Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉVANGILE
SELON SAINT MATTHIEU.

CHAPITRE XXI. 1-22.-

Notre-Seigneur

1. fait son entrée royale à Jérusalem.
2. il chasse du temple ceux qui le profanaient.
3. Il répond aux pharisiens qui trouvaient mauvais que le peuple lui fit des acclamations.
4. Il fait sécher un figuier.

I. 1-11; II.12-13; III. 14-17; IV. 18-22.

RÉFLEXIONS.
POUR comprendre la raison et le but de l'entrée royale de Jésus-Christ à Jérusalem, il faut savoir qu'il avait évité jusqu'alors de paraître avec éclat et d'être reconnu publiquement pour le Messie. Mais il voulut, six jours avant sa mort, montrer qu'il était le Messie promis par les prophètes, être reconnu eu cette qualité par le peuple qui l'accompagnait, et entrer dans le temple au milieu des acclamations d'une grande multitude de personnes. Cependant il le fit d'une manière qui ne ressentait point la pompe des rois de la terre, mais qui marquait beaucoup d'humilité et de douceur, et qui était conforme à ce que Zacharie avait prédit: que le Messie viendrait doux et humble, monté sur un âne; ce qui tendait à faire voir qu'il était ce grand roi que Dieu avait promis à son peuple, mais que son règne n'était pas de ce monde. Nous devons reconnaître ici la gloire de notre Rédempteur et en même temps sa grande bonté; et les acclamations de la multitude, qui entra avec lui à Jérusalem, doivent nous inciter, nous qui le connaissons beaucoup mieux que ce peuple ne le connaissait, à lui rendre nos hommages et à nous réjouir de sa venue, en disant: Béni soit celui qui est venu au nom du Seigneur.

L'action de Jésus-Christ, qui chassa ceux qui achetaient et qui vendaient aux environs du temple les choses nécessaires pour les sacrifices, était un effet de son grand zèle; et il voulut donner dans cette occasion, dans le temple même, des marques de son autorité céleste et divine. D'ici nous devons apprendre à ne pas profaner les lieux où Dieu est servi, soit en y paraissant avec irrévérence, soit en y rendant à Dieu un culte hypocrite. Pour ce qui est du miracle du figuier séché, Notre-Seigneur le fit pour affermir la foi de ses disciples dans le temps qu'il allait souffrir la mort, et pour les instruire de la vertu et de l'efficace de la foi et de la prière.

CHAPITRE XXI. 23-46.-

Jésus-Christ

1. répond à ceux qui lui demandaient raison de son autorité.
2. il leur propose la parabole des deux fils qui avaient été envoyés à la vigne par leur père.
3. Celle des vignerons qui, après avoir tué les serviteurs de leur maître, tuèrent son propre fils.

I. 23-27; II 28-32; III. 33-46.

RÉFLEXIONS.
IL faut remarquer, sur ce chapitre, que lorsque les pharisiens demandèrent à Jésus-Christ d'où il avait son autorité, il ne voulut pas leur répondre directement, mais qu'il se contenta de leur fermer la bouche en leur demandant ce qu'ils croyaient du baptême de Jean-Baptiste. Par là, il voulait convaincre d'une ignorance volontaire et malicieuse, et leur faire sentir qu'ils pouvaient facilement reconnaître que son autorité aussi bien que celle de Jean-Baptiste, son précurseur, venait du ciel.
Les chrétiens, à qui cette autorité est parfaitement connue, et qui savent que la doctrine de Jésus-Christ, de même que celle de Jean-Baptiste, est divine, doivent s'y soumettre, s'ils ne veulent pas tomber dans une incrédulité encore plus condamnable que celle des pharisiens.

La parabole des deux fils signifie que les personnes qu 'on regardait comme les plus corrompues avaient cru à la prédication de Jean-Baptiste, plutôt que les pharisiens et les principaux des Juifs qui devaient être les premiers à le recevoir, puisqu'ils faisaient profession d'être plus éclairés et plus saints que les autres. Nous avons dans cette parabole une image des pécheurs qui, touchés de repentance, rentrent dans leur devoir, et des mauvais chrétiens qui, s'étant engagés à servir Dieu et à lui obéir, violent leurs promesses et ne répondent pas à leur vocation.

La similitude des vignerons marquait trois choses:
1.
Les grâces que Dieu avait faites de tout temps aux Juifs, en les choisissant pour son peuple et en leur envoyant à diverses fois ses serviteurs, et enfin son propre Fils;

2.
l'ingratitude et la méchanceté des Juifs qui, au lieu de répondre à ces grâces, avaient rejeté et même persécuté les prophètes, et qui enfin crucifièrent Notre-Seigneur;

3.
que Dieu punirait les Juifs en les détruisant, en leur ôtant son alliance, et en appelant les payens à leur place; et que Jésus-Christ, après avoir été rejeté par les chefs du peuple juif, serait élevé à une gloire suprême, comme cela avait été prédit par l'oracle du psaume CXVIII. Ce que cette parabole marquait est exactement arrivé, les Juifs ayant été détruits et rejetés, l'Évangile ayant été annoncé aux payens, et le règne de Dieu s'étant établi par tout le monde. C'est ainsi que Dieu prive de sa grâce et de son alliance ceux qui n'en profitent pas et qui ne rapportent pas les fruits qu'il attend d'eux.

CHAPITRE XXII. 1-22.-

Jésus-Christ

1. continue les discours du chapitre précédent, et il propose une nouvelle parabole, savoir celle des noces.
2. Il répond aux pharisiens qui lui demandèrent s'il était permis de payer le tribut à l'empereur.

I. 1-14; II. 15-22.

RÉFLEXIONS.
LE sens de la parabole des noces est que les Juifs avaient été appelés les premiers au salut par Jésus-Christ, mais qu'ils le rejetteraient et qu'ils le feraient mourir, et qu'à cause de cela ils seraient détruits; qu'ensuite Dieu ferait présenter sa grâce aux payens, que les payens la recevraient et seraient admis dans son alliance, mais qu'il y aurait cependant des hypocrites parmi ceux qui entreraient dans l'Eglise, et que ces hypocrites recevraient aussi la juste peine qu'ils méritaient Tout ce que Jésus-Christ avait prédit par cette similitude a été accompli, la vengeance de Dieu étant tombée sur les Juifs incrédules, et les payens ayant été appelés et reçus dans l'Eglise.
Ce sont là des preuves incontestables de la divinité de l'Évangile et de la certitude des menaces qui y sont contenues.
Cela nous apprend aussi que Dieu fait une très-grande grâce aux hommes lorsqu'il les appelle au salut, et que ceux qui ne profitent pas des invitations que Dieu a la bonté de leur adresser, doivent s'attendre à sa plus sévère vengeance. Nous devons surtout considérer ce qui est dit de cet homme qui se mit à table sans avoir un habit nuptial et qui fut chassé de la salle du festin. Ce ne sont pas seulement ceux qui rejettent ouvertement l'Évangile que Dieu punira; les hypocrites qui, se disant chrétiens et vivant dans la communion extérieure de l'Église n'ont pas une foi et une piété sincères, n'éviteront pas la peine due à leur témérité.

Ceux qui demandèrent à Notre-Seigneur s'il était permis de payer le tribut à l'empereur, se proposaient de le rendre odieux au peuple s'il disait qu'on devait le payer, ou de l'accuser auprès de Pilate s'il répondait qu'il ne fallait pas le payer. La réponse que Jésus-Christ fit à cette question captieuse marque sa profonde sagesse, et elle nous enseigne que le devoir envers les rois et les princes, et le devoir envers Dieu, sont tous deux indispensables, et que ces deux devoirs ne sont point opposés l'un à l'autre, mais qu'au contraire ils s'accordent parfaitement. Ainsi nous devons les observer religieusement, nous soumettant aux puissances supérieures, et leur rendant ce qui leur est dû, en telle sorte pourtant que nous nous souvenions que les devoirs envers Dieu tiennent le premier rang, et que ce sont ceux dont il faut toujours s'acquitter premièrement et principalement.

CHAPITRE XXII. 23-46.-

Les sadducéens qui niaient la résurrection des morts,

proposent à Jésus-Christ le cas d'une femme qui avait eu sept maris, et lui demandent pour l'embarrasser duquel des sept elle serait femme après la résurrection; le Seigneur leur répond, en leur disant que le mariage n'aurait plus lieu dans la vie à venir, et en prouvant par l'Écriture que les morts ressusciteront.
2. Il répond à une question qu'un docteur lui fit sur le plus grand commandement de la loi.
3. il demande aux pharisiens comment le Messie pouvait être tout ensemble le Fils et le Seigneur de David, à quoi ils ne purent répondre, et ce qu'il ne trouva pas à propos de leur expliquer.

I. 23-33; Il. 34-40; III. 41-46.

RÉFLEXIONS.
ON doit remarquer, dans l'entretien que Jésus-Christ eut avec les sadducéens sur la résurrection, sa sagesse toute divine, et en même temps la force et l'évidence avec laquelle il les confondit et prouva la résurrection des morts. Cet endroit de l'Évangile nous enseigne clairement deux choses.
L'une, qu'il est très-certain que les morts ressusciteront, et que ceux qui ont été agréables à Dieu pendant leur vie, comme les patriarches, ne sont pas anéantis par la mort; c'est là une doctrine qui est l'appui de notre foi et de toutes nos espérances.
L'autre chose, que le Sauveur du monde nous enseigne, regarde l'état des fidèles glorifiés. Il nous dit que les liens de la chair et du sang ne subsisteront plus dans la vie à venir, et que les bienheureux ne seront plus sujets aux nécessités du corps et de cette vie, mais qu'ils seront comme les anges de Dieu.
Cette considération doit nous engager à devenir dès-à-présent des hommes spirituels et à vivre dans une grande pureté, cela étant nécessaire pour parvenir à une heureuse résurrection.

2.
Jésus-Christ nous propose ici une autre doctrine fort importante, c'est que le plus grand commandement de la loi est d'aimer Dieu de tout notre coeur, et notre prochain comme nous-mêmes. Puisque c'est là l'abrégé de toute la religion, notre grand soin doit être d'établir dans notre coeur ce vrai amour de Dieu et de tous les hommes.

3.
Pour ce qui est de la question que Jésus-Christ fit aux pharisiens, comment le Messie pouvait être tout-à-la-fois le Fils et le Seigneur de David, il faut remarquer qu'il la leur proposa pour leur faire sentir leur ignorance, surtout en ce qui regardait la personne du Messie, et la nature de son règne; mais qu'il ne voulut pas leur expliquer cette question, parce qu'ils n'auraient pas compris ni cru ce qu'il leur aurait dit, et parce qu'aussi il n'était pas à propos qu'il parlât alors ouvertement de la gloire et de la dignité de sa personne.

Mais cette question est tout-à-fait claire pour les chrétiens, qui savent que Jésus-Christ en tant qu'homme est fils de David, puisqu'il est né de la postérité de ce roi, mais qu'en tant que Fils de Dieu, il est le Seigneur de David et de tous les hommes, Dieu l'ayant fait asseoir à sa droite, comme le Roi du monde et de l'Église, qui a une souveraine autorité sur toutes choses, et à qui aussi nous devons faire gloire d'obéir et d'être soumis.

CHAPITRE XXIII.-

Notre-Seigneur

parle contre les pharisiens et les docteurs de la loi (vers. 1-4).
Il reconnaît ce qu'il y avait de bon et de légitime dans leur doctrine et dans leur ministère, mais il les accuse d'être des hypocrites qui affectaient une grande apparence de sainteté (vers. 5-13).
Il dit qu'ils étaient remplis d'orgueil et que c'était eux qui rejetaient l'Évangile et qui empêchaient les autres de le recevoir (vers. 14-22).
Il les représente comme des avares et des impies qui faisaient servir la religion et la prière à leur intérêt; il remarque que leur doctrine sur les sermens était une preuve de leur impiété et de leur détestable avarice, en tant qu'ils enseignaient que les sermens, faits par l'or et par les dons que l'on offrait dans le temple et sur l'autel, liaient la conscience, plus que ceux que l'on aurait fait par l'autel on par le temple même. il ajoute qu'outre les dîmes prescrites par la loi, ils donnaient la dîme des herbes et de tout ce qui leur croissait, ce que Dieu n'avait pas commandé, et que cependant ils négligeaient les devoirs qui étaient de plus grande importance (vers. 25-32).
Il dit encore qu'ils paraissaient purs au-dehors, mais que leur coeur était très-corrompu, et qu'ils ornaient les tombeaux des prophètes pendant qu'ils faisaient mourir les serviteurs de Dieu (vers. 33-39).
Enfin, il déclare qu'ils attiraient sur eux et sur toute la nation les plus terribles jugemens de Dieu, et il déplore d'une manière fort tendre la destruction de Jérusalem qui devait arriver dans peu d'années.

RÉFLEXIONS.IL faut faire ces deux considérations générales sur ce chapitre :

la première
, que Notre-Seigneur, étant sur le point de mourir, reprocha avec une sainte liberté et avec une autorité toute divine, aux scribes et aux pharisiens, leur hypocrisie, parce qu'il importait qu'il les fit connaître au peuple pour ce qu'ils étaient;

2.
les malédictions redoublées que Jésus-Christ prononce, dans tout ce discours, contre les hypocrites doivent nous faire regarder l'hypocrisie comme un péché qui est très-odieux, surtout en ceux qui l'ont profession d'avoir de la piété et du zèle.

Les réflexions particulières que ce chapitre nous présente, sont :

1.
que quand les ministres de la religion enseignent une doctrine pure et qu'ils vivent mal, il ne faut pas les imiter dans leurs actions, mais qu'on doit pourtant toujours les écouter et leur obéir quand ils disent la vérité;

2.
que tous les disciples de Jésus-Christ, et particulièrement ceux qui ont charge dans l'Église, doivent être entièrement éloignés de l'hypocrisie, de l'ambition, de l'avarice, s'ils ne veulent pas ressembler aux pharisiens que Jésus-Christ maudit;

3.
que leur devoir est d'entrer eux-mêmes les premiers dans le chemin du ciel et d'y faire ensuite entrer les autres, en contribuant de tout leur pouvoir à la conversion des pécheurs et à l'édification de tout le monde.

4.
La censure que Notre-Seigneur fait de la doctrine des pharisiens sur l'article des sermens, montre que le serment se rapportant toujours à Dieu lui-même, on doit l'avoir en grande révérence, et que le parjure et la violation des voeux est un grand crime.

5.
Nous voyons ici que l'une des marques auxquelles on reconnaît les hypocrites, c'est qu'ils affectent une sainteté extérieure et qu'ils sont exacts et scrupuleux dans les choses de peu de conséquence, mais qu'ils négligent ce qu'il y a de plus essentiel dans la religion, savoir, la miséricorde, la foi, l'obéissance à ce que Dieu commande. Ainsi nous devons nous attacher surtout à l'observation de ces devoirs les plus essentiels, purifier notre coeur et y établir la foi et une vraie crainte de Dieu. Cependant, quoique les devoirs extérieurs ne soient pas les plus nécessaires, on ne doit pas les négliger ni les mépriser. Jésus-Christ marque cela en disant : Il fallait faire ces choses-ci et ne pas négliger celles-là.

Les menaces que Notre-Seigneur fait contre les Juifs qui, après avoir fait mourir les prophètes, le feraient mourir lui-même, montrent que Dieu les détruit avec justice, et que l'ingratitude de ceux qui rejettent la parole de Dieu et ses serviteurs ne demeure pas impunie. La tendresse avec laquelle Jésus-Christ déplore la ruine des Juifs, qui avaient si mal répondu à la bonne volonté dont il était animé en leur faveur, prouve bien clairement que Dieu ne cherche que le salut des hommes, et qu'ils ne périssent que par le refus volontaire et obstiné qu'ils font des offres de sa grâce.

CHAPITRE XXIV.-

Notre-Seigneur

prédit la ruine du temple de Jérusalem (vers. 1-3),
et il parle des signés qui précéderaient cette ruine, et la fin du monde (vers. 4-8).
Il dit qu'il s'élèverait de faux prophètes et de faux messies, qu'il y aurait clés guerres, des famines, et toutes sortes de calamités (vers. 9-14);
que ses disciples seraient persécutés, et que l'Évangile serait prêché en divers lieux du monde (vers. 15-28).
Il dit de plus, que quand l'abomination qui doit causer la désolation entrerait dans le lieu saint, c'est-à-dire quand les idolâtres entreraient dans la Judée et assiégeraient Jérusalem et le temple, ce serait une marque que sa ruine allait arriver, et qu'alors il faudrait s'en retirer et prendre la fuite (vers. 29).
Il ajoute que le soleil et les astres seraient obscurcis; ce sont des expressions figurées tirées des prophètes, et elles signifient qu'il arriverait de grands changemens dans le monde et dans l'état des Juifs, et que l'on verrait des signes de la colère de Dieu qui rempliraient les hommes d'effroi (vers. 30-31).
Il dit encore que le signe du Fils de l'Homme paraîtrait; ce qui signifie que Jésus-Christ ferait voir d'une manière illustre et éclatante, en détruisant les Juifs et en établissant son règne, qu'il était le Fils de Dieu (vers. 32-41).
Il déclare que tout cela arriverait avant que la génération d'alors fût passée, que le temps précis de sa venue ne serait connu de personne, et que cette venue surprendrait tout le monde, comme le déluge surprit les hommes du temps de Noé (vers. 32-51).
Enfin, il exhorte ses disciples à veiller et à se tenir prêts, de peur qu'ils ne fussent surpris lorsqu'il viendrait.

RÉFLEXIONS.
IL faut considérer premièrement, que tout ce que Jésus-Christ prédit ici touchant la ruine de Jérusalem arriva peu après son ascension. Il s'éleva plusieurs faux messies et plusieurs imposteurs qui, sous prétexte de zèle et de religion, séduisirent les Juifs et excitèrent des séditions dans toute la Judée. Il y eut des guerres dans lesquelles il périt une infinité de Juifs; la famine et la peste firent de grands ravages parmi eux; les apôtres et les chrétiens furent persécutés; l'Évangile fut prêché et s'établit en divers lieux; les Romains entrèrent dans la Judée, ils assiégèrent Jérusalem et la détruisirent avec son temple; et les chrétiens, qui profitèrent des avertissemens de Jésus-Christ et qui se retirèrent de cette ville-là, furent garantis, pendant que les Juifs périrent misérablement.

Tout cela arriva, comme Jésus-Christ l'avait déclaré en termes formels, avant que la génération d'alors fût passée, environ quarante ans après sa mort; ce qui prouve avec la dernière évidence la vérité et la divinité de ces prédictions, qui étaient déjà répandues dans le monde long-temps avant la destruction de Jérusalem. On voit dans cette ruine un exemple remarquable des jugemens de Dieu sur les incrédules, et de sa protection sur les fidèles. Enfin, l'exact accomplissement de ce que Notre-Seigneur avait dit de la destruction des Juifs et nous convaincre que ce qu'il a dit si expressément de la fin du monde et de la punition des méchans s'accomplira de même. Le temps de cette seconde venue du Fils de Dieu nous est caché aussi bien que celui de notre mort; ainsi nous devons nous y préparer continuellement, de peur que ce jour redoutable ne nous surprenne, comme le déluge surprit les hommes du temps de Noé, et comme les Juifs furent surpris par leur ruine. Jésus-Christ nous montre lui-même que c'est là l'usage que nous devons faire de tout ce discours, par la similitude du bon et du mauvais serviteur, et par cette exhortation qui marque le but de cette similitude, et de tout ce qui est contenu dans ce chapitre : Veillez, car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur viendra.

CHAPITRE XXV. -

Notre-Seigneur, après avoir parlé dans le chapitre précédent de sa venue et avoir exhorté ses disciples à la vigilance, continue son discours, et il montre,

I. par la parabole des dix vierges,
et 2. par celle des talens, la nécessité de veiller et de se préparer pour cette venue.
Il parle ensuite du jugement dernier.

I. 1-13; II. 14-30; III. 31-46.

RÉFLEXIONS.
LA parabole des vierges est prise de ce qui se pratiquait parmi les Juifs, dans les noces, où les filles avaient accoutumé d'aller au-devant de l'épouse avec des lampes allumées. Par cette parabole Jésus-Christ voulait apprendre à ses disciples qu'ils devaient attendre continuellement sa venue et s'y préparer. Les vierges sages représentent les vrais fidèles, qui vivent dans la foi, dans la vigilance et dans la pratique de leurs devoirs, en attendant que le Seigneur vienne, et les vierges folles sont l'image des faux chrétiens qui négligent ces devoirs.

La venue de l'époux qui vient à minuit et l'état où les vierges sages et les vierges folles se trouvèrent alors, signifie que Jésus-Christ viendra pour juger les hommes, lorsqu'ils ne s'y attendront pas; qu'alors ceux qui se seront tenus prêts seront remplis d'une sainte assurance et entreront avec lui dans sa gloire, pendant que ceux qui auront négligé de se préparer n'auront pour leur partage que la misère et le désespoir, et feront d'inutiles efforts pour être admis à la félicité des justes.

La parabole des talens marque ces trois choses:

1.
que Dieu appelle les hommes à le servir, et qu'il leur accorde sa grâce et ses dons dans une mesure différente, afin qu'ils les emploient, chacun selon leur vocation, pour la gloire et pour le salut des autres;

2. que les uns, comme de fidèles serviteurs, font un bon usage de ses grâces, et que les autres les rendent inutiles par leur négligence;

3. que Dieu fera rendre compte aux uns et aux autres de leur conduite; qu'il louera et récompensera la fidélité de ceux qui se seront servis de ses dons pour avancer sa gloire, et que ceux qui en auront abusé seront punis de leur infidélité. Notre-Seigneur dit expressément que ces derniers n'auront aucune excuse, puisque Dieu n'est pas un maître rude et injuste qui veuille moissonner ou il n'a pas semé, c'est-à-dire qui exige des hommes ce qu'ils ne sauraient faire. Par l'une et l'autre de ces similitudes, Jésus-Christ nous enseigne de quelle manière il jugera ceux à qui il a donné sa connaissance, et il nous avertit de nous tenir constamment attachés à notre devoir et de le servir fidèlement chacun dans notre vocation.

Il y a quatre choses principales à remarquer dans la description du jugement dernier:

1.
que Jésus-Christ descendra du ciel avec gloire, et que ce sera lui qui jugera le monde;

2.
que tous les hommes sans exception paraîtront devant lui et qu'ils seront tous jugés;

3.
qu'il les jugera par leurs oeuvres, et qu'il aura principalement égard aux oeuvres de charité et au bien que l'on aura fait à ses membres, parce que ses oeuvres-là sont des preuves et des effets de la foi et de l'amour qu'on a pour lui;

4.
qu'il séparera les bons d'avec les méchans en recevant les bons dans le royaume des cieux, et en envoyant les méchans aux peines éternelles.
Puisque Jésus-Christ nous a expressément avertis de toutes ces choses, et que nous savons qu'il nous faudra paraître devant son tribunal pour recevoir selon le bien et le mal que nous aurons fait, notre plus grande attention doit être de nous conduire avec piété et avec crainte, pendant tout le temps de notre séjour en ce monde, de nous attacher à la pratique des bonnes oeuvres, et surtout des oeuvres de charité et de miséricorde, afin qu'au jour de la glorieuse et dernière apparition du Fils de Dieu, nous puissions paraître devant lui avec confiance et avec joie, et être du nombre de ceux auxquels il dira : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la création du monde.

CHAPITRE XXVI. 1-35. -

C'est ici que commence l'histoire de la passion de Notre-Seigneur.

1. Les sacrificateurs prennent la résolution de faire mourir Jésus-Christ.
2. Une femme l'oint avec une huile précieuse.
3. Judas traite avec les sacrificateurs pour leur livrer son maître.
4. Jésus-Christ célèbre la Pâque, et pendant le repas il parle de la trahison de Judas, il institue la sainte Cène, et il prédit que saint Pierre le renierait.

I. 1-5; II. 6-13; III. 14-16; IV. 17-35

RÉFLEXIONS.
LA première
réflexion que l'on doit faire ici regarde le temps de la passion de Notre-Seigneur. Sachant qu'il devait être crucifié à la fête de Pâques, il se rendit à Jérusalem dans ce temps-là; et quoique les sacrificateurs n'eussent pas intention de le faire mourir durant cette fête, Dieu voulut qu'il mourût alors, parce que c'était le temps auquel on immolait l'agneau de Pâque, qui représentait le sacrifice de Jésus-Christ, et afin que les Juifs qui se rendaient de toutes parts pour la Pâque fussent les témoins de sa mort.

2.
L'exemple de cette femme qui oignit Jésus-Christ avec un parfum précieux, doit nous inciter à honorer Notre-Seigneur par tous les moyens qui sont en notre puissance. Et ce que le Seigneur dit pour défendre l'action de cette femme, nous apprend qu'il reçoit avec bonté tout ce que nous faisons pour lui marquer notre amour et notre respect, qu'il faut juger charitablement des actions des autres, surtout lorsqu'elles partent d'un bon principe, et que nous ne devons jamais négliger d'assister les nécessiteux.

3.
La convention de Judas avec les sacrificateurs nous fait voir dans quels crimes et dans quel endurcissement l'avarice peut jeter les hommes, et avec quel soin il faut prendre garde que cette passion ne se glisse et ne s'enracine dans notre coeur.

4.
Jésus-Christ prédit la trahison de Judas, afin de lui faire comprendre que son dessein lui était connu, et afin que les apôtres vissent qu'il ne devait rien arriver à leur maître qu'il n'eut prévu, et à quoi Il n'eut voulu s'exposer.

5.
Ce qui mérite surtout notre attention dans ce chapitre, c'est que Jésus-Christ, étant sur le point d'être crucifié, institua la sainte Cène pour être jusqu'à la fin du monde un mémorial de ses souffrances et de sa mort. Cela nous oblige à avoir cet auguste sacrement en grande révérence, et à le célébrer d'une manière conforme aux intentions de notre bienheureux Rédempteur. Enfin la prédiction que Jésus-Christ fit du reniement de saint Pierre prouve que Notre-Seigneur connaît les coeurs et l'avenir; et ce qu'il dit à cet apôtre, qui lui répondait avec tant d'assurance, nous apprend à ne présumer jamais de nos forces, à nous défier de nous-mêmes, et à nous tenir sans cesse en garde contre la tentation.

CHAPITRE XXVI. 36-75.-

On voit ici :

1. Ce que Jésus souffrit dans le jardin ;
2. comment il fut pris par Judas;
3. ce qui se passa lorsqu'il partit devant le conseil et qu'il y fut condamné;
4. la chute et la repentance de saint Pierre.

I. 36-46; II. 47-56. III. 57-68. IV. 69-75-

RÉFLEXIONS.
ON doit faire une grande attention à ce que Jésus-Christ souffrit dans le jardin. Dieu voulut qu'il ressentît cette tristesse et ses frayeurs, afin que l'on vît qu'il mourrait pour les péchés des hommes et qu'il était sujet à toutes les infirmités innocentes de la nature humaine. Et nous devons juger, par l'état où Notre-Seigneur fut alors réduit, quelle est l'horreur du péché, et combien les peines que les méchans souffriront un jour seront terribles. Ces prières si humbles et si ferventes, que Jésus-Christ adressait à Dieu dans son agonie, nous enseignent à prier avec persévérance et avec humilité, lorsque nous sommes dans la souffrance. Nous avons, dans la résignation de Notre-Seigneur à la volonté de son Père, une preuve de sa parfaite obéissance aussi bien que de son grand amour envers nous, et un modèle de patience, que nous devons imiter en quelque état qu'il plaise à Dieu de nous mettre.
L'avertissement que Jésus-Christ donna aux apôtres de veiller et de prier, de peur qu'ils ne succombassent à la grande tentation où ils allaient être exposés, est un conseil salutaire qui nous apprend que la vigilance et la prière sont les principaux moyens de résister aux tentations, et qu'on y succombe dès qu'on néglige ces moyens-là. Dans la manière dont Jésus fut pris par Judas, on voit d'un côté la perfidie de ce malheureux disciple, et de l'autre que Notre-Seigneur s'exposait volontairement à la mort. L'action de saint Pierre, qui frappa avec l'épée un de ceux qui venaient prendre Jésus, était l'effet d'un zèle inconsidéré, et la censure que le Seigneur fit à cet apôtre nous montre qu'il n'est jamais permis de se venger ni d'en venir à la violence, en quelque occasion ni pour quelque sujet que ce puisse être.

Ce qu'il y a à remarquer sur la comparution de Jésus-Christ devant le conseil des Juifs, c'est :

1. que quelque effort que les Juifs fissent, pour trouver des faux témoins et un prétexte pour le condamner, il ne put être convaincu d'aucun crime, et qu'il ne fut condamné que parce qu'il avoua qu'il était le Fils de Dieu, en quoi l'on découvre la haine et l'injustice des Juifs, et la parfaite innocence de notre Sauveur.

2.
La grande patience avec laquelle il souffrit tous les outrages qu'on lui fit, doit nous rappeler ce que saint Pierre (chap. II. 21) dit à ce sujet: que Christ a souffert Pour nous, nous laissant un mode, afin que nous suivions ses traces.

3.
Ce que Notre-Seigneur dit aux Juifs qu'ils le verraient venant dans les nuées du ciel, mérite une attention particulière. Jésus-Christ parlait comme roi et comme Fils de Dieu dans le temps qu'on le condamnait; et l'établissement de son règne, de même que la ruine des Juifs, firent voir bientôt après la vérité de ce qu'il avait dit dans cette occasion.

4.
La chute de saint Pierre qui, après avoir été averti par Notre-Seigneur et avoir protesté qu'il ne le renierait jamais, le renia jusqu'à trois fois, est un grand exemple de l'inconstance et de l'infirmité humaine. Ceux-là même qui ont de bonnes intentions peuvent faire de grandes chutes, quand ils ne se précautionnent pas contre la tentation; et pour s'en garantir, il importe de se défier de soi-même, de prier sans cesse et d'éviter les lieux et les occasions qui peuvent entraîner dans le péché.

Enfin il faut considérer que si le péché de saint Pierre fut grand, sa repentance fut prompte, et qu'il pleura amèrement sa faute. C'est ainsi que nous devons nous relever promptement de nos chutes et les réparer par les larmes d'une sincère pénitence et par un vrai amendement.

CHAPITRE XXVII. 1-26. -

1. Judas, voyant que Jésus était condamné, reconnaît son crime et se donne la mort.
2. Jésus paraît devant Pilate, gouverneur de Jérusalem, qui, après avoir fait divers efforts pour le délivrer et pour apaiser les Juifs, prononce la sentence de sa condamnation.

RÉFLEXIONS.
LES remords que Judas ressentit lorsqu'il vit qu'on allait faire mourir Jésus, l'aveu qu'il fit de son crime et sa fin tragique, font voir que Jésus était innocent et qu'il avait été condamné injustement. On voit aussi en cela l'état d'une conscience criminelle et l'horreur des remords et du désespoir dont les méchans sont agités, lorsqu'elle se réveille et que la vengeance divine les poursuit.

L'usage que les Juifs firent de l'argent que Judas leur rendit servit à perpétuer la mémoire de cet événement; c'était une preuve de l'injustice qu'ils avaient commise, et l'on y remarque l'accomplissement de l'oracle de Zacharie.

Sur ce qui se passa devant Pilate, il faut observer que Jésus-Christ avoua en sa présence, comme il l'avait avoué devant le Conseil, qu'il était le Messie. À l'exemple de Notre-Seigneur, nous devons confesser la vérité, même au péril de notre vie, toutes les fois que nous y sommes appelés.
On voit de plus, dans cette histoire, la fureur des Juifs que rien ne put adoucir et qui préférèrent à Jésus-Christ un meurtrier et un séditieux.
On y découvre l'innocence de Jésus qui fut reconnue par Pilate; mais on y remarque surtout l'iniquité de ce juge qui, après avoir longtemps résisté, consentit à sa mort, nonobstant les avertissemens que sa femme lui fit donner, et quoiqu'il fût persuadé qu'il condamnait un innocent. Nous avons en Pilate une image de ceux qui pèchent contre leurs lumières et qui sacrifient leur devoir et leur conscience à la crainte, à la complaisance et à l'intérêt, aussi bien que de ceux qui se croient innocens dans le temps qu'ils commettent les plus grands crimes, et qui rejettent sur les autres les fautes dont ils sont eux-mêmes les auteurs. Ceci nous avertit d'être toujours inviolablement attachés à notre devoir et de suivre les mouvemens de notre conscience, sans qu'aucune considération que ce soit nous en détourne.

Enfin l'on doit faire une grande attention là ces paroles que les Juifs prononcèrent lorsque Notre-Seigneur fut condamné: Que son sang soit sur nous et sur nos enfans. Ils éprouvèrent eux et leur postérité les effets de cette imprécation qu'ils firent contre eux-mêmes, Dieu ayant vengé sur cette nation la mort de son Fils, de par la ruine de leur ville et par l'état où ils ont été depuis et où ils sont encore aujourd'hui.

CHAPITRE XXVII. 27-66.-

Saint Matthieu rapporte ici:

1. Le crucifiement de Jésus-Christ et Sa mort;
2. les prodiges qui arrivèrent alors;
3. sa sépulture.

I. 27-50; II. 51-56; III. 57-66.

RÉFLEXIONS.
L'HISTOIRE de la passion de Jésus-Christ et le récit des ignominies et des douleurs auxquelles il fut exposé avant que d'être crucifié et pendant qu'il était sur la croix, nous engage à considérer qu'il a souffert toutes ces choses et qu'il est mort pour expier nos péchés et pour confirmer par ce moyen les promesses qu'il nous a faites de l'immortalité. L'usage que nous devons en faire de cet endroit si important de l'Évangile est de regarder cette mort connue le moyen admirable par lequel nous avons été sauves, de bénir la miséricorde de Dieu qui a ainsi livré son Fils à la mort, et la charité de notre bon Sauveur qui s'est donné soi-même pour nous, et de l'aimer comme il nous a aimés.

Les souffrances de Jésus-Christ doivent aussi nous faire renoncer au péché puisqu'il est mort pour le détruire, et nous apprendre à souffrir et à porter patiemment notre croix. Les divers prodiges qui arrivèrent à la mort de Jésus-Christ tendaient à faire sentir l'horreur du crime que les Juifs venaient de commettre en le crucifiant, et à montrer à tout le monde que Jésus était le Fils de Dieu.

Le déchirement du voile du temple marquait visiblement que le culte des Juifs allait prendre fin, que le temple allait être détruit, et que le ciel serait désormais ouvert aux hommes.

L'ouverture des sépulcres de ceux qui ressuscitèrent avec Notre-Seigneur, marquait que Jésus devait sortir du tombeau et que les morts ressusciteront au dernier jour par la vertu de la mort de Jésus-Christ et de sa résurrection. Notre-Seigneur fut enseveli, afin que l'on ne pût pas douter qu'il était véritablement mort, et Dieu voulut qu'on le mit dans un sépulcre où personne n'avait été mis, pour faire voir que ce serait bien lui qui ressusciterait. Les circonstances de sa sépulture, de même que celles de sa passion, nous découvrent l'accomplissement de plusieurs prophéties, et la pensée que Jésus a été enseveli est très-propre pour dissiper l'horreur que nous aurions sans cela du tombeau et de la mort, et pour nous élever à l'espérance de la résurrection et d'une meilleure vie. C'est enfin une chose digne de remarque que les Juifs firent fermer et garder soigneusement le sépulcre de Notre-Seigneur, de peur que les disciples n'enlevassent son corps; par là ils fournirent, contre leur dessein, des preuves incontestables de la vérité de sa résurrection.

CHAPITRE XXVIII. -

Ce chapitre contient :

1. Un récit abrégé de la résurrection de Jésus-Christ;
2. ce que les Juifs firent pour persuader le peuple que ses disciples avaient enlevé son corps;
3. l'apparition de Jésus-Christ aux apôtres et les ordres qu'il leur donna avant que de monter au ciel.

I. 1.10; II. 11-15; III. 16-29.

RÉFLEXIONS.
IL y a trois considérations principales à faire sur la résurrection de Jésus-Christ.

La première
, que Dieu ayant envoyé ses anges pour le retirer du tombeau comme il l'avait prédit, cela prouve incontestablement qu'il est le Fils de Dieu ;

2.
que cette résurrection est un fait certain, qui a été attesté par les anges, par les femmes qui virent Jésus-Christ, et ensuite par les apôtres et par un grand nombre d'autres personnes;

3.
et surtout que la résurrection de Notre-Seigneur est le fondement de notre salut et de toutes nos espérances, puisqu'elle nous assure que nous sommes pleinement réconciliés avec Dieu et que nous ressusciterons au dernier jour.

Les principaux des Juifs firent paraître leur obstination invincible et leur extrême malice, en s'efforçant de persuader au peuple que les disciples de Jésus avaient enlevé son corps; mais toutes leurs précautions furent inutiles, et ce qu'ils craignaient ne laissa pas d'arriver. C'est de la sorte que Dieu confond les méchans dans leurs desseins et que la vérité triomphe des efforts de ceux qui veulent l'opprimer. Enfin ce que Jésus-Christ disait à ses apôtres de la suprême puissance où il allait être élevé doit être bien considéré, de même que les ordres qu'il leur donna de prêcher l'Évangile et de baptiser, et la promesse qu'il leur fit d'être avec eux jusqu'à la fin du monde. On voit que Jésus-Christ parlait alors comme le roi du ciel et de la terre; il marquait clairement que sa doctrine allait se répandre parmi toutes les nations, qu'un grand nombre de personnes embrasseraient cette doctrine et recevraient le baptême, et que son Église subsisterait à jamais.

Le succès prompt et merveilleux de la prédication des apôtres et l'établissement de la religion chrétienne prouva dans la suite, et prouve encore aujourd'hui la vérité de ces derniers discours de Notre-Seigneur. Ce sont là tout autant de puissans motifs à croire en Jésus-Christ, à reconnaître la divinité de sa doctrine, et à garder tout ce qu'il nous a commandé de garder. En particulier, les chrétiens doivent apprendre d'Ici à regarder le baptême comme une institution sacrée de Notre-Sauveur, et à avoir en révérence cette sainte cérémonie par laquelle ils ont été consacrés au Père, au Fils et au Saint-Esprit.


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