Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



GLANURES (1)

Il
LE PÉCHÉ

Deux spécimens d'humanité.
 
Dans une conférence donnée à la Salle centrale, à Lausanne, M. le pasteur Léopold Monod, de Lyon, a cité les deux faits suivants, qui démontrent d'une manière frappante la différence capitale qui existe entre des hommes obéissant uniquement à leurs instincts naturels, et d'autres animés de l'Esprit de Dieu:
Dans une mine de houille abandonnée - aux Etats-Unis, à Wheeling, West-Virginia - on découvrit, en 1996, quatre squelettes ; près d'eux, enfermé dans une bouteille, un papier signé du nom de Joseph Edney, où l'on pouvait lire encore ce qui suit :
«2 novembre 1863. - La mine s'est effondrée et nous sommes prisonniers. Ni eau, ni aliments. Voici le huitième jour de notre emprisonnement.»
«4 novembre. - Ewing et Akelson viennent de tuer Ayres et dévorent son cadavre. »
« 6 novembre. - Ewing a tué Akelson; il brandit son couteau et danse comme un fou. »
« 7 novembre. - J'ai tué Ewing qui voulait me tuer, et je renferme ce récit dans une bouteille. »
Voilà donc ce que devient l'homme sous l'impulsion de l'instinct primordial de la faim, de la folie engendrée par la faim et le désespoir. La scène est d'autant plus horrible qu'elle est, en même temps, un symbole. Cette lutte sur cet étroit théâtre. - entre ces quatre individus, dans les entrailles de la terre, évoque la vision de l'universelle, de l'impitoyable guerre que se livrent incessamment les êtres vivants. Dans l'humanité comme ailleurs, sous les hypocrisies et sous les beaux décors de la politique, du commerce, des organisations sociales, on se demande avec épouvante s'il y a autre' chose, en réalité, que cette question unique: Qui sera mangé, qui mangera les autres? Qui tuera, ou sera tué le premier ?
Hélas ! les catastrophes semblables à celle de Wheeling ne sont pas rares. Il y a quelques années, dans une mine anglaise, à Seedham, en déblayant des galeries où, à la suite d'une explosion, beaucoup de mineurs avaient péri, on a trouvé ces mots écrits à la craie par l'un d'eux sur une porte de ventilation :
«Tous vivants à trois heures. Seigneur, aie pitié de nous! Prie ensemble pour la délivrance. Signé: Robert Johnson. »
Et ailleurs sur une planche :
«Le Seigneur a été: avec nous. Nous sommes tous prêts pour le ciel. Signé; Richard Cole. »
Quelle éclatante lumière, cette fois, dans le redoutable caveau ! Elle brille dans ces caractères tracés sur le bois, au fond du trou noir, aussi merveilleuse que celle qui faisait jadis flamboyer aux regards des voyants les buissons du désert ; aussi merveilleuse et non moins sainte ! Il semble qu'une voix se fasse entendre encore : « N'approche pas ! Découvre-toi! Ce sol est sacré...!»
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Deux confessions.
 
Jean-Jacques Rousseau commence ses Confessions par ces mots : « Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateurs. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi...
» Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra ; je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain Juge. Je dirai hautement: Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise; je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon... J'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même, Être éternel. »
Quiconque a lu les Confessions conviendra que chaque page est empreinte d'une vanité enfantine; Rousseau ne se vante pas seulement de ses actions «bonnes, généreuses, sublimes» mais aussi des indignités dont il s'est rendu coupable. Il croit avoir droit à notre admiration, parce qu'il ose mettre son âme à nu; il tire gloire de sa franchise. Sa confession est pour lui une expiation, et il estime que l'Etre éternel qui voit tout, doit non seulement lui pardonner, mais encore le louer hautement.
Un tout autre esprit inspire les Confessions de Saint Augustin et celles de tout homme éclairé par la lumière de Dieu. « Où fuir? » dit l'évêque d'Hippone, « où chercher la délivrance des péchés nombreux qui m'accablent ? » Il est un Dieu qui pardonne et qui guérit nos infirmités. Cette certitude est la force et la consolation du coupable.
L'homme qui se connaît lui-même sait que la grâce divine triomphe seule du mal en nous.

 

(0. FUNCKE, Joseph.)

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Si tard.
 
Un des pères de l'Eglise, St Augustin, jetant dans ses Confessions un regard sur sa vie passée, s'exprime ainsi : « Une seule douleur me reste depuis que je vis dans ta communion, ô Jésus ! une seule douleur me reste. Je t'ai aimée si tard, ô beauté ! plus vieille que le monde, et éternellement jeune, je t'ai aimée si tard ! »

 

(0. FUNCKE, De la lumière aux ténèbres.)

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Copernic.
 
Copernic (1473-1543) fut l'initiateur de l'astronomie moderne. Quand il mourut, son corps fut déposé dans l'église de Warmic, en Pologne. Sur une modeste pierre, on lisait en latin l'inscription suivante :
« Je ne demande pas le pardon accordé à Paul et je n'espère pas la grâce donnée à Pierre. Je te demande seulement ce que tu as accordé au brigand sur la croix. »
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Un mot du grand Newton.
 
On rapporte que, dans les dernières années de sa vie, la mémoire d'Isaac Newton s'était extrêmement affaiblie. Non seulement il supporta cette épreuve avec patience, mais il dit un jour :
«Puissé-je conserver au moins le souvenir de ces deux choses : c'est que je suis un très grand pécheur, et que Jésus est un très grand Sauveur.»
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La voix de la conscience.
 
Un ministre de la Bohême, nommé Johannès, revenant d'un voyage, traversait une forêt. Il fut assailli par des voleurs qui, après l'avoir dépouillé de l'argent qu'ils trouvèrent sur lui, lui demandèrent s'il n'avait plus rien, et., sur sa réponse négative, le laissèrent aller.
Sorti de leurs mains, il pensa avec satisfaction qu'il avait soustrait à leur rapacité quelques pièces d'or cousues dans l'étoffe de son habit.
Alors la conscience éleva sa tête et sa voix de lion, et lui dit :
- Tu as menti.
- Mais j'ai besoin de cela pour continuer mon voyage.
- Tu as menti.
- Mais mes enfants en ont besoin
- Tu as menti.
- Mais, mais...
A chaque mais, la conscience répète: « Tu as menti. »
Alors Johannès rebrousse chemin dans les ténèbres: il cherche les voleurs, les trouve occupés à partager son argent, et, s'avançant au milieu d'eux:
- J'ai menti, leur dit-il, et voilà mon or.
Les voleurs se prennent à rire; mais presque au même instant, la conscience élève sa tête de lion, et leur dit : « S'il a menti, vous avez volé, .s'il a violé le neuvième commandement, vous avez violé le huitième. »
Il le leur dit et le leur répète avec une force qui les terrasse ; ils confessent qu'ils ont péché ils s'humilient devant celui qu'ils ont dépouillé ils lui demandent de prier pour eux ; le ministre et les voleurs prient ensemble_

 

(D'après VINET.)

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Une prière d'Aug. Bachelin.
 
M. Auguste Bachelin, peintre, archéologue, littérateur et romancier neuchâtelois, est mort à l'âge de 60 ans, à, la suite d'une grave opération au larynx.
Tous nos journaux rendirent hommage aux talents et au caractère de cet homme distingué. Voici la conclusion de l'article nécrologique que M. Ph. Godet lui consacra dans la Suisse libérale :
«Notre ami, qui avait sa piété, discrète, mais réelle, avait emporté à Berne un livre de textes bibliques qu'il lisait chaque matin. Durant ses derniers jours, il l'a annoté de sa main. Mercredi dernier, il inscrivait en marge ce simple et terrible mot: Opération !
« Les passages du jour étaient ceux-ci : Tu as crié dans ta détresse et je t'ai délivré. - Je connais tes oeuvres et ton affliction et ta pauvreté ne crains rien des choses que tu as à souffrir :
« Et la main de notre ami avait ajouté cette prière: « 0 mon Dieu, aie pitié de moi! »
« Sa prière a été entendue. »
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Origine d'un cantique.
 
Tel que je suis.
Très nombreux sont ceux qui connaissent, dans les premiers cantiques du réveil :
Tel que je suis, pécheur rebelle...
La limpidité des paroles, la précision de la pensée, la puissance de la conviction et la fraîcheur de sentiments qui le caractérisent en font un cantique toujours actuel. Mais bien rares sont ceux qui connaissent l'auteur et surtout les circonstances qui ont inspiré ce dernier.
C'était en 1834. Une jeune fille, Charlotte Elliott, entièrement absorbée par des préoccupations mondaines, fit l'achat d'une robe qu'elle devait revêtir pour prendre part à un bal. Son pasteur, préoccupé de l'allure de plus en plus frivole que prenait cette jeune fille, lui adressa de sérieux avertissements et la pressa de se convertir. Réplique sèche et insolente de Charlotte, qui ne veut pas qu'on se mêle de ce qui ne regarde qu'elle! Puis elle se rendit au bal.
La soirée terminée, la jeune fille rentra chez elle lasse et mélancolique. Les paroles de l'ami importun lui revinrent en mémoire. Reprise dans sa conscience ait souvenir de sa conduite, elle finit par aller, dès le lendemain, chez le pasteur pour lui présenter des excuses. Puis, une crise intime et profonde s'accentuant, elle renouvela la question du geôlier de Philippe: « Que faut-il que je fasse pour être sauvé? » L'Evangile lui fut présenté dans sa simplicité; elle rentra chez elle ; après longues réflexions, elle pria et déclara se donner à Dieu telle qu'elle était.
C'est après cela que, toute vibrante encore de la crise salutaire, elle composa le cantique qu'après elle des milliers ont chanté :
 

Tel que je suis, pécheur rebelle
Au nom du sang versé pour moi,
Au nom de ta voix qui m'appelle,
Jésus, je viens à toi.

 

(Feuille religieuse.)

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Les cinq degrés.
 
On trouva un jour sur la muraille d'une cellule de prison un dessin fait par un condamné à mort. Ce dessin représentait un échafaud auquel on montait par cinq degrés, qui avaient chacun leur nom. Au premier se trouvait le mot : désobéissance aux parents ; au deuxième : profanation du dimanche ; au troisième : jeu de cartes et boisson ; au quatrième : meurtre ; au cinquième et dernier: échafaud !
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Sentiment du péché.
 
Un soir, dans ma première paroisse, c'était la veille de Noël, un de mes paroissiens se précipite dans ma chambre. « Venez, venez, pour empêcher un grand malheur - Qu'y a-t-il? - Oh ! c'est Auguste qui a déclaré que, puisque la voisine avait fait mourir cette année sa femme et son fils en leur jetant un sort, il honorerait ce soir la mémoire de ses morts en tuant la voisine. Son fusil est chargé. Allez vite, je vous en conjure, pour lui faire entendre raison. »
Le dit Auguste était une sorte de brute, un colosse dont tout le monde avait peur, protestant de nom, païen de fait, buveur, débauché et violent. Dans sa grossièreté, il était aussi superstitieux que méchant. Il accusait une pauvre voisine d'avoir causé la mort de sa femme et de son enfant.
Je savais tout cela, je connaissais l'homme, je le croyais capable de tout. Je ne pouvais toutefois me dispenser d'aller le trouver. Il était assis, son fusil entre les jambes : « Ah! vous voilà, pasteur. Si vous croyez que vos morales m'empêcheront de faire ce que je veux, vous vous trompez. Ce soir, mes morts seront contents, car, ce soir, j'enverrai la voisine en enfer. »
Je compris que mon homme était décidé à faire son coup. Une grande angoisse me saisit. Raisonner avec lui ne servait de rien. Il fallait le terrasser ; et pour le terrasser, il ne fallait pas y aller par quatre chemins.
Dieu eut pitié de moi et m'inspira l'audace nécessaire. « Soit, lui dis-je, vous allez tuer votre voisine. J'ignore si elle ira en enfer, mais, à coup sûr, je connais quelqu'un qui y ira. Ce quelqu'un, c'est vous... Oh ! ne vous fâchez pas. Je vous connais, malheureux. » Et alors, profitant de toutes les confidences qui m'avaient été faites, je lui redis en quelques mots certaines infamies qu'il avait commises et qu'il croyait complètement ignorées : « Vous avez fait ceci dans telle occasion, cela dans telle autre. Vous avez détruit la paix de tel foyer, jeté le déshonneur dans tel autre. » Lorsque j'eus fini, mon homme, au lieu de m'envoyer un coup de fusil comme on pouvait s'y attendre, avait mis son arme de côté. Il tremblait de tous ses membres.
- Pasteur, me dit-il soudain, est-ce qu'il faut s'agenouiller pour prier ?
- Oh ! nullement.
- Alors, me dit-il, priez ; et, me saisissant la main, il la serrait convulsivement dans la sienne.
- Si jamais j'ai prié avec ferveur dans ma vie, c'est bien cette fois-là. Lorsque j'eus fini : « C'est bien, fit-il, vous pouvez partir tranquille. Je ne la tuerai pas. »
Ce fut pour moi une heureuse veille de Noël.
Et maintenant, veuillez l'observer. Qu'avait-il fallu pour abattre ce géant et dompter ce sauvage ? Il avait suffi que je lui jette à la face quelques-unes, un très petit nombre, des mauvaises actions qu'il avait commises, et la seule pensée de ces quelques fautes l'avait brisé et l'avait terrassé.

 

T. FALLOT.

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Un mal irréparable.
 
Un homme pieux s'en allait mourir, lorsqu'il vit sou voisin Jean entrer dans sa chambre d'un air triste et humilié et lui dire :
Je viens d'apprendre à l'instant que tu es bien mal et je ne puis pas te laisser partir ainsi. Il y a quelque chose qui me tourmente ; tu sais ce que c'est: je me suis toujours laissé aller à dire des méchancetés contre toi. Je ne le faisais pas dans une mauvaise intention, mais j'y prenais un malin plaisir, parce que tu étais chrétien ; je sais que tu en as souffert et que même cela t'a fait du tort. Maintenant je le regrette de tout mon coeur. Peux-tu me le pardonner?
Le malade écouta avec émotion et répondit:
- Oui, Jean, je te pardonne volontiers. Il est vrai que bien des fois tu m'as profondément blessé et que tu m'as fait manquer de travail; mais c'est passé maintenant. Je suis heureux que tu aies reconnu ton tort et, encore une fois, tout est pardonné. J'ai cependant encore un désir à t'exprimer.
- Lequel? dit Jean, je suis prêt à tout!
- Eh bien! je désire que tu prennes mon oreiller de plume et que tu ailles le vider du haut du clocher de l'église.
Les assistants se regardèrent avec étonnement, et la femme du mourant lui demanda si c'était bien cela qu'il voulait dire. Il fit un signe de tète si sérieux qu'il n'y avait pas à s'y méprendre.
Aussi Jean alla s'acquitter de sa singulière commission ; il monta sur le clocher du village, secoua soigneusement l'oreiller et vit les innombrables petites plumes emportées par le vent se répandre de tous côtés. Puis il rapporta le sac vide au moribond.
- Bien ! lui dit celui-ci; maintenant, encore quelque chose et je serai content! Prends cette taie et va ramasser toutes les plumes qui y étaient jusqu' à ce qu'elle soit remplie.
Jean regarda le mourant d'un air interrogateur. Mais. au bout d'un instant, il comprit et baissa les veux. Puis, tristement, il regarda de nouveau son ami, qui lui dit encore : - Tu vois, Jean; c'est la même chose avec la médisance : les paroles sont vite prononcées et elles se répandent au loin. Et puis, quand on veut réparer le mal qu'on a fait, ce n'est plus possible, c'est trop tard ! Je pars sans aucune amertume contre toi, puisque tu regrettes de t'être ainsi laissé aller, mais le tort que tu m'as fait n'est plus réparable. Que Dieu te garde à l'avenir! Et maintenant adieu !
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Le tsar à la chute du Rhin.
 
Si l'un de mes lecteurs a jamais été à Schaffhouse, il aura vu cette merveilleuse chute du Rhin, ces flots d'un beau vert se précipiter du haut de gigantesques rochers, avec l'éclat du tonnerre. Il aura peut-être remarqué au milieu de la chute un rocher qui a la forme d'une tour. On peut grimper sur ce rocher, quoique ce soit périlleux, et un habile batelier vous y conduit en petit bateau. Je l'ai fait, moi qui vous parle, mais lorsque je me suis trouvé au milieu des flots tumultueux et bouillonnant d'écume, au centre même du fracas de la chute, je me suis fait l'effet d'un véritable étourdi, et tout mon sang a reflué au coeur. Je le dis à l'un de mes amis, qui me répondit :
« Tu n'as pas à avoir honte de ce sentiment. Il y a quelques années, le tsar Alexandre, celui qui a été si lâchement assassiné, s'est fait conduire à ce rocher. Pendant le trajet, cet homme si courageux d'ordinaire se sentit comme étouffer. Pris d'une angoisse indescriptible, il se leva d'un bond dans le petit bateau, courant ainsi le plus grand danger. L'un des bateliers lui mit rudement la main sur l'épaule, en pesant avec force, et lui cria sans cérémonie: «Monsieur l'empereur, assieds-toi donc, sinon tu boiras plus d'eau que tu ne veux.» Je me mis à rire de cette interpellation sans façon du brave Suisse à l'autocrate de toutes les Russies. - Puis, je devins sérieux. Oui, les empereurs eux-mêmes, qu'ils s'appellent Alexandre de Russie ou Guillaume de Prusse, doivent apprendre à se faire petits et à s'humilier devant Dieu et à leurs propres yeux, non seulement au milieu d'une chute d'eau, mais partout et toujours, sinon ils sont perdus. Ce que je dis là des empereurs s'applique naturellement à nous tous, quels que nous soyons.
Il faut que nous nous humiliions nous-mêmes, que nous tombions à genoux, si nous voulons que Jésus nous relève. «Dieu fait grâce aux humbles. » I Pierre V, 5.

 

O. FUNCKE, Jésus-Christ et la Bible.

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Un étudiant du XVIe siècle.
 
Henri Bullinger, l'ami et le successeur de Zwingli, fut envoyé à Cologne par ses parents, afin d'y faire ses études. Il était pourvu d'un modeste pécule, mais n'avait pas encore appris à diriger judicieusement ses dépenses. Suivant l'exemple de certains camarades, il ne tarda pas à entrer dans une mauvaise voie.
Un jour, dans la boutique d'un confiseur, les jeunes gens voulurent acheter des friandises assez coûteuses. Le confiseur les leur refusa et leur fit une réprimande sévère : « Cet argent que vous voulez dépenser inutilement, leur dit-il, vos parents l'ont sans doute économisé avec peine. Je ne veux pas être le complice de votre prodigalité. Si vous commencez par de folles dépenses, vous ferez mauvaise fin. » Bullinger et ses amis furent stupéfaits. Ils quittèrent la boutique, les uns en maugréant contre l'insolent confiseur, les autres silencieux et repris dans leur conscience. Du nombre de ces derniers fut Bullinger, « Je ne sais, dit-il plus tard, ce que je serais devenu, si l'admonestation sévère du marchand ne m'avait fait rentrer en moi-même. »
S'il y avait, de nos jours, beaucoup d'imitateurs de ce brave bourgeois de Cologne parmi ceux qui sont en relations avec des jeunes gens sans expérience, vivant loin des yeux de leurs parents, il y aurait moins de parents malheureux, et plus d'un jeune homme serait arrêté sur la pente glissante qui conduit de la dissipation au vice et au libertinage.
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Je me lèverai, j'irai vers mon père.
Heureux ceux qui ont le mal du pays, car ils iront à la maison. » Cette consolante parole de Jung Stilling me revint à la mémoire le matin de l'Ascension. et me rappela en outre le récit suivant, que je tiens d'une personne sûre :
Un jeune ouvrier, habitant Berne depuis quelques années, éprouva un dimanche soir le désir d'assister à un culte, et se rendit à la chapelle évangélique de la Naegeligasse. Avant de se séparer, l'assemblée chanta le cantique commençant par ces paroles :
 
Reviens, reviens,
Tu dissipas tes biens
Sur la terre étrangère,
Loin des yeux de ton père.
0 pauvre enfant perdu, reviens, reviens.
 
Une dame voyant que le jeune homme n'avait pas de recueil de cantiques, lui passa le sien ; avant la fin du chant, l'ouvrier se leva et sortit de la chapelle, emportant le livre.
La dame le suivit et le trouva pleurant vers la porte ; elle lui demanda avec sympathie la cause de ses larmes et le jeune homme lui raconta son histoire. Il était originaire de la Suisse orientale et avait quitté la maison sept ans auparavant à la suite d'un châtiment sévère et, croyait-il. immérité de la part de son père ; il était parti sans prendre congé, décidé à ne pas revenir, et à ne jamais donner de ses nouvelles à sa famille. Il avait tenu parole jusqu'à ce jour; mais le chant du cantique, ces paroles : «Reviens, reviens, » l'avaient si fort impressionné, qu'il n'avait pu retenir ses larmes et était sorti précipitamment, oubliant de rendre le livre, ce dont il s'excusa. Depuis quelque temps déjà, il luttait en vain contre le mal du pays, mais cette dernière circonstance l'avait décidé à retourner dans sa famille, et à se réconcilier avec son père. La dame qui venait d'entendre sa confession, l'encouragea dans sa résolution ; il se rendit immédiatement au bureau du télégraphe et expédia cette dépêche : - «Père, puis-je revenir ?» - La réponse ne se fit pas attendre : -
« Reviens, signé : Ton père. » - C'étaient les paroles même qui l'avaient si fort impressionné à l'église. Il partit le lendemain matin. Les anges du ciel se sont certainement réjouis de ce retour, réponse aux prières ardentes des parents, pendant les sept ans de séparation.
Heureux les enfants dont les parents prient!
Ils sont environnés d'une muraille qui les met à l'abri des atteintes du malin ; les prières paternelles sont les échelons qui les élèvent vers notre Père à tous.
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Fuir le mal.
 
Le Grand Électeur, lorsqu'il était encore prince, séjourna pendant un certain temps au camp de Bréda. Là, le jeune prince se laissa entraîner dans une vie de dissipation et de débauche. Lorsqu'il vit qu'il ne pouvait pas résister au courant malgré ses meilleures résolutions, il prit son parti, monta à cheval au milieu de la nuit et s'enfuit. Son cousin, le prince d'Orange, chez lequel il se réfugia, lui dit avec raison : « On peut attendre de grandes choses de celui qui sait se vaincre lui-même. » - - C'était bien là un coup décisif, un coup de hache! Le jeune prince savait résister aux tentations, mais il était plus difficile encore de supporter la moquerie qui ne pouvait manquer de l'atteindre. Une fuite rapide, voilà le seul moyen qui pouvait le sauver ! S'il était resté au camp, il aurait discuté avec ceux qui avaient tout intérêt à l'entraîner, peut-être aurait-il fait quelque concession ; dès lors, il aurait été perdu!
Et tous ceux-là sont perdus qui ne brisent pas absolument et résolument avec le péché, quel qu'il soit.

 

(0. FUNCKE, Jésus-Christ et la Bible.)

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Luther chez le barbier.
 
Luther, se faisant un jour faire la barbe en présence du Dr Jonas, dit à celui-ci: « Le péché originel est en nous comme la barbe. On la coupe aujourd'hui, nous avons le visage frais, et demain elle repousse et ne cesse de pousser jusqu'à ce que nous soyons sous terre. De même le péché originel ne peut être extirpé en nous, il remue tant que nous vivons. Néanmoins nous devons lui résister de toutes nos forces et le couper sans relâche. »
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L'Arabe et le chameau.
(Fable orientale.)
 
C'était l'hiver ! Un Arabe était assis dans sa tente. Survint alors un chameau. - « Permets, lui dit-il, que j'introduise dans la tente, où il fait si bon, le bout de mon museau pour me réchauffer, car il fait si froid dehors ! »
- «Je te le permets volontiers », répondit l'Arabe qui n'y voyait aucun inconvénient.
Enhardi par ce premier succès, le chameau' revint à la charge : - « Permets, dit-il cette fois, que j'introduise ma tète ? »
- « Ta tête seulement ! » répondit le fils d'Ismaël que. commençait à inquiéter l'attitude du chameau.
Tout heureux d'avoir réussi une seconde fois, l'animal rusé et perspicace demanda alors la permission d'introduire ses deux jambes de devant :
« Elles sont si près de la tête, » prétendait-il.
«Tes deux jambes de devant, et rien de plus! » dit l'Arabe effrayé des exigences du chameau. A peine celui-ci en eut-il obtenu fa permission qu'il entra tout entier, au grand effroi du propriétaire.
Prenons donc garde au premier pas ! La pente est glissante ; Satan est rusé.
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Puissance du remords.
 
A Solingen (Prusse), un vieux couple fut assassiné dans sa maison, il y a environ douze ans, et les recherches des autorités judiciaires étaient restées infructueuses. Or, le jour se fit sur cette lugubre histoire.
Un individu, détenu dans la maison cellulaire de Janer, a fait spontanément les aveux les plus complets. - Et voici comment il a été amené à avouer : Pendant plusieurs nuits, un chat avait poussé des miaulements incessants sur le toit de la maison cellulaire. Or, lors du crime, un chat s'était trouvé dans la chambre des victimes ; tout le temps, cette bête avait crié d'une façon lamentable et avait essayé de s'enfuir en sautant contre les portes et fenêtres fermées. Depuis ce jour, l'assassin ne pouvait plus supporter la vue, ni le miaulement d'un chat. Lorsque le chat sur le toit de la prison eut, pendant deux nuits consécutives, miaulé aux oreilles du criminel, il préféra se livrer, lui et son complice, au bourreau, plutôt que d'endurer plus longtemps cette torture, qui lui semblait pire que l'enfer.
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Endurcissement.
 
Il y a quelques jours à peine, je visitais dans sa prison une jeune fille de dix-huit ans. Trois ans auparavant, j'avais fait son instruction religieuse et je l'avais admise à la sainte Cène. Je lui avais donné à la communion un texte qui me semblait particulièrement propre à lui servir de boussole dans sa vie. C'était ce passage de 1 Cor. VI, 19 : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? » J'avais mes raisons pour choisir ce verset ; la jeune fille non seulement était belle, mais étourdie et vaniteuse, elle avait été élevée par une mère fort légère.
A quinze ans, elle partit pour l'Amérique, comme, hélas ! tant de jeunes filles de Brème. Déjà sur le navire, elle fit de fâcheuses connaissances et en arrivant à Buenos-Ayres, elle se vendit elle-même à une mauvaise maison. Elle me racontait l'autre jour les dégradations sans nombre par lesquelles elle avait passé dans son corps et dans son âme pendant son séjour là-bas. Mais, hélas! elle ne les considérait plus comme des dégradations. Elle se plaignait de l'horrible maladie qui la minait et qui l'amenait graduellement à la mort ; elle se lamentait d'avoir manqué d'adresse dans le vol qui l'avait amenée en prison ; elle maugréait contre sa mauvaise chance. Mais de regrets, de remords, de honte, pas le moindre vestige'!- A tout ce que je pouvais lui dire, elle haussait les épaules, et se mettait à rire d'un rire moqueur et sardonique. Je lui offris mes services pour le jour où elle sortirait de prison, elle me répondit en fermant à demi les yeux et en me repoussant de la main :
« Je continuerai à vivre comme j'ai vécu jusqu'ici. »
« Celle qui vit dans les plaisirs, est morte quoique vivante. » 1 Tim. V, 6.

 

(O. FUNCKE, Jésus-Christ et la Bible.)

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Bonne réplique.
 
« La religion, c'est bon pour les femmes et les enfants, s'écriait un jeune homme jouant à l'esprit fort et roulant une cigarette. Entrez dans une église et vous y verrez cinq femmes pour un seul homme ! »
« C'est vrai, répondit une dame âgée, mais allez ensuite visiter une prison et vous y trouverez .cent hommes pour une femme ! » - Cet argument demeura sans réplique.
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La jarre d'huile.
 
Un homme demandait à un roi oriental le moyen d'éviter les tentations. Le prince lui enjoignit de porter une jarre d'huile, pleine jusqu'aux bords, à travers les rues de la ville, sans en verser une goutte, et cela sous peine de mort. Deux bourreaux, sabre en main, devaient le suivre, prêts à exécuter la sentence. Il se trouva que c'était jour de marché ; malgré cela, notre homme traversa la foule' et revint au palais, sans avoir versé une goutte d'huile. «As-tu remarqué quelqu'un en traversant la ville? demanda le roi. - Oh ! non, sire ! je ne pensais qu'à l'huile et ne regardais rien. - Alors tu sais comment fuir la tentation. Fixe ton attention sur Dieu aussi fermement que tu l'as fait sur l'huile, et le péché ne te tentera plus. »


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