RELIGION ET RÉALITÉ
I.
Le but de la
Création
La Parole était au commencement; la
Parole était avec Dieu et cette Parole était Dieu...
Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce
qui a été fait n'a été fait sans elle.
Jean I : 1-3.
Le Verbe éternel (la Parole, le Logos)
existait avant le temps et avant la création de l'univers. Par
lui toutes choses, animées et inanimées,
reçurent la vie. Il est impossible que les choses
privées de vie deviennent par elles-mêmes des
êtres animés ou produisent des créatures
vivantes. puisque la vie seule produit la vie. La source de toute vie
est Dieu. Par sa puissance créatrice, Dieu a appelé
toutes les choses inanimées à l'existence. Il leur a
infusé la vie et à l'homme, la plus
élevée de toutes les créatures, « il
souffla un souffle de vie, et l'homme devint une âme vivante.
»
« Dieu créa l'homme a son image
même et à sa ressemblance et lui donna la domination sur
toute la terre. »
I. Le but de
Dieu en créant n'est pas de combler quelque lacune de son
être, car il est parfait en lui-même. Mais il crée
parce qu'il est dans sa nature de créer. Il donne la vie parce
qu'impartir la vie est l'essence même de sa puissance, de sa
vie créatrice et de son activité. Rendre les hommes
heureux par sa création, et leur donner une joie
véritable par sa présence qui est une source de vie,
c'est là l'essence même de son amour. Le, bonheur que
nous trouvons dans la création a ses limites. Dieu seul peut
répondre complètement aux besoins du coeur humain et le
satisfaire d'une manière parfaite. Si cette joie fait
défaut aux hommes, c'est le résultat de leur ignorance
ou de leur désobéissance aux commandements de Dieu,
ainsi que de leur révolte contre lui.
2. Les
êtres qui peuplent les mondes, soit visibles soit invisibles,
sont innombrables. Par ces êtres innombrables, Dieu
révèle ses attributs sans nombre. Chaque espèce,
selon sa propre capacité,, reflète quelque aspect de la
nature de Dieu. Son amour paternel se révèle même
dans les êtres pécheurs, puisqu'il leur donne l'occasion
de se repentir et de jouir d'une vie éternelle de paix et de
bonheur en lui.
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II.
L'incarnation
Un enfant peut lire le mot « Dieu »
comme un nom tout ordinaire, sans avoir la moindre idée de la
vérité qu'il recouvre. Mais à mesure que son
esprit mûrit, il commence à penser et à
comprendre au moins quelque chose du sens de ce terme. De même,
le novice dans la vie spirituelle, si savant soit-il, se figure le
Christ, la Parole faite chair, comme un grand homme ou un
prophète, sans pouvoir dépasser cette conception. Mais
en croissant en expérience religieuse, et en se rendant
toujours mieux compte avec joie de la présence du Sauveur, il
réalise graduellement le fait que Christ, c'est Dieu venu en
chair, et qu'en lui « habite corporellement toute la
plénitude de la divinité ». (Col. 2 : 9). «
En lui était la vie et la vie était la lumière
des hommes » (Jean I : 4).
Un homme ne peut pas par des paroles donner une
expression parfaitement adéquate de sa personnalité,
quoiqu'il forge parfois des termes nouveaux pour exprimer ses
idées, et il ne peut pas non plus le faire par des symboles et
par des images. Le corps de même est incapable de manifester
les qualités et les puissances de l'âme qui constituent
la personnalité. En d'autres termes, beaucoup
d'éléments de la personnalité humaine restent
cachés aussi longtemps que l'homme est dans ce monde, car
cette personnalité ne se dévoile que partiellement. Un
être spirituel ne peut se développer pleinement que dans
un monde spirituel dont toutes les conditions, extérieures
aussi bien qu'intérieures, répondront à ses
besoins et favoriseront ses progrès.
Ce qui est vrai d'une âme d'homme, l'est
à bien plus forte raison du Verbe éternel ; il lui
était impossible de révéler entièrement
sa divinité par un simple corps mortel, mais il s'est fait
connaître lui-même autant que cela était
nécessaire pour le salut de l'homme. Sa gloire
véritable ne sera manifestée dans sa plénitude
que dans le ciel.
La question peut se poser : Comment
pouvons-nous croire à une réalité dans son
essence sans la voir ni la connaître pleinement ? Je ferai
remarquer ici qu'il n'est pas indispensable que la
réalité se présente à nous sous toutes
ses faces pour nous faire croire à cette
réalité. Ainsi, il y a dans notre corps des organes
dont la vie dépend absolument et qui restent cependant
cachés à nos yeux. Personne n'a jamais vu ni son
cerveau, ni son coeur, mais pourtant personne n'a jamais eu
l'idée de nier leur existence. Si nous sommes incapables de
voir des organes aussi nécessaires à notre vie que le
coeur et le cerveau dont notre vie dépend pour une large part,
combien plus difficile ne sera-ce pas de voir le Créateur de
notre cerveau et de notre coeur, dont notre vie tout entière
dépend !
*****
.
III.
La prière
I. Il y a des
plantes dont les feuilles et les fleurs se replient sur
elles-mêmes quand le soleil se couche et qui se
déploient à nouveau le matin suivant, aussitôt
qu'elles sentent la douce caresse de ses rayons. De cette
manière, elles absorbent la chaleur et la vie du soleil, si
nécessaires à leur croissance et à leur
existence. De même dans la prière, nos coeurs s'ouvrent
au soleil de justice; en même temps, nous nous mettons à
l'abri des dangers de l'obscurité et nous pouvons
croître jusqu'à la mesure de la stature parfaite de
Christ.
2. Par la
prière, nous ne pouvons changer les plans de Dieu comme
quelques-uns semblent le croire, mais l'homme qui prie subit
lui-même un changement. Notre âme, dont les aptitudes
sont imparfaites, dans une vie aussi imparfaite que la nôtre,
tend ainsi chaque jour à la perfection. L'oiseau couve ses
oeufs, qui ne renferment tout d'abord qu'une sorte de liquide
où l'on ne saurait distinguer quelque forme que ce soit. Mais
dans la mesure où la mère continue à couver,
cette matière inconsistante prend peu à peu la forme de
la mère. Le changement s'est opéré non pas dans
la mère, mais dans les oeufs. De même, quand nous
prions, ce n'est pas Dieu qui change, mais c'est nous qui sommes
transformés a son image glorieuse et à sa
ressemblance.
3. La vapeur,
produite par la chaleur du soleil, s'élève au-dessus de
la terre. Défiant, pour ainsi dire, la loi de la pesanteur,
elle monte dans les airs pour en retomber plus tard et donner
à la terre sa fécondité. De même, nos
prières sincères, embrasées par le feu du Saint
Esprit, s'élèvent à Dieu, après avoir
remporté la victoire sur le péché, et
redescendent sur la terre chargées des
bénédictions divines.
4. Les
cténophores ou anémones de mer sont d'une
délicatesse telle que l'écume d'une vague les briserait
en morceaux. Chaque fois qu'il y a le moindre indice de l'approche
d'une tempête, ils descendent dans les profondeurs de la mer,
hors d'atteinte de l'ouragan et à l'abri du remous des vagues.
C'est ainsi qu'agit l'homme de prière lorsqu'il pressent les
attaques de Satan et les coups de la tempête dans ce monde de
péché et de souffrance; il plonge immédiatement
dans l'océan de l'amour de Dieu, où règnent une
paix et un calme éternels.
5. Un
philosophe s'en alla trouver un mystique. Ils restèrent assis
en silence l'un à côté de l'autre pendant un
moment. Comme le philosophe se levait pour partir, le mystique lui
dit : « je ressens tout ce que vous pensez ». Mais le
philosophe répondit : « Pour moi., je ne puis pas
même penser tout ce que vous ressentez ». Il est
évident que la sagesse terrestre est incapable de sentir et de
comprendre les choses invisibles dans leur réalité.
Ceux-là seuls qui vivent en communion avec Dieu par la
prière peuvent vraiment le connaître dans sa
réalité.
6. La paix
merveilleuse qu'éprouve l'homme de prière, pendant
qu'il prie, n'est pas le produit de sa propre imagination ou de sa
réflexion, mais elle est le fruit de la présence de
Dieu dans l'âme. La vapeur qui monte d'un étang ne peut
pas former de grands nuages et retomber en pluie. Pour produire des
nuages gonflés de pluie qui désaltèrent la terre
desséchée et la fertilisent, il faut toute la puissance
de l'océan. Ce n'est pas de notre subconscient que nous vient
la paix, mais de l'océan sans bornes de l'amour de Dieu, avec
lequel nous entrons en contact par la prière.
7. Le soleil
brille toujours au zénith. L'alternance du jour et de la nuit
et le changement des saisons ne sont pas dûs au soleil, mais
à la rotation de la terre. De même le Soleil de justice
est « le même hier et aujourd'hui, et le sera
éternellement». (Heb. 13 : 8). Que nous débordions
de joie ou que nous soyons plongés dans les
ténèbres, cela dépend de notre position à
son égard. Si nous ouvrons nos coeurs à son action dans
la méditation et la prière, les rayons du Soleil de
justice guériront les plaies de nos péchés et
nous rendront une santé parfaite. (Mal. 4 : 2).
8. Les lois de
la nature sont les moyens choisis par Dieu pour agir sur l'homme et
sur les autres créatures en vue de leur progrès et de
leur vrai bien. Les miracles ne sont pas en contradiction avec les
lois de la nature. Il y a des lois de la nature qui sont si hautes
qu'elles échappent ordinairement à notre entendement.
Les miracles dépendent de ces lois supérieures. Par la
prière, nous arrivons progressivement à savoir quelque
chose de ces lois supérieures.
Le miracle des miracles c'est la paix et la
joie qui font déborder nos âmes ; cette paix peut nous
paraître impossible dans un monde de douleur et de
péché. Mais l'impossible devient possible. Les pommiers
ne prospèrent pas sous les tropiques, ni les manguiers dans
les contrées neigeuses. Si jamais ce phénomène
se produisait, nous le taxerions de miracle. Cependant, les plantes
tropicales peuvent croître dans les pays froids, si on les
place dans des conditions appropriées.
9. Si tous les
hommes avaient un esprit réceptif et une oreille attentive, et
s'ils pouvaient percevoir la voix de Dieu qui leur parle, il n'y
aurait pas besoin d'évangélistes ou de prophètes
pour leur annoncer la volonté de Dieu. Mais tous ne sont pas
attentifs à sa voix, d'où la nécessité
d'envoyer des messagers de la Parole. Parfois, cependant, la
prière est plus efficace que la prédication. Un homme
priant avec ferveur dans une caverne peut apporter un puissant
secours à d'autres hommes par sa prière. Il
émane de lui des influences qui se répandent dans
toutes les directions, agissantes quoique silencieuses, tout comme
les dépêches de la T. S. F. qui sont transmises par des
moyens invisibles, ou comme les paroles que nous prononçons et
qui frappent les oreilles des autres, grâce à de
mystérieuses vibrations de l'air.
10. Il arrive
parfois qu'on trouve des arbres pleins de sève dans un terrain
où il ne pleut presque jamais. En les examinant de près
, on découvre que s'ils sont couverts de fraîche verdure
et chargés de fruits, c'est que leurs racines plongent dans le
sol jusqu'à des nappes d'eau souterraines. Nous nous
étonnons parfois de voir des hommes de prière, remplis
de paix, rayonnant de joie et portant des fruits abondants au milieu
d'un monde de misère et de péché. C'est que par
la prière les racines cachées de leur foi plongent
jusqu'à la source d'eau vive et en tirent l'énergie et
la vie, portant du fruit jusque dans la vie éternelle. (Ps. I
: 2 et 3)
11. L'extrémité des racines des arbres est si
sensible que, comme par instinct, elles se détournent des
endroits où elles ne trouvent aucune nourriture et s'allongent
du côté où elles rencontrent de la sève et
de la vie. Les hommes de prière possèdent eux aussi ce
sens de discernement. Par une intuition certaine, ils se
détournent de la fraude et de l'illusion et trouvent la
réalité dont dépend la vie.
12. Les hommes
qui ne connaissent pas le tête à tête avec Dieu
dans la prière ne sont pas dignes d'être appelés
des hommes. Ils sont semblables à des bêtes bien
dressées qui font certaines choses, d'une certaine
manière, à de certains moments.
Parfois ils sont même pires que des
brutes, car ils ne réalisent ni leur propre néant, ni
le lien qui les rattache à Dieu, ni leurs devoirs envers Dieu
et envers leurs semblables. Mais les hommes de prière
acquièrent le droit de devenir enfants de Dieu ; ils sont
façonnés par Dieu à son image et à sa
ressemblance.
.
IV.
La Méditation
I. Le cerveau
est un instrument très délicat et très sensible,
muni de beaucoup de sens subtils, qui, dans la méditation,
reçoivent des messages du monde invisible et engendrent des
pensées beaucoup plus élevées que celles qui
préoccupent le commun des mortels. Le cerveau ne produit pas
ces idées de lui-même, mais il les reçoit du
monde spirituel et invisible, et les traduit dans un langage
approprié à la nature et aux circonstances ordinaires
de l'homme.
Certaines personnes reçoivent des
messages de ce genre en rêve, d'autres dans des visions,
d'autres encore pendant l'état de veille, à l'heure de
la méditation. La prière nous permet de distinguer
l'utile de l'inutile parmi les messages reçus de cette
manière, car dans la prière véritable, la
lumière jaillit du sein de Dieu et illumine ce qu'il y a dans
l'âme de plus secret et de plus intime : la conscience ou le
sens moral. Les couleurs brillantes, une musique exquise, des visions
et des sons merveilleux nous viennent du monde invisible et sont
saisis par les organes les plus sensibles du cerveau. Les
poètes et les peintres, sans pouvoir en déterminer
l'origine réelle, essayent d'interpréter dans leurs
oeuvres ces réalités invisibles qui les frappent. Mais
l'homme qui médite pénètre pour ainsi dire
jusqu'au coeur de ces réalités, qui le remplissent de
joie ; entre son âme et le monde spirituel d'où elles
découlent il y a d'étroites affinités.
2. Parfois, en
visitant des sites nouveaux, il nous semble y être
déjà venus, à moins que des liens
mystérieux n'existent entre eux et nous. On peut donner trois
explications de ce fait. La première, c'est qu'une personne
qui avait jadis visité ces lieux y a pensé et, à
notre insu, nous a communiqué ses idées par un moyen
mystérieux. Ou bien nous avons vu des endroits semblables et
leur souvenir peut s'être présenté à notre
esprit sous une forme nouvelle. Ou enfin un reflet du monde invisible
peut avoir effleuré notre pensée, car nos âmes
sont en relation avec ce monde-là et souvent, sans que nous le
sachions, nous en recevons des impressions. L'univers est une
représentation du monde invisible, en d'autres termes le monde
matériel est une manifestation tangible du royaume spirituel.
La ressemblance qui existe entre ces deux mondes frappe constamment
notre pensée. Lorsque nous consacrons assez de temps à
la méditation, nous discernons toujours plus nettement le lien
qui unit ces deux mondes.
3. C'est dans
la méditation que se révèle la condition
véritable de l'âme ; pendant que nous sommes dans cette
attitude nous fournissons à Dieu en un certain sens l'occasion
de s'adresser à nous et de nous combler de ses plus riches
bénédictions.
Quelle que soit notre idée sur ce point,
aucune de nos pensées, aucune de nos paroles, aucune de nos
actions ne s'efface jamais de notre âme, mais elle y reste
gravée, en d'autres termes, elle est écrite au «
Livre de Vie ». La méditation nous met en état de
tout faire dans la crainte et l'amour de Dieu et de tenir à
jour ce Livre de Vie duquel dépend pour nous un avenir de
bonheur ou de malheur.
4. Dieu est
infini et nous sommes bornés. En effet, nous ne pouvons
pleinement comprendre le Dieu infini, mais il a mis en nous un sens,
grâce auquel sa présence devient une joie pour
l'âme.
L'Océan est si vaste que nous ne pouvons
concevoir son immensité, ni découvrir les
trésors qu'il recèle. Mais du bout de la langue nous
sentons immédiatement qu'il est salé ! Nous sommes bien
loin de connaître tous les mystères de l'Océan,
mais nous avons découvert par le moyen du goût une
particularité très importante de l'eau de mer.
5. Lorsqu'ils
sont en proie à la peur, à la colère ou à
la folie, les hommes accomplissent des choses extraordinaires,
brisant même des chaînes de fer. Cette force est
inhérente à l'homme, apparemment, mais elle ne se
manifeste que lorsque toute son énergie est tendue vers un but
unique.
De même, grâce à la
méditation, la force d'un homme, décuplée par la
puissance divine, peut briser les chaînes du
péché et accomplir les oeuvres les plus utiles.
Toutefois, cette énergie humaine, qui elle aussi est un don de
Dieu, peut devenir dangereuse si elle est employée dans un but
coupable. Les bombes, les mitrailleuses, les canons, quelle force ne
possèdent-ils pas, et pourtant comme ils sont destructeurs et
dangereux !
6. Lorsque
nous nous laissons absorber par nos pensées, quoique
pleinement conscients, nous ne remarquons ni le parfum des fleurs, ni
le charme de la musique, ni la beauté de la nature. Toutes ces
choses semblent ne pas exister pour nous. Il en va de même pour
les gens absorbés par les choses de ce monde ; les
réalités spirituelles ne semblent pas exister pour eux.
En voyant, ils ne voient pas et en entendant, ils n'entendent pas.
(Matth 13 : 13).
7. je vis un
jour une fleur et me mis à réfléchir à
son parfum et à sa beauté. En méditant plus
profondément, je découvris le Créateur
derrière sa création, quoiqu'il fût caché
à mes yeux, et j'en fus rempli de joie. Mais ma joie fut plus
grande encore lorsque je le trouvai à l'oeuvre dans ma propre
âme. J'en arrivai à m'écrier: « Oh! combien
tu es admirable ! Distinct de ta création et cependant la
remplissant toujours de ta présence glorieuse ! »
8. Christ n'a
rien écrit lui-même. Il n'a pas non plus chargé
ses disciples d'écrire ses enseignements. C'est, tout d'abord,
parce que ses paroles sont esprit et vie. Il sait que la vie ne peut
être communiquée qu'à ce qui vit et non pas aux
pages d'un livre. Secondement, d'autres fondateurs de religions ont
laissé des livres après eux parce qu'ils allaient
être enlevés à leurs disciples et qu'ils
voulaient leur venir en aide aux heures de détresse, par le
moyen des écrits qui prenaient la place de la voix humaine.
Notre Seigneur, au contraire, n'a jamais quitté ses disciples.
Il est avec nous en tout temps, sa voix vivifiante se fait entendre
à nous et sa présence nous instruit chaque jour.
Après son ascension, son esprit qui continuait à
demeurer en eux inspira aux disciples la composition des
évangiles.
9. Par la
répétition fréquente de la même
pensée, du même mot ou de la même action, nous
acquérons une habitude et l'habitude fait le caractère.
Nous devons donc prendre bien garde à nos pensées,
à nos paroles et à nos actes et calculer soigneusement
quelles peuvent en être les conséquences bonnes ou
mauvaises. Ne soyons pas indifférents lorsqu'il s'agit de
faire le bien, autrement nous courrons le danger de perdre la
capacité de le faire. Faire une chose bien est difficile;
défaire ce qui a été mal fait et corriger le
défaut est plus difficile encore, mais rien n'est plus facile
que d'abîmer un travail. Il faut beaucoup de temps et de peine
pour amener un arbre à sa croissance, mais c'est bien facile
de le couper. Quand il est sec et mort, c'est impossible de le
ramener à la vie.
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V.
La vie future
I. La croyance
à la vie future a été constatée chez tous
les peuples et à toutes les époques. Le fait d'avoir un
désir suppose la possibilité de sa réalisation.
La soif implique l'existence de l'eau ,et la faim celle de la
nourriture. Le désir de la vie éternelle est
lui-même une preuve qu'elle sera donnée un jour.
2. De
même, nous avons de hautes et nobles aspirations spirituelles
qui ne peuvent trouver leur réalisation en ce monde. Donc il
doit y avoir un autre monde, un monde spirituel dans lequel ces
désirs trouveront leur satisfaction. Le monde matériel
ne peut en aucune manière répondre à nos besoins
spirituels.
3. Dieu seul
peut satisfaire les désirs profonds de l'âme, puisqu'il
a créé l'âme et la soif d'infini qui la
tourmente. Puisque Dieu a créé l'homme à son
image, il y a dans l'homme quelque chose de la nature divine qui
soupire après la communion avec l'invisible. Les êtres
semblables se recherchent, conformément aux lois de la nature.
Et lorsque nous serons enracinés dans l'Etre éternel,
lion seulement nous serons satisfaits, mais nous aurons aussi la vie
éternelle en lui.
.
VI.
La nouvelle naissance
I. C'est un
fait admis que les enfants héritent dans une large mesure le
caractère de leurs parents. Ils sont aussi influencés
par leur entourage, c'est-à-dire par les habitudes de leurs
parents et d'autres personnes avec lesquelles ils sont
fréquemment en contact. Les enfants de mauvais parents, vivant
dans un mauvais milieu, ne peuvent être que mauvais. Toutes les
conditions sont réunies pour qu'il leur soit impossible de
devenir bons. Si de pareils enfants tournent bien, ce sera un grand
miracle. Nous savons que des miracles de ce genre ont eu lieu un peu
partout. Ces miracles prouvent l'existence d'une puissance
cachée qui brise les fers, délivre les hommes de
l'esclavage du péché et transforme les pécheurs
en de nouvelles créatures. C'est la nouvelle naissance. Le
Saint Esprit est la puissance secrète qui travaille au salut
de ceux qui se repentent et croient en Christ.
2. Il y a eu
des criminels qui, en dépit des châtiments
sévères qui leur avaient été
infligés par les tribunaux, n'ont pas changé. Ni
l'amour de leurs bien-aimés, ni les exhortations de leurs amis
n'ont produit aucun changement en eux. Tous les moyens possibles ont
été employés pour les réformer, mais sans
succès. Cependant, il arrive parfois, s'ils sont conduits
à Christ, qu'ils soient changés en un moment et
deviennent de nouvelles créatures. Alors ceux qui
étaient égoïstes et qui vivaient dans le
péché ont vu leurs vies transformées et ont
commencé à aider aux autres et à les servir.
Jadis, ils persécutaient et tuaient d'autres hommes ;
maintenant, ils se déclarent prêts à être
persécutés eux-mêmes et à être
tués pour d'autres. C'est ce qui s'appelle être
né de nouveau. N'est-ce pas une preuve suffisante que Christ
est le Sauveur des hommes. Il est le grand médecin qui donne
un diagnostic exact des maladies des hommes, et qui les
guérit. Qui d'autre peut guérir le coeur brisé,
sinon celui qui est le créateur du coeur ? Qui d'autre que lui
peut transformer les pécheurs et en faire des saints ?
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VII.
L'Amour
I. Dieu est la
source de l'amour. La force de la gravitation qui maintient les
mondes suspendus dans l'espace est, pour ainsi dire, la manifestation
dans l'univers sensible de cette force de gravitation spirituelle
qu'est l'amour, et dont Dieu est la source. Un aimant attire l'acier,
non pas parce que l'acier est un métal précieux, mais
parce que l'acier a la propriété de répondre
à cette attraction. Il n'attire pas l'or. L'or peut être
plus précieux, mais il ne se laisse pas attirer. De la
même manière Dieu attire les pécheurs, si
coupables qu'ils soient, s'ils se repentent et répondent
à son appel; mais il n'exerce aucune attraction sur ceux qui
sont justes à leurs propres yeux et qui ne cèdent pas
à la puissance de son amour.
2. Un baiser
est le témoignage visible de l'amour d'une mère pour
son enfant. Si l'enfant a une maladie contagieuse, la mère
peut s'abstenir de lui donner ses baisers, mais son amour pour
l'enfant qui souffre n'en est pas moins grand, au contraire, car
l'enfant a besoin de plus de soins et de tendresse. De même,
Dieu peut avoir l'apparence d'oublier ceux qui sont devenus victimes
de la contagion du péché, mais son amour pour eux est
infiniment plus grand que l'amour d'une mère pour son enfant
(Esaïe 49 : 15). Sa patience est infinie elle aussi, tout comme
ses autres attributs. Les hommes sont semblables à des vases
de terre qui se mettent tout de suite à bouillir quand on les
approche du feu ; les hommes débordent d'indignation au
moindre tort qu'ils ont à souffrir. Il n'en est pas ainsi de
Dieu. Si Dieu se courrouçait aussi rapidement, il y a
longtemps que le monde ne serait plus qu'un monceau de ruines.
3. Quand deux
hommes aiment la même personne, ils deviennent rivaux et sont
jaloux l'un de l'autre. Mais ce n'est pas le cas de l'amour de
l'homme pour Dieu. Un homme qui aime Dieu n'est pas jaloux si
d'autres l'aiment aussi. Il est affligé s'ils ne l'aiment pas.
La raison de cette différence entre l'amour de l'homme pour
l'homme et l'amour de l'homme pour Dieu, c'est que l'amour de Dieu
est infini. Un homme ne peut pas répondre avec une affection
égale à tous ceux qui l'aiment, car sa capacité
d'aimer est limitée; mais Dieu a une capacité d'amour
sans bornes et, par conséquent, suffisante pour toutes ses
créatures.
4. Quand nous
aimerons Christ, il vivra en nous et toute notre vie deviendra
semblable à la sienne. Le sel, lorsqu'il est dissout dans
l'eau, peut disparaître, mais il ne cesse pas d'exister. Nous
pouvons nous assurer de sa présence en goûtant l'eau. De
même, Christ demeurant en nous, quoique caché, sera
rendu manifeste aux autres par la puissance d'amour qu'il nous aura
communiquée.
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