Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



RELIGION ET RÉALITÉ


VIII

Les sens et la pensée

 

I. Les pensées ne sont pas seulement les impressions des choses extérieures sur nos sens,. mais aussi les réponses de notre esprit aux impressions qui nous parviennent par nos sens. Ainsi la croissance et les progrès de l'esprit qui tend à réaliser la perfection dépendent de conditions soit extérieures soit intérieures. Un arbre peut avoir de la vie en lui-même, mais pour que ses feuilles se déploient, ses fleurs s'épanouissent et ses fruits mûrissent, il lui faut de l'air, de la lumière et de la chaleur, ce qui revient à dire que sa croissance et sa fécondité dépendent de certaines conditions extérieures aussi bien que de sa propre vitalité.

2. Par les sens externes nous parvenons à la connaissance du monde sensible, tandis que par les sens intérieurs nous entrons en contact avec le monde spirituel. La naissance dans l'esprit d'une idée au sujet d'un objet quelconque, est une preuve non seulement de la réalité de l'esprit qui pense mais aussi de cet objet lui-même. En d'autres termes, nous pouvons dire que la pensée est un reflet du monde extérieur sur notre esprit. Quelquefois il arrive que, sans en avoir l'intention, nous soyons amenés à penser, ce qui prouve que quelque chose d'extérieur projette son image en nous. Où il y a des parfums il doit y avoir des fleurs ; la forme ou la couleur de ces fleurs peuvent être cachées à nos yeux, mais le parfum à lui seul prouve que ces fleurs existent. De même toute pensée implique une cause. L'esprit ressemble à un miroir ; des images dans le miroir impliquent la présence d'objets réels devant le miroir. Que cela plaise au miroir ou non, ces objets s'y réfléchissent. Par contre, le miroir n'a pas de vie propre, tandis que l'esprit en a une. Le miroir ne saurait créer des images, il ne peut que les renvoyer, tandis que l'esprit a en outre des idées innées ; cependant l'esprit est semblable au miroir dans ce sens que les objets extérieurs s'y réfléchissent sans que l'esprit lui-même participe à cette réflexion. Les idées abstraites sont les étincelles qui jaillissent du foyer de la réalité.

3. Les images dans notre esprit ne sont pas toujours le reflet exact de la réalité ; elles différent d'individu à individu, selon les capacités différentes des hommes.

L'idée que nous nous faisons de Dieu est imparfaite, mais en vivant constamment en sa présence, nous atteindrons à une véritable compréhension de son être.


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IX

Philosophie et intuition

 

I. C'est un fait admis que depuis des siècles la philosophie n'a guère progressé. On reprend toujours les mêmes problèmes et les mêmes solutions, quoique sous de nouvelles formes et en termes nouveaux. Aux Indes, un boeuf, les yeux bandés, tourne toute la journée autour du pressoir à huile. Le soir, lorsqu'on lui enlève son bandeau, il découvre qu'il n'a fait que tourner en rond, et qu'il n'a pas parcouru un long trajet, quoiqu'il ait produit de l'huile. Bien que les philosophes aient marché pendant des siècles, ils n'ont pas encore atteint leur but. Avec les matériaux recueillis ici et là, ils ont produit de l'huile qu'ils ont laissée après eux dans leurs écrits. Mais cette huile ne suffit pas à étancher la soif de l'humanité. Il appartient à la foi et à l'intuition de satisfaire les besoins profonds de l'homme, non à la philosophie. Si vaste que soit notre savoir, il a cependant ses limites.

2. Des philosophes se suicidèrent en constatant l'impuissance d'apaiser leur soif de connaissance. Empédocle se jeta dans le cratère de l'Etna, afin d'apaiser sa soif de vérité ; il pensait parvenir ainsi à la communion avec les dieux, sans attendre de mourir de mort naturelle. Un astronome qui n'arrivait pas à comprendre les mystérieuses fluctuations des marées, se jeta désespéré dans les flots qui l'engloutirent. Ces hommes-là, au lieu de trouver le Créateur dans ses oeuvres et d'être pleinement satisfaits en lui, perdirent le Créateur et se perdirent eux-mêmes dans sa création. Ceci prouve que quoique la philosophie s'efforce de s'emparer des réalités, elle n'y réussit pas ; nul ne peut saisir les réalités par l'intelligence. Si quelqu'un croit pouvoir discerner les réalités par le moyen de son savoir, il, se trompe. En effet, connaître une chose parfaitement, ce serait connaître l'univers entier, car cette chose, quelle qu'elle soit, est apparentée à tout le reste de la création, de sorte que pour arriver à la connaître pleinement, il faudrait connaître de même tout ce qui a un rapport quelconque avec elle. Mais ici, il faut s'incliner devant les réalités et marcher par la foi.

3. L'intuition, comme l'extrémité du doigt, est si sensible qu'elle sent immédiatement la présence de la réalité par son propre toucher. Elle peut être impuissante à fournir des preuves logiques, mais elle raisonne de la façon suivante : « je suis pleinement heureuse or une telle paix ne peut venir que de la réalité donc j'ai trouvé la réalité. » Le coeur a des raisons que l'intelligence ignore. Il faut du temps pour analyser une fleur, mais il ne faut qu'un moment pour jouir de son parfum. L'intuition procède de la même manière.


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X

La perfection

I. D'après les lois de la nature, il faut que la croissance s'accomplisse graduellement et pas à pas pour atteindre la perfection. C'est aussi la seule manière de nous préparer à remplir complètement la destinée pour laquelle nous avons été créés. Des progrès soudains ou fiévreux nous laissent faibles et imparfaits. L'avoine qui pousse en quelques semaines en Laponie ne fournit pas la même quantité de nourriture que le froment qui met six mois à mûrir. Le bambou grandit d'un mètre par jour et atteint une hauteur de plus de soixante mètres, mais il reste creux à l'intérieur. Un progrès lent et continu est donc indispensable à la perfection.

2. Il est vrai que la perfection ne pourra être réalisée que dans un monde qui sera parfait lui-même. Mais avant d'entrer dans ce monde parfait, nous avons à traverser un monde imparfait, où il nous faut lutter et faire sans cesse des efforts. Cette lutte nous fortifie et nous prépare à vivre clans une sphère de pureté absolue, comme les efforts que fait le ver à soie dans le cocon l'aident à en sortir sous forme de brillant papillon. Lorsque nous serons dans l'état de perfection, nous verrons combien toutes les choses qui nous paraissaient être des obstacles à nos progrès nous ont en réalité aides, quoique mystérieusement, à atteindre la perfection.

3. L'homme porte en lui-même des germes de qualités innombrables qui ne peuvent pas se développer dans ce monde parce que les conditions d'ici-bas ne sont pas favorables à leur croissance et a leur parfait développement. Dans le monde à venir, ils trouveront les conditions favorables pour atteindre la perfection, mais la croissance doit commencer dès ici-bas. Il est trop tôt pour chercher à exprimer ce que nous serons quand nous arriverons à la perfection, mais nous serons parfaits, comme notre Père qui est dans les cieux est parfait (Matth. 5 : 48)

4. Il n'y a pas ici-bas de paix véritable. La paix a été détruite dans ce monde par le péché. C'est dans le « Prince de la paix » seul que nous pouvons trouver une paix réelle et permanente. L'eau se précipite des sommets et jaillit des profondeurs de la terre pour trouver son niveau et atteindre le calme. L'homme, de même, doit descendre des hauteurs de son orgueil et remonter des abîmes de son péché pour pouvoir, lorsqu'il a trouvé son niveau, se reposer enfin dans le calme et la paix.

5. Sur la montagne de la transfiguration, les disciples qui n'avaient cependant pas encore atteint la perfection, goûtaient avec tant de ravissement la présence du Seigneur avec Elie et Moïse qu'ils proposèrent à Jésus d'y dresser trois tentes et d'y séjourner (Matth. 17 : 3, 4). Combien notre joie ne sera-t-elle pas plus grande dans le ciel lorsque nous serons parfaits et que nous serons toujours avec le Seigneur, ses saints et ses anges !


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XI

Le progrès véritable et le succès

 

I. Si tous les peuples adoptent les manières extérieures et les coutumes des nations civilisées, sans accepter les principes qui sont à la base de leurs progrès, le résultat sera désastreux.

Les gouvernements de ce monde ne sont que des copies du royaume des cieux dont Dieu est le chef. C'est pourquoi les royaumes terrestres s'affaibliront et se corrompront à moins que Dieu, qui est le point de départ de tout bien et de toute loi, ne règne dans le coeur des citoyens et des magistrats, des gouvernants et des gouvernés. Quelques-uns voudraient mener une vie pure sans Dieu, mais ils oublient que toute morale d'où Dieu est absent est creuse et vouée à la mort.

2. Sans progrès spirituel, le progrès terrestre n'est qu'une illusion trompeuse, car le progrès terrestre, mondain, ne se réalise qu'aux dépens d'autrui. Un grand nombre d'hommes courent dans le stade, mais un seul remporte le prix en dépassant tous les autres. Leur défaite constitue sa victoire. Un marchand fait fortune aux dépens des autres. Le progrès spirituel, par contre est quelque chose d'absolu, puisque les progrès d'un individu favorisent ceux de tous les autres et dépendent du succès de chacun d'eux. L'expérience a prouvé que celui qui travaille pour le bien d'autrui en profite lui-même, quoique souvent à son insu.


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XII

La croix

 

I. Que nous l'acceptions on non, nous ne pouvons nous soustraire à la croix. Si nous refusons de porter la croix de Christ, c'est de celle du monde que nous devrons nous charger. Au premier abord, la croix de Christ peut sembler lourde et celle du monde légère ; mais l'expérience prouve que la croix du monde est pesante et que celui qui la porte meurt de la mort de l'esclave, comme du temps de l'empire romain. Mais Christ a changé sa croix en gloire. jadis, la croix était un symbole d'ignominie et de mort ; maintenant, elle est un symbole de victoire et de vie. Ceux qui portent la croix savent par expérience qu'elle les porte et les conduit sûrement au but ; mais la croix de ce monde nous entraîne toujours plus bas et nous précipite à la ruine. Laquelle de ces deux croix avez-vous chargée sur vos épaules ? Arrêtez-vous et réfléchissez.

2. Tous n'ont pas la même croix à porter, c'est-à-dire qu'elle varie suivant les personnes, suivant l'oeuvre qui les attend et suivant leur condition spirituelle. Au dehors, elle paraît hérissée de clous, mais, en elle-même, elle est toute douceur et paix. L'abeille est armée d'un aiguillon, mais elle donne du miel. La crainte de l'austérité extérieure de la croix ne doit pas nous faire perdre ses immenses bénédictions spirituelles.

3. Un voyageur a l'intelligence bornée, fatigué de traverser péniblement des contrées montagneuses, serait tenté de penser que Dieu a fait avec toutes ces montagnes une chose bien inutile et qu'il eût agi plus sagement en ne créant que des plaines. Ce raisonnement prouverait que le voyageur ne comprend ni l'importance des montagnes, ni celle des richesses considérables qu'elles renferment. Les montagnes assurent, par exemple, la circulation perpétuelle de l'eau ; or la circulation de l'eau sur la terre est aussi indispensable que celle du sang dans notre organisme. De même, les hauts et les bas de l'existence, l'obligation de nous charger chaque jour de la croix, maintiennent la circulation dans notre vie spirituelle, la préservent de la stagnation et apportent à l'âme des bénédictions incalculables.

4. cours de la grande guerre, des tranchées furent creusées dans des endroits fertiles et les champs furent détruits. Plus tard, dans ces tranchées, de belles fleurs poussèrent et même des fruits y mûrirent. On s'aperçut alors que le sol était fertile et que sous la première couche de terre arable, il y en avait de plus riches encore. De même, quand nous portons la croix et que nous souffrons, les trésors cachés de notre âme viennent à la lumière. Ne soyons donc pas désespérés si notre vie est parfois ravagée par l'épreuve, car celle-ci met en oeuvre les puissances cachées et encore inutilisées de l'âme.

5. En Suisse, un berger cassa une fois la jambe d'une de ses brebis. Comme on le questionnait sur cet acte étrange, il répondit qu'elle avait la mauvaise habitude d'entraîner les autres brebis sur des hauteurs dangereuses, le long des précipices. La bête fut d'abord si furieuse qu'elle tâchait de mordre le berger quand il venait lui donner à manger; mais peu à peu, elle s'apprivoisa et lui lécha même les mains. De même, Dieu conduit par les épreuves et la souffrance ceux qui ont été désobéissants et rebelles, sur le chemin de la sécurité et de la vie éternelle.

6. Tous les gaz, quand ils sont froids, absorbent les rayons lumineux ; quand ils sont chauds, par contre, ils en émettent. Nous aussi quand nous sommes dans un état de froideur spirituelle, nous vivons dans l'obscurité, quoique le soleil de justice luise constamment autour de nous. Mais, quand le feu du Saint Esprit est allumé en nous par les souffrances de la croix et que la chaleur gagne nos âmes, nous sommes tout d'abord illuminés nous-mêmes par ses rayons et nous donnons de la lumière aux autres.

7. Les diamants ne jettent pas de feux si on ne les taille ; mais lorsqu'ils l'ont été, les rayons du soleil s'y réfractent et les font étinceler de couleurs merveilleuses. Ainsi, lorsque la croix nous aura taillés suffisamment, nous brillerons comme des joyaux dans le royaume de Dieu.


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XIII

La libre volonté de l'homme

 

I. Nous avons la capacité de discerner le bien du mal et de choisir l'un ou l'autre. Cela veut dire que nous sommes libres d'agir dans certaines limites données par notre nature. Autrement, ce pouvoir dont nous jouissons de distinguer le bien du mal n'aurait aucune signification. Le sens du goût nous dit ce qui est amer et ce qui est doux. Si nous n'étions pas libres de manger ce que nous préférons, ce sens du goût ne servirait de rien.

Nous sommes libres, non parce que nous aurions pu agir autrement, mais simplement parce que nous agissons.

Si, par exemple, j'ai la force de porter un poids de cinquante kilos, je suis libre de les porter tout à la fois ou en partie seulement. Si la charge dépasse cinquante kilos, elle dépasse aussi mes forces et par conséquent ma responsabilité ; je suis, par là même, libéré de la nécessité de porter le fardeau, parce que celui qui me l'a imposé ne demandera pas de moi plus que je ne puis faire. Ainsi la liberté subsiste dans les deux cas. Si je ne fais pas ce que je suis capable d'accomplir, il faut que je porte la punition de mes déficits et de mon indifférence, car j'ai fait mauvais usage de la puissance qui m'avait été confiée.

2. Ce n'est pas en punissant le criminel qu'on exterminera le mal et le crime. Si la chose était possible, il n'y aurait plus qu'à fermer les prisons. En dépit des châtiments rigoureux appliqués aux malfaiteurs, nous ne voyons aucun progrès dans les moeurs. Il n'est d'ailleurs pas possible de faire disparaître le mal de la face de la terre, à moins que chaque homme ne prenne la résolution de le supprimer autant qu'il est en son pouvoir. La contrainte de la part d'autrui ne produit aucun effet. Dieu n'arrête pas la main du meurtrier et ne ferme pas non plus la bouche du menteur, parce qu'il n'intervient pas dans la volonté de l'homme. Si Dieu s'interposait ainsi, l'homme ne serait plus qu'une machine, il ne connaîtrait pas le prix de la vérité et n'éprouverait aucune joie à s'y conformer, car la joie ne peut découler que d'un acte de franche volonté.

3. Le monde qui est, dans un certain sens, rebelle à Dieu, soumet à l'esclavage ceux qui suivent Christ. Mais lorsque, par la grâce de Dieu, ils sont affranchis de la servitude et des chaînes par lesquelles le monde voudrait les réduire à l'obéissance et sont entrés dans les lieux célestes, alors c'est le monde lui-même qui devient leur esclave, parce que le monde reconnaît qu'ils sont devenus participants de la puissance de vie qui l'a créé. Alors, au lieu de vaincre, c'est lui qui est vaincu. Dieu accorde à jamais la liberté parfaite à ceux qui mettent à son service toute leur volonté et tout leur amour.


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XIV

Les lois de la santé

 

I. Les principes d'hygiène, physique et spirituelle, sont par eux-mêmes des moyens d'arriver à la santé. Les principes ne sont pas autre chose que les moyens déterminés par lesquels nous pouvons atteindre les buts que nous poursuivons. L'argent, par exemple, n'a pas d'utilité par lui-même ; il n'est qu'un moyen d'obtenir les choses dont nous avons besoin.

La musique, les parfums, les mets délicats, la lumière et la chaleur sont tout autant de biens dont nous jouissons pourvu que nous le fassions avec modération. Nous souffrons si nous en sommes privés, comme lorsque nous en usons avec excès. Dieu nous a donné des sens externes et internes pour nous avertir des dangers qui nous menacent, et aussi pour nous faire découvrir la jouissance parfaite. La douleur est le symptôme qui nous indique qu'il y a un organe qui ne fonctionne pas bien, dans notre corps ou dans notre esprit. Le repos et le bien-être découlent de l'obéissance aux lois de la réalité.

2. La nature est contre nous si nous sommes contre elle ; mais si nous cherchons à vivre en conformité avec la nature, au lieu de nous faire du mal, elle nous aidera à atteindre l'état de santé parfaite auquel Dieu veut nous amener par ce moyen-là. Et dans cet état de parfaite santé nous jouirons aussi du bonheur éternel en Dieu, ce qui est le besoin le plus impérieux de notre âme.



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