceux qui les reprennent de leur vie déréglée, que l'impureté aussi bien que la complaisance que l'on a pour les méchans ont toujours des suites funestes, et qu'il est dangereux de se lier par des sermens téméraires. Il est cependant à remarquer que Dieu permit que Jean-Baptiste perdit ainsi la vie, afin de préparer les Juifs à ce qui devait arriver à Jésus-Christ lui-même, dont ce saint prophète avait été le précurseur

C'est enfin une chose digne d'attention qu'Hérode, qui était dans les sentimens des sadducéens, lesquels ne croyaient pas la résurrection, crût que Jean-Baptiste, qu'il avait fait décapiter, était revenu en vie. Cela fait voir que les impies et les incrédules n'ont aucune croyance fixe et arrêtée. Une conscience coupable est toujours en crainte; et dans les remords dont les méchans sont agités, ils admettent les vérités qu'ils rejetaient auparavant et ils se persuadent des choses qui sont contraires aux sentimens dont ils font profession.

CHAPITRE VI. 30-56.-

Notre-Seigneur

nourrit cinq mille personnes d'une manière miraculeuse;
ses disciples étant exposés à une tempête, il va vers eux en marchant sur la mer;
et étant arrivé au pays de Génésareth, il y guérit plusieurs malades.
I. 30-44; II. 45-52; III. 53-56.

RÉFLEXIONS.
Nous devons ici faire attention, en premier lieu, à la bonté de Notre Seigneur qui, voyant les besoins du peuple qui le suivait, fut ému de compassion envers eux et leur donna avec la nourriture de l'âme celle du corps, en multipliant les pains d'une manière miraculeuse. Il y a une circonstance particulière dans ce miracle, et qui le distingue des autres. C'est qu'il le fit en faveur d'un grand peuple, au lieu qu'il ne faisait les autres qu'en faveur de certaines personnes en particulier, ce qui devait rendre ce miracle plus fameux et plus éclatant.

Notre Seigneur fit voir ensuite cette même bonté, aussi bien que sa puissance et sa sagesse, lorsque ses disciples étant en danger de périr dans une tempête, il alla vers eux en marchant sur la mer, et qu'il fit cesser l'orage. Il paraît qu'il était nécessaire que le Seigneur fit ce nouveau miracle, pour convaincre pleinement ses disciples de sa puissance, puisque, comme l'évangéliste le remarque, ils n'avaient pas fait assez d'attention aux miracles qu'ils lui avaient vu faire auparavant. C'est ainsi que Jésus-Christ voulait confirmer leur foi, qui était encore faible, et les persuader de plus en plus qu'il était le Fils de Dieu.
Ce qui arriva dans cette occasion doit aussi produire en nous une pleine persuasion de la puissance sans bornes de Jésus-Christ, et du soin qu'il a des siens; il n'y a aucun péril d'où il ne puisse les tirer, ni aucune affliction dont il ne leur donne une heureuse issue; et c'est même dans ces occasions-là qu'il leur fait le mieux sentir combien il les aime.

Enfin, quand nous lisons que l'on apportait de toutes parts des malades à Notre Seigneur et qu'ils étaient tous guéris, même par le simple attouchement de ses habits, nous devons penser que s'il déployait ainsi sa puissance pour le soulagement et la guérison de ceux qu'on lui présentait, il n'est pas moins disposé à sauver tous ceux qui cherchent auprès de lui la délivrance des maux de l'âme; et c'est ce qui doit nous inciter à nous adresser avec confiance à ce Rédempteur charitable, pour être aidés dans tous nos besoins.

CHAPITRE VII.-
Ce chapitre a deux parties:

1. Les pharisiens se plaignant de ce que les disciples de Jésus-Christ ne se lavaient pas selon la continue des Juifs, il leur reproche qu'ils violaient eux-mêmes les commandemens de Dieu en enseignant que si un enfant avait consacré, à Dieu le bien dont il aurait pu assister son père ou sa mère, il était obligé d'accomplir ce voeu à la rigueur, et qu'il ne lui était plus permis de secourir son père et sa mère dans leur nécessité avec ce bien-là.
Notre Seigneur enseigne ensuite au peuple et à ses disciples ce que c'est qui souille l'homme, et ce que c'est qui ne le souille pas.

Après cela il va du côté de Tyr et de Sydon, où il guérit la fille d'une femme cananéenne ; et revenant dans la Galilée, il guérit un homme sourd et muet.
I. 1-23; Il. 24-37.

RÉFLEXIONS.
Nous devons apprendre ici :

1.
que c'est hypocrisie de pratiquer scrupuleusement des coutumes établies par les hommes et de violer les lois divines et les devoirs que Dieu a le plus expressément prescrits, et que le vrai service de Dieu consiste à garder ses commandemens; mais qu'il a en abomination le culte des hypocrites, qui prétendent l'honorer de la bouche ou par des pratiques extérieures, pendant que leur coeur est souillé et éloigné de lui.

2.
Ce discours de Jésus-Christ nous enseigne que Dieu veut que les enfans honorent et assistent leurs pères et leurs mères, et que rien ne peut les dispenser de ce devoir;

3.
que les sermens et les voeux, par lesquels on s'engage à faire des choses contraires à la loi de Dieu, ne lient point la conscience, et que ce serait pécher que de les accomplir;

4.
que ce qui nous souille devant Dieu, c'est proprement ce qui vient du coeur; les mauvaises pensées, les désirs impurs et injustes, la haine du prochain, l'envie, l'orgueil, la fierté, et les autres passions de cette nature; que ces mauvaises pensées sont de vrais péchés, et que c'est la source de toutes les mauvaises actions que les hommes commettent.

Lorsque Jésus-Christ donnait ces instructions, il disait au peuple: Écoutez tous ceci et comprenez-le bien. Cet avertissement marque l'importance de cette doctrine et nous oblige à éviter sur toutes choses ce qui souille l'âme, et à tâcher d'acquérir la véritable pureté qui est celle du coeur.

Sur la seconde partie de ce chapitre, il faut remarquer que Notre Seigneur étant prié par une femme payenne de guérir sa fille, il refusa de le faire, alléguant qu'il n'était pas juste de donner aux chiens le pain des enfans ; ce qui voulait dire qu'il n'était pas raisonnable que Jésus-Christ fit en faveur des payens, qui étaient des étrangers, les miracles qu'il refusait en faveur des Juifs qui étaient le peuple de Dieu, et comme les enfans de sa maison. Notre Seigneur disait cela, parce que les payens ne devaient pas encore alors être égalés aux Juifs. Mais cette femme obtint enfin de lui, par sa profonde humilité, par sa persévérance, par sa foi, et par l'ardeur de son zèle, la grâce qu'elle venait lui demander.
On peut voir dans cette histoire, que les payens n'étaient pas exclus de la grâce de Dieu, et qu'ils devaient bientôt y être admis aussi bien que les Juifs. On y voit aussi que des prières accompagnées d'humilité et de zèle ont une grande efficace, et que si Dieu ne nous accorde pas incontinent ce que nous lui demandons, il en use ainsi pour exciter notre ardeur et pour nous donner un sentiment plus vif de notre indignité, mais qu'enfin on obtient tout de lui par la persévérance.

Au reste, on doit admirer, dans ce miracle et dans la guérison de cet homme à qui Jésus-Christ rendit l'ouïe et la parole, la facilité et la souveraine puissance avec laquelle il guérissait toutes sortes de maladies, et cette grande charité qui le portait en toutes occasions à secourir les malheureux et à faire du bien à tout le monde.

CHAPITRE VIII. 1-21.-

Jésus-Christ

nourrit miraculeusement quatre mille hommes.
Il refuse de faire un signe que les pharisiens lui demandaient,
et il avertit ses disciples de se donner garde du levain des pharisiens et du levain d'Hérode.
I. 1-9; II.10-13; III. 14-21.

RÉFLEXIONS.
ON doit premièrement admirer ici la manière miraculeuse et pleine de bonté dont Jésus-Christ nourrit plusieurs milliers de personnes, avec sept pains et quelques poissons, comme il avait déjà fait peu auparavant. En faisant ce miracle, il se proposait non-seulement de pourvoir à la nourriture et aux besoins corporels de ceux qui le suivaient, mais il voulait les disposer à recevoir de lui la véritable nourriture, savoir celle de l'âme Au reste, la grande multitude de ceux en faveur de qui Notre Seigneur multiplia ainsi les pains et les poissons, et les pièces qui demeurèrent de reste et dont les apôtres emplirent sept corbeilles, sont deux circonstances qui servirent à confirmer la certitude de ce miracle et à le répandre de tous côtés.

2.
Les pharisiens demandèrent à Jésus de leur faire voir un signe du ciel, mais il ne voulut en faire aucun. Il en usa ainsi très-justement, parce qu'ayant déjà fait tant de miracles dont ils n'avaient pas profité, ce signe n'aurait servi de rien et ne les aurait point touchés. Dieu, qui répond aux désirs des âmes simples et sincères, abandonne avec justice ceux qui résistent à la vérité, et après qu'il a mis en usage les moyens les plus propres pour convaincre les hommes, il n'est pas obligé d'en faire davantage; et il emploierait même inutilement de nouveaux moyens pour persuader des gens dont l'aveuglement est volontaire et accompagné de malice.

3.
Les apôtres ayant oublié de prendre du pain avec eux, le Seigneur les avertit de se garder du levain des pharisiens et du levain d'Hérode, qui était de la secte des sadducéens. Cela voulait dire qu'ils devaient se donner garde de la doctrine des pharisiens, qui étaient des hypocrites et qui ne s'attachaient qu'aux traditions et aux dehors de la religion, et des sentimens impies des sadducéens qui niaient la résurrection des morts, et qui avaient encore d'autres erreurs pernicieuses. C'est ainsi que ce divin Sauveur, par un effet de sa sagesse, prenait ordinairement occasion des choses qui se présentaient de donner à ses disciples des instructions salutaires. Ce qu'il dit dans cette rencontre nous apprend de quelle importance il est de fuir toutes sortes de fausses doctrines, et surtout de s'éloigner des sentimens qui conduisent à la superstition et à l'hypocrisie, ou à l'impiété et à l'incrédulité.

CHAPITRE VIII. -22-38.-

Jésus-Christ

1. guérit un aveugle.
2. Il demande à ses disciples quelle opinion le peuple avait de lui, et ce qu'ils en croyaient eux-mêmes, et saint Pierre reconnaît qu'il est le Fils de Dieu,
3. Notre-Seigneur prédit sa mort.
4. Il exhorte ses disciples à se disposer à la souffrance et à faire profession publique de l'Évangile devant les hommes ; et pour les y engager, il leur montre que c'est là l'unique moyen d'éviter la perte de leur âme.
I. 22-26; Il. 27-30; III. 31-33. IV. 34-38.

RÉFLEXIONS.
IL y a ceci de particulier dans la guérison de l'aveugle dont il est parlé dans ce chapitre, que Notre-Seigneur ne le guérit pas tout d'un coup, mais qu' il le fit successivement
Il en usa de la sorte pour éprouver la foi de cet aveugle, qui n'était peut-être pas assez forte, pour lui faire remarquer sa puissance d'une manière sensible par le progrès de sa guérison, et pour montrer, en ne faisant pas toujours ses miracles de la même manière, qu'il pouvait déployer la puissance divine qui était en lui, ou tout d'un coup, ou peu à peu et par degrés, et qu'il était le maître de faire ses miracles comme il le trouvait à propos.

On voit ici
, en second lieu, que Jésus-Christ était regardé parmi les Juifs comme un grand prophète, mais que saint Pierre et les apôtres le regardaient comme le Fils de Dieu; c'est aussi là ce que nous devons tous croire du coeur et confesser de la bouche, si nous voulons être sauvés. Cependant le Seigneur défendit à ses disciples de publier qu'il fût le parce qu'il ne devait pas prendre ouvertement cette qualité avant sa mort.

3.
Sur la prédiction que Jésus-Christ fit de ses souffrances, il est à remarquer qu'il en avertit ses disciples, afin de les disposer peu à peu à cet événement, auquel ils ne s'attendaient pas et qui aurait été capable d'ébranler leur foi. Ce fut pour les persuader d'autant mieux de la nécessité de cette mort, qu'il reprit si fortement saint Pierre qui, étant dans les préjugés des Juifs, ne pouvait comprendre que celui qu'il venait de reconnaître pour le Messie et le Fils de Dieu dût mourir.
Mais ce que cet apôtre ne comprenait pas alors est clair pour nous, qui savons que cette mort est le moyen dont Dieu s'est servi pour nous racheter.

Enfin
Jésus-Christ nous apprend dans ce chapitre, que ceux qui veulent devenir ses disciples doivent renoncer à eux-mêmes, et être prêts à souffrir et même à perdre la vie pour l'Évangile, s'ils y étaient appelés; qu'il n'y a rien de plus important que la perte ou le salut de notre âme, et que nous devons faire une profession ouverte de la piété et de la vérité, si nous voulons que le Seigneur nous reconnaisse pour ses vrais disciples, et qu'il nous reçoive dans sa gloire lorsqu'il viendra juger le monde. C'est ainsi que Jésus-Christ instruisait les hommes des devoirs les plus nécessaires de la religion, et qu'il leur proposait les motifs les plus forts à s'en acquitter.

CHAPITRE IX. 1-29.-

La première partie de ce chapitre contient trois choses:

1. La transfiguration de Jésus-Christ;
2. l'explication qu'il donna à ses disciples de ce qui avait été prédit, qu'Elie devait venir au monde;
3. la guérison d'un lunatique que les apôtres n'avaient pu guérir.
I. 1-10; II. 11-13; III. 14-29.

RÉFLEXIONS.
NOTRE-SEIGNEUR fit voir sa gloire à trois de ses apôtres dans sa transfiguration, afin de les convaincre pleinement, par cette apparition magnifique, qu'il était le Fils de Dieu. Il le fit aussi, pour fortifier leur foi, qui devait être ébranlée par sa mort dans peu de temps. Moïse et Elie parurent dans cette occasion, pour faire voir que Jésus était ce grand Rédempteur dont les prophètes avaient parlé, et qu'il était même au-dessus des prophètes les plus illustres, entre lesquels Moïse et Elie tenaient le premier rang. Outre cela Dieu déclara alors, par une voix venue du ciel, que Jésus-Christ était son Fils bien-aimé, afin qu'il parla encore plus clairement que c'était lui que tous les hommes devaient désormais écouter et à qui ils devaient obéir. Cette transfiguration de Jésus-Christ est au reste une image de la gloire dans laquelle il paraîtra au dernier jour; et la présence de Moïse et d'Elle prouve que ces saints hommes vivaient après leur sortie du monde, et qu'ainsi il y a une autre vie après celle-ci pour les justes.

2.
Notre Seigneur apprit à ses disciples, dans cette occasion, que Jean-Baptiste était cet Elie qui devait venir, selon la prédiction de Malachie. Ce nom avait été donné au précurseur du Messie, parce que, comme le prophète Elie, il devait réformer les moeurs des hommes et rétablir le pur service de Dieu. La manière honorable et distinguée, dont Jésus-Christ parla dans cette occasion de Jean-Baptiste, nous engage à reconnaître la dignité de la personne de ce grand prophète, à bien considérer le but de son ministère, et à nous soumettre à sa doctrine aussi bien qu'à celle de Jésus-Christ, qui est encore plus grand que son précurseur.

3.
On doit remarquer dans la guérison du lunatique, que les apôtres ne purent le délivrer, parce qu'ils n'étaient pas assez persuadés qu'ils pouvaient opérer ce grand miracle au nom de Jésus-Christ; mais le Seigneur, ayant égard à l'état déplorable de ce jeune homme aussi bien qu'à la foi et aux larmes de son père, le guérit parfaitement, et par sa seule parole. Ce que Jésus-Christ dit aux apôtres dans cette occasion, nous montre que c'était par la foi, par la prière et par le jeûne qu'ils pouvaient obtenir de Dieu le pouvoir de faire des miracles. Ces moyens ne sont, ni moins efficaces, ni moins nécessaires, pour résister aux tentations et pour engager le Seigneur à nous accorder les secours les plus puissans de sa grâce; ainsi nous devons les pratiquer avec soin.

CHAPITRE IX. 30-51.-

Notre Seigneur

1. avertit ses disciples que sa mort approchait.
2. Il les reprend sur ce qu'ils avaient disputé entr'eux qui serait le plus grand dans le royaume du Messie, et il leur enseigne l'humilité en mettant un petit enfant au milieu d'eux.
3. Il blâme saint Jean et ses autres disciples de ce qu'ils sont opposés à un homme qui chassait les démons en son nom, et il les avertit de ne scandaliser et de ne rejeter aucun de ceux qui croyaient en lui.
4. Il les exhorte à éviter tout ce qui pouvait être pour les autres ou pour eux-mêmes une occasion de scandale et de chute; il menace des peines de l'enfer ceux qui n'évitent pas les scandales; il leur représente qu'étant comme le sel de la terre, ils devaient travailler à édifier tous les hommes, ce qu'ils feraient surtout, en ne rebutant personne, en ayant pour tout le monde des sentimens de charité, et en vivant entr'eux dans l'union et dans la paix.
I. 30-31-32; II. 33-37; III. 38-42; IV. 43-51.

RÉFLEXIONS.
IL faut considérer ici que, si les apôtres ne comprenaient pas ce que Notre Seigneur leur disait de sa mort, cela venait de ce qu'ils ne pouvaient concevoir que le Messie dût mourir et souffrir un supplice ignominieux et cruel.

2.
La dispute qu'ils eurent, pour savoir lequel d'entr'eux serait le plus grand dans le royaume du Messie, venait aussi de l'opinion où ils étaient que ce devait être un royaume temporel et semblable à ceux des rois de la terre. Jésus-Christ les désabusa de ces pensées, en mettant devant leurs yeux un petit enfant, par où il voulait leur inspirer des sentimens humbles, et leur apprendre à ne point s'élever les uns par-dessus les autres, et à ne mépriser personne. Cette leçon est pour tous les chrétiens; ainsi nous devons bannir de nos coeurs toutes les pensées d'orgueil et d'élévation, et ressembler aux enfans, en douceur, en innocence et en humilité.

3.
Il est à remarquer que Notre-Seigneur reprit ses disciples de ce qu'ils avaient voulu empêcher un homme qui ne les suivait pas de chasser les démons au nom de Jésus-Christ. Cette censure nous enseigne bien clairement qu'il ne nous est jamais permis de rejeter aucun de ceux qui font profession d'aimer le Seigneur Jésus, mais qu'au contraire nous devons les regarder tous comme nos frères, les chérir et nous joindre à eux. C'est ce que Jésus-Christ nous apprend encore plus expressément, en disant que c'est un des plus grands péchés de mépriser ou de scandaliser aucun de ses disciples, quand même il y aurait quelque faiblesse en eux, ou qu'ils paraîtraient méprisables selon le monde.

Enfin
notre Sauveur nous exhorte fortement, et sous les plus sévères menaces, à résister à tout ce qui peut être une occasion de chute, à renoncer courageusement à ce qui nous serait le plus cher, à mortifier nos inclinations, et à souffrir même ce qu'il y a de plus fâcheux, plutôt que de tomber ou de faire tomber les autres dans le péché, et que de s'exposer par là à être jetés dans la géhenne où le ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.

CHAPITRE X. 1-31.-

Jésus-Christ fait trois choses:

1. il répond aux pharisiens qui l'avaient interrogé sur le divorce, et il dit que la coutume qui était établie parmi les Juifs, de répudier les femmes pour toutes sortes de raisons, était contraire à l'institution du mariage.
2. Il bénit de petits enfans.
3. il répond à un jeune homme riche qui lui avait demandé ce qu'il fallait faire pour être sauvé, et à cette occasion il dit que les richesses empêcheraient plusieurs personnes de croire en lui, mais qu'il récompenserait abondamment ceux qui abandonneraient leurs biens et tout ce qu'ils auraient de plus cher pour le suivre.
I. 1-12; Il. 13-16; III. 17-31.

RÉFLEXIONS.
Ce que Notre Seigneur dit aux pharisiens, sur le mariage, nous apprend que Dieu n'approuvait point les divorces tels que les Juifs les pratiquaient, quoique ces divorces eussent été tolérés jusqu'alors, à cause de l'humeur charnelle de ce peuple et de leur naturel porté à la désobéissance. Jésus-Christ dit expressément que ces sortes de divorces ne devaient plus avoir lieu parmi les chrétiens, non plus que diverses autres choses semblables que Dieu supportait autrefois; que les lois du mariage sont inviolables, et qu'elles lient aussi bien l'homme que la femme. Par où nous voyons que le Fils de Dieu a rétabli ces lois telles qu'elles étaient au commencement du monde, et qu'ainsi il n'est plus permis aux hommes ni aux femmes de se séparer et de se remarier, si ce n'est pour cause d'adultère.

La
cérémonie de l'imposition des mains que Jésus-Christ pratiqua à l'égard des petits enfans, et les prières qu'il fit pour eux, ne permettent pas de douter qu'il n'aime les petits enfans, et que ce ne soit une pratique conforme à ses intentions de les offrir à Dieu par le baptême et par la prière. Cela nous montre aussi que le royaume des cieux n'est que pour ceux qui, comme les petits enfans, sont doux, innocens, et vides de l'amour du monde et de sa gloire.

Nous
devons apprendre, de l'entretien que Jésus-Christ eut avec cet homme riche dont il est ici parlé, que l'on ne saurait entrer dans La vie éternelle si l'on ne garde les commandemens de Dieu; mais qu'il faut outre cela, en de certaines occasions, abandonner ses biens et tout ce que l'on possède en ce monde; qu'en général les chrétiens ne doivent pas s'attacher aux richesses, et que si Dieu leur en donne, ils doivent les employer à des usages de charité.

Nous
recueillons de plus du discours de Notre-Seigneur, que ce renoncement aux biens du monde, quelque difficile qu'il paraisse d'abord, n'est point un devoir impossible à pratiquer, non plus que nos autres devoirs, et que ceux qui auront ainsi renoncé aux biens de la terre, comme les apôtres le firent autrefois, en seront abondamment récompensés en cette vie et en l'autre. Au reste, l'exemple de cet homme qui avait quelque chose de bon, et que Jésus-Christ aima à cause de cela, mais qui fut rebuté lorsque le Seigneur lui dit qu'il devait se défaire de ses biens, prouve qu'il se peut faire que des gens qui ont de bonnes intentions et quelques bonnes dispositions ne parviennent pas au salut. Cela leur arrive, lorsqu'ils n'ont pas le courage de faire tout ce qu'il faut pour l'obtenir et de renoncer à certaines passions qui les dominent et qui y sont un obstacle, et en particulier à l'amour des richesses et à l'attachement pour les biens du monde,

CHAPITRE X. 32-52.-

Notre Seigneur

1. avertit ses disciples de sa mort et de sa résurrection.
2. Il répond à saint Jacques et à saint Jean qui, croyant connue le reste des Juifs que le Messie régnerait glorieusement sur la terre, le priaient qu'ils possédassent les premières dignités dans son royaume
3. Il rend la vite à un aveugle près de Jérico.
I. 32-34; II. 35-45; III. 46-53.

RÉFLEXIONS.
ON doit considérer ici, en premier lieu, que le temps de la mort de Jésus-Christ approchant, il déclara plus ouvertement aux apôtres qu'il serait crucifié, et qu'il ressusciterait; mais ils furent troublés; et effrayés à l'ouïe de ce discours, parce qu'ils s'attendaient à voir leur maître régner glorieusement sur la terre. En cela on découvre la sagesse et la bonté de Jésus-Christ, qui voulait ainsi préparer ses disciples à ce qui devait lui arriver, et l'on y remarque aussi que ses disciples étaient alors dans de grands préjugés, et qu'ils ne savaient pas encore ce que Notre Seigneur devait faire pour sauver les hommes.

Il
faut ensuite faire attention à ce que Jésus-Christ dit à saint Jacques et à saint Jean, qui prétendaient occuper un rang distingué dans son royaume. Il leur dit qu'au lieu de s'attendre à être élevés à des dignités, ils devaient se préparer à boire la même coupe, et à être baptisés du même baptême que lui, c'est-à-dire à passer par de grandes souffrances, et même à endurer la mort; et qu'ainsi ils devaient s'humilier et être les serviteurs les uns des autres, à l'exemple de leur maître, qui n'était venu au monde que pour servir et pour souffrir. Ces leçons et ce grand exemple d'humilité regardent tous les chrétiens, aussi bien que les apôtres, et nous devons nous les proposer continuellement afin de régler par là nos sentimens et nos moeurs.

Enfin
la guérison que Notre-Seigneur accorda à cet aveugle qui implorait son secours avec tant d'ardeur est une nouvelle preuve de sa puissance et de sa grande charité, et nous en devons conclure que, s'il était si prompt à assister les misérables, il sauvera encore plus certainement tous ceux qui l'invoquent avec humilité et qui cherchent auprès de lui le salut et la vie.


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