Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT


ÉVANGILE
SELON SAINT MATTHIEU.

CHAPITRE VI.-

Jésus-Christ instruit ses disciples

sur l'aumône, sur la prière et sur le jeûne; il leur montre comment il faut s'acquitter de ces actes religieux, et il leur recommande surtout d'y éviter l'hypocrisie et l'ostentation.
2. Il leur défend de travailler pour amasser les biens du monde et d'être en souci pour les besoins de cette vie, et il les exhorte à se reposer sur la providence, et à chercher avant toutes choses le royaume de Dieu et sa justice.

I. I-8. Il. 9-34.

RÉFLEXIONS.

LE Sauveur du monde nous apprend ici, premièrement
, que l'aumône, la prière et le jeûne sont trois devoirs très importans dans la religion. Pour ce qui regarde le jeûne en particulier, puisque Jésus-Christ donne des règles sur la manière de jeûner aussi bien que sur la prière et sur l'aumône, il paraît évidemment que son intention a été que ses disciples jeûnassent; les jeûnes particuliers, qui sont ceux dont il s'agit dans ce chapitre, étant très-utiles pour mortifier la chair et pour se disposer à l'humiliation et à la prière, et ayant aussi été pratiqués par les apôtres, et ensuite dans tout le monde par tous les chrétiens.

2.
Notre-Seigneur recommande d'éviter avec soin l'hypocrisie et la vaine gloire lorsqu'on fait la charité, lorsqu'on prie, et lorsqu'on jeûne; et de s'acquitter de ces devoirs avec sincérité et avec humilité, nous souvenant que nous sommes devant Dieu qui voit tout ce qui se passe dans le secret de notre coeur, et que les hypocrites n'ont aucune récompense à attendre de lui.

3.
Puisque l'Oraison Dominicale est un formulaire de prière qui a Jésus-Christ pour auteur, et qu'elle comprend tout ce qui est nécessaire pour la gloire de Dieu et pour notre propre bonheur, l'usage que nous en devons faire est, premièrement, d'apporter un très-grand respect et beaucoup d'attention et de dévotion lorsque nous la présentons à Dieu; et en second lieu, de conformer non-seulement nos prières, mais aussi nos sentimens et notre conduite à cet excellent modèle que Jésus-Christ nous a laissé.

4.
Notre-Seigneur nous déclare ici de la manière la plus expresse, que nous ne devons pas espérer que Dieu nous exauce et nous pardonne si nous ne pardonnons pas à ceux qui nous ont offensés. C'est sur quoi nous devons bien nous examiner toutes les fois que nous nous présentons devant Dieu pour lui offrir nos prières.

La cinquième leçon
que ce chapitre nous donne, est de ne pas rechercher avec ardeur à amasser les biens de ce monde qui sont vains, inconstans, et dont divers accidens peuvent nous priver, mais de travailler plutôt à acquérir les biens du ciel qui sont les plus excellens et que rien ne saurait nous ravir. Jésus-Christ nous avertit sur ce sujet qu'il est dangereux d'aimer les richesses, que cet amour nous aveugle et attache nos inclinations à la terre, et qu'il n'est pas possible de servir Dieu et d'avoir le coeur libre et élevé à lui, pendant qu'on est possédé de l'amour des biens de ce monde. 6. Notre-Seigneur ne condamne pas seulement l'amour des richesses, il défend même de s'inquiéter et de se donner trop de soins pour les choses nécessaires à la vie. Il nous exhorte à nous confier en la providence qui, ayant soin des oiseaux et des autres créatures, pourvoira beaucoup plus aux besoins de ses enfans, qui sont d'une nature plus excellente, et qu'il destine à l'immortalité. Il nous dit que les soins temporels qui sont excessifs et accompagnés d'inquiétude et de défiance, sont inutiles, et d'ailleurs indignes des chrétiens. Enfin, il nous exhorte à chercher avant toutes choses ce qui peut plaire à Dieu et nous faire parvenir au royaume céleste; et il promet que si nous le faisons, Dieu nous accordera tout ce qui nous est nécessaire pour la vie du corps. Ce sont là des instructions que nous devons toujours avoir présentes au milieu des occupations de cette vie, afin qu'elles nous garantissent de l'attachement aux biens de la terre, et qu'elles nous engagent à rechercher principalement les biens éternels, qui nous sont réservés dans le ciel.

CHAPITRE VII.-

Notre-Seigneur parle des jugemens téméraires, de la prudence avec laquelle il faut proposer la vérité, de la prière et de son efficace. Il prescrit la règle de la justice et de la charité; il exhorte à entrer par la porte étroite et à éviter les faux docteurs. Il dit que tous ceux qui l'appellent le Seigneur n'entreront pas dans le ciel, et il montre, par une similitude, qu'il ne sert de rien d'écouter sa parole si l'on ne pratique pas ce qu'elle enseigne.

RÉFLEXIONS
.
CE chapitre contient plusieurs instructions importantes.

La première
, de ne pas juger témérairement du prochain, de ne le pas condamner avec rigueur, et de reconnaître nos propres défauts, afin de nous en corriger, plutôt que de rechercher curieusement et de reprendre les défauts des autres.

La seconde
, de ne pas donner les choses saintes aux chiens; c'est une leçon de prudence dont le sens est, que quand on a à faire à des hommes charnels et profanes qui rejettent avec mépris et avec fierté la doctrine de l'Évangile, il ne faut pas la leur proposer, de peur qu'on n'expose la vérité et la piété à leur mépris, et qu'on ne s'attire leur haine.

3.
Notre-Seigneur nous exhorte à prier Dieu avec confiance, et il nous assure que la prière est d'une très-grande efficace, moyennant qu'elle soit accompagnée de zèle et de persévérance, et que l'on demande à Dieu les véritables biens; c'est ce qu'il montre par la comparaison qu'il fait de Dieu avec les pères qui ne refusent pas à leurs enfans les choses nécessaires.

4.
Il nous donne ici la règle de la justice et de la charité, qui est de faire aux autres tout ce que nous voudrions qu'ils nous fissent. C'est là une règle très-parfaite, et en même temps très-simple et très-claire que nous devons toujours avoir devant les yeux.

5.
Il exhorte ses disciples à entrer par la porte étroite, c'est-à-dire à suivre le chemin de la foi et de la piété qui conduit au salut, bien que ce chemin soit suivi de peu de personnes, qu'il soit contraire aux passions et aux inclinations des hommes, et que l'on y soit même quelquefois exposé à la persécution, et il veut que l'on fuie le chemin de l'erreur et du vice qui paraît agréable à la chair, et où l'on voit marcher beaucoup de gens, mais qui mène à la perdition.

6.
Il avertit ses disciples de se donner garde des faux docteurs et des imposteurs dont on devait voir un grand nombre dans la suite. La règle qu'il donne là-dessus, est de les examiner par leurs fruits, c'est-à-dire par leurs oeuvres et par leur conduite, et d'avoir aussi égard aux effets que leur doctrine peut produire, en voyant si elle tend à la gloire de Dieu et à rendre les hommes meilleurs,

7.
Jésus-Christ déclare que tous ceux qui l'appellent leur Seigneur n'entreront pas dans le ciel; qu'il n'y recevra que ceux qui font sa volonté; et que plusieurs qui l'auront connu et qui auront même fait des miracles en son nom, seront exclus de son royaume parce qu'ils n'auront pas gardé ses commandemens. Enfin, Jésus-Christ conclut ce discours par la comparaison d'une maison qui serait bâtie sur le roc ou sur le sable, par où il nous apprend que c'est en vain que l'on écoute sa parole, si l'on n'observe pas ce qu'il nous commande; et que ceux qui manquent à ce devoir essentiel ne sauraient jamais persévérer ni résister aux tentations. Ainsi cette similitude nous montre l'usage que nous devons faire de la doctrine de Notre-Seigneur, et en particulier des instructions qui sont contenues dans ce chapitre et dans les deux précédens.

CHAPITRE VIII. 1-17--

Notre-Seigneur

1. répond à un docteur de la loi et à un de ses disciples qui voulaient le suivre.
2. Il apaise une tempête.
3. Il délivre deux démoniaques.

I. 1-4; Il. 5-13; Ill. 14-17.

RÉFLEXIONS.
COMME c'est dans ce chapitre que commence le récit des miracles de Jésus-Christ, la première réflexion qu'il faut faire ici, regarde ces miracles en général. On y découvre, d'un côté, la puissance infinie de Notre-Seigneur, qui guérissait toutes sortes de maladies par sa seule parole; et de l'autre, sa bonté et son amour envers les hommes; puisque ces miracles n'ont été que des bienfaits.
Après cela, il faut savoir que le but de ces miracles était de convaincre les hommes que Jésus était envoyé de Dieu, et de les engager à l'écouter et à croire en lui; c'est à cause de cela qu'il ne faisait ordinairement ses miracles qu'en faveur de ceux qui croyaient qu'il avait le pouvoir de les faire.
Outre ces réflexions générales, qu'on doit toujours avoir devant les yeux lorsqu'on lit l'Évangile, il faut remarquer dans la guérison du lépreux, que Jésus-Christ le guérit ayant égard à sa foi et à sa prière; par ou nous pouvons voir que Notre-Seigneur sauve et délivre ceux qui s'adressent à lui avec confiance et avec humilité.
Au reste, si Jésus-Christ ordonna au lépreux d'aller se montrer au sacrificateur et offrir ce qui était prescrit par la loi, ce fut pour convaincre les Juifs que cet homme était véritablement guéri, et afin qu'ils ne pussent pas accuser Jésus d'être ennemi de la loi de Moïse.
L'histoire du centenier qui demanda la guérison de son serviteur à Jésus-Christ, est surtout remarquable par la grande humilité et par la foi admirable de cet homme. Il ne se croyait pas digne de recevoir Jésus dans sa maison; mais il était persuadé que Notre-Seigneur pouvait, sans y aller, guérir son serviteur par une seule parole, avec la même facilité que lui, qui était officier, se faisait obéir par ses soldats. Les grandes louanges que Jésus-Christ donna à la foi du centenier, qui était payen de naissance, en disant qu'il n'avait pas trouvé une si grande foi parmi les Juifs, nous obligent à faire beaucoup d'attention à cet endroit de l'Évangile, et à imiter un si bel exemple d'humilité et de foi. Jésus-Christ prédit à cette occasion, que plusieurs viendraient d'occident et d'orient et seraient à table, au royaume de Dieu, et que les enfans du royaume seraient jetés dehors. Cela voulait dire que les payens viendraient de divers endroits du monde, pour entrer dans l'alliance divine et que les Juifs seraient rejetés, ce que l'événement vérifia peu après.
Enfin, la réflexion que saint Matthieu fait sur la guérison de la belle-mère de saint Pierre et de divers autres malades, en rapportant cet oracle d'Esaïe: Il a pris nos langueurs et s'est chargé de nos maladies, nous instruit du but de tous ces miracles. Ils tendaient à montrer que Jésus-Christ était un Sauveur charitable, et qu'il n'était venu au monde que pour faire du bien aux hommes et pour les délivrer de tous leurs maux, principalement de leurs péchés.

CHAPITRE VIII. 18-34.-

Saint Matthieu récite divers miracles de Jésus-Christ :

la guérison d'un lépreux,
celle du serviteur d'un capitaine payen,
celle de la belle-mère de saint Pierre
et de plusieurs autres malades.

I. 18-22; Il. 23-27; III. 28-34.

RÉFLEXIONS.
LA réponse que Jésus-Christ fit à ce docteur de la loi qui voulait le suivre, tendait à lui apprendre qu'il ne devait pas s'attendre à trouver auprès de lui les avantages du monde. Ce qu'il dit à l'un de ses disciples, de laisser les morts ensevelir leurs morts, signifiait qu'il devait laisser le soin des choses temporelles à ceux qui n'étaient pas éclairés des lumières de l'Évangile; et que ceux qu'il appelait à être ses disciples devaient le suivre sans délai et être prêts à tout quitter et à renoncer aux choses de cette vie, même à celles qui étaient innocentes et permises, lorsqu'elles pouvaient les empêcher de s'acquitter des devoirs de leur vocation.

2.
Dans le miracle que Jésus-Christ fit en apaisant une tempête, nous avons à remarquer, d'un côté, le pouvoir de Notre-Seigneur qui calmait les vents et la mer par sa seule parole; et de l'autre, la faiblesse des apôtres qui craignaient de périr.
Cet événement, qui tendait à confirmer leur foi, doit fortifier la nôtre et nous inspirer une parfaite confiance en la bonté et en la puissance de Jésus-Christ. On peut être dans une entière assurance, même au milieu des plus grands dangers, lorsqu'on est aimé de lui, et quand on l'a pour protecteur.

3.
L'histoire de ces démoniaques que le Seigneur guérit nous fait voir que le démon exerçait alors sa puissance sur les hommes; mais que Jésus-Christ était venu pour lui ôter cette puissance et pour détruire son règne. À l'égard de ce qui arriva aux pourceaux qui se précipitèrent dans la mer, après que les démons furent entrés dans leur corps par la permission de Jésus-Christ, il faut considérer que cette perte fut une épreuve et un châtiment pour les habitans de ces quartiers-là. Notre-Seigneur voulut aussi faire voir que cet homme, qu'il venait de guérir, était véritablement possédé; il montra encore par là qu'il avait le pouvoir de commander aux démons, et que ces mauvais esprits ne pouvaient rien faire que par sa permission. Tout cela devait convaincre les hommes de l'autorité divine de Jésus-Christ, les instruire du but de sa venue au monde, et les persuader de la vérité de sa doctrine.

CHAPITRE IX.-

Jésus-Christ

guérit un paralytique.
Il appelle saint Matthieu à la charge d'apôtre,
et il répond à ceux qui se scandalisaient de ce qu'il mangeait avec les pécheurs.
Il répond aussi à ceux qui lui demandaient pourquoi ses disciples ne jeûnaient pas comme ceux de Jean-Baptiste.
il guérit une femme qui avait une perte de sang
il ressuscite une jeune fille,
il rend la vue à deux aveugles,
et il délivre un homme possédé du démon et muet.
Enfin, il exhorte ses disciples à prier Dieu d'envoyer des personnes qui travaillassent à la conversion des peuples.

I. 1-8; Il. 9-13; III. 14-17; IV. 18-34; V. 35-38.

RÉFLEXIONS.
IL y a deux réflexions à faire sur la guérison du paralytique. L'une, que Notre-Seigneur eut égard à la foi de cet homme et de ceux qui le lui présentaient; ce qui nous montre que c'est par la foi et par un humble recours a Jésus-Christ que nous pouvons avoir part aux effets de sa grâce. L'autre, que puisque Jésus-Christ avait non-seulement le pouvoir de guérir les malades, mais aussi l'autorité de pardonner les péchés, nous devons le regarder comme notre juge et nous mettre en état d'obtenir de lui la rémission de nos offenses par la repentance et par la foi.

2.
Ce que Jésus répondit à ceux qui trouvaient mauvais qu'il mangeât avec les péagers et les gens de mauvaise vie, nous apprend qu'il est venu au monde pour sauver les pécheurs; mais que le but de sa venue est aussi de les amener à la repentance; et qu'ainsi, sans l'amendement, on ne saurait parvenir au salut.

3.
Il faut considérer que si Jésus-Christ n'assujettissait pas ses disciples à des jeûnes réglés, tels qu'étaient ceux des disciples de Jean-Baptiste, ce n'était pas que sa doctrine sur cet article fût différente de celle de son précurseur, ni qu'il condamnât les jeûnes; il les a recommandés par son exemple et par ses préceptes; et il appelle ses disciples à vivre dans la mortification, et non dans l'aise, et dans les plaisirs. Mais il en usait ainsi par la même raison qu'il ne menait pas lui-même une vie aussi retirée et aussi austère que Jean-Baptiste; et parce que son ministère l'obligeait à aller de lieu en lieu et à se rencontrer avec toutes sortes de personnes (Matt. IV. et VI. 16. et XVII. 21.). Au reste, il déclare que dans la suite ses disciples seraient appelés non-seulement à jeûner, mais à souffrir ce qu'il y avait de plus fâcheux; et que s'il ne les exposait pas encore à ces rudes épreuves pendant qu'il était avec eux, c'était parce qu'ils n'auraient pas pu les supporter; c'est ce qu'il représente par la comparaison d'un vieux habit et des vaisseaux à vin.

4.
On voit dans la guérison de cette femme qui était malade depuis douze ans d'une perte de sang, que Notre-Seigneur guérissait les maladies les plus invétérées et les plus incurables; surtout on doit y remarquer l'humilité et la foi admirable de cette femme, qui, n'osant pas s'adresser à Jésus, était persuadée que si elle pouvait seulement toucher son habit, elle serait guérie; ce qui lui arriva aussi comme elle l'avait cru. Cet exemple montre que, quand on a recours à Jésus-Christ avec une profonde humilité et une ferme confiance, on obtient infailliblement les effets de sa miséricorde.

5.
La résurrection de la jeune fille à qui Notre-Seigneur rendit la vie, prouve qu'il ne guérissait pas seulement les malades, mais qu'il rendait même la vie aux morts; cela doit nous convaincre pleinement qu'il était envoyé de Dieu et nous confirmer dans la croyance et dans l'attente de notre résurrection. 6. Il est dit, sur la fin de ce chapitre, que Jésus-Christ voyant que le peuple qui le suivait manquait d'instruction et de bons conducteurs, en eut pitié, et qu'il exhorta ses disciples à prier le maître de la moisson qu'il poussât des ouvriers dans sa moisson. Ces paroles, qui marquent la grande bonté dont notre Seigneur était animé, doivent nous inspirer les mêmes sentimens de compassion en faveur de ceux qui sont dans l'égarement, et nous exciter à prier Dieu qu'il envoie en tous lieux de fidèles ministres qui travaillent efficacement à la conversion des hommes et à l'établissement de son règne.

CHAPITRE X.-

On voit dans ce chapitre,

1. La vocation et les noms des douze apôtres.
2. Les ordres que Jésus-Christ leur donna lorsqu'il les envoya la première fois annoncer la venue du règne de Dieu dans la Judée. Il leur dit qu'il s'élèverait de grands troubles dans le monde à l'occasion de l'Évangile, et qu'on les persécuterait; mais il les assure de la protection de Dieu, il leur propose son exemple, il les exhorte à ne point craindre les hommes, et à ne craindre que Dieu seul; il déclare ce qui arrivera à ceux qui le confesseront ou qui le renieront devant les hommes; enfin, il promet de récompenser ceux qui recevront ses disciples et qui leur feront du bien.

I. 1-4; II. 5-42.

RÉFLEXIONS.
JÉSUS-CHRIST choisit autrefois les apôtres, pour être les témoins de sa vie, de sa prédication et de ses miracles; pour annoncer l'Évangile et pour faire aussi des miracles, premièrement parmi les Juifs, et ensuite par tout le monde. Puisque le Seigneur les avait choisis et que leurs noms ont été conservés dans les livres sacrés, leur mémoire doit être en bénédiction dans l'Église, et nous devons au reste les imiter dans leurs vertus et nous soumettre à la doctrine qu'ils ont enseignée, tant de vive voix que par leurs écrits.

2.
Jésus-Christ défendit alors aux apôtres d'aller vers les payens et vers les Samaritains, et il leur ordonna d'annoncer l'Évangile aux Juifs seuls, parce que le temps n'était pas encore venu auquel les apôtres devaient aller par toute la terre. Ce fut pour la même raison qu'il leur dit de ne prendre aucune provision pour le chemin; cela n'était pas nécessaire alors, puisqu'ils n'allaient pas bien loin et que leur voyage devait être court, le but de cette première mission des apôtres n'étant que de répandre plus promptement parmi les Juifs la nouvelle de l'approche du règne de Dieu. Jésus voulait aussi leur apprendre par là à se reposer sur la providence.

3.
Les instructions que Notre-Seigneur donna aux apôtres montrent que ceux qui prêchent l'Évangile doivent le faire d'une manière désintéressée, avec beaucoup de prudence, et avec zèle et hardiesse, sans craindre les hommes ni la mort.

4.
Il nous apprend que sa doctrine n'est reçue que par des gens qui ont le coeur bon et un esprit paisible et doux; que c'est aux personnes de ce caractère que les ministres de l'Évangile doivent s'attacher; que quand ils rencontrent des gens qui ne veulent pas les recevoir, ils doivent se retirer; et que ceux qui auront ainsi rejeté les offres de la grâce de Dieu seront punis de la manière la plus rigoureuse.

5.
On a dans ce discours de Jésus-Christ une forte preuve de la divinité de la religion chrétienne, en ce que les apôtres qui l'ont annoncée et ceux qui l'embrassèrent les premiers ont été exposés à diverses persécutions, et qu'ils ont scellé de leur sang la vérité de l'Évangile et la sincérité de leur témoignage.

6.
On peut faire ici diverses réflexions très-utiles, et principalement les suivantes: Que ceux qui font profession de la vérité et de la piété sont souvent haïs et persécutés, mais que Dieu les assiste d'une façon particulière; qu'il ne faut pas craindre les hommes qui ne peuvent nuire qu'au corps, et qu'on ne doit craindre que Dieu seul qui peut jeter le corps et l'âme dans la géhenne; que les chrétiens doivent faire une profession ouverte de leur foi devant les hommes, même au péril de leur vie; qu'il s'élève souvent des troubles et des divisions dans le monde à l'occasion de l'Evangile, mais que cela n'arrive que par la faute des hommes; que les chrétiens doivent être prêts à renoncer à ce qu'ils ont de plus cher en ce monde pour suivre Jésus- Christ; et enfin que Notre-Seigneur récompensera abondamment la piété et la charité de ceux qui auront reçu ses disciples et qui les auront assistés.
Toutes ces considérations tendent à nous animer à faire une profession sincère et constante de la religion de notre Sauveur, à en pratiquer tous les devoirs, et à exercer avec plaisir les oeuvres de charité.


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