Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
REGARD
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Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
Heures du soir
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Seigneur notre Dieu, nous te prions afin d'être persuadés que tu nous attends, même après nos fautes, dont nous sommes nous-mêmes effrayés.. Nous nous demandons s'il peut y avoir un surplus de ta grâce en réserve pour nos fautes. Que nos regards aillent jusqu'à la Croix; qu'ils s'arrêtent à la Croix éternelle, gage de notre salut. Que nous ne nous arrêtions pas à nous-mêmes, ce qui nous mettrait dans le désespoir. En toi nous trouvons la délivrance à la hauteur de toutes les fautes, ton salut libérateur. |
Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ?
JEAN XXI, 15.
Nous voyons dans ce récit,
comment Jésus relève l'apôtre
Pierre après son reniement. Jésus est
là dans l'intention visible de toucher le
coeur de l'apôtre, de lui rendre le travail
pour lequel il le préparait. Nous trouvons
dans ce récit deux enseignements : le
premier pour les âmes qui ont besoin de
retrouver ce qu'elles ont perdu, de renouveler leur
vie en Christ; le deuxième pour les
personnes qui cherchent dans la parole de Dieu des
secrets pour l'activité
chrétienne.
Pierre devait être relevé.
Quand on étudie de près le reniement
de Pierre, on est frappé de voir à
quel point Pierre a passé par un moment
d'oubli absolu, complet, de chute absolue,
là, devant le feu... « Moi je ne le
connais pas... »
(Luc XXII, 54 à 62). C'est un
de ces moments où l'âme s'effondre. Il
Y a dans bien des vies des moments dans lesquels il
y a comme un effondrement de l'âme, un oubli
complet de la vocation, de la piété,
de la foi; il semble que tout disparaisse. On petit
mettre à côté de la faute de
Pierre toutes sortes de fautes qui mettent tout
à coup entre Jésus et nous une sorte
de séparation. Il y a des mystères
effrayants dans l'âme. Une créature
humaine, après des moments de grande
clarté intérieure, peut retomber
d'une manière pesante. Si le Seigneur
n'était pas venu relever ainsi son
apôtre, que serait-il arrivé? Il
serait devenu un homme quelconque, peut-être
plus encore.
Lorsqu'une âme oublie sa vocation,
y manque complètement, il y a un moment
où elle en ressent une douleur
intérieure, une blessure qui ne se referme
pas, qui reste là à l'état de
souffrance aiguë. Il y a toujours un
relèvement possible, il faut que les
âmes le sachent.
Il est très frappant de voir
comment le Seigneur est intervenu. D'abord il a
choisi l'endroit : l'endroit où Il lui avait
adressé sa première vocation, pensant
que le choix de ce lieu agirait déjà.
Il y a des lieux où les émotions sont
toutes prêtes, la maison paternelle, par
exemple. Lamartine en parle avec un sentiment
poignant :
Ma maison me regarde et ne me connaît plus.
et plus loin :
Et cette ombre couchée et morte
Est la seule chose qui sorte
Tout le jour de cette maison.
Cela peut être aussi l'Église dans
laquelle nous avons eu de grandes émotions
religieuses. Ou bien un site naturel. Jésus
choisit l'endroit émouvant par excellence,
espérant que le coeur en sera naturellement
touché.
Jésus, qui lit dans les coeurs,
choisit le moment où Pierre sera
particulièrement accessible à sa
question. Il y a des moments où nous sommes
comme fermés, d'autres où
l'émotion est toute prête. Il y a des
oscillations dans la vie de notre coeur, des
moments où nos coeurs sont prêts
à s'ouvrir. Jésus choisit le moment;
Il choisit aussi les mots qu'il faut. Il appelle
d'une façon solennelle « Simon, fils de
Jonas... » Nous aussi Il nous appelle d'une
façon solennelle. Ainsi le moment où
nous sommes constitue par lui-même un appel
tragique. Et puis cette parole : « M'aimes-tu
? ». Simon Pierre est l'homme qui a des
enthousiasmes, une vive
sensibilité. Les gens
très sensibles doivent se tenir en garde;
ils sont sujets à des baisses d'humeur, et
puis à des sautes : c'est leur coeur qui
entend. Chez nous, c'est plutôt à la
conscience que s'adresse l'appel. Que ce soit par
le coeur ou par la conscience, écoutons-le.
« M'aimes-tu plus que ne font ceux-ci? »
Dans cette parole : « plus que ne font ceux-ci
», il y a une allusion à un principe
que le Seigneur a posé. Que celui à
qui on pardonne peu aime peu, et que celui à
qui on pardonne plus aime plus. M'aimes-tu
après ce que tu as fait et que je suis
prêt à te pardonner ? Tu dois prendre
un rôle éminent parmi les
apôtres.
La parole dite à Pierre ne
contredit pas l'amour de Jean. Tous ceux qui ont
entendu l'appel de l'amour, et possèdent la
qualité d'amour que leur inspire cet appel,
ont un amour touchant à l'infini. C'est
l'amour au delà de la créature, au
delà des hommes : l'amour qui regarde
à la perfection.
« Soyez parfaits comme votre
Père céleste est parfait.
»
Considérons, pour en tirer un
enseignement, la manière dont le Seigneur
s'y prend vis-à-vis de l'apôtre qu'Il
veut relever, remettre dans sa charge. Aucune trace
de reproche, rien qui soit un coup frappé.
C'est un appel au coeur qui fait sortir de
l'âme tout ce qu'elle contient de meilleur.
Le coeur répond au coeur : « Seigneur,
tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime
».
Il faut Pourtant qu'il y ait un
reproche, mais avec quelle délicatesse! La
question est posée trois fois. Cette triple
question est comme portée par la
bonté même qui réhabilite, qui
rétablit Pierre, dans sa charge. Cette
question posée trois fois exprime une
affection toute trempée de tendresse.
Considérez la manière dont le
Seigneur parle à Pierre. Ceux qui veulent
relever les autres sont parfois un
peu brutaux; sous prétexte
de vérité, on dit aux gens « des
vérités ». On se vante de mettre
le doigt sur la plaie. Quant on veut faire du bien,
il faut éviter de commencer par
blesser.
Pour réveiller les âmes, il
faut réveiller en elles la force du bien.
Lorsque Jésus parle avec force, avec
sévérité, ce n'est pas dans la
cure d'âmes, c'est lorsqu'Il instruit la
multitude. Il faut être très ferme,
très précis, si l'on expose le
devoir; il faut le dire dans toute sa
netteté. Ainsi fait le Seigneur dans le
Sermon sur la montagne. Mais la morale et le soin
des âmes sont deux choses différentes.
Le Seigneur s'adapte à chacune des
âmes auxquelles il parle. Tout
chrétien est appelé plus ou moins
à ce soin des âmes. Pour cela il faut
étudier l'Évangile, voir comment
Jésus s'occupe des âmes, la
façon dont Il les aborde et leur ouvre le
mystère de la vie, le mystère de sa
charité.
Seigneur notre Dieu, nous voulons
faire le silence dans nos âmes. Tu
as pour chacun de nous un plan
particulier; donne-nous de ne pas
être seulement en théorie tes
serviteurs, mais d'être
fidèles au service que tu nous
confies. |
Luc XXIII, 33 à
46.
Le vendredi les « Veilleurs
» doivent rendre un hommage au Christ. Mais
aujourd'hui, jour du vendredi saint, ce n'est pas
d'un hommage qu'il s'agit, mais d'adoration; nous
devons nous mettre en présence de, la croix
de Jésus-Christ, et rester un moment dans
une concentration toute spéciale de
nous-mêmes, dans la pensée de
Jésus-Christ sauveur de nos âmes,
Rédempteur du monde.
Considérons ensemble ce que
Jésus voyait devant lui quand Il
était sur la Croix, et examinons ce que
cette vue peut nous apporter d'exemple et
d'adoration. On pourrait aussi considérer ce
que voyaient ceux qui regardaient Jésus : ce
corps disloqué, couvert de sang, image de
douleur intense. Il se dégage de ce corps
brisé une majesté incomparable, faite
de dignité, de grâce et de
charité, qui dépasse tout ce que l'on
peut imaginer.
Que voyait Jésus? Il y avait
la foule; mais en particulier, ce que Jésus
voyait tout contre sa croix, c'était ses
bourreaux. D'abord ceux qui n'avaient pas craint de
clouer ses mains, ses mains qui n'avaient fait
autre chose que bénir et guérir; ses
pieds, messagers de bonne nouvelle à travers
la Palestine; parmi eux les soldats qui jouent aux
dés ses vêtements, sa robe sans
couture, et de temps en temps se relèvent
pour se moquer. Ils ne comprennent pas, ils sont
tellement loin de Lui. Pourtant ils n'auraient eu
qu'à le regarder pour voir ce regard sublime
de charité : « Père,
pardonne-leur ». Dans un moment pareil, dans
une telle souffrance, une agonie
semblable : « Père, pardonne-leur
»... C'est la réalisation de sa parole
: « Aimez vos ennemis ». Après
avoir donné le précepte, Il donne 1
'exemple.
Jésus regarde, et voit
à côté des soldats les grands
du peuple, les chefs de ce grand peuple
d'Israël; ces hommes, héritiers des
prophètes, des psalmistes. C'est une chose
effrayante que de voir l'élite même
souffler le fanatisme dans la masse. Cela s'est
produit à bien des moments de l'histoire :
ceux qui agissaient ainsi avaient des âmes de
Satan.
Enfin il Y avait le peuple, allant
et venant, parmi 'lequel des femmes qui ont dans le
coeur tant de sentiments spontanés, ces
femmes auxquelles le Seigneur venait de dire :
« Pleurez sur vous et sur vos enfants ».
Il y avait autre chose encore : il y avait au pied
de la croix ceux que Jésus aimait, Marie,
mère du Seigneur, et Jean, « le
disciple que Jésus aimait ». La figure
de Marie, la figure de l'apôtre, ont
été rendues d'une façon
merveilleuse par le peintre Mathias Grünwald,
dans un tableau ancien qui est au Musée de
Colmar; il a su exprimer la douleur et la grandeur
morale de celle et de celui qui sont au pied de la
croix. Le Seigneur qui voyait sa Mère et son
disciple, se demandant : « Que feront-ils
quand je ne serai plus là? », dit
à sa Mère : « Femme,
voilà ton fils »; et à Jean :
« Voilà ta Mère ». Ce sont
deux mots de premier plan, de ces mots qui
rayonnent de charité; il lègue l'une
à l'autre ces âmes dont il
connaît la valeur.
Et puis les brigands, qui vont
être pour Lui l'occasion de manifester une
suprême grandeur, une grandeur infinie. L'un
le repoussera; pour l'autre, quelque chose s'est
éveillé en lui à la vue du
Sauveur : « Souviens-toi de moi quand tu seras
dans ton règne ». Et la réponse
: « Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le
Paradis ». « Aujourd'hui », quelle
rapidité ! « avec moi
», quelle société ! « dans
le paradis », quel séjour !
Alors les ténèbres
s'abaissent; il y a comme une association de la
nature avec le mystère qui s'accomplit.
Jésus ne voit plus la foule sous ses pieds,
mais il voit les générations futures,
comme des vagues successives qui vont venir. Il se
sent porté sur cet océan d'amertume
et de douleur.
Tous ceux qui cherchent en Lui leur
secours viennent à la Croix du Calvaire
d'où sort une source de tendresse et de
salut. Nous aussi nous viendrons tous plonger nos
âmes dans ce fleuve qui découle de la
Croix.
Ô Seigneur notre Dieu, nous
voici maintenant en ta présence;
nous sommes réunis comme au pied de
la Croix; nous sentons avec une
extraordinaire force notre
solidarité avec la pauvre
humanité, et nous sentons notre vie
chrétienne inférieure
à ce que tu en attends. Fais qu'il
vienne de la Croix des forces, des
puissances, qui nous soulèvent
au-dessus de nous-mêmes; que nous
arrivions à une vie
chrétienne plus
dépouillée, que nous
dépassions le niveau que nous avons
atteint. Enseigne-nous la grande
charité et fais de nous, d'une
manière plus complète, des
chrétiens à l'image de
Christ. Nous te Prions pour
l'humanité qui se débat dans
la douleur, dans la détresse, dans
la souffrance; que les temps nouveaux
soient amenés par la Croix du
Calvaire, par la charité, par la
puissance du Sauveur qui s'est
donné à nous. |
I CORINTHIENS XV.
I PIERRE 1, 3 à 9.
Béni soit Dieu, le
Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
qui dans sa grande miséricorde nous a
régénérés, pour que
nous ayons une espérance vivante, par la
résurrection de Jésus - Christ
d'entre les morts, un héritage qui ne se
Peut ni gâter, ni souiller, ni
flétrir.
V. 3 et 4.
Remarquons d'abord dans ce texte le cri de
l'âme exprimé par l'apôtre
Pierre : « Béni soit Dieu », puis
l'espérance vivante qui doit être la
nôtre.
Prenons d'abord ce chant : «
Béni soit Dieu ». Si nous
pénétrons dans l'âme des
chrétiens primitifs par cette parole de
l'apôtre, nous sommes frappés
dé voir que la foi chrétienne y
apparaît avec une sorte de lyrisme, comme un
chant qui sort dé leur âme : «
Béni soit Dieu ! »
Ils sortent d'un monde dans lequel
la mort était au premier plan des
préoccupations. Les peuples avaient en vain
cherché à sonder le mystère de
la vie éternelle; et voici que les disciples
de Jésus-Christ ont un rayon lumineux, dans
cette grande ombre de la mort qui partout
s'étendait; ils ont une lumière :
Pâques.
Pâques a toujours eu un accent
tout particulier. Goethe, dans son grand
poème de Faust, nous montre un homme qui a
cherché sans trouver, et qui se demande s'il
ne va pas chercher son refuge dans la mort. Il
entend alors les chants de Pâques :
« Christ est ressuscité,
Christ vit ! » Il a le sentiment qu'il y a
dans ce chant ineffable quelque chose
d'indestructible.
À la veille de Pâques,
au cours d'un voyage, il m'a été
donné d'entendre toutes les cloches des
petites églises environnant le lac de
Zürich résonner ensemble; les
vibrations allaient s'amplifiant d'une cloche par
les autres; il y avait dans l'air une harmonie
extraordinaire. Au milieu de l'âpre lutte
pour la vie, Pâques apporte une harmonie
profonde. Nous devrions ressentir cette harmonie.
Nous ne devrions pas seulement ressentir nos
convictions à l'état statique, mais
ce serait beau s'il y avait dans nos coeurs ce
rayonnement... Nous ferions alors
l'expérience de la communion avec les
âmes qui trouvent dans l'affirmation de la
croix de Jésus-Christ ce trop-plein qui
déborde.
L'apôtre nous explique comment
nous pouvons atteindre ce rayonnement : il s'agit
d'arriver à une expérience vivante,
personnelle.
Espérance vivante : en effet,
s'il y a une espérance vivante, il y a des
formes d'espérance qui ne le sont pas, qui
ne sont que dans l'imagination. Nous avons cette
faculté de voir ce que nous espérons
- l'espérance est le rêve de l'homme
éveillé.
Ou bien nous risquons d'avoir une
espérance formaliste, comme une croyance,
sans qu'elle soit appuyée sur des
expériences personnelles; dans bien des
âmes elle revêt un caractère
froid et extérieur; il s'agit d'arriver
à l'expérience vivante. Nous y
arrivons parce que notre espérance s'appuie
à un Sauveur vivant. Pâques doit
prendre toute sa réalité, nous devons
croire en un Sauveur vivant qui a mis en
évidence la vie et
l'immortalité.
Nous voyons, en sondant les
évangiles, combien les récits de la
Résurrection enrichissent le trésor
de notre foi. Il peut y avoir des détails
qui nous étonneront, les témoins ne
se sont pas entendus, chacun a
présenté ce qu'il a vu du Sauveur
ressuscité. je crois plus facilement, au
point de vue historique, des témoins qui ne
se sont pas entendus. Dans l'ensemble, ils nous
présentent d'une façon manifeste
Jésus-Christ sortant du tombeau, et
prêt à nous donner à chacun la
certitude de là vie éternelle. Par la
foi le chrétien est uni
intérieurement, par un lien idéal,
invisible, venu de Dieu, avec le Sauveur vivant et
glorifie. « Afin que là où je
suis vous y soyez aussi. »
Adolphe Monod dans ses nuits de
souffrance, disait : « je suis tellement uni
à Jésus-Christ, qu'il faut bien que,
là où Il sera, j'y sois aussi avec
Lui ». Il avait les grands textes qui
chantaient dans son âme et qu'il saisissait.
C'est une chose grande que d'avoir de ces grands
textes, bien à soi, que l'on peut saisir...
C'est « l'héritage qui ne se peut ni
corrompre, ni souiller, ni flétrir ».
Nous croyons à cet héritage, nous
croyons qu'il est à nous et qu'un jour les
portes d'or s'ouvriront et que nous
pénétrerons dans
l'héritage.
Posséder l'héritage,
cette certitude nous l'aurons dans la mesure
où nous serons attachés à
Jésus-Christ. Nous l'aurons en nous serrant
par le coeur tout près de notre Sauveur,
Lui, le vainqueur de la mort qui se donne à
nous. Le secret de Pâques que nous devons
prendre en cet instant c'est de nous rendre compte
de cet amour de Jésus-Christ qui surpasse
toute intelligence, et qui nous donne
l'évidence de la Vie éternelle -
L'espérance vivante.
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