Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Heures du soir
Méditations


DEUXIÈME PARTIE
MÉDITATIONS SUR L'ANCIEN TESTAMENT

HEUREUX CEUX QUI PLEURENT
Le don des larmes

 

Comme une biche qui brame après les eaux courantes, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu.
PSAUME XLII, 1 à 7.

Il est parlé constamment des larmes, dans la Bible, dans l'Ancien et le Nouveau Testament. Il en est parlé à deux points de vue : d'abord au point de vue de la sympathie. Il est dit de « pleurer avec ceux qui pleurent ». Les larmes de sympathie sont une touchante image. Le Moyen-âge en a fait le « don des larmes ». Chez certains hommes en particulier, on fait ressortir cette source profonde qui jaillit tout à coup. Sainte-Beuve parle de « Jean Racine, le doux poète, le poète aimant et pieux » qui savait verser des larmes.

Dans les Béatitudes, il est question des âmes qui ont besoin d'être consolées, ce sont celles qui versent les larmes de la douleur. Ceux qui pleurent, c'est toute l'humanité. Les larmes accompagnent l'homme du berceau à la tombe : larmes d'enfants, promptes et bientôt sèches. Larmes de la jeunesse, larmes brûlantes; la jeunesse qui vient d'avoir une déception a l'impression d'un infini qui lui échappe, ses larmes sont brûlantes. Larmes de l'âge mûr : étant ail plein du travail, on rencontre des difficultés, des déceptions, on éprouve quelque chose de grave qui va au fond des coeurs, ce sont des larmes profondes. Larmes des vieux : larmes amères; les vieux voudraient aider les jeunes, mettre leur expérience au service des jeunes qui n'en veulent pas; ils assistent avec chagrin aux erreurs qu'ils ne peuvent pas empêcher, ce sont des larmes amères. Voilà comment cette béatitude s'adresse à la totalité des êtres humains.

Si nous saisissons avec foi, avec confiance les forces spirituelles, c'est cela qui nous permettra de dire - «. Heureux ! »

Voyez avec quelle force le Seigneur s'exprime vis-à-vis des âmes qui ont besoin d'être consolées; voyez quelle douceur, quelle charité et quelle autorité il met dans ces termes : « Heureux ceux qui pleurent ». Il sait bien quelles ressources Il apporte à ceux qui sont affligés. Dieu est là avec toutes ses grâces. Si vous qui pleurez vous allez à Lui, Il est prêt à vous donner toutes les forces.

La grande consolation c'est de rencontrer vraiment Dieu, le Dieu vivant et vrai. Quand Il est là dans un coeur avec sa tendresse, ses bras ouverts, quand nous pouvons faire la connaissance de Dieu, de sa présence, sa présence compatissante aux souffrances, quand nous le possédons, quand Il est à nous (mais nous devons nous hâter) alors la consolation est là.

Analysons bien tout ce que nous recevons par la présence de Dieu quand nous le rencontrons : D'abord le pardon qui est tout dans nos vies; nous sommes troublés par le sentiment que nous n'avons pas droit à la présence de Dieu, que nous ne sommes pas réconciliés avec Lui; quand nous l'avons trouvé, nous sommes pardonnés, nous avons la paix intérieure; devant toutes les choses qui peuvent se présenter, Dieu est là.
Et puis vient la certitude, la paix, la sérénité, la joie. Ce n'est pas la gaîté, c'est la joie chrétienne qui nous apporte richesse, sérénité intérieure dans les moments les plus graves.

Parlons de la joie qui accompagne la présence de Dieu. Dieu est glorieux et riche dans ses dons. Il a encore beaucoup plus à nous donner que tout ce que nous venons de dire. L'Évangile a encore beaucoup plus à nous donner en nous enseignant la charité, en nous donnant un coeur qui ressemble au coeur de Jésus-Christ, notre Sauveur.

Nous souffrons, nous nous trouvons au fond d'un puits profond; lorsque nous avons trouvé la présence de Jésus-Christ et lorsque nous avons pu aider les autres, devant le bonheur d'avoir pu les aider, nous ressentons la consolation suprême. Il y a dans cette grâce, l'ineffable, l'infini. Une jeune femme qui avait perdu son bonheur restait noyée dans la douleur; jusqu'au moment où elle se dit : « je ne vois qu'un chemin : m'occuper d'âmes encore plus brisées que la mienne ». Dans l'Évangile, le Sauveur semble chercher la douleur à laquelle il a toujours la réponse : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et vous trouverez le repos de vos âmes ». Il va partout chercher la douleur comme on cherche un trésor. Quand on se donne la peine de chercher la douleur (et il y en a) c'est pour nous comme pour cette jeune femme dont nous parlions plus haut, dans notre peine amère, tout à coup la lumière s'est faite, nous avons posé le pied sur un palier supérieur, nous voyons à nos pieds notre douleur propre, comme une chose vaine.

La douleur que Jésus aide à supporter, nous élève; c'est dans notre vie une série de paliers qui se succèdent; on s'élève plus haut et puis encore plus haut; dans notre peine amère, tout à coup la dire tout ce que Dieu donne : on se tait, étant soutenu par une force toujours plus belle. Quand la charité de Christ devient la substance même de l'âme, alors on comprend cette béatitude : Heureux ceux qui pleurent.

PRIÈRE

0 Seigneur notre Dieu, tu nous appelles à vivre dans un temps où l'épreuve et la souffrance grandissent au delà de toute expression; un temps où la douleur, la mort grandissent. Permets que notre foi grandisse dans la même proportion. Qu'une lumière s'allume pour nous au-dessus des ténèbres, une vérité qui dissipe les nuages: la vive clarté du soleil de justice. Que chacun de nous saisisse par la foi tes promesses, afin que nous ayons tes consolations. Que notre but soit de recevoir de la force et d'en donner aussi aux autres, de partager avec les autres, de partager notre pain, de partager notre douleur. Amen.


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VOIX DE LA CONSOLATION

 

Consolez, consolez mon Peuple, dit votre Dieu. Parlez au coeur de Jérusalem et annoncez-lui que son temps d'épreuve a pris fin ; que son iniquité est pardonnée ; qu'elle a reçu, de la main de l'Éternel un double châtiment Pour tous ses péchés.
ESAÏE XL, v. 1 et 2.

Tel est le message que le prophète apporte à son peuple au moment où il se relève. Esaïe est le grand évangéliste du temps de l'exil. Le théologien Georges Schmidt a fait sur Esaïe une étude fortement travaillée, simple et vivante; dans ce chapitre XL, il trouve quatre voix successives qu'il appelle les quatre voies des hérauts que Dieu envoie à son peuple.
Nous prendrons aujourd'hui la première voix, qui est la voix de la consolation : « Consolez, consolez mon peuple ».

Il y a souvent des consolations imaginaires, qui consistent en bonnes paroles, qui ne sont que des mots, de la sympathie, comme lorsque la mère souffle sur le mal de son enfant. Mais ici l'intention du prophète est de donner une consolation substantielle et très particulière; la première chose à dire au peuple de Dieu c'est que la souffrance arrive à son terme.

Ce peuple avait droit à un grand châtiment, il l'a eu; ce châtiment ayant eu son effet, il doit prendre fin. Le message est adressé spécialement à Jérusalem : elle a souffert, elle a été châtiée, et dans la pensée de Dieu, un nouvel avenir commence; la consolation se présente sur le plan historique et sur le plan moral. « Ce que l'homme sème, il le moissonnera. » Jérusalem a semé le mal; le prophète lui dit qu'elle a reçu de l'Éternel le double châtiment de ses péchés, et que sa servitude est finie. Il y a dans la vie des peuples une coupe à vider. Il viendra pour nous aussi le moment où un nouvel avenir commencera.

Il y a autre chose encore : une intervention positive de Dieu : « Il fait la plaie et il la bande. Il blesse et sa main guérit » (Job V, 18). Quand sa' main a dispensé l'épreuve, nous sentons à nouveau sa présence en nous, la présence du Dieu vivant dans nos coeurs, dans nos âmes, dans nos vies, la communion de Dieu dans nos âmes; il y a là quelque chose de doux et d'indéfinissable : une consolation sans limite. Dieu est à l'oeuvre, nous sentons sa présence; c'est alors que nous sentons chanter en nous des paroles telles que celles du Psaume XCI : « Heureux celui qui repose à l'ombre du Tout-Puissant, qui dit à l'Éternel, mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie ».
Ensuite, on voit que les fidèles de l'Ancienne Alliance vont recevoir une âme nouvelle. Rappelons le chapitre XLII : « Voici mon serviteur, celui que je prends par la main, mon élu, en qui mon âme prend plaisir. J'ai mis mon esprit sur lui, il fera régner la justice parmi les nations ». On voit le Serviteur de l'Éternel arriver, avec cette âme toute nouvelle, cette proximité de l'Évangile, comme lorsque le printemps commence, un vent plus tiède, un air plus doux se fait sentir pour faire sortir les bourgeons.
Enfin nous devons nous donner les uns aux autres les consolations qui viennent de Dieu; les fidèles du peuple trouveront le bonheur en partageant la consolation. La véritable consolation commence quand nous consolons les autres, quand nous arrivons à nous oublier nous-mêmes. Quand nous aimons notre prochain, quand nous avons ce grand amour en nous, cherchant à donner aux autres du bonheur, les fils mystérieux qui nous joignent les uns aux autres, nous en retrouvons nous-mêmes. C'est là la condition de bonheur la plus forte, la plus infinie.

Nous pourrons dire que notre piété ne nous rend vraiment heureux qu'à trois conditions :
1° la piété complète;
2° la présence du Dieu vivant en nous;
3° le service du prochain, l'amour pour les autres, qui fait que l'on cherche à les rendre heureux. Ainsi nous pourrons traverser les moments les plus difficiles, ayant pour nous les grands secrets de la Vie éternelle, contre lesquels rien ne peut prévaloir.

PRIÈRE

Ô Seigneur notre Dieu, apprends-nous ta grandeur; apprends-nous à nous tenir sur le chemin où tu nous parles, sur la grande route de la vie où les appels de l'Évangile retentissent. Que nous ayons une âme attentive, éveillée, pour les sévérités nécessaires, pour le châtiment; et puis un coeur pour ressentir la voix subtile de tes promesses, dans ce qu'elles ont de plus doux, de plus substantiel; et que nous puissions apporter aux autres le message de renouvellement complet et que tu nous as fait entendre. Nous t'en prions, au nom de Jésus-Christ. Amen.


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PSAUME XCI

 

Heureux celui qui demeure à l'abri du Très-Haut, qui loge à l'ombre du Tout-Puissant... Il te couvrira de ses plumes et tu trouveras un abri sous ses ailes... Puisqu'il m'est attaché, je le délivrerai... je Le rassasierai de longe jours et lui ferai voir mon salut.
PSAUME XCI.

Ce psaume est, par excellence, un psaume de protection et de délivrance. Dieu y apparaît avec une douceur, une bonté infinies, avec quelque chose de délicat, qui pénètre jusqu'au fond de l'âme. Cette note surprend dans l'Ancien Testament. Dans ce psaume, Dieu apparaît non seulement paternel, mais maternel : « Tu trouveras un abri sous ses ailes », les ailes sous lesquelles on peut se blottir, qui réchauffent. Dans Matthieu XXIII, 37, le Seigneur emploie la même image : « Jérusalem, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes ».
Il y a dans ce psaume un calme, une certitude, une paix, qui rappellent le Nouveau Testament et ces paroles du Christ : « Que votre coeur ne se trouble point » (Jean XIV, 1). Du calme, de la tranquillité ; nous n'avons pas à être inquiets, curieux de ce qui nous arrivera. Les bienheureux ne savent rien. La curiosité est bien humaine, et l'attente des événements; mais tout cela est une vaine agitation. Sois calme, simplement, remets-toi entre les mains de Dieu, tu trouveras un refuge à l'ombre de ses ailes.

Nous trouvons également dans ce psaume, des promesses de délivrance : elles étaient bien nécessaires; la guerre et la peste ont été à tout moment un danger pour le peuple d'Israël; peste, guerre, famine et fléaux d'alors. Pour l'âme croyante il y a délivrance, mais pas toujours, car alors la prière serait un commandement. Non, la prière est humble, elle doit être prononcée avec une soumission profonde : « Père, non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux ». La soumission humble, la confiance du coeur, est un état de l'âme tournée vers Dieu. Nous voudrions toujours des délivrances; c'est souvent que le croyant obtient des délivrances, mais ce n'est pas toujours; la vie est un tissu fait d'épreuves nécessaires, que Dieu ne veut pas, ne peut pas nous éviter.

Mais au milieu de tout cela il y a la délivrance, cette chose magnifique que Dieu accorde à ses enfants. Nous aussi avons parfois reçu des réponses; c'est ce mélange, cette complexité qui font le tissu de la vie chrétienne. Les délivrances sont des raisons d'actions de grâce; alors nos coeurs ne contiennent plus la pointe d'une épée, mais la harpe du ciel.

Dans ce psaume, il y a un sens évangélique tout particulier, c'est une des parties de l'Ancien Testament où nous voyons luire l'Évangile. D'un bout à 'l'autre de ce psaume, nous rencontrons ce Dieu paternel : « je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous ». Ainsi le croyant de l'Ancien Testament pouvait être intime avec Dieu, sous ses ailes, enveloppé par Lui.

Saint Paul parle du vêtement de la justice de Christ dont nous devons être revêtus. Ici nous avons l'impression de la chaleur vivante des ailes qui nous enveloppent, nous sommes à l'abri. Le Christ a dit : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole; mon Père l'aimera, nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean XIV, 23)
Les Pères de l'Église ont fait une théorie sur cette contagion qui frappe en plein midi, dont il est question au verset 6 de ce psaume XCI. C'est tout simplement l'opposition de la peste et des ténèbres, avec le plein jour. « Aucun fléau n'approchera de ta tente. » Cela paraît extraordinaire, on se demande si c'est une poésie qui dépasse la réalité. Mais beaucoup de chrétiens ont fait cette expérience de la protection, de la délivrance, comme si un ange les portait, les passant à un autre ange.

La fin du psaume est très typique : « Puisqu'il m'est attaché, je le délivrerai, je l'élèverai puisqu'il connaît mon nom; quand il m'invoquera, je l'exaucerai; je serai avec lui dans la détresse... je le rassasierai de longs jours et je lui ferai voir mon salut. » Il y a là quelque chose de tout particulier, ce n'est pas le psalmiste qui chante sa confiance, c'est Dieu qui parle. Ces beaux passages sont, au fond, d'essence prophétique, ce sont des poésies qui chantent, en même temps que le prophète parle. C'est ici le sommet du psaume : une rencontre avec Dieu; et non seulement une rencontre, mais un entretien avec réponses. Il nous montre comment un croyant parle à Dieu. « je l'élèverai puisqu'il connaît mon nom. » Ce nom, c'est l'essence même de la personne du Dieu d'amour et de sainteté. Nous le connaissons, armons-nous de cette puissance, Il nous protège. « Qu'il m'invoque, je lui répondrai. » Il y a là une promesse, il faut aussi s'armer de cette promesse « Je serai avec lui dans la détresse ».

Aujourd'hui nous sommes dans la détresse, mais Dieu est là en même temps que notre détresse. Et enfin : « Je te ferai voir de longs jours », promesse suprême, car les Israélites avaient l'idéal de vivre excessivement vieux. « Je te rassasierai de longs jours. »

PRIÈRE

Seigneur, notre Dieu, Donne-nous d'élever nos regards vers Christ, en qui nous trouvons le résumé de toutes ces forces, de toutes ces grâces, que nous avons dans leur plénitude lorsque nous élevons nos regards vers lui. Donne-nous de concentrer notre attention, de serrer notre coeur contre le grand coeur aimant de Jésus-Christ ! Apprends-nous à creuser davantage les mystères profonds de la foi qui sauve, afin que nous puissions saisir dans toute son ampleur l'Évangile. Que nous entrions directement, simplement, puissamment dans ton dessein de grâce à notre égard; que nous saisissions ce que tu veux nous donner avec tant de puissance, avec tant de tendresse, avec tant de force.
Nous t'en prions, au nom de Jésus-Christ, Amen.


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