Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉVANGILE
SELON SAINT MARC.

Cet Évangile a été écrit quelque temps après celui de Saint Matthieu, et comme l'on croit, environ dix ans après l'Ascension de Jésus-Christ, et cela par Saint Marc, sous les yeux de l'apôtre Saint Pierre.

CHAPITRE PREMIER.-

Saint Marc rapporte en abrégé

la prédication de Jean-Baptiste.
le baptême de Jésus-Christ, sa tentation,
le commencement de sa prédication dans la Galilée, et la vocation de quelques apôtres.
Il récite ensuite la guérison d'un homme possédé d'un malin esprit, celle de la belle-mère de saint Pierre, de divers malades et d'un lépreux.
I. 1-20. Il. 21-45.

RÉFLEXIONS.
SAINT Marc nous apprend, au commencement de son Évangile, que Jean-Baptiste fut envoyé, conformément aux oracles des prophètes, pour annoncer la manifestation du règne de Dieu, en prêchant la repentance, en baptisant ceux qui confessaient leurs péchés, et en avertissant le peuple que le Messie allait paraître. Par là Dieu voulait préparer les Juifs à recevoir Jésus-Christ et leur apprendre que le règne du Messie serait un règne spirituel, et qu'il venait au monde pour y établir la sainteté et pour convertir les hommes à Dieu. Ainsi nous devons regarder l'amendement et la pureté de la vie comme le but de la venue de Notre-Seigneur.
C'est aussi ce qu'il nous a appris lui-même, puisqu'il commença son ministère, en prêchant la repentance comme Jean-Baptiste, son précurseur, et en disant: Amendez-vous et croyez à l'Évangile.

2.
Ce qui arriva lors du baptême de Jésus-Christ, la descente du Saint-Esprit et la voix que Dieu fit entendre du ciel, tendait à faire connaître à Jean-Baptiste et au peuple, que Jésus était le Fils de Dieu et celui dont tous les hommes doivent recevoir la doctrine avec obéissance et avec foi. Ce fut aussi pour faire voir que Notre-Seigneur était véritablement le Fils de Dieu, et pour en convaincre le diable, que Dieu voulut que Jésus fut tenté dans le désert.

3.
Le choix que Jésus-Christ fit de quelques pêcheurs, pour en faire ses apôtres, marquait qu'il ne venait pas établir un royaume temporel et mondain, puisque ces gens-là n'avaient rien qui les distinguât dans le monde; cela prouve aussi que les fruits admirables de leur ministère ne venaient point d'eux mais que toute la gloire doit en être donnée à Dieu seul.

4.
Notre-Seigneur se fit d'abord connaître par des miracles, dans lesquels on voyait paraître une puissance infinie, et en même temps une grande bonté. Ce fut là la voie que la providence choisit pour prouver aux Juifs que Jésus était envoyé de Dieu et que sa doctrine était véritable et divine; et ce qui devait encore plus en convaincre les hommes, c'est qu'il ne faisait ordinairement ces miracles qu'en faveur de ceux qui croyaient qu'il avait le pouvoir de les faire et qui l'en priaient.
Cependant il empêchait, autant qu'il le pouvait, que ces miracles ne fissent trop d'éclat; et il en usait ainsi par des raisons de prudence, de peur que ceux d'entre les Juifs qui l'auraient regardé comme le Messie ne fissent des émeutes pour le déclarer roi, dans la pensée où ils étaient que le Messie serait un roi temporel, ce qui aurait causé du trouble et engagé les Romains à s'opposer aux disciples de Jésus-Christ.

Enfin nous devons penser, en lisant le récit de toutes ces merveilles, que notre Sauveur n'étant ni moins puissant ni moins bon que lorsqu'il était sur la terre, il nous accordera tout ce qui regarde la guérison et le salut de nos âmes, encore plus certainement qu'il n'accordait autrefois aux malades la guérison des maux du corps.

CHAPITRE Il. -

Jésus-Christ

guérit un paralytique.
Il appelle Lévi, qui est saint Matthieu, à la charge d'apôtre;
il rend raison pourquoi il mangeait avec les pêcheurs et pourquoi il n'obligeait pas ses disciples à observer des jeûnes réglés comme les disciples de Jean-Baptiste et les pharisiens en observaient;
et il répond aux pharisiens qui blâmaient les apôtres de ce qu'ils avaient arraché des épis de blé en un jour de sabbat.
I. 1-4; II. 5-13; III. 14-17; IV. 23-28-

RÉFLEXIONS.
CE qu'il faut premièrement remarquer dans la guérison du paralytique, c'est la foi de ceux qui le présentèrent à Jésus-Christ; elle paraît en ce que ne pouvant approcher de Notre-Seigneur, ils descendirent ce malade par le toit de la maison; et Jésus voyant une foi si admirable, fit en leur faveur le miracle qu'ils croyaient qu'il avait le pouvoir de faire.
Par là nous pouvons voir combien la foi est agréable à notre Sauveur, et combien elle est efficace pour obtenir de lui les grâces qui nous sont nécessaires. Après cela il paraît d'ici que Jésus-Christ, outre le pouvoir de délivrer des maladies, avait le droit et l'autorité de pardonner les péchés aux hommes.
Cela nous apprend que Jésus est non-seulement un prophète envoyé de Dieu, mais qu'il est le juge du monde, de qui seul nous pouvons attendre le salut et le pardon de nos fautes, moyennant la foi et la repentance.

2.
Ce chapitre nous enseigne que Notre-Seigneur est venu au monde pour appeler les pécheurs à la repentance; c'est ce qu'il fit connaître en mangeant avec des péagers et avec des personnes que les Juifs regardaient comme de grands pécheurs. Cette doctrine doit nous remplir de confiance et nous faire reconnaître en même temps qu'il est absolument nécessaire de se repentir et de s'amender pour être sauvés.

3.
Ce qui est dit ici que Jésus-Christ n'obligeait pas ses disciples à jeûner régulièrement comme ceux de Jean-Baptiste, doit s'entendre de cette manière: c'est que Notre-Seigneur avait des raisons particulières de ne pas astreindre alors ses disciples à ces sortes de jeunes; savoir, parce que tant lui que ses disciples étaient sans cesse occupés à aller en divers lieux ~ et qu'ils conversaient avec toutes sortes de personnes.
Cependant il déclare que, quand il ne serait plus au monde, ils seraient appelés non-seulement à jeûner, mais à de grandes souffrances, et que s'il ne les y exposait pas encore, c'était parce qu'ils n'étaient pas alors capables de les supporter; tout de même qu'une pièce d'étoffe neuve ne conviendrait pas à un vieux habit, et que du vin nouveau romprait de vieux vaisseaux.
Ainsi, il ne faut pas conclure de cet endroit de l'Évangile que Jésus-Christ condamne le jeune et la mortification; au contraire, cette doctrine suppose évidemment que Notre-Seigneur appelle ses disciples à une vie mortifiée et à porter leur croix. Enfin Jésus-Christ justifia l'action de ses disciples qui, pressés par la faim, avaient arraché des épis en un jour de sabbat; et il allégua, dans cette vue, ce que le roi David avait fait dans un cas à-peu-près semblable.

Cela nous enseigne que, dans une extrême nécessité, et lorsqu'on ne pourrait observer les lois extérieures de la religion sans qu'il en arrivât un grand mal, on peut s'en dispenser, pourvu que ce ne soit pas par mépris et que l'on s'attache toujours à l'essentiel de la piété. Ce serait une hypocrisie et une superstition semblable à celle des pharisiens d'en user autrement.

CHAPITRE III.-

L'évangéliste rapporte

premièrement la guérison d'un homme qui avait une main sèche et celle de plusieurs autres malades.
2. La vocation des douze apôtres.
3. Ce que Jésus-Christ dit aux pharisiens qui attribuaient ses miracles à la puissance du diable.
4. La déclaration qu'il fit que ses vrais disciples lui étaient aussi chers que ses parens.
I. 1-12; II. 13-19; III. 20-30; IV. 31-35.

RÉFLEXIONS.
ON découvre la grande bonté et la souveraine puissance de Notre-Seigneur dans les guérisons dont il est parlé dans ce chapitre; ainsi l'histoire de ces divers miracles est très-propre à affermir notre foi et à nous remplir de confiance en lui. On voit en particulier dans la guérison de cet homme qui avait une main sèche, l'aveuglement et la malice des pharisiens qui, au lieu de se rendre à cette merveille, se scandalisaient de ce que Jésus l'avait faite un jour de sabbat.
Ce qu'il dit à ces ennemis de sa doctrine, et la juste indignation qu'il témoigna, nous montre combien il est offensé, quand on résiste à la vérité et quand on se sert du prétexte de la religion pour condamner des oeuvres de piété et de charité.

2.
Le choix que Notre-Seigneur fit des douze apôtres pour être avec lui, et le pouvoir qu'il leur donna d'annoncer l'Évangile et de faire des miracles semblables aux siens, était un effet de sa grande sagesse aussi bien que de sa bonté envers les hommes, puisqu'il devait se servir dans la suite du ministère de ses apôtres pour faire prêcher l'Évangile par tout le monde.

La troisième
réflexion concerne le crime des pharisiens, que Jésus-Christ accuse de blasphémer contre le Saint-Esprit. Saint Marc explique clairement en quoi ce blasphème consistait (voyez le verset 30) ; c'était en ce que les pharisiens, voyant que Notre-Seigneur chassait les démons, disaient qu'il faisait ces miracles par la puissance du diable, ce qui était un blasphème énorme contre le Saint-Esprit, et la marque d'une méchanceté d'où il n'y avait point de retour.
C'est là un exemple où l'on voit que, quand les hommes se sont une fois livrés à leurs préjugés et à leurs passions, ils s'endurcissent contre tout ce, qu'on peut leur proposer de plus clair et de plus fort, et qu'au lieu de se rendre, ils en deviennent encore plus méchans.

4.
Ce que Jésus-Christ déclare qu'il aimait autant ses disciples que ses plus proches parens, nous apprend que le plus sûr moyen d'être aimés de lui est de s'attacher à écouter sa parole et à faire sa volonté, et que nous devons aussi à son imitation chérir particulièrement les personnes qui craignent Dieu, et les estimer préférablement à tous les hommes.

CHAPITRE IV. -

Ce chapitre contient:

1. La similitude de la semence et son explication;
2. une autre similitude de la semence qu'on jette dans la terre et qui produit son fruit quelque temps après;
3. la parabole du grain de moutarde;
4. le miracle que Jésus-Christ fit en apaisant une tempête.
I. 1-25; Il. 26-29; III. 30-34; IV. 35-41.

RÉFLEXIONS.
L'EXPLICATION que Jésus-Christ a donnée lui-même de la similitude de la semence, l'éclaircit parfaitement et en marque le sens et l'usage.
Voici ce que le Sauveur du monde a voulu nous y enseigner: La semence qui tombe sur le chemin représente ceux qui entendent l'Évangile mais qui ne le reçoivent point et qui n'en sont point touchés; la semence qui tombe en des lieux pierreux marque ceux qui ne reçoivent la parole de Dieu que pour un temps et qui, dans la persécution et dans la tentation, abandonnent Jésus-Christ; la semence qui tombe parmi les épines et qui est étouffée, est une image de ceux en qui cette parole produirait du fruit si le coeur n'était pas possédé par l'amour des biens ou des plaisirs du monde et par les soins de cette vie; et la semence qui est réelle dans une bonne terre désigne ceux qui ont le coeur bon et bien disposé et en qui l'Évangile produit du fruit et des effets salutaires.
L'usage que nous devons faire de cette parabole est de nous examiner nous-mêmes et de voir si nous sommes du nombre de ces endurcis sur qui la parole de Dieu ne fait aucune impression; ou de ces inconstans et de ces lâches qui, après avoir été touchés, ne persévèrent pas; ou de ces hommes charnels et attachés au monde en qui la parole est rendue inutile par l'amour des biens et des plaisirs de cette vie; ou enfin si nous sommes de ces fidèles auditeurs qui rapportent avec abondance les fruits que Dieu attend d'eux.
Mettons ces divines instructions dans nos coeurs et prenons garde, selon que Jésus-Christ nous y exhorte, à la manière dont nous les entendons, nous souvenant que Dieu augmente ses lumières et ses dons à ceux qui en font un bon usage, mais qu'il les ôte à ceux qui n'en profitent pas.

Le dessein de Jésus-Christ, dans la similitude de la semence qui germe et qui croît peu-à-peu, et dans celle du grain de moutarde, était de marquer que, quoiqu'il n'y eût pas alors beaucoup d'apparence que sa doctrine fit de grands progrès, vu la bassesse ou il était et le petit nombre de ceux qui embrassaient sa doctrine, elle serait reçue dans peu par tout le monde.

Jésus-Christ disait ces choses en paraboles au peuple, parce que s'il eût dit ouvertement que son Évangile serait annoncé aux autres nations, cela aurait rebuté et scandalisé les Juifs. Mais ces paraboles devinrent très-claires dans la suite, par l'établissement de l'Église chrétienne; ensorte qu'elles nous fournissent aujourd'hui une preuve invincible de la vérité de l'Évangile.

Dans le récit du miracle que Notre-Seigneur fit en calmant une tempête, on remarque l'extrême frayeur des apôtres qui craignaient de périr, quoiqu'ils eussent Jésus avec eux, ce qui montre que leur foi était encore faible, comme le Seigneur le leur reprocha; mais on y découvre aussi sa bonté envers eux, et une merveilleuse puissance qui les jeta tous dans l'admiration. Les enfans de Dieu sont exposés à divers dangers; ils ont leurs faiblesses et leurs craintes; mais il subvient à leurs infirmités, et après les avoir fait passer par l'affliction pour leur épreuve, il leur donne en les délivrant des témoignages de sa bonté qui fortifient leur foi et qui les remplissent de consolation et de joie.

CHAPITRE V.-

Saint Marc

récite un miracle très-remarquable que Jésus-Christ fit en délivrant un homme qui était possédé d'une légion de démons
2. La guérison d'une femme malade d'une perte de sang, et la résurrection de la fille de Jaïrus.
I.1-20; II. 21-43.

RÉFLEXIONS.
L'HISTOIRE du démoniaque est tout-à-fait digne d'attention; on y voit d'une manière sensible l'empire que les démons exerçaient alors sur les hommes par la permission de Dieu; mais on y voit aussi que Jésus-Christ avait un souverain pouvoir sur eux, qu'il devait détruire le règne du diable, et qu'il était toujours prêt à déployer sa puissance en faveur de ceux qui avaient besoin de son secours.
Notre-Seigneur, après avoir délivré ce démoniaque, permit aux démons d'entrer dans les pourceaux et de les précipiter dans la mer, afin de faire voir que cet homme avait été véritablement possédé du démon, et de prouver par ce moyen la vérité et la grandeur du miracle qu'il venait de faire; il le fit aussi pour montrer que les démons ne pouvaient rien faire que par sa permission, et pour châtier les habitans de ces quartiers-là, lesquels, selon que cela est dit dans cette histoire, ne voulurent pas souffrir le Seigneur parmi eux.

Nous devons bénir Dieu de ce que, depuis la venue de Jésus-Christ, le diable n'a plus le pouvoir qu'il avait autrefois sur les hommes, et considérer au reste que l'état de ce démoniaque, quelque déplorable qu'il fût, n'était pas si funeste que celui des pécheurs qui s'adonnent au mal et qui sont les esclaves de leurs passions.
Cet homme ne s'était pas mis volontairement dans ce triste état, et le démon ne pouvait lui nuire qu'en son corps; au lieu que les pécheurs se rendent eux-mêmes les esclaves du diable en faisant sa volonté, par où cet ennemi de Dieu et des hommes entraîne leurs âmes dans l'abîme de la perdition éternelle.

La guérison de cette femme dont Notre-Seigneur loua la foi, et qui fut délivrée de son mal en touchant le bord du vêtement de Jésus-Christ, prouve que l'humilité et la foi ont une grande efficace, que la confiance en Jésus-Christ n'est jamais vaine, et qu'il est toujours prêt à répandre ses grâces sur ceux qui s'adressent à lui dans ces dispositions. La souveraine puissance de Notre Seigneur paraît encore avec plus d'éclat dans la résurrection de la fille de Jaïrus. Sur quoi il faut considérer que Jésus-Christ, qui rendait la santé aux malades, rendait aussi la vie aux morts, et cela, non-seulement pour montrer d'autant mieux sa puissance infinie, mais aussi pour confirmer les promesses qu'il nous a faites dans l'Évangile de nous ressusciter au dernier jour.
Ainsi la considération de ce miracle doit produire en nous une ferme espérance de l'immortalité, nous remplir de consolation dans cette attente, et nous animer de plus en plus à l'étude de la sainteté et des bonnes oeuvres afin que nous puissions avoir part à cette résurrection bienheureuse que Jésus-Christ nous a promise.


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