Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



GLANURES (1)


PRÉFACE

« Ne, présentez pas au peuple une morale fondée sur de simples raisonnements, sur une abstraction. donnez-lui une morale appuyée sur des faits. C'est là ce qu'il lui faut; vous le savez si volts connaissez le peuple. Il le savait encore mieux que vous, ce Dieu de bonté qui connaît parfaitement tout ce qui est dans l'homme; il nous donna, dans sa sagesse, une religion tout historique, parce que s'il y a dans la masse d'un peuple un petit nombre d'individus accessibles à des raisonnements abstraits, avec l'immense majorité il faut raisonner par des faits. »

ALEXANDRE VINET

En présentant aux moniteurs et monitrices des écoles du dimanche et aux amis chrétiens de notre jeunesse ce petit volume, nous n'avons aucune prétention de faire oeuvre absolument. nouvelle. Des ouvrages semblables ont paru, il y a bien des années déjà: la Gerbe, les Épis, les Nouveaux Épis, la Morale en action, etc. Ils ont rendu, en leur temps, de signalés services.
C'est précisément la raison pour laquelle il a paru nécessaire au Comité des Écoles du dimanche du canton de Vaud de reprendre ce travail. La plupart de ces volumes sont épuisés et de divers côtés, l'on nous demandait la publication de faits destinés à illustrer l'enseignement biblique.
Dans cette oeuvre de longue haleine, nous avons évité autant que possible les récits trop détaillés, difficiles à mémoriser et à raconter. Ensuite, notre attention s'est portée sur des traits impressifs, vivants et de nature à laisser une empreinte profonde sur le coeur et la conscience de l'enfant.
En les groupant par ordre de matières, nous avons désiré faciliter les recherches de nos lecteurs.
Enfin, est-il besoin de le dire, nous avons veillé scrupuleusement à ne donner que des faits authentiques, puisés aux sources originales.
Aux éducateurs de notre jeunesse et de notre enfance de nous dire la valeur et l'utilité d'une oeuvre que nous sommes prêts à continuer, si le besoin s'en fait sentir. Heureux serons-nous si ce modeste travail peut faciliter leur tâche en quelque mesure et contribuer à l'avancement du règne de Dieu dans nos écoles et nos catéchismes. A Lui seul la gloire !
 

Pour la Commission
 

DANIEL MEYLAN. TH. PACHE-TANNER.

 



PROVIDENCE DE DIEU - SCIENCE ET FOI

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Voir Dieu !
 
L'empereur Trajan demandait un jour à un célèbre docteur juif, Rabbi Josué:
- Où est ton Dieu ?
- Il est partout, répondit le Juif.
- Pourrais-tu me le montrer, reprit l'empereur ?
- Mon Dieu ne peut être vu ;un oeil mortel ne pourrait soutenir l'éclat de sa gloire.
- Et en prononçant ces mots, le visage du Juif brillait d'une fierté sans pareille.
Puis.. comme l'empereur insistait :
- Eh bien, dit R. Josué, si je ne puis vous faire voir mon Dieu, je puis au moins vous montrer un de ses ambassadeurs.
Trajan fit signe qu'il consentait à le voir. R. Josué l'invita à sortir. Il était midi et le soleil brillait de tout son éclat.
- Levez les yeux et regardez, dit le Juif, en désignant le soleil, voilà l'un des ambassadeurs de mon Dieu.
- Je ne puis le regarder, dit l'empereur, sa lumière est trop éblouissante.
- Vous ne pouvez regarder en face l'une des créations de Dieu, et vous prétendez voit le Créateur !
L'Empereur fut confus et ne demanda plus à voir le Dieu des Juifs.
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Dieu est-il mort?
 
Martin Luther, fatigué et découragé, était tombé dans un morne abattement. La femme du réformateur. ne parvenant pas à l'en faire sortir, s'avisa de prendre des habits de deuil; et comme le Dr Martin, stupéfait, demandait à sa Catherine la cause d'une telle manifestation:
- Dieu est mort, répondit-elle sur un ton lamentable.
- Es-tu folle? s'écria Luther.
- Il faut bien que Dieu soit mort, repartit la pieuse femme, puisque le Dr Martin ne se confie plus en sa Providence.
Le réformateur comprit et fut guéri de sa tristesse.
« Remets ton sort à l'Eternel, et Il te soutiendra. » Ps. 55, 23.
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Luther et le paysan.
 
En 1528 et 1529 , le docteur Luther, accompagné de Jonas et de Bugenhagen, parcourut le cercle électoral - et la Misnie. « Notre docteur. dit Mathésius, ne se refusa point à cette mission utile et épiscopale que partageaient avec lui les personnes les plus haut placées par leur rang et par leur savoir. Il examinait lui-même les paysans sur la prière, les interrogeait sur le catéchisme, et leur donnait ensuite les explications nécessaires. Un seul trait suffira pour faire connaître l'affabilité avec laquelle il s'acquittait de cette tâche.
Un pauvre paysan saxon ayant dû réciter, faits son patois, le symbole des apôtres : « Je crois, dit-il, en Dieu, le Tout-Puissant. - Le Tout-puissant, reprit Luther, sais-tu ce que ce mot signifie ? - Non, répond le paysan. - Hélas! mon brave homme, dit le docteur, ni moi, ni tous les savants du monde. nous ne comprenons la force de Dieu, ni toute sa puissance. C'est pourquoi qu'il te suffise de croire, en toute simplicité. que Dieu est ton bon et fidèle Père, lequel, étant le seul sage et le seul Seigneur, a la volonté et le pouvoir de t'assister dans toutes tes nécessités. toi, ta femme et tes enfants. »

 

 

(HOFF, Vie de Luther.)

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Isaac Newton.
 
Isaac Newton (1642-1727) fut un génie scientifique dont on a dit :
« De lui seul nous est venue plus de lumière que dix siècles n'en avaient produit avant lui. »
On. raconte qu'il n'entendait jamais prononcer le nom de Dieu sans se découvrir.
Il comptait parmi ses connaissances un savant athée. Chrétien fidèle, Newton avait dans son cabinet un globe céleste, sur lequel étaient représentées les constellations ; c'était un vrai chef-d'oeuvre. Son collègue, frappé de la beauté de ce globe; s'en approcha, puis admirant le travail, il se tourna vers Newton et lui dit: « Qui l'a fait? - Personne! répondit le célèbre astronome.
L'athée comprit et se tut.

 

 

(Semaine religieuse.)

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La Providence invisible.
Un soir, le jeune Blaise Pascal. le futur mathématicien, dit à son père :
- Papa, Dieu m'a merveilleusement protégé aujourd'hui : mon cheval a trébuché, s'est affaissé sous moi et je n'ai eu aucun mal.
- Mon fils, dit le père, Dieu m'a bien plus merveilleusement protégé encore : j'ai fait une course de vingt kilomètres et mon cheval n'a pas trébuché même une seule fois.
L'un soulignait le témoignage visible de la Providence de Dieu, l'autre l'invisible. L'un voyait la délivrance à un moment de la journée, et l'autre la voyait à toute heure.
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Voltaire et l'enfant.
 
Voltaire, en se promenant à Ferney, rencontra un petit enfant qui jouait dans le pare; il l'appelle, et lui demande s'il est protestant. L'enfant répond qu'il est catholique.
- Sais-tu ton catéchisme ?
- Oui, monsieur.
- Écoute, tu vois cet arbre chargé de pommes, eh bien ! elles sont toutes à toi, si tu peux répondre à la question que je vais te faire.
- Oh ! si elle est dans mon catéchisme, je suis sûr de ma réponse.
Eh bien! mon ami, toutes ces pommes sont à toi si tu peux me dire où est Dieu.
L'enfant resta un moment embarrassé, puis, levant tout à coup. les yeux, il dit avec vivacité :
- Et vous, Monsieur, pourriez-vous me dire où Il n'est pas.
Ce mot fut comme un coup de foudre pour Voltaire. Il se détourna, se mit à marcher à grands pas et laissa là les pommes et l'enfant, qui ne se doutait pas de son triomphe.

 

 

(Intermédiaire des chercheurs et curieux.)

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Dieu te voit.
 
Quand le célèbre botaniste suédois Linné partit pour étudier à l'université d'Upsal, il n'était pas riche et ses parents ne pouvaient rien lui envoyer. Il se trouva longtemps à la charge de ses condisciples qui lui donnaient tantôt un repas, tantôt un vêtement usé ; quand c'étaient de vieux souliers, il les raccommodait lui-même avec du carton ou de l'écorce d'arbre. Malgré sa détresse, il ne se laissa jamais aller au découragement et finit par sortir vainqueur de la lutte.
Dans une circonstance importante, bien des années plus tard, il rendit publiquement grâces à Dieu de l'avoir soutenu: « Je te remercie, Dieu puissant, de ce que dans le cours de ma vie, au milieu des angoisses de la pauvreté et de bien d'autres épreuves, tu m'as toujours accordé ta protection précieuse ! » Tous ses écrits respirent un sentiment profond de gratitude et de respect envers l'Etre suprême. Il commence ses ouvrages les plus importants par un passage des Saintes-Ecritures, qui a trait à la gloire et à la bonté de Dieu. Toutes les fois que dans son enseignement, l'occasion se présentait, il discourait volontiers sur des sujets de piété et il avait fait inscrire au-dessus de la porte de son cabinet :
Dieu te voit : prends garde de pécher!
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Darwin et les Fuegiens.
 
L'illustre naturaliste Darwin, lors d'un voyage autour du monde, crut trouver dans les indigènes de la Terre de Feu le chaînon qui lui manquait entre le singe et l'homme. Il se refusait à placer au rang des humains ces êtres vivant comme des bêtes brutes : «La mission, déclarait-il, ne pourra rien accomplir ici. Toute la peine qu'on se donnera avec ces indigènes sera absolument perdue. Jamais on ne réussira à les civiliser.»
Or, des missionnaires vinrent, et après des années de luttes héroïques, ils réussirent, à force de patience, d'amour et de prières, à faire jaillir une étincelle de vie morale dans cette population misérable. L'Evangile triompha merveilleusement. L'amiral Sullivan, visitant ces îles, écrivait à Darwin les changements extraordinaires survenus chez ces singes-humains devenus des hommes moraux et bons. Le grand naturaliste reconnut franchement son erreur, déclara que la transformation opérée par les missionnaires à la Terre de Feu était une des choses les plus étonnantes de l'histoire. A partir de ce moment, Darwin devint un souscripteur régulier de la mission.
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Je vois la majesté de Dieu.
 
On lit dans une biographie du pieux oculiste allemand, Jung Stilling, que, se trouvant à Schaffhouse, il y opéra de la cataracte un aveugle de naissance, âgé de seize ans, le fils du professeur Altorfer. Lorsque le premier rayon de lumière pénétra dans son oeil, le jeune homme, saisi du spectacle qui s'offrit à lui, s'écria : «Je vois la majesté de Dieu ! » Ce qui fit une impression si solennelle sur cet aveugle-né, n'était autre chose que ce qui frappe journellement les regards de la multitude, sans éveiller parfois la moindre émotion.
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L'opinion des deux plus grands Français.
 
Une consultation fut ouverte sous forme de concours par un journal parisien: il s'agissait de trouver les dix plus grands Français du XIXme siècle. Les deux vainqueurs de ce tournoi d'un nouveau genre, les deux « grands Français » qui arrivent en tête de liste avec plus d'un million de suffrages sont le célèbre chimiste Louis Pasteur et Victor Hugo. Quelle était l'opinion de ces deux grands hommes sur la question religieuse? Tous deux étaient des croyants convaincus.
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Le chirurgien Ernest de Bergmann
 
Le célèbre chirurgien allemand Ernest de Bergmann, professeur à Berlin, est mort il y a quelques années. Il s'était rendu célèbre dans le monde entier par ses études sur la lèpre, sur la transfusion du sang, et sur l'intoxication par les ferments. En 1887, il fut appelé à donner ses soins à l'empereur Frédéric, et à l'opérer d'un cancer du larynx. Ce savant était un vrai chrétien. Il montra sa foi jusqu'au dernier moment. Avant de subir l'opération décisive aux suites de laquelle il succomba, il chantait pour s'y préparer :
 

Prends en ta main la mienne
Et conduis-moi;
Que ton bras me soutienne,
Je suis à Toi,
Sans Toi, je ne puis faire
Même un seul pas!
Prends-moi donc, ô bon Père,
Entre tes bras !

 

 

 

(Cloche d'alarme , du 1er janvier 1908.)

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Un aveu de Zola.
 
Un aveu, digne d'être relevé, a été fait à un journaliste par l'écrivain Emile Zola. C'était,
rapporte le Kirchenblatt, peu de jours après l'attentat de Vaillant qui avait lancé une bombe dans la salle des députés. Comme son interlocuteur lui demandait à quelles mesures il faudrait recourir pour empêcher de pareils forfaits, Zola répondit : « J'ai combattu pendant trente ans en faveur du positivisme, mais je sens maintenant mes convictions vaciller. La foi religieuse peut seule mettre à néant les théories fatales de l'anarchisme. Malheureusement, cette foi semble de plus en plus disparaître de la société actuelle. Qui nous rendra l'idéal chrétien. ? »
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Louis Ruchonnet au Gurnigel.
 
Le conseiller fédéral et ancien Président de la Confédération suisse, Louis Ruchonnet, était en séjour aux bains du Gurnigel. Un dimanche matin, les baigneurs regrettaient l'absence d'un pasteur. Louis Ruchonnet ouvrit sa chambre à tous ceux qui ne pouvaient oublier les hommages et la reconnaissance dus à leur Dieu et, transformant en culte public le culte de famille qu'il avait coutume de faire, il le présida lui-même. Oh! si nous avions beaucoup de laïques pasteurs comme celui-là, et de pasteurs comme ce laïque-là !
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Geyser, l'athée devenu pasteur.
 
La vie de cet homme avait été très mouvementée. Athée fanatique, il avait quitté la Suisse, sa patrie, pour se rendre en Amérique où il fut converti d'une façon merveilleuse. Tombé dans une profonde. misère, il avait résolu d'en finir avec la vie ; seul au bord du Mississippi, dans lequel il espérait trouver la fin de sa misérable existence, il regardait couler le fleuve, quand il vit sur l'onde pure, le reflet d'une étoile qui brillait entre deux nuages. Cette étoile lui Parla de la patrie céleste et, plein d'une indicible douleur, il s'adressa à Celui qu'il avait renié jusque-là. Dieu le conduisit auprès d'hommes chrétiens et, après bien des lottes, il trouva en Jésus paix et consolation.
Il retourna alors dans sa patrie et reprit avec courage son métier de menuisier. Cet homme exceptionnellement doué attira l'attention de quelques chrétiens qui lui firent étudier la théologie ; Par suite de circonstances imprévues, il arriva à Ringstädt, près de Bremerhaven, Puis à Elberfeld.
Il occupait en Allemagne la seule chaire où l'on voulut bien tolérer un tel original et une telle liberté d'allures.

 

 

(0. FUNCKE, L'empreinte des pas. etc. IIme série.)

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« Notre Père qui es aux cieux. »
 
On raconte qu'au milieu d'une soirée pleine d'entrain, une société fort mélangée demanda à un acteur de bien vouloir faire entendre la lecture de l'oraison dominicale qu'il avait coutume paraît-il, de dire à la perfection. Il se leva pour répondre à l'invitation. Mais, à ce moment, l'Esprit de Dieu s'empara de lui et lui fit sentir profondément combien ce qu'il allait faire était solennel : s'adresser, lui, pécheur, au Roi des rois et au Seigneur des seigneurs, à Celui devant qui les nations sont comme une goutte qui pend à un seau, comme de la poussière sur une balance, à Celui à qui les hommes devront rendre compte de toute parole vaine qu'ils auront prononcée, et qui rendra à chacun selon ses oeuvres !
Les lèvres tremblantes, les yeux levés au ciel, il se mit à répéter les paroles saintes : « Notre... Père... qui es... aux cieux ! » Il ne put continuer. La société tout entière, saisie d'une insurmontable émotion, avait fondu en larmes et sanglotait à haute voix...
Ah ! que ne pesons-nous mieux la valeur de chaque mot de cette merveilleuse prière ! Pensons à tout ce que comporte cette inappréciable faveur de pouvoir nous adresser au Dieu trois fois saint, à Celui que les cieux des cieux ne peuvent contenir, dont le nom glorieux est au-dessus de toute bénédiction et de toute louange, et de nous adresser à Lui comme à notre Père ?

 

 

(D'après Rest and Reaping.)

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H. Beecher et les fleurs.
 
Dans la biographie de Henry-Ward Beecher, le célèbre prédicateur américain, publiée à la fin de 1888 par son fils William et son gendre, le Rév. S. Scovill, nous relevons le trait suivant:
Les premières impressions religieuses du jeune Beecher paraissent dues à son amour pour la nature et à sa faculté de remonter. par la pensée, de la création au Créateur. C'étaient surtout les fleurs qu'il aimait avec passion. Le chapelain de l'institut qu'il fréquentait alors crut devoir le lui reprocher doucement. Les fleurs étaient jolies, mais étaient-elles dignes d'occuper l'attention d'un homme doué d'une âme immortelle ? Beecher ne se laissa pas déconcerter par ce reproche. « Puisque le Tout-Puissant a pris le temps de créer ces inutilités, répondit-il, il ne me reprochera pas d'avoir pris moi-même le temps de les examiner. » - Plus tard, quand il fut devenu l'heureux propriétaire d'une maison de campagne, Beecher consacrait à son jardin tous ses moments de loisir, et il s'établit une amusante rivalité entre son jardinier et lui, M. Beecher cherchant constamment à étendre ses plates-bandes sur le terrain réservé aux légumes, et le jardinier résistant sans cesse à ses empiétements successifs.

 

 

(Semaine religieuse.)

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Au Simplon.
 
Deux témoignages.
Le percement du tunnel du Simplon est un triomphe de la science et de la volonté. Jamais encore rien de pareil n'a été fait dans le monde.
Un de ces hommes d'énergie et de science qui ont mené à bien cette entreprise de géants, M. Sulzer-Ziegler, a fait au banquet qui rassemblait à Brigue, pour l'inauguration du tunnel, les représentants de l'Italie et de la Suisse, les déclarations suivantes, d'une haute portée morale :
« Nous avons eu au surplus, a dit M. Sulzer, toutes les déceptions qu'on peut avoir, sauf sur un point, notre méthode de travail. Et quant aux difficultés techniques, elles ont été telles que souvent nous avons été sur le point de désespérer. Pour ce qui me concerne. ce qui m'a soutenu, c'est ma foi dans le secours de Dieu. Je ne dis pas cela comme une phrase banale : c'est l'expression vraie de mon sentiment. »
« J'ai foi dans la bénédiction de Dieu sur une oeuvre qui est faite pour rapprocher les peuples. » Ainsi parlait, le 4 décembre 1898., à la cérémonie d'inauguration des travaux de percement du Simplon. M. Alfred Brandt, l'inventeur de la perforatrice, décédé à Brigue le 20 novembre 1899.
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La foi d'un explorateur.
 
Le grand explorateur suédois Sven Hedin. qui a pénétré dans des contrées jusqu'à présent complètement fermées du Thibet, et parcouru l'Asie avec les plus grandes difficultés, mais avec le plus grand succès, puisqu'il a découvert une chaîne de montagnes parallèle à l'Himalaya et presque aussi élevée, est dernièrement rentré à Stockholm. Il y a été reçu avec enthousiasme. A l'une des fêtes données en son honneur, il a fait un discours extrêmement remarquable, où il a affirmé avec énergie sa foi en la Providence.
« Nous devons nous rappeler, a-t-il dit. qu'il y a un Dieu qui dirige nos destinées, Je ne veux imposer à personne ma foi sur ce point. Mais je dois plaindre ceux qui n'ont pas appris à reconnaître qu'il en est ainsi. Je suis parvenu aux plus hautes altitudes de l'Asie et du monde; je m'y suis senti isolé et faible; j'ai vu que l'homme ne peut rien par ses propres forces et que seule la main de Dieu, qui dirige et soutient, peut nous conduire sains et saufs au travers des déserts brûlants et des espaces immenses. Vous dont la vie s'écoule sous le ciel natal dans l'uniformité du retour constant des mêmes petits incidents quotidiens, vous n'avez pas l'occasion de connaître cette solitude qui porte au recueillement et vous ne connaissez pas non plus la prodigieuse impression qu'elle peut produire. »
Le Témoignage de Paris cite à ce propos un émouvant extrait du récit d'un premier voyage accompli par Sven Hedin dans les mêmes régions, extrait que la Société biblique de France avait déjà publié, il y a nue douzaine d'années, dans son rapport annuel. En voici le texte:
« ... L'intrépide voyageur rapporte que lorsqu'il fut arrivé dans le Thacla-Makan, auquel il donne lui-même le nom de désert des déserts, une terreur indicible s'empara des indigènes qui l'avaient accompagné dans son expédition ; presque tous refusèrent obstinément de le suivre plus loin. Bientôt, les bêtes de somme qui avaient encore pu résister aux privations périrent. Les deux serviteurs qui étaient restés fidèles à Hedin durent s'arrêter à leur tour, consumés qu'ils étaient par la fatigue et par une soif ardente, car ils n'avaient pas bu une seule goutte d'eau depuis plus d'une semaine. Sur la demande instante de ses compagnons, Sven Hedin, épuisé, sans force, mais plein d'une confiance invincible, se dispose à continuer seul sa route à travers le désert infini.
« J'inspectai mes bagages pour la dernière fois, raconte-t-il lui-même ; je dus me débarrasser de tous les effets qui ne m'étaient pas absolument indispensables ; je gardai avec moi les objets que rien, à mes yeux, ne pouvait remplacer : mes notes, mes cartes, mes instruments de physique, mes plumes, du papier, ma Bible et mon recueil de cantiques suédois. » Après deux jours d'indicibles souffrances, l'héroïque voyageur a la joie de trouver enfin de l'eau. « Il est inutile, s'écrie-t-il, de décrire l'émotion qui me saisit en ce moment. Ma première préoccupation, avant de boire, le lecteur peut la deviner lui-même. Puis, cela fait, j'examinai les battements de mon pouls et je me mis à boire. »
Ce dernier trait n'est-il pas vraiment admirable? Quel savant stoïque que ce voyageur qui, dévoré par la soif, a la force morale, avant de se désaltérer, de compter les battements de son pouls, afin de constater dans quel état de dépression physique il se trouvait dans cette heure qui semblait. à vues humaines, la dernière de sa vie terrestre ! Quel chrétien ferme, éprouvé, que celui qui trouve tout naturel, avant d'étancher la soif qui le consume, de s'agenouiller pour remercier Dieu tout d'abord de la merveilleuse délivrance qu'Il vient de lui accorder!
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Délivrance providentielle.
 
Dans un voyage d'exploration au pays des Griquois, le missionnaire Robert Mollat courut à plusieurs reprises de grands dangers par le fait des bêtes féroces, du manque absolu d'eau, ou des sources empoisonnées. Voici un épisode de ce voyage :
«Notre retour différa peu de notre premier voyage: l'un et l'autre se passèrent comme ceux de l'apôtre, « en jeûnes souvent ». Une Providence pleine de bonté veillait sur nous, et plus d'une fois elle intervint en notre faveur de la manière la plus remarquable. Un jour, par exemple, nous avions passé vingt-quatre heures sans nourriture ; épuisés de fatigue, nous regardions tristement le soleil descendre à l'occident sans espoir de rien trouver pour calmer les angoisses de la faim, quand tout à coup nous aperçûmes à une grande distance un tourbillon de poussière qui approchait de nous avec la rapidité de l'autruche. C'était un malheureux daim serré de près par un chien sauvage, qui le poursuivait sans doute depuis longtemps, cap il l'atteignit à quelques cents pas de l'endroit où nous étions et l'étrangla immédiatement. Nous nous empressâmes, comme on le pense bien, de prendre possession de cette proie, dont le chasseur semblait fort disposé à nous contester la propriété. Je fis la proposition de lui en abandonner la moitié.
«Non», répondit un de nos hommes, «il n'a pas aussi faim que nous ; car il n'aurait pu courir si vite. »

 

 

ROBERT MOFFAT.

 

 

(Vingt-trois ans au sud de l'Afrique.)

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Dieu voit tout.
 
« Dieu voit une fourmi noire qui, pendant une nuit noire, passe sur nue pierre noire. » Ainsi s'exprime le Coran. Qu'est-ce que Mahomet entendait par là ? Une fourmi est bien petite. et il est particulièrement difficile d'en voir une par une nuit obscure, quand encore elle passe sur une pierre noire. Si Dieu voit ce petit insecte, c'est qu'il voit tout ; s'il dirige sa course, c'est qu'il dirige toute chose. Notre Sauveur exprime la même pensée lorsqu'il dit: « Il ne tombe pas un passereau en terre sans la volonté de mon Père, et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. »

 

 

(OTTO FUNCKE : Joseph.)

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L'ange de l'Eternel campe autour de ceux qui le craignent.
 
Lorsque le pasteur Arnold Bovet commença l'oeuvre de la Croix-Bleue à Berne, il eut beaucoup à souffrir de ses ennemis. Il n'est pas d'avanie qu'il n'ait eu à essuyer. A la première réunion, ce furent des cris, du bruit, des moqueries sans fin. On en vint même aux faits brutaux. Un misérable avait pris avec lui une bouteille de schnaps. Il la jeta violemment à travers la fenêtre contre le Pasteur, pendant qu'il parlait, La bouteille passa près de la tète, d'A. Bovet et vint s'écraser contre la paroi. La réunion fut interrompue.
Le pasteur retournait à la maison et le buveur le suivait, comptant lui faire un mauvais parti.
Quelques années plus tard, un homme entrait dans le cabinet de travail d'Arnold Bovet. Il appartenait à la Croix-Bleue :
- Monsieur le pasteur, je dois vous demander quelque chose. Qui était près de vous dans cette terrible soirée, lorsque vous retourniez à la maison ?
- Personne n'était auprès de moi.
- Pourtant, Monsieur, il y avait un homme fort à côté de vous.
- Non, vous vous trompez. Je suis certain d'avoir été complètement seul, ce soir-là.
- Pardon, Monsieur le pasteur. J'allais derrière vous avec l'intention de vous tuer, lorsque je vis à côté de vous un homme plus fort que moi. Mon plan était déjoué.
Bovet se tut. Il pensait au Psaume 34 : 8.

 

 

(D'après : l'Etoile du matin.)

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Déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis 1
 
Par un beau soir d'été, une jeune femme était assise devant sa maison et taillait un vêtement pour son petit Fritz, dont on entendait les rires joyeux dans le jardin. Son mari se tenait auprès d'elle, jouissant d'un repos bien mérité après une fatigante journée :
- Que ferons-nous pour vivre pendant cet hiver, lui demanda-t-elle ? L'été est déjà si difficile pour nous.
Il réfléchit un instant, et se tournant vers sa compagne :
- Qu'est-ce que tu couds-là, ma chère femme
- Un vêtement pour notre Fritz.
- Le petit, le sait-il ?
- Assurément pas.
- Tu ne devrais pas le lui dire, afin qu'il garde tous ses soucis pour l'hiver qui s'approche.
- Mais il n'a point de soucis. Ne l'entends-tu pas? Il est tout le jour gai comme un pinson et s'il lui arrive de penser à l'hiver, il a toute confiance en sa mère.
- Tu le crois ? Alors notre petit Fritz est plus sage que sa mère.
Les yeux de la jeune femme se remplirent de larmes, lorsqu'elle vit le regard de son mari tourné vers le ciel. Le nuage, qui avait assombri un moment l'avenir de ce foyer, avait été dissipé par la confiance de l'enfant.

 

 

(KRUMMEL. Evangelien des Kirchenjahres.)



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