Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
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Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
Heures du soir
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0 Seigneur notre Dieu, tu nous appelles à vivre dans un temps où l'épreuve et la souffrance grandissent au delà de toute expression; un temps où la douleur, la mort grandissent. Permets que notre foi grandisse dans la même proportion. Qu'une lumière s'allume pour nous au-dessus des ténèbres, une vérité qui dissipe les nuages: la vive clarté du soleil de justice. Que chacun de nous saisisse par la foi tes promesses, afin que nous ayons tes consolations. Que notre but soit de recevoir de la force et d'en donner aussi aux autres, de partager avec les autres, de partager notre pain, de partager notre douleur. Amen. |
Consolez, consolez mon
Peuple, dit votre Dieu. Parlez au coeur de
Jérusalem et annoncez-lui que son temps
d'épreuve a pris fin ; que son
iniquité est pardonnée ; qu'elle a
reçu, de la main de l'Éternel un
double châtiment Pour tous ses
péchés.
ESAÏE XL, v. 1 et 2.
Tel est le message que le
prophète apporte à son peuple au
moment où il se relève. Esaïe
est le grand évangéliste du temps de
l'exil. Le théologien Georges Schmidt a fait
sur Esaïe une étude fortement
travaillée, simple et vivante; dans ce
chapitre XL, il trouve quatre voix successives
qu'il appelle les quatre voies des hérauts
que Dieu envoie à son peuple.
Nous prendrons aujourd'hui la
première voix, qui est la voix de la
consolation : « Consolez, consolez mon peuple
».
Il y a souvent des consolations
imaginaires, qui consistent en bonnes paroles, qui
ne sont que des mots, de la sympathie, comme
lorsque la mère souffle sur le mal de son
enfant. Mais ici l'intention du prophète est
de donner une consolation substantielle et
très particulière; la première
chose à dire au peuple de Dieu c'est que la
souffrance arrive à son terme.
Ce peuple avait droit à un grand
châtiment, il l'a eu; ce châtiment
ayant eu son effet, il doit prendre fin. Le message
est adressé spécialement à
Jérusalem : elle a souffert, elle a
été châtiée, et dans la
pensée de Dieu, un nouvel avenir
commence; la consolation se
présente sur le plan historique et sur le
plan moral. « Ce que l'homme sème, il
le moissonnera. » Jérusalem a
semé le mal; le prophète lui dit
qu'elle a reçu de l'Éternel le double
châtiment de ses péchés, et que
sa servitude est finie. Il y a dans la vie des
peuples une coupe à vider. Il viendra pour
nous aussi le moment où un nouvel avenir
commencera.
Il y a autre chose encore : une
intervention positive de Dieu : « Il fait la
plaie et il la bande. Il blesse et sa main
guérit »
(Job V, 18). Quand sa' main a
dispensé l'épreuve, nous sentons
à nouveau sa présence en nous, la
présence du Dieu vivant dans nos coeurs,
dans nos âmes, dans nos vies, la communion de
Dieu dans nos âmes; il y a là quelque
chose de doux et d'indéfinissable : une
consolation sans limite. Dieu est à
l'oeuvre, nous sentons sa présence; c'est
alors que nous sentons chanter en nous des paroles
telles que celles du
Psaume XCI : « Heureux celui
qui repose à l'ombre du Tout-Puissant, qui
dit à l'Éternel, mon refuge et ma
forteresse, mon Dieu en qui je me confie
».
Ensuite, on voit que les fidèles
de l'Ancienne Alliance vont recevoir une âme
nouvelle. Rappelons le chapitre
XLII : « Voici mon serviteur,
celui que je prends par la main, mon élu, en
qui mon âme prend plaisir. J'ai mis mon
esprit sur lui, il fera régner la justice
parmi les nations ». On voit le Serviteur de
l'Éternel arriver, avec cette âme
toute nouvelle, cette proximité de
l'Évangile, comme lorsque le printemps
commence, un vent plus tiède, un air plus
doux se fait sentir pour faire sortir les
bourgeons.
Enfin nous devons nous donner les uns
aux autres les consolations qui viennent de Dieu;
les fidèles du peuple trouveront le bonheur
en partageant la consolation. La véritable
consolation commence quand nous
consolons les autres, quand nous arrivons à
nous oublier nous-mêmes. Quand nous aimons
notre prochain, quand nous avons ce grand amour en
nous, cherchant à donner aux autres du
bonheur, les fils mystérieux qui nous
joignent les uns aux autres, nous en retrouvons
nous-mêmes. C'est là la condition de
bonheur la plus forte, la plus infinie.
Nous pourrons dire que notre
piété ne nous rend vraiment heureux
qu'à trois conditions :
1° la piété
complète;
2° la présence du Dieu
vivant en nous;
3° le service du prochain, l'amour
pour les autres, qui fait que l'on cherche à
les rendre heureux. Ainsi nous pourrons traverser
les moments les plus difficiles, ayant pour nous
les grands secrets de la Vie éternelle,
contre lesquels rien ne peut prévaloir.
Ô Seigneur notre Dieu, apprends-nous ta grandeur; apprends-nous à nous tenir sur le chemin où tu nous parles, sur la grande route de la vie où les appels de l'Évangile retentissent. Que nous ayons une âme attentive, éveillée, pour les sévérités nécessaires, pour le châtiment; et puis un coeur pour ressentir la voix subtile de tes promesses, dans ce qu'elles ont de plus doux, de plus substantiel; et que nous puissions apporter aux autres le message de renouvellement complet et que tu nous as fait entendre. Nous t'en prions, au nom de Jésus-Christ. Amen. |
Heureux celui qui demeure
à l'abri du Très-Haut, qui loge
à l'ombre du Tout-Puissant... Il te couvrira
de ses plumes et tu trouveras un abri sous ses
ailes... Puisqu'il m'est attaché, je le
délivrerai... je Le rassasierai de longe
jours et lui ferai voir mon salut.
PSAUME XCI.
Ce psaume est, par excellence, un psaume
de protection et de délivrance. Dieu y
apparaît avec une douceur, une bonté
infinies, avec quelque chose de délicat, qui
pénètre jusqu'au fond de l'âme.
Cette note surprend dans l'Ancien Testament. Dans
ce psaume, Dieu apparaît non seulement
paternel, mais maternel : « Tu trouveras un
abri sous ses ailes », les ailes sous
lesquelles on peut se blottir, qui
réchauffent. Dans
Matthieu XXIII, 37, le Seigneur
emploie la même image : «
Jérusalem, combien de fois j'ai voulu
rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses
poussins sous ses ailes ».
Il y a dans ce psaume un calme, une
certitude, une paix, qui rappellent le Nouveau
Testament et ces paroles du Christ : « Que
votre coeur ne se trouble point »
(Jean XIV, 1). Du calme, de la
tranquillité ; nous n'avons pas à
être inquiets, curieux de ce qui nous
arrivera. Les bienheureux ne savent rien. La
curiosité est bien humaine, et l'attente des
événements; mais tout cela est une
vaine agitation. Sois calme, simplement, remets-toi
entre les mains de Dieu, tu trouveras un refuge
à l'ombre de ses ailes.
Nous trouvons également dans ce
psaume, des promesses de
délivrance : elles étaient bien
nécessaires; la guerre et la peste ont
été à tout moment un danger
pour le peuple d'Israël; peste, guerre, famine
et fléaux d'alors. Pour l'âme croyante
il y a délivrance, mais pas toujours, car
alors la prière serait un commandement. Non,
la prière est humble, elle doit être
prononcée avec une soumission profonde :
« Père, non pas ce que je veux, mais ce
que Tu veux ». La soumission humble, la
confiance du coeur, est un état de
l'âme tournée vers Dieu. Nous
voudrions toujours des délivrances; c'est
souvent que le croyant obtient des
délivrances, mais ce n'est pas toujours; la
vie est un tissu fait d'épreuves
nécessaires, que Dieu ne veut pas, ne peut
pas nous éviter.
Mais au milieu de tout cela il y a la
délivrance, cette chose magnifique que Dieu
accorde à ses enfants. Nous aussi avons
parfois reçu des réponses; c'est ce
mélange, cette complexité qui font le
tissu de la vie chrétienne. Les
délivrances sont des raisons d'actions de
grâce; alors nos coeurs ne contiennent plus
la pointe d'une épée, mais la harpe
du ciel.
Dans ce psaume, il y a un sens
évangélique tout particulier, c'est
une des parties de l'Ancien Testament où
nous voyons luire l'Évangile. D'un bout
à 'l'autre de ce psaume, nous rencontrons ce
Dieu paternel : « je ne vous laisserai pas
orphelins, je viendrai à vous ». Ainsi
le croyant de l'Ancien Testament pouvait être
intime avec Dieu, sous ses ailes, enveloppé
par Lui.
Saint Paul parle du vêtement de la
justice de Christ dont nous devons être
revêtus. Ici nous avons l'impression de la
chaleur vivante des ailes qui nous enveloppent,
nous sommes à l'abri. Le Christ a dit :
« Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole;
mon Père l'aimera, nous viendrons à
lui et nous ferons notre demeure chez lui »
(Jean XIV, 23)
Les Pères de l'Église ont
fait une théorie sur cette contagion qui
frappe en plein midi, dont il est question au
verset
6 de ce
psaume XCI. C'est tout simplement
l'opposition de la peste et des
ténèbres, avec le plein jour. «
Aucun fléau n'approchera de ta tente. »
Cela paraît extraordinaire, on se demande si
c'est une poésie qui dépasse la
réalité. Mais beaucoup de
chrétiens ont fait cette expérience
de la protection, de la délivrance, comme si
un ange les portait, les passant à un autre
ange.
La fin du psaume est très typique
: « Puisqu'il m'est attaché, je le
délivrerai, je l'élèverai
puisqu'il connaît mon nom; quand il
m'invoquera, je l'exaucerai; je serai avec lui dans
la détresse... je le rassasierai de longs
jours et je lui ferai voir mon salut. » Il y a
là quelque chose de tout particulier, ce
n'est pas le psalmiste qui chante sa confiance,
c'est Dieu qui parle. Ces beaux passages sont, au
fond, d'essence prophétique, ce sont des
poésies qui chantent, en même temps
que le prophète parle. C'est ici le sommet
du psaume : une rencontre avec Dieu; et non
seulement une rencontre, mais un entretien avec
réponses. Il nous montre comment un croyant
parle à Dieu. « je
l'élèverai puisqu'il connaît
mon nom. » Ce nom, c'est l'essence même
de la personne du Dieu d'amour et de
sainteté. Nous le connaissons, armons-nous
de cette puissance, Il nous protège. «
Qu'il m'invoque, je lui répondrai. » Il
y a là une promesse, il faut aussi s'armer
de cette promesse « Je serai avec lui dans la
détresse ».
Aujourd'hui nous sommes dans la
détresse, mais Dieu est là en
même temps que notre détresse. Et
enfin : « Je te ferai voir de longs jours
», promesse suprême, car les
Israélites avaient l'idéal de vivre
excessivement vieux. « Je te rassasierai de
longs jours. »
Seigneur, notre Dieu, Donne-nous
d'élever nos regards vers Christ,
en qui nous trouvons le
résumé de toutes ces forces,
de toutes ces grâces, que nous avons
dans leur plénitude lorsque nous
élevons nos regards vers lui.
Donne-nous de concentrer notre attention,
de serrer notre coeur contre le grand
coeur aimant de Jésus-Christ !
Apprends-nous à creuser davantage
les mystères profonds de la foi qui
sauve, afin que nous puissions saisir dans
toute son ampleur l'Évangile. Que
nous entrions directement, simplement,
puissamment dans ton dessein de
grâce à notre égard;
que nous saisissions ce que tu veux nous
donner avec tant de puissance, avec tant
de tendresse, avec tant de
force. |
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