NOTES
PÉDAGOGIQUES
BUT DU RÉCIT
Mettre en lumière la valeur d'un
homme dont la vie tout entière fut au service de Dieu, sans
qu'elle présente pourtant des circonstances
extérieures extraordinaires.
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1. BRILLANTS DÉBUTS.
La petite ville de Wittenberg, sur les bords
de l'Elbe aux eaux lentes et vertes, est tout en émoi, au
matin du 25 août 1518. Ce n'est pas une alerte, ou quelque
menace de guerre : les cloches des deux tours jumelles de la
vieille église ne sont pas en branle. Ce n'est pas non plus
jour de fête : les petites rues, bordées de maisons
de bois basses et laides ne sont pas pavoisées. Aucun
drapeau ne flotte aux créneaux du château,
résidence de l'Electeur. Pourquoi donc cette foule qui se
hâte vers l'Université, fondée depuis quelques
années à peine? Ce n'est pas la foule du peuple, ce
sont des étudiants, des bourgeois, quelques nobles. Mais
quel empressement à envahir la cour et les vestibules de
l'Université! Les voici qui pénètrent dans un
auditoire, où les professeurs et les gens d'église,
prêtres des divers lieux de culte de la ville, moines du
grand couvent des Augustins, sont déjà
rassemblés. Parmi eux, on remarque Luther, qui, l'automne
précédent, affichait à la porte de
l'église du château, ses célèbres
«thèses » condamnant les indulgences. Son regard,
toute son expression, sont empreints d'une anxiété
joyeuse.
Ce qu'ils attendent, eux tous, professeurs,
prêtres, étudiants, bourgeois? Un tout jeune homme,
presque un adolescent, qui gravit maintenant les marches de la
chaire, d'un pas mal assuré. Comme il a l'air timide,
inquiet presque ! Et combien ses vêtements simples, pauvres
à force de simplicité, lui donnent une apparence
plus quelconque encore ! Une sorte de robe, en étoffe
grossière, le recouvre jusqu'aux pieds. Non, il n'a rien de
brillant, rien qui impose la considération. C'est pourtant
lui le nouveau professeur, appelé à
l'Université par son fondateur, le prince-électeur.
C'est Philippe Mélanchthon, tout juste âgé de
vingt-deux ans.
Son discours d'ouverture est en latin, un
latin qui coule de source, avec une parfaite aisance. L'auditoire
est subjugué. Luther, en particulier, rayonne de
joie.
Tandis que Mélanchthon parle, dans un
silence troublé seulement par quelques murmures
d'approbation, qui donc aurait pu croire qu'enfant, il
bégayait? Et pourtant, quand il dut, à onze ans,
quitter la maison où son père venait de mourir, il
n'était pas parvenu à se défaire de cette
infirmité. Mais il voulait s'en libérer, et il
entreprit contre elle une lutte patiente, prolongée.
pendant des années. Et a l'heure où nous sommes,
devant son immense auditoire, il n'en subsiste plus trace !
Mélanchthon s'arrête. Il
descend de chaire. Aussitôt les plus marquants parmi ses
auditeurs, professeurs ou prélats, et Luther à leur
tête, s'empressent au-devant de lui. On le complimente, on
le couvre d'éloges et de félicitations. Il garde son
maintien modeste, sa douceur un peu timide. Il n'en éprouve
aucun orgueil, au contraire. Il serait plutôt porté
à admirer ces hommes qui l'admirent. Entre eux tous, Luther
lui fait impression. Et Luther, de son côté, ne cache
pas sa joie d'avoir trouve un penseur de valeur, le collaborateur
dont il a besoin pour son oeuvre gigantesque : c'est ainsi que le
jour même, dans l'humble salle d'école de Wittenberg
se scella une des plus belles amitiés que le monde ait
connues.
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FORT DANS LA FAIBLESSE.
Douze ans ont passé. Dans la petite
ville de Thorgau, quatre hommes sont réunis au
presbytère. Ils travaillent en silence, échangeant
parfois quelque remarque, adressant une question, puis se
reprenant à écrire. Ils paraissent
découragés. Plus que les autres, Mélanchthon
a l'air abattu. Depuis plusieurs jours, ils peinent sur cette
même besogne, qui semble ne pas avancer. On les a charges,
au nom des partisans de la Réformation, d'élaborer
un mémoire où seront nettement exposées les
transformations qu'ils réclament de l'Eglise catholique.
L'empereur Charles-Quint a convoqué une diète
à Augsbourg, où il faudra affronter le
délégué du pape. La lutte sera chaude :
L'empereur lui-même y paraîtra sans doute. Il y mettra
en ligne les plus habiles champions du catholicisme. Il faut que
les « protestants », comme on les appelle depuis la
diète de Spire qui eut lieu l'année
précédente, apportent des revendications nettes et
complètes. Quelle tâche, que de se faire leur
porte-parole! Quelle tache, en ces temps de
désorganisation, que de formuler un programme sur lequel
tous puissent s'entendre! Aussi, à mesure que passent les
journées, ces quatre rédacteurs sentent-ils
lourdement leurs responsabilités.
Ils travaillent assidûment. Luther
avait remis leur oeuvre, le premier matin, entre les mains de Dieu
par une prière fervente. Mais leur courage faiblit, par
moments. Tant de fois déjà, depuis douze ans, ils
ont cherché en vain à se faire entendre de leurs
adversaires les catholiques ! Y parviendront-ils cette fois, ou
bien est-ce encore un labeur inutile que celui sur lequel ils sont
penchés?
On vient appeler Mélanchthon. Il
sort, puis reprend, triste et fatigué, le chemin de la
chambre de travail. Mais il lui faut d'abord un moment de solitude
et de recueillement. Il gagne la chambre dans laquelle il
était loge, et qui servait durant la journée de
« chambre commune » (Wohnstube) à la famille du
pasteur. Il entr'ouvre la porte, et du même coup, son
expression change. Il est rasséréné,
réconforte. La femme du pasteur est là, et avec
elle, les femmes des deux chapelains de la paroisse. Elles sont
entourées de leurs jeunes enfants. Aux uns, elles donnent
le repas du soir. Aux aines, elles font réciter leurs
prières et des passages du catéchisme. Ce doux
balbutiement l'émeut jusqu'aux larmes. Ce tableau de
piété toute simple et de fidélité aux
détails du devoir journalier, le touche
profondément. Ses lèvres murmurent le passage du
Psaume 8 : « De la bouche des petits enfants et de ceux qu'on
allaite, tu as tiré ta louange. » Et il s'écrie
à mi-voix : « Oh, quelle oeuvre sainte et
agréable à Dieu ! »
Quand il rejoint ses collaborateurs, il
n'est plus le même. Il porte sur lui les marques d'une joie
confiante et forte. Ce changement si subit est bien pour
étonner. Luther le toise avec surprise et lui en demande la
raison.
« Mes chers messieurs,
répond-il, ne nous laissons pas abattre. je viens de voir
ceux qui combattront pour nous, qui nous protégeront, qui
seront invincibles, et sur 'lesquels aucune puissance ne
prévaudra. »
« Et qui donc, réplique Luther,
de plus en plus surpris, sont ces vaillants héros?
»
« Ce sont les femmes et les enfants du
pasteur et de ses chapelains. Dieu écoute maintenant leurs
prières, qu'il ne manquera pas d'exaucer. Car le Dieu
fidèle, le Père de notre Seigneur
Jésus-Christ, n'a jamais méprisé ces
prières-là ! »
Sa confiance crée la confiance, et
tous quatre reprennent avec une nouvelle ardeur leur tache
difficile. Ces voix enfantines ont apporté jusqu'à
eux un souffle de victoire. Ils ne mettent plus en doute l'issue
de leur travail, ils ne font plus' le compte des discussions
vaines avec. leurs adversaires, ils ne voient que la promesse de
Dieu d'écouter les prières jaillies de coeurs
d'enfants. Leur foi vaincra : arrivés au terme de leur
exposé, ils obtiennent de l'Electeur une approbation sans
réserve.
Cette même confiance soutiendra
Mélanchthon, partout, dans ses nombreuses rencontres avec
les catholiques, dans les conférences contradictoires et
les diètes. S'il passe par des moments d'abattement, elle
l'en relève bien vite. Il aimait à se redire: «
Nous recommandons notre cause à Dieu, notre Seigneur. Si
Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »
On essaie parfois de l'intimider. Un jour,
le commissaire de l'Empereur qui présidait une
assemblée des deux partis, à Worms, veut lui fermer
la bouche : fort de ses pouvoirs de président, il
s'emporte, il s'oublie jusqu'à adresser à
Mélanchthon des propos grossiers. Lui, le laisse s'agiter
et crier. Mais le lendemain, à l'ouverture de la
séance, il déclare que s'il n'a pas toute
liberté d'exprimer son opinion, il restera désormais
derrière la porte. Cette fierté calme et toute
pleine de douceur confond le représentant impérial,
qui s'excuse, et lui donne satisfaction.
Peu après, à la diète
de Ratisbonne, c'est l'Empereur en personne qui veut l'amener
à des concessions, mais des concessions telles, que toute
la Réforme en eût été
étouffée dans l'oeuf. Il tient bon, malgré la
présence de Charles-Quint, et termine sa justification par
ces mots : «Comme je ne puis consentir à ce qu'on veut
exiger de moi, je demande avec instance d'être autorise
à me retirer. »
Vraiment, il est admirable de courage, ce
pacifique, ce timide. Toute sa vaillance lui vient de cette
continuelle certitude: « Si Dieu est pour nous, qui sera
contre nous? »
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INÉBRANLABLE AU POSTE.
Sur les chemins raboteux et labourés
d'ornières gelées, sous les tourbillons de neige,
des fuyards luttent contre le vent glacial. Ils peinent dur,
à tenir tête aux bourrasques. C'est l'hiver, l'hiver
rigoureux des plaines du Nord. Et c'est un hiver de guerre.
L'année 1547 débute dans le trouble.
Toute une ville émigre,
chassée par l'approche de l'ennemi. On se hâte,
embarrassé par la masse des objets rassemblés au
hasard, dans l'affolement : il faut fuir, fuir en toute
hâte. A peine le temps de se munir de quoi lutter contre la
faim et le froid, sur les chemins obstrués de neige. Des
familles se serrent autour d'un mauvais chariot, ballotté
à se rompre par les cahots de la route. Des groupes mornes
s'arrêtent comme figés devant le désastre d'un
essieu brisé dans une dépression du chemin
défoncé. Plus loin, des vieillards chancellent.
Vont-ils s'écrouler dans la neige, tant leurs pauvres
forces défaillent? Là-bas, c'est un enfant qui
pleure : il n'en peut plus, depuis tant d'heures qu'on le
traîne à suivre des traces de pas que la tourmente
efface à mesure.
Une famille marche en silence aux
côtés d'un traîneau. C'est Mélanchthon
et les siens. Il a dû lui aussi s'échapper en
hâte de cette ville de Wittenberg qui lui est si
chère. Lui aussi se croyait à l'abri. Mais la
trahison de Maurice de Saxe a tout compromis. Il a fait cause
commune avec les princes catholiques, et ses troupes, des troupes
protestantes, descendent maintenant l'Elbe, prêtes à
enlever Wittenberg. On a aussitôt ferme l'Université.
Et lui qui, si souvent, a refusé de la quitter en temps de
paix, quand des appels très flatteurs lui parvenaient de
villes plus considérables, voici qu'il s'en éloigne
en hâte, comme un banni, foulant la neige durcie.
Dans les rafales, battu par le vent d'hiver,
il souffre. Non pas tant de la fatigue ou du froid, que de la
nécessité de déserter Wittenberg. Il sait que
son devoir l'y retiendrait : là mieux qu'ailleurs, il peut
annoncer l'Evangile, dans une chaire universitaire qui rassemble
de nombreux étudiants. Wittenberg est, comme nous dirions
aujourd'hui, un point stratégique pour la
pénétration du protestantisme dans le pays.
Mélanchthon se retourne, parfois. Craint-il de
découvrir l'ennemi sur les talons des fugitifs
déjà? Ou cherche-t-il à mesurer le chemin
parcouru? Non pas : il appelle du regard la silhouette tant
aimée de sa ville, dont les deux tours jumelles s'effacent
lentement, dans l'air obscurci par les flocons. Quelle douleur que
de l'abandonner!
Enfin, on aperçoit les remparts d'une
ville forte, à laquelle le prince félon ne risquera
pas sans doute de s'attaquer. C'est Magdebourg, c'est le
refuge.
Mélanchton n'y fera qu'un bref
séjour, des amis lui réservant un abri plus loin des
parages de l'invasion. Mais le regret d'avoir abandonné
Wittenberg ne le quittera pas : son devoir était
là-bas.
Et c'est pourquoi, dans l'été
suivant, il refait cette même route en sens contraire,
accompagné de quelques amis. La guerre se prolonge
ailleurs. Les rives de l'Elbe sont à peine
évacuées par les Saxons. Pourquoi, alors, cette
expression joyeuse chez Mélanchthon? C'est qu'il court au
devoir, au devoir pour son Dieu. Il le sait bien,
l'Université n'est pas rouverte, tant
l'insécurité est grande encore. Bon nombre
d'habitants, du reste, n'ont pas pu se résoudre à
rentrer. A l'arrivée, il lui faudra vivre à ses
frais. Mais que sont ces inconvénients, quand il s'agit de
travailler à la restauration de cet enseignement, dont il
veut le rétablissement sans retard?
En vain ses amis lui reprochent-ils d'avoir
décliné, peu de jours auparavant, une offre bien
tentante : les princes protestants voulaient lui confier la
fondation d'une Université à Iéna.
C'était un poste hautement honorifique. Sa réponse,
comme il l'écrira a un intime peu après, se borne
à ces quelques mots : « je ne pense pas à une
brillante position, mais plutôt à la
tombe.»
A peine arrivé dans cette ville
désertée une députation vient l'y rejoindre.
Cette fois, c'est Koenigsberg qui le revendique comme professeur.
Là-bas, il n'aura pas à attendre des mois, des
années peut-être, avant de recommencer à
enseigner. il y serait sûr de son avenir. Et pourtant, il
refuse une fois encore : c'est à Wittenberg qu'est son
devoir, il ne s'en écartera pas.
Peu de jours plus tard, nouvelle
démarche : l'Université de Francfort sur l'Oder
vient à lui, pour qu'il consente à lui appartenir.
Pas plus que précédemment, il n'hésite dans
sa réponse : il sait où Dieu le veut. Rien ne
l'ébranlera dans son attachement au devoir.
Aussi, on devine sa joie quand enfin ses
peines aboutissent, et qu'il peut reprendre son enseignement, dans
une Ecole qui retrouve bien vite son ancien éclat.
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ENFANT DE DIEU, PARCE QU'IL PROCURE LA
PAIX.
La grande force de Mélanchthon fut sa
douceur, et son esprit de paix, et c'est là ce qui le fit
aimer, même de certains adversaires. Non pas, certes, qu'il
ait jamais consenti à rechercher « la paix à
tout prix ». Ce n'est pas lui qui eut rien
toléré de contraire à sa droiture « par
gain de paix ». Non. Mais il sait le prix d'un esprit de
paix. Au milieu des ardentes controverses qui déchirent le
pays et dressent l'un contre l'autre les deux camps
irréconciliables des catholiques et des protestants, il
écrit à un ami : « Si je pouvais favoriser la
concorde, j'exposerais ma vie pour cette cause ».
De bonne heure, les princes protestants
voient l'opportunité de s'unir par une alliance
défensive contre les princes catholiques. C'est une
nécessité vitale : l'adversaire risque de Prendre
les devants, et de les trouver faibles, parce qu'isolés les
uns des autres. Mais Mélanchthon redoute que cette
coalition ne les pousse à ouvrir les hostilités, et
il écrit à l'Electeur de Saxe : « je suis
surtout préoccupé de la honte qui rejaillirait sur
l'Evangile, si on commençait la guerre sans chercher
premièrement la paix par d'autres voies et d'autres moyens.
» Combien il aurait désiré conjurer le conflit
qu'il voyait se dessiner déjà !
Et après la « guerre des paysans
», la révolte ouverte des prolétaires de ce
temps-là contre ceux qui détenaient le pouvoir,
alors qu'on voulait noyer la résistance dans le sang, son
grand souci fut de recommander aux princes, avec insistance,
d'user de modération envers les rebelles, qui pourtant
n'avaient pas reculé devant des excès et des
massacres.
On se représente sans peine que les
théologiens catholiques ne ménageaient pas leur
adversaire, l'homme aux arguments solides et convainquants. jamais
il ne consent à descendre sur ce même terrain de
l'injure et de la prise à partie personnelle. Toujours il
leur oppose son attitude loyale, qui n'atténue cependant en
rien la fermeté. Il disait courageusement au
secrétaire du nonce (l'ambassadeur et représentant
du pape) : « Ce que je crois vrai, je le retiens avec
fermeté et le défends sans égard à
l'apparence d'aucun homme mortel, sans égard aux avantages,
à la gloire ou à l'utilité. je
persévérerai toujours dans cette voie, en enseignant
et en défendant la vérité, sans querelles et
sans injures. »
Sa grande crainte, c'est que la discorde
n'entraîne le malheur du pays. C'est pourquoi il recommande
si souvent aux théologiens protestants de céder sur
les questions de détail et les choses indifférentes.
« Va-t-on nous blâmer, disait-il, d'avoir
tremblé (oh, non pas pour nous, certes!) pour le petit
peuple, pour les enfants, pour la nation tout entière, et
d'avoir cédé sur les points secondaires pour
maintenir les articles essentiels? »
On a beau vouloir le discréditer,
dans des écrits injurieux qui menacent de ruiner sa
popularité, il n'a pas d'autre réplique que ces mots
: « Nous sommes tenus à la charité, et je
désire de tout mon coeur ne l'avoir ni troublée>
ni blessée, autant je souhaite que Dieu me soit favorable
».
Et lui, qui haïssait les querelles, il
a dû guerroyer sa vie durant !
Car bientôt la mésintelligence
apparaît parmi les protestants, et Mélanchthon, le
penseur et le chef de file des Luthériens, est bien vite en
butte aux coups des partisans de l'autre tendance. Mais rien ne
parvient à arracher de son coeur le désir de la
paix, ni même à ébranler la paix qui le
remplit. Elle a sa source en Dieu lui-même, une source
inaccessible à qui voudrait y porter atteinte. Il le dit
nettement à ses adversaires : « je
préfère recevoir un soufflet que de m'opposer
à la concorde. Si vous voulez m'opprimer, opprimez-moi.
C'est la part habituelle de ceux qui procurent la paix. je me
recommande à Dieu. »
Il s'étonne de la fureur de ceux qui
l'attaquent bassement : « Lorsque Osiander m'accable
d'injures, il commet une injustice à mon égard. Mais
je remets la chose à Dieu, qui voit et qui juge le coeur de
tous les hommes. J'ai toujours aimé et honoré
Osiander, comme chacun le sait, et je ne conçois vraiment
pas d'où peut provenir tant d'amertume chez lui. »
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Il est totalement étranger à
l'intransigeance dont font preuve tant de protestants d'alors,
contre les catholiques ou envers des coreligionnaires qui ne
partagent pas toutes leurs vues. Il dira d'eux :
«Ils établissent un nouveau
papisme, ces hommes violents qui veulent contraindre tous les
autres à admettre leur manière de voir, et qui
condamnent impitoyablement quiconque ne les suit pas.
»
Et quel cri du coeur, quand il
affirme
« J'aimerais mieux partir en exil, que
de me quereller avec des hommes obstinés ! »
Pourtant, il engage ses amis à faire
front contre ceux qui portent atteinte au protestantisme encore
mai affermi. S'unir, mais sans amertume ni haine : «
Unissons-nous par une bienveillance mutuelle et en
déclarant notre foi, contre les fureurs des ennemis.
»
C'est par la douceur qu'il entend les
ramener. Il dira un jour, dans sa parfaite modestie : « On
délibérait, à la cour de l'Electeur, sur un
écrit dans, lequel sont réfutées les
invectives qu'on répand contre nous. Cependant, j'en ai
déconseillé la publication. Car il est
évident que des écrits semblables irritent des
hommes outrageux, mais ne les guérissent ni ne les
adoucissent. »
Aussi, quel soulagement pour son coeur
affectueux, quand la diète d'Augsbourg se passe sans heurts
ni éclats. «Je considère comme un grand
bienfait de Dieu que la diète ait été si
pacifique », dira-t-il peu après.
Nous ne serons donc pas
étonnés de voir le roi de France lui-même
déléguer auprès de Mélanchthon son
propre ambassadeur, du Bellay, pour chercher à le persuader
de venir à Paris, et d'y aplanir le différend entre
catholiques et huguenots. Il insiste, et fait suivre l'ambassadeur
de son frère, l'évêque et cardinal du Bellay.
Le roi sait ce que vaut un esprit conciliant. S'il avait pu se
rendre à ses appels si pressants, n'aurait-il pas
rétabli, dans une large mesure, l'unité entre
Français des deux camps?
Ces mots nous donneront la clé de
l'attitude de notre réformateur et de l'influence qu'il a
exercée dans le protestantisme à ses débuts
:
«D'autres peuvent rechercher la
domination ou le pouvoir. Quant à moi, je ne m'en soucie
pas. Le Fils de Dieu, qui jugera chacun selon ses actes et ses
intentions, sait que mon seul désir est de contribuer
à la gloire de Dieu et au bien de l'Eglise. C'est dans ce
sentiment que je vis, en me recommandant à Dieu.
»
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UN AMI QUI SAIT AIMER.
L'amitié qui unira Mélanchthon
à Luther est tout imprégnée de douceur
affectueuse. Il disait de Luther : « J'aime cordialement son
coeur droit et vraiment chrétien. » Quand il faut
endurer la longue séparation qu'impose la retraite de
Luther à la Wartbourg, il dira : « Le vif désir
de le voir me tourmente horriblement. » Et il écrivait
de Wittenberg : « Tout va bien, dans notre Université,
excepté que nous n'avons pas notre père, le Docteur
Martin. »
Et Luther lui rendait pleinement cette belle
affection. Au moment de partir pour la Diète de Worms, il
lui écrit : « Si je ne reviens pas, et que mes ennemis
me mettent à mort, comme cela pourrait facilement arriver,
je t'en conjure, cher frère, ne cesse pas d'enseigner et de
persévérer dans la vérité. Travaille
à ma place, puisque je ne puis être ici. Tu pourras
faire mieux que moi. Il n'y a pas grand dommage que je parte,
puisque tu restes. »
De la Wartbourg, Luther
écrira:
« Avant tout, je prie pour toi, si ma
prière est de quelque utilité, ce dont je ne doute
pas. Fais-en de même. Nous voulons porter ensemble notre
fardeau. »
Une autre fois, Mélanchthon est
à la veille d'un voyage. Il lui adresse ces mots : «
Cher frère Philippe, ce que je demande de toi, c'est que tu
reviennes bientôt auprès de nous. je veux faire jour
et nuit mention de toi dans mes prières. Emporte avec toi
ces paroles. »
Et quand l'enfant de Mélanchthon
meurt, Luther dira : «Nous sommes tous malades et
affligés avec lui.»
Oui, nous comprenons que ces deux hommes
aient été tellement l'un pour l'autre.
Mélanchthon tremble à la nouvelle de la maladie de
Luther. Il en dira plus tard : « Je fus touché d'une
bien grande douleur, quand je vis le danger où il
était. je ne pouvais qu'en être ému
profondément. C'est pourquoi je remercie de tout mon coeur
Dieu et notre Seigneur Jésus-Christ d'avoir eu égard
a nos larmes et à nos soupirs, et de lui avoir rendu la
santé. »
Il fait bon voir ces deux coeurs si grands
unis d'une amitié si forte. Mélanchton, l'homme de
la douceur et de la bienveillance, est aussi l'ami qui sait
aimer.
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ARRACHÉ A LA MORT.
Mélanchthon s'est comme
écroulé sous la fatigue, brusquement, au cours d'un
de ses innombrables voyages a travers l'Allemagne, alors qu'il se
rendait à un synode convoqué en Alsace. A Weimar,
ses forces l'ont abandonné soudain. Les soucis, les
inquiétudes pour l'avenir de la cause de l'Evangile, le
ruinaient sourdement. Et le mal l'a terrassé en
chemin.
L'Electeur, prévenu, avait fait
appeler en toute hâte Luther, le seul dont il attendit une
intervention efficace. Et le voici au chevet de son ami,
bouleverse à la vue d'un mal si grand. A peine descendu de
cheval, entrant en hâte dans la chambre, il a appelé
d'une voix forte cet ami pour lequel il a quitté
précipitamment Wittenberg. Mais pas un mot, pas un signe de
vie ne lui a répondu. A le voir ainsi, il s'est
écrié à demi-voix : « Dieu nous soit en
aide! Comme le Diable m'a défigure cet instrument de Dieu.
» Et certes ce n'est pas trop dire. Ce visage
décomposé, ces yeux déjà ternes,
n'annoncent-ils pas la mort? Depuis des heures, le malade a perdu
connaissance. Il est privé de l'ouïe et de la parole.
Quoi qu'on ait tenté, il n'a pu prendre, voici quelques
jours, ni nourriture, ni boisson. Son état est
désespéré. Mais Luther n'est pas long
à se ressaisir. Il se tourne vers la fenêtre, et il
adresse à Dieu une prière qui est presque une
sommation. Sa confiance dans les promesses divines et dans l'appui
qu'il est en droit de réclamer de son Père
céleste atteint une force, on pourrait dire une violence,
étonnante. Il sait qu'il sera entendu, et il rappelle
à Dieu toutes les paroles de la Bible qui lui en donnent
l'assurance. Il est convaincu que Dieu est tenu de l'exaucer. Il
dira plus tard : «Dieu a dû me conserver
Mélanchthon. Car je jetai mon sac à ses pieds, et je
l'importunai, en lui rappelant toutes les promesses que je pus
trouver dans l'Ecriture Sainte, où il nous est dit que nos
prières seront écoutées. je lui dis qu'il
était obligé de m'exaucer, pour que je puisse
désormais me confier en ses promesses. »
Ensuite, revenant au malade, il lui saisit
la main, et lui dit d'une voix forte et persuasive: «Prends
courage, Philippe, tu ne mourras pas. Ne t'abandonne pas à
la tristesse, et ne sois pas ton propre meurtrier, mais confie-toi
au Seigneur, qui peut faire mourir et faire revivre, qui peut
frapper et qui peut guérir. »
Mélanchthon rouvre lentement les
yeux. La respiration semble lui revenir. Longuement, il regarde
Luther en silence. Enfin, la parole lui est rendue. Mais il le
supplie de ne pas le retenir plus longtemps ici-bas, puisqu'il ne
pourrait rien lui arriver de meilleur que de s'en aller en paix.
« Non, réplique Luther avec force, il faut que tu
continues à servir notre Dieu.» L'état du
malade s'améliore insensiblement. Luther prie qu'on lui
apporte quelque nourriture. Il la lui présente
lui-même. Mais Mélanchthon se refuse à la
prendre. Alors il lui commande avec autorité : «
Entends-tu, Philippe, il faut que tu manges, sinon je
t'excommunie. » Effrayé, comme subjugué par
cette volonté puissante, Mélanchthon se laisse
faire, et commence à manger un peu. Lentement, il retrouve
ses forces. Il est sauvé. Il le dira plus tard
lui-même : «Si Luther n'était pas venu, le
serais mort. »
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FORT DANS LE DEUIL.
Grand dans son activité, grand dans
sa fidélité au devoir, Mélanchthon fut grand
encore dans l'adversité, quand le deuil vint le frapper au
coeur, lui dont la sensibilité était si vive.
La nouvelle de la mort de Luther l'atteignit
très douloureusement. Il le savait malade, mais il
espérait que Dieu le conserverait encore à l'Eglise
et aux siens. Il allait se rendre à l'Université
pour y donner un cours, quand lui parvint une lettre lui
annonçant que son maître, que son
«père», comme il aimait à l'appeler,
venait de s'éteindre dans la paix et dans la pleine
assurance de la foi. Il parut chanceler sous le coup. Mais bien
vite il se reprit, et partit pour rejoindre ses étudiants.
A son entrée, chacun put lire sa douleur sur son visage.
Son chagrin était poignant. Avec Luther, c'était une
partie de lui-même dont il était amputé. Dans
un silence impressionnant, il exposa, au lieu de sa leçon
ordinaire, les détails qu'il venait d'apprendre sur les
derniers instants de son ami. Il appuyait spécialement sur
les paroles tout imprégnées de foi qu'on l'entendit
répéter à trois reprises : « je remets
mon esprit entre tes mains, tu m'as racheté, ô Dieu
de vérité.» Et quand Mélanchthon eut
terminé par une prière fervente en faveur de
l'Eglise ainsi découronnée, il ne put se contenir
davantage, et fondit en larmes. Dans tout l'auditoire, des
sanglots lui répondirent.
Sa douleur avait passé dans le coeur
de ses auditeurs.
Peu de mois après, alors qu'il
était en séjour. chez des amis, la mort revient le
dépouiller encore. Sa fille, qui lui était
particulièrement chère, meurt brusquement, laissant
une très jeune famille. C'était l'aînée
de ses enfants , CI était sa joie. Elle était encore
dans toute la force de sa jeunesse.
Il restait sombre, sans une parole, et
parcourant sa chambre à grands pas, le regard fixe et
pénétré d'un calme qui faisait peur. Ses amis
cherchent à l'entourer, ils veulent trouver des mots de
consolation. Mais lui ne parait rien entendre. Voici qu'il
s'approche de la table, il y ouvre la Bible, et ses yeux tombent
sur ce passage du Psaume 100 : «C'est lui qui nous a faits,
et nous lui appartenons. » Alors il ajoute : « Si c'est
Dieu qui nous a faits, pourquoi ne pas nous en remettre à
sa volonté? » Une grande paix l'envahit, une
résignation sereine. Il lui suffit de savoir que c'est Dieu
qui lui a dispensé l'épreuve, et qui lui a
répondu maintenant. Il s'arrache à son chagrin pour
songer aux enfants que sa fille lui laisse, et pour leur donner un
nouveau foyer.
Dix ans plus tard, tandis qu'il était
à Heidelberg pour y réorganiser l'Université,
il paraissait jouir de quelques jours de détente. Loin de
ses soucis habituels et de ses inquiétudes, il semblait
plus heureux qu'on ne l'avait vu de longtemps. Il rencontrait
journellement de nombreux savants et des théologiens de
marque, qui l'entouraient d'une grande estime. Et voici qu'on lui
annonce, un jour, l'arrivée d'un ami de Wittenberg, pour le
soir encore.
Le lendemain, au matin, cet ami vient le
rejoindre dans les jardins du prince, dont il est l'hôte. Et
là, le prenant à part, il lui apprend, avec bien des
ménagements, que sa femme vient d'être
emportée par une maladie de quelques jours seulement. Belle
mort, d'ailleurs: elle avait pris la Cène, et avait
demandé à son Dieu une seule chose - qu'il
voulût lui donner la patience dans ses souffrances. Elle
s'était endormie en paix, sans que jamais un mot de plainte
ne lui soit venu aux lèvres.
Mélanchthon, que rien n'a
préparé à ce coup nouveau, s'arrête.
Puis, levant les yeux au ciel, il soupire : « Au revoir. Je
te suivrai bientôt ». Ni lamentation, chez lui, ni
faiblesse. Mais il était brisé. La force de sa vie
était atteinte en plein. C'est un autre homme qui sort,
à pas lourds, des grilles dorées du jardin du
château.
De toutes parts, on lui témoigna une
sympathie très profonde. Il était comme porté
par elle. Puis lui, si fort, ne se laissa pas anéantir.
Mais quand même il faisait de grands efforts, comme il le
dit lui-même, pour chercher tous les motifs capables de le
consoler, il succombait presque à sa douleur. Dès ce
moment, il n'aspire plus qu'à rejoindre celle qu'il a
perdue, dans le séjour où enfin il trouvera la
paix.
.
VICTORIEUX DANS LA MORT.
« Reçois-moi, je te prie, et aie
pitié de moi, car je suis pauvre et abandonné.
» Cette prière de Mélanchthon à son lit
de mort, comme il était en droit de l'exprimer ! Pauvre et
abandonné, il l'était, certes, dans ses affections.
Il est bien seul, à l'heure où sa fin survient.
Plusieurs de ses enfants, de ses petits-enfants même, l'ont
précédé dans la tombe. Ses meilleurs amis ne
sont plus. Comme il est dépouillé, lui qui donnait
tant de prix aux affections de la famille et de
l'amitié!
Mais quel triomphe que cette mort solitaire
! La faiblesse eut raison de lui au matin de Pâques, et le
força à s'aliter. C'est à peine s'il resta
quelques jours contraint à l'inaction. Et tout du long de
ces quelques journées, il donnait cours à sa
sollicitude pour l'Eglise, si menacée, mais aussi à
sa parfaite confiance en la bonté de Dieu, qu'il lui
tardait de rejoindre. Une lassitude infinie semblait s'être
abattue sur lui et le posséder tout entier. Parfois, c'est
à peine si on percevait les mots de ses prières. A
la question de son gendre, qui s'enquérait de ce qu'il
désirait, il répondit très paisible :
«Rien, que le ciel». Il avait murmuré, peu
auparavant, après une lecture de quelques passages de la
Bible qu'on lui avait faite : «A tous ceux qui l'ont
reçu, il leur a donné le droit d'être faits
enfants de Dieu, à tous ceux qui croient en son nom ».
Et, à maintes reprises, il avait
répété « 0 Seigneur, aie pitié !
»
La nouvelle de son état avait
gagné la ville en peu d'instants. Tous portaient les
marques d'une affliction visible, et plusieurs pleuraient. A
l'Université, la mort semblait avoir passé ; les
professeurs avaient suspendu leurs leçons, et invité
les étudiants à la prière. C'était
comme une lourde menace planant sur Wittenberg.
Puis apparurent tous les indices de la fin
prochaine : le coeur cessait de battre, les membres étaient
glacés. Ceux qui entouraient son lit se mirent à
genoux, et on n'entendit plus que la voix de quelques pasteurs,
lisant alternativement les portions des Ecritures qu'on savait lui
avoir été particulièrement chères.
Enfin, l'un d'eux dit d'une voix haute et forte : «Seigneur,
je remets mon esprit entre tes mains. Tu m'as racheté,
ô Dieu véritable et fidèle.» Il put
comprendre encore ces paroles, accompagnées d'une
prière qu'il semblait suivre, à voir ses
lèvres remuer faiblement. C'est dans cette prière
qu'il passa de ce monde à l'Eternité.
.
NOTES HISTORIQUES
La grande difficulté consistera
à rendre vivante une existence dont les
péripéties et les circonstances matérielles
n'ont rien de particulièrement frappant. En des temps
héroïques, la vie de Mélanchton est
dépourvue de situations périlleuses qui tiendraient
l'intérêt en haleine.
Elle s'est écoulée dans un
auditoire d'Université, et devant les tables où se
rédigeaient les confessions de foi du protestantisme
naissant, en vue des diètes ou des colloques. Ainsi, dans
la guerre des paysans qui ensanglanta l'Allemagne, et dans la
lutte contre l'anabaptisme, Mélanchthon combattit
uniquement devant son écritoire. Impossible de le suivre
ici dans la succession de ses travaux de théologien ; on a
cherché simplement à grouper quelques faits pour
mettre en relief les traits dominants de sa
personnalité.
.
INDICATIONS BIOGRAPHIQUES
Philippe Schwarzerd dit Mélanchthon
(suivant l'usage des savants de l'époque qui traduisaient
leur nom en latin ou en grec) naquit à Bretten, petite
ville du Palatinat rhénan, le 16 février 1497. Il
était fils d'un armurier pieux, qui lui donna la meilleure
éducation.
Enfant, il fit montre de talents hors pair,
notamment pour l'étude des langues. A quatorze ans, il
était bachelier. A l'Université de Tubingue, il
acquit un savoir encyclopédique (mathématiques,
médecine, astronomie), et le 25 août 1518
déjà il fut nommé professeur à
Wittenberg qui devint, dès lors, son centre d'action.
L'année précédente, Luther y avait
affiché ses thèses.
L'empereur d'Allemagne (et de l'Espagne
ainsi que des Pays-Bas) était, dès 1520,
Charles-Quint. Parmi les princes allemands dits « princes
électeurs », parce qu'ils avaient le droit de
participer à l'élection de l'empereur, se trouvait
le prince Jean-Frédéric de Saxe, qui embrassa la
Réforme, et qui résidait à Wittenberg et
à Thorgau, sur l'Elbe. Ne pas le confondre avec Maurice de
Saxe, souverain du duché de Saxe, (capitale Leipzig) qui
trahit la cause protestante pour des motifs d'intérêt
politique.
Mélanchthon meurt à
Wittenberg, le 19 avril, jour anniversaire de sa naissance, en
l'an 1560, âgé de 63 ans et 63 jours. Ces
coïncidences ne manquèrent pas d'être
remarquées.
- Vie de Ph. Mélanchthon, par
Ledderhose, trad. par A. Meylan. Lausanne 1854.
- Mélanchthon, sa vie, son oeuvre.
Brochure par J. Paris. Montauban 1870.
- Divers passages dans la grande Histoire de
la Réformation au temps de Calvin, par Merle
d'Aubigné, vol. IV.
- Un article dans les Derniers récits
du XVII, siècle, par J. Bonnet. Paris 1876.
- Philipp Mélanchthon, der Lehrer
Deutschlands. Brochure par Ziethe. Berlin 1897.
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NOTES PÉDAGOGIQUES
Images: Portrait de Mélanchthon.
L'Université et les étudiants d'alors.
Insister sur l'esprit de paix, de douceur,
de dignité (comparaison avec Nicolas de Flue), le
dédain à l'égard des honneurs,
l'amitié avec Luther, l'attitude en face de
l'adversité.
Dessin: L'étudiant au temps de
Mélanchthon.