Aux pieds du
Maître
CHAPITRE
Il
Péché et
Salut.
PREMIÈRE
PARTIE
Le disciple :
Seigneur, presque tous
les hommes savent que c'est pécher que de
désobéir à Dieu et de
négliger le culte qui lui est dû. Le
résultat terrible de cette
impiété se manifeste clairement dans
l'état actuel du monde. Mais ce qui me
préoccupe c'est de savoir ce qu'est
réellement le péché. Comment
un principe pareil a-t-il pu apparaître dans
la création, contrairement à la
volonté du Dieu tout puissant, puisque ce
Dieu était là ?
Le Seigneur :
I. Le péché, c'est le nom
donné à l'action de rejeter la
volonté de Dieu pour suivre la sienne
propre, de rejeter ce qui est bien et droit pour
choisir ce qui est mal et injuste. C'est encore
satisfaire ses propres désirs, agir selon
son bon plaisir ; et pourtant, de cette
manière, aucune vraie satisfaction, aucune
joie réelle ne peut être obtenue. Le
péché n'a pas une existence propre,
qui permette d'affirmer qu'il a été
créé : c'est plutôt un
état. Pour donner la vie à toute la
création, il n'y eut qu'un seul
Créateur, qui est un Dieu bon. Un bon
créateur ne peut pas créer quelque
chose de mauvais ; ce serait contraire à sa
nature. En dehors de ce créateur, Dieu bon,
il n'en existe aucun autre qui puisse avoir
créé le mal.
Satan ne peut que
corrompre ce qui fut créé bon. Il n'a
lui-même aucun pouvoir créateur, Par
conséquent, le péché n'a pas
été créé, n'a pas une
existence propre. C'est uniquement un état
dans lequel l'homme égaré
détruit. La lumière existe, mais non
pas l'obscurité, qui est simplement
l'absence de lumière. De même, le mal
et le péché n'ont aucune existence
propre, mais l'opposition au bien ou son absence,
voilà le mal. Ce sombre état de
péché est des plus dangereux car, en
raison même de cette obscurité, bien
des âmes sont détournées du
droit chemin. Après avoir fait naufrage sur
les récifs de Satan, elles tombent dans le
sombre gouffre de l'enfer et sont perdues. La
raison pour laquelle moi, qui suis la
lumière du monde, je suis descendu ici-bas,
c'est que je veux délivrer de la puissance
des ténèbres ceux qui se repentent et
croient en moi. je les fais aborder en
sécurité à leur port
désiré, au ciel, où il n'y a
plus trace d'obscurité. (Ap. 21 : 23; 22 : 5.)
2. Tu demandes comment fut amené
ce triste état de péché, alors
que le Dieu tout puissant était là de
toute éternité. C'est que Satan et
l'homme ont accompli leurs desseins mauvais de leur
propre et libre volonté. Si maintenant tu
demandes pourquoi Dieu n'a pas mis en l'homme
l'incapacité de tomber dans cet état,
je répondrai que, si l'homme avait
été créé comme un
simple instrument, une machine, ainsi que l'aurait
exigé cet état d'incapacité,
il n'aurait jamais eu non plus le privilège
de cette vraie joie qui ne s'obtient que par le
libre exercice d'une entière liberté,
d'un libre arbitre. Adam et Eve furent
trompés par Satan parce que, dans leur
état d'innocence, ils ignoraient la fraude
et le mensonge. Auparavant, Satan non plus ne
connaissait pas l'orgueil, car ce sentiment n'avait
jamais existé encore bien que, ensuite, il
ait rempli le coeur de Satan comme celui de
l'homme. Dès lors, la puissance de Dieu a
aussi transformé et changé ce
sentiment pour sa gloire. Grâce à mon
incarnation et à l'expiation de la croix,
l'amour sans bornes et si merveilleux de Dieu qui,
sans cela serait demeuré inconnu, a
été manifesté. D'un autre
côté, ceux qui sont sauvés
apprécient plus profondément la joie
du paradis après avoir goûté
l'amertume du péché, de même
que la saveur délicieuse du miel est plus
agréable lorsqu'elle est en contraste avec
des aliments amers. Ainsi, ceux qui seront
sauvés ne retourneront jamais à leur
péché ; ils se consacreront avec
humilité, obéissance et amour
à l'adoration de Dieu leur Père et
seront heureux en lui à jamais.
3. Les hommes aiment beaucoup à
découvrir les taches du soleil, de la lune,
ainsi que les éclipses, mais ils ne se
préoccupent nullement des taches, des
éclipses produites par le
péché et dans lesquelles ils sont
eux-mêmes entraînés. Ceci nous
permet de comprendre jusqu'à un certain
point combien seront grandes les
ténèbres si la lumière qui est
en l'homme devient ténèbres
elle-même. Comme un corps atteint de la
lèpre s'engourdit et souvent devient
insensible, de même le coeur et la conscience
de l'homme contaminé par la maladie du
péché meurent en s'insensibilisant,
tellement que le malade ne se rend plus compte de
ce que son état a d'affreux et de
répugnant.
Le temps est proche
où il comprendra en les réalisant les
effets terribles de son péché, et
alors il y aura des pleurs et des grincements de
dents.
4. Ceux qui sont plongés dans le
péché ne se rendent pas compte du
lourd fardeau qu'ils portent, de même que
ceux qui enfoncent dans la mer meurent
asphyxiés sans avoir rien senti du poids
énorme qui pèse sur leurs
têtes. Au contraire, l'homme qui, sorti de
l'eau, cherche à en emporter une
quantité même très faible, en
découvre immédiatement le poids. A
tous ceux qui, s'apercevant du poids de leur
péché, se repentent ,et viennent
à moi, je donne le vrai repos, (Mat. 1 1 : 28) car c'est pour les chercher et les
sauver que je suis venu. (Luc 19 :10).
5. Pour que la mort survienne, il n'est
pas nécessaire que tous les membres soient
devenus faibles et inutiles. Non, mais il suffit
que le coeur seul faiblisse ou que le cerveau soit
atteint. Un accident peut aussi mettre fin à
la vie de tout le corps, bien que ses membres
soient en parfait état de santé. Un
seul péché, qui empoisonne le coeur
et la pensée, suffit aussi à ruiner
la vie spirituelle et même à
détruire une famille entière, une
race, un pays, un monde, ainsi que le prouve
abondamment les suites du péché
d'Adam. Mais une parole de mes lèvres suffit
aussi pour donner la vie éternelle ou pour
ramener à la vie un mort comme
Lazare.
6. Il est arrivé quelquefois
qu'un animal ou un oiseau, qui retourne vers les
siens après avoir vécu dans la
société et l'intimité des
hommes, au lieu d'être bien accueilli par ses
anciens amis soit attaqué et tué par
eux, tellement les habitudes et les manières
des animaux qui ont été les
compagnons de l'homme leur paraissent
étranges et différentes des leurs. Si
même des animaux ne peuvent plus supporter de
vivre avec ceux de leurs semblables qui ont
été associés à la vie
de l'homme, comment les saints et les anges
accueilleraient-ils dans le ciel des
pécheurs qui ont vécu dans la
société des méchants ? Cela
n'implique pas qu'ils n'aient aucun amour pour les
pécheurs, mais la sainteté du ciel
paraîtra fort peu agréable à
ceux-ci. Si, déjà dans ce monde, la
compagnie des hommes bons et justes est odieuse aux
pécheurs, comment pourraient-ils, dans le
ciel, vivre éternellement en leur compagnie
? Un paradis tel que celui-là serait pour
eux une sévère punition, l'enfer
lui-même. N'allez donc pas croire que Dieu
expulsera les pécheurs du ciel pour les
jeter en enfer. Dieu, qui est amour, n'a jamais
jeté personne en enfer et ne le fera jamais.
C'est sa propre vie de péché qui
conduira le pécheur en enfer.
Avant même que la
vie d'ici-bas soit arrivée à son
terme, avant d'aller au paradis ou en enfer,
dès cette vie présente, le paradis ou
l'enfer existent dans le coeur de l'homme, selon
que ses actions sont bonnes ou mauvaises. En
conséquence, celui qui veut échapper
à l'enfer éternel dans la vie future
doit se repentir véritablement de son
péché et me donner son coeur afin
que, par l'influence du Saint-Esprit qui habitera
en lui, je puisse en faire un fils du Royaume de
Dieu pour toujours.
7. L'homme rebelle à son
gouvernement et à son roi peut trouver un
refuge dans un pays étranger, mais celui qui
se révolte contre Dieu, où
pourra-t-il se cacher ? Où qu'il aille, au
ciel comme dans le sépulcre, il se trouvera
en présence de Dieu. (Ps. 139 : 7-8). C'est pour son propre bonheur qu'il
doit se repentir et se jeter aux pieds du
Seigneur.
8. Les feuilles du figuier ne suffirent
pas à Adam et Eve pour se vêtir et se
cacher ; il leur fallut des vêtements de
peaux de bêtes. Les bonnes oeuvres de l'homme
sont comme les feuilles de figuier ; elles ne lui
suffisent pas pour échapper à ma
colère à venir. Il lui faut ma robe
de justice.
9. Le papillon ne songe pas au pouvoir
destructif de la flamme ; fasciné par la
lumière, il accourt et meurt. L'homme non
plus ne songe jamais au pouvoir désastreux
et empoisonné du péché ; il se
laisse attirer par ses plaisirs fictifs et court
ainsi à sa ruine et à sa destruction
éternelle. Ma lumière seule peut
sauver le pécheur de la mort pour lui donner
une vie et une joie éternelles, car l'homme
a été créé pour jouir
des bienfaits de cette lumière
véritable.
10. Le péché n'est pas une
chose imaginaire ou illusoire. C'est un état
d'obscurité spirituelle produit par la
volonté mauvaise de l'homme. Les germes du
mal et le ver rongeur du péché s'y
sont développés et ont ruiné
l'âme humaine pour toujours, exactement
comme, parfois, en très peu de temps, la
petite vérole défigure pour toujours
les plus beaux visages. Dieu, qui n'a jamais
créé la souffrance et la maladie, n'a
jamais non plus créé le mal et le
péché. Ce sont là les
conséquences de la
désobéissance de l'homme. La
souffrance et la maladie ne sont pas davantage des
créations de l'imagination, mais bien la
conséquence, la forme manifeste et
extérieure du péché, mal
intérieur et invisible. La cause peut en
être le propre péché de celui
qui souffre ou le péché des autres,
à quelque famille ou corporation humaine
qu'il appartienne. Et quand tous les membres d'une
famille humaine se repentent et s'unissent en moi,
mon sang vivifiant circule en eux,
guérissant tous leurs maux,
intérieurs et extérieurs, pour leur
accorder une santé parfaite à
toujours. L'homme a été
créé pour cela. C'est ainsi qu'il
sera heureux à perpétuité,
auprès de son Créateur et
Maître.
SECONDE
PARTIE
Le disciple:
Seigneur, de nos jours
certains savants considèrent comme sans
valeur et insoutenable la notion du salut obtenu
par ton sang et ton sacrifice expiatoire. Ils
affirment que Christ n'est qu'un grand
prédicateur, un exemple pour notre vie
spirituelle et disent que le salut et la joie
éternelle dépendent de nos efforts et
de nos bonnes oeuvres.
Le Seigneur :
I. Rappelle-toi que les choses
spirituelles et la religion ont plus à faire
avec le coeur qu'avec le cerveau. Le coeur est le
temple de Dieu et quand ce coeur est rempli de la
présence de Dieu, le cerveau aussi en est
illuminé. Le cerveau et les yeux de
l'intelligence sont aussi inutiles, sans la vraie
lumière, que les yeux du corps ne le sont
sans la lumière du jour. Dans
l'obscurité, on prend souvent un serpent
pour une corde ou une corde pour un serpent. C'est
ainsi que les savants du monde égarent les
âmes simples par une interprétation
perverse des réalités spirituelles.
Pour séduire Eve, Satan ne se servit pas
d'une brebis ou d'une colombe, mais bien d'un
serpent, le plus subtil de tous les animaux. Il se
servit de cette subtilité comme d'une arme
affilée. En ces temps-ci, Satan trouve dans
l'esprit et la science des sages comme dans
l'intelligence des savants, des outils bien
aiguisés pour séduire et ruiner les
croyants. Et il sait s'en servir. L'intelligence
seule ne suffit pas ; il faut encore l'innocence de
la colombe. C'est pourquoi j'ai dit : « Soyez
prudents comme des serpents et simples comme des
colombes ». (Mat. 10 : 16).
2. Ma croix et l'expiation ont le
même effet pour ceux qui croient que le
serpent d'airain pour les Israélites malades
de la morsure des serpents. Quiconque le regardait
avec foi était sauvé (Nom. 21 : 9. Jean III: 14-15). Les uns, qui ne le
considéraient que comme un morceau d'airain,
au lieu de croire, se mettaient à
argumenter, disant : « Qu'y a-t-il donc dans
ce morceau d'airain ? Le contempler est pure folie.
Si Moïse commençait par nous donner un
antidote, un remède ou une médecine
capable de nous guérir de la morsure
empoisonnée des serpents, alors il vaudrait
la peine de croire. Mais quel spécifique
contre le poison pourrait-il bien y avoir dans
cette perche ?» Tous ceux qui
raisonnèrent ainsi moururent. Les hommes
qui, de nos jours, refusent de croire aux moyens de
salut offerts par Dieu, seront perdus et mourront
empoisonnés par leur propre
péché.
3. Un jeune homme tomba dans un
précipice et se blessa si grièvement
que, ayant perdu beaucoup de sang, il était
en danger de mort. Son père le conduisit
à un docteur qui dit : « La vie est
dans le sang. Ce jeune homme a perdu tellement de
sang qu'il ne vivra que si quelqu'un consent
à donner son propre sang, sa propre vie pour
lui. Faute de quoi, il mourra d'ici à peu de
temps ». Le père, dans son immense
amour, s'offrit immédiatement et le sang du
père, infusé dans les veines du fils,
lui rendit la vie. Ainsi l'homme, tombé du
roc de la sainteté, a été
blessé par son propre péché et
se trouve en danger de mort, ayant perdu la vie
intérieure de l'esprit. A ceux qui se
repentent et croient en moi, je donne mon propre
sang, afin qu'échappant à la
destruction, ils obtiennent la vie
éternelle. C'est dans ce but que je suis
venu sur la terre, afin qu'ils aient la vie, qu'ils
l'aient avec abondance et puissent vivre à
jamais. (Jean 10 : 10).
4. Autrefois, il était interdit de
consommer le sang des animaux et de manger la chair
de certaines bêtes, pour échapper
à diverses maladies, et afin que l'homme qui
commença par avoir un corps animal, ne
développe pas ses instincts cruels et
matériels en mangeant cette viande et en
buvant ce sang. Il fut ainsi préservé
de bien des maux. Mais maintenant « ma chair
est vraiment une nourriture et mon sang est
véritablement un breuvage, »
(Jean 6 :55) car une vie spirituelle
inépuisable en découle, procurant la
santé parfaite, avec la paix et la joie
éternelle.
5. Avoir obtenu le pardon de son
péché n'est pas le salut complet. La
plénitude du salut, c'est l'entière
délivrance du péché. Celui qui
a obtenu le pardon de ses péchés peut
néanmoins mourir de son péché.
Un homme, depuis longtemps malade, avait fini par
avoir le cerveau détraqué, si bien
qu'un jour il attaqua et tua un de ses
amis.
Condamné à
être pendu, il fut gracié à la
requête de sa famille qui prouva au juge que
seule sa folie était la cause de ce meurtre.
Et voilà que, avant que ses parents eussent
pu aller lui annoncer la bonne nouvelle du pardon,
on vint leur dire qu'il était mort des
suites de sa maladie mentale celle même qui
l'avait rendu meurtrier. Demandez-vous donc quel
était maintenant l'avantage du pardon
accordé à cet homme ? Sa seule
sécurité était dans la
guérison de son mal ; alors il aurait pu se
réjouir pleinement du pardon
reçu.
Je suis venu en chair
précisément pour être le
rédempteur de tous ceux qui se repentent et
croient, en les délivrant à la fois
de la cause et de l'effet du péché,
de la maladie, du châtiment et de la mort.
Ceux-là ne mourront pas dans leur
péché, car je les en délivre
(Mat. 1 : 21). Ils surmontent la mort et
héritent la vie
éternelle.
6. La vie de beaucoup d'hommes est en
danger comme celle de ce chasseur qui, se trouvant
dans la forêt, au bord d'une rivière,
vit un rayon de miel dans un arbre et monta
aussitôt dans l'arbre pour manger le miel. Il
ne se doutait pas qu'à ce moment sa vie
était menacée de trois
côtés à la fois et qu'il
était vraiment dans les griffes de la mort.
Sous l'arbre, dans la rivière, un alligator
attendait, la gueule ouverte, le moment de l'avaler
; derrière lui, des loups étaient aux
aguets, dans la forêt ; enfin, les racines
même de l'arbre étaient toutes
rongées par les vers. Qu'arriva-t'il ?
L'arbre déraciné tomba dans la
rivière et le chasseur devint la proie de
l'alligator. De même, attaché à
ce corps mortel, l'esprit goûte pour un peu
de temps la saveur trompeuse du
péché. Il se tient,
indifférent et léger, dans cette
dangereuse forêt du monde où Satan
rôde, cherchant à le faire
périr. Il ne se doute pas que l'enfer attend
le moment de l'engloutir, ni que les vers
invisibles et subtils du péché ont
déjà rongé les racines de sa
vie, si bien que son âme y tombera et en sera
la victime pour toujours. Au contraire, celui qui
vient à moi sera sauvé du
péché, de Satan et de l'enfer. Je lui
donnerai la vie éternelle que nul ne pourra
lui ravir. (Jean 10 : 28 et 29).
7. Par des paroles enjôleuses et
des appâts trompeurs, Satan attire les hommes
et les engloutit, exactement comme un serpent, par
son regard fascinateur, attire les oiseaux qu'il
convoite. Ceux qui croient en moi sont
sauvés de la fascination de ce vieux serpent
et de l'attraction de ce monde. Comme l'oiseau, en
dépit de la forte attraction de la terre et
malgré les lois de la gravitation, s'envole
en liberté dans l'air pur, ainsi le croyant,
attiré par mon amour et s'envolant sur les
ailes de la prière, arrive au port en
sûreté et y goûte
l'éternelle
félicité.
8. Aux yeux d'un homme atteint de la
cataracte tout prend une teinte sombre; ainsi un
génie lui-même apparaît sous un
jour différent à l'ignorant ou au
savant, selon le développement de chacun
d'eux. Ne trouvez pas cela extraordinaire puisque,
allant plus loin encore, ils me considèrent
comme un simple pécheur pareil à
eux.
Ce que je veux, c'est
donner aux hommes le salut, et ce salut ne
dépend pas de l'opinion du monde car la vie
des croyants en démontre la constante
réalité. Comme Lévi qui,
dès les reins d'Abraham a payé la
dîme bien qu'il ne fût pas né,
ainsi les croyants de toutes les
générations ont obtenu sur la croix
l'expiation et la rémission de leurs
péchés, bien que n'étant pas
nés à ce moment-là, car le
salut est pour toutes les races dans le monde
entier. (Héb. 7 : 9-10)
9. Prétendre qu'un homme peut
obtenir le salut par ses propres efforts et ses
bonnes oeuvres, c'est un non-sens. Ceux qui
gouvernent le monde et les professeurs de morale
disent : « Devenez bons en faisant le bien.
» Mais moi je vous dis : « Soyez bons
vous-mêmes avant de faire le bien, alors vous
accomplirez spontanément de bonnes oeuvres,
parce que votre vie aura été
renouvelée et sera devenue bonne. Seul un
insensé pourrait prétendre que les
fruits amers d'un arbre sauvage deviendront bons
pourvu que cet arbre continue pendant assez
longtemps à en produire. La
vérité, c'est qu'un arbre sauvage ne
donnera de bons fruits qu'à la condition
d'être greffé avec un bon arbre ;
ainsi, ce qu'il y a en lui d'amer mourra peu
à peu, à mesure que la vie du bon
arbre pénétrera en lui et ses fruits
prendront la saveur de ceux de l'autre arbre. C'est
ce que nous appelons une nouvelle création.
De bonnes oeuvres sont alors le fruit de cette vie
nouvelle née du salut, et ce fruit demeure
éternellement.
10. Beaucoup savent par leur propre
expérience que la bonté naturelle de
l'homme ne peut ni procurer la vraie paix de
l'âme ni donner l'assurance de la vie
éternelle ou du salut. Cela se voit dans le
cas du jeune homme riche qui vint m'interroger sur
cette question-là. Il me demandait ce qu'il
faut faire pour devenir bon et avoir la vie
éternelle (Mat. 19 : 16-22). Tout d'abord, il n'avait aucune
idée juste sur ce que j'étais, de
même qu'un grand nombre des hommes
d'aujourd'hui, instruits selon le monde, mais pas
selon Dieu. Il pensait que j'étais un de ces
docteurs dont la vie ressemblait à un
sépulcre blanchi et qui n'avaient pas un
atome de bonté vraie à leur
crédit. je lui dis donc : « Pourquoi
m'interroges-tu au sujet de ce qui est bon ? Il n'y
a pas de bon que Dieu seul. » Il ne sut pas
reconnaître en moi le seul bon, celui qui
donne la vie et, lorsque je m'efforçai de le
faire entrer dans ma communion, pour faire de lui
un homme vraiment bon et lui donner la vie, il s'en
alla tout triste. Une chose ressort clairement de
son exemple, c'est que son obéissance aux
commandements et ses efforts pour devenir bon n'ont
pas suffi à combler ses besoins ou à
lui donner l'assurance de la vie éternelle.
Si ses bonnes oeuvres lui avaient procuré la
paix, il ne serait pas venu m'interroger ou, s'il
était venu néanmoins, il ne serait
pas parti tout triste mais, après avoir
entendu mes paroles, il s'en serait allé
plein de joie. Paul, au contraire, qui me comprit
parfaitement, atteignit aussitôt son but car,
au lieu de devenir triste, il laissa tout et me
suivit (Phil. 3 : 6-13). C'est ainsi qu'à ceux qui
renoncent à se confier en leur propre
justice pour me suivre, je donne la vraie joie et
la vie qui demeure à jamais.
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