Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
REGARD
Bibliothèque chrétienne online EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON - 1Thess. 5: 21 - (Notre confession de foi: ici) |
Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
Heures du soir
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Seigneur notre Dieu, apprends-nous ce secret profond, divin, par lequel nous puissions être toujours près de notre Sauveur, jamais seuls. Apprends-nous à aimer, à avoir une foi qui ne mette pas une barrière entre nous et les autres, mais une foi qui mette entre nous et le Sauveur ce lien vivant qui engage toute notre personnalité. Que nous marchions unis par toutes sortes de liens invisibles avec la multitude des croyants. Qu'il y ait dans nos coeurs un rayon de sympathie qui puisse être une force. Nous te le demandons au nom de Jésus-Christ notre Sauveur. Amen. |
MARC II, 18 à 22.
Le Seigneur venait d'accepter un repas
chez Lévi, fils d'Alphée, il y avait
à ce repas un grand nombre de convives. Le
Seigneur avait dit: « je viens pour ceux qui
se portent mal ».
En Israël on multipliait les
jeûnes, comme une pratique de
piété un peu voyante, en se mettant
de la cendre sur le visage, afin que chacun puisse
savoir que l'on jeûnait. Quand on dit que les
disciples de, Jésus ne jeûnaient pas,
que veut-on dire ? Les disciples étaient la
sobriété même : n'ayant pas
mangé, ils froissaient des épis pour
se nourrir; d'autres fois, le Seigneur doit
multiplier les pains pour rassasier la multitude.
Le Seigneur avait enseigné à ses
disciples à ne pas se faire de souci :
« à chaque jour suffit sa peine ».
Il les avait amenés à un état
d'esprit affranchi des difficultés
matérielles.
A ceux qui lui demandent : «
Pourquoi tes disciples ne jeûnent point Il
répondra en donnant plusieurs
raisons.
La piété, avec la Nouvelle
Alliance, est transposée de
l'extérieur de la vie à
l'intérieur de l'âme du croyant. Les
pratiques extérieures sont remplacées
par les réalités spirituelles; au
lieu du jeûne visible, il y a la
piété profonde du coeur, le
jeûne spirituel, l'âme tout
entière en Dieu pour le servir selon
l'Esprit. Il propose une parabole : le vin nouveau
ne peut être mis dans de vieilles outres; la
piété évangélique
dépasse les formules matérielles.
L'âme profonde, complètement
gagnée, a beaucoup plus d'exigences; le
coeur est pris, la règle est
dépassée, car l'âme
transformée par l'Esprit a les exigences
que l'Esprit lui inspire. Trop
souvent, ce que nous appelons la vie
chrétienne, n'a pas beaucoup d'exigences. La
piété selon l'Esprit n'est pas
à la fantaisie de chacun : le coeur doit
être entièrement pris par le service
de Dieu, et ne se sentant jamais arrivé
à la limite de son service.
Le Seigneur dit plus ; il introduit une
nuance charmante : cette piété
intérieure doit être une
piété heureuse. Les disciples sont
les amis de l'époux; comment
s'affligeraient-ils tandis que l'époux est
avec eux? En Israël, les noces étaient
une chose charmante : les amis de l'époux,
liés avec lui d'amitié, se
réjouissent avec lui, et la joie est
parfaite. L'allégresse est dans les coeurs
et rayonne sur tout le village. Le Seigneur dit :
« Les amis de l'époux peuvent-ils
être affligés ? Or le jeûne
était quelque chose de lugubre, un
resserrement; tandis que le Seigneur apporte une
piété qui est amitié et, comme
l'amitié la poésie de la vie.
Est-ce à dire, qu'Il a
supprimé le jeûne? Nous en sommes tout
à fait affranchis en tant que manifestation
qui éclate aux yeux. Mais le jeûne
peut être, dans le domaine spirituel, quelque
chose de bienfaisant fondu avec la prière,
avec la communion avec Dieu, en vue d'un but
spirituel.
Quand le Seigneur inaugure son
ministère, il jeûne quarante jours. Il
veille, soulevé par l'Esprit; Il a devant
lui les grandes questions qu'il aura à
résoudre; Il va avoir la tentation; Il se
met dans l'intimité avec le Père. Il
jeûne, Il se nourrit de la Parole.
Lorsque les disciples se
préoccupent d'organiser leur mission (Actes
XIII), l'Église assemblée jeûne
en même temps qu'elle prie. L'Esprit saint
dit : « Mettez à part Barnabas et Saul.
Après avoir prié et
jeûné, ils leur imposèrent les
mains ». Pourquoi jeûnent-ils ? Pour
avoir l'esprit entièrement libre. Il faut
qu'ils se sentent comme affinés, il leur
faut un de ces moments où,
la prière étant à l'oeuvre, le
corps accepte d'être un instant vide, afin
que l'esprit ait toute sa force.
C'est là une
réalité psychologique; il y a des
moments où l'on aime à s'affranchir
de la régularité des repas, afin que
rien ne nous épaississe, que nous ayions une
libération : le jeûne nous apporte
cela. Nous pourrions faire une certaine place au
jeûne : il y a là des
réalités de l'esprit, tout à
fait certaines, soyons-y attentifs.
Mais que nul ne s'en doute autour de
nous « Quand tu jeûnes, oins ta
tête, lave ton visage, ton Père te
voit dans le secret ». Que cela ne devienne
pas une pratique méritoire, que nul ne le
sache, que ce soit un secret entre Dieu et nous.
Dans Esaïe LVIII, il est parlé du
jeûne qui avait été
institué en Israël pour obtenir de Dieu
une grâce : c'était comme une
prière matérielle accompagnant la
prière des coeurs. « Que nous sert de
jeûner si tu ne le vois pas ? » Ils
n'obtinrent pas ce qu'ils désiraient. C'est
la condamnation du jeûne dans lequel le
peuple met sa volonté propre en avant. Il
existe un discours de Vinet intéressant
à ce point de vue; il parle du «
jeûne fédéral » en Suisse,
qui était bien loin de figurer le
jeûne pénétré par la
prière et destiné à trouver
Dieu.
Il faut briser sa volonté,
comprendre ce que veut la charité,
être fidèle à la pensée
du Seigneur. Il ne s'agit pas d'établir des
pratiques méritoires, un ritualisme; ce
serait une erreur complète. Il faut que la
réalité spirituelle devienne plus
profonde, que les saintes exigences de la loi de
Dieu deviennent plus profondes dans notre vie. Si
nos privations matérielles augmentent, au
lieu de nous plaindre, disons-nous que c'est
peut-être pour un temps, un privilège
qui nous amène à une
piété plus profonde, plus exigeante
et plus active.
0 Seigneur notre Dieu, daigne nous accorder d'être dans un sens profond, spirituel, des amis de l'Époux, du Seigneur Jésus-Christ. Ne nous laisse pas nous retirer, comme s'il s'agissait de quelque chose de trop haut, de trop grand. Que la charité de Christ nous saisisse; que nos vies soient changées, nos coeurs sanctifiés. Apprends-nous à faire ta volonté d'une façon nette, ferme. Donne à nos âmes le cachet de sérénité et la sagesse dans toute notre conduite. Nous t'en prions, au nom de Jésus-Christ. Amen. |
MARC IX 1 à 13.
Je voudrais méditer et creuser
avec vous aujourd'hui le récit de la
transfiguration de Jésus-Christ, et dans ce
monde de réflexions qu'il peut nous
suggérer, faire trois remarques
essentielles.
I - Tout d'abord ce récit est un
récit solide qui fait partie de la trame de
l'Évangile d'une manière vivante. Il
fait partie de sa contexture même et il se
trouve à sa place précise, à
l'endroit où nous le lisons. Il est dit, six
jours pleins après la scène du chemin
de Césarée de Philippe, où eut
lieu la confession de Pierre. Ce récit se
raccorde à ce qui précède; il
a des témoins autorisés : le Seigneur
prend avec lui Pierre, Jacques et Jean pour les
amener sur la montagne. De plus ce récit se
retrouve trois fois, dans les trois synoptiques
Matthieu, Marc et Luc, inspirés par Pierre.
Marc a écrit le récit que Pierre
faisait à son disciple interprète.
Dans Luc, tout en étant identique, le
récit à une touche spéciale.
Luc, le médecin, fait le récit avec
une exacte psychologie; nous avons là une
précieuse fiche de psychologie religieuse.
Le récit n'a pas un caractère unique,
mais il rentre dans une série de
récits analogues.
Jésus se retire pour prier; Il
emmène ses disciples. Ceci est
répété en plusieurs points des
Évangiles, lorsque nous voyons comment le
Seigneur priait, se retirant à
l'écart pour trouver le recueillement. Nous
remarquons à quel point le Seigneur aimait
à se retirer sur la montagne; cette
impression d'isolement et d'altitude donne
l'impression de monter vers le ciel, en même
temps que l'horizon devient plus
vaste. Les prières sur les montagnes
pouvaient être prolongées et intenses.
Quand Jésus choisit ses douze apôtres
qui doivent former le noyau de l'Église de
l'avenir, Il se recueille pendant la nuit, et, au
matin Il les appelle et leur donne cette magnifique
investiture qui fit d'eux « les Douze ».
Ce récit est solide, fortement
appuyé, c'est une base de laquelle nous
regardons avec confiance à l'Éternel
et à l'invisible.
Il. - Ce récit a un
caractère de mystère, c'est une
transfiguration. Comment se présente-t-elle
à nous? De quoi est-elle entourée? Et
qu'est-ce qu'une transfiguration? C'est un
changement non des traits, mais du rayonnement, du
visage; les traits restent les mêmes, mais
ils ont une beauté nouvelle, un état
lumineux; ils revêtent en outre un
caractère de mystère,
d'éternel qui donne au visage
transfiguré un caractère unique. Les
disciples ont eu cette vision de
Jésus-Christ; cette transfiguration s'est
produite pendant que Jésus priait, ainsi ne
sommes-nous pas en présence d'un fait d'un
caractère singulier : c'est l'âme
profonde, intense, fervente, qui, entrant dans une
communion toute particulière avec le
Père, avec l'invisible, transparaît
sur les traits du Sauveur et le transfigure. Ses
vêtements eux-mêmes sont devenus
éclatants par une impression
procédant de cette lumière
merveilleuse qui rayonnait de Jésus-Christ.
Nous voyons un, fait analogue dans Actes VI,
lorsqu'Étienne paraît devant le
Sanhédrin pour être jugé :
« Son visage était comme celui d'un
ange »
(Verset 15).
Voyons-nous ici-bas des transfigurations
sur des visages de vivants ? C'est assez rare. Mais
dans la prière, un visage laid, peut devenir
tout à coup. très beau. Certaines
personnalités religieuses ont pu
donner cette impression. On a dit
qu'Adolphe Monod, dans la chaire de l'Oratoire, son
sermon achevé, était si uniquement un
instrument entre les mains de Dieu, il était
tellement en Dieu, que son visage devenait lumineux
et beau. À ce moment, son discours
lui-même était transfiguré, et
à ce moment précis on se sentait
transporté dans le ciel.
Si nous contemplons le visage d'un
mourant, quelques moments après la mort,
nous voyons les traits éclairés d'une
lumière toute spéciale, et comme
rajeunis, ce qui donne une impression
d'éternité. J'imagine que nous voyons
alors apparaître l'âme telle qu'elle
apparaîtra dans la vie éternelle, et
que nous avons une vision anticipée de
l'âme complète, intégrale,
ayant toutes ses forces, avec la beauté
qu'elle aura dans la vie éternelle.
III. - Il faut aussi insister sur ce qui
accompagne la transfiguration de Jésus :
l'apparition de Moïse et d'Elie, puis la voix
qui dit C'est ici mon fils bien-aimé,
écoutez-le ».
Moïse, c'est-à-dire la loi
dans sa grandeur, Elie l'homme de l'Ancienne
Alliance. Lorsqu'il y a apparition,
l'incrédule dit : « - C'est de la
légende, je ne crois plus ». À
la conférence des recherches psychiques,
Bergson disait : « Nous ne sommes pas
là devant un phénomène
scientifique, mais historique.
Il s'agît de choses qui sont
arrivées une fois, et il s'agit de savoir
s'il y a des témoignages; alors, au lieu de
dire, je ne crois pas, il faut dire je crois
à cet ordre de faits, je peux garder ces
témoignages ».
Nous voyons par ces témoignages
des Évangiles, ce fait que le Seigneur a
été en rapport avec de grandes
âmes qui étaient dans la vie
éternelle et qui ont pu se manifester
à ceux qui étaient encore sur la
terre. Dans l'Épître aux
Hébreux
(XII, 1), nous
lisons : « Nous donc aussi puisque nous sommes
environnés d'une si grande nuée de
témoins ». Les témoins sont des
gens qui regardent. Le fait que nous avons des
témoins dans l'invisible (notre famille qui
est aux cieux) nous laisse ça et là
des portes entr'ouvertes. Dieu accorde des
témoignages précis, à
certains, par les visions qui leur sont
données.
Puis la voix : « C'est ici mon fils
bien-aimé, écoutez-le ». jadis
on ne croyait pas aux voix; mais des hommes et des
femmes d'élite « ont eu des voix
». Ils étaient
pénétrés d'une certitude qui
prenait la forme d'une voix entendue. Cela
revêt un grand caractère de
beauté et de mystère. Nous devons
faire un rapprochement entre la scène de la
transfiguration et celle de
Gethsémané. Jacques et Jean
étaient aussi avec le Christ et ils
étaient à l'écart pour prier.
Dans ces deux scènes il y a un contact avec
l'invisible. Le Seigneur avait pris les trois
disciples avec Lui pour les préparer
à la grande épreuve de
Gethsémané, alors que la
Transfiguration devait être pour eux un
écran lumineux qui tamise l'ombre redoutable
et qui la pénètre de lumière,
de certitude. Il n'y a pas là seulement du
mystère, il y a de la grandeur.
Jésus-Christ nous apparaît avec une
puissance particulière, une grandeur unique,
cette divinité devant laquelle
l'Église chrétienne s'incline.
Jésus-Christ est bien de plain-pied avec ses
disciples pour gravir la montagne, il est avec eux
dans la crainte, il les réveille, il
s'entretient avec eux, il est le fils de l'homme
qui prend les misères de l'humanité.
Mais il est en même temps de plain-pied avec
l'au-delà. Il est avec les disciples, mais
il est avec Moïse et Elie , dans la
lumière, et la voix retentit : «
Écoutez-le ». Nous voyons bien en Lui
un homme, mais nous voyons aussi en Lui ce qui est
divin. Il nous apparaît
comme le Fils, nous l'avons vu
dans la grâce et dans la
vérité. Il est lui-même la
vérité vivante : « je suis le
Chemin, la Vérité et la Vie ».
Il est parfaitement saint; il est la source de la
sainteté, il est le maître des
mystiques. Il a sauvé les hommes, il les a
aimés, il est l'incarnation du coeur de Dieu
: « Écoutez-le ! ».
Ô sainteté admirable et
éternelle de notre Sauveur ! Quand nous
aurons compris tout cela, nous pourrons nous mettre
à l'école des apôtres.
À la fin du récit, il y a
un mot assez frappant, lorsqu'on ne voit plus
Moïse et Elie, lorsqu'il n'y a plus de
lumière, ni autour, ni sur le visage, les
disciples se trouvent avec Jésus seul. On
risque d'imaginer que les disciples se trouvent
devant une scène un peu diminuée
comme auprès d'un grand feu qui
s'éteint. Mais non ! Jésus seul est
plus glorieux que tout. Il n'a plus sur le visage
la lumière de la transfiguration, mais il a
le rayonnement de sa charité ineffable. Il
n'y a plus Moïse et Elie, mais il y a plus que
Moïse et Elie. Jésus seul, ne veut pas
dire : seulement Jésus, mais bien :
Jésus au-dessus de tout. Seul,
c'est-à-dire sur une cime, à une
hauteur dont personne n'approche. « Seigneur,
à qui irions-nous qu'à toi, tu as les
paroles de la vie éternelle. »
Jésus seul. Cela nous donne la
valeur du retour à l'Évangile. Il
faut revenir à l'Évangile pour sauver
notre peuple. On sauve un peuple en lui apportant
le salut. L'Évangile nous donne des paroles,
des devoirs, dont les racines profondes sont dans
la foi chrétienne. Dans l'Évangile
nous voyons le triomphe de ce qu'on appelle
Jésus seul.
Que la fraternité
chrétienne pénètre les coeurs,
leur apprenne à s'aimer les uns les autres,
ensemble, frères en Jésus-Christ.
C'est cela qui rapprochera les classes, fera tomber
les murs de séparation,
fera un seul corps de ceux qui seront
régénérés pour le salut
du monde.
Jésus seul ! Cela doit être
la devise du temps où nous sommes; que
chacun de nous la garde précieusement.
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