Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



CONTRE LE COURANT

TROISIÈME PARTIE


I

L'Après-Guerre.

 

Quelques années de plus ont glissé dans l'Éternité du temps...
Le fil de l'eau court toujours.
Mais le courant s'est fait plus rapide. Le fleuve s'est transformé en torrent, déchiquetant des rives, rompant des digues, emportant dans le tumulte de ses eaux à l'allure irrésistible, mille débris de choses autrefois édifiées sur de solides assises.
C'est le courant d'après-guerre.

Heureux ceux qui moururent dans l'illusion d'avoir contribué à faire une humanité meilleure, plus douce et plus fraternelle ! Ils n'ont pas vu l'écroulement de leur rêve généreux.
Que leur mémoire n'en soit pas moins bénie ! La seule étincelle d'idéal qui reste dans les cendres de la guerre ne se ravive qu'aux heures où leur grand souvenir est évoqué.
Et pourtant, qu'elle est solitaire, la tremblante Flamme qui luit là-bas, sous l'Arc de triomphe !
Qu'il devient lointain, celui qui repose sous sa dalle et dont un rêve de paix et de justice enchanta peut-être la dernière heure !
Car cette flamme, humble et pure, contraste avec d'autres lumières qui deviennent tous les jours plus brutales et plus aveuglantes.
Ce sont celles du luxe, de l'élégance outrée, des plaisirs malsains, de l'égoïsme féroce. Elles déroulent leurs banderoles de feu le long der, palaces, des théâtres et des dancings. On mange, on boit, on fox-trotte, on écrase son prochain, ... on oublie.
Et là-bas, sur la date glacée, la Flamme du souvenir brille, solitaire...

La résistance au courant est donc plus difficile que jamais. Beaucoup y ont renoncé, et sont engloutis.
Quelques-uns ont essayé de nager et de lutter pendant un temps ; puis, les forces leur manquant, ont suivi la foule. Ils ont participé, eux aussi, à la dérive générale.
Au début, ils s'en montraient honteux. Maintenant, ils le trouvent tout naturel et se répètent volontiers : « Nous ne pouvions faire autrement. Il n'y aurait pas moyen de vivre ».
Ainsi va le monde, en sa course aveugle, vers le grand gouffre, éternel.


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