Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Heures du soir
Méditations


PREMIÈRE PARTIE
MÉDITATIONS SUR L'ÉVANGILE
SAINT LUC

 

Luc, le médecin qui nous est cher, vous salue.
(II TIMOTHÉE IV, 6 à 13; COLOSSIENS IV, 14).

Luc est seul avec moi.
(Il TIMOTHÉE IV, 11).

Luc était médecin; d'après son nom et son style, nous voyons qu'il était grec. Nous ne devons pas nous le représenter comme un charlatan, tel qu'on en pouvait rencontrer à son époque. Luc était un vrai médecin, disciple d'Hippocrate; Hippocrate qui vivait au temps de Socrate, et qui a donné à la médecine ses règles solides, qui sont : ne pas contrarier la nature, ne pas charger l'organisme, manger moins, travailler davantage. Il attribuait les guérisons à 1 'esprit qui vient de la divinité; il disait que celui qui aime la médecine doit aimer le malade; son grand principe était que chaque patient doit être suivi individuellement, que la nature de chacun doit être étudiée d'une façon psychologique spéciale et traitée suivant son cas particulier. Mais revenons à saint Luc.

Nous voyons par ces deux textes quelle étroite amitié l'unissait à saint Paul. L'amitié antique était souvent plus profonde et plus délicate que celle que notre temps agité permet de connaître. Luc avait avec l'apôtre ce lien profond. Luc était seul avec lui dans ses derniers moments. Saint Paul et saint Luc seuls ! On imagine ce qu'il y avait en ces deux hommes de richesse : Paul qui avait écrit ses épîtres, Luc qui n'avait rien écrit encore, mais qui portait en lui son évangile et les Actes.

Luc avait au coeur une force invisible - « Démas m'a abandonné, Luc est seul avec moi », écrit saint Paul. Si nous voulons tirer Luc de l'ombre, nous y arrivons aisément par la lecture de ses écrits. Dans le livre des Actes, quand l'auteur écrit « nous », c'est sa marque, là il était présent. Au chapitre XVI quand l'apôtre a sa vision, Luc écrit : « Nous nous embarquâmes ». Il part avec l'apôtre pour Philippe : « nous » encore. Plus loin, il n'y a plus de « nous », mais « il partit ». Nous en concluons que Luc est resté à Philippe; son activité devait s'exercer en pays grec.

Plus tard, lorsque l'Apôtre quitte Philippe pour son dernier voyage à Jérusalem, nous lisons à nouveau « nous », donc Luc l'accompagnait. Quand l'Apôtre part pour Rome, Luc part avec lui. Nous voyons le Grec dans la précision avec laquelle il décrit le naufrage, le voyage sur mer. Les Israélites ne s'intéressaient pas aux choses de la mer, tandis que c'était la vie même des Grecs.

Dans sa vieillesse Luc est devenu un écrivain, un historien : nous découvrons le Grec dans la façon dont il commence son évangile. Dans le prologue, il veut montrer les choses avec méthode, s'inspirant des principes de Lucien, l'historien grec. Luc I, 1 à 4 : « J'ai cru devoir aussi, après m'être soigneusement enquis de tout, dès l'origine, t'en. écrire l'histoire suivie, excellent Théophile ». Dédiant son oeuvre à Théophile, ainsi qu'en usaient les Grecs, dédiant à quelque ami leur oeuvre.

Nous le reconnaissons aussi à sa langue : le grec, écrit avec méthode, et dans une bonne langue. Nous voyons de plus, que nous avons affaire à un homme de mérite, à un artiste. Il décrit avec tant de grâce, qu'il s'est formé la légende de saint Luc peintre. Les peintres appellent volontiers leurs groupements: Société de saint Luc.

Ce qui domine dans son évangile, ce sont les récits dans lesquels on voit la grâce à l'oeuvre : la grâce qui cherche, celle qui sauve. L'évangile de saint Luc et les Actes sont écrits sous le signe de la grâce; souvent c'est la grâce individuelle : Zachée, la pécheresse, la brebis perdue. Le Seigneur les cherche, les trouve, les sauve.

Pour cette recherche, Dieu trouve les instruments consacrés. Efforçons-nous d'être, comme Luc le médecin, un instrument consacré qui se met entre les mains de Dieu pour le salut des âmes. Efforçons-nous de trouver ce qu'il faut à chacun en particulier. Approchons-nous de chacun avec une tendresse chrétienne; par intuition, pénétrons les âmes; mais d'abord pour nous-mêmes, ayons foi en la grâce. Nous avons prié, nous avons été déçus. Avions-nous foi en la grâce qui nous cherche? Dieu veut plus que nous-mêmes notre propre salut; nous cherchons à être sauvés, mais Dieu le veut d'une façon absolue.

PRIÈRE

Que nous puissions réaliser, ô notre Dieu, que c'est toi, que c'est Jésus glorifié qui est la vraie vie de nos âmes. Nous regardons à toi dans le sentiment de notre faiblesse, de notre péché dont nous devons être guéris. Prends-nous par la main, pour que nous nous trouvions tout à coup guéris. Donne-nous vraiment la guérison de nos âmes, après laquelle nous pourrons dire : « je puis tout par Christ qui me fortifie ». Que nous nous remettions alors entre tes mains, comme des instruments dociles, pour agir, non en notre nom, mais en ton nom. Amen.


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LA DRACHME PERDUE

Luc XV.

Ce chapitre XV tient une place toute particulière dans l'Évangile de saint Luc : il renferme trois paraboles : l'enfant prodigue, la brebis perdue, la drachme perdue. Nous y voyons la grâce de Dieu cherchant l'homme pour le sauver,- et l'activité du chrétien qui s'associe à Dieu pour chercher ceux qui ont besoin de salut. Ce sont de véritables tableaux aux fortes couleurs, des images frappantes. La parabole la plus simple est celle de la drachme, c'est plutôt un dessin qu'un tableau. On y voit la manière dont une âme se perd, et dont elle est sauvée.

Une femme avait dix drachmes : c'est l'image de Dieu qui possède les âmes. Arrêtons-nous à cette image. Ces drachmes étaient son trésor. Dix drachmes ! C'était plus que nous ne supposons, car la drachme avait une assez grande valeur. Il y a ici l'idée d'une valeur, le prix de l'âme étant figuré par cette humble image. Qu'est-ce qui fait le prix de l'âme? On le mesure par les dangers auxquels il faut la soustraire, et par les riches possibilités spirituelles qu'elle contient. La substance de l'âme est quelque chose de riche, de magnifique, d'éternel, qui vient de Dieu et qui travaille pour Dieu. Le prix de l'âme, c'est ce qui peut sortir d'elle. Votre âme a un prix infini, bien au delà de ce que vous pouvez supposer. Les âmes sont la richesse de Dieu, comme la drachme est la richesse de la femme de la parabole.

Tout l'univers est orienté vers l'apparition de l'être spirituel, de l'âme humaine qui est la réussite de l'action divine, de la création de Dieu.

La drachme était une monnaie, or toute monnaie porte une effigie : un roi, une divinité, ou un emblème en rapport avec la divinité, comme les monnaies grecques qui étaient frappées avec la chouette, oiseau de Minerve, symbole de la sagesse. Cette frappe est en rapport avec une puissance.

L'âme est une monnaie précieuse qui porte une effigie : celle de Dieu - «créée à l'image de Dieu ». Dans quel état est cette effigie ? Les anges de Dieu qui voient notre âme telle qu'elle est, peuvent-ils reconnaître l'image, ou bien est-elle effacée ?

Nos âmes sont les trésors de Dieu. La femme vient voir si ses drachmes sont toujours là où elle les avait placées... l'une d'elles a disparu, elle est tombée sans doute; à l'image des âmes qui tombent. Après la chute primitive, il y a les chutes qui se produisent journellement. Des âmes se perdent. Des parents viennent nous dire : « Notre enfant est perdu ! Notre fille est partie ! Que devons-nous faire ? » D'autres fois, sans être aussi positive, la chute est pourtant tout aussi tragique : Un jeune homme élevé chrétiennement a été entraîné par des amis; peu à peu, il a cessé de croire; il est toujours là mais son esprit est ailleurs. Que faut-il faire ?

Aussitôt que la femme a constaté la perte de sa drachme, elle se met à la rechercher. Il faut le faire tout de suite, sans aucun délai, sans cela les pauvres âmes seront comme figées dans leurs mauvaises habitudes. La femme ne tarde pas. La grâce de Dieu ne perd pas un instant quand il s'agit de ramener une âme. Le prophète annonce : … Ton péché te châtiera, afin que tu saches que c'est une chose amère que d'avoir abandonné Dieu» (Jérémie Il, 19).

Comment alors, nous faire sentir le grand amour de Dieu? La femme d'abord va allumer sa lampe.
Il s'agit de voir clair; il ne faut pas bousculer l'âme, il faut l'atteindre dans le calme et la clarté. Dieu nous montre les secrets profonds qui nous permettront d'atteindre les âmes. Dans la Bible, certaines paroles sont comme des clefs avec lesquelles on peut ouvrir les âmes. Dieu nous enseigne comment on peut ouvrir les portes d'un coeur. La femme a allumé sa lampe, elle a balayé avec soin, avec courage, avec patience : la petite pièce pourrait être dans quelque coin retiré. Il y a là une image frappante de la précaution nécessaire dans la recherche des âmes. Il faut respecter les âmes, même celles qui ont fait le mal; comme un médecin qui traitera avec précaution l'organisme malade, sans le brusquer ni l'ébranler. Ici c'est l'amour qui est l'oeuvre pour le soin des âmes.

Et la prière fait partie de la recherche des âmes. En priant nous pouvons atteindre des ressorts cachés que nous ne connaissons pas. En priant nous agissons plus qu'en parlant : nous remplissons un ministère d'intercession pour le salut des âmes.

La femme cherche jusqu'à ce qu'elle ait trouvé. Cette parole est une des plus consolantes, des plus encourageantes qui soient dans l'Évangile. La femme apporte à sa recherche de la persévérance. Il y a là l'expression magnifique de l'amour, de la pitié divine qui cherche l'âme jusqu'à ce qu'elle l'ait trouvée. « Comme Il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu'à la fin » (Jean XIII, 1). C'est l'Amour qui grandit avec les déceptions ressenties, l'Amour du Seigneur d'autant plus grand que l'âme s'enfonce plus avant dans le péché, « Elle cherche jusqu'à ce qu'elle ait trouvé ». Cette parole est à part de toutes les autres, comme une révélation, comme un indice du salut que Dieu veut accorder aux âmes, ici-bas ou ailleurs. Il veut que toutes les âmes soient sauvées. Il est vrai que le Seigneur a parlé des «ténèbres du dehors, où il y a des pleurs et des grincements de dents ». Il a dit aussi : «Vous êtes des ouvriers d'iniquité ». Mais en vérité, tout ce qui peut être fait dans le temps et l'éternité, Dieu le fera, Il l'accomplira. Alors que nous risquons de nous décourager, nous disant à nous-même : «Il y a si longtemps que Dieu m'appelle ! Arriverai-je à saisir ce salut ? » N'ayons pas ce doute, ce découragement; puisque vous priez, Dieu vous veut; vous marchez vers Dieu les mains tendues, sa grâce vous cherche. Ce que vous n'avez pas encore aujourd'hui, vous l'aurez demain, pourvu que vous soyez fidèles.

La fin de cette parabole est lumineuse et triomphante. « Elle appelle ses amis et dit : « Réjouissez-vous avec moi ! » Cette joie dépasse de beaucoup celle d'avoir retrouvé une petite pièce d'argent, qui n'est ici qu'un symbole : L'âme que je cherchais, l'âme de mon ami, l'âme de mon enfant, l'Ami de nos âmes l'a retrouvée. Voilà la délivrance, le grand sujet de la joie triomphante.

Le secret de la joie, où est-il? Ce n'est pas ici une excitation artificielle. La vraie joie est le résultat d'une belle activité à laquelle on s'est consacré, et qui a atteint le but. Déjà pour une oeuvre matérielle, on peut connaître cette joie; combien plus dans le domaine des choses divines, pour une âme sauvée qui n'est plus dans la crainte ou les ténèbres, mais dans la lumière et la paix. « Il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent; il y a de la joie pour les anges du ciel. » Les réalités invisibles peuvent être traversées par une douleur intense si les âmes se perdent, ou par une joie ineffable lorsqu'une âme est sauvée. Il y a des réalités célestes. Que cela nous encourage. Quand nous avons de grandes difficultés, disons-nous qu'il n'y a pas seulement le domaine terrestre, mais les anges du Ciel qui se penchent sur nous avec anxiété pour savoir si nous irons au bout de la lutte pour être sauvés. « Il y a de la joie au Ciel pour un seul pécheur qui se repent. »

PRIÈRE

Seigneur notre Dieu, fais-nous sentir dans nos coeurs la réalité de notre communion avec l'invisible. Que tout vrai croyant se sente environné des esprits bienheureux de ceux qui nous ont devancés. Cette famille où tu nous as appelés à entrer, qu'elle soit vraiment pour nous l'union des réalités suprêmes du présent et de celles de l'avenir, des horizons célestes et de ceux de la terre. Nous te prions pour tant d'âmes qui souffrent de maladie, de mort, d'angoisses de toutes sortes. Au milieu de ce drame d'apocalypse que nous vivons, fais briller la pure lumière de ton Évangile qui sauve, qu'elles le saisissent et trouvent la paix. Nous t'en prions au nom de Jésus-Christ. Amen.


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LA SAMARITAINE

JEAN IV, 4 à 27.

Le récit de la Samaritaine a été appelé la merveille de l'Évangile. Nous voyons ici sur le vif Jésus en face de l'âme humaine. Nous voyons la manière dont Jésus parle à une âme, seul à seul, la simplicité, la grandeur, la pénétration extraordinaire avec laquelle le Seigneur parle aux âmes.

Il s'arrête au milieu du jour, fatigué par la marche : c'est l'humanité de Jésus qui comporte la fatigue. Ce puits de Jacob est encore là, un des points tout à fait authentiques de l'époque du Seigneur. On peut se dire : si je m'assieds là, le Messie s'y est assis avant moi. Jésus est seul, la femme arrive; la merveille est de voir comment Jésus la retient, éveille sa conscience, et peut lui donner tout de suite un enseignement pour les temps qui viennent. La scène de Jésus et de la Samaritaine domine tous les problèmes du même ordre.

Jésus lui demande un léger service pour la retenir : « Donne-moi à boire ». Souvent, lorsqu'on a à faire à une âme, un léger service demandé peut être une méthode sage; bien des gens aiment à rendre un léger service. C'est le premier point. Ensuite, Jésus se sert des faits qui sont là, présents, auxquels il rattache l'entretien : c'est un puits contenant une eau vive. Jésus prend cela comme point de départ : l'eau vive, image de la grâce. De même que, pour ses paraboles, il prend des images dans la réalité, ici, c'est l'eau vive que cette femme vient puiser.

Il parle d'abord au coeur de cette femme : « Si tu savais », puis il fait appel au sentiment profond, à la curiosité : « Si tu connaissais ». Jésus traite l'âme comme un pur métal sur lequel on peut frapper doucement pour en tirer un son, une note délicate.

Il y a bien des âmes, toutes d'inspiration profonde, pour lesquelles cela suffit. Mais la femme samaritaine ne réagit pas, elle ne comprend pas. Alors Jésus emploie une autre méthode : il parle à la conscience morale : « Va chercher ton mari ». Elle a été cinq fois répudiée, cela représente bien des fautes, bien des misères. Le Seigneur qui lit dans les âmes lui répond - « Tu as bien dit ». Le coeur n'avait pas été frappé, l'imagination non plus, mais la conscience le sera. Jésus avait frappé sur la cloche d'argent, maintenant il frappe sur la cloche d'airain. La conscience est remuée, il n'y a pas d'oeuvre solide sans cela. Quand la conscience est remuée jusqu'au fond, nous sentons les forces de Dieu nous pénétrer comme un trait de lumière. Il faut avoir le sentiment profond du péché pour avoir celui du pardon.

C'est après cela que Jésus lui donne un élargissement de sa pensée - « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en Esprit et en Vérité. » Les choses vont très vite, puisque, à peine libérée elle est apte à recevoir un message de libération. « En esprit », non avec des redites, mais avec ce qu'il y a de plus grand: « Esprit et Vérité».

PRIÈRE

0 Seigneur notre Dieu, il y a dans la présence du Christ visible et glorieux, un langage pour chacun, que nous devons entendre. Où en sommes nous vis-à-vis de toi, à notre Dieu, sommes-nous dans la paix? Sommes-nous dans le trouble d'où il faut sortir par une repentance? Donne à chacun de nous d'arriver à cette paix et, si nous la possédons, permets que nous, soyons pour bien des âmes cette source d'eau vive qui jaillit d'un coeur qui a été lui-même désaltéré. Donne à toute âme qui t'appartient, cette pleine mesure de l'esprit qui lui permette de jaillir en source pour la vie éternelle.
Nous t'en prions, au nom de Jésus-Christ, Amen.



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