PRÉFACE
« Ne,
présentez pas au peuple une morale
fondée sur de simples
raisonnements, sur une abstraction.
donnez-lui une morale appuyée sur
des faits. C'est là ce qu'il lui
faut; vous le savez si volts connaissez le
peuple. Il le savait encore mieux que
vous, ce Dieu de bonté qui
connaît parfaitement tout ce qui est
dans l'homme; il nous donna, dans sa
sagesse, une religion tout historique,
parce que s'il y a dans la masse d'un
peuple un petit nombre d'individus
accessibles à des raisonnements
abstraits, avec l'immense majorité
il faut raisonner par des faits.
»
ALEXANDRE VINET
|
- En présentant aux
moniteurs et monitrices des écoles du
dimanche et aux amis chrétiens de notre
jeunesse ce petit volume, nous n'avons aucune
prétention de faire oeuvre absolument.
nouvelle. Des ouvrages semblables ont paru, il y
a bien des années déjà: la
Gerbe, les Épis, les Nouveaux
Épis, la Morale en action, etc. Ils ont
rendu, en leur temps, de signalés
services.
- C'est
précisément la raison pour
laquelle il a paru nécessaire au
Comité des Écoles du dimanche du
canton de Vaud de reprendre ce travail. La
plupart de ces volumes sont
épuisés et de divers
côtés, l'on nous demandait la
publication de faits destinés à
illustrer l'enseignement biblique.
- Dans cette oeuvre de
longue haleine, nous avons évité
autant que possible les récits trop
détaillés, difficiles à
mémoriser et à raconter. Ensuite,
notre attention s'est portée sur des
traits impressifs, vivants et de nature à
laisser une empreinte profonde sur le coeur et
la conscience de l'enfant.
- En les groupant par ordre
de matières, nous avons
désiré faciliter les recherches de
nos lecteurs.
- Enfin, est-il besoin de
le dire, nous avons veillé
scrupuleusement à ne donner que des faits
authentiques, puisés aux sources
originales.
- Aux éducateurs de
notre jeunesse et de notre enfance de nous dire
la valeur et l'utilité d'une oeuvre que
nous sommes prêts à continuer, si
le besoin s'en fait sentir. Heureux serons-nous
si ce modeste travail peut faciliter leur
tâche en quelque mesure et contribuer
à l'avancement du règne de Dieu
dans nos écoles et nos
catéchismes. A Lui seul la gloire
!
-
-
Pour la
Commission
-
DANIEL MEYLAN.
TH. PACHE-TANNER.
PROVIDENCE DE
DIEU - SCIENCE ET FOI
.
- Voir Dieu
!
-
- L'empereur
Trajan demandait un jour à un
célèbre docteur juif,
Rabbi Josué:
- - Où
est ton Dieu ?
- - Il est
partout, répondit le
Juif.
- - Pourrais-tu
me le montrer, reprit l'empereur
?
- - Mon Dieu ne
peut être vu ;un oeil mortel
ne pourrait soutenir l'éclat
de sa gloire.
- - Et en
prononçant ces mots, le
visage du Juif brillait d'une
fierté sans pareille.
- Puis.. comme
l'empereur insistait :
- - Eh bien,
dit R. Josué, si je ne puis
vous faire voir mon Dieu, je puis au
moins vous montrer un de ses
ambassadeurs.
- Trajan fit
signe qu'il consentait à le
voir. R. Josué l'invita
à sortir. Il était
midi et le soleil brillait de tout
son éclat.
- - Levez les
yeux et regardez, dit le Juif, en
désignant le soleil,
voilà l'un des ambassadeurs
de mon Dieu.
- - Je ne puis
le regarder, dit l'empereur, sa
lumière est trop
éblouissante.
- - Vous ne
pouvez regarder en face l'une des
créations de Dieu, et vous
prétendez voit le
Créateur !
- L'Empereur
fut confus et ne demanda plus
à voir le Dieu des
Juifs.
|
.
- Dieu est-il
mort?
-
- Martin
Luther, fatigué et
découragé,
était tombé dans un
morne abattement. La femme du
réformateur. ne parvenant pas
à l'en faire sortir, s'avisa
de prendre des habits de deuil; et
comme le Dr Martin,
stupéfait, demandait à
sa Catherine la cause d'une telle
manifestation:
- - Dieu est
mort, répondit-elle sur un
ton lamentable.
- - Es-tu
folle? s'écria Luther.
- - Il faut
bien que Dieu soit mort, repartit la
pieuse femme, puisque le Dr Martin
ne se confie plus en sa
Providence.
- Le
réformateur comprit et fut
guéri de sa tristesse.
- « Remets
ton sort à l'Eternel, et Il
te soutiendra. » Ps. 55,
23.
|
.
- Luther et le
paysan.
-
- En 1528 et 1529 , le
docteur Luther, accompagné de
Jonas et de Bugenhagen, parcourut le
cercle électoral - et la
Misnie. « Notre docteur. dit
Mathésius, ne se refusa point
à cette mission utile et
épiscopale que partageaient
avec lui les personnes les plus haut
placées par leur rang et par
leur savoir. Il examinait
lui-même les paysans sur la
prière, les interrogeait sur
le catéchisme, et leur
donnait ensuite les explications
nécessaires. Un seul trait
suffira pour faire connaître
l'affabilité avec laquelle il
s'acquittait de cette
tâche.
- Un pauvre paysan
saxon ayant dû réciter,
faits son patois, le symbole des
apôtres : « Je crois,
dit-il, en Dieu, le Tout-Puissant. -
Le Tout-puissant, reprit Luther,
sais-tu ce que ce mot signifie ? -
Non, répond le paysan. -
Hélas! mon brave homme, dit
le docteur, ni moi, ni tous les
savants du monde. nous ne comprenons
la force de Dieu, ni toute sa
puissance. C'est pourquoi qu'il te
suffise de croire, en toute
simplicité. que Dieu est ton
bon et fidèle Père,
lequel, étant le seul sage et
le seul Seigneur, a la
volonté et le pouvoir de
t'assister dans toutes tes
nécessités. toi, ta
femme et tes enfants. »
(HOFF, Vie de
Luther.)
|
.
- Isaac
Newton.
-
- Isaac Newton
(1642-1727) fut un génie
scientifique dont on a dit :
- « De lui seul
nous est venue plus de
lumière que dix
siècles n'en avaient produit
avant lui. »
- On. raconte qu'il
n'entendait jamais prononcer le nom
de Dieu sans se
découvrir.
- Il comptait parmi
ses connaissances un savant
athée. Chrétien
fidèle, Newton avait dans son
cabinet un globe céleste, sur
lequel étaient
représentées les
constellations ; c'était un
vrai chef-d'oeuvre. Son
collègue, frappé de la
beauté de ce globe; s'en
approcha, puis admirant le travail,
il se tourna vers Newton et lui dit:
« Qui l'a fait? - Personne!
répondit le
célèbre
astronome.
- L'athée
comprit et se tut.
(Semaine
religieuse.)
|
.
- La Providence
invisible.
- Un soir, le jeune
Blaise Pascal. le futur
mathématicien, dit à
son père :
- - Papa, Dieu m'a
merveilleusement
protégé aujourd'hui :
mon cheval a trébuché,
s'est affaissé sous moi et je
n'ai eu aucun mal.
- - Mon fils, dit le
père, Dieu m'a bien plus
merveilleusement
protégé encore : j'ai
fait une course de vingt
kilomètres et mon cheval n'a
pas trébuché
même une seule fois.
- L'un soulignait le
témoignage visible de la
Providence de Dieu, l'autre
l'invisible. L'un voyait la
délivrance à un moment
de la journée, et l'autre la
voyait à toute heure.
|
.
- Voltaire et
l'enfant.
-
- Voltaire, en se
promenant à Ferney, rencontra
un petit enfant qui jouait dans le
pare; il l'appelle, et lui demande
s'il est protestant. L'enfant
répond qu'il est
catholique.
- - Sais-tu ton
catéchisme ?
- - Oui,
monsieur.
- - Écoute, tu
vois cet arbre chargé de
pommes, eh bien ! elles sont toutes
à toi, si tu peux
répondre à la question
que je vais te faire.
- - Oh ! si elle est
dans mon catéchisme, je suis
sûr de ma
réponse.
- Eh bien! mon ami,
toutes ces pommes sont à toi
si tu peux me dire où est
Dieu.
- L'enfant resta un
moment embarrassé, puis,
levant tout à coup. les yeux,
il dit avec vivacité :
- - Et vous, Monsieur,
pourriez-vous me dire où Il
n'est pas.
- Ce mot fut comme un
coup de foudre pour Voltaire. Il se
détourna, se mit à
marcher à grands pas et
laissa là les pommes et
l'enfant, qui ne se doutait pas de
son triomphe.
(Intermédiaire
des chercheurs et
curieux.)
|
.
- Dieu te
voit.
-
- Quand le
célèbre botaniste
suédois Linné partit
pour étudier à
l'université d'Upsal, il
n'était pas riche et ses
parents ne pouvaient rien lui
envoyer. Il se trouva longtemps
à la charge de ses
condisciples qui lui donnaient
tantôt un repas, tantôt
un vêtement usé ; quand
c'étaient de vieux souliers,
il les raccommodait lui-même
avec du carton ou de l'écorce
d'arbre. Malgré sa
détresse, il ne se laissa
jamais aller au découragement
et finit par sortir vainqueur de la
lutte.
- Dans une
circonstance importante, bien des
années plus tard, il rendit
publiquement grâces à
Dieu de l'avoir soutenu: « Je
te remercie, Dieu puissant, de ce
que dans le cours de ma vie, au
milieu des angoisses de la
pauvreté et de bien d'autres
épreuves, tu m'as toujours
accordé ta protection
précieuse ! » Tous ses
écrits respirent un sentiment
profond de gratitude et de respect
envers l'Etre suprême. Il
commence ses ouvrages les plus
importants par un passage des
Saintes-Ecritures, qui a trait
à la gloire et à la
bonté de Dieu. Toutes les
fois que dans son enseignement,
l'occasion se présentait, il
discourait volontiers sur des sujets
de piété et il avait
fait inscrire au-dessus de la porte
de son cabinet :
- Dieu te voit :
prends garde de
pécher!
|
.
- Darwin et les
Fuegiens.
-
- L'illustre
naturaliste Darwin, lors d'un voyage
autour du monde, crut trouver dans
les indigènes de la Terre de
Feu le chaînon qui lui
manquait entre le singe et l'homme.
Il se refusait à placer au
rang des humains ces êtres
vivant comme des bêtes brutes
: «La mission,
déclarait-il, ne pourra rien
accomplir ici. Toute la peine qu'on
se donnera avec ces indigènes
sera absolument perdue. Jamais on ne
réussira à les
civiliser.»
- Or, des
missionnaires vinrent, et
après des années de
luttes héroïques, ils
réussirent, à force de
patience, d'amour et de
prières, à faire
jaillir une étincelle de vie
morale dans cette population
misérable. L'Evangile
triompha merveilleusement. L'amiral
Sullivan, visitant ces îles,
écrivait à Darwin les
changements extraordinaires survenus
chez ces singes-humains devenus des
hommes moraux et bons. Le grand
naturaliste reconnut franchement son
erreur, déclara que la
transformation opérée
par les missionnaires à la
Terre de Feu était une des
choses les plus étonnantes de
l'histoire. A partir de ce moment,
Darwin devint un souscripteur
régulier de la
mission.
|
.
- Je vois la
majesté de Dieu.
-
- On lit dans une
biographie du pieux oculiste
allemand, Jung Stilling, que, se
trouvant à Schaffhouse, il y
opéra de la cataracte un
aveugle de naissance,
âgé de seize ans, le
fils du professeur Altorfer. Lorsque
le premier rayon de lumière
pénétra dans son oeil,
le jeune homme, saisi du spectacle
qui s'offrit à lui,
s'écria : «Je vois la
majesté de Dieu ! » Ce
qui fit une impression si solennelle
sur cet aveugle-né,
n'était autre chose que ce
qui frappe journellement les regards
de la multitude, sans
éveiller parfois la moindre
émotion.
|
.
- L'opinion des deux
plus grands
Français.
-
- Une consultation fut
ouverte sous forme de concours par
un journal parisien: il s'agissait
de trouver les dix plus grands
Français du XIXme
siècle. Les deux vainqueurs
de ce tournoi d'un nouveau genre,
les deux « grands
Français » qui arrivent
en tête de liste avec plus
d'un million de suffrages sont le
célèbre chimiste Louis
Pasteur et Victor Hugo. Quelle
était l'opinion de ces deux
grands hommes sur la question
religieuse? Tous deux étaient
des croyants convaincus.
|
.
- Le chirurgien Ernest
de Bergmann
-
- Le
célèbre chirurgien
allemand Ernest de Bergmann,
professeur à Berlin, est mort
il y a quelques années. Il
s'était rendu
célèbre dans le monde
entier par ses études sur la
lèpre, sur la transfusion du
sang, et sur l'intoxication par les
ferments. En 1887, il fut
appelé à donner ses
soins à l'empereur
Frédéric, et à
l'opérer d'un cancer du
larynx. Ce savant était un
vrai chrétien. Il montra sa
foi jusqu'au dernier moment. Avant
de subir l'opération
décisive aux suites de
laquelle il succomba, il chantait
pour s'y préparer :
-
Prends en ta main la
mienne
- Et
conduis-moi;
- Que ton bras me
soutienne,
- Je suis à
Toi,
- Sans Toi, je ne puis
faire
- Même un seul
pas!
- Prends-moi donc,
ô bon Père,
- Entre tes bras
!
(Cloche d'alarme ,
du 1er janvier 1908.)
|
.
- Un aveu de
Zola.
-
- Un aveu, digne
d'être relevé, a
été fait à un
journaliste par l'écrivain
Emile Zola. C'était,
- rapporte le
Kirchenblatt, peu de jours
après l'attentat de Vaillant
qui avait lancé une bombe
dans la salle des
députés. Comme son
interlocuteur lui demandait à
quelles mesures il faudrait recourir
pour empêcher de pareils
forfaits, Zola répondit :
« J'ai combattu pendant trente
ans en faveur du positivisme, mais
je sens maintenant mes convictions
vaciller. La foi religieuse peut
seule mettre à néant
les théories fatales de
l'anarchisme. Malheureusement, cette
foi semble de plus en plus
disparaître de la
société actuelle. Qui
nous rendra l'idéal
chrétien. ? »
|
.
- Louis Ruchonnet au
Gurnigel.
-
- Le conseiller
fédéral et ancien
Président de la
Confédération suisse,
Louis Ruchonnet, était en
séjour aux bains du Gurnigel.
Un dimanche matin, les baigneurs
regrettaient l'absence d'un pasteur.
Louis Ruchonnet ouvrit sa chambre
à tous ceux qui ne pouvaient
oublier les hommages et la
reconnaissance dus à leur
Dieu et, transformant en culte
public le culte de famille qu'il
avait coutume de faire, il le
présida lui-même. Oh!
si nous avions beaucoup de
laïques pasteurs comme
celui-là, et de pasteurs
comme ce laïque-là
!
|
.
- Geyser,
l'athée devenu
pasteur.
-
- La vie de cet homme
avait été très
mouvementée. Athée
fanatique, il avait quitté la
Suisse, sa patrie, pour se rendre en
Amérique où il fut
converti d'une façon
merveilleuse. Tombé dans une
profonde. misère, il avait
résolu d'en finir avec la vie
; seul au bord du Mississippi, dans
lequel il espérait trouver la
fin de sa misérable
existence, il regardait couler le
fleuve, quand il vit sur l'onde
pure, le reflet d'une étoile
qui brillait entre deux nuages.
Cette étoile lui Parla de la
patrie céleste et, plein
d'une indicible douleur, il
s'adressa à Celui qu'il avait
renié jusque-là. Dieu
le conduisit auprès d'hommes
chrétiens et, après
bien des lottes, il trouva en
Jésus paix et
consolation.
- Il retourna alors
dans sa patrie et reprit avec
courage son métier de
menuisier. Cet homme
exceptionnellement doué
attira l'attention de quelques
chrétiens qui lui firent
étudier la théologie ;
Par suite de circonstances
imprévues, il arriva à
Ringstädt, près de
Bremerhaven, Puis à
Elberfeld.
- Il occupait en
Allemagne la seule chaire où
l'on voulut bien tolérer un
tel original et une telle
liberté d'allures.
(0. FUNCKE,
L'empreinte des pas. etc. IIme
série.)
|
.
- « Notre
Père qui es aux cieux.
»
-
- On raconte qu'au
milieu d'une soirée pleine
d'entrain, une société
fort mélangée demanda
à un acteur de bien vouloir
faire entendre la lecture de
l'oraison dominicale qu'il avait
coutume paraît-il, de dire
à la perfection. Il se leva
pour répondre à
l'invitation. Mais, à ce
moment, l'Esprit de Dieu s'empara de
lui et lui fit sentir
profondément combien ce qu'il
allait faire était solennel :
s'adresser, lui, pécheur, au
Roi des rois et au Seigneur des
seigneurs, à Celui devant qui
les nations sont comme une goutte
qui pend à un seau, comme de
la poussière sur une balance,
à Celui à qui les
hommes devront rendre compte de
toute parole vaine qu'ils auront
prononcée, et qui rendra
à chacun selon ses oeuvres
!
- Les lèvres
tremblantes, les yeux levés
au ciel, il se mit à
répéter les paroles
saintes : « Notre...
Père... qui es... aux cieux !
» Il ne put continuer. La
société tout
entière, saisie d'une
insurmontable émotion, avait
fondu en larmes et sanglotait
à haute voix...
- Ah ! que ne
pesons-nous mieux la valeur de
chaque mot de cette merveilleuse
prière ! Pensons à
tout ce que comporte cette
inappréciable faveur de
pouvoir nous adresser au Dieu trois
fois saint, à Celui que les
cieux des cieux ne peuvent contenir,
dont le nom glorieux est au-dessus
de toute bénédiction
et de toute louange, et de nous
adresser à Lui comme à
notre Père ?
(D'après Rest
and Reaping.)
|
.
- H. Beecher et les
fleurs.
-
- Dans la biographie
de Henry-Ward Beecher, le
célèbre
prédicateur américain,
publiée à la fin de
1888 par son fils William et son
gendre, le Rév. S. Scovill,
nous relevons le trait
suivant:
- Les premières
impressions religieuses du jeune
Beecher paraissent dues à son
amour pour la nature et à sa
faculté de remonter. par la
pensée, de la création
au Créateur. C'étaient
surtout les fleurs qu'il aimait avec
passion. Le chapelain de l'institut
qu'il fréquentait alors crut
devoir le lui reprocher doucement.
Les fleurs étaient jolies,
mais étaient-elles dignes
d'occuper l'attention d'un homme
doué d'une âme
immortelle ? Beecher ne se laissa
pas déconcerter par ce
reproche. « Puisque le
Tout-Puissant a pris le temps de
créer ces inutilités,
répondit-il, il ne me
reprochera pas d'avoir pris
moi-même le temps de les
examiner. » - Plus tard, quand
il fut devenu l'heureux
propriétaire d'une maison de
campagne, Beecher consacrait
à son jardin tous ses moments
de loisir, et il s'établit
une amusante rivalité entre
son jardinier et lui, M. Beecher
cherchant constamment à
étendre ses plates-bandes sur
le terrain réservé aux
légumes, et le jardinier
résistant sans cesse à
ses empiétements
successifs.
(Semaine
religieuse.)
|
.
- Au
Simplon.
-
- Deux
témoignages.
- Le percement du
tunnel du Simplon est un triomphe de
la science et de la volonté.
Jamais encore rien de pareil n'a
été fait dans le
monde.
- Un de ces hommes
d'énergie et de science qui
ont mené à bien cette
entreprise de géants, M.
Sulzer-Ziegler, a fait au banquet
qui rassemblait à Brigue,
pour l'inauguration du tunnel, les
représentants de l'Italie et
de la Suisse, les
déclarations suivantes, d'une
haute portée morale :
- « Nous avons eu
au surplus, a dit M. Sulzer, toutes
les déceptions qu'on peut
avoir, sauf sur un point, notre
méthode de travail. Et quant
aux difficultés techniques,
elles ont été telles
que souvent nous avons
été sur le point de
désespérer. Pour ce
qui me concerne. ce qui m'a soutenu,
c'est ma foi dans le secours de
Dieu. Je ne dis pas cela comme une
phrase banale : c'est l'expression
vraie de mon sentiment.
»
- « J'ai foi dans
la bénédiction de Dieu
sur une oeuvre qui est faite pour
rapprocher les peuples. » Ainsi
parlait, le 4 décembre 1898.,
à la cérémonie
d'inauguration des travaux de
percement du Simplon. M. Alfred
Brandt, l'inventeur de la
perforatrice,
décédé à
Brigue le 20 novembre 1899.
|
.
- La foi d'un
explorateur.
-
- Le grand explorateur
suédois Sven Hedin. qui a
pénétré dans
des contrées jusqu'à
présent complètement
fermées du Thibet, et
parcouru l'Asie avec les plus
grandes difficultés, mais
avec le plus grand succès,
puisqu'il a découvert une
chaîne de montagnes
parallèle à l'Himalaya
et presque aussi
élevée, est
dernièrement rentré
à Stockholm. Il y a
été reçu avec
enthousiasme. A l'une des
fêtes données en son
honneur, il a fait un discours
extrêmement remarquable,
où il a affirmé avec
énergie sa foi en la
Providence.
- « Nous devons
nous rappeler, a-t-il dit. qu'il y a
un Dieu qui dirige nos
destinées, Je ne veux imposer
à personne ma foi sur ce
point. Mais je dois plaindre ceux
qui n'ont pas appris à
reconnaître qu'il en est
ainsi. Je suis parvenu aux plus
hautes altitudes de l'Asie et du
monde; je m'y suis senti
isolé et faible; j'ai vu que
l'homme ne peut rien par ses propres
forces et que seule la main de Dieu,
qui dirige et soutient, peut nous
conduire sains et saufs au travers
des déserts brûlants et
des espaces immenses. Vous dont la
vie s'écoule sous le ciel
natal dans l'uniformité du
retour constant des mêmes
petits incidents quotidiens, vous
n'avez pas l'occasion de
connaître cette solitude qui
porte au recueillement et vous ne
connaissez pas non plus la
prodigieuse impression qu'elle peut
produire. »
- Le Témoignage
de Paris cite à ce propos un
émouvant extrait du
récit d'un premier voyage
accompli par Sven Hedin dans les
mêmes régions, extrait
que la Société
biblique de France avait
déjà publié, il
y a nue douzaine d'années,
dans son rapport annuel. En voici le
texte:
- « ...
L'intrépide voyageur rapporte
que lorsqu'il fut arrivé dans
le Thacla-Makan, auquel il donne
lui-même le nom de
désert des déserts,
une terreur indicible s'empara des
indigènes qui l'avaient
accompagné dans son
expédition ; presque tous
refusèrent obstinément
de le suivre plus loin.
Bientôt, les bêtes de
somme qui avaient encore pu
résister aux privations
périrent. Les deux serviteurs
qui étaient restés
fidèles à Hedin durent
s'arrêter à leur tour,
consumés qu'ils
étaient par la fatigue et par
une soif ardente, car ils n'avaient
pas bu une seule goutte d'eau depuis
plus d'une semaine. Sur la demande
instante de ses compagnons, Sven
Hedin, épuisé, sans
force, mais plein d'une confiance
invincible, se dispose à
continuer seul sa route à
travers le désert
infini.
- « J'inspectai
mes bagages pour la dernière
fois, raconte-t-il lui-même ;
je dus me débarrasser de tous
les effets qui ne m'étaient
pas absolument indispensables ; je
gardai avec moi les objets que rien,
à mes yeux, ne pouvait
remplacer : mes notes, mes cartes,
mes instruments de physique, mes
plumes, du papier, ma Bible et mon
recueil de cantiques suédois.
» Après deux jours
d'indicibles souffrances,
l'héroïque voyageur a la
joie de trouver enfin de l'eau.
« Il est inutile,
s'écrie-t-il, de
décrire l'émotion qui
me saisit en ce moment. Ma
première
préoccupation, avant de
boire, le lecteur peut la deviner
lui-même. Puis, cela fait,
j'examinai les battements de mon
pouls et je me mis à boire.
»
- Ce dernier trait
n'est-il pas vraiment admirable?
Quel savant stoïque que ce
voyageur qui, dévoré
par la soif, a la force morale,
avant de se
désaltérer, de compter
les battements de son pouls, afin de
constater dans quel état de
dépression physique il se
trouvait dans cette heure qui
semblait. à vues humaines, la
dernière de sa vie terrestre
! Quel chrétien ferme,
éprouvé, que celui qui
trouve tout naturel, avant
d'étancher la soif qui le
consume, de s'agenouiller pour
remercier Dieu tout d'abord de la
merveilleuse délivrance qu'Il
vient de lui accorder!
|
.
- Délivrance
providentielle.
-
- Dans un voyage
d'exploration au pays des Griquois,
le missionnaire Robert Mollat courut
à plusieurs reprises de
grands dangers par le fait des
bêtes féroces, du
manque absolu d'eau, ou des sources
empoisonnées. Voici un
épisode de ce voyage :
- «Notre retour
différa peu de notre premier
voyage: l'un et l'autre se
passèrent comme ceux de
l'apôtre, « en
jeûnes souvent ». Une
Providence pleine de bonté
veillait sur nous, et plus d'une
fois elle intervint en notre faveur
de la manière la plus
remarquable. Un jour, par exemple,
nous avions passé
vingt-quatre heures sans nourriture
; épuisés de fatigue,
nous regardions tristement le soleil
descendre à l'occident sans
espoir de rien trouver pour calmer
les angoisses de la faim, quand tout
à coup nous
aperçûmes à une
grande distance un tourbillon de
poussière qui approchait de
nous avec la rapidité de
l'autruche. C'était un
malheureux daim serré de
près par un chien sauvage,
qui le poursuivait sans doute depuis
longtemps, cap il l'atteignit
à quelques cents pas de
l'endroit où nous
étions et l'étrangla
immédiatement. Nous nous
empressâmes, comme on le pense
bien, de prendre possession de cette
proie, dont le chasseur semblait
fort disposé à nous
contester la
propriété. Je fis la
proposition de lui en abandonner la
moitié.
- «Non»,
répondit un de nos hommes,
«il n'a pas aussi faim que nous
; car il n'aurait pu courir si vite.
»
ROBERT
MOFFAT.
(Vingt-trois ans au
sud de l'Afrique.)
|
.
- Dieu voit
tout.
-
- « Dieu voit une
fourmi noire qui, pendant une nuit
noire, passe sur nue pierre noire.
» Ainsi s'exprime le Coran.
Qu'est-ce que Mahomet entendait par
là ? Une fourmi est bien
petite. et il est
particulièrement difficile
d'en voir une par une nuit obscure,
quand encore elle passe sur une
pierre noire. Si Dieu voit ce petit
insecte, c'est qu'il voit tout ;
s'il dirige sa course, c'est qu'il
dirige toute chose. Notre Sauveur
exprime la même pensée
lorsqu'il dit: « Il ne tombe
pas un passereau en terre sans la
volonté de mon Père,
et même les cheveux de votre
tête sont tous comptés.
»
(OTTO FUNCKE :
Joseph.)
|
.
- L'ange de l'Eternel
campe autour de ceux qui le
craignent.
-
- Lorsque le pasteur
Arnold Bovet commença
l'oeuvre de la Croix-Bleue à
Berne, il eut beaucoup à
souffrir de ses ennemis. Il n'est
pas d'avanie qu'il n'ait eu à
essuyer. A la première
réunion, ce furent des cris,
du bruit, des moqueries sans fin. On
en vint même aux faits
brutaux. Un misérable avait
pris avec lui une bouteille de
schnaps. Il la jeta violemment
à travers la fenêtre
contre le Pasteur, pendant qu'il
parlait, La bouteille passa
près de la tète, d'A.
Bovet et vint s'écraser
contre la paroi. La réunion
fut interrompue.
- Le pasteur
retournait à la maison et le
buveur le suivait, comptant lui
faire un mauvais parti.
- Quelques
années plus tard, un homme
entrait dans le cabinet de travail
d'Arnold Bovet. Il appartenait
à la Croix-Bleue :
- - Monsieur le
pasteur, je dois vous demander
quelque chose. Qui était
près de vous dans cette
terrible soirée, lorsque vous
retourniez à la maison
?
- - Personne
n'était auprès de
moi.
- - Pourtant,
Monsieur, il y avait un homme fort
à côté de
vous.
- - Non, vous vous
trompez. Je suis certain d'avoir
été
complètement seul, ce
soir-là.
- - Pardon, Monsieur
le pasteur. J'allais derrière
vous avec l'intention de vous tuer,
lorsque je vis à
côté de vous un homme
plus fort que moi. Mon plan
était
déjoué.
- Bovet se tut. Il
pensait au Psaume 34 : 8.
(D'après :
l'Etoile du matin.)
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- Déchargez-vous
sur Lui de tous vos soucis
1
-
- Par un beau soir
d'été, une jeune femme
était assise devant sa maison
et taillait un vêtement pour
son petit Fritz, dont on entendait
les rires joyeux dans le jardin. Son
mari se tenait auprès d'elle,
jouissant d'un repos bien
mérité après
une fatigante journée
:
- - Que ferons-nous
pour vivre pendant cet hiver, lui
demanda-t-elle ? L'été
est déjà si difficile
pour nous.
- Il
réfléchit un instant,
et se tournant vers sa compagne
:
- - Qu'est-ce que tu
couds-là, ma chère
femme
- - Un vêtement
pour notre Fritz.
- - Le petit, le
sait-il ?
- - Assurément
pas.
- - Tu ne devrais pas
le lui dire, afin qu'il garde tous
ses soucis pour l'hiver qui
s'approche.
- - Mais il n'a point
de soucis. Ne l'entends-tu pas? Il
est tout le jour gai comme un pinson
et s'il lui arrive de penser
à l'hiver, il a toute
confiance en sa mère.
- - Tu le crois ?
Alors notre petit Fritz est plus
sage que sa mère.
- Les yeux de la jeune
femme se remplirent de larmes,
lorsqu'elle vit le regard de son
mari tourné vers le ciel. Le
nuage, qui avait assombri un moment
l'avenir de ce foyer, avait
été dissipé par
la confiance de l'enfant.
(KRUMMEL. Evangelien
des Kirchenjahres.)
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