Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LES HEUREUX


III

LES AFFLIGÉS

Heureux les affligés, car ils seront consolés.
MATTHIEU V, 4.

 Le cortège continue de ceux qui sont appelés par Jésus-Christ au bonheur éternel et au royaume de Dieu : après les pauvres en esprit ou les humbles, les affligés dont nous avons aujourd'hui la plus saisissante des visions. Mais qu'on ne s'y trompe pas, à l'époque où cette parole fut prononcée, les affligés étaient déjà là, innombrables, sur notre pauvre terre, et toutes les âmes profondes, aimantes, vibrantes, en avaient eu l'intuition depuis des siècles, que dis-je? depuis que l'humanité existe. La guerre est venue, terrible, révéler la misère humaine à ceux qui s'en doutaient à peine. Ne l'oublions pas, bien avant la guerre le péché sous toutes ses formes avait accumulé les malheurs et multiplié les malheureux, mais d'ordinaire il fallait être atteint soi-même par tels on tels maux, telles ou telles épreuves pour les découvrir. En général on voit tout à travers soi-même, le moi étant le centre de gravité de la plupart des hommes. Quand on tombe malade, on découvre tout à coup ceux qui souffrent de la même maladie ; quand on commence à pleurer, on remarque bientôt ceux qui pleurent.

Allez le demander à tous ceux qui depuis longtemps déjà, par amour pour leur prochain, s'occupent de la lutte antialcoolique, du relèvement moral ou de la question sociale : leur activité au service d'autrui leur a donné depuis longtemps une vue claire des choses, et quand ils dénonçaient le mal, on les traitait d'exagérés, de pessimistes, de prophètes de mauvais augure, car la plupart des hommes étaient trop aveuglés pour voir ce qu'eux voyaient, trop sourds pour entendre ce qu'eux entendaient, tout absorbés qu'ils étaient par la préoccupation d'eux-mêmes. Pour découvrir ceux qui souffrent, pour entrer dans leurs souffrances, il faut être évolué, il faut avoir fait des expériences particulières qui replient l'âme en quelque sorte sur elle-même et lui révèlent sa véritable valeur en lui révélant sa capacité d'aimer et de souffrir. Peut-être sera-ce là le principal résultat de la guerre actuelle et la plus sûre des consolations : beaucoup vont sortir d'eux-mêmes et commencer à vivre en commençant à souffrir, soit pour eux-mêmes, soit pour les autres, et ils réagiront alors contre l'odieuse mentalité d'un Ernest Renan, trop fréquente hélas ! qui aimait à se comparer à un spectateur installé au théâtre dans un fauteuil d'orchestre, et qui, après avoir assisté à une pièce plus ou moins comique ou plus ou moins tragique, sort du théâtre enchanté de ce qu'il vient de voir.

On sait que, par la télégraphie sans fil, certains équipages de navires qui s'en allaient sur la grande mer, heureux et indifférents au sort des autres, ont été tout à coup réveillés de leur indifférence par les communications du télégraphe sans fil, leur annonçant qu'à une certaine distance un autre navire était dans la détresse. On avait beau ne pas voir le navire, il n'en était pas moins en grand danger, et il fallait à tout prix lui porter secours. La guerre va produire cet effet à beaucoup de nos contemporains, pauvres ou riches, nous voulons du moins l'espérer ; grâce à elle, surtout s'ils en sont atteints eux-mêmes et s'ils en souffrent, ils vont pouvoir se réveiller de leur sommeil spirituel et commencer à vivre en commençant à souffrir. Ils s'apercevront alors qu'en s'adressant aux affligés, Jésus s'est adressé à l'immense majorité des hommes. Les pauvres en esprit, c'est-à-dire les humbles, ne sont hélas! que trop rares, les affligés, eux, sont innombrables, et ce n'est pas pour rien que dans un monde de désordre, un monde déchu comme le nôtre, l'Écriture déclare que « l'homme est né pour souffrir comme l'étincelle pour voler » Job V, 7)

Qu'est-ce donc que ces affligés dont parle Jésus ? Le sens littéral est : ceux qui sont dans le deuil, ceux qui pleurent parce qu'ils sont dans le deuil, nous pouvons toutefois étendre ce sens et y voir non seulement les gens en deuil proprement dits, mais tous ceux qui souffrent, l'immense famille des déçus, des malades, des découragés, des déprimés, voire des désespérés. S'il y a des deuils au sens littéral du mot, matériels en quelque sorte, il y en a plus encore au sens figuré qui n'en sont pas moins douloureux. Les affligés, ce sont en général tous ceux qui ont perdu quelque bien auquel ils tenaient, personne ou objet, peut-être même une illusion, et qui se sentent par là vides, appauvris, dépouillés. Leur nombre est légion ; je pense très spécialement aux déçus de la vie, à ceux qui ont commencé pleins de courage, de force et d'espérance leur existence terrestre, et qui, petit à petit, ou peut-être rapidement, ont vu leur bonheur s'écrouler comme un château de cartes. Plus ils avaient eu d'espoir, plus leur déception a été amère, plus ils avaient pris leur vol avec joie, avec enthousiasme, plus leur chute a été terrible et leur déception amère.

Ne nous y trompons pas, les plus à plaindre ne sont pas ceux qui se plaignent, ou qui pleurent sous les yeux de leurs semblables, car en général ceux-là rencontrent de la sympathie et des consolateurs. Ce sont bien plutôt ceux qui cachent ou refoulent leurs larmes, ceux qui pleurent en silence et dans la solitude, ou dont la blessure est si profonde que personne ne la voit. De même qu'il y a des solitaires en pleine société moderne, des solitaires moralement parlant, et ce sont les plus isolés de tous, de même il y a des affligés qu'on ne connaît pas et qui n'en sont que plus à plaindre, parce qu'ils gardent pour eux-mêmes leur souffrance et leur tristesse et que souvent ils s'épuisent à force de refouler leurs larmes et de cacher leur peine sous des dehors joyeux.
Jésus les découvrait aisément dans les multitudes qui le suivaient et qui souvent le suivaient parce qu'elles souffraient, il voyait facilement derrière les belles apparences trompeuses des tristesses profondes, des détresses infinies de l'âme humaine et son coeur infiniment tendre se serrait en les contemplant : aussi se sentait-il attiré puissamment, irrésistiblement dirais-je, vers ces affligés que le monde n'avait pas su consoler, pas même découvrir peut-être, ou qu'il n'avait consolés que d'une façon superficielle.

Prenons-y garde, les affligés courent de réels dangers, le danger par exemple de se durcir ou y de s endurcir et de transformer leur coeur de chair en un coeur de pierre, d'en venir, à force de souffrir, à ne plus souffrir du tout, à force de sentir, de ne plus rien sentir, la douleur tue quand elle n'intensifie pas la vie.

Ou bien ils risquent de se révolter et contre la vie et contre les hommes, et même contre Dieu, mais la révolte n'apaise pas, elle excite encore plus la douleur, elle risque de l'exaspérer et d'éloigner pour toujours de celui-là seul qui pourrait consoler l'âme affligée et guérir le coeur meurtri.

Ou bien enfin, la douleur se transforme en amertume, et l'on connaît l'avertissement de l'apôtre Paul : « Que toute amertume disparaisse du milieu de vous » (Éphésiens IV, 31), et celui de l'épître aux Hébreux: « Veillez à ce qu'aucune racine d'amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble et que plusieurs n'en soient infectés » (XII, 15). Pour être cachée, l'amertume n'en est que plus dangereuse, c'est un toxique qui peut empoisonner toute la vie spirituelle et la détruire, un virus qui peut tuer l'âme s'il n'est pas éliminé. Or il arrive très souvent que l'affliction qui n'est pas guérie se transforme en dépôt d'amertume et qu'elle empoisonne toute la vie.
Pour éviter ces différents dangers, il est une chose indispensable : être consolé, mais à la manière de Jésus-Christ. « Heureux les affligés, car ils seront consolés. » Le mot employé ici par le Sauveur est singulièrement expressif, il ne veut pas dire seulement consolé, mais réconforté, assisté, guéri, c'est le même mot qu'il emploie lorsqu'il parle du Saint-Esprit, qu'il appelle le paraclet, ou l'avocat, ou l'assistant. Consoler, ici, veut dire relever, transformer à tel point que la vie de l'âme soit comme toute renouvelée. Or Dieu seul peut accomplir une oeuvre pareille, elle est au-dessus des forces humaines, et même les hommes les mieux intentionnés, ceux dont le coeur est le plus tendre et le plus sympathique n'en sont pas capables.

N'avez-vous pas remarqué que, dans certaines souffrances particulièrement douloureuses, les hommes avec leur meilleure volonté nous font plus de mal que de bien quand ils tentent de nous consoler ? Ils ont beau faire, ils ont beau dire, ils n'y réussissent pas, on dirait presque qu'ils s'ingénient à mettre du vinaigre sur nos plaies. Oh ! certes ils ne le font pas exprès, ils ont d'excellentes intentions, toujours est-il que très souvent ils ne savent pas s'y prendre. Il en est tout autrement du consolateur parfait qui s'appelle Jésus-Christ et qui a le secret de la vraie consolation, parce qu'il connaît nos coeurs à fond.
Pour cela, il commence par nous faire rentrer en nous-mêmes jusque dans les dernières profondeurs de notre être, car notre âme a des degrés de profondeur que Dieu seul connaît, et quand nous sommes descendus, ce n'est pas nous seulement que nous découvrons, affligés et meurtris, c'est quelqu'un d'autre, bien plus affligé et bien plus meurtri que nous et qui est Dieu lui-même.

Avouons-le franchement: l'ancienne conception de Dieu, celle qui a pu suffire pendant longtemps à bien des âmes pieuses, était celle d'un Dieu infiniment au-dessus de nous, jouissant d'une béatitude parfaite, à des hauteurs inaccessibles, et restant impassible en face de souffrances qui ne l'atteignaient pas ou qui ne l'atteignaient que de très loin, rappelant par trop le Bouddha qui sourit perpétuellement en face des misères humaines, à supposer qu'il en ait la moindre idée. Ce Dieu-là ne pouvait pas réellement nous comprendre, il était trop différent de nous, ou bien, tout en nous comprenant, il n'était pas ému de nos souffrances parce qu'il ne souffrait pas lui-même. C'est ce Dieu qui révoltait des hommes tels que Schopenhauer dont on connaît le mot célèbre : « Il faut avouer que, s'il existe un Dieu au-dessus de la terre, capable d'assister à toutes nos luttes et à toutes nos souffrances sans intervenir pour les faire cesser, c'est un triste personnage à la place duquel je ne voudrais pas être. »
Eh bien, ce Dieu-là, la conscience moderne ne peut plus l'accepter, à mesure que l'homme a davantage souffert, ou plus exactement qu'il s'est mieux rendu compte de la souffrance universelle dans son étendue comme dans sa profondeur, il lui est devenu difficile, pour ne pas dire impossible, non seulement d'attribuer cette souffrance à Dieu, mais encore de supposer que Dieu la supporte ou la contemple sans y prendre part. Le Dieu auquel notre génération peut croire, le seul qu'elle puisse encore admettre, c'est le Dieu humain, le Dieu homme dont a si souvent parlé T. Fallot, c'est-à-dire un être qui connaît nos souffrances par expérience, car il nous ressemble : comment en serait-il autrement puisqu'il nous a créés à son image ? Il peut nous comprendre puisqu'il sent ce que nous sentons, puisqu'il vibre comme nous nous vibrons, et remarquez-le bien, ce Dieu-là n'est pas en opposition avec celui de l'Écriture, qui nous le montre dans l'Ancien Testament déjà, et bien plus encore dans le Nouveau, participant aux détresses humaines. Je ne connais rien de plus poignant, de plus dramatique et de plus édifiant en même temps que le côté humain du Dieu des prophètes, cela va même si loin qu'on peut se demander parfois si c'est Dieu qui parle ou si c'est le prophète, s'il s'agit de la détresse du Créateur ou de celle de sa créature ; à travers le prophète on entend Dieu soupirer, appeler, crier même, à travers le serviteur on contemple le Maître pleurant, se lamentant sur les fautes de ceux qu'il aime.

« Je voudrais soulager ma douleur, lisons-nous dans le prophète Jérémie; mon coeur souffre au-dedans de moi. Voici, les cris de la fille de mon peuple retentissent sur la terre lointaine: L'Éternel n'est-il plus à Sion ? N'a-t-elle plus son roi au milieu d'elle ? Pourquoi m'ont-ils irrité par leurs images taillées, par des idoles étrangères ?
La moisson est passée, l'été est fini, et nous ne sommes pas sauvés ! Je suis brisé par la douleur de la fille de mon peuple, je suis dans la tristesse, l'épouvante nie saisit. N'y a-t-il point de baume en Galaad ? N'y a-t-il point de médecin ? Pourquoi donc la guérison de la fille de mon peuple ne s'opère-t-elle pas? Oh ! si ma tête était remplie d'eau, si mes yeux étaient une source de larmes, je pleurerais jour et nuit les morts de la fille de mon peuple ! Oh ! si j'avais au désert une cabane de voyageurs, j'abandonnerais mon peuple, je m'en éloignerais ! Car ce sont des adultères, c'est une troupe de perfides. Ils se jouent les uns des autres et ne disent pas la vérité; ils exercent leur langue à mentir ; ils s'étudient à faire le mal. Ta demeure est au sein de la fausseté; c'est par fausseté qu'ils refusent de me connaître, dit l'Éternel » (VIII, 18 à IX, 6). lui possible, dans ce fragment comme dans tant d'autres, de distinguer ce qui est du prophète et ce qui est de Dieu, tant leurs voix et leurs plaintes sont entremêlées, la détresse de l'un est la détresse de l'autre. leur tristesse à tous deux sont aussi humaines que divines.

Et lorsque la révélation parfaite de Dieu nous est donnée en Jésus-Christ, cette impression est plus forte, plus profonde et plus saisissante encore. Nous avons dans le coeur de Christ meurtri, puis brisé, comme une vision du coeur de Dieu, et ce n'est pas pour rien que saint Paul déclare que « Dieu était en Christ réconciliant le monde avec soi-même » (2 Corinthiens V, 19). N'est-ce pas là ce qui fait l'irrésistible attrait du Dieu de Jésus-Christ? n'est-ce pas là ce qui réconcilie l'âme humaine non seulement avec la personne de Dieu, mais déjà avec la notion de Dieu ?

Comment en serait-il autrement si nous prenons au sérieux la paternité de Dieu. Nous ne pouvons lias concevoir un père dont le fils est un enfant prodigue qui, dans sa folle révolte, s'est éloigné de ce père, sans que celui-ci souffre et par moment se trouve dans la détresse à cause de son fils ; tout père digne de ce nom sait par expérience ce qu'est la détresse qu'inspire l'amour pour un enfant malheureux, malade ou révolté contre son père. Et Dieu ne le saurait pas ? Dieu resterait impassible en voyant partir non pas un enfant, mais des millions et des millions d'enfants, en les voyant se révolter contre lui pour se perdre à tout jamais s'ils ne reviennent pas à lui? ! Non, non, la croix est là qui nous oblige à croire à ce que j'oserais appeler «la détresse de Dieu » ; si j'admets la détresse du fils, je dois bien admettre la détresse du père, et j'aime encore mieux accepter cette notion de Dieu malgré les innombrables mystères qui l'enveloppent que de supposer un Dieu impassible ou indifférent. Mystères pour mystères, je redoute bien plus ceux du coeur que ceux de la raison : passe encore que ma raison soit révoltée, confondue, déconcertée, mais qu'au moins mon coeur soit apaisé, puis consolé par la certitude de l'amour de Dieu avec toutes les conséquences plus ou moins incompréhensibles que cet amour entraîne.

Si Dieu nous apparaît ainsi à travers Jésus-Christ comme attristé dans son coeur en voyant ses enfants loin de lui, le devoir de ceux qui ont fait cette découverte ne set-a-t-il pas de se tourner vers ce Dieu et de chercher en quelque sorte à le consoler ? Le mot peut paraître fort, il n'en est pas moins profondément vrai, et j'ai l'impression que si l'on insistait davantage sur ce côté de nos relations avec Dieu, notre vie spirituelle s'en trouverait aussitôt fortifiée et développée.

En ce qui concerne les affliges, rien de tel pour être consolé que de chercher à consoler l'ami des affligés, celui qui le premier a eu le coeur déçu, notre Père céleste la vue de sa tristesse les fait sortir d'eux-mêmes, leur fait oublier leur propre douleur et dans la mesure où ils se donnent à ce Dieu qui en Christ leur apparaît triste, ils sentent leur coeur consolé. Bien plus, ce Dieu qui pleure avec eux et qui les console en attirant leur sympathie ne tarde pas à leur révéler les multitudes innombrables de ceux qui, auprès et au loin, sont encore plus affligés qu'eux, et qui les attirent par leur douleur même ; mais s'ils viennent à eux, ce n'est plus comme jadis pour se réjouir de cette douleur, c'est pour chercher à la faire 'cesser. Ils ont désormais trouvé le vrai sens de la vie qui est d'aimer et d'aimer en particulier ceux qui en ont le plus besoin et de montrer leur amour en se donnant à eux, non pas d'une façon théorique, mais aussi pratique et tangible que possible.

On connaît l'histoire de cette admirable femme anglaise Mrs Butler, qui, après avoir perdu sa fille unique dans un affreux accident, ne retrouva la paix de son âme et le courage de vivre que lorsqu'elle eut la vision de femmes infiniment plus malheureuses qu'elle, ces tristes victimes des passions de l'homme qui souvent ne rencontrent que du mépris dans certaine société, surtout de la part de leurs séducteurs. Touchée d'une immense pitié pour elles, la pauvre mère au coeur brisé leur consacra sa vie, et, prenant leur cause en mains, sut les défendre devant tous, jusque devant les membres du Parlement ; elle devint ainsi l'inspiratrice et comme l'âme de ce magnifique mouvement de relèvement moral qui a déjà fait tomber bien des forteresses diaboliques et qui ne s'arrêtera que lorsque le terrible Goliath de l'immoralité aura été définitivement vaincu. En consolant les autres, Mrs ButIer se consola elle-même, en se donnant toute entière à ses soeurs déchues, elle trouva le chemin de la véritable consolation.

Oh ! vous qui lisez ces lignes, vous qui pleurez et qui ne savez où trouver la consolation dont vos coeurs ont besoin, essayez de répondre à l'invitation de celui qui vous supplie de vous tourner vers lui. Vous êtes heureux, peut-être sans vous en douter, parce que vous vous trouvez dans les meilleures conditions pour comprendre la parole des béatitudes qui nous sert de texte, et si, brisés peut-être mais confiants, vous venez à lui en toute sincérité de coeur pour vous jeter dans ses bras et lui demander de vous consoler par une vie d'amour au service des autres, vous ne tarderez pas à reconnaître combien elle est vraie la parole de Jésus, si étrange au premier abord: « Heureux les affligés car ils seront consolés. »

Viens, âme qui pleures,
Viens à ton Sauveur;
Dans tes tristes heures,
Dis-lui ta douleur ;
Dis tout bas ta plainte
Au Seigneur Jésus,
Parle-lui sans crainte,
Et ne pleure plus.
 
Dis tout à ce frère,
À ce tendre ami,
Ton épreuve amère,
Ton deuil, ton souci.
Il aime, il console
Les coeurs abattus
Crois à sa parole
Et ne pleure plus.
 
Aux coeurs en détresse
Ployant sous le faix,
Dis que Dieu les presse
De chercher sa paix.
Calme leurs alarmes
Dis-leur que Jésus
À séché nos larmes...
Va, ne pleure plus.

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