Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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GLANURES (1)


V

MOYENS DE GRACE

I. - La Bible.

Diderot et la Bible.

Au XVIIIme siècle, il y avait à Paris une société de philosophes, dont le passe-temps favori était de tourner la Bible en ridicule.

Un soir qu'ils en avaient lu quelques chapitres et qu'ils s'apprêtaient à les critiquer, l'un d'eux, Diderot, se leva et dit :

« La vérité m'oblige à avouer, Messieurs, que je ne connais personne qui ait jamais écrit avec autant de talent que les pêcheurs et les péagers auxquels nous devons ce livre. J'affirme même qu'aucun de nous ne serait capable d'écrire une histoire à la fois aussi simple et aussi élevée, aussi pratique et d'un effet aussi puissant. Ne vous étonnez pas que ce court récit des souffrances et de la mort de Jésus-Christ accomplisse des miracles, puisqu'il a traversé les siècles. »

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Walter Scott et la Bible.

Walter Scott, le célèbre romancier anglais ne sortait jamais le dimanche en voiture ou à cheval. Il avait pour principe que les animaux ont droit, comme l'homme, au repos dominical. Pendant l'été, aussitôt qu'il avait célébré le service divin dans sa maison avec les siens, il partait avec eux et se rendait dans les bois ou dans la campagne; tous s'asseyaient sur l'herbe et l'on prenait le repas de midi. Puis, là, comme à la maison, quand le temps ne permettait pas de sortir, le grand écrivain racontait une histoire puisée dans le riche trésor de la Bible. Il savait ce livre presque par coeur et pouvait rendre la dignité simple ou la sublime grandeur de l'Ecriture sainte avec le même talent qu'il mettait à rappeler les ballades et les légendes de sa patrie.

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Charles Dickens et ses fils.

Voici un extrait d'une lettre que le célèbre romancier anglais Charles Dickens écrivait à l'un de ses fils, le 15 octobre 1868 :

... Quand tes frères ont quitté la maison, je leur ai écrit à chacun ce que je vais t'écrire maintenant. Tu sais que je ne t'ai jamais gêné en t'imposant des pratiques religieuses qui pussent te comprimer et que je n'ai aucune sympathie pour des formes qui ne sont que des formes et qui n'ont pas de sens. Mais je désire, avec toute l'énergie comme avec toute l'affection 'dont je suis capable, graver une conviction dans ton esprit: la conviction que le Nouveau Testament est un livre sans prix, et que l'étude de ce livre nous fournit notre seul guide infaillible pour la vie.

Je te recommande également de dire matin et soir une prière chrétienne. C'est cette ligne de conduite que j'ai observée toute ma vie. Rappelle-toi que j'ai essayé de te faire comprendre et aimer le Nouveau-Testament quand tu n'étais encore qu'un bébé. Que Dieu te bénisse.

(Le Messager des Messagers.)

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Sauvé par un verset de la Bible.

Henri Feuler se trouvait à Rome pour compléter son éducation artistique, quand, dégoûté de la vie, il forma le projet de se jeter, un soir, dans le Tibre.

L'accomplissement de ce criminel dessein était des plus faciles: l'hôtel où demeurait le malheureux jeune homme donnait directement sur le Tibre. Descendre au rez-de-chaussée, ouvrir une porte de service, enjamber une barrière et se laisser tomber dans le fleuve, tout cela pouvait se faire en quelques instants.

Cependant on entendait encore le bruit des domestiques qui allaient et venaient dans le bas de l'hôtel; pour plus de sûreté, il fallait donc un peu attendre. Fiévreusement, Feuler emploie ce temps à mettre quelque ordre dans ses papiers; c'est alors qu'il voit au fond de sa malle un Nouveau-Testament, que sa tante lui avait donné; le livre y dormait depuis huit ans !

Sans savoir pourquoi, Feuler le prend, l'ouvre au hasard et tombe sur le chapitre XII des Hébreux, et dans ce chapitre, sur le verset 5me dont un mot surtout lui traverse le coeur : Mon enfant. Il semble que Dieu même l'interpelle directement! « Mon enfant, pourquoi méprises-tu l'avertissement du Seigneur, et pourquoi perds-tu courage quand il te reprend?» Dans cette parole de paternel reproche, chaque mot, du reste, le terrasse bien plus que les menaces. Ce que la colère n'aurait pu accomplir, l'amour, grave et tendre, le fait sans effort, Le coupable tombe à genoux aux pieds de ce Dieu délaissé pendant tant d'années.

Ce que cette nuit mémorable a commencé, les journées suivantes le continueront : un livre de Vinet y contribuera pour sa part, et bientôt, abandonnant ses pinceaux, sans croire, cependant, que la peinture soit incompatible avec la vie chrétienne, le nouveau disciple du Christ reprendra le chemin de son village, pour y retrouver le recueillement et l'affermissement de sa foi, comme Paul en Arabie.

Feuler eut dès lors une passion unique : sauver des âmes. Il travailla en France, à Villefranche-sur-Saône et en Suisse, notamment à Lausanne, s'intéressant surtout aux jeunes gens et aux ouvriers.

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La parabole de l'enfant prodigue.

En 1849 et 1850, Léon Pilatte évangélisait Paris, rue Mouffetard, le public le plus révolutionnaire et le plus ignorant de la Bible. Il raconte dans ses souvenirs le fait suivant :

Un soir, ayant gravi les trois marches de ma petite estrade, j'ouvris mon Nouveau-Testament au chapitre XV de saint Luc, et, sans autre préambule; « Mes amis, leur dis-je, écoutez une histoire. » À ces mots magiques, l'assemblée houleuse et bruyante fit silence et je lus la parabole de l'enfant prodigue,

Il y a bien des degrés dans le silence. À mesure que je lisais, celui qui régnait dans la salle augmentait d'intensité. Une émotion visible, - ou plutôt sensible, car elle me gagnait, - s'était emparée de toutes ces pauvres âmes. Suspendues à mes lèvres, elles écoutaient comme jamais je n'ai vu écouter. Au dernier mot de la touchante parabole, beaucoup sanglotaient tout haut.

Je laisse à penser au lecteur si la prédication qui suivit fut froide ou froidement reçue.

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La Bible d'un paysan irlandais.

Dans les temps où les Sociétés bibliques n'avaient pas encore répandu par millions les exemplaires de la Parole de Dieu, le fermier d'un vaste domaine, en Irlande, vint un jour supplier le maître de cette terre de lui confier pour quelque temps son Nouveau Testament. Mais celui-ci. craignant sans doute que le paysan ne gâtât son livre, lui refusa sa demande.

- Veuillez au moins me permettre de le copier, reprit le paysan.

- Comment en viendriez-vous à bout ? objecta le Seigneur. Vous n'avez pour cela ni encre, ni plumes.

Mais le paysan insistait, assurant qu'il se procurerait bien les objets nécessaires, si seulement le maître voulait consentir à ce que son fermier vînt tous les soirs s'établir dans son antichambre. Comment résister à une requête à la fois si humble et si pressante ? Elle fut accordée et, dès ce même soir, on vit arriver au château le pieux fermier qui, d'une main durcie par le travail et à la clarté d'une chandelle, se mit à copier, verset après verset, chapitre après chapitre, les pages du Livre de vie.

La nuit était souvent très avancée, que notre fermier écrivait, écrivait toujours. Il poursuivit son travail pendant bien des années, jusqu'à ce qu'enfin, parvenu au terme de son oeuvre, il vint un jour tout joyeux montrer son Nouveau Testament à son maître, qui lui dit

- Faisons un échange; je te donnerai ce Nouveau-Testament, bien imprimé et solidement relié, si tu veux me céder le tien.

Le paysan accepta cette offre, et ce fut ainsi que son manuscrit passa entre les mains de la Société biblique de Londres, qui le conserve comme un précieux monument de l'amour d'un pieux agriculteur pour la parole de Dieu.

(La vie chrétienne, 1857.)

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L'île Pitcairn.

L'île Pitcairn est un îlot solitaire au milieu de l'océan. Pacifique. Elle mesure près de trois lieues de tour. Découverte par Carteret, il y a cent-vingt-cinq ans, elle reçut de lui le nom de l'officier qui l'avait aperçue le premier. C'est là que vécurent pendant plus de soixante ans les matelots révoltés du Bounty et leurs descendants. Ils y abordèrent au nombre de neuf, en 1790, avec dix hommes et douze femmes de Tahiti. A ce moment, File était inhabitée. Plus tard, on découvrit des vestiges d'habitations antérieures.

Dans cette colonie, qui remonte déjà à plus d'un siècle, éclatèrent des querelles violentes, sanglantes même. Le feu des passions, nourri par les boissons fortes, fut si ardent et si destructeur que le siècle nouveau se leva sur des scènes de désolation: tous les Tahitiens avaient péri, ainsi que tous les matelots anglais, sauf un seul. De tous les révoltés, John Adams était le seul survivant. Lors de son naufrage, il avait sauvé une Bible et un livre de prières de l'Eglise anglicane. Privé de toute autre lecture et de la société de ses anciens compagnons de crime, il se mit à lire ces deux livres, soit pour passer le temps, soit pour y chercher des conseils et une consolation. La parole de Dieu lui fit l'effet d'un miroir magique; elle lui apprit à se voir dans toute sa laideur morale ; le remords de ses péchés et de ses crimes commença à flageller sa conscience comme un fouet de scorpions. De la contrition, il fut amené à la conversion, de la crainte à la foi, et tout cela sans guide humain. Bientôt, il fut un vrai disciple de Christ, mieux que cela, un vrai témoin de sa grâce, un missionnaire. Avec ces deux livres, il essaya d'enseigner les Tahitiennes grossières et ignorantes qui vivaient près de lui, ainsi que les enfants issus du mélange des deux races. Résultat merveilleux! Sur cette île solitaire se forma une société chrétienne remarquable. Tous les voyageurs qui ont visité ces parages rendent un témoignage unanime à la douceur de' caractère, aux moeurs simples et douces qui règnent dans ce milieu.

(Les Nouveaux Actes des apôtres.)

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Une prédication à Brême.

En 1855, j'étais alors en première, je fis un voyage de vacances avec deux de mes condisciples. La veille de Pentecôte, nous arrivâmes à Brème, que nous voulions visiter, et le lendemain nous nous rendîmes à l'église Saint-Etienne. Notre seul but était d'y entendre un grand orateur, le pasteur Mallet. Son admirable sermon, écouté dans le plus grand recueillement, raviva en moi les impressions que j'avais reçues du Dr Wichern.

Cet homme a raison, me dis-je; et s'il a raison, toi, tu as tort. Et le christianisme se représenta à moi comme le chemin de la vie et du bonheur.

Après le culte, je dis à mes amis : « Puisque le christianisme est ce que nous venons d'entendre, je veux devenir un vrai chrétien ; oui, même l'envie me prend d'étudier la théologie. » Mes amis, qui savaient que mon dessein était de devenir médecin, me firent de gros yeux et secouèrent la tête, mais ne dirent pas un mot.

L'heure que je passai dans l'église Saint-Etienne fut un des moments les plus importants de ma vie.

(FUNCKE, L'empreinte des pas, etc.)

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Confiance dans la parole de Dieu.

Un dimanche, pendant la guerre franco-allemande, le 61-e régiment passait par Berlin et s'y arrêta quelques heures. On demandait avec anxiété des colporteurs, mais il n'y en avait pas. Comme le régiment partait, un homme tira de sa poche une page jaunie: « Voilà, dit-il en la montrant à ses amis, voilà une page d'une vieille Bible ; personne n'est venu nous apporter la Parole de Dieu, et c'est là tout ce que nous avons pour marcher au feu, et peut-être à la mort. »

(Journal morave, 1870.)

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Une jeune servante basque.

Une jeune Basque, Anna Urraty, élevée dans le catholicisme, se plaçait vers 1850 chez le pasteur de La Harpe, à Bordeaux. Elle s'y convertit. Plus tard, elle devint lectrice de la Bible, d'abord

à Paris, puis dans son propre pays, en Béarn, où elle rencontra beaucoup de persécutions. Pour faire connaître le. plus efficacement possible l'Evangile à son peuple, elle prépara, au prix d'un travail opiniâtre, une traduction basque de l'Evangile de Jean et des épîtres de Pierre. Elle traduisait sur la version de Sacy, qu'elle rectifiait au moyen d'Osterwald. Quand elle eut achevé. se posa la question : Ces traductions, comment les imprimer ? Elle n'avait pas de ressources et ne savait pas où s'en procurer. Elle décida donc de gagner par son propre travail, par un travail de nuit, la somme nécessaire. Elle finit par la réunir et en 1873, elle fit imprimer sa traduction à ses frais, à Bayonne. Plus tard, cette traduction fut révisée et rééditée par les soins de la Société biblique de France.

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La Bible du portier.

Dans l'automne de 1885, un pasteur, traversant un village, vit une femme en larmes sur le seuil de sa chaumière. Il s'approcha et lui demanda la cause de sa douleur. Elle le conduisit auprès de son mari, qui était à ses derniers moments. Le pasteur parla de Christ au mourant. « Oh ! répondit celui-ci, je sais que Christ est mon Sauveur. » Et comme le pasteur lui demandait par quel moyen il avait été amené à la foi en Jésus-Christ, le pauvre, homme lui mit une Bible dans la main. Comment cette Bible était-elle venue en sa possession?- Il avait été portier à l'Exposition de 1878. Le dernier jour de l'Exposition, une Bible avait été remise, au nom de la Société biblique, à chacun des soixante-douze portiers du palais. C'est ainsi qu'il avait eu la Bible, la Bible grâce à laquelle il mourait en paix.

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Le général Wakasa.

Le 14 mai 1886, le Dr Verbeck, missionnaire à Nagasaki, au Japon, recevait la visite d'un ministre d'Etat japonais, Wakasa, accompagné de son frère, de ses deux fils et d'un parent du nom de Molino. Le ministre, après avoir parlé longuement de la joie qu'il avait eue à étudier les Evangiles, demanda le baptême pour lui et pour ses deux amis. A ce moment, au. Japon, le christianisme était une religion interdite, et demander le baptême, c'était s'exposer' à la mort. Le dimanche suivant, le Dr Verbeck baptisait les trois nobles japonais.

Comment ces personnages avaient-ils connu l'Evangile? En 1854, pendant les négociations qui devaient aboutir quatre ans plus tard au traité en vertu duquel certains ports japonais furent ouverts aux vaisseaux anglais, la flotte anglaise était dans le port de Nagasaki, et l'on craignait une descente des troupes anglaises. Wakasa, alors commandant en chef des troupes, japonaises, avait pour mission de prévenir, s'il le fallait par la force, toute communication avec la flotte étrangère. Chaque jour, il faisait dans une embarcation légère le tour du port, pour s'assurer que tout était en ordre. Dans une de ses tournées, il remarqua un 'livré à la surface de l'eau. Il le fit prendre, craignant, que ce ne, fût peut-être une pièce compromettante. C'était un Nouveau Testament anglais.

Ayant appris que ce livre était traduit en chinois, il en fit venir un exemplaire de Chang-Haï, et, aussitôt que le départ de la flotte anglaise lui eut rendu ses loisirs, il se mit à l'étudier avec son frère Ayabé, Molino et deux amis.

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C'est ce livre !

Le chapelain de la prison de Dartmoor (Devonshire, Angleterre), raconta, il y a quelques années, le fait suivant à une personne qui visitait la prison.

« Nous avons ici un prisonnier dont l'histoire est des plus remarquables. Il est condamné pour vol avec effraction, et c'est sa cinquième condamnation. Jamais homme n'avait donné tant de peine au gouverneur. Il faisait du mal aux autres prisonniers, et on avait dû l'isoler. Il mettait sa gloire dans le mal.

» Un jour, en faisant une tournée, j'arrive à sa cellule. J'hésitais à entrer. J'ouvre cependant, et je le vois appuyé contre le mur, la main dans la poche, le visage maussade. Rassemblant mon énergie, je lui dis d'un ton de bonne humeur, en l'appelant par son nom :

» - Ce dont vous avez besoin, je vais vous le dire, c'est d'être changé en dedans!

» Il prit la chose un peu comme une plaisanterie, et il répondit avec un rire étrange :

» - Eh bien! je pense que vous avez à peu près raison.

» Ce n'était pas la réponse que j'attendais, mais je saisis l'occasion.

» - Savez-vous que vous pouvez être changé?

» - Ce n'est pas probable, dit-il d'une voix traînante.

» - Vous - vous trompez, mon garçon, c'est possible. D'autres ont fait cette expérience. D'ailleurs, ce n'est pas l'homme qui dit cela, c'est Dieu! Tenez, prenez ce livre, lisez ces trois versets, et ceci (je marquai Jean III). Je reprendrai ma Bible quand je reviendrai vous voir.

» Il parut surpris de voir que je lui confiais ma Bible, mais son intérêt était éveillé, ou du moins, sa curiosité.

» Je restai trois jours sans revenir. Quand je le revis, je fus frappé du changement extraordinaire de sa physionomie. Ce n'est pas assez de dire que son visage était tout éclairé, je n'exagère pas en disant qu'il semblait avoir un visage tout nouveau.

Qu'est-ce que c'est ? lui demandai-je.

» - Ce que c'est ? répondit-il, C'est ce Livre!

» Il me dit qu'il avait lu et relu ces trois versets, et chaque fois ils lui paraissaient plus merveilleux. Puis il avait lu l'autre passage, et un moment après, le chagrin, le remords, la repentance, éveillés par le souvenir de vérités entendues dans son enfance, l'avaient jeté à genoux comme de véritables vagues. Il avait prié en agonie. Combien de temps ? IL ne pouvait le dire. Mais détournant ses regards de lui-même, il s'était vraiment confié en Christ, et il avait la certitude que Dieu lui avait pardonné.

» Il y a quelques mois de cela, et je puis dire que si jamais un homme a été converti, c'est lui, - il était la malédiction de la prison. Maintenant, il en est la joie. Il fera n'importe quoi pour n'importe qui. La semaine dernière, il me disait :

» - Je suis heureux d'être condamné pour longtemps.

» - Et pourquoi?

» - Parce que ma prison est l'endroit le plus heureux que je connaisse sur la terre. »

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Témoignage d'un Indou.

A l'assemblée annuelle de la Société biblique, à Londres, en 1897, un des orateurs, un Indou, M. Sorabji, avocat à Allahabad, a raconté le trait suivant:

Mon père était élève dans une école missionnaire de Bombay, et très fort en mathématiques. Un jour, il avait trouvé, croyait-il, la solution d'un problème, Mais son professeur indou lui dit que la solution était fausse. L'enfant, pour montrer au professeur son mépris, arracha son turban. C'était l'injure la plus grave qu'il pût lui faire. Très irrité, l'Indou conduisit l'enfant au directeur, demandant qu'il fût sévèrement puni. Le directeur, occupé en ce moment, l'enferma dans une chambre, se réservant de réfléchir à ce qu'il fallait faire et l'y oublia. Il y avait dans cette chambre un Nouveau Testament; et pour passer le temps, le jeune Sorabji se mit à le lire. Lorsque,. plusieurs heures après, le directeur ouvrit la porte, au lieu de se trouver comme il s'y attendait, en face d'un enfant rebelle, il se trouva devant un enfant tout à fait calme, et prêt à faire des excuses. Depuis ce jour, le Nouveau Testament fut le compagnon journalier du jeune garçon. Celui-ci appartenait à une haute famille parsi, et était enfant unique. Les siens furent désolés, quand il leur fit part de son dessein d'embrasser cette religion. On célébra pour lui des cérémonies funèbres comme s'il était mort. Le gouvernement dut lui donner une garde pour le protéger. Même les siens le mirent dans un bateau, sans gouvernail et sans rames, et l'abandonnèrent en mer, espérant qu'il serait noyé. Pendant deux jours et deux nuits, il erra sur les flots. Un paquebot qui passait le recueillit. Jusqu'à sa mort il ne cessa de bénir Dieu pour ce don des Saintes Ecritures.




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