Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Heures du soir
Méditations


TROISIÈME PARTIE
MÉDITATIONS SUR LES ACTES ET LES ÉPÎTRES

LAMPE DU SACRIFICE

 

 II SAMUEL XXIV, 18 à 25.

Je vous exhorte.
ROMAINS XII.

J'ai commencé de vous parler d'un certain nombre de lampes qui doivent être allumées dans le sanctuaire de notre âme. Et qui par les lumières intérieures allumées, brillant en nous, rayonnent autour de nous.

Allumons avant tout la lampe du sacrifice. Qu'est-ce pour nous aujourd'hui qu'un sacrifice ? Il n'y a pas sacrifice pour un petit don; il y a sacrifice lorsqu'on se prive de quelque chose qui a pour nous une utilité; tant qu'on est dans le superflu il n'y a pas sacrifice. Le sacrifice commence avec la substance. Il est de fait que le déficit des oeuvres, particulièrement celui de la Mission en terre païenne, ne se comble que par les dons de ceux qui sacrifient à l'évangile tout ce qui est en leur pouvoir : il y a là un mystère d'amour devant lequel nous devons nous incliner.

Quand la lampe du sacrifice s'allume dans notre âme, elle y fait apparaître de très belles choses. La lampe du sacrifice éveille l'adoration. Puis toute une discipline de soi-même, une maîtrise de soi dans le domaine moral et religieux. Une force intérieure nouvelle se développe en nous : celle qui est née du sacrifice.

Surtout, la lampe du sacrifice éveille en nous de profonds sentiments de charité (Romains XII, v. 1). C'est la grâce de l'amour qui importe. Par rapport au prochain, il s'établit en nous une charité profonde. Nous avons pris le mot de sacrifice dans son sens le plus général; passons de là à ce que saint Paul appelle « le sacrifice que nous devons rendre à Dieu ». Il emploie des termes qui font penser à l'ancienne alliance. La nouvelle alliance ayant tout transformé. Nous devons offrir nos corps à Dieu - on dirait que notre âme voit devant elle son corps et se sent prête à l'offrir à Dieu.

Nos corps, c'est-à-dire tout notre être naturel, apporté à Dieu, et notre âme qui l'offre : offrande de nous-mêmes par nous-mêmes. Dans l'ancienne alliance on immolait à Dieu la victime. Là il y a un sacrifice vivant; nous sommes d'autant plus vivants que nous offrons le sacrifice de nous-mêmes.

Du moment que nous sommes vivants, il ne s'agit pas de rester à l'écart; nous sommes au contraire lancés en toute vie. Il y a là un tel rayonnement... un sacrifice vivant.

La victime devait avoir certains caractères; une victime qui vaille la peine d'être offerte. Quand il s'agit de nous il s'agit de la sainteté, de la consécration totale à Dieu, d'une moralité parfaite. Ainsi consacrée, ce don doit être agréable à Dieu. Dans l'ancienne alliance, on parlait d'agréable odeur; on cherchait par la perfection du sacrifice, à être agréable à Dieu, à lui montrer son respect en ne lui offrant pas une victime médiocre.

Quand il s'agit de nous, il s'agit de tout un ensemble de conditions que nous avons à remplir. Nous ne nous rendons pas compte à quel point nous devons être transformés par la grâce de Dieu.
Suis-je agréable à Dieu? Quel usage ai-je fait de ma journée d'aujourd'hui ? Nous devons être amenés à un don complet de nous-mêmes. Nous devons nous offrir, répondre aux appels de nos textes qui doivent avoir en nous un retentissement tout particulier.

Plus la croyance est pure, plus le service doit être complet.


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FOLIE - SAGESSE

 

I CORINTHIENS I, 17 à 22.

La Prédication de la Croix est une folie Pour ceux qui périssent, mais Pour nous qui sommes Sauvés elle est la puissance de Dieu.
v. 18.

Comment peut-on parler de folie ! L'Évangile est la Sagesse même. Le livre des Proverbes dit que la Sagesse était avec Dieu et en Dieu. On trouve en Jésus - Christ les extrêmes qui se font équilibre - extrême de la force, extrême de la douceur. Il avait le droit de dire - « je suis le chemin, la vérité et la vie ».

Pourquoi les hommes regardent-ils l'Évangile comme une folie ? Parce que l'Évangile dépasse les hommes : ils ne peuvent le comprendre. Lorsqu'un grand musicien, Berlioz, par exemple, a commencé de composer sa forte musique, les gens n'allaient pas l'écouter; ils disaient que cette musique était incompréhensible. On ne veut admettre que ce qui a toujours été, que ce qui est habituel. Lorsqu'il s'agit de grands principes nouveaux, comme ceux contenus dans l'Évangile, les hommes disent : « C'est de la folie ! ».

La manière dont l'Évangile est apparu fit que les hommes ne pouvaient le comprendre. Ils ne purent comprendre d'abord le sacrifice par amour du Calvaire. Il fallut se familiariser avec cette idée, qu'elle s'empare des esprits, comme étant la vérité puissante qui seule pouvait sauver le monde. Les hommes étaient dépassés par cette grandeur, disant : « Cette prédication, c'est de la folie ». Saint Paul disait:
« Cette folie, c'est la Sagesse de Dieu ».

Ce qui vient de Dieu a une telle grandeur, que l'homme qui le contemple du fond de son infériorité a de la peine à le comprendre.
Après tant de siècles de christianisme, il y a encore des gens qui ne comprennent pas la grandeur sublime de la Croix, et parfois les plus simples l'ont saisie.

Au Cameroun, à un missionnaire qui prêchait un christianisme simple et surtout fait de morale, un ancien disait - « Missionnaire, pourquoi ne nous prêches-tu plus les paroles qui touchent le coeur ? ».

Mon père me parlant dans ma jeunesse, me disait pourquoi on insistait tant sur la Croix : « Dans l'Évangile, disait-il, il y a la Croix de Jésus-Christ qui domine tout. Ceux qui prêchent la Croix, apportent à leur auditoire une force qui amène à la nouvelle naissance, à la conversion. Ceux qui prêchent avec de beaux discours n'arrivent à aucun résultat, tandis que le simple évangile touche les coeurs ».

Au moment de la Révolution française, Larevellière-Lépeaux avait fondé une religion nouvelle : la Théophilanthropie. Il disait : « Ma religion est une belle religion que la République devrait bien adopter officiellement ». Mais son interlocuteur (était-ce Sieyès ou Bonaparte) lui répondait : « Il vous manque de monter sur une Croix et de ressusciter le troisième jour ». Il lui manquait le sacrifice par amour. C'était un assez pauvre homme; il ne comprenait pas.

Notre rôle à nous est de représenter ce ministère d'amour. Chacun de nous est appelé à être un témoin de cette religion. Cela entraîne pour nous de grandes conséquences.
Nous devons avoir une parfaite confiance dans la force de l'Évangile. Il y aura toujours ce, qui nous dépasse, mais nous devons avoir confiance; comme il est dit dans le cantique : cc Amis croyons au pouvoir invisible - Que le Sauveur a caché dans sa Croix ».
Cette force cachée dans la Croix, c'est la puissance d'amour que nous devons représenter en toute conscience dans son intégrité, sans en rien retrancher.
Ne donnons pas lieu à cette accusation de folie, comme certains hommes qui ajoutent à l'Évangile des singularités. N'ajoutons rien, mais apportons-le dans sa grandeur. Le bon sens doit toujours être mêlé à l'incroyable grandeur spirituelle. N'ajoutons rien qui risque, par notre faute, de compromettre cette grandeur.
Et puis ne craignons pas, partout où nous sommes, de représenter l'Évangile, quand même nous serions seuls. Il faut savoir être seul avec la Vérité. Elle doit être tellement respectée! Il faut la vivre, la personnifier. Que noire manière d'être soit la Vérité à travers une personnalité.

Ayons la simplicité dans la confiance et une façon droite d'apporter en toute franchise le message de l'Évangile dans sa vérité, sa beauté incomparable, en montrant ce qu'il y a de clair, de pur, de parfait.

Soyons vraiment des témoins fidèles. Saint-Paul apportait l'Évangile dans sa force. Tâchons de vivre d'abord cet Évangile, puisque nous devons être les évangélistes de la Foi chrétienne, que nous puissions atteindre les coeurs, les convertir, les sauver.


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FORCES SPIRITUELLES

 

GALATES V, 22 à 25.

Le fruit de l'esprit c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la bonne foi, la douceur, la tempérance: contre de telles choses il n'y a pas de loi. Ceux qui appartiennent à Christ ont crucifié la chair avec ses Passions et ses désirs. Si nous vivons par l'esprit, marchons aussi par l'esprit.

Je voudrais m'entretenir avec vous des richesses que l'Esprit de Dieu met dans l'âme du chrétien, et surtout dans le fond de son âme. Outre les dons de l'Esprit, les forces spirituelles. Il y a une grande richesse, un jaillissement de la vie chrétienne, quand on considère cette variété des dons qui communiquent des forces. Il est question maintenant, non plus des forces, non plus des fruits de l'Esprit, mais des états profonds de l'âme imprégnée et pénétrée de vertus chrétiennes. Ce ne sont point des dons, point des vertus hautes et profondes que le Saint-Esprit donne aux croyants, et par lesquelles il les transforme et les soutient.

À proprement parler, l'apôtre n'a pas classé ces différentes vertus : on a l'impression qu'elles jaillissent, qu'elles sont comme des ondes qui se franchissent, il y en a, et il y en a encore. Mais en examinant le texte de prés, on voit que l'apôtre vise des choses très particulières.

D'abord, le premier fruit de l'Esprit, c'est l'amour. L'Apôtre énonce les différents dons dans le chapitre XIII de la II épître aux Corinthiens. Il montre que le sommet de tous les dons c'est la charité : la charité qui énonce que, les dons de l'Esprit, ces forces, sont données au chrétien pour être mises au service des âmes.
Puis viennent deux vertus énoncées ensemble, des vertus chrétiennes qui sont des états de l'âme, des états de première grandeur, des vertus mises à part la joie et la paix.

Cet état de joie et de paix rend la bonté possible; s'il n'y a pas de joie et pas de paix, on pourrait soustraire au chrétien toutes ses vertus. La joie est comme la fleur de l'âme; la joie chrétienne est l'épanouissement suprême de toutes les vertus chrétiennes. La vie chrétienne complète doit être joyeuse, dans les temps les plus difficiles, dans les épreuves les plus grandes.

La paix et la joie sont deux états superposés : la paix, c'est le sol sur lequel nous sommes, c'est un état profond sur lequel il faut s'appuyer. Sommes-nous en paix avec nous-mêmes? avec Dieu? avec les autres ? La joie est le couronnement qui fait à tout l'édifice une voûte magnifique. La joie est le rayonnement qui nous fait vivre.
Il faut voir le coeur du croyant dans son architecture : la base, c'est la paix; la voûte, c'est la joie. Avons-nous cette paix ? Avons-nous cette joie ?

Ensuite, vient la patience vis-à-vis des autres. Ici le mot patience veut dire bonté, longanimité. Le mot grec traduit ici par patience est différent; il signifie capacité de souffrir ce qui se présente, de le supporter; tandis que la longanimité est la vertu du chrétien qui supporte beaucoup de la part du prochain. La longanimité avale les couleuvres, les unes après les autres, autant qu'il y en aura que l'on puisse supporter.

La mansuétude. Le texte grec emploie un terme beaucoup plus joli : c'est quelque chose qui a bon goût, matériellement et spirituellement; quelque chose d'agréable à rencontrer; le mot exprime ce qui est tout à fait bon '

La qualité qui suit est la bonne foi, puis la douceur, la tempérance. La bonne foi comprise d'une manière un peu spéciale, dans le sens de loyauté; non pas la foi, mais la philosophie de la loyauté. Le chrétien doit être un homme qui garde en toute circonstance sa loyauté, la parole de l'âme, que nous avons donnée : la fidélité, si l'on veut. Puis la douceur : non une façon molle de traiter les choses, mais la douceur accompagnée de force et de valeur.

La tempérance, qui est la maîtrise de soi, la force avec laquelle on tient sa vie avec laquelle on tient ses résolutions et on les réalise.

Ensuite crucifier la chair, marcher par l'Esprit; vivre par l'Esprit, ce n'est pas vivre uniquement dans le sentiment chrétien; non, une vie doit correspondre à une marche.
Ne pas porter envie les uns aux autres; il est probable que ces recommandations visaient des situations spéciales. Mais, ne pas porter envie, est une des recommandations les plus nécessaires et les plus tragiques.

Prenons très au sérieux les recommandations morales qui se trouvent dans les écrits de l'apôtre L'idée des dons de l'Esprit apparaît à certains comme une chose extraordinaire; mais non, si nous voulons être des âmes arrivées à la vie spirituelle, à la maturité intérieure, et qui mettent dans leur vie de l'harmonie, toujours.

PRIÈRE

Ô Seigneur notre Dieu, puisque notre Sauveur nous donne son Esprit qui doit nous pénétrer, donne-nous de pouvoir, saisir ces vertus. Enseigne-nous la discipline intérieure; que ces vertus ne restent pas dans notre imagination, mais qu'elles deviennent la réalité de notre vie; qu'elles représentent la pénétration de nos âmes par ton Esprit, et que nous recevions ces dons dans le silence et dans le secret de la consécration.
Nous t'en prions, au nom de Jésus-Christ. Amen.


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