Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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GLANURES (1)


IV

VIE CHRÉTIENNE

I. Vie intérieure.

Un mot de Luther.

Le diable, dit Luther, tint un jour une grande assemblée et y convoqua tous ses émissaires, afin qu'ils lui rendissent compte de leurs diverses expéditions. - J'ai suscité, dit l'un d'eux, les bêtes féroces du désert et les ai lancées contre une caravane de chrétiens, et maintenant leurs ossements desséchés sont dispersés sur les sables. - La belle affaire ! dit le diable ; leurs âmes sont sauvées. - Moi, dit un autre, j'ai fait lever le vent du midi, contre un vaisseau chargé de chrétiens et ils sont tous noyés. La belle affaire ! dit le diable ; leurs âmes sont sauvées. - J'ai essayé pendant dix ans, dit un autre, d'endormir la vigilance d'un seul chrétien. enfin j'ai réussi. car il dort. -

Alors, dit Luther, le diable jeta un hurlement de joie. et les étoiles nocturnes de l'enfer entonnèrent un chant de réjouissance.

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Excepté cela.

Il y a quelques siècles régnait en Irlande. ainsi que dans d'autres contrées. parmi les barbares, l'usage suivant: Lorsque les guerriers se faisaient baptiser, ils commençaient par tenir énergiquement le bras droit élevé au-dessus de l'eau, afin que celui-ci ne fût pas touché par l'onde baptismale, Leur but en agissant ainsi ? Ils voulaient garder pour leur service propre le bras avec lequel ils avaient l'habitude de combattre, de blesser, de tuer; le bras qui tenait l'épée. Ils consacraient tous leurs membres au Christ, à l'exception de celui-là.

(FUNCKE, Propos sans fard.)

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Le chrétien et le monde.

Un Chinois, traduit devant le grand comité des Boxeurs, prononça les paroles suivantes :

«Il faut qu'un bateau soit dans l'eau et non pas l'eau dans le bateau. Ainsi le chrétien est appelé à vivre au milieu du monde sans que le monde vive dans le chrétien. » Paroles bien simples, pourtant singulièrement profondes, dignes d'être retenues. Je pourrais citer telle longue prédication qui ne contient pas autant de sagesse que ce court propos. Celui-ci projette une lumière devant les yeux. Il adresse à chaque chrétien un solennel avertissement.

Supposez le plus beau des bateaux. le plus solidement construit, n'est-il pas inutile tant qu'il n'est pas dans l'eau ? L'eau est son élément., elle l'appelle, il est fait pour voguer. Mais malheur au bateau qui se remplit d'eau. Si petite que soit la quantité d'eau qui y pénètre, elle ralentit sa course. Quand la voie d'eau est grosse. c'en est fait du navire. Il est aisé de calculer les heures. les minutes au terme desquelles il sombrera.

N'y a-t-il pas là une image bien exacte des rapports du chrétien avec le monde ? Le chrétien est appelé à se mouvoir dans le monde qui est son élément. Qu'il se garde de se réfugier dans une cellule, dans un désert. entre les quatre murs d'un cabinet. Il a à vivre au sein de l'humanité, à poursuivre avec les hommes tout ce qui est grand et beau. (FUNCKE, Propos sans fard.)

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Disciple de nom.

Une pauvre fille nourrissait sa mère et ses frères et soeurs, en donnant des leçons de piano. Un jour, poussée par la misère, elle fit mettre dans les journaux l'annonce d'un concert, en se donnant comme élève de Liszt. Or, ce n'était pas vrai. Le jour du concert. Liszt arrive dans cette ville.

Sans rien savoir. il descend dans l'hôtel où le concert devait avoir lieu. Epouvantée, la jeune fille se décide à aller trouver le grand maître pour tout avouer. «Pauvre enfant, pauvre enfant, dit l'artiste, je vous pardonne. »

Alors il lui demanda de se mettre au piano et de jouer ce qu'elle voulait présenter le soir. Il écouta, la rendit attentive à quelques fautes, et ajouta : « Maintenant vous pouvez dire que vous êtes mon élève, et je vous prie de mettre au programme que l'abbé Liszt jouera le dernier morceau. »

0 toi qui portes le nom de Christ en t'appelant chrétien, es-tu vraiment à son école? Va., dis-lui tout : il te pardonnera et mettra son nom dans le programme de ta vie.

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La conversion.

Il y a quelques années, j'achevais dans mon ancienne Paroisse une série de prédications sur la conversion de l'apôtre Paul. Une jeune paysanne, chrétienne comme on en voit rarement, sincère, active et expérimentée, vint à moi. Je puis parler d'elle sans scrupule, car dès longtemps. elle est dans la patrie céleste. Ce soir-là, beau soir de printemps, elle était triste, car elle avait des doutes sur la réalité de ses convictions religieuses.

«Jamais» disait-elle «je n'ai fait des expériences analogues à celles de l'apôtre, et je ne crois pas avoir passé par la conversion. » Elle était fort troublée, et tout ce que je lui dis pour la tranquilliser ne réussit ni à la convaincre ni même à la consoler.

Enfin, j'y parvins. Nous nous étions arrêtés près d'un des sapins du jardin. Je lui fis remarquer que les arbres feuillés traversent tous une crise visible; ils se flétrissent, la tempête les dépouille, pendant des mois, ils sont là sans couronne, sans parure. Au printemps, ils renaissent couverts d'un feuillage nouveau. Il en est tout autrement des sapins ; ils gardent leur verdure tout l'hiver , comme la mort apparente ne les atteint pas, l'action de la chaleur est peu visible, et cependant elle ne s'exerce pas moins puissante en eux que dans les autres arbres. Insensiblement, les nouvelles aiguilles paraissent au milieu des anciennes, et lorsque celles-ci tombent, nul ne s'en aperçoit. Ce changement, visible à tous les yeux dans les autres plantes, s'opère ici de façon absolument mystérieuse.

L'intelligente jeune fille comprit et fut consolée, et je n'eus pas besoin de lui parler davantage des oeuvres de Dieu dans la nature.

(FUNCKE, De la lumière aux ténèbres).

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Amplius.

Le fameux peintre Michel-Ange, ayant visité l'atelier d'un de ses élèves, écrivit, en l'absence de celui-ci, sur un tableau en travail dans l'atelier : Amplius !, c'est-à-dire : « Davantage ! » La peinture ainsi critiquée était harmonieuse et proportionnée ou ne pouvait y signaler aucune faute, positive mais toute la conception était maigre.

Il y a là comme une parabole applicable à la vie morale.

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Toutes choses passeront.

Grand maman Neumann nous a raconté, elle-même un trait de son enfance des plus caractéristiques : elle entendit,un jour, un monsieur qui disait au cours d'une conversation : « Eh oui, tout est vanité! » Là-dessus, la petite Mina, alors âgée de huit à neuf ans, courut auprès de sa mère et lui demanda: Que vent dire, maman, «tout est vanité ? » Cela veut dire, répondit la mère « que tout passe. » Mina baissa la tête toute pensive. Au bout d'un moment de silence, elle se rendit à la cuisine, et, mettant son doigt sur chaque objet qui s'y trouvait, elle disait : «Foyer, tu passeras; marmites, vous passerez; balai, tu passeras, et, continuant ainsi, elle fit le tour de la maison. Arrivée au galetas. elle toucha les tuiles en disant : «Vous,

tuiles, vous passerez ! » Vint ensuite le tour du jardin avec ses arbres et ses fleurs, et enfin celui du soleil, de la lune et des étoiles. Retournant ensuite auprès de sa mère, elle lui dit : « Mère, chère mère, nous, hommes. passerons-nous aussi, nous tous ? Sans doute, ma petite, Dieu seul ne passe pas; toutefois, si nous devenons enfants de Dieu, nous ne passerons pas non plus. 0 papa, ô maman, s'écria-t-elle, en éclatant en sanglots, aidez-moi à devenir une enfant de Dieu !

Cet ardent désir de devenir une enfant de Dieu, toujours plus vraie et plus parfaite, resta, depuis, l'aspiration ferme de son âme au travers de l'inconstance et de l'instabilité de toutes les choses d'ici-bas.

(FUNCKE, L'empreinte des pas, etc.)

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Les chiens de Lycurgue.

Le législateur de Sparte, Lycurgue, voulait convaincre le peuple de la nécessité de donner à la jeunesse cette éducation mâle et forte qui la rend capable de grandes choses.

Il se servit pour cela du moyen suivant : s'étant procuré deux petits chiens, il nourrit l'un avec délicatesse et forma l'autre au rude exercice de la chasse. Quand l'âge eut fortifié le corps et les habitudes de l'un et de l'autre, il assembla le peuple et amena ses deux chiens sur la place publique, puis il lit placer des mets de choix devant eux, et lâcha un lièvre en même temps.

Aussitôt, l'un des chiens court vers les mets dont il avait coutume d'être nourri ; l'autre poursuit le lièvre avec ardeur ; il le serre de près et ne tarde pas à l'atteindre, Tout le peuple applaudit à son agilité. Alors Lycurgue s'adressant à l'assemblée « Ces deux chiens, dit-il, sont de même race voyez cependant la différence, et apprenez quel est le pouvoir de l'éducation ! »

La cause de Lycurgue fut gagnée, et l'on se soumit à ses lois, qui firent de Sparte la première cité de l'ancienne Grèce.

(La Gerbe.)

2. Confiance, foi.

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Au lit de mort de Mélanchthon.

Mélanchthon était mourant, on en prévint Luther. Il arrive, se penche sur le malade et pousse un cri de détresse. Ce cri réveille Mélanchthon de sa stupeur. Regardant fixement Luther, il lui dit : Luther, est-ce bien vous ? Pourquoi ne me laissez-vous pas partir en paix ? - Philippe, nous ne pouvons pas encore nous passer de vous, dit Luther.

Et se jetant à genoux, il se mit à prier, à lutter avec Dieu pendant plus d'une heure, pour la guérison de son ami. Puis il vint auprès du malade, prit sa main: Cher Luther, dit Mélanchthon, pourquoi ne me laissez-vous pas aller en paix? - Non, non, répondit le vaillant réformateur, nous ne pouvons encore nous passer de vous dans ce champ de travail.

Luther alla demander qu'on préparât un potage et pressa le malade de le prendre ; celui-ci répéta : Cher Luther, laissez-moi partir pour ma demeure éternelle ! - Non, Philippe, nous ne pouvons vous laisser aller. Buvez cette soupe, sinon, je vous excommunie ! - Le malade avait à peine pris cette nourriture que la vie lui revint ; il put travailler encore des années. En rentrant chez lui ce soir-là, Luther dit à sa femme : A ma prière, Dieu m'a rendu aujourd'hui mon frère Mélanchthon.

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Assurance du salut.

Robert Bruce (roi d'Ecosse, 1274-1329), le matin de sa mort, déjeuna comme d'habitude avec un oeuf : Je crois que j'ai encore faim, dit-il à sa fille, apporte m'en encore un!

Tandis qu'on le lui préparait, l'expression de son visage devint très sérieuse: Ma fille, s'écria-t-il, voici le Maître qui m'appelle! - Son regard s'était voilé. Il demanda sa Bible et pria sa fille de l'ouvrir au ch. 8 des Romains. Comme il ne pouvait plus voir, il lui dit: Mets mon doigt sur ces mots : Je suis assuré que rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu en Jésus-Christ. - Quand ce fut fait, il dit: Mon doigt y est-il bien? - Oui, père. - Maintenant que Dieu te soit en aide, ma fille. J'ai déjeuné avec toi sur la terre ; je souperai ce soir avec notre Seigneur Jésus-Christ. - Après avoir dit ces mots, il expira.

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Pain quotidien.

Un vénérable pasteur d'Eisenach, Volkmar Popo. racontait que, dans son enfance, il demandait à dîner on à souper à sa pauvre mère ; souvent elle lui répondait : « Mon enfant, je n'ai pas encore achevé ma quenouille; quand j'aurai garni mon fuseau, j'irai essayer de le vendre. En attendant, mets-toi là à genoux et prie le bon bien de me faire trouver quelqu'un qui veuille me l'acheter. » C'est ainsi, ajoutait Volkmar Popo, que j'ai appris de bonne heure à demander à Dieu mon pain quotidien, et mon Père céleste ne m'a jamais laissé avoir faim.

(MONTANDON, Oraison dominicale.)

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Dieu fera le reste.

En 1532, un charpentier, Jens Haven, se rendait auprès du comte de Zinzendorf. et lui avouait que. depuis six ans, il portait en soir coeur le désir d'annoncer l'Evangile aux Esquimaux. «N'a au Groenland», répondit le comte. «apprends la langue, Dieu fera le reste.»

En 1764, il montait sur un vaisseau de guerre qui mettait à la voile pour ces parages. Arrivé au terme de la course, il demande à descendre seul sur le rivage inhospitalier. Le capitaine accueille ce projet avec une plaisante ironie ; mais sans se laisser déconcerter, Jens Haven habillé en groenlandais s'avance sur la plage. La foule surprise l'observe de loin, s'approche curieuse et l'entoure bientôt. «C'est un ami, s'écrie-t-elle, venez. écoutons-le ! » Puis, elle le supplie de se rendre dans quelques huttes du voisinage.

Haven n'ignorait pas le sort des victimes de 1752 et, partagé entre l'obéissance et l'inquiétude, il se recueillit un instant. « Seigneur, dit-il en secret, je vais aller vers eux en ton nom. S'ils me tuent, ma carrière terrestre sera finie et j'irai vivre avec toi. S'ils m'épargnent, alors je saurai que c'est toi qui veux que l'Evangile leur soit annoncé maintenant. » - « Me voici, » ajoute-t-il en tendant la main aux Esquimaux; «me voici, je vous suis I » Il est reçu avec la plus entière bienveillance, mais on se borne à le questionner. Cependant l'apôtre avait su exciter une certaine sympathie et on le lui prouva en exigeant de lui la promesse qu'il reviendrait l'année suivante. Jens Haven retourna en Angleterre bénissant Dieu. Au printemps de 1765, il reparaissait avec le missionnaire Drachard, sur les côtes du Labrador, mais de nombreuses difficultés retardèrent jusqu'en 1771 le véritable commencement de sa mission. C'est alors que nous le voyons à la tête de quatorze frères et soeurs moraves, fonder une colonie.

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La foi triomphante.

C'était au plus fort des persécutions contre les réfugiés pour cause de religion. Un juge entra une nuit chez un de ses prisonniers, Gilek de Lubny. « Gilek, lui dit-il, de quelle confession es-tu ? - De la confession évangélique » répondit-il, et au même instant, il reçut à la tête un coup de poing si violent, qu'il en fut renversé et resta quelque temps sans connaissance. Rappelé à la vie par des coups de bâton, il entendit le juge lui poser cette question : « Veux-tu te faire catholique ? - Je ne renierai pas mon Sauveur ! » répondit-il. Alors le juge ordonna qu'il reçut, à l'instant même, trente coups de verge.

Le geôlier allait exécuter cet ordre, lorsqu'il fit observer qu'il ne pouvait plus se tenir sur ses jambes. « Qu'il se couche donc ! » cria le juge. Pendant qu'il se mettait à genoux pour pouvoir s'étendre à terre, Gilek se recommandait à la grâce de son Sauveur. « Tu vois, mon Sauveur. lui disait-il, que je ne pourrai supporter ces coups, je succomberai ! » Au même instant, le juge ordonna de remettre l'exécution au lendemain. Durant sept nuits consécutives, l'implacable juge renouvela ses visites et ses menaces, sans jamais rencontrer chez sa victime autre chose que l'imperturbable calme de la foi qui ne cessait de puiser des forces toujours renouvelées dans la communion de Jésus.

Peut de temps après, il fut appelé auprès du capitaine du château, dont il avait entendu parler comme d'un homme excessivement violent. Il s'y rendit non sans angoisse et tout en demandant au Seigneur de lui venir en aide. Le capitaine avait le jésuite à ses côtés. Evidemment, il s'agissait de frapper un grand coup. « Es-tu Gilek de Lubny ? » lui demanda le soldat et sur sa réponse affirmative, il le contempla longtemps d'un air approbateur. « Jean Gilek poursuivit-il après une pause, veux-tu persévérer dans ta foi, lors même que tu serais condamné à la prison perpétuelle, condamné au gibet, condamné au bûcher ? » Cette question lui fut solennellement adressée et répétée trois fois. Gilek répondit chaque fois avec fermeté : « Oui ! » Alors le capitaine se tournant vers le jésuite, lui dit : « Je ne puis rien faire de cet homme. Il fait bien de dire ce qu'il pense d'autres disent facilement qu'ils veulent se faire catholiques, et ne le font pourtant pas. »

Il fit alors emmener le prisonnier et lui envoya une aumône.

(Journal de l'Unité des frères, 1868.)

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Le capitaine Gardiner.

Le capitaine F. Allen Gardiner, officier de la marine anglaise, brûlait d'un ardent désir de porter l'Evangile aux indigènes de la Terre de Feu., ces hommes aux instincts grossiers, qui vivaient comme des brutes, à tel point que Darwin leur refusait le titre d'hommes. Ne pouvant s'installer à terre, l'héroïque missionnaire et ses compagnons s'établirent dans un bateau qu'ils ancrèrent dans une baie.

C'est là, de sa demeure flottante, que Gardiner, avec deux catéchistes et deux marins pieux, entreprit son oeuvre de défrichement au milieu des indigènes. De toute la bande, pas un seul ne devait revoir sa patrie. Ils moururent tous lentement d'inanition. Seuls, leurs cadavres et leur journal furent retrouvés et racontèrent l'horrible histoire. Ils avaient succombé l'un après l'autre, Gardiner, le dernier de tous, victimes de la faim.

Et pourtant, il n'y avait eu chez eux ni gémissements, ni murmures. Quel témoignage dans ce message d'adieu du dernier survivant : « Nous sommes bien pauvres et bien faibles. Cependant notre bateau est pour nous un vrai Béthel. Dieu est ici, nous le savons, nous le sentons. Soit que je veille, soit que je dorme, continuait Gardiner, je suis heureux, heureux plus que je ne saurais l'exprimer ! » Puis quelques lignes dans lesquelles, au lieu de se livrer à de vaines récriminations, il suppliait qu'on n'abandonnât pas cette oeuvre, et esquissait brièvement un plan pour la suite des opérations.

Quel amour ardent pour Dieu! A l'heure de la mort, les merveilles de la bonté divine sont la seule chose dont il trouve à parler. Après cinq jours de jeûne, il déclare qu'il ne sent ni la faim, ni la soif. Sur un rocher qui dominait le lieu de son agonie, il avait gravé comme devise cette précieuse parole des psaumes :

Mon âme, attends-toi à l'Eternel,

Car mon espoir est en lui.

Il mourut sans contempler aucun résultat de son travail. Il avait semé avec larmes, mais il ne vit pas même paraître un brin d'herbe. Cependant il n'avait pas échoué : aujourd'hui, en effet, parmi ces tribus païennes, une abondante moisson se lève. L'Evangile triomphe et transforme ces hommes corrompus en des hommes honnêtes et bons.

(D'après : Les Nouveaux Actes des apôtres.)

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Alexandre et le médecin Philippe.

Alexandre le Grand était malade. Aucun de ses médecins n'osait examiner son cas. Un seul, Philippe, ne crut pas que tout fût perdu, et le décida à prendre une potion.

Pendant qu'il la préparait, un messager apporta à l'empereur une lettre qui l'avertissait que Philippe voulait l'empoisonner. Alexandre plaça la lettre sous son oreiller. Au moment voulu, le médecin entre, portant le breuvage dans une coupe. Alexandre lui donne la lettre, et d'un trait, bravement et sans soupçon, vide la coupe. Sur sa figure sereine et satisfaite se lisait sa confiance en son ami. Elle ne fut pas trompée. Si Philippe avait été un traître, c'en était fait d'Alexandre.

C'est comme cela que Dieu veut que nous nous confions en lui.

Se confier en quelqu'un, c'est se fier à lui, croire à sa parole, compter sur ses promesses, ne jamais douter de sa fidélité.

(Cité par D. Moody.)

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La parole de l'empereur.

César Malan racontait l'anecdote suivante:

L'empereur Napoléon 1er passait en revue ses troupes sur la place du Carrousel, à Paris. En donnant un ordre, il laissa par distraction flotter les rênes sur le cou de son cheval, qui immédiatement partit au galop, L'empereur fut obligé de se cramponner à la selle. Alors un simple soldat s'élança à la tête du cheval, saisit la bride et la tendit respectueusement à l'empereur qui lui dit : « Je vous suis très obligé, capitaine ! » Cet homme crut à la parole de l'empereur et en le saluant, lui dit : Dans quel régiment, Sire ?

Charmé de sa confiance, Napoléon répondit: A mes gardes ! et il s'éloigna au galop.

Aussitôt le soldat déposa son fusil et s'approcha du groupe des officiers d'état-major.

En le voyant, un des généraux dit d'un ton méprisant : Que vient faire ici cet individu ?

- Cet individu, répliqua fièrement le soldat, est un capitaine de la garde !

- Vous ? mon pauvre ami, vous êtes fou de parler ainsi !

- C'est lui qui l'a dit ! répondit le soldat en montrant du doigt l'empereur.

- Je vous demande pardon, capitaine, dit le général avec respect. Je ne le savais pas.

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Ne perdons pas courage.

Un ancien d'église s'approcha mi dimanche matin de son pasteur et lui dit avec tristesse, mais avec fermeté : Il y a sûrement quelque chose qui ne va pas dans votre prédication ou dans votre oeuvre pastorale, car nous n'avons gagné à l'église qu'un membre cette année, et ce n'est qu'un jeune garçon !

Le vieux pasteur prêcha ce jour, le coeur serré. Il finit son discours avec des larmes dans les yeux. il aurait souhaité d'être au bout de sa carrière et de se coucher pour le dernier sommeil, sous les cyprès du vieux cimetière. Il s'attarda dans sa chère église, cherchant la solitude, lorsqu'un jeune garçon s'approcha, le visage ému. - Tu étais là, Robert, dit le pasteur . - Oui, répondit l'enfant; croyez-vous qu'en travaillant beaucoup, je pourrais arriver à prêcher l'Evangile ? - A prêcher l'Evangile ? - Oui, peut-être à devenir missionnaire? - Long silence; des larmes baignaient les joues du pasteur, et la blessure de son coeur était guérie. - Robert, dit-il, Je vois là la main de Dieu. Que le Seigneur te bénisse, mon garçon. Oui, je pense que tu prêcheras l'Evangile.

Ce jeune garçon était Robert Moffat, qui, plus tard, ajouta à l'Eglise une province nouvelle, traduisit la Bible dans la langue des sauvages et enrichit le monde de découvertes géographiques

Ce n'était pourtant qu'un jeune garçon!

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Ce que peut la confiance.

Un jour, la baronne Mathilde Wrede, l'amie des prisonniers en Finlande, eut à, traverser en voiture une assez longue et sombre forêt, ayant pour conducteur un prisonnier libéré, dont la physionomie n'était guère rassurante. ..On n'entendait d'autre bruit que les pas du cheval et le grincement des essieux de la carriole.

Tout à coup, la voix du cocher interrompit le silence : « Mademoiselle la baronne a sur elle l'argent qui doit être remis à la poste ? » demanda-t-il. « Mais oui », fut-il répondu. « Et pourtant Mademoiselle a le courage de traverser seule avec moi la forêt, sachant que j'ai commis un meurtre pour voler quelques francs! Vous n'avez donc pas eu peur de moi ? »

« Non, Ajalmar, car lorsque tu as commis toutes ces mauvaises actions, tu étais mauvais toi-même, aujourd'hui tu ne l'es plus ; je me fie à toi. »

Mathilde Wrede avait prononcé ces mots d'un ton bienveillant et Parfaitement calme. Un silence suivit ; puis soudain, de violents sanglots soulevèrent la poitrine de l'ancien malfaiteur, et l'on entendit ce cri d'un coeur profondément remué : « 0 mon Dieu, je te remercie, elle me croit bon; elle croit en moi ! »

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Père, tu es avec moi.

Un soir. raconte Otto Funcke, je dus monter au grenier chercher quelque chose. Ma fille cadette. enfant de deux ans, me supplia de la prendre avec moi. - «Petite, la chambre est noire, » lui dis-je. Mais elle insista. Je la pris dans mes bras et nous arrivâmes « dans le sombre réduit. Le vent hurlait et les ardoises du toit faisaient un bruit déplaisant. C'était une. expérience toute nouvelle pour la fillette, et je sentais frémir son petit corps. Sa voix tremblait aussi : - « Père, tu es avec moi, » disait-elle. Elle disait cela et le sentait. Elle ne pleura pas, bien qu'a dessein je tardai à allumer la bougie. Elle entoura avec plus de force mou cou de ses bras et répéta : «Père, tu es avec moi. » - 0 sainte simplicité ! pensai-je. Croire que le Père céleste est avec nous, n'est-ce pas la suprême théologie et la suprême morale?

Les routes sombres s'éclairent pour qui croit cela.

(FUNCKE, Joseph.)



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