Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



RELIGION ET RÉALITÉ



I.

Le but de la Création

 

La Parole était au commencement; la Parole était avec Dieu et cette Parole était Dieu... Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. Jean I : 1-3.

Le Verbe éternel (la Parole, le Logos) existait avant le temps et avant la création de l'univers. Par lui toutes choses, animées et inanimées, reçurent la vie. Il est impossible que les choses privées de vie deviennent par elles-mêmes des êtres animés ou produisent des créatures vivantes. puisque la vie seule produit la vie. La source de toute vie est Dieu. Par sa puissance créatrice, Dieu a appelé toutes les choses inanimées à l'existence. Il leur a infusé la vie et à l'homme, la plus élevée de toutes les créatures, « il souffla un souffle de vie, et l'homme devint une âme vivante. »

« Dieu créa l'homme a son image même et à sa ressemblance et lui donna la domination sur toute la terre. »

I. Le but de Dieu en créant n'est pas de combler quelque lacune de son être, car il est parfait en lui-même. Mais il crée parce qu'il est dans sa nature de créer. Il donne la vie parce qu'impartir la vie est l'essence même de sa puissance, de sa vie créatrice et de son activité. Rendre les hommes heureux par sa création, et leur donner une joie véritable par sa présence qui est une source de vie, c'est là l'essence même de son amour. Le, bonheur que nous trouvons dans la création a ses limites. Dieu seul peut répondre complètement aux besoins du coeur humain et le satisfaire d'une manière parfaite. Si cette joie fait défaut aux hommes, c'est le résultat de leur ignorance ou de leur désobéissance aux commandements de Dieu, ainsi que de leur révolte contre lui.

2. Les êtres qui peuplent les mondes, soit visibles soit invisibles, sont innombrables. Par ces êtres innombrables, Dieu révèle ses attributs sans nombre. Chaque espèce, selon sa propre capacité,, reflète quelque aspect de la nature de Dieu. Son amour paternel se révèle même dans les êtres pécheurs, puisqu'il leur donne l'occasion de se repentir et de jouir d'une vie éternelle de paix et de bonheur en lui.


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II.

L'incarnation

 

Un enfant peut lire le mot « Dieu » comme un nom tout ordinaire, sans avoir la moindre idée de la vérité qu'il recouvre. Mais à mesure que son esprit mûrit, il commence à penser et à comprendre au moins quelque chose du sens de ce terme. De même, le novice dans la vie spirituelle, si savant soit-il, se figure le Christ, la Parole faite chair, comme un grand homme ou un prophète, sans pouvoir dépasser cette conception. Mais en croissant en expérience religieuse, et en se rendant toujours mieux compte avec joie de la présence du Sauveur, il réalise graduellement le fait que Christ, c'est Dieu venu en chair, et qu'en lui « habite corporellement toute la plénitude de la divinité ». (Col. 2 : 9). « En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes » (Jean I : 4).

Un homme ne peut pas par des paroles donner une expression parfaitement adéquate de sa personnalité, quoiqu'il forge parfois des termes nouveaux pour exprimer ses idées, et il ne peut pas non plus le faire par des symboles et par des images. Le corps de même est incapable de manifester les qualités et les puissances de l'âme qui constituent la personnalité. En d'autres termes, beaucoup d'éléments de la personnalité humaine restent cachés aussi longtemps que l'homme est dans ce monde, car cette personnalité ne se dévoile que partiellement. Un être spirituel ne peut se développer pleinement que dans un monde spirituel dont toutes les conditions, extérieures aussi bien qu'intérieures, répondront à ses besoins et favoriseront ses progrès.

Ce qui est vrai d'une âme d'homme, l'est à bien plus forte raison du Verbe éternel ; il lui était impossible de révéler entièrement sa divinité par un simple corps mortel, mais il s'est fait connaître lui-même autant que cela était nécessaire pour le salut de l'homme. Sa gloire véritable ne sera manifestée dans sa plénitude que dans le ciel.

La question peut se poser : Comment pouvons-nous croire à une réalité dans son essence sans la voir ni la connaître pleinement ? Je ferai remarquer ici qu'il n'est pas indispensable que la réalité se présente à nous sous toutes ses faces pour nous faire croire à cette réalité. Ainsi, il y a dans notre corps des organes dont la vie dépend absolument et qui restent cependant cachés à nos yeux. Personne n'a jamais vu ni son cerveau, ni son coeur, mais pourtant personne n'a jamais eu l'idée de nier leur existence. Si nous sommes incapables de voir des organes aussi nécessaires à notre vie que le coeur et le cerveau dont notre vie dépend pour une large part, combien plus difficile ne sera-ce pas de voir le Créateur de notre cerveau et de notre coeur, dont notre vie tout entière dépend !

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III.

La prière

 

I. Il y a des plantes dont les feuilles et les fleurs se replient sur elles-mêmes quand le soleil se couche et qui se déploient à nouveau le matin suivant, aussitôt qu'elles sentent la douce caresse de ses rayons. De cette manière, elles absorbent la chaleur et la vie du soleil, si nécessaires à leur croissance et à leur existence. De même dans la prière, nos coeurs s'ouvrent au soleil de justice; en même temps, nous nous mettons à l'abri des dangers de l'obscurité et nous pouvons croître jusqu'à la mesure de la stature parfaite de Christ.

2. Par la prière, nous ne pouvons changer les plans de Dieu comme quelques-uns semblent le croire, mais l'homme qui prie subit lui-même un changement. Notre âme, dont les aptitudes sont imparfaites, dans une vie aussi imparfaite que la nôtre, tend ainsi chaque jour à la perfection. L'oiseau couve ses oeufs, qui ne renferment tout d'abord qu'une sorte de liquide où l'on ne saurait distinguer quelque forme que ce soit. Mais dans la mesure où la mère continue à couver, cette matière inconsistante prend peu à peu la forme de la mère. Le changement s'est opéré non pas dans la mère, mais dans les oeufs. De même, quand nous prions, ce n'est pas Dieu qui change, mais c'est nous qui sommes transformés a son image glorieuse et à sa ressemblance.

3. La vapeur, produite par la chaleur du soleil, s'élève au-dessus de la terre. Défiant, pour ainsi dire, la loi de la pesanteur, elle monte dans les airs pour en retomber plus tard et donner à la terre sa fécondité. De même, nos prières sincères, embrasées par le feu du Saint Esprit, s'élèvent à Dieu, après avoir remporté la victoire sur le péché, et redescendent sur la terre chargées des bénédictions divines.

4. Les cténophores ou anémones de mer sont d'une délicatesse telle que l'écume d'une vague les briserait en morceaux. Chaque fois qu'il y a le moindre indice de l'approche d'une tempête, ils descendent dans les profondeurs de la mer, hors d'atteinte de l'ouragan et à l'abri du remous des vagues. C'est ainsi qu'agit l'homme de prière lorsqu'il pressent les attaques de Satan et les coups de la tempête dans ce monde de péché et de souffrance; il plonge immédiatement dans l'océan de l'amour de Dieu, où règnent une paix et un calme éternels.

5. Un philosophe s'en alla trouver un mystique. Ils restèrent assis en silence l'un à côté de l'autre pendant un moment. Comme le philosophe se levait pour partir, le mystique lui dit : « je ressens tout ce que vous pensez ». Mais le philosophe répondit : « Pour moi., je ne puis pas même penser tout ce que vous ressentez ». Il est évident que la sagesse terrestre est incapable de sentir et de comprendre les choses invisibles dans leur réalité. Ceux-là seuls qui vivent en communion avec Dieu par la prière peuvent vraiment le connaître dans sa réalité.

6. La paix merveilleuse qu'éprouve l'homme de prière, pendant qu'il prie, n'est pas le produit de sa propre imagination ou de sa réflexion, mais elle est le fruit de la présence de Dieu dans l'âme. La vapeur qui monte d'un étang ne peut pas former de grands nuages et retomber en pluie. Pour produire des nuages gonflés de pluie qui désaltèrent la terre desséchée et la fertilisent, il faut toute la puissance de l'océan. Ce n'est pas de notre subconscient que nous vient la paix, mais de l'océan sans bornes de l'amour de Dieu, avec lequel nous entrons en contact par la prière.

7. Le soleil brille toujours au zénith. L'alternance du jour et de la nuit et le changement des saisons ne sont pas dûs au soleil, mais à la rotation de la terre. De même le Soleil de justice est « le même hier et aujourd'hui, et le sera éternellement». (Heb. 13 : 8). Que nous débordions de joie ou que nous soyons plongés dans les ténèbres, cela dépend de notre position à son égard. Si nous ouvrons nos coeurs à son action dans la méditation et la prière, les rayons du Soleil de justice guériront les plaies de nos péchés et nous rendront une santé parfaite. (Mal. 4 : 2).

8. Les lois de la nature sont les moyens choisis par Dieu pour agir sur l'homme et sur les autres créatures en vue de leur progrès et de leur vrai bien. Les miracles ne sont pas en contradiction avec les lois de la nature. Il y a des lois de la nature qui sont si hautes qu'elles échappent ordinairement à notre entendement. Les miracles dépendent de ces lois supérieures. Par la prière, nous arrivons progressivement à savoir quelque chose de ces lois supérieures.

Le miracle des miracles c'est la paix et la joie qui font déborder nos âmes ; cette paix peut nous paraître impossible dans un monde de douleur et de péché. Mais l'impossible devient possible. Les pommiers ne prospèrent pas sous les tropiques, ni les manguiers dans les contrées neigeuses. Si jamais ce phénomène se produisait, nous le taxerions de miracle. Cependant, les plantes tropicales peuvent croître dans les pays froids, si on les place dans des conditions appropriées.

9. Si tous les hommes avaient un esprit réceptif et une oreille attentive, et s'ils pouvaient percevoir la voix de Dieu qui leur parle, il n'y aurait pas besoin d'évangélistes ou de prophètes pour leur annoncer la volonté de Dieu. Mais tous ne sont pas attentifs à sa voix, d'où la nécessité d'envoyer des messagers de la Parole. Parfois, cependant, la prière est plus efficace que la prédication. Un homme priant avec ferveur dans une caverne peut apporter un puissant secours à d'autres hommes par sa prière. Il émane de lui des influences qui se répandent dans toutes les directions, agissantes quoique silencieuses, tout comme les dépêches de la T. S. F. qui sont transmises par des moyens invisibles, ou comme les paroles que nous prononçons et qui frappent les oreilles des autres, grâce à de mystérieuses vibrations de l'air.

10. Il arrive parfois qu'on trouve des arbres pleins de sève dans un terrain où il ne pleut presque jamais. En les examinant de près , on découvre que s'ils sont couverts de fraîche verdure et chargés de fruits, c'est que leurs racines plongent dans le sol jusqu'à des nappes d'eau souterraines. Nous nous étonnons parfois de voir des hommes de prière, remplis de paix, rayonnant de joie et portant des fruits abondants au milieu d'un monde de misère et de péché. C'est que par la prière les racines cachées de leur foi plongent jusqu'à la source d'eau vive et en tirent l'énergie et la vie, portant du fruit jusque dans la vie éternelle. (Ps. I : 2 et 3)

11. L'extrémité des racines des arbres est si sensible que, comme par instinct, elles se détournent des endroits où elles ne trouvent aucune nourriture et s'allongent du côté où elles rencontrent de la sève et de la vie. Les hommes de prière possèdent eux aussi ce sens de discernement. Par une intuition certaine, ils se détournent de la fraude et de l'illusion et trouvent la réalité dont dépend la vie.

12. Les hommes qui ne connaissent pas le tête à tête avec Dieu dans la prière ne sont pas dignes d'être appelés des hommes. Ils sont semblables à des bêtes bien dressées qui font certaines choses, d'une certaine manière, à de certains moments.

Parfois ils sont même pires que des brutes, car ils ne réalisent ni leur propre néant, ni le lien qui les rattache à Dieu, ni leurs devoirs envers Dieu et envers leurs semblables. Mais les hommes de prière acquièrent le droit de devenir enfants de Dieu ; ils sont façonnés par Dieu à son image et à sa ressemblance.


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IV.

La Méditation

 

I. Le cerveau est un instrument très délicat et très sensible, muni de beaucoup de sens subtils, qui, dans la méditation, reçoivent des messages du monde invisible et engendrent des pensées beaucoup plus élevées que celles qui préoccupent le commun des mortels. Le cerveau ne produit pas ces idées de lui-même, mais il les reçoit du monde spirituel et invisible, et les traduit dans un langage approprié à la nature et aux circonstances ordinaires de l'homme.

Certaines personnes reçoivent des messages de ce genre en rêve, d'autres dans des visions, d'autres encore pendant l'état de veille, à l'heure de la méditation. La prière nous permet de distinguer l'utile de l'inutile parmi les messages reçus de cette manière, car dans la prière véritable, la lumière jaillit du sein de Dieu et illumine ce qu'il y a dans l'âme de plus secret et de plus intime : la conscience ou le sens moral. Les couleurs brillantes, une musique exquise, des visions et des sons merveilleux nous viennent du monde invisible et sont saisis par les organes les plus sensibles du cerveau. Les poètes et les peintres, sans pouvoir en déterminer l'origine réelle, essayent d'interpréter dans leurs oeuvres ces réalités invisibles qui les frappent. Mais l'homme qui médite pénètre pour ainsi dire jusqu'au coeur de ces réalités, qui le remplissent de joie ; entre son âme et le monde spirituel d'où elles découlent il y a d'étroites affinités.

2. Parfois, en visitant des sites nouveaux, il nous semble y être déjà venus, à moins que des liens mystérieux n'existent entre eux et nous. On peut donner trois explications de ce fait. La première, c'est qu'une personne qui avait jadis visité ces lieux y a pensé et, à notre insu, nous a communiqué ses idées par un moyen mystérieux. Ou bien nous avons vu des endroits semblables et leur souvenir peut s'être présenté à notre esprit sous une forme nouvelle. Ou enfin un reflet du monde invisible peut avoir effleuré notre pensée, car nos âmes sont en relation avec ce monde-là et souvent, sans que nous le sachions, nous en recevons des impressions. L'univers est une représentation du monde invisible, en d'autres termes le monde matériel est une manifestation tangible du royaume spirituel. La ressemblance qui existe entre ces deux mondes frappe constamment notre pensée. Lorsque nous consacrons assez de temps à la méditation, nous discernons toujours plus nettement le lien qui unit ces deux mondes.

3. C'est dans la méditation que se révèle la condition véritable de l'âme ; pendant que nous sommes dans cette attitude nous fournissons à Dieu en un certain sens l'occasion de s'adresser à nous et de nous combler de ses plus riches bénédictions.

Quelle que soit notre idée sur ce point, aucune de nos pensées, aucune de nos paroles, aucune de nos actions ne s'efface jamais de notre âme, mais elle y reste gravée, en d'autres termes, elle est écrite au « Livre de Vie ». La méditation nous met en état de tout faire dans la crainte et l'amour de Dieu et de tenir à jour ce Livre de Vie duquel dépend pour nous un avenir de bonheur ou de malheur.

4. Dieu est infini et nous sommes bornés. En effet, nous ne pouvons pleinement comprendre le Dieu infini, mais il a mis en nous un sens, grâce auquel sa présence devient une joie pour l'âme.

L'Océan est si vaste que nous ne pouvons concevoir son immensité, ni découvrir les trésors qu'il recèle. Mais du bout de la langue nous sentons immédiatement qu'il est salé ! Nous sommes bien loin de connaître tous les mystères de l'Océan, mais nous avons découvert par le moyen du goût une particularité très importante de l'eau de mer.

5. Lorsqu'ils sont en proie à la peur, à la colère ou à la folie, les hommes accomplissent des choses extraordinaires, brisant même des chaînes de fer. Cette force est inhérente à l'homme, apparemment, mais elle ne se manifeste que lorsque toute son énergie est tendue vers un but unique.

De même, grâce à la méditation, la force d'un homme, décuplée par la puissance divine, peut briser les chaînes du péché et accomplir les oeuvres les plus utiles. Toutefois, cette énergie humaine, qui elle aussi est un don de Dieu, peut devenir dangereuse si elle est employée dans un but coupable. Les bombes, les mitrailleuses, les canons, quelle force ne possèdent-ils pas, et pourtant comme ils sont destructeurs et dangereux !

6. Lorsque nous nous laissons absorber par nos pensées, quoique pleinement conscients, nous ne remarquons ni le parfum des fleurs, ni le charme de la musique, ni la beauté de la nature. Toutes ces choses semblent ne pas exister pour nous. Il en va de même pour les gens absorbés par les choses de ce monde ; les réalités spirituelles ne semblent pas exister pour eux. En voyant, ils ne voient pas et en entendant, ils n'entendent pas. (Matth 13 : 13).

7. je vis un jour une fleur et me mis à réfléchir à son parfum et à sa beauté. En méditant plus profondément, je découvris le Créateur derrière sa création, quoiqu'il fût caché à mes yeux, et j'en fus rempli de joie. Mais ma joie fut plus grande encore lorsque je le trouvai à l'oeuvre dans ma propre âme. J'en arrivai à m'écrier: « Oh! combien tu es admirable ! Distinct de ta création et cependant la remplissant toujours de ta présence glorieuse ! »

8. Christ n'a rien écrit lui-même. Il n'a pas non plus chargé ses disciples d'écrire ses enseignements. C'est, tout d'abord, parce que ses paroles sont esprit et vie. Il sait que la vie ne peut être communiquée qu'à ce qui vit et non pas aux pages d'un livre. Secondement, d'autres fondateurs de religions ont laissé des livres après eux parce qu'ils allaient être enlevés à leurs disciples et qu'ils voulaient leur venir en aide aux heures de détresse, par le moyen des écrits qui prenaient la place de la voix humaine. Notre Seigneur, au contraire, n'a jamais quitté ses disciples. Il est avec nous en tout temps, sa voix vivifiante se fait entendre à nous et sa présence nous instruit chaque jour. Après son ascension, son esprit qui continuait à demeurer en eux inspira aux disciples la composition des évangiles.

9. Par la répétition fréquente de la même pensée, du même mot ou de la même action, nous acquérons une habitude et l'habitude fait le caractère. Nous devons donc prendre bien garde à nos pensées, à nos paroles et à nos actes et calculer soigneusement quelles peuvent en être les conséquences bonnes ou mauvaises. Ne soyons pas indifférents lorsqu'il s'agit de faire le bien, autrement nous courrons le danger de perdre la capacité de le faire. Faire une chose bien est difficile; défaire ce qui a été mal fait et corriger le défaut est plus difficile encore, mais rien n'est plus facile que d'abîmer un travail. Il faut beaucoup de temps et de peine pour amener un arbre à sa croissance, mais c'est bien facile de le couper. Quand il est sec et mort, c'est impossible de le ramener à la vie.


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V.

La vie future

 

I. La croyance à la vie future a été constatée chez tous les peuples et à toutes les époques. Le fait d'avoir un désir suppose la possibilité de sa réalisation. La soif implique l'existence de l'eau ,et la faim celle de la nourriture. Le désir de la vie éternelle est lui-même une preuve qu'elle sera donnée un jour.

2. De même, nous avons de hautes et nobles aspirations spirituelles qui ne peuvent trouver leur réalisation en ce monde. Donc il doit y avoir un autre monde, un monde spirituel dans lequel ces désirs trouveront leur satisfaction. Le monde matériel ne peut en aucune manière répondre à nos besoins spirituels.

3. Dieu seul peut satisfaire les désirs profonds de l'âme, puisqu'il a créé l'âme et la soif d'infini qui la tourmente. Puisque Dieu a créé l'homme à son image, il y a dans l'homme quelque chose de la nature divine qui soupire après la communion avec l'invisible. Les êtres semblables se recherchent, conformément aux lois de la nature. Et lorsque nous serons enracinés dans l'Etre éternel, lion seulement nous serons satisfaits, mais nous aurons aussi la vie éternelle en lui.


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VI.

La nouvelle naissance

 

I. C'est un fait admis que les enfants héritent dans une large mesure le caractère de leurs parents. Ils sont aussi influencés par leur entourage, c'est-à-dire par les habitudes de leurs parents et d'autres personnes avec lesquelles ils sont fréquemment en contact. Les enfants de mauvais parents, vivant dans un mauvais milieu, ne peuvent être que mauvais. Toutes les conditions sont réunies pour qu'il leur soit impossible de devenir bons. Si de pareils enfants tournent bien, ce sera un grand miracle. Nous savons que des miracles de ce genre ont eu lieu un peu partout. Ces miracles prouvent l'existence d'une puissance cachée qui brise les fers, délivre les hommes de l'esclavage du péché et transforme les pécheurs en de nouvelles créatures. C'est la nouvelle naissance. Le Saint Esprit est la puissance secrète qui travaille au salut de ceux qui se repentent et croient en Christ.

2. Il y a eu des criminels qui, en dépit des châtiments sévères qui leur avaient été infligés par les tribunaux, n'ont pas changé. Ni l'amour de leurs bien-aimés, ni les exhortations de leurs amis n'ont produit aucun changement en eux. Tous les moyens possibles ont été employés pour les réformer, mais sans succès. Cependant, il arrive parfois, s'ils sont conduits à Christ, qu'ils soient changés en un moment et deviennent de nouvelles créatures. Alors ceux qui étaient égoïstes et qui vivaient dans le péché ont vu leurs vies transformées et ont commencé à aider aux autres et à les servir. Jadis, ils persécutaient et tuaient d'autres hommes ; maintenant, ils se déclarent prêts à être persécutés eux-mêmes et à être tués pour d'autres. C'est ce qui s'appelle être né de nouveau. N'est-ce pas une preuve suffisante que Christ est le Sauveur des hommes. Il est le grand médecin qui donne un diagnostic exact des maladies des hommes, et qui les guérit. Qui d'autre peut guérir le coeur brisé, sinon celui qui est le créateur du coeur ? Qui d'autre que lui peut transformer les pécheurs et en faire des saints ?


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VII.

L'Amour

 

I. Dieu est la source de l'amour. La force de la gravitation qui maintient les mondes suspendus dans l'espace est, pour ainsi dire, la manifestation dans l'univers sensible de cette force de gravitation spirituelle qu'est l'amour, et dont Dieu est la source. Un aimant attire l'acier, non pas parce que l'acier est un métal précieux, mais parce que l'acier a la propriété de répondre à cette attraction. Il n'attire pas l'or. L'or peut être plus précieux, mais il ne se laisse pas attirer. De la même manière Dieu attire les pécheurs, si coupables qu'ils soient, s'ils se repentent et répondent à son appel; mais il n'exerce aucune attraction sur ceux qui sont justes à leurs propres yeux et qui ne cèdent pas à la puissance de son amour.

2. Un baiser est le témoignage visible de l'amour d'une mère pour son enfant. Si l'enfant a une maladie contagieuse, la mère peut s'abstenir de lui donner ses baisers, mais son amour pour l'enfant qui souffre n'en est pas moins grand, au contraire, car l'enfant a besoin de plus de soins et de tendresse. De même, Dieu peut avoir l'apparence d'oublier ceux qui sont devenus victimes de la contagion du péché, mais son amour pour eux est infiniment plus grand que l'amour d'une mère pour son enfant (Esaïe 49 : 15). Sa patience est infinie elle aussi, tout comme ses autres attributs. Les hommes sont semblables à des vases de terre qui se mettent tout de suite à bouillir quand on les approche du feu ; les hommes débordent d'indignation au moindre tort qu'ils ont à souffrir. Il n'en est pas ainsi de Dieu. Si Dieu se courrouçait aussi rapidement, il y a longtemps que le monde ne serait plus qu'un monceau de ruines.

3. Quand deux hommes aiment la même personne, ils deviennent rivaux et sont jaloux l'un de l'autre. Mais ce n'est pas le cas de l'amour de l'homme pour Dieu. Un homme qui aime Dieu n'est pas jaloux si d'autres l'aiment aussi. Il est affligé s'ils ne l'aiment pas. La raison de cette différence entre l'amour de l'homme pour l'homme et l'amour de l'homme pour Dieu, c'est que l'amour de Dieu est infini. Un homme ne peut pas répondre avec une affection égale à tous ceux qui l'aiment, car sa capacité d'aimer est limitée; mais Dieu a une capacité d'amour sans bornes et, par conséquent, suffisante pour toutes ses créatures.

4. Quand nous aimerons Christ, il vivra en nous et toute notre vie deviendra semblable à la sienne. Le sel, lorsqu'il est dissout dans l'eau, peut disparaître, mais il ne cesse pas d'exister. Nous pouvons nous assurer de sa présence en goûtant l'eau. De même, Christ demeurant en nous, quoique caché, sera rendu manifeste aux autres par la puissance d'amour qu'il nous aura communiquée.



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