Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LES HEUREUX


VII

LES PURS
CEUX QUI VERRONT DIEU

Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu.
MATTHIEU V, 8.

Dans le défilé de ceux que Jésus déclare heureux, nous découvrons un nouveau groupe: ceux dont le coeur est pur et qui verront Dieu. Il nie semble constater la loi de progression que nous avons déjà observée, au double point de vue de ceux qui passent et de la destinée qui les attend. Ceux qui passent maintenant sont les coeurs purs. Or l'on sait que d'après la Bible le coeur est le centre de la personnalité, ce qu'il y a de plus profond en nous, ce qu'il y a de plus nous-mêmes dans cette personnalité. Dieu regarde au coeur. Il ne se contente pas de considérer l'affliction, la douceur, la faim et la soif, ou les actes de miséricorde, il regarde dans les profondeurs de l'être humain pour y découvrir ce qui seul importe, le coeur et ses dispositions. Lui dont «les yeux sont trop purs pour voir le mal» (Habakuk 1, 13) veut trouver en nous la pureté du coeur.

Quant à la destinée des coeurs purs, elle dépasse tout ce que nous avons vu jusqu'ici : voir Dieu, c'est plus que posséder le royaume des cieux, être consolé, hériter la terre, être rassasié ou obtenir miséricorde. N'est-ce pas le bien suprême, ce que les anciens appelaient « le souverain bien» ? On connaît le mot de ce grand théologien mourant : « Mon Dieu, te voir... !» Les uns en ont conscience, les autres ne s'en rendent pas bien compte, mais au fond-il n'y a rien pour la créature spirituelle au-dessus de la vision de Dieu, et plus un être est évolué, plus il aspire à ce bien suprême. N'est-ce pas Moïse déjà qui disait à Dieu : « Fais-moi voir ta gloire ! » (Exode XXXIII, 18), et le psalmiste s'écriait un jour : « Il y a des rassasiements de joie devant ta face, des délices éternelles à ta droite » (XVI, 11 ). Plusieurs disent : « Qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la clarté de ta face, ô Éternel! (IV, 7). Que tes demeures sont aimables, Éternel des armées! Mon âme soupire et languit après les parvis de l'Éternel, mon coeur et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant : heureux ceux qui habitent ta maison et qui peuvent te célébrer encore (LXXXIV, 2, 3, 5). Pour moi m'approcher de Dieu, c'est mon bien » (LXXIII, 28). De son côté le patriarche Job s'écriait: « Quand ma peau sera détruite, il se lèvera ; quand je n'aurai plus de chair je verrai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable ; mes yeux le verront et non ceux d'un autre; mon âme languit d'attente au-dedans de moi » (XIX, 26 et 27).

J'ajoute que pour que cette vue de Dieu ait toute sa valeur, il faut l'envisager non pas seulement dans une vision proprement dite, mais dans une contemplation, puis dans un contact, enfin dans une pleine possession de nous par Dieu et de Dieu par nous. Voir Dieu, c'est l'état dont parle Saint-Paul quand il dit que « Dieu sera tout en tous» (I Corinthiens XV, 28).
Évidemment cet état n'est pleinement réalisable que de l'autre côté du voile, quand nous en aurons fini avec cette matière qui nous le voile et au sein de laquelle il nous faut ici-bas achever notre apprentissage. Tout ce que nous pouvons faire sur la terre, c'est d'entrevoir Dieu, c'est d'en avoir comme un avant-goût, comme une première expérience, mais cette expérience est telle qu'elle peut déjà nous procurer quelque chose de l'intense joie du ciel et de sa gloire.

Que faut-il faire pour cela ? Comment sur la terre déjà être heureux à la manière indiquée par Jésus? Comment entrevoir Dieu et nous préparer à le voir face à face ? Jésus nous le dit nettement: En ayant le coeur pur. Ne l'oublions pas, nous ne pouvons connaître ce qui est en dehors de nous qu'à travers nous, notre personnalité est l'intermédiaire nécessaire à cette connaissance. Un homme par exemple doit avoir un tempérament musical pour percevoir les beautés de la musique; si nous ressemblons à l'un de mes amis qui me disait un jour : «Je ne comprends pas la différence qu'il y a entre une note juste et une note fausse », il va sans dire que le monde de la musique nous est fermé. On sait que pour faire vibrer une corde de piano, il suffit de jouer sur un violon la note correspondante. Le piano ne vibre que s'il fait entendre cette note. Pour voir Dieu, il faut qu'il y ait en nous la note qui répond à sa nature, il faut qu'il y ait un écho correspondant.

Or dans l'âme de tous les êtres humains cette note existe en ce qu'il y a de meilleur en nous: tout au fond de notre personnalité nous découvrons le divin, et c'est là, dans le tréfonds de notre être que nous pouvons apercevoir Dieu bien plus encore que dans les profondeurs du ciel étoilé. «Ce que je te prescris aujourd'hui n'est pas dans le ciel pour que tu dises : Qui montera pour nous au ciel et nous l'ira chercher? qui nous le fera entendre, afin que nous le mettions en pratique? Il n'est pas de l'autre côté de la mer pour que tu dises : Oui passera pour nous de l'autre côté de la mer et nous l'ira chercher, qui nous le fera entendre afin que nous le mettions en pratique ? C'est une chose au contraire qui est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur, afin que tu la mettes en pratique» (Deutéronome XXX, 12-14).

Malheureusement le divin en nous a été obscurci, voilé, caché par des brouillards plus ou moins épais, par des nuages plus ou moins sombres qui sont venus s'interposer entre Dieu et nous. Il en est ici comme des sommets de nos Alpes resplendissants de beauté dans le ciel bleu, mais qui si facilement se dérobent à nos regards; il faut alors, ou que le brouillard se dissipe ou qu'il se déchire pour qu'à travers cette déchirure nous apercevions la cime. Un coeur pur c'est un coeur qui peut refléter la gloire de Dieu et qui nous permet de contempler sa face, parce qu'il s'est dégagé des brouillards qui l'obscurcissaient, et si nous essayons de caractériser les traits qui font reconnaître un tel coeur, nous dirons qu'il est pur et capable de voir Dieu dans la mesure où il a soif des vertus qui caractérisent la personne de Dieu, c'est-à-dire s'il a soif:

1. de réalité.
2. de vérité.
3. de beauté.
4. de charité.

J'ai dit tout d'abord que le coeur pur a soif de réalité, il ne veut plus l'illusion, l'apparence, l'idole, et il s'est aperçu que seul l'esprit est réalité, tandis que la matière n'est qu'apparence, il a compris ou tout au moins entrevu que Dieu tic peut être que s'il est esprit; car il ne peut pas être matière. « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité» (Jean IV, 24). C'est donc dans le monde de l'esprit, c'est-à-dire des réalités invisibles, qu'il va chercher Dieu. Il ne fera pas, il ne pourra pas faire de la matière ou de la chair son Dieu. Par-delà cette matière et cette chair, il cherchera, jusqu'à ce qu'il l'ait trouvé, l'esprit qui seul leur donne leur valeur, une valeur toute relative du reste.

C'est dire que ceux qui sont devenus les esclaves de la matière et de la chair ne peuvent pas voir Dieu, j'entends par là ceux, par exemple, qui ont pris l'or ou l'argent, c'est-à-dire Mammon pour leur dieu, qui ne vivent plus que pour cela. On sait que l'avare, et d'une façon générale celui qui n'a d'autre but à sa vie que la poursuite du gain, transforme petit à petit son coeur à l'image du métal, il le rend dur, sec, froid, mort comme lui, il en fait un coeur de pierre: or un tel coeur est incapable de voir Dieu. Il en est de même de ceux qui sont éblouis, fascinés et comme possédés par le monde visible, ceux qui s'attachent avec passion à ce monde qui passe et qui l'aiment de toute leur âme, eux aussi deviennent incapables de voir Dieu. « N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui, car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie ne vient point du Père mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean II, 15-17)

Je viens de nommer la convoitise de la chair; elle aussi produit l'obscurcissement plus ou moins complet des choses de Dieu et de Dieu lui-même chez ceux que la sensualité, sous quelque forme que ce soit, et en particulier l'impureté, a rendus esclaves, ils sont incapables, les malheureux impurs, de voir le Dieu esprit. J'ai souvent remarqué que les ivrognes croient en Dieu, les impurs presque jamais. Autrefois je me laissais impressionner par les belles phrases de certains jeunes gens qui prétendaient que leur culture les empêchait de garder la foi. je sais maintenant que la plupart d'entre eux sont incroyants parce qu'ils sont impurs, ils croient trop à la chair pour croire encore à l'esprit.

On se souvient de l'exemple de ce jeune homme, Joseph, fils de Jacob, qui, sur la terre d'exil, triompha de la tentation de la chair quand elle se présenta sur son chemin: il osa rester fidèle à sa conscience, et s'il fut condamné momentanément à la prison, il n'en eut pas moins la plus haute des compensations, la vision de Dieu dans sa vie: « L'Éternel fut avec Joseph et il étendit sur lui sa bonté. L'Éternel était avec lui et l'Éternel donnait de la réussite à ce qu'il faisait» (Genèse XXXIX, 21 et 23). Voilà ce que nous dit le texte sacré tout de suite après le récit de sa tentation. Que les impurs se le tiennent pour dit : «Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu».

J'ai dit ensuite que le coeur pur avait soif de vérité: le mensonge sous toutes ses formes, même les plus subtiles, même les plus aimables lui fait horreur, il veut à tout prix s'en dégager et dans ce but il s'efforce de chercher le vrai en tout et partout, de poursuivre la vérité en lui et autour de lui sans se lasser jamais. Il la veut, cette vérité, pour elle-même déjà, car il ne doute pas qu'elle existe, mais il la veut tout autant pour lui, il veut être vrai vis-à-vis de lui-même, comme vis-à-vis des autres et de Dieu ; vrai, c'est-à-dire sincère ; vrai, c'est-à-dire sans fraude et sans hypocrisie, et l'idée seule de paraître autre chose que ce qu'il est ou d'être différent de ce qu'il parait lui fait horreur.

Ah ! comme ils souffrent ceux qui en sont là dans un monde dont le prince, au dire de l'Écriture, est le menteur et le père du mensonge, dans une société qui repose sur le mensonge et où il est si difficile d'être parfaitement vrai ! Quelles souffrances, j'allais dire quelles détresses pour les âmes altérées de vérité que d'être sans cesse en contact avec un monde pareil ! Il en est sans doute parmi mes lecteurs, oh ! que je voudrais les connaître et leur adresser un mot de vive et profonde sympathie. C'est à eux que Jésus pensait quand il disait: « Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu ». Restez fidèles, restez inébranlables, compagnons de route, dans votre recherche ardente de la vérité, dans votre soif impérieuse de cette vérité, car c'est ainsi et ainsi seulement que vous verrez Dieu : n'est-il pas lumière, et ne veut-il pas vous révéler sa pleine lumière en se révélant à vous ? «Dieu est lumière, dit l'apôtre Jean, et il n'y a point en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché» (1 Jean I, 5-7). Vous êtes heureux, parce que vous pourrez sans peine découvrir pour le suivre, ce Christ « reflet de la gloire de Dieu, empreinte de sa personne» (Hébreux I, 3), qui disait un jour: « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean VIII, 12). N'est-ce pas lui qui voyant venir un jour un jeune homme tout rayonnant de sincérité, Nathanaël, le louait en disant: « Voici vraiment un Israélite dans lequel il n'y a pas de faute » ? Et ce jeune homme, malgré ses préjugés, arriva d'un bond, avant Pierre, avant Jean à la vision du Fils de Dieu: « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël ! » (Jean I, 48 et 50). Si le rayon de soleil pénètre instantanément jusqu'au tréfonds de la personne humaine, c'est qu'il va droit son chemin sans faire de zigzag comme la foudre, et quand cette âme est droite, la lumière y a bientôt pénétré jusqu'au fond.

Un coeur pur est encore et tout autant celui qui a soif de beauté, c'est-à-dire d'harmonie dans tous les sens du mot, surtout de beauté morale, c'est-à-dire de sainteté. Dieu n'est-il pas le Dieu de la beauté tout aussi bien que de la bonté? Chercher le beau, n'est-ce pas chercher Dieu ? Aussi a-t-on pu dire très justement qu'un artiste dans le vrai sens du mot doit croire en Dieu, puisqu'il croit au beau. Hélas ! si nous assistons à l'heure actuelle à la déchéance de l'art, et à la recherche du laid, et même du hideux, cela pourrait bien venir du triomphe momentané de l'incrédulité, le réveil de l'art dépendant plus qu'on ne le croit du réveil religieux. Ils sont nombreux ceux qui en souffrent et qui, passionnes de beauté, éprouvent au milieu des manifestations innombrables de la laideur d'aujourd'hui, une tristesse profonde, une nostalgie après un autre inonde où la beauté triomphera.

Mais c'est surtout de la beauté morale qu'il s'agit ici, c'est-à-dire de la sainteté, harmonie supérieure et qui est la vraie beauté divine. Que d'idées fausses règnent encore aujourd'hui sur ce sujet! Que de gens qui se représentent la sainteté comme l'étroitesse, la tristesse, l'ennui, le fanatisme, le déséquilibre, j'allais presque dire la laideur! C'est juste le contraire qui est vrai; la sainteté, c'est la vraie beauté parce que c'est la beauté morale, ce que l'on a appelé très justement la santé de l'âme ou l'équilibre des contraires, et l'on souffre dans un monde de déséquilibre et de déséquilibrés, quand on a soif d'harmonie, on souffre surtout de trouver en soi si peu d'harmonie, et l'on comprend le mot d'Ésaïe au moment où il venait d'avoir sa vision de Dieu et où il avait entendu les séraphins s'écrier: « Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures et mes yeux ont vu le roi, l'Éternel des armées! » (VI, 3-5).

Heureusement ce Jésus est là qui nous dit: « Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu. » Quand, avec Ésaïe, on a contemplé la sainteté divine, on vent la refléter dans son âme, on veut la reproduire dans son coeur, on prend pour devise le mot fameux de l'Ancien Testament cité par l'apôtre Pierre : « Puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint, » ( I Pierre I, 15 et 16). Alors on déclare la guerre à tout ce qui est impureté, désobéissance, révolte, fausse note, désaccord dans la vie morale, et petit à petit, la ressemblance se fait entre lui et nous, et nous voyons Dieu par les yeux du coeur d'autant plus clairement que nous sommes plus saints, c'est-à-dire plus purs.

Enfin le coeur pur, c'est celui qui a soif de charité; il a compris qu'au-dessus de la réalité, de la vérité et de la beauté, il y a quelque chose de plus élevé encore, dont la réalité, la vérité et la beauté n'étaient que le prélude : l'amour, l'amour qui est comme la lumière blanche du soleil fait des couleurs de l'arc-en-ciel, l'amour qui est la réalité par excellence, la vérité suprême, la beauté parfaite. «Par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous de la charité qui est le lien de la perfection » (Colossiens III, 14). L'amour qui est au monde moral ce que la loi de gravitation est au monde matériel ; l'amour vrai, s'entend, qui ne consiste pas en paroles mais en actes, en un acte suprême, le plus divin que nous puissions accomplir, le don de nous-mêmes, don libre, conscient, réel, qui fait que désormais notre personnalité intensifiée, multipliée revit dans les autres comme elle n'aurait jamais pu vivre si elle s'était isolée et comme repliée sur elle-même. L'amour n'est-il pas la substance même de Dieu et ne sommes-nous pas vivants dans la mesure où cette substance passe en nous? « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l'amour est de Dieu.

Quiconque aime a connu Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (I Jean IV, 7 et 8 ). Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie quand nous aimons nos frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort (III, 14). Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeures-en lui (IV, 16) ».

Il n'avait pas tort le grand apôtre Paul dans le chapitre XIII de la première aux Corinthiens, l'hymne à la charité qui est peut-être ce qu'il a écrit de plus beau, de montrer que sans la charité tout est vain, « même de parler les langues des hommes et des anges, d'avoir le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance et la foi jusqu'à transporter les montagnes, même de distribuer tous ses biens pour la nourriture des pauvres et de livrer son corps pour être brillé » (v. 1 à 3). Il n'avait pas tort surtout de terminer cet hymne par la promesse de la vision de Dieu : « Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd'hui, je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu » (XIII 12). Ainsi donc il n'y a que ceux qui auront aimé, ceux dont le coeur purifié sera devenu capable d'aimer, qui verront Dieu face à face, et qui connaîtront comme ils ont été connus. Pourquoi donc ? Par la bonne raison qu'en aimant ils auront fait vivre Dieu lui-même en eux et seront devenus capables de le comprendre en parlant le même langage que lui.

«Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu». Oui certes, ils sont heureux d'avoir une telle perspective et d'être dès ici-bas capables de percevoir Dieu à travers Jésus-Christ. Il n'est pas si facile de voir Jésus-Christ, beaucoup de ses contemporains l'ont rencontré, touché même, et ne l'ont pas vu, que dis-je ? ils l'ont tellement touché que certains d'entre eux l'ont crucifié, mais ils ne l'ont pas vu. Aujourd'hui encore, beaucoup le connaissent de réputation et par ouï-dire sans l'avoir vu ; seuls les coeurs purs en sont capables et dans la mesure où ils ont soif de Dieu, soif de le voir et de le posséder, c'est-à-dire soif de réalité, de vérité, de beauté et de charité, ils le contemplent, non pas uniquement comme modèle parfait, ce qui les désespérerait, mais comme Sauveur capable, et lui seul, de purifier leur coeur par le sacrifice de sa croix, puis de le transformer à l'image de son coeur à lui, en le régénérant par le Saint-Esprit et en lui communiquant la plus pure des joies, l'avant-goût le plus certain des félicités du ciel, la joie de la vision de Dieu au fond de leur âme purifiée, transformée, sanctifiée. «Nous tous qui, le visage découvert, contemplons dans un miroir le Seigneur de gloire, nous sommes transformés de gloire en gloire comme par l'Esprit du Seigneur » (2 Corinthiens III, 18). « Étant enracinés et fondés dans l'amour, puissions-nous comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l'amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que nous soyons remplis de toute la plénitude de Dieu» (Éphésiens III, 17-19)

O mon Sauveur, à toi seul je veux être.
Viens pour toujours habiter dans mon coeur
Brise l'idole, et de ce coeur sois maître;
Rends-moi plus blanc que la neige, Seigneur!
 
En moi, Jésus, ne laisse aucune place
Où le péché se glisse en interdit.
Agneau de Dieu, que ton sang pur efface
Ce qui me vient de son pouvoir maudit.
 
Par ton Esprit, de ton trône de gloire,
Tu viens en moi, misérable pécheur,
Pour remporter la complète victoire
Et nettoyer entièrement mon coeur.
 
Oui, par ton sang lave mon coeur,
Rends-moi plus blanc que la neige, Seigneur!

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