Aux pieds du
Maître
CHAPITRE
III
La
Prière.
PREMIÈRE
PARTIE
Le disciple :
On entend souvent dire :
« Si Dieu a une entière connaissance de
nos besoins et s'il sait la meilleure
manière d'y pourvoir, non seulement
lorsqu'il s'agit du bien, mais encore à
l'égard du mal, quelle
nécessité y a-t-il donc pour nous de
lui exposer ces besoins, spirituels ou
matériels ? »
Pouvons-nous, par nos
prières, changer quelque chose aux desseins
de Dieu ?
Le Seigneur :
I. Ceux qui posent de telles questions
montrent par là même qu'ils ignorent
ce qu'est la prière. Sinon, ils sauraient
que prier ce n'est pas simplement mendier
auprès de Dieu. La prière n'est pas
un acte de mendicité pour les besoins de
notre vie. Prier, c'est obtenir Dieu
Lui-même, Celui qui donne la vie. Lorsque
vous posséderez cette source de vie et serez
ainsi unis à Lui, vous aurez la vie et,
dès lors, il pourvoira lui-même
à tous vos besoins. Aux hommes vains,
mauvais, Dieu, dans son amour, accorde les choses
de ce monde, celles-là seules : ils ne
peuvent pas avoir de besoins spirituels, puisqu'ils
n'ont pas de vie spirituelle. Si même des
bénédictions de cet ordre leur
étaient dispensées, ils ne les
apprécieraient pas et les auraient
bientôt perdues. A ceux qui sont
sauvés, Dieu accorde toutes sortes de dons,
mais spécialement les dons spirituels afin
que, détournant leur coeur des choses
visibles qui ne sont que pour un temps, ils
concentrent leurs aspirations sur celles qui sont
invisibles et qui durent à toujours. En
priant, ils ne changent rien aux desseins de Dieu,
mais ceux qui sont de Dieu deviennent conscients de
son dessein à leur égard. Quand ils
sont en prière, Dieu lui-même se
manifeste à eux dans le sanctuaire de leur
coeur et s'entretient avec eux. Lorsque son but,
qui est toujours de leur faire du bien et de les
bénir, leur est ainsi dévoilé,
leurs doutes et leurs murmures sont
éloignés pour toujours.
2. Prier, ce fut toujours et c'est
encore respirer l'atmosphère divine. Dieu
communique son Esprit Saint à ceux qui
prient dans cette vie, afin qu'ils deviennent des
« âmes vivantes ». (Gen. 2 : 7
; Jean 20 : 22). Ils ne mourront jamais, car
l'Esprit de Dieu qui pénètre dans
leur être spirituel par le moyen de la
prière leur donne vigueur, santé et
vie éternelle. Dieu, qui est amour, leur a
libéralement dispensé tout ce qui est
indispensable à leur vie spirituelle et
matérielle. C'est parce que, dans sa
grâce, il accorde ainsi gratuitement le salut
et le Saint Esprit, que l'homme naturel
n'apprécie pas ces dons, que seule la
prière lui apprend à estimer
réellement. C'est comme pour la chaleur,
l'eau et l'air, sans lesquels il serait impossible
à l'homme de vivre. Dieu les lui ayant
dispensés libéralement et
gratuitement, il ne réfléchit
même pas à la nécessité
de rendre grâce pour ces bienfaits. Bien au
contraire, il estime l'or, l'argent, les bijoux,
toutes les choses qui coûtent cher, ne
s'obtiennent que difficilement et qui, cependant,
n'apaisent ni la faim ni la soif et ne procurent
aucune satisfaction, aucun repos d'esprit. Et c'est
ainsi que, dans le domaine spirituel, l'homme
naturel se conduit en insensé ; mais la
sagesse et la vie sont données à
l'homme de prière.
3. Ce monde ressemble à un vaste
océan dans lequel beaucoup enfoncent et se
noient. Cependant, les poissons vivent même
dans l'eau la plus profonde grâce à ce
que, remontant à la surface, ils absorbent
une certaine quantité d'air qu'ils savent
garder intérieurement et qui leur permet de
vivre au fond de la mer. Ainsi, ceux qui, remontant
à la surface de l'océan de la vie
aspirent, au moyen de la prière solitaire,
l'atmosphère vivifiante de l'Esprit Saint,
restent forts et bien vivants dans l'océan
du monde.
4. Bien que les poissons demeurent toute
leur vie dans l'eau salée de l'océan,
ils ne deviennent jamais eux-mêmes du sel,
parce qu'ils vivent. De même l'homme de
prière qui vit dans l'océan du monde
imprégné de péché,
demeure pur de toute souillure ; par la
prière, son être spirituel se
renouvelle sans cesse dans la fontaine de
vie.
5. Lorsque le soleil darde ses chauds
rayons sur l'eau salée de l'océan,
les vapeurs qui s'en dégagent
s'élèvent bientôt et se forment
en nuages. Alors, changées en eau douce et
rafraîchissante, elles retombent en averses
bienfaisantes, car lorsque les vapeurs
s'élèvent, le sel et les
impuretés contenues dans l'eau restent dans
la mer. Ainsi, les pensées et les
désirs de l'homme de prière
s'élancent vers le Ciel où les rayons
du Soleil de justice purifient sa prière de
toute trace de péché. La
prière devient alors un vrai nuage qui
répand du ciel sur la terre une pluie de
bénédictions apportant ainsi à
beaucoup un renouvellement de vie.
6. Toute leur vie, les oiseaux aquatiques
nagent dans l'eau et pourtant, lorsqu'ils se
mettent à voler, leurs ailes sont
parfaitement sèches. Ainsi lorsque, pour
l'homme de prière qui a vécu dans le
monde, l'heure vient de s'envoler vers le ciel, il
est parfaitement nettoyé des taches et des
souillures de cette terre de péché ;
il arrive pur et sans tache au lieu de
l'éternel repos.
7. Pour un navire, c'est tout à
fait normal d'être dans l'eau, mais il est en
danger et bien vite perdu si l'eau le
pénètre et le remplit. Ainsi, pour un
homme, c'est tout à fait normal d'être
dans le monde et d'aider son prochain à
atteindre le vrai but de la vie, mais si le monde
entre en lui pour prendre possession de son coeur,
c'est la ruine et la perdition. L'homme de
prière garde à jamais son coeur dans
la soumission à Celui qui l'a
créé pour y bâtir son propre
temple de sorte que, dans ce monde aussi bien que
dans le monde à venir, il demeure en paix et
en sécurité.
8. Chacun sait qu'il est impossible de
vivre sans eau. Chacun sait aussi que celui qui est
submergé par l'eau perd la vie : il meurt
asphyxié. Il est donc nécessaire de
se servir d'eau et de boire de l'eau, mais il n'est
pas nécessaire de mourir asphyxié
dans cette eau. Ainsi, il est nécessaire de
se servir du monde et des choses du monde, car il
est difficile de vivre sans cela : Dieu a
créé le monde pour que l'homme en
use, mais il n'est pas nécessaire de s'y
noyer. Ceux qui abandonnent la prière, cette
respiration de l'âme, meurent
asphyxiés.
9. Lorsque la vie spirituelle souffre
à cause de l'abandon de la vie de
prière, les choses du monde,
créées pour être utiles
à l'homme, lui deviennent une cause de
souffrance et de mort. Le soleil, dont la
lumière et la chaleur donnent la vie. et
l'accroissement à toute
végétation, peut aussi la
flétrir et la dessécher. L'air, qui
renouvelle la santé et la vie de tous les
animaux, peut aussi causer leur mort. «
Veillez et priez ».
10. Votre vie doit être telle que,
vivant dans le monde, vous ne soyez pourtant pas du
monde. Ainsi, ce qui est dans le monde, au lieu de
vous faire du mal, vous deviendra utile en vous
aidant à progresser spirituellement,
à la seule condition que votre coeur reste
tourné vers le Soleil de justice. Dans
beaucoup d'endroits sales et boueux, on voit
s'épanouir des fleurs dont le suave parfum
fait disparaître toutes les mauvaises odeurs.
On y voit aussi des plantes qui, pour
s'épanouir, se tournent vers le soleil afin
d'en recevoir chaleur et lumière. Ainsi, la
pourriture du sol, au lieu de leur nuire, agit
comme un bon engrais qui aide à leur
croissance. C'est ainsi que l'homme qui prie, en
tournant toutes ses pensées vers moi,
reçoit chaleur et lumière. Il me
glorifie par le témoignage de sa vie sainte
et renouvelée qui dissipe les effluves
malsaines du monde et dont les fruits
parfumés durent en vie
éternelle.
SECONDE
PARTIE
1. En insistant sur la prière, je
ne veux pas dire que, sans elle, Dieu n'accordera
aucun bienfait, ni que les hommes doivent,
lorsqu'ils prient, lui exposer tous leurs besoins.
Le grand avantage de la prière réside
dans le fait que, par cette attitude, le coeur de
l'homme se place dans les dispositions les
meilleures pour recevoir le Dispensateur de toute
grâce et pour obtenir de lui de
précieuses bénédictions.
Voilà la raison pour laquelle l'effusion du
Saint-Esprit fut accordée aux disciples non
pas dès le premier jour, mais au bout de dix
jours de préparation spirituelle. Celui qui
reçoit une bénédiction sans
s'y être préparé ne sait ni
l'apprécier à sa valeur, ni la
retenir d'une façon permanente. Par exemple
Saül, qui avait reçu et son royaume et
le don du Saint-Esprit sans les avoir
recherchés, les perdit au bout de peu de
temps. Il avait quitté sa maison non pour
obtenir le Saint-Esprit et un royaume, mais pour
chercher ses ânesses perdues (I Sam. 9 : 3, 10,
etc.).
2. L'homme de prière seul sait
comment invoquer Dieu en esprit et en
vérité. Bien des hommes ressemblent
à la sensitive : pendant qu'ils prient, ils
sont sous l'influence du Saint-Esprit et
reçoivent ses enseignements. Alors, pour un
peu de temps, ils se sentent humiliés et
courbent la tête devant Dieu mais, dès
qu'ils ont quitté le lieu où ils
étaient en prière, ils redeviennent
exactement ce qu'ils étaient
auparavant.
3. Si l'on néglige de soigner un
arbre ou une plante qui produisent de belles fleurs
et de bons fruits, ils perdent bien vite leurs
excellentes qualités pour redevenir des
plantes sauvages. De même, le croyant qui
délaisse la prière, néglige sa
vie spirituelle et cesse de demeurer en moi, ne
sera plus en état de recevoir des
bénédictions, retombera dans son
ancienne vie de péché et sera
perdu.
4. En regardant un héron qui se
tient pensif sur le bord d'un lac ou d'un
étang, nous pourrions nous imaginer qu'il
songe à l'excellence de cette eau qui
purifie et désaltère, ou encore, nous
pourrions comparer son attitude à celle de
quelqu'un en train de méditer sur la
puissance et la gloire de Dieu. Nous savons bien
pourtant que ses pensées sont
tournées d'un côté tout
différent et que, des heures durant, il
veille pour attraper une grenouille ou quelque
petit poisson et les avaler. C'est exactement ainsi
qu'une masse de gens s'adonnent à la
prière et à la méditation.
Tout en se tenant au bord de l'océan divin,
ils n'accordent pas une pensée à la
puissance et à l'amour de Dieu, à son
Esprit qui peut les nettoyer et les purifier du
péché, non plus qu'à sa nature
divine qui seule peut satisfaire leur âme.
Ils sont absorbés par l'unique
préoccupation de savoir comment obtenir la
chose qu'ils désirent et qui peut les aider
à jouir des plaisirs passagers de ce monde.
Ils détournent leurs regards de la source du
vrai repos pour les diriger vers les choses
passagères de ce monde et périr avec
elles.
5. L'eau et le pétrole qui
sortent tous deux du sein de la terre se
ressemblent à première vue. Cependant
leurs caractéristiques et leurs effets sont
absolument différents ; c'est ainsi que
l'eau éteint le feu tandis que le
pétrole l'anime. De même, le monde et
ses vanités, le coeur et sa soif des choses
divines, sont les créations du même
Dieu. Eh bien ! le coeur qui s'efforce de trouver
à se satisfaire dans la richesse, la pompe
et la gloire de ce monde arrive au même
résultat que celui qui, pour éteindre
un incendie y jetterait du pétrole. Le coeur
ne peut avoir de repos et ne peut être
satisfait que par Celui qui, après l'avoir
créé. a mis en lui cette aspiration,
cette soif des choses divines (Ps. 42 : 1-2). C'est pourquoi, à quiconque
viendra à moi je donnerai de l'eau de la
vie, afin qu'il n'aie plus soif, et l'eau que je
lui donnerai deviendra en lui une source qui
jaillira jusqu'en vie éternelle.
(Jean 4 : 14).
6. C'est en vain que les hommes
s'efforcent de trouver la paix dans le monde et par
les choses du monde. L'expérience prouve
qu'on n'y trouve ni paix véritable, ni
satisfaction. Ces gens-là ressemblent
à un garçon qui se mit à peler
un oignon, enlevant couche après couche dans
l'espoir de trouver au centre une amande, comme en
soulevant le couvercle d'une boîte on peut
atteindre ce qui est à l'intérieur.
De telles espérances sont vaines et
mensongères ; on ne trouve dans le monde que
pelure sur pelure comme pour l'oignon. Ce monde et
tout ce qu'il contient ne sera finalement que
vanité des vanités (Ecclés. 12 : 10) pour l'homme, jusqu'à ce
qu'il découvre la source de toute
vérité et de toute vie.
7. Le monde est semblable à un
mirage que celui qui cherche la
vérité s'efforce d'atteindre, croyant
y trouver l'eau de la vie pour son âme
assoiffée. Il n'y trouve finalement que
désappointement et
désespérance. ]Veau de la vie ne se
trouvera jamais dans des citernes crevassées
ou des étangs artificiels. Ceux-là
seuls qui se tiennent en ma présence dans un
sincère esprit de prière la
trouveront en abondance auprès de moi qui
suis la source de l'eau vive. Ils obtiendront
satisfaction et vie éternelle (Es. 55 : 1; Jer. 2: 13
; Ap. 21 :7).
8. Une femme parcourait un jour la
montagne en portant un petit enfant dans ses bras.
L'enfant aperçut une belle fleur au bord du
chemin et, pour la saisir, il fit un bond tel que,
échappant aux bras de sa mère, il
tomba sur une grosse pierre où il se brisa
la tête; il mourut sur le coup.
Il est bien
évident que l'enfant était en
sûreté dans les bras et tout
près du coeur de sa mère qui l'aimait
et le nourrissait. C'est l'attraction
exercée sur lui par les fleurs du bord du
chemin qui lui fit perdre la vie. Il en est de
même pour le croyant dont la vie n'est pas
ancrée dans la prière. S'il n'apprend
pas à connaître ma sollicitude et mon
amour, qui dépassent de beaucoup ceux d'une
mère (Es. 49 : 15), c'est qu'il ne l'aura pas voulu.
S'il méprise le lait spirituel que je veux
lui donner pour sa nourriture jusqu'en vie
éternelle et que, fasciné par les
choses temporaires mais visibles du monde., il
s'arrache de mes bras et perd la vie, il en sera
seul responsable.
9. Le lait de la mère ne jaillit
dans la bouche de l'enfant que lorsque celui-ci se
donne la peine de le prendre. De la même
manière, mes enfants n'obtiendront pas le
lait spirituel et la nourriture qui donne la vie
tant qu'ils ne les saisiront pas au moyen de la
prière. Il n'est pas du tout
nécessaire que l'enfant commence par
comprendre ce qu'est le lait de sa mère. Il
sait bien, sans cela et tout naturellement, de
lui-même, comment il doit faire pour se
nourrir de ce lait. Ainsi, ceux qui sont nés
de l'esprit apprennent d'eux-mêmes,
grâce à leur intelligence des choses
spirituelles et sans avoir besoin d'une instruction
spéciale ou de la philosophie de ce monde,
comment ils doivent prier, comment ils doivent
recevoir de moi le lait spirituel de la vie
éternelle.
10. J'ai créé en l'homme
aussi bien la faim et la soif du corps que celle de
l'âme. C'est afin qu'il n'aille pas
s'imaginer, dans son insouciance, qu'il est Dieu.
Il faut que, jour après jour, il reconnaisse
qu'il n'est qu'une créature aux besoins
toujours renouvelés, une créature qui
dépend pour sa propre vie, de la vie et de
l'existence d'un Autre, qui l'a
créée. Ainsi, conscient de ses
propres déficits et de ses besoins, il peut
demeurer en moi et moi en lui. Cela se fait par la
prière, la foi et la vie spirituelle, en
sorte que mon enfant soit à jamais heureux
en moi.
TROISIÈME
PARTIE
I. Prier, ce fut toujours et c'est
encore entrer en conversation avec moi, vivre dans
ma communion et demeurer en moi, pour devenir
semblable à moi. Il existe une sorte
d'insecte qui se nourrit d'herbe et de feuilles,
vit dans la verdure et en prend la couleur. L'ours
polaire vit dans la neige et son pelage en a la
blancheur. Le tigre du Bengale adopte dans son
aspect celui des roseaux et des hautes herbes qui
couvrent les lieux qu'il habite. Ceux aussi qui
vivent dans une atmosphère de prière
et de grâce spirituelle, en communion avec
moi, comme les anges et les saints, obtiennent une
nature pareille à la mienne.
2. Le jour où, pour un peu de
temps, je révélai quelque chose de ma
gloire à Pierre, Jacques et .Jean sur la
montagne, Moïse et Elie, seuls de tous les
saints leur apparurent durant un court instant. Les
apôtres furent néanmoins tellement
émus par la radieuse beauté de cet
avant-goût béni du ciel, qu'ils se
déclarèrent prêts à
élever trois tentes pour rester là
(Mat. 17 : 1-5). Que sera-ce, lorsqu'ils entreront
dans la pleine gloire de la vie éternelle,
avec la multitude des saints et des anges ? Quel
bonheur merveilleux, sans aucune crainte
désormais de le voir s'évanouir !
(Jean 17 : 24 ; Luc 1 : 17). Les hommes de prière ne sont
jamais abandonnés à eux-mêmes,
car je suis toujours avec eux (Mat. 28 : 20).
3. Ce n'est pas une chose bien
extraordinaire que d'être capable de
s'asservir des bêtes féroces ou de
commander à la lumière, au tonnerre
comme au vent et aux autres éléments.
C'en est une infiniment plus grande et un devoir
plus nécessaire d'asservir Satan, aussi bien
que sa propre nature et ses passions. A ceux qui
vivent la vie de prière, j'accorde la
grâce de fouler aux pieds toute la puissance
de l'ennemi (Luc 10 : 17-20). Même pendant qu'ils sont
encore dans le monde, ils demeurent en moi et
vivent en quelque sorte déjà dans les
lieux célestes. (Eph. 2 : 6). Satan est dans les lieux
inférieurs ; s'ils sont dans les lieux
célestes où il ne peut les atteindre,
ils sont parfaitement à l'abri, en moi. Les
hommes qui commandent aux puissances de la nature
n'exercent leur action que dans l'air et sur la
terre, alors que les hommes de prière sont
victorieux de Satan, du monde et d'eux-mêmes,
car leur force est divine.
4. L'homme qui prie trouve joie et
bénédiction dans les choses
créées par Dieu, sans les gâter
en aucune manière, de même que
l'abeille suce les fleurs et en recueille le suc
sans nuire à leur parfum et à leurs
couleurs. Et comme le miel est composé du
suc de toute sorte de fleurs, que l'abeille butine
dans toutes les directions pour l'apporter ensuite
à sa ruche, les sentiments et les
pensées de l'homme de prière lui
viennent de, toute la création. C'est ainsi
que, en communion avec son Créateur, il
amasse dans son coeur le vrai miel de la
grâce et vit avec Lui dans une
sécurité complète. Partout
alors, dans n'importe quelles circonstances, il
trouve sa joie dans l'amour, ce miel si doux du
Seigneur.
5. C'est aujourd'hui qu'il faut amasser,
au moyen de la prière, dans l'urne de votre
coeur, l'huile du Saint-Esprit, comme le firent les
cinq vierges sages (Mat. 25 : 13), sinon il n'y aura que larmes et
désespoir, comme pour les cinq vierges
folles. C'est aujourd'hui qu'il faut recueillir la
manne pour le vrai sabbat, sans quoi il n'y aura
que douleurs et malédiction. (Ex. 16 : 15-27). Priez donc pour que « votre
fuite n'arrive pas en hiver » (Mat. 24 : 20) ce qui signifie dans un moment de
grande détresse comme la mort ou le dernier
jour, et pour qu'elle n'arrive pas non plus «
un jour de sabbat », car l'occasion de saisir
la grâce ne vous serait ainsi plus
offerte.
6. Sous l'influence du climat, la forme,
l'apparence, la couleur et le caractère
même se modifient. Ceux qui vivent dans
l'atmosphère céleste, en communion
avec moi, voient leur forme, leur apparence, leurs
dispositions spirituelles se transformer et leur
nature spirituelle devenir éternellement
glorieuse, à ma ressemblance.
Du même doigt avec
lequel je traçai le décret qui
signifiait à Belschatzar son jugement et sa
condamnation, (Dan. 5 : 5-27) j'ai écrit sur la terre le
péché secret de ces hommes qui, pour
faire condamner la femme adultère,
l'accablaient de leurs accusations. Tous
aussitôt s'en allèrent, honteux et
confondus, l'un après l'autre (Jean 8 : 6-10). Du même doigt aujourd'hui,
dans le secret, je montre à mes serviteurs
leur péché et leurs blessures et,
s'ils se repentent sincèrement, je les
touche de ce doigt et les guéris. Et
toujours de ce même doigt, comme un
père dont l'enfant saisit la main pour qu'il
lui aide à marcher, je conduis mes enfants
de ce monde à la demeure du repos
éternel (Jean 14 : 2-3).
7. Beaucoup prient le Père en mon
nom, mais sans demeurer en moi. Ils ont bien mon
nom dans la bouche et sur les lèvres, mais
non dans leur coeur et leur vie. C'est pour cela
qu'ils ne reçoivent pas ce qu'ils demandent
car, lorsqu'ils demeurent en moi et moi en eux, je
leur donne ce qu'ils ont demandé. C'est que,
alors, conduits par le Saint-Esprit, ils ne
demandent que des choses qui peuvent être
à la gloire du Père, pour leur bien
et celui de leurs semblables. Autrement, ils
recevront du Père la réponse que fit
à certain mauvais fils un magistrat que le
père du jeune homme avait servi avec courage
et fidélité. Le fils avait, en se
recommandant du nom de son père,
demandé au magistrat d'être
favorisé dans l'octroi d'un emploi. Le
magistrat, qui était au courant de sa
mauvaise conduite et de ses méchantes
actions, lui intima l'ordre de cesser de se
recommander du nom de son père, tout en lui
conseillant de chercher plutôt à
imiter l'exemple de ce père afin de devenir
semblable à lui ; d'imiter la noblesse de sa
vie au lieu d'avoir son nom sur les lèvres.
Alors seulement, présentant sa requête
en son propre nom, il pourrait être
écouté.
8. Il y a une immense différence
entre ceux qui m'adorent et me louent des
lèvres seulement et ceux qui le font de tout
leur coeur, de toute leur âme. Un de mes
vrais adorateurs priait fidèlement pour un
homme qui n'était chrétien que de
nom. Il demandait que les yeux de son voisin
fussent ouverts afin qu'il pût comprendre la
vérité. Pendant ce temps, l'autre
formulait l'étrange prière que mon
fidèle disciple devînt aveugle. A la
fin, la prière de celui qui demandait avec
amour et conformément à la
volonté de Dieu fut exaucée et celui
qui n'avait été mon serviteur que de
nom ouvrit les yeux aux clartés
spirituelles. Il devint un vrai adorateur et, pour
toujours de puis lors, il fut un véritable
frère pour mon serviteur.
9. La prière rend possible ce qui
est impossible à l'homme. Celui-ci voit
s'accomplir dans sa propre vie des miracles que les
philosophes de ce monde déclarent contraires
au bon sens et aux lois de la nature. Leur bon sens
et leur connaissance de ces lois sont tellement
limités que c'est presque comme s'ils
n'existaient pas. Ils ne comprennent pas que celui
qui a donné à chaque chose sa nature
et sa loi ne peut pas être lui-même
enchaîné par ses propres restrictions.
Ce parfait législateur a
élaboré des lois complexes et
secrètes, dans le seul but d'assurer
bénédiction et
prospérité à toutes ses
créatures. L'homme, être infirme, est
incapable de comprendre ces choses, car ce n'est
que spirituellement qu'on petit en juger.
(I. Cor. 2 : 14).
Le plus grand des
miracles, c'est la nouvelle naissance. Pour
quiconque a fait l'expérience de ce miracle
dans sa propre vie, tous les autres miracles
deviennent possibles. Celui qui n'est pas né
de nouveau voit partout des impossibilités.
Dans les pays froids, c'est une chose toute
naturelle que de voir l'eau se congeler, si bien
que la rivière continue à couler sous
une couche de glace assez épaisse pour qu'on
puisse la traverser sans. courir aucun risque.
Essayez de parler de ce pont, fait par l'eau
elle-même, à des habitants de pays
très chauds où l'on transpire d'un
bout de l'année à l'autre, ils vous
répliqueront que votre assertion est
contraire au bon sens et aux lois de la nature. Il
en est ainsi de la différence entre ceux
qui, nés de nouveau, vivent spirituellement
au moyen de la prière en considérant
sans cesse l'oeuvre magnifique du Seigneur et ceux
qui ne vivent que pour le monde, parfaitement
ignorants de toute vie de l'esprit.
10. Quiconque désire, en
réponse à ses prières,.
recevoir de Dieu vie et bénédiction,
doit croire et obéir sans demander pourquoi.
L'homme à la main sèche qui vint un
jour à moi obéit immédiatement
lorsque je lui ordonnai d'étendre la main et
sa main sèche devint aussi saine que
l'autre. (Mat. 12 : 10-13). Supposez que, sans obéir et
sans croire, il eût commencé par
discuter mon ordre en disant : « Comment
pourrais-je étendre ma main malade ? Si je
le pouvais, serais-je venu à toi ?
Guéris ma main et je l'étendrai
ensuite ! » Cette argumentation aurait paru
tout à fait raisonnable à ceux qui
nous entouraient, mais sa main sèche
n'aurait pas été
guérie.
Ainsi, celui qui prie
doit être prêt à obéir en
étendant vers moi ses mains, quelque faibles
et sèches qu'elles puissent être. A
cette condition, je pourrai lui accorder vie et
bénédiction. Il les recevra dans la
mesure de ses besoins (Mat. 21 : 22).
|