Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



GLANURES (1)


2. - La prière

La prière d'un Roi

Gustave Adolphe, dans toutes ses campagnes, avait l'habitude de se retirer dans sa tente quelques heures chaque jour, sans que personne sût ce qu'il faisait. Un de ses officiers intimes, ayant une importante nouvelle à lui communiquer, prit sur lui de soulever le rideau, afin de voir s'il pouvait entrer. A sa grande surprise, il aperçut le roi à genoux et priant avec ferveur. Il voulut se retirer, mais le roi, l'ayant aperçu, lui dit d'entrer :

- Tu t'étonnes de me trouver dans cette position, lorsque tant de milliers de mes sujets peut-être prient déjà Dieu pour moi à deux genoux ; eh bien! sache, mon ami, qu'aucun homme au monde n'a plus besoin de prier pour lui-même que celui, qui n'a de compte à rendre à personne qu'à Dieu, parce que personne n'est plus exposé que lui aux embûches du diable.

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Le rempart.

L'illustre médecin-naturaliste Boephave (mort en 1738 à Leyde) était doué d'une admirable douceur qui se peignait dans ses traits, dans ses paroles, dans toute sa conduite. Le professeur Schultens, son ami intime, lui demandait une fois comment il pouvait rester calme et serein au milieu des contrariétés et des offenses qu'il avait à endurer. « Je ne suis hélas ! naturellement que trop sujet à m'emporter, répondit le pieux savant; mais le moyen par lequel je résiste à mon tempérament violent et par lequel je triomphe, c'est la prière. »

(Montandon - Oraison dominicale.)

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A. Lincoln et la prière.

Pendant la terrible guerre civile pour la libération des esclaves aux Etats-Unis, le président Lincoln fut souvent écrasé par le sentiment' de la responsabilité qui pesait sur lui. «J'ai été souvent jeté à genoux, avouait-il, par la conviction absolue que je n'avais pas, autre chose à faire. » Au milieu de ses travaux écrasants, il trouvait toujours moyen de consacrer à son Maître ses premiers instants, ses premières pensées, comme il le faisait jadis dans la hutte de l'Indiana ou sur son

radeau du Mississippi. Le pasteur Adams, de Philadelphie, raconte qu'ayant un rendez-vous avec le Président à cinq heures du matin, il arriva à la Maison blanche un peu avant l'instant fixé. Tandis qu'il attendait dans l'antichambre, il fut surpris d'entendre parler dans la pièce voisine, et s'informa auprès du domestique s'il y avait quelqu'un.

- Non, Monsieur le Président est seul, mais il lit sa Bible.

- Comment donc, est-ce son habitude journalière ?

- Oui, monsieur, tous les matins M. Lincoln emploie l'heure de quatre à cinq à lire la Bible et à prier à haute voix.

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Un gouvernement en prière.

Le 9 avril 1865, une dépêche annonçait la capitulation du général Lee, et du même coup, la fin de la sanglante guerre qui déchirait depuis quatre ans les Etats-Unis. L'esclavage était aboli.

Lorsque la nouvelle arriva à la Maison Blanche, le gouvernement étant justement en séance. À l'invitation du président Lincoln, tous les ministres d'Etat s'agenouillèrent pour une fervente prière d'actions de grâces.

(YVONNE PITROIS, Abraham Lincoln.)

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Joseph Haydn et la prière.

Le célèbre compositeur Haydn, auteur des magnifiques oratorio de la Création, des Saisons, etc., se trouvait en société avec plusieurs autres artistes éminents. On vint à agiter la question du meilleur moyen à employer pour ranimer la vigueur et la verve épuisées par un long travail. L'un déclarait qu'il avait recours à une bouteille de champagne ; un autre, qu'il allait reprendre de l'entrain dans une joyeuse société. Haydn ne disait rien, il écoutait en silence. Quelqu'un lui dit: Et vous, dans vos nombreux travaux , vous avez eu besoin de vous récréer aussi, comment vous y prenez-vous ? « J'ai chez moi, répondit-il, une petite chapelle ; quand je me sens épuisé, je m'y enferme et je prie. Ce moyen ne m'a encore jamais trompé. »

(A.-L. MONTANDON, Oraison dominicale.)

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Tolstoï et la prière.

Voici en quels termes le grand écrivain Tolstoï exprime ses idées sur la prière :

« Depuis longtemps, j'ai coutume de prier dans l'isolement, chaque matin. Et ma prière quotidienne est l'oraison dominicale.. Je termine ma

prière par les paroles de Jean : Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n'aime pas son frère n'a pas la vie éternelle demeurant en lui.

Je prie ainsi chaque jour, en adaptant à mes besoins et à mon état d'âme les paroles de cette prière ; parfois plus Cordialement, parfois moins. Mais, outre cette prière, je prie encore quand je suis seul avec moi-même. Je tâche aussi de prier dans la vie quand les hommes et que je suis avec les passions me gagnent... Voilà tout ce que je voulais vous dire sur la prière, afin que vous ne pensiez pas que je la nie. »

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Une prière de Victor Hugo.

Victor Hugo étant en voyage, écrivit un joui, à. sa femme le billet suivant :

« Dis à Didine et à Dédé que j'ai pensé aujourd'hui à elles, dans la chapelle de Notre-Dame-de-la-Délivrance. Il y avait de pauvres femmes de marins qui priaient à genoux pour leurs maris risqués sur la mer. J'ai prié aussi, moi, à la vérité, sans m'agenouiller, sans joindre les mains, avec l'orgueil bête de notre temps, mais du plus profond de mon Coeur. J'ai prié pour nos chers petits enfants embarqués vers l'avenir que nul de nous ne connaît... »

(Cité par YVONNE PITROIS, Ombres de femmes.)

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Les prières de mon père.

Philippe-Jacques Spener, l'inspirateur du piétisme en Allemagne, avait un fils d'une belle intelligence, mais qui, devenu grand, résista à l'appel de l'Evangile et préféra se livrer à ses passions et à la débauche. Il demeura insensible aux larmes de son père, comme aux châtiments de Dieu.

Spener priait constamment pour lui; qu'il fût dans la rue, en voyage ou chez lui, dès que la pensée de son fils lui traversait l'esprit, une supplication montait vers Dieu. Un jour enfin, le fils de Spener tomba très gravement malade et crut son dernier moment venu; il se sentit tomber dans un abîme à la pensée de sa vie passée! Soudain, sa frayeur se changea en douce émotion et en une vive espérance; il s'écria : « Les prières de, mon père m'entourent comme des montagnes. » Ce fat le commencement de sa conversion...

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Dieu en nous !

Le général Gordon, mort en 1885 à Khartoum, était un homme de prière. Dans la campagne du Soudan, chaque matin, pendant une heure, un mouchoir blanc flottait devant la porte de la tente de Charles Gordon, et ce signal était religieuse

ment respecté de tous. Tout message devait attendre, quelque pressant qu'il fût, jusqu'à ce que le signal fût ôté : on savait que pendant ce temps, Dieu et Gordon étaient en tête à tête. Gordon disait: «Dieu en nous ; voilà tout le secret de ma force et de ma paix. »

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Prière et travail

Combien j'aime ce propos de Luther qui s'est écrié un jour : « J'ai tant d'ouvrage aujourd'hui qu'il ne me sera pas possible d'en faire façon, à moins de consacrer trois heures à la prière ! » Ce n'est pas le langage habituel des chrétiens. On entendra plutôt dire : « J'ai tant d'ouvrage aujourd'hui, qu'il ne me sera pas possible de consacrer plus de trois minutes à la prière ; je n'ai pas le temps de prier plus longtemps. » Mais Luther était d'avis que plus il avait, à faire, plus il devait prier, de crainte de ne pas pouvoir faire façon de son ouvrage. Il y a une sainte et divine logique dans cette manière de raisonner.

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Avez-vous prié pour votre fils ?

Wichern, le père de la Mission intérieure en Allemagne, vit un jour venir à lui un monsieur distingué, homme d'église et bien pensant. Il lui amenait son fils, âgé de douze ans ; l'enfant, raconta-t-il à Wichern, avait un caractère revêche, qui le rendait insupportable, et s'était tout à fait aigri contre lui. Ce n'est pas sans une profonde émotion que le père s'exprima de la sorte. Wichern lui demanda :

«Avez-vous prié avec assiduité pour votre fils ? » Le père pâlit, haussa les épaules. Après avoir réfléchi, il se résolut à reprendre son enfant; lui serrant la main avec une tendresse qu'il n'avait pas montrée depuis longtemps, il le ramena chez lui. Que se passa-t-il derrière la porte fermée du cabinet paternel ? Dieu seul le sait. Ce qui est certain, c'est qu'une nouvelle vie, pleine d'intimité cordiale commençait entre le père et le fils.

(FUNCKE, Propos sans fard.)

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La prière avant le repas.

Un roi pieux, nommé Alphonse, régnait au XVme siècle en Aragon. Il voyait avec chagrin les nombreux pages de sa cour devenir toujours plus frivoles et indisciplinés. Il remarquait entre autres avec tristesse qu'aucun d'eux ne pensait à remercier Dieu en se mettant à table, comme c'était précédemment la coutume, et il résolut de leur donner une leçon.

Il les invita un jour à un festin. Dès qu'on commença à servir, les jeunes gens se mirent à manger, sans avoir l'idée de joindre les mains et d'incliner la tête pour prier. Quel ne fut pas leur étonnement en voyant un homme en haillons entrer tout à coup, s'asseoir à table et se mettre à manger ? Les pages stupéfaits regardaient le roi, ne doutant pas qu'il ne donnât l'ordre de jeter à la porte, le mendiant. Mais non, le roi resta parfaitement calme et laissa cet hôte étrange continuer à manger et à boire tranquillement tant qu'il voulut.

Lorsqu'il eut fini de manger, le mendiant quitta la salle bruyamment en s'essuyant la bouche avec la main, sans adresser la parole à personne, » même s'incliner devant le roi.

- Quel homme mal élevé et impertinent, dirent les pages, comment le roi permet-il une conduite pareille ?

Ah ! dit le roi, la conduite de cet homme vous paraît étrange et vous déplaît? Eh bien, la vôtre n'est guère meilleure ! Vous faites exactement comme lui. Je n'ai vu aucun de vous remercier Dieu pour ses dons. Vous avez pris votre repas sans penser à Celui qui vous donne votre pain quotidien, et vous alliez vous lever de table sans vous incliner devant Lui.

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Dieu entend-il ?

Il y a longtemps, raconte Funcke dans son livre sur la Suède, il y a bien longtemps de cela, des décades, je revenais un soir de Hastedt. - J'étais allé voir mon ami. Achelis, actuellement professeur à Marbourg et, qui était alors pasteur à Hastedt, l'un des faubourgs de Brême. J'étais tout seul. La route était déserte et j'allais d'un pas très rapide. Subitement, je fus arrêté. Non que j'eusse été assailli par des voleurs de grand chemin ou que j'eusse trébuché: Non ! ce fut quelque chose d'intérieur qui m'obligea à m'arrêter. J'étais arrivé à un endroit de la route appelé les « Trois poteaux, » où il n'y avait que quelques misérables huttes. Et c'est dans une de ces huttes que je dus m'arrêter, la seule où l'on vit encore briller de la lumière. Une voix intérieure me dit impérieusement : « Il faut que tu entres dans cette maisonnette. » En général, je ne suis pas homme à attacher beaucoup d'importance aux voix intérieures. Puis j'avais hâte de rentrer chez moi, où je savais que ma jeune femme m'attendait depuis longtemps ; du reste, la fatigue me talonnait. Je me dis un moment que je ne connaissais absolument pas les gens qui demeuraient là. Que diraient-ils en me voyant ainsi entrer chez eux sans avoir été appelé ? Mais ce fut en vain, la voix se faisait toujours plus impérieuse, et, bien que j'eusse déjà dépassé la maisonnette, je fus obligé de rebrousser chemin.

La porte était entrebâillée, de sorte que personne ne m'entendit entrer ; de plus, la chambre que je voyais par la porte, était aussi exiguë que possible, et les enfants hurlaient à qui mieux mieux. Ils étaient tous autour de leur mère, assis ou à genoux, et lui criaient d'un ton suppliant

- Mère, nous voudrions tant manger mère, mère, donne-nous du pain !

La mère, une grande femme, était assise là, pâle, amaigrie, les yeux pleins de larmes. Elle se bouchait les oreilles, comme une désespérée, et s'écriait : « 0 Dieu ! qui es au ciel, comment peux-tu assister à ce spectacle ? 0 Dieu ! viens en aide à mes pauvres enfants ! 0 Dieu! je crois que tu n'as plus d'oreilles ! » A ce moment-là, j'entrai dans la chambre. Je mis ma main sur l'épaule de la femme et lui dis d'une voix forte :

- Si, si, ma brave femme, Dieu a encore des oreilles. Il vous a entendue et m'a envoyé vers vous. Vous allez être rassasiés, vos enfants et vous.

Mère et enfants restèrent muets de surprise. Ils me regardaient comme s'ils sortaient d'un rêve. (Ps. 126 : I.) Il s'agissait d'abord de calmer la faim de ces enfants. La femme et moi, nous primes donc le plus grand panier que nous pûmes trouver, et nous voilà en route, d'abord chez le

boulanger, puis chez le boucher, puis chez l'épicier et enfin chez le laitier, Les enfants trottaient derrière nous, et à peine arrivés chez le boulanger, on leur mit quelque chose sous la dent. Il aurait fallu voir ce joyeux cortège. Jamais je n'en ai vu de si gai de ma vie. C'était un vrai plaisir de les regarder. Je m'efforçai aussi d'encourager la mère et ses petits chéris. Il aurait fallu avoir un coeur de pierre pour ne pas savoir que leur dire. Les enfants eux-mêmes étaient émus.

- Il est resté, notre bon Dieu, disaient-ils.

- Dès lors je comptai les gens dès Trois-Poteaux au nombre de mes bons amis, et j'allai souvent les voir. N'avions-nous pas fait ensemble une expérience dans laquelle le Dieu vivant avait joué le rôle principal?

0. FUNCKE.

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Un exaucement remarquable.

Le Kirchliches Wochenblatt de Silésie raconte le trait suivant, que ses rédacteurs déclarent tenir de bonne source et dont ils garantissent le caractère historique: «Quand j'étais jeune, dit le héros de cette histoire, j'étais commis dans une pharmacie, et je devais souvent me relever la nuit pour préparer des remèdes urgents. Lorsque cela se renouvelait j'étais assez mal disposé. Or, une nuit que je venais de me recoucher, après m'être relevé trois fois de suite, j'entendis la sonnette tinter de nouveau, au moment où je mettais la tête sur l'oreiller. Je me relevai en maugréant. C'était un petit garçon qui venait en toute hâte avec une ordonnance du médecin pour sa mère gravement malade. Je lui préparai ses gouttes et le renvoyai assez brusquement, comme je l'avais reçu, puis je me remis au lit.

Mais voici qu'en pensant à ce que je venais de faire, je m'aperçus que, dans la distraction causée par ma somnolence et ma mauvaise humeur, je m'étais trompé de fiole et que j'avais remis à l'enfant une drogue qui devait être pour sa mère un poison mortel ! Le jeune garçon était parti, et je n'aurais su quel chemin prendre pour le retrouver. Alors je me jetai à genoux et m'écriai : « 0 Dieu ! s'il est possible, fais un miracle pour préserver cette pauvre femme de la mort et pour me préserver moi-même de l'affreux malheur d'avoir causé par ma négligence la mort d'un de mes semblables ! ... » Je priais encore dans l'angoisse de mon âme quand la sonnette retentit de nouveau pour la cinquième fois. J'allai ouvrir, et que vis-je ? Mon jeune garçon de tout à l'heure pleurant à chaudes larmes et tremblant de tous ses membres. « Monsieur, me dit-il d'une voix entrecoupée par les sanglots, monsieur, pardonnez-moi, je vous en supplie, si je vous dérange encore une fois, mais en prenant un sentier de traverse, je suis tombé dans l'obscurité, ma fiole s'est cassée et la médecine s'est répandue par terre. Oh ! je vous en prie, préparez-moi ce remède pour empêcher ma mère de mourir! » Ce fut à mon tour de pleurer; puis j'embrassai sur les deux joues ce pauvre enfant qui ne comprenait rien au revirement de mon humeur et à la vivacité de mes démonstrations. Je lui préparai le remède, cette fois sans me tromper, et je le renvoyai en paix. Depuis lors je n'ai jamais douté que Dieu n'entende nos prières et qu'il ne puisse y répondre. »

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Une singulière captivité.

En juin 1884, un Esquimau de la station d'Umanak, sorti en kajak pour la chasse au phoque, eut le malheur de glisser au, bas d'un rocher et de se trouver captif sur une étroite bande de terrain. Devant lui, la mer dont les vagues avaient emmené son embarcation; et derrière lui une Paroi de rocher impossible à escalader! Dix journées se passèrent ainsi. Le malheureux ne disposait plus même de son fusil resté dans le kajak. Quelques racines qu'il réussit a ramasser furent sa seule nourriture.

Enfin les forces abandonnèrent le malheureux et il se familiarisa avec la pensée de mourir dans cette prison ouverte à tous les vents. Il dressa sa rame au milieu d'un tas de pierres, afin qu'elle signalât à quelque passant au moins la présence de son cadavre, et, toutes les fois qu'il se couchait sous le rocher il se réfugiait, par la foi, auprès de son Dieu. Cela lui rendait du courage. Le dixième jour, quelques-uns de ses compatriotes le découvrirent dans un état de grande faiblesse. Ns pouvant l'emmener tout de suite dans leurs kajaks - chacune de ces embarcations ne pouvant servir qu'à un seul homme - ils lui laissèrent au moins un peu de nourriture. Quelques jours plus tard seulement, on put venir le chercher pour le rendre à sa famille.

(Journal de l'Unité des Frères, 1886.)




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