RELIGION ET RÉALITÉ
VIII
Les sens et la
pensée
I. Les
pensées ne sont pas seulement les impressions des choses
extérieures sur nos sens,. mais aussi les réponses de
notre esprit aux impressions qui nous parviennent par nos sens. Ainsi
la croissance et les progrès de l'esprit qui tend à
réaliser la perfection dépendent de conditions soit
extérieures soit intérieures. Un arbre peut avoir de la
vie en lui-même, mais pour que ses feuilles se
déploient, ses fleurs s'épanouissent et ses fruits
mûrissent, il lui faut de l'air, de la lumière et de la
chaleur, ce qui revient à dire que sa croissance et sa
fécondité dépendent de certaines conditions
extérieures aussi bien que de sa propre
vitalité.
2. Par les
sens externes nous parvenons à la connaissance du monde
sensible, tandis que par les sens intérieurs nous entrons en
contact avec le monde spirituel. La naissance dans l'esprit d'une
idée au sujet d'un objet quelconque, est une preuve non
seulement de la réalité de l'esprit qui pense mais
aussi de cet objet lui-même. En d'autres termes, nous pouvons
dire que la pensée est un reflet du monde extérieur sur
notre esprit. Quelquefois il arrive que, sans en avoir l'intention,
nous soyons amenés à penser, ce qui prouve que quelque
chose d'extérieur projette son image en nous. Où il y a
des parfums il doit y avoir des fleurs ; la forme ou la couleur de
ces fleurs peuvent être cachées à nos yeux, mais
le parfum à lui seul prouve que ces fleurs existent. De
même toute pensée implique une cause. L'esprit ressemble
à un miroir ; des images dans le miroir impliquent la
présence d'objets réels devant le miroir. Que cela
plaise au miroir ou non, ces objets s'y réfléchissent.
Par contre, le miroir n'a pas de vie propre, tandis que l'esprit en a
une. Le miroir ne saurait créer des images, il ne peut que les
renvoyer, tandis que l'esprit a en outre des idées
innées ; cependant l'esprit est semblable au miroir dans ce
sens que les objets extérieurs s'y réfléchissent
sans que l'esprit lui-même participe à cette
réflexion. Les idées abstraites sont les
étincelles qui jaillissent du foyer de la
réalité.
3. Les images
dans notre esprit ne sont pas toujours le reflet exact de la
réalité ; elles différent d'individu à
individu, selon les capacités différentes des
hommes.
L'idée que nous nous faisons de Dieu est
imparfaite, mais en vivant constamment en sa présence, nous
atteindrons à une véritable compréhension de son
être.
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IX
Philosophie et intuition
I. C'est un
fait admis que depuis des siècles la philosophie n'a
guère progressé. On reprend toujours les mêmes
problèmes et les mêmes solutions, quoique sous de
nouvelles formes et en termes nouveaux. Aux Indes, un boeuf, les yeux
bandés, tourne toute la journée autour du pressoir
à huile. Le soir, lorsqu'on lui enlève son bandeau, il
découvre qu'il n'a fait que tourner en rond, et qu'il n'a pas
parcouru un long trajet, quoiqu'il ait produit de l'huile. Bien que
les philosophes aient marché pendant des siècles, ils
n'ont pas encore atteint leur but. Avec les matériaux
recueillis ici et là, ils ont produit de l'huile qu'ils ont
laissée après eux dans leurs écrits. Mais cette
huile ne suffit pas à étancher la soif de
l'humanité. Il appartient à la foi et à
l'intuition de satisfaire les besoins profonds de l'homme, non
à la philosophie. Si vaste que soit notre savoir, il a
cependant ses limites.
2. Des
philosophes se suicidèrent en constatant l'impuissance
d'apaiser leur soif de connaissance. Empédocle se jeta dans le
cratère de l'Etna, afin d'apaiser sa soif de
vérité ; il pensait parvenir ainsi à la
communion avec les dieux, sans attendre de mourir de mort naturelle.
Un astronome qui n'arrivait pas à comprendre les
mystérieuses fluctuations des marées, se jeta
désespéré dans les flots qui l'engloutirent. Ces
hommes-là, au lieu de trouver le Créateur dans ses
oeuvres et d'être pleinement satisfaits en lui, perdirent le
Créateur et se perdirent eux-mêmes dans sa
création. Ceci prouve que quoique la philosophie s'efforce de
s'emparer des réalités, elle n'y réussit pas ;
nul ne peut saisir les réalités par l'intelligence. Si
quelqu'un croit pouvoir discerner les réalités par le
moyen de son savoir, il, se trompe. En effet, connaître une
chose parfaitement, ce serait connaître l'univers entier, car
cette chose, quelle qu'elle soit, est apparentée à tout
le reste de la création, de sorte que pour arriver à la
connaître pleinement, il faudrait connaître de même
tout ce qui a un rapport quelconque avec elle. Mais ici, il faut
s'incliner devant les réalités et marcher par la
foi.
3.
L'intuition, comme l'extrémité du doigt, est si
sensible qu'elle sent immédiatement la présence de la
réalité par son propre toucher. Elle peut être
impuissante à fournir des preuves logiques, mais elle raisonne
de la façon suivante : « je suis pleinement heureuse or
une telle paix ne peut venir que de la réalité donc
j'ai trouvé la réalité. » Le coeur a des
raisons que l'intelligence ignore. Il faut du temps pour analyser une
fleur, mais il ne faut qu'un moment pour jouir de son parfum.
L'intuition procède de la même manière.
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X
La perfection
I.
D'après les lois de la nature, il faut que la croissance
s'accomplisse graduellement et pas à pas pour atteindre la
perfection. C'est aussi la seule manière de nous
préparer à remplir complètement la
destinée pour laquelle nous avons été
créés. Des progrès soudains ou fiévreux
nous laissent faibles et imparfaits. L'avoine qui pousse en quelques
semaines en Laponie ne fournit pas la même quantité de
nourriture que le froment qui met six mois à mûrir. Le
bambou grandit d'un mètre par jour et atteint une hauteur de
plus de soixante mètres, mais il reste creux à
l'intérieur. Un progrès lent et continu est donc
indispensable à la perfection.
2. Il est vrai
que la perfection ne pourra être réalisée que
dans un monde qui sera parfait lui-même. Mais avant d'entrer
dans ce monde parfait, nous avons à traverser un monde
imparfait, où il nous faut lutter et faire sans cesse des
efforts. Cette lutte nous fortifie et nous prépare à
vivre clans une sphère de pureté absolue, comme les
efforts que fait le ver à soie dans le cocon l'aident à
en sortir sous forme de brillant papillon. Lorsque nous serons dans
l'état de perfection, nous verrons combien toutes les choses
qui nous paraissaient être des obstacles à nos
progrès nous ont en réalité aides, quoique
mystérieusement, à atteindre la perfection.
3. L'homme
porte en lui-même des germes de qualités innombrables
qui ne peuvent pas se développer dans ce monde parce que les
conditions d'ici-bas ne sont pas favorables à leur croissance
et a leur parfait développement. Dans le monde à venir,
ils trouveront les conditions favorables pour atteindre la
perfection, mais la croissance doit commencer dès ici-bas. Il
est trop tôt pour chercher à exprimer ce que nous serons
quand nous arriverons à la perfection, mais nous serons
parfaits, comme notre Père qui est dans les cieux est parfait
(Matth. 5 : 48)
4. Il n'y a
pas ici-bas de paix véritable. La paix a été
détruite dans ce monde par le péché. C'est dans
le « Prince de la paix » seul que nous pouvons trouver une
paix réelle et permanente. L'eau se précipite des
sommets et jaillit des profondeurs de la terre pour trouver son
niveau et atteindre le calme. L'homme, de même, doit descendre
des hauteurs de son orgueil et remonter des abîmes de son
péché pour pouvoir, lorsqu'il a trouvé son
niveau, se reposer enfin dans le calme et la paix.
5. Sur la
montagne de la transfiguration, les disciples qui n'avaient cependant
pas encore atteint la perfection, goûtaient avec tant de
ravissement la présence du Seigneur avec Elie et Moïse
qu'ils proposèrent à Jésus d'y dresser trois
tentes et d'y séjourner (Matth. 17 : 3, 4). Combien notre joie
ne sera-t-elle pas plus grande dans le ciel lorsque nous serons
parfaits et que nous serons toujours avec le Seigneur, ses saints et
ses anges !
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XI
Le progrès véritable
et le succès
I. Si tous les
peuples adoptent les manières extérieures et les
coutumes des nations civilisées, sans accepter les principes
qui sont à la base de leurs progrès, le résultat
sera désastreux.
Les gouvernements de ce monde ne sont que des
copies du royaume des cieux dont Dieu est le chef. C'est pourquoi les
royaumes terrestres s'affaibliront et se corrompront à moins
que Dieu, qui est le point de départ de tout bien et de toute
loi, ne règne dans le coeur des citoyens et des magistrats,
des gouvernants et des gouvernés. Quelques-uns voudraient
mener une vie pure sans Dieu, mais ils oublient que toute morale
d'où Dieu est absent est creuse et vouée à la
mort.
2. Sans
progrès spirituel, le progrès terrestre n'est qu'une
illusion trompeuse, car le progrès terrestre, mondain, ne se
réalise qu'aux dépens d'autrui. Un grand nombre
d'hommes courent dans le stade, mais un seul remporte le prix en
dépassant tous les autres. Leur défaite constitue sa
victoire. Un marchand fait fortune aux dépens des autres. Le
progrès spirituel, par contre est quelque chose d'absolu,
puisque les progrès d'un individu favorisent ceux de tous les
autres et dépendent du succès de chacun d'eux.
L'expérience a prouvé que celui qui travaille pour le
bien d'autrui en profite lui-même, quoique souvent à son
insu.
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XII
La croix
I. Que nous
l'acceptions on non, nous ne pouvons nous soustraire à la
croix. Si nous refusons de porter la croix de Christ, c'est de celle
du monde que nous devrons nous charger. Au premier abord, la croix de
Christ peut sembler lourde et celle du monde légère ;
mais l'expérience prouve que la croix du monde est pesante et
que celui qui la porte meurt de la mort de l'esclave, comme du temps
de l'empire romain. Mais Christ a changé sa croix en gloire.
jadis, la croix était un symbole d'ignominie et de mort ;
maintenant, elle est un symbole de victoire et de vie. Ceux qui
portent la croix savent par expérience qu'elle les porte et
les conduit sûrement au but ; mais la croix de ce monde nous
entraîne toujours plus bas et nous précipite à la
ruine. Laquelle de ces deux croix avez-vous chargée sur vos
épaules ? Arrêtez-vous et
réfléchissez.
2. Tous n'ont
pas la même croix à porter, c'est-à-dire qu'elle
varie suivant les personnes, suivant l'oeuvre qui les attend et
suivant leur condition spirituelle. Au dehors, elle paraît
hérissée de clous, mais, en elle-même, elle est
toute douceur et paix. L'abeille est armée d'un aiguillon,
mais elle donne du miel. La crainte de l'austérité
extérieure de la croix ne doit pas nous faire perdre ses
immenses bénédictions spirituelles.
3. Un voyageur
a l'intelligence bornée, fatigué de traverser
péniblement des contrées montagneuses, serait
tenté de penser que Dieu a fait avec toutes ces montagnes une
chose bien inutile et qu'il eût agi plus sagement en ne
créant que des plaines. Ce raisonnement prouverait que le
voyageur ne comprend ni l'importance des montagnes, ni celle des
richesses considérables qu'elles renferment. Les montagnes
assurent, par exemple, la circulation perpétuelle de l'eau ;
or la circulation de l'eau sur la terre est aussi indispensable que
celle du sang dans notre organisme. De même, les hauts et les
bas de l'existence, l'obligation de nous charger chaque jour de la
croix, maintiennent la circulation dans notre vie spirituelle, la
préservent de la stagnation et apportent à l'âme
des bénédictions incalculables.
4. cours de la
grande guerre, des tranchées furent creusées dans des
endroits fertiles et les champs furent détruits. Plus tard,
dans ces tranchées, de belles fleurs poussèrent et
même des fruits y mûrirent. On s'aperçut alors que
le sol était fertile et que sous la première couche de
terre arable, il y en avait de plus riches encore. De même,
quand nous portons la croix et que nous souffrons, les trésors
cachés de notre âme viennent à la lumière.
Ne soyons donc pas désespérés si notre vie est
parfois ravagée par l'épreuve, car celle-ci met en
oeuvre les puissances cachées et encore inutilisées de
l'âme.
5. En Suisse,
un berger cassa une fois la jambe d'une de ses brebis. Comme on le
questionnait sur cet acte étrange, il répondit qu'elle
avait la mauvaise habitude d'entraîner les autres brebis sur
des hauteurs dangereuses, le long des précipices. La
bête fut d'abord si furieuse qu'elle tâchait de mordre le
berger quand il venait lui donner à manger; mais peu à
peu, elle s'apprivoisa et lui lécha même les mains. De
même, Dieu conduit par les épreuves et la souffrance
ceux qui ont été désobéissants et
rebelles, sur le chemin de la sécurité et de la vie
éternelle.
6. Tous les
gaz, quand ils sont froids, absorbent les rayons lumineux ; quand ils
sont chauds, par contre, ils en émettent. Nous aussi quand
nous sommes dans un état de froideur spirituelle, nous vivons
dans l'obscurité, quoique le soleil de justice luise
constamment autour de nous. Mais, quand le feu du Saint Esprit est
allumé en nous par les souffrances de la croix et que la
chaleur gagne nos âmes, nous sommes tout d'abord
illuminés nous-mêmes par ses rayons et nous donnons de
la lumière aux autres.
7. Les
diamants ne jettent pas de feux si on ne les taille ; mais lorsqu'ils
l'ont été, les rayons du soleil s'y réfractent
et les font étinceler de couleurs merveilleuses. Ainsi,
lorsque la croix nous aura taillés suffisamment, nous
brillerons comme des joyaux dans le royaume de Dieu.
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XIII
La libre volonté de
l'homme
I. Nous avons
la capacité de discerner le bien du mal et de choisir l'un ou
l'autre. Cela veut dire que nous sommes libres d'agir dans certaines
limites données par notre nature. Autrement, ce pouvoir dont
nous jouissons de distinguer le bien du mal n'aurait aucune
signification. Le sens du goût nous dit ce qui est amer et ce
qui est doux. Si nous n'étions pas libres de manger ce que
nous préférons, ce sens du goût ne servirait de
rien.
Nous sommes libres, non parce que nous aurions
pu agir autrement, mais simplement parce que nous agissons.
Si, par exemple, j'ai la force de porter un
poids de cinquante kilos, je suis libre de les porter tout à
la fois ou en partie seulement. Si la charge dépasse cinquante
kilos, elle dépasse aussi mes forces et par conséquent
ma responsabilité ; je suis, par là même,
libéré de la nécessité de porter le
fardeau, parce que celui qui me l'a imposé ne demandera pas de
moi plus que je ne puis faire. Ainsi la liberté subsiste dans
les deux cas. Si je ne fais pas ce que je suis capable d'accomplir,
il faut que je porte la punition de mes déficits et de mon
indifférence, car j'ai fait mauvais usage de la puissance qui
m'avait été confiée.
2. Ce n'est
pas en punissant le criminel qu'on exterminera le mal et le crime. Si
la chose était possible, il n'y aurait plus qu'à fermer
les prisons. En dépit des châtiments rigoureux
appliqués aux malfaiteurs, nous ne voyons aucun progrès
dans les moeurs. Il n'est d'ailleurs pas possible de faire
disparaître le mal de la face de la terre, à moins que
chaque homme ne prenne la résolution de le supprimer autant
qu'il est en son pouvoir. La contrainte de la part d'autrui ne
produit aucun effet. Dieu n'arrête pas la main du meurtrier et
ne ferme pas non plus la bouche du menteur, parce qu'il n'intervient
pas dans la volonté de l'homme. Si Dieu s'interposait ainsi,
l'homme ne serait plus qu'une machine, il ne connaîtrait pas le
prix de la vérité et n'éprouverait aucune joie
à s'y conformer, car la joie ne peut découler que d'un
acte de franche volonté.
3. Le monde
qui est, dans un certain sens, rebelle à Dieu, soumet à
l'esclavage ceux qui suivent Christ. Mais lorsque, par la grâce
de Dieu, ils sont affranchis de la servitude et des chaînes par
lesquelles le monde voudrait les réduire à
l'obéissance et sont entrés dans les lieux
célestes, alors c'est le monde lui-même qui devient leur
esclave, parce que le monde reconnaît qu'ils sont devenus
participants de la puissance de vie qui l'a créé.
Alors, au lieu de vaincre, c'est lui qui est vaincu. Dieu accorde
à jamais la liberté parfaite à ceux qui mettent
à son service toute leur volonté et tout leur
amour.
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XIV
Les lois de la
santé
I. Les
principes d'hygiène, physique et spirituelle, sont par
eux-mêmes des moyens d'arriver à la santé. Les
principes ne sont pas autre chose que les moyens
déterminés par lesquels nous pouvons atteindre les buts
que nous poursuivons. L'argent, par exemple, n'a pas d'utilité
par lui-même ; il n'est qu'un moyen d'obtenir les choses dont
nous avons besoin.
La musique, les parfums, les mets
délicats, la lumière et la chaleur sont tout autant de
biens dont nous jouissons pourvu que nous le fassions avec
modération. Nous souffrons si nous en sommes privés,
comme lorsque nous en usons avec excès. Dieu nous a
donné des sens externes et internes pour nous avertir des
dangers qui nous menacent, et aussi pour nous faire découvrir
la jouissance parfaite. La douleur est le symptôme qui nous
indique qu'il y a un organe qui ne fonctionne pas bien, dans notre
corps ou dans notre esprit. Le repos et le bien-être
découlent de l'obéissance aux lois de la
réalité.
2. La nature
est contre nous si nous sommes contre elle ; mais si nous cherchons
à vivre en conformité avec la nature, au lieu de nous
faire du mal, elle nous aidera à atteindre l'état de
santé parfaite auquel Dieu veut nous amener par ce
moyen-là. Et dans cet état de parfaite santé
nous jouirons aussi du bonheur éternel en Dieu, ce qui est le
besoin le plus impérieux de notre âme.
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