Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



CONTRE LE COURANT

TROISIÈME PARTIE


II

Meirage n'a pas changé.

 

La petite ville provençale se blottit toujours dans son écrin de montagnes. La lumière dorée l'enveloppe, la pénètre et l'enchante comme autrefois.
La coupole du ciel d'azur continue à s'appuyer sur les lignes onduleuses des sommets austères.
Mais des quartiers nouveaux se sont construits depuis la guerre. D'élégantes villas, de styles sobres ou extravagants, s'élèvent dans des jardins qui n'existaient point jadis, et semblent avoir surgi comme un songe.
Dans les rues qu'ombragent toujours les séculaires platanes, des magasins plus modernes (du moins, leurs façades ... ) ont remplacé les boutiques modestes d'autrefois.
De grands cafés offrent, à midi et le soir, à l'heure de l'apéritif, des trottoirs aux sièges confortables du dernier chic.
Des garçons qui ont sans doute servi à Marseille, Aix-en-Provence ou Avignon, s'empressent autour des clients habituels ou de passage. Ces derniers sont devenus très 'nombreux, car soit en hiver, soit en été, les grands cars automobiles de luxe P. L. M. déversent, à leur arrêt, vers la Riviera ou au retour, le flot de leurs étrangers riches !

Meirage n'en est plus au, temps où il dédaignait « l'étranger » (qui était très souvent français pur sang, mais d'une autre province) et le traitait en ennemi.
Au contraire, il l'accueille de bonne grâce, sans toutefois beaucoup se déranger pour lui, ce qui serait un peu trop contraire à ses bonnes traditions.
De beaux hôtels, neufs ou nouvellement agrandis et restaurés, hébergent tous les, hôtes de marque.
Car Meirage a pris le goût de l'argent et de la vie large.
Il suffit de voir entre 1 et 2 heures, l'hiver, entre 6 et, 7, l'été, les gens se promener.
La moindre petite ouvrière ou employée porte tous les jours des bas de soie, des talons Louis XV, une robe de crêpe de Chine.
Le plus modeste commerçant possède une automobile ou rêve d'en avoir une... et l'aura.
D'autres font construire leur villa ou s'offrent d'agréables villégiatures.

Si l'un des disparus de 1914 revenait soudain à la vie, et se demandait quelle bonne et magique fortune est tombée, en si peu de temps, sur le pays, pour le transformer ainsi en séjour de luxe et de vie facile, que faudrait-il répondre ?
Tragédie des tragédies... c'est de son sang, que cette bonne fortune a été achetée !


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