Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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GLANURES (1)

III

L'OEUVRE DE CHRIST (Suite)

La porte fut fermée.

Un soir que, Whitefield, le célèbre évangéliste, expliquait à son nombreux auditoire la parabole des vierges sages et des vierges folles, il insista spécialement sur les mots de la fin : « Et la porte fut fermée. »

Or, il se trouvait dans la salle deux jeunes gens à l'esprit Mondain et léger, qui étaient venus avec l'intention de se moquer de la Parole de Dieu et de l'évangéliste.

Ainsi, l'un des jeunes gens murmura à voix basse à l'oreille de son camarade : « Il n'y a pas grand mal. Si une porte se ferme, une autre s'ouvrira. »

Mais quel fut l'émoi des deux moqueurs, lorsque Whitefield. qui n'avait pu entendre ce qu'ils s'étaient dit tout bas, s'écria : « Il peut y avoir ici des pécheurs légers et indifférents, qui s'opposent à la Parole de Dieu et qui pensent en eux-mêmes : «Qu'importe ? si une porte se ferme, une autre s'ouvrira. » Ils ne se trompent pas, ces moqueurs. Mais je vous dirai, moi, quelle est la porte qui s'ouvrira pour eux quand celle du ciel se fermera. C'est la porte de l'abîme sans fond, la porte du malheur éternel.

Les deux jeunes gens se regardèrent pâles et émus. Quel autre que Dieu seul avait pu mettre sur les lèvres de l'évangéliste les mots mêmes qu'ils avaient prononcés par raillerie ?

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Petits commencements, grandes vocations.

Personne n'ignore aujourd'hui l'importance des petits commencements: la vie débute par un germe imperceptible; les plus terribles maladies sont dues souvent à l'entrée dans notre organisme d'un microbe invisible, les plus belles oeuvres de la charité chrétienne comme les plus terribles manifestations du mal ici-bas ont commencé, d'ordinaire, sans que les hommes y prennent garde, tant elles étaient microscopiques à l'origine. Il en est ainsi, de la carrière de plus d'un de nos missionnaires qui ont été amenés à leur glorieuse vocation par des événements sans importance.

 

Jean Egède.

C'est ainsi que le premier missionnaire du Groenland - celui qui fut le pionnier de la mission dans cette contrée glacée devenue, depuis, le séjour d'un vrai printemps spirituel - Jean Egède, entendit, en 1709, son premier appel de Dieu, en lisant au soleil de minuit, solitaire dans son humble cure de pasteur un livre sur les Légendes du Groënland. Il paraissait seul: en réalité, Dieu était là, cherchant par cette lecture à lui ouvrir les yeux sur l'état lamentable du Groënland et de ses habitants. Il fit alors cette simple et enfantine prière : « 0 Dieu! s'il est vrai que là-bas il y ait des gens privés de l'Evangile, envoie-moi! » Douze ans plus tard, après avoir surmonté toute espèce de difficultés, il s'embarquait à Bergen pour aller porter aux Esquimaux grossiers et sauvages que le Seigneur lui avait mis sur le coeur la bonne nouvelle de Christ.

John Williams.

Un siècle plus tard, à Londres, un jeune apprenti quincaillier attendait un soir dans la rue un ami plus ou moins léger, avec lequel il devait passer sa soirée au café. Ce n'était pas un mauvais sujet, loin de là, mais son coeur n'appartenait pas au Seigneur, il pouvait subir de mauvaises influences et très mal tourner. La femme de son patron, passant par là, le voyant ainsi seul et désoeuvré,. lui proposa de l'accompagner à un culte dans une église du voisinage. Il accepta et, le soir même, il était saisi par la grâce de Dieu. Converti au Sauveur, il se mit à son service et quand, peu de temps après, il apprit que la Société des Missions de Londres demandait des jeunes gens pour son oeuvre, il s'offrit, fut agréé, et partit pour les îles de la Polynésie. Cet apprenti quincaillier n'était autre que John Williams, le célèbre missionnaire des îles Hervey et Fidji et des Nouvelles-Hébrides ; quand il mourut martyr à Erromanga, à l'âge de quarante-cinq ans, il avait, dit-on, amené à l'Evangile plus de trois cent mille païens. Lors d'un de ses voyages à Londres, il put montrer, de la tribune, la place où Dieu l'avait appelé, grâce à l'aimable invitation d'une chrétienne,

Robert Moffat.

Vers la même époque, un jeune jardinier écossais se rendait un jour en ville pour faire des commissions. En traversant une rue, son attention fut attirée par une affiche annonçant pour le soir une conférence missionnaire donnée par un pasteur du nom de Roby. Il n'hésita pas à y aller. et ce fut là qu'il entendit clairement l'appel du Maître, lui demandant sa jeunesse et son coeur pour l'oeuvre missionnaire ; il avait vingt et un ans, Ce jeune jardinier, gagné par une affiche, n'était autre que Robert Moffat, l'intrépide missionnaire du Sud de l'Afrique, celui qui amena aux pieds du Sauveur le chef Africander, que tous redoutaient comme le « tueur d'hommes ».

David Livingstone.

Et savez-vous comment le plus connu et le plus distingué des voyageurs de l'Afrique, David Livingstone, fut amené à sa merveilleuse carrière, de missionnaire d'abord, d'explorateur ensuite ? Par une conférence que Robert Moffat donna à Londres, alors que Livingstone étudiait la médecine. Il fut tellement saisi par les récits du missionnaire dont il devint plus tard le gendre, qu'il quitta tout pour suivre le Seigneur jusqu'au centre de l'Afrique et préparer ainsi à l'oeuvre de la mission des voies nouvelles. S'il sut exciter l'admiration des savants par ses recherches scientifiques de première importance, il sut aussi gagner le coeur des pauvres noirs. car il les aimait tendrement et ne les maltraitait jamais. Le souvenir qu'il laissa en mourant fut tel que des hommes de son escorte, après avoir embaumé son cadavre, entreprirent un long voyage a pied pour le transporter sur leurs épaules jusqu'à la côte de Zanzibar.

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Témoignage d'un contemporain.

M. Emile Vandervelde, le plus brillant orateur du Parti socialiste belge, revenu d'un voyage au Congo belge, a envoyé au Peuple de Bruxelles une série de lettres donnant ses impressions. Dans le numéro du 13 octobre, il parle des missions évangéliques. Voici ses paroles :

... Je suis encore tout ému de la visite que nous fîmes à la mission protestante de Bolobo. Il y a trente ans, quand pour la première fois Stanley descendit le fleuve, les indigènes qui habitaient cette région étaient d'affreux cannibales. Aujourd'hui beaucoup d'entre eux sont des civilisés qui habitent des maisons à l'européenne, ont été à l'école et exercent toutes sortes de métiers. Les deux dames qui dirigent l'école, et leurs moniteurs noirs, apprennent à lire aux enfants dans leur langue; les livres de classe ne sont pas des laissés pour compte des écoles d'Europe, mais des manuels soigneusement adaptés à la mentalité et aux préoccupations des jeunes indigènes. Je suis frappé de l'air d'intelligence de ces écoliers. de la propreté et du soin de leur mise, de la dignité de leur attitude. Ce sont des hommes que l'on fait. C'est une élite que l'on crée.

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Puissance mystérieuse.

Le fameux tableau de Munckaczy: Christ devant Pilate, était exposé au Canada, dans une ville du voisinage des grands lacs. Un jour, un gardien vit se présenter à la porte un homme à l'aspect rude, portant le costume de marin, qui lui demanda :

Est-ce ici pour voir Jésus-Christ?.

Oui, c'est ici qu'est le tableau qui représente le Christ.

- Combien est-ce qu'on paie?

Le prix d'entrée était assez élevé ; il jeta sur la table la pièce d'argent et entra. Le surveillant, envieux de voir quel effet produirait sur un pareil homme le chef-d'oeuvre du peintre et la scène saisissante qu'il représentait, observa son étrange visiteur.

L'homme se planta devant le tableau, le chapeau sur la tête ; puis il s'assit, jetant à terre l'imprimé explicatif qu'on lui avait remis. Au bout d'un moment, il ôta son chapeau, se redressa puis ramassa la feuille si dédaigneusement jetée. Il lut, il regarda de nouveau ; il étudiait les détails puis ses yeux se fixèrent longuement sur la toile ils ne se détournaient pas de la figure centrale, qui paraissait exercer sur lui comme une fascination ; enfin le surveillant vit des larmes perler sur ses joues.

Il resta là une heure entière, immobile, et quand il se leva pour partir, il dit au gardien :

- Je suis matelot sur les lacs, et ma mère m'a fait promettre qu'avant de repartir et de reprendre mon service, je viendrais voir Jésus-Christ. Je n'ai jamais cru à tout cela, mais l'homme qui a fait une pareille peinture doit croire au Christ et il m'a convaincu ; maintenant je crois aussi.

Quelle puissance mystérieuse renferment ces grandes scènes de la Passion, et quelle rencontre pour une âme de se trouver en quelque sorte face à face avec le Sauveur, avec l'Homme de douleurs, le Juste chargé, de nos péchés et souffrant pour nous

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Un triomphe de l'Evangile.

Voici ce qu'écrivait, il y a quelques années, un missionnaire à l'oeuvre parmi les Peaux-Rouges du Canada, M. Egerter Young:

« Les progrès de l'Evangile ont été si grands chez les Peaux-Rouges que leurs expéditions bien connues de pillages et de massacre appartiennent maintenant presque complètement au passé. On n'entend plus parler de tomawhaks, de massues guerrières et de chasseurs de chevelures. Les danses nocturnes ne saluent plus le retour des féroces guerriers portant à leur ceinture les dépouilles sanglantes de leurs victimes. Sans doute, l'intervention souvent brutale des autorités américaines et canadiennes y est pour quelque chose, mais ce ne sont pourtant pas elles qui ont remplacé chez les Indiens les terribles chants de guerre par les hymnes de 'la paix et qui., de sauvages guerriers ne rêvant autrefois que vol et carnage, ont fait des membres fidèles de l'Eglise de Christ, des citoyens utiles et respectés. La femme est honorée maintenant comme elle ne l'a jamais été quand le paganisme régnait encore en maître. L'homme fier et tyrannique la regardait avec mépris et l'astreignait à tous les travaux vils et pénibles. Malheur à elle quand, devenue vieille, elle ne pouvait plus subvenir à sa misérable existence !

» - Moo-koo-woo-soo, qu'est-ce que c'est que cet endroit ? demandait, il y a quelques années, le missionnaire à un chef des Saulteaux.

» - Oh ! répondit-il en ricanant, c'est là que j'ai étranglé ma mère avec une corde et que j'ai réduit son corps en cendres pour que son esprit ne vienne pas me troubler pendant la nuit.

» - Et pourquoi l'as-tu tuée ?

» - Oh ! elle était devenue si vieille qu'elle ne pouvait plus attraper de poissons et de lapins, et cela m'ennuyait d'avoir à la nourrir !

» C'était le temps du paganisme cruel, sans coeur, ignorant les affections naturelles. Et pourtant là, chez ces terribles Saulteaux, le christianisme a remporté quelques-uns de ses plus beaux triomphes. Transportons-nous par la pensée à quelques années seulement du temps où Moo-koowoo-soo tuait sa mère. Une église de bois s'élève maintenant tout près de l'endroit où se déroula le terrible drame. C'est dimanche matin: le missionnaire nous invite à nous asseoir à ses côtés. sur la plate-forme qui lui sert de chaire. Les fidèles arrivent de toutes parts. Ils entrent en silence et avec respect dans la maison de Dieu. Bien avant d'atteindre la porte, les conversations ont cessé. Des familles entières pénètrent dans l'édifice, les mères apportant avec elles leurs tout petits bébés qu'elles ont suspendus derrière le dos, dans un filet garni de mousse. Voyez comme elles se déchargent prestement du doux fardeau, suspendant leurs filets à des crochets fixés au mur.

Que cela ne vous trouble pas : ces bébés indiens sont les plus tranquilles du monde, et même si le service dure deux heures, ce qui est probable, vous n'entendrez pas un cri. La foule continue à entrer. La plupart prennent place sur le sol, dans les couloirs et dans l'espace vide autour de la chaire. Ils n'ont pas encore de chaises ou de bancs dans les wigwams et craignent, s'ils utilisent ceux qui se trouvent dans l'église, de ne pas pouvoir jouir du service. Au moment où le culte va commencer, un mouvement inusité se produit vers la porte. Que se passe-t-il ? Une scène dont les anges se réjouissent, un spectacle qui transforme en un sanctuaire céleste la petite église construite en bûches superposées. Deux Indiens ont fait un siège, de leurs mains réunies, et sur ce siège ils portent leur vieille mère invalide à sa place dans la maison de Dieu. Ils l'ont portée ainsi sur un espace de deux kilomètres. Le troisième des fils, s'adressant à la foule qui garnit les couloirs, dit doucement:

» - Faites place pour la mère!

» En quelques instants, le chemin est ouvert, et bientôt la vieille est assise sur une couverture qu'on a étendue pour elle sur le sol, tandis que l'aîné de ses fils l'entoure tendrement de son bras robuste pour qu'elle puisse s'appuyer. C'est un touchant spectacle de voir cette aïeule se serrant contre son fils et ce fils si heureux de pouvoir la soutenir !

» Alors notre pensée nous reporte au temps où Moo-koo-woo-soo étranglait sa mère. Comment s'expliquer un pareil changement ? Il n'y a qu'une réponse possible : c'est la conséquence directe de la diffusion chez les Indiens du glorieux message apporté aux hommes par le Fils de Dieu.

» Les missions chrétiennes ont rencontré et rencontrent encore beaucoup d'opposition, même chez les chrétiens. Mais aussi longtemps que les missionnaires pourront faire voir des scènes de ce genre se passant tout simplement et tout naturellement dans la vie quotidienne de peuples autrefois cruels, sanguinaires et sauvages, ce sera une réponse suffisante à tous ceux qui, pour une raison ou pour l'autre, pourraient mettre encore en doute l'efficacité de la mission parmi les païens. »

(Liberté chrétienne.)

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Aux îles Fidji.

Le Chronicle, organe de la Société missionnaire de Londres, parle d'un comte anglais qui visitait les îles Fidji et qui, comme le font d'ordinaire bon nombre d'incrédules, cherchait à renverser la foi d'un chef chrétien. Il lui disait que de nos jours l'on ne croyait plus à la Bible et que c'était une folie que d'accepter la religion chrétienne.

Les yeux du vieux chef, dit-on, étincelaient, et il répondit en ces termes : «Voyez-vous là-bas ce grand bloc de pierre ? C'est sur cette pierre que nous abattions nos victimes et que nous leur écrasions la tête. Voyez-vous plus loin ce grand four? C'est là que nous rôtissions des corps humains pour nos jours de grandes fêtes. Maintenant, vous! vous! - si nous n'avions en ces missionnaires, ce vieux Livre, et ce grand amour de Jésus-Christ qui nous a changés et nous a faits enfants de Dieu de sauvages que nous étions. - vous. vous ne quitteriez pas cette place ! Remerciez Dieu pour l'Evangile, car autrement vous seriez tué, rôti dans le four que vous voyez, et en peu de temps nous aurions fait festin de votre corps. » (Home Missionary).

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Puissance de l'Evangile.

En octobre 1885, le missionnaire James Hannington arrivait dans l'Ou-Ganda, après un voyage très difficile. Mais quelques jours avant d'arriver à sa station, il fut la victime d'une conspiration de la part des indigènes qui l'empêchèrent d'avancer.

Un soir, il monta sur une colline afin de se faire une idée du pays. La vue splendide et le lac qui miroitait à ses pieds lui rappelaient agréablement que son voyage touchait à sa fin.

Soudain, il se vit cerné, par une vingtaine d'indigènes, à la mine farouche qui se jetèrent sur lui, le dévalisèrent et l'emportèrent à toute vitesse. Il se défendit, mais la lutte était trop inégale pour durer. En un instant, il fut jeté à terre et entraîné avec une violence extraordinaire, tiré de tous côtés tandis que son pauvre corps allait butter à tous les arbres et les pierres du chemin. Persuadé qu'il n'avait plus que quelques minutes à vivre, il trouva la force de chanter le cantique: «Sur toi je me repose, » et se remit entre les mains de Dieu. Mais l'heure de la délivrance n'avait pas encore sonné.

Arrivés au village, les barbares le jetèrent dans une misérable butte, lui faisant comprendre qu'ils attendaient les ordres du chef Mwanga.

Alors commencent pour Hannington des jours de souffrances morales et physiques difficiles à décrire. La fièvre qui le rongeait, une nourriture insuffisante, la vermine et les rats qui régnaient en maîtres dans la hutte, lui firent bientôt perdre ses forces. Mais soutenu par l'Esprit de Dieu. il supporta vaillamment ses souffrances.

Le 29 octobre arriva l'ordre de Mwanga. ordre qui devait délivrer Hannington de son combat terrestre. Après avoir eu la douleur de voir les hommes de sa petite caravane mis à mort. il vit les guerriers se ruer sur lui. Rassemblant alors tout, ce qui lui restait de force, il se redressa une dernière fois pour envoyer un suprême message à Mwanga. « Dites-lui, s'écria-t-il. que je meurs pour les Ba-Gandas et que j'ai payé de mon sang la route de l'Ou-Ganda ! » Ce fut tout. D'un geste il désigna au bourreau son propre fusil . le coup partit et l'âme du héros s'envola joyeusement vers sa demeure éternelle. Le missionnaire n'arriva jamais au but du voyage, mais le martyr était arrivé au port où tous les combats avaient cessé et où les chants de triomphe remplaçaient les larmes.

Vingt-et-un ans plus tard, sur cette même terre d'Afrique, se passait un fait remarquable, véritable triomphe de l'amour divin : le fils du missionnaire James Hannington, procédait au baptême du fils du chef Mwanga. celui qui avait fait assassiner son père.

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Gaston Frommel.

Après s'être adonné à l'étude des sciences naturelles, M. Gaston Frommel, s'est, à l'âge de 19 ans, senti appelé, à la vocation pastorale. Ce changement de direction imprimé à son activité est le résultat d'une conversion très sérieuse. On peut aisément s'en convaincre par l'émouvant récit que M. Frommel lui-même en a fait dans les termes que voici :

« J'ai rencontré, en une heure décisive de mon existence, quelqu'un avec qui j'ai lutté et qui m'a vaincu. J'allais dans la vie suivant mes propres voies, cherchant la satisfaction de mes propres désirs, lorsque Christ, s'avançant à ma rencontre, se plaça devant moi et me barra la route.

«Il arrêta ma course et, ayant fait silence dans mon coeur, il eut avec moi un entretien solennel où il me parla comme lui seul sait parler... Lorsque, enfin, je me rendis, et que j'acceptai la volonté de Dieu à mon égard, je n'étais plus libre, j'étais esclave, esclave de Christ.

«C'est de cette heure-là, de cette entrevue personnelle avec mon Sauveur et mon Dieu, c'est de ce premier et suprême dialogue que soutint mon âme avec la sienne que datent tout ensemble et ma conversion chrétienne et ma vocation pastorale. »

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Comment de lions on peut faire des agneaux.

Esaïe 11 : 6.

En juin 1907, au milieu d'un concours de personnes profondément émues, mi convoi funèbre s'acheminait vers le Campo Santo de Florence. Derrière le corbillard. mi groupe d'hommes du peuple, rudes d'aspect, mais tout en larmes. portaient des gerbes de fleurs cueillies par eux dans les champs. Et, par un contraste étrange., derrière ces hommes, dans le cortège, figuraient des notabilités politiques et religieuses. telles que le procureur du roi Cav. Moschini et le consul de France. qui avaient tenu à donner ce dernier témoignage de respect et de reconnaissance à mie, fidèle servante du Seigneur.

Fille du regretté pasteur N. André-Viollier et soeur de son successeur, le pasteur Tony André, Mlle Louisa André dirigeait à Florence un asile pour détenus libérés. qu'elle avait créé de sa propre initiative... Elle avait loué, dans la partie septentrionale de la ville, une grande maison de dix à douze pièces. Elle y logeait les hommes et les jeunes gens, protestants ou catholiques, qui sortaient de prison sans avoir d'autre « home ». et elle vivait là, toute seule avec ces repris de justice. L'influence morale qui émanait de sa personnalité, sanctifiée par mie communion intime et constante avec Dieu, était si puissante, que ces hommes dégradés, souvent esclaves des vices les plus grossiers, tels que l'ivrognerie, étaient domptés par cette faible femme et lui obéissaient comme des agneaux. Elle n'en avait pas peur, car tous l'aimaient et la respectaient. Il n'y avait pas de servante dans la maison, et c'étaient des hommes qui faisaient même la cuisine. Lorsque je visitai l'établissement, la porte m'en fut ouverte par un personnage à l'air mélancolique qui était à la fois le concierge, le cuisinier et le factotum de la maison. On m'apprit qu'il avait jadis commis de grands crimes.

Les pensionnaires travaillaient, le, jour, dans les fabriques ou ailleurs. Mlle André pourvoyait à leurs besoins, les suivait de près, prenait des informations, dès qu'ils ne rentraient pas ponctuellement le soir. Il lui est souvent arrivé de sortir la nuit, revêtue d'un déguisement, pour aller à la recherche de ceux qui s'étaient attardés au dehors. Elle exerçait une action merveilleuse sur les coeurs des hommes et des jeunes garçons.

Mlle André était entourée à Florence d'une considération générale ; elle avait fondé son établissement avec ses ressources particulières ; ... elle ne faisait pas de collectes, mais demandait au Seigneur de lui envoyer les fonds nécessaires ; et elle recevait de Lui cet argent... »

(Semaine religieuse.)




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