Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



GLANURES (1)


11.- Aimez vos ennemis.

Triomphant de ses ennemis.

La majorité des paroissiens de J.-F. Oberlin était indifférente à ses exhortations pastorales; quelques-uns d'entre eux en étaient même irrités au point, de vouloir lui fermer la bouche à coups de bâtons.

Oberlin fut informé de ces menaces proférées. par de mauvais sujets dont sa prédication fidèle dénonçait et condamnait la conduite. Il alla droit à ses adversaires, réunis dans l'un des cabarets du village ; il les sa tue en entrant, comme à l'ordinaire, et leur dit avec un calme qui commandait le respect: «Je viens vous épargner la lâcheté d'un guet-apens. Je ne vous ai fait aucun mal et ne veux que votre bien. Me voici ; faites de moi ce que vous avez résolu, plutôt que de vous exposer à frapper, la nuit, un autre que moi... »

Cette attitude courageuse et ces paroles sublimes touchèrent tous les assistants. Ils furent confus de leur méchanceté en voyant la mansuétude de leur pasteur ; ils lui avouèrent leurs coupables desseins et le prièrent de leur pardonner.

(ABELOUS, Bienfaiteurs de l'Humanité.)

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Comment on aime un ennemi.

Je n'ai jamais en d'ennemi et je ne sais pas, si j'en avais un. comment il me serait donné, de pouvoir l'aimer et de lui montrer mon amour. Je crois comprendre que l'exercice de ce devoir chrétien est malaisé, qu'il demande non pas seulement une intention bonne, mais encore et surtout des actes parfois difficiles et une persévérance éprouvée.

Preuve en soit ce trait de la vie de Pierre Miller, pasteur en Pensylvanie :

C'était un chrétien «dans le coeur duquel il n'y avait point de fraude», aurait dit Jésus. Un individu, repris dans sa conscience par les sermons de Miller, au lieu de s'amender, se mit à le haïr. Il ne manquait aucune occasion de le calomnier, de lui souhaiter mille maux, si bien que cet homme était appelé couramment: l'ennemi de Miller.

Le soulèvement des Etats-Unis contre l'Angleterre éclata, l'homme fut enrôlé;* mais, mauvais soldat, traître à son pays, il fut condamné à la peine de mort.

La nouvelle arriva en Pensylvanie; on courut l'annoncer au pasteur. Celui-ci, sans perdre un instant, quitta son village et prit la direction de Philadelphie.

- Où va-t-il? murmurait-on.

- Il va assister au supplice de son ennemi, répondaient ceux qui veulent toujours être les mieux informés.

Pierre Miller marcha toute une journée, et, quand il fut au but de son voyage, il se fit introduire auprès de Washington, alors généralissime de l'armée américaine.

- Je viens vous demander la grâce de cet homme, dit-il à Washington.

- Impossible ! C'est un grand coupable! Toute prière est inutile; la grâce de votre ami ne vous sera point accordée.

- Mon ami? Mais je n'ai pas sur la terre de plus grand ennemi que celui-là!

Le général regarda longtemps le pasteur, vit ses pieds couverts de poussière, puis il s'écria :

- Quoi! vous avez fait soixante milles pour sauver la vie de votre ennemi ? Alors, je vous accorde sa grâce!...

Pierre Miller, le précieux papier signé, courut pour arriver à temps au camp où devait avoir lieu l'exécution. Il était à environ cinquante milles de Philadelphie.

Quand le pasteur approcha, il entendit un roulement de tambours.

- Arriverai-je à temps ? murmura-t-il.

Il franchit avec peine les cordons de troupes et vint au centre du camp. Le poteau était enfoncé dans le sol; l'ennemi de Miller, à-demi dépouillé de ses vêtements, était gardé par des soldats. Il aperçut le pasteur et s'écria avec un rire forcé :

- Tiens! voilà le vieux Pierre Miller ! il a joliment couru pour me voir mourir!

Le pasteur, épuisé de fatigue, sanglotant d'émotion, tendit à son ennemi étonné le décret libérateur!

B. ARBOUSSET.

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Lincoln et l'Indien.

Abraham Lincoln, âgé de vingt-trois ans, s'enrôla dans une milice organisée contre un chef indien célèbre par sa cruauté, Faucon Noir. A la petite troupe, il fallait un capitaine. D'une voix unanime, les jeunes soldats le choisirent pour commander sur eux. Cette preuve de sa popularité, de l'affection qu'il avait su inspirer à ses camarades lui causa, disait-il, le plus grand plaisir de sa vie.

La guerre fut courte, et le bataillon du capitaine Lincoln n'eut jamais à prendre part aux hostilités. Mais un jour, un malheureux transfuge indien, grelottant et affamé, se fourvoya dans le camp des Visages-Pâles... Ceux-ci, la tête fort montée contre leurs ennemis, le prirent pour un espion et allaient le. massacrer... Alors Lincoln, dont le grand-père avait été lâchement assassiné, le père jeté à la vie errante, la famille ruinée et dispersée par les Indiens, les frères du prisonnier, Lincoln s'élança dans la mêlée, fit à l'Indien un rempart de son corps, et, malgré les menaces de ses compagnons surexcités, parvint à obtenir sa grâce...

(YVONNE PITROIS, Abraham Lincoln.)

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Le coup de bâton.

Le missionnaire Lacroix, prêchant un jour dans un bazar et entouré d'une foule d'Indous, leur parlait avec chaleur de l'oeuvre de Jésus-Christ et du salut. Soudain, un homme de la campagne, irrité par l'énergie de ses exhortations, lève un pesant bâton dont il est armé, et il en assène sur la tête du prédicateur un coup terrible. Heureusement un mouvement de Lacroix fait dévier le coup, qui ne porte que sur l'épaule ; Mais il était si violent, que le missionnaire en ressentit une vive douleur, et probablement (comme il l'a souvent répété) il ne s'en serait jamais relevé s'il l'eût reçu sur la tempe.

Un cri s'éleva dans tout l'auditoire, et quoiqu'il fût en entier composé de païens, tous demandèrent que le coupable fût livré à la justice. Lacroix s'y refusa. Et quand l'agitation fut calmée et le silence rétabli, il se tourna vers l'agresseur et lui dit : Vous avez agi méchamment ; vous avez violé la loi des hommes aussi bien que celle de Dieu. Je pourrais donc vous livrer aux magistrats et j'ai assez de témoins ici pour vous faire condamner, mais je ne le ferai pas. Jésus-Christ, mon Seigneur et Sauveur m'a commandé d'aimer mes ennemis et de faire du bien à ceux qui me maltraitent. Vous allez retourner libre et en paix dans votre maison; seulement souvenez-vous, en jouissant (le cette paix et de cette liberté, que vous les devez à Jésus-Christ, que c'est pour l'amour de Jésus-Christ que vous n'êtes pas dans une prison.

Toute l'assemblée fut saisie d'étonnement à la vue d'une conduite si complètement opposée à l'esprit de leur religion, et elle s'écria : Victoire, victoire à Jésus-Christ !..

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Le prince Galitzin.

Lorsque le général russe, prince Galitzin, eut conquis la forteresse de Schlüsselbourg, le czar Pierre 1er voulant le récompenser lui dit: «Demandez-moi ce que vous voulez, tout, excepté Moscou ou ma femme Catherine. » Galitzin demanda la grâce de son ennemi acharné, le vieux prince Repnin, que l'empereur avait fait simple soldat, de général qu'il était auparavant.

Il obtint sa demande.

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Surmonte le mal par le bien.

Un pasteur vit, un jour, venir à lui l'un des anciens de sa paroisse. Celui-ci lui confia que la nuit précédente, le journalier N. s'était introduit dans le jardin du presbytère et y avait 'volé une grosse corbeille de pommes. Le voleur avait été vu d'un témoin dont on ne pouvait mettre en doute la parole.

«Je vous remercie de cette amicale communication », répondit le pasteur. Puis il fit chercher le journalier. Celui-ci arrive sans appréhension, car le pasteur l'employait constamment pour des travaux de diverses natures. Mon ami se mit à causer avec une cordialité particulière avec N., à lui demander des nouvelles de sa famille, de chacun de ses nombreux enfants. Il en vient même à parler de pommes et demande à notre homme s'il en avait une provision. Le journalier répondit que cette année-là ses pommiers n'avaient pas donné de fruit. Alors, de l'air le plus naturel du monde, mon ami de lui dire : « Courez vite chez vous chercher un sac; nous le remplirons de pommes dans mon jardin; c'est une surprise que je veux faire à vos enfants. » La rougeur montait au front du journalier. Mais ses refus embarrassés furent inutiles. Il dut aller chercher le sac, et bientôt il descendait au jardin avec le pasteur. On eût dit à le voir marcher péniblement, en s'essuyant le front, qu'il avait du plomb dans les jambes.

Il fut procédé à une abondante cueillette, puis le sac fut rempli jusqu'en haut. «Et maintenant, 1 mon cher N., lui dit le pasteur, emportez cela, n'oubliez pas de saluer votre femme et vos enfants. » Le malheureux n'y tint plus. Tout couvert de confusion, il se laissa tomber devant le pasteur et lui confessa sa faute. Dès ce jour, ce fut un autre homme : son coeur fut ouvert à l'Evangile. De cette heure mémorable date sa conversion, une conversion dont je puis certifier la réalité; l'origine en fut la bonté touchante du pasteur. Ce n'est pas de ce dernier, c'est du journalier que je tiens l'histoire.

(FUNCKE, Toi et ton âme.)

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En face du danger.

Le journal de Château-d'Oex racontait qu'en 1896, l'inondation avait submergé bien des prairies, et deux haines.

Deux voisins se détestaient et n'étaient séparés que par un ruisselet souvent à sec. Celui-ci devenu énorme après la pluie de la nuit débordait et les deux voisins travaillaient à le contenir. Tout à coup l'un d'eux glissa dans l'eau; il parvint à se retenir à une branche, sans pouvoir gagner le bord à cause de la violence du courant. En face du danger, il n'y a pas de haine qui tienne. Le voisin Louis s'avança et lui tendit son crochet en criant :

- Prends le manche, David.

- Non, dit l'autre en patois, je ne veux pas être sauvé par toi.

- Mais prends-le donc, l'arbre cède.

Dans un mouvement instinctif, David prit le manche et fut ramené à bord.

Dès lors le torrent irrité est rentré dans son lit et a repris son petit cours paisible, comme le calme et la paix sont revenus après la tempête dans le coeur des deux voisins.

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Le jour de la vengeance.

(Conte arabe)

Les Arabes possèdent un vieux conte, assez extraordinaire, mais qui renferme une bonne leçon.

Un orgueilleux favori du monarque, passant sur la grand'route - ainsi dit l'histoire - jeta une pierre à un pauvre derviche. Celui-ci n'osa pas la renvoyer à son assaillant, car il le savait très-puissant ; il la ramassa et la mit soigneusement dans sa poche en se disant: « Le jour de la vengeance viendra bien et alors le caillou me servira. »

Peu de temps après, ce même derviche, en se promenant dans la ville, vit une grande foule qui venait de son côté. C'était son ennemi tombé en

disgrâce, qu'on promenait sur un chameau à travers les rues principales de la ville, pour l'exposer aux railleries et aux insultes de la populace. A ce spectacle, le derviche saisit fiévreusement la pierre qu'il avait dans sa poche, en se disant: « Le jour de la vengeance est arrivé ; la conduite insultante de cet homme aura sa récompense. » Mais après un moment de réflexion, il laissa tomber la pierre: « Le jour de la vengeance ne vient jamais, se dit-il, car si notre ennemi est puissant, l'idée de la revanche est aussi dangereuse que folle; s'il est faible et malheureux, elle est basse est cruelle. D'ailleurs dans tous les cas, elle est défendue et méchante. »



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