Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

AVIS DE L'ÉDITEUR.

LA Société Biblique de Paris distribuant la Bible sans notes ni commentaires, nous avons pensé qu'il serait utile d'offrir aux Protestans les Réflexions sages et pieuses de M. OSTERVALD, qui sont si généralement estimées.

Sur la demande de plusieurs Pasteurs, nous publions d'abord les Réflexions qui ont rapport au Nouveau Testament, parce que cet ouvrage se trouve dans un plus grand nombre de mains. Si, comme nous l'espérons, notre édition obtient du succès, nous nous, occuperons de la réimpression des Réflexions sur l'Ancien Testament.


ÉVANGILE
SELON SAINT MATTHIEU.

Nous avons dans L'Évangile l'histoire de la naissance de Notre-Seigneur, de sa vie, de sa mort, de sa résurrection, et de son ascension au ciel. Le devoir des chrétiens est d'apporter une grande attention et un grand respect à la lecture de ces livres divins, de les méditer continuellement, et de profiter des instructions qui y sont contenues.

Le premier des quatre Évangiles a été écrit par l'apôtre saint Matthieu, environ huit ans, comme l'on croit, après que Jésus-Christ eut quitté le monde.

CHAPITRE PREMIER. -

Ce chapitre contient,

1. La généalogie de Jésus-Christ, depuis Abraham jusqu'à Joseph, l'époux de la Sainte Vierge.
2. Un récit abrégé de la naissance de Notre-Seigneur.

I. I-17; II. 18-25.

 

RÉFLEXIONS.
LA généalogie de Jésus-Christ, qui est rapportée dans ce 1er chap. de saint Matthieu, sert à montrer qu'il est descendu du patriarche Abraham et du roi David, selon que les prophètes l'avaient prédit; et l'histoire de sa conception et de sa naissance nous apprend qu'il est né de la Vierge Marie d'une manière miraculeuse, par l'opération du Saint-Esprit, conformément à ce qui avait été dit autrefois par le prophète Isaïe. L'une et l'autre de ces choses prouvent que Jésus est le Messie que Dieu avait promis d'envoyer, et que c'est en lui que les promesses de Dieu et les oracles du vieux Testament ont eu leur accomplissement; ce qui nous engage à le recevoir comme notre Sauveur, à nous soumettre à sa doctrine, et à rendre grâces à Dieu de ce qu'il nous a donné pour Rédempteur son Fils unique, qui est né de la postérité de David selon la chair, et qui est Dieu, sur toutes choses béni éternellement. Amen. Rom. I. 3. et IX. 5).

CHAPITRE Il. -

Saint Matthieu rapporte quatre choses.

I. L'arrivée des Mages qui vinrent adorer Jésus-Christ après qu'il fut né. Ces Mages étaient des personnes éclairées et d'un rang distingué; et ils venaient de l'Arabie ou de quelque autre pays situé à l'orient de la Judée.
2. La retraite de Joseph et de Marie qui s'enfuirent en Égypte pour éviter la fureur d'Hérode.
3. Le massacre des enfans de Bethléhem qu'Hérode fit tuer pensant faire périr Notre-Seigneur.
4. Le retour de Joseph et de Marie en Judée après la mort d'Hérode.

I. I-12; II. 13-15; III. 16-18; IV. 19-23.

RÉFLEXIONS.
LA première
réflexion qu'il faut faire sur ce chapitre, est que les Mages vinrent adorer Jésus après sa naissance, étant conduits vers lui par une étoile miraculeuse que Dieu fit paraître, et sans doute aussi par un avertissement qu'ils reçurent du ciel. Dieu voulut par là rendre cette naissance illustre, montrer la dignité de la personne de Jésus, et apprendre aux Juifs que le Messie qu'ils attendaient allait paraître. Cela marquait aussi que les payens seraient bientôt reçus dans l'alliance divine.

2.
La démarche d'Hérode qui consulta les sacrificateurs et les docteurs juifs, et la réponse qu'ils lui firent, prouvent que l'on était alors dans l'attente du Messie, et que l'on croyait que Bethléhem serait le lieu de sa naissance.

3.
Les hommages que ces étrangers rendirent à Jésus, petit enfant, en se prosternant devant lui, et en lui présentant leurs dons, doivent nous engager, nous qui savons qu'il est notre Sauveur et notre Dieu, à lui offrir nos adorations, nos louanges et notre amour ; et il lui consacrer tout ce qui est en notre puissance.

4.
L'on voit dans la conduite d'Hérode envers les Mages, et dans le massacre qu'il fit faire des enfans de Bethléhem, que ce prince artificieux et cruel employa tous les moyens possibles pour ôter la vie à l'enfant Jésus; et qu'ainsi Notre-Seigneur fut expose dès sa naissance à de grands dangers; ce qui montrait dès-lors que son règne ne serait pas de ce monde, et qu'il était né pour souffrir. Enfin l'on remarque dans cette histoire que Dieu, par les avertissemens qu'il fit donner aux Mages, et ensuite à Joseph, rendit les efforts d'Hérode inutiles; en sorte que les mesures que ce roi injuste et barbare avait prises pour faire périr Jésus, quelques sûres qu'elles parussent être, n'empêchèrent pas que Notre-Seigneur ne fût conservé en vie, qu'il ne revint dans la Judée, et qu'il n'y exerça dans la suite son ministère. Tous ces événemens font voir que la providence dirigeait d'une façon particulière tout ce qui arrivait à Jésus-Christ. On peut aussi recueillir de là que tous les efforts que les hommes peuvent faire ne sauraient empêcher l'exécution des desseins de Dieu, ni nuire à ceux qu'il favorise.

CHAPITRE III. -

Ce chapitre a deux parties:

Dans la première, il est parlé de la prédication et du ministère de Jean-Baptiste;
et dans la seconde, Saint Matthieu rapporte le baptême de Notre-Seigneur.

I. 1-12; II. 13-17.

RÉFLEXIONS.
IL faut faire d'abord cette considération générale sur la première partie de ce chapitre, qu'avant que Jésus-Christ parût, Jean-Baptiste fut envoyé de Dieu, selon les oracles des prophètes, pour annoncer aux Juifs la venue du Messie, et pour les exhorter à la repentance. Par là, Dieu voulait leur apprendre que le temps de la manifestation du règne du Messie était arrivé; mais que ce serait un règne spirituel et céleste, et non un règne temporel et mondain, comme ils le croyaient. C'était dans les mêmes vues que Jean-Baptiste déclarait aux Juifs que le privilège qu'ils avaient de descendre du patriarche Abraham ne les garantirait point de la vengeance divine qui était prête à tomber sur leur nation à cause de son incrédulité, et que Dieu appellerait d'autres peuples à leur place qui deviendraient les enfans d'Abraham par la foi. Enfin, il leur donnait à entendre que Jésus allait paraître, et que ce serait lui qui exécuterait les jugemens de Dieu sur les incrédules et sur les impénitens, et qui donnerait de glorieuses récompenses aux gens de bien. Ce fut ainsi que Dieu, par sa sagesse, voulut disposer les Juifs à recevoir Jésus-Christ, et les faire revenir des préjugés où ils étaient sur le règne du Messie, et qui les auraient empêchés de croire en lui. Ce que nous devons recueillir de la prédication de Jean-Baptiste, c'est que sans l'amendement et la sainteté de la vie, on ne peut être disciple de Jésus-Christ, ni entrer dans le royaume de Dieu. Elle nous apprend que comme les Juifs incrédules se vantaient en vain d'être les enfans d'Abraham, il ne sert de rien aux hypocrites d'être extérieurement dans l'alliance divine; que Jésus-Christ les discerne qu'il les séparera d'avec les justes; et qu'il nettoyera son Église en envoyant les méchans au feu éternel et en recevant les vrais fidèles dans son royaume. Pour ce qui est du baptême de Notre-Seigneur, il faut considérer que dans le temps qu'il allait commencer les fonctions de sa charge, Dieu voulut qu'il fût baptisé par saint Jean, son précurseur; que même il fit descendre le Saint-Esprit sur lui d'une manière visible; et qu'il déclara, par une voix venue du ciel, que Jésus était son Fils bien-aimé.

Ces choses arrivèrent pour montrer premièrement à Jean-Baptiste, et ensuite à tout le peuple, que Jésus était le Messie promis. Ainsi l'histoire du baptême de Jésus-Christ nous oblige à le regarder comme le Fils de Dieu, et à lui rendre une obéissance inviolable. Elle nous engage aussi à respecter le baptême par lequel nous avons été consacrés à Dieu pour être ses enfans et les héritiers de son royaume.


mença à exercer son ministère dans la Galilée, en annonçant la venue du règne de Dieu, en choisissant des apôtres, et en faisant des miracles.

I. 1-11; II. 12-25.

RÉFLEXIONS.
Il faut remarquer en général sur l'histoire de la tentation, que le diable, en tentant Notre-Seigneur, voulait éprouver s'il était le Fils de Dieu, et que Dieu permit cette tentation afin que le diable, convaincu de cette vérité, révérât la puissance de Jésus-Christ, et afin qu'il parût que Notre-Seigneur était venu au monde pour détruire le règne du diable. Il faut considérer après cela sur cette histoire, que puisque Jésus-Christ a été tenté, il ne faut pas être surpris si nous le sommes en diverses manières; mais que nous devons, à l'exemple de Notre-Seigneur, résister aux tentations, et particulièrement à celles qui pourraient nous porter à la défiance, à la présomption, à l'amour de la gloire et des biens du monde, ou qui tendraient à nous détourner du vrai service de Dieu et de la fidélité que nous lui devons.

La manière dont Jésus-Christ repoussa les tentations de Satan, en se servant de l'Écriture sainte, nous montre que c'est par la parole de Dieu que nous pouvons rendre les tentations inutiles et éteindre tous les traits enflammés du malin. Il y a trois choses à remarquer sur la 2.e partie de ce chapitre.

La première
, que Jésus-Christ commença à exercer son ministère dans la Galilée, en prêchant l'amendement, comme Jean-Baptiste avait fait. Cela doit nous convaincre de plus en plus que la sainteté de la vie était le but de l'Évangile que Jésus-Christ venait annoncer, et que c'est aussi ce qu'il exige principalement de ses disciples.

2.
Le choix que Notre-Seigneur fit en appelant des pêcheurs pour en faire ses apôtres, est remarquable; il prouve que le succès que leur prédication eut dans la suite ne venait pas d'eux-mêmes, et qu'on ne peut l'attribuer qu'à Dieu qui les revêtit de ses dons.

Enfin
, les guérisons miraculeuses par lesquelles Jésus se fit d'abord connaître, tendaient à faire voir qu'il était envoyé de Dieu, que sa doctrine venait du ciel, et qu'il n'était venu au monde que pour le bien et le Salut des hommes.

CHAPITRE V. I-20. -

Ce chapitre contient, avec les deux suivans, le sermon que Jésus-Christ fit sur la montagne. Dans la première partie de ce chapitre, Notre-Seigneur fait deux choses:

I. Il enseigne dans quelles dispositions il faut être pour parvenir au vrai bonheur.
2. Il parle de l'obligation où sont ses disciples de vivre dans une grande sainteté.

I. I-12; Il. 13-20.

RÉFLEXIONS.
LE but de Jésus-Christ dans ce discours, qui est contenu dans les chapitres V, VI et VII de Saint Matthieu, est, en général, d'instruire ses disciples des principaux devoirs de la vie chrétienne; c'est pourquoi nous devons le lire avec une grande application et régler notre conduite par les divins préceptes qu'il contient. Il y a deux considérations à faire sur la première partie de ce chapitre.

1.
Les béatitudes nous enseignent en quoi consiste le vrai bonheur de l'homme, et à quoi l'on reconnaît les vrais disciples de Jésus-Christ.
Leur caractère est de n'avoir point le cœur attaché aux richesses, ni aux plaisirs, ni à la gloire du monde; de vivre dans le détachement pour les biens de la terre, dans la douceur, dans l'humilité, dans la pureté et dans la paix; de désirer ardemment et par-dessus toutes choses d'être justes et de plaire à Dieu, et enfin de souffrir avec joie la persécution pour l'Évangile.

2.
Jésus-Christ nous apprend que les disciples sont le sel de la terre et la lumière du monde; ce qui veut dire qu'ils doivent se distinguer des autres hommes par la sainteté de leur vie, et travailler à les éclairer et à les édifier par leurs instructions et par leurs bons exemples.
Il dit expressément, que tant s'en faut qu'il fût venu au monde pour dispenser les hommes d'observer la loi de Dieu; il était venu au contraire pour les obliger encore plus fortement à l'accomplir, et cela, de la manière la plus parfaite. Enfin, il. déclare qu'il ne recevra pas dans son royaume ceux qui n'auront pas une justice et une sainteté plus accomplie que celle qui était enseignée par les docteurs de la loi et par les pharisiens, qui passaient parmi les Juifs pour les plus éclairés et les plus saints. Toutes ces instructions de Notre-Seigneur doivent nous faire sentir l'obligation indispensable où nous sommes de nous étudier à une vie sainte, et même à aspirer de toutes nos forces à une grande perfection.

CHAPITRE V. 21-48. -

Jésus-Christ voulant montrer que ses disciples sont appelés à une grande sainteté, enseigne qu'il ne suffit pas de s'abstenir des grands crimes qui sont condamnés expressément dans la loi de Dieu, mais qu'il faut encore éviter les péchés qui paraissent moins considérables, et régler surtout les mouvemens du cœur. Dans cette vue, il rapporte les commandemens qui regardent le meurtre, l'adultère, les sermens, la vengeance et l'amour du prochain. Il corrige les fausses interprétations que les Juifs donnaient à ces commandemens-là, et il en marque le véritable sens.
I. 21-26; II. 27-32; III. 33-37; IV. 38-42; V. 43-48.

RÉFLEXIONS.
L'EXPLICATION que Notre-Seigneur donne aux principaux commandemens de la loi, nous enseigne que Dieu ne défend et ne punit pas seulement les crimes et les péchés crians qui sont exprimés dans le Décalogue, mais qu'il condamne et qu'il punit aussi les mauvaises pensées et les mauvais désirs, que les docteurs juifs ne regardaient que comme des fautes légères. Outre cette leçon générale et qui est fort importante, Jésus-Christ nous instruit sur ces quatre devoirs particuliers.

Le premier
, que la colère et les termes méprisans et injurieux qui procèdent de la haine dont on est animé contre le prochain, assujettissent aussi bien à la condamnation que le meurtre; que bien loin de haïr personne, il faut travailler à avoir la paix avec tous les hommes; et qu'il ne nous est pas permis de nous présenter devant Dieu et de lui offrir nos prières, à moins que nous n'ayons fait tout ce qui est en notre pouvoir pour nous réconcilier avec ceux qui ont quelque chose contre nous.

Le second
devoir regarde la pureté et la chasteté. Notre-Seigneur nous enseigne que les désirs impurs rendent coupables devant Dieu tout de même que l'adultère et les crimes de l'impureté; que pour être chaste, il faut veiller sur soi-même, mortifier ses sens, arracher son œil, couper sa main, c'est-à-dire, se priver de ce qui nous serait le plus cher et le plus agréable; se mortifier et renoncer à tout ce qui pourrait nous être une occasion de chûte. Il nous apprend aussi à cette occasion, que les liens du mariage ne peuvent être rompus que par l'adultère; ce qui montre combien les chrétiens doivent être chastes.

La troisième
instruction concerne le serment. La doctrine du Fils de Dieu sur cet article est, qu'il ne suffit pas d'éviter le parjure, qui est l'un des plus grands crimes; mais qu'il faut même se faire un scrupule de violer les sermens qui ne sont pas faits par le nom de Dieu, et s'abstenir entièrement des sermens vains et téméraires, en quelques termes qu'ils soient conçus, puisqu'ils sont défendus par la loi de Jésus-Christ, et d'ailleurs contraires au respect qui est dû à la divinité.

Le quatrième
devoir est celui de la charité et de l'amour du prochain. Ce que Jésus-Christ nous ordonne à cet égard, c'est de nous abstenir de la vengeance, de souffrir les injures plutôt que de rendre mal pour mal, de nous relâcher de notre droit pour avoir la paix et pour éviter les disputes, d'aimer tous les hommes, même ceux qui nous haïssent, et d'imiter en cela Dieu notre père qui fait du bien à tous, et même aux méchans et aux ingrats. C'est là la loi de l'Évangile et de la vraie charité; et ce sera dans la pratique de tous ces devoirs que nous trouverons notre perfection et notre gloire.


Table des matières

Page suivante:
 

- haut de page -