Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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GLANURES (1)


6.- Courage moral.

La vraie liberté !

Polycarpe, né dans le dernier tiers du 1er siècle, connut l'apôtre Jean et fut son disciple. Evêque de Smyrne. il écrivit une lettre aux Philippiens; il fut mis à mort en 154. Le proconsul romain lui dit :

- Maudis le Christ et je te rendrai la liberté.

Mais Polycarpe répondit : «Il y a 86 ans que je le sers et il ne m'a jamais fait que du bien ; comment pourrais-je maudire mon Roi qui m'a sauvé?

- Ne sais-tu pas que j'ai la puissance de te faire mourir ?

- Et moi, j'ai la puissance de mourir

Voici sa prière sur le bûcher : « Dieu tout puissant, Père de ton Fils bien-aimé Jésus-Christ par lequel nous avons appris à te connaître, je te bénis de ce que tu m'as jugé digne dans ce jour et à cette heure, de prendre rang parmi les martyrs et de boire a la coupe de ton Christ pour la résurrection en vie éternelle de mon corps et de mon âme. Puissé-je être accepté de toi comme nu sacrifice agréable ! Je te lotie, je te bénis, je te glorifie pour tout ce qui m'arrive ! »

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Brûlez vos vaisseaux.

Peu après la découverte de l'Amérique., dans le courant de l'année 1519, le capitaine espagnol Ferdinand Cortez, à la tète d'une flottille et de quelques centaines de soldats espagnols, débarquait à Tabasco, dans une terre inconnue, qui se trouvait être le Mexique.

Le roi, apprenant son arrivée, et désireux de se concilier la faveur de ces étrangers mystérieux, lui envoie une ambassade chargée des plus riches présents, or, pierres précieuses, étoffes animaux rares, fruits exquis. Ces trésors l'ont comprendre à Cortez ce qu'est la contrée à laquelle il vient d'aborder. Ses regards et ceux de ses soldats s'enflamment de convoitise. En un instant, son parti est pris : il conquerra le ,\lexique. Avec sa poignée d'hommes, il triomphera de cet immense empire. Mais il lui faut des hommes décidés, résolus ; il faut enthousiasmer les forts, décider les indécis, couper aux autres tout moyen de retraite. Il faut rompre les liens qui relient le coeur des soldats au sol natal, à la patrie, à la famille, il faut que la seule issue possible soit la victoire ; il faut tout perdre afin de tout gagner.

Son parti est pris. et tandis que sa petite troupe campe sur le rivage, que les ombres du soir s'étendent sur ce continent mystérieux, une fumée épaisse, puis des flammes jaillissent de la petite flottille ; l'embrasement devient général. et il ne reste bientôt plus de ces navires que des carcasses calcinées. Cortez a brûlé ses vaisseaux !

Au premier moment. un cri de désespoir a retenti dans le camp espagnol. Toute retraite est impossible ! Tous les liens sont rompus avec la patrie, avec le passé ! Mais. en quelques paroles, Cortez enflamme, le zèle de ses compagnons. Il leur montre qu'il est impossible de reculer, que le seul espoir de salut est la conquête de ce nouveau monde. Il en fait miroiter devant eux les richesses. En un instant, tous ces hommes sont devenus des héros ; un cri : En avant ! est sorti de toutes les poitrines. La victoire est à eux !

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Ne crains que Dieu.

Le principal du collège de Rugby, ouvrant le pupitre d'un élève décédé, y trouva cette prière, écrite de la main du jeune garçon : «0 Dieu, donne-moi le courage de ne craindre que toi ! » Sans doute l'enfant s'était trouvé aux prises avec les railleries, ou les propos impies de camarades qui voulaient l'entraîner au mal, et il avait dû leur tenir tête. Pour rester fidèle au bien, il faut du courage, et ce courage, il le cherchait dans l'obéissance à Dieu.

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Scellez vous-même votre édit!

Le chancelier Michel de l'Hospital, pressé par Catherine de Médicis de sceller un édit injuste, lui rapporta les sceaux : Voilà vos sceaux, Madame, scellez vous-même votre édit; pour moi, j'aimerais mieux mourir que de le faire.

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Lequel de nous est libre ?

Bernard Palissy, le potier-artiste bien connu, fut, au temps d'Henri III, jeté en prison pour sa foi. Le roi désirait vivement garder ce sujet qui était le seul homme du temps capable de lui fabriquer des majoliques de prix. Comme toutes les intimidations et toutes les promesses ne produisaient aucun effet, le roi se rendit en personne dans la cellule du condamné et lui demanda d'abjurer :

- Si vous ne le faites pas, ajouta le roi, je me verrai forcé de vous laisser condamner à mort.

- Sire, dit Palissy avec dignité. Est-ce le roi de France que j'entends dire : Je serai forcé'? Je ne suis qu'un pauvre potier, un des plus petits sujets de votre Majesté, mais aucune puissance au monde ne peut me forcer à agir contre ma conscience. Vous êtes, un des plus puissants maîtres de la terre et vous dites : Je suis forcé ! Sire, lequel de nous deux est libre ?

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Souvenez-vous de Nantes.

En 1795, un jeune soldat de la garnison de Nantes allait être fusillé.

Etant ivre, il avait rencontré un de ses chefs et, irrité de la remontrance de ce dernier. il l'avait frappé. Saisi et jeté dans un cachot, il fut appelé devant un conseil de guerre et condamné à mort.

Ce jeune soldat s'appelait Cambronne ; après quelques mois de service, il avait gagné déjà les galons de caporal., et il semblait destiné à une brillante carrière, que son funeste vice venait de briser pour toujours. Le colonel résolut d'obtenir sa grâce. Il va voir le représentant du peuple qui se trouvait à Nantes, fait valoir les services rendus par le jeune caporal, les espérances que donnent sa bravoure et ses talents. et enfin il obtient la grâce de Cambronne, à une condition, c'est que de sa vie il ne s'enivrera plus.

Plein de joie. le colonel retourne à la prison, et après un long et sérieux entretien avec Cambronne, ce dernier lui promet solennellement, non-seulement qu'il ne s'énivrera plus, mais qu'il renonce au vin pour toujours.

Bien des années s'écoulent. Le jeune caporal fait son chemin dans les armées impériales. Il commande la vieille garde à Waterloo. Echappé au désastre, il revient en France et se fixe à Paris.

Là vivait aussi, depuis longtemps retiré du service et fort âgé, son ancien colonel. Ce vieux militaire invite le général Cambronne à dîner, il rassemble avec lui d'illustres frères d'armes et le fait asseoir à la place d'honneur. Mais, au commencement du repas, au moment où il va verser dans le verre de Cambronne mi vin qu'il réservait pour les grandes occasions. Cambronne l'arrête :

- Souvenez-vous de Nantes ! lui dit-il. Dès lors, pas une goutte de vin n'a touché mes lèvres, Je l'avais juré et j'ai tenu ma promesse.

Le colonel n'insista pas, mais il s'applaudit une fois de plus. d'avoir conservé un tel homme à la France.

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Pléville.

A la fin de 1770, la frégate anglaise l'Alarme fut jetée par la tempête dans la baie de Marseille. Le, temps était horrible, la nuit sombre, et le navire risquait de se briser contre les rochers. Pléville, alors lieutenant du port. rassemble à la hâte tous les matelots qu'il rencontre. et les engage à porter secours à la frégate étrangère. Les matelots hésitent ; Pléville se passe une corde autour du corps. fait attacher solidement un câble à terre et se laisse glisser le long des rochers battus par les flots eu fureur ; il lutte contre les vagues qui le repoussent ; il gravit les roches dont les aspérités le déchirent, et arrive à la frégate. Alors il semble oublier les périls qu'il a courus. pour ne songer qu'à ceux de l'équipage anglais. Il ordonne des manoeuvres. fait passer la frégate entre les écueils. et parvient à la conduire au port.

Cet acte de courage est d'autant plus remarquable que Pléville avait une jambe de bois. Il avait. eu la jambe droite emportée par un boulet. Plus tard, étant enseigne, il perdit sa jambe de bois dans un combat. Son capitaine l'ayant vu tomber, lui demanda s'il était blessé : « Non, dit-il en riant, le boulet n'a donné d'ouvrage qu'au charpentier. »

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G. Stephenson.

C'était en 1814. Un ouvrier arrive un jour en toute hâte chez Stephenson, apportant la terrible nouvelle que la partie la plus profonde de la mine est la proie des flammes. Stephenson se rendit aussitôt à l'ouverture du puits, rencontrant partout sur sa route des femmes, des enfants qui, l'angoisse peinte sur leurs visages, couraient également dans la direction de la mine. Dès qu'il y fut arrivé, il donna d'un ton énergique l'ordre de le descendre dans la galerie enflammée. Il savait tout le danger auquel il s'exposait; il lui en coûterait peut-être la vie, mais cela ne l'arrêta pas. Parvenu a l'endroit du sinistre, il s'avança vers les ouvriers à demi-morts d'épouvante, en s'écriant : « Y en a-t-il six d'entre vous qui aient le courage de me suivre ? Qu'ils viennent : nous irons éteindre le feu. »

Les mineurs avaient toute confiance en Stephenson et le suivirent sans difficulté. Dans chaque mine se trouvaient des briques, du mortier et des outils en quantité suffisante; on porta les matériaux nécessaires aux endroits où le feu avait pris, et, sous la direction de Stephenson, qui mit lui-même activement la main à l'oeuvre, on éleva devant l'entrée un mur épais. Ainsi, on étouffa le feu avant qu'il eût pu s'étendre davantage et on prévint un plus grand malheur.

(ABELOUS, Bienfaiteurs de l'Humanité).

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Jamais vaincu !

A Strasbourg, sur une des places de la ville, se trouve le monument du grand maréchal Kléber.

Sur le socle sont inscrits ces mots prononcés par l'illustre soldat : «C'est par la victoire qu'on répond à de pareilles provocations Soldats. préparez-vous au combat ! »

Le brave maréchal était eu Egypte, dans le plus grand embarras en présence des Turcs et des Anglais. Il paraissait impossible qu'il pût sortir de ce mauvais pas. Les Anglais le sommèrent de se rendre ; nous venons d'entendre la réponse qu'il fit, en passant la revue de ses troupes. En effet, quoiqu'il parût perdu à tout jamais, il entraîna ses braves vétérans de victoire en victoire. jusqu'au jour où il tomba traîtreusement assassiné par un musulman fanatique.

(FUNCKE. Jésus-Christ et la Bible).

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Je ne veux pas vous le dire.

Pendant la guerre sud-africaine, un détachement anglais reçoit l'ordre d'aller surprendre des soldats boers postés dans une ferme. Quand la maison est cernée, il est trop tard, les Boers se sont éclipsés. On ne trouve, à l'intérieur, qu'un garçon de douze ans. Le capitaine va droit à lui.

- Des soldats boers campaient ici il y a quelques heures. lui dit-il.

- Oui.

- Combien étaient-ils

- Je ne vous le dirai pas.

- Où sont-ils allés ?

- Je ne vous le dirai pas.

- Attends, je saurai bien te faire parler.

L'officier ordonne à ses hommes de sortir l'enfant et de l'appliquer contre le mur de la ferme. Après quoi huit soldats le mettent en joue, le doigt sur la détente de leurs fusils. Le moment est tragique : si le petit Boer ne parle pas. il est fusillé.

Une dernière fois. le chef anglais l'interpelle :

-Tu vois ce qui t'attend si tu ne réponds pas à mes deux questions. Combien étaient-ils et où sont-ils allés ?

Tranquillement, le jeune garçon se croise les bras, regarde l'officier bien en face et répond

- Je ne veux pas vous le dire.

Alors le capitaine lève la main et... la tend au courageux petit homme en lui disant :

- Mon garçon, l'Angleterre salue eu toi un héros ; nous ne te ferons point de mal.

7.- Reconnaissance

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Heures de soleil.

 

Il est tout dégradé, ce vieux cadran solaire

Effacé par le temps. il dort d'un boit sommeil ;

Mais ou déchiffre encore ces mots, gravés sur pierre:

Je marque seulement les heures de soleil.

 

Veux-tu nous enseigner. ô vieux cadran solaire,

A laisser de côté les moments ténébreux,

Mais à nous souvenir de ces jours de lumière

Où nos coeurs ont battu, dilatés et joyeux ?

 

Comment faut-il s'y prendre. ô vieux cadran solaire

Pour marcher comme toi, sans s'égarer jamais ?

Car sais-tu ? trop souvent nous faisons le contraire:

Oubliant les beaux jours. nous comptons les mauvais.

 

Nous comptons les mauvais. Ô vieux cadran solaire

L'orage disparu, nous nous en souvenons,

Tandis que nous avons la mémoire légère

Pour le rayon doré qui vint baiser nos fronts.

 

Et nous vivons dans l'ombre, ô vieux cadran solaire !

Nous portons notre vie ainsi qu'un poids pesant,

Et les fleurs du passé demeurent en arrière.

Sains que nous les prenions pour orner le présent.

 

Désormais nous voulons, ô vieux cadran solaire

Adopter ta devise et suivre ton conseil :

Au moment du nuage, espérer et nous taire

Et marquer chaque jour les heures de soleil.

 

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Ingratitude païenne.

Un des missionnaires moraves de l'Himalaya, M. Heide. raconte le trait suivant :

« J'accompagnais dans son voyage à Spitti. un haut fonctionnaire anglais, et nous avions comme d'habitude dans ces voyages de montagne. des porteurs, hommes et femmes, pour nos bagages. Deux de ces dernières furent entraînées par la rapidité du courant au passage d'un fleuve et l'Anglais, se jetant au même instant à l'eau, réussit à sauver l'une d'elles, cri la saisissant. par les cheveux, taudis que l'autre avait déjà disparu. Mais les forces firent défaut au généreux sauveteur avant qu'il eut atteint le bord, et ce fût à grand'peine que l'on parvint à les retirer de l'eau. l'un et l'autre sans connaissance.

Comme témoignage de reconnaissance envers Dieu qui l'avait protégé, le commissaire fit construire un pont en cet endroit. - Et la femme, que fit-elle ? Quelque temps après, elle vint chez celui qui lui avait sauvé la vie au péril de la sienne, non point pour lui apporter quelque preuve de sa reconnaissance. - un tel sentiment était entièrement inconnu à la pauvre idolâtre - mais pour, réclamer la valeur de la parure qu'elle portait dans les cheveux au moment où elle était tombée à l'eau ! - Renvoyée comme elle le méritait pour une pareille conduite. elle donna essor au fiel de son mauvais coeur, par les plus grossières injures à l'adresse de son libérateur. Comment la reconnaissance pour le grand Libérateur qu'on ne voit pas des yeux de la chair pourrait-elle trouver accès dans une âme ainsi disposée!

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La vieille Morosi.

Morosi, pauvre femme zoulou, échouée au Lessouto, était déjà vieille quand elle reçut le message du salut. Du jour où, convaincue de son péché, elle eut trouvé en Jésus son Sauveur. elle se sentit tenue de faire quelque chose pour les serviteurs de Dieu qui lui avaient apporté la bonne nouvelle. Mais comment leur témoigner sa reconnaissance, elle. pauvre et brisée ?

L'idée lui vint qu'elle pourrait balayer la cour de la maison missionnaire et dès lors. armée de son balai, elle venait chaque jour balayer et rebalayer. Quand ou lui disait : «Morosi, repose-toi, tu as bien balayé », - « Non », avait-elle l'habitude de répondre. «il faut que ce soit beau comme la maison d'un Chef. Notre père représente le grand Chef du ciel. »

Le jour où devaient se payer les contributions d'église arrivait-il. Morosi était toujours la première à apporter sa cotisation. - «Morosi». lui dit un jour la femme du missionnaire, «toi, la plus pauvre, tu es toujours la première à apporter ton argent? «Oui. mère», fut la réponse, de la vieille. «c'est parce que je suis la plus pauvre que je me hâte de le donner pour que je ne risque pas de mettre à autre chose la part du Seigneur.» -

Et pourtant Morosi restait triste, abattue. « Qu'as-tu donc Morosi », lui demanda enfin le missionnaire! - « Oh, père ! je ne sais pas prier! C'est inutile, je ne peux pas, c'est trop difficile. » - «Mais comment, ne sais-tu pas que, tu peux tout dire a Jésus ? » - «Non, maître. c'est inutile ; le sessouto n'est pas ma langue, je ne peux pas prier en sessouto ; j'ai essayé, essayé, je suis trop vieille et ma tête est trop dure. » - «Mais, Morosi. pourquoi ne pries-tu pas en zoulou?», - « Maître, est-ce que je peux prier en zoulou? Est-ce que Dieu comprendra la vieille Morosi priant en zoulou?» - Et depuis ce jour, Morosi a été heureuse : elle a prié en zoulou et son humble vie n'a guère été qu'une prière. Tout en balayant. elle priait et chantait, toujours pleine d'une seule ambition. celle de faire de son mieux les plus humbles devoirs.

Une fois, obéissant à d'instantes invitations, elle était allée voir ses enfants encore païens. Mais le soir même, elle revint cri disant : «Non. je ne peux pas m'éloigner» de mes maîtres. » Peu après, elle arrive un matin comme d'habitude avec son balai : «Mère, voici mon balai, je ne peux plus ! Morosi n'a plus de force. » - Et Morosi s'est couchée pour s'endormir quelques jours plus tard, dans les bras de son Sauveur. «Je n'ai plus besoin de prier. je n'ai plus besoin de chanter. tout cela est fini, mais tout est si beau ». telles ont été ses dernières paroles.

(Journal de l'Unité des frères).

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Dans un hospice.

Dans une ville qui m'est bien connue. raconta un jour le baron Jasper d'Oertzen, décédé, à Hambourg en 1891. se trouve un hospice destiné aux vieillards infirmes. A l'ordre du jour des conversations de la maison étaient les plaintes et les récriminations roulant sur la nourriture les lits, les chambres et mille autres détails. quand l'asile changea de directrice. La nouvelle venue, femme qui avait le coeur à la bonne place, commença par écouter sans mot dire. Puis, groupant autour d'elle les pensionnaires : « Ecoutez. dit-elle. mes bons vieux, j'apprends que. du matin au soir. vous vous plaignez de ce qui ne vous va pas. Continuez, si vous le voulez, mais voici une proposition que je vous ferai. Qu'en pensez-vous ? Si une fois par mois, à une heure fixe. vous cessiez vos murmures pour vous souvenir avec reconnaissance de tout ce qui vous reste de bon ?» - Les malades. quoique un peu étonnés à la pensée qu'il pût y a voir. même pour eux. de quoi rendre grâces. consentirent cependant à la proposition de la soeur. Ce serait au moins un petit changement. coupant la monotonie de leur vie, se dirent-ils.

Le jour et l'heure fixés, tous attendirent, non sans une certaine émotion, le premier culte d'actions de grâces. On chanta et la directrice prononça une prière. Prenant la parole, elle bénit avec effusion le Seigneur de toutes ses bontés pour l'âme et le corps de ces vieillards, des quelques forces qu'il leur avait laissées, des nombreux privilèges dont il les faisait jouir de préférence à tant de pauvres, privés de nourriture, de vêtement et de logement, et surtout de la miséricorde signalée qu'il leur avait témoignée à tous dans l'oeuvre de Jésus-Christ, le Sauveur.

«Quelqu'un d'entre vous aurait-il un mot à ajouter ? demanda-t-elle après avoir fini. je suis certaine d'avoir oublié plus d'un sujet de reconnaissance. » - Mais personne n'eut plus rien à dire et la réunion, qui avait à peine duré une heure. fût déclarée close. «Et voulez-vous que nous nous réunissions de nouveau dans un mois? » fit la soeur, avant qu'on se séparât. Un oui unanime partit de toutes les bouches. Chacun n'avait-il pas été frappé d'avoir découvert tant de choses dont on pouvait se montrer reconnaissant?

Au second essai déjà, plus d'un membre de la société réunie dans l'hospice se souvenait de quelque détail passé sous silence la première fois. digne d'un mot de gratitude envers Dieu. et la soeur ne manqua pas de l'ajouter à sa prière. C'est ainsi que, de mois en mois, augmentèrent les sujets d'actions de grâces. Bientôt les vieillards eux-mêmes se dirent qu'on ferait bien de se retrouver plus souvent. et pour le moins tous les quinze jours en la présence du Seigneur. Puis, jouissant de plus en plus du bonheur qu'éprouve le coeur qui sait bénir son Dieu, ils proposèrent de marquer chaque semaine par un culte de louanges et d'adoration.

La soeur, cela va sans dire. se rendit avec joie à là volonté de ceux dont elle s'occupait, et la maison, bien vite, changea complètement d'apparence. Disparus, à très peu de chose près, les plaintes et les murmures pour faire place au contentement d'esprit et à la joie chrétienne !

Et le remède, si efficace dans cet asile, ne serait-il pas excellent ailleurs aussi, au sein de telle famille, de telle association. de tel groupe d'infirmes et de malades?

(Armen und Kranken freund).

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Comment cela va-t-il ?

Un jour, raconte le pasteur Max Frommel, je rencontrais une bonne et pieuse paysanne de ma première paroisse. A ma question : Comment cela va-t-il ? elle répondit par un flot de plaintes. Quelles peines et quels soucis que les siens ! Après l'avoir laissé dire : Chère madame, repris-je, je vois qu'il faut en revenir au catéchisme ; je vous questionnerai et, malgré vos soixante ans,vous me répondrez.

- Qu'es-tu?

- Je suis pêcheur.

- D'où sais-tu cela ?

- Par les commandements de Dieu que j'ai violés.

- Et que méritent tes péchés ?

- La colère de Dieu, la mort et la condamnation !

- Vous croyez tout cela, poursuivis-je, et cependant je vois que Dieu vous a donné le pain quotidien, le vêtement, nu brave mari et des enfants bien portants. Vous possédez eu outre les consolations de l'Evangile de Christ, les lumières du Saint-Esprit, le culte public, la Bible, les sacrements, et, par-dessus tout cela, Dieu vous offre le pardon de vos péchés et vous promet la vie éternelle. Bonne femme, que je vous le dise : Vous ne méritez pas tant de bienfaits. - Sur quoi je m'en allai.

Quelques semaines plus tard, passant devant sa petite propriété, je l'aperçus de nouveau : Eh bien ! lui criai-je, comment cela va-t-il ? - L'oeil brillant de joie, rayonnante de bonheur, elle nie fit cette réponse : Monsieur le pasteur, je ne mérite pas tout ce qui m'est donné !

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Nos richesses.

Un jeune homme se plaignait un jour de Dieu en ces termes :

- Le bon Dieu envoie aux autres des richesses, mais à moi, il ne m'a rien donné ! Comment débuter dans la vie avec rien ?

Un vieillard qui entendit sa plainte. lui dit:

- Es-tu si pauvre que tu le crois? Dieu ne t'a-t-il pas donné jeunesse et santé ?

- Je ne dis pas non, et je puis être fier de ma force et de ma jeunesse.

Le vieillard lui prenant alors la main droite, lui dit :

- Voudrais-tu te la laisser couper pour mille roubles ?

- Certes pas.

- Et la gauche ?

- Pas davantage.

- Et consentirais-tu pour dix mille roubles à devenir aveugle ?

- Que Dieu m'en préserve ! Je ne donnerais pas l'un de mes yeux pour une fortune !

- De quoi te plains-tu donc ? dit alors le vieillard. Ne vois-tu pas que Dieu t'a donné une immense fortune ? Va. et sois-en désormais reconnaissant.

TOLSTOÏ.

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Le « livre de plaisirs.»

Beaucoup d'écolières ont un journal intime. Elles recueillent des souvenirs, des fleurs sèches, des programmes de toutes sortes, quelquefois des photographies, des pensées, et chaque chose rappelle quelque heureuse circonstance.

Un livre d'un genre, bien supérieur, c'était celui d'une aimable vieille dame dont la figure sereine n'était jamais troublée par une expression d'ennui ou d'irritation. Elle était si paisible, qu'une jeune femme, d'humeur irritable, en fut presque agacée et lui demanda un jour son secret.

- Ma chère enfant. répondit-elle, je tiens un livre de plaisirs.

- Quoi donc ?

- Oui, un livre de plaisirs. Déjà quand j'allais à l'école, je prenais note chaque soir de tout ce qui m'était arrivé d'agréable dans la journée. Je n'ai écrit que les choses agréables, et j'ai oublié les désagréables le plus vite possible. Dans toute ma vie, je ne puis me rappeler un seul jour, si sombre fût-il, qui n'ait eu son rayon de joie. Il y a toutes sortes de choses dans ce livre : une fleur, une course, un concert, mie nouvelle robe, une belle pensée. un témoignage d'affection de ma famille, que sais-je encore ? Et quand je me sens découragée, je lis quelque pages de mon livre et je vois alors combien j'ai sujet d'être reconnaissante.

- Puis-je le voir?

- Certainement.

Lentement, l'amie maussade tourna les feuillets. Combien tous ces détails paraissaient insignifiants, et pourtant combien éloquents : « Ravissante vue de la fenêtre. - Causé avec une aimable jeune fille.. - Reçu une bonne lettre d'une chère amie. - Joui d'un magnifique coucher de soleil. - Mon mari me rapporte quelques belles roses. - Première sortie de mon fils après sa diphtérie. »

(La bonne revue.)




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