Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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SERMONS - EUG. BERSIER 

Tome IV


LE TROUBLE D'ASAPH

PSAUME D'ASAPH (1).

 

Certainement Dieu est bon envers Israël, envers ceux qui ont le coeur pur. Pour moi, mes pieds m'ont presque manqué; il s'en est peu fallu que je tombe, car j'ai porté envie aux insensés, voyant la prospérité des méchants. Car ils sont exempts de douleur jusqu'à leur mort, et leur force est intacte. Ils sont en dehors des peines des mortels; ils ne sont point frappés comme les autres hommes. Aussi l'orgueil les entoure comme un collier, et la violence les couvre comme un vêtement; l'embonpoint rend leurs yeux saillants, et les pensées de leur coeur s'affichent sans contrainte. Ils sont moqueurs et parlent méchamment; de leur hauteur, ils parlent d'opprimer; de leur bouche, ils affrontent le ciel même et leur langue se démène sur la terre.

C'est pourquoi le peuple de Dieu se tourne de ce côté, quand on leur fait boire avec abondance les eaux de l'affliction, et il dit : « Comment le Dieu fort connaîtrait-il, et comment y aurait-il de l'intelligence dans le Très-Haut? Voici, ces hommes sont impies, et étant' à leur aise dans le monde. ils acquièrent de plus en plus des richesses. C'est en vain que j'ai gardé mon coeur net, et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence; car j'ai été frappé tous les jours, et chaque matin j'ai subi ma peine. »

Mais si je disais : Je parlerai ainsi, je trahirais la race de tes enfants.

Alors je réfléchis, je tâchai de comprendre ces choses; mais c'était à mes yeux une tâche difficile, jusqu'au moment où j'entrai dans le sanctuaire du Dieu fort et où je considérai la fin de ces hommes-là. Certainement tu les as mis en des lieux glissants; tu les fais tomber, et ils sont en ruine. Comme ils sont anéantis tout d'un coup, emportés et détruits par une chute soudaine! Tel un songe au réveil; ainsi les réveillant, Seigneur, tu mets en mépris leur éclat apparent.

Or, quand mon coeur s'aigrissait ainsi, et que je me tourmentais dans mes pensées, j'étais stupide et dans l'ignorance; j'étais, devant toi, semblable à la brute.

Je serai donc toujours avec toi; tu m'as pris par la main droite, tu me conduiras par ta sagesse, et puis tu me recevras dans la gloire. Quel autre que toi ai-je dans les cieux? Auprès de toi, je n'aime rien sur la terre. Ma chair et mon coeur défaillaient; mais Dieu est le rocher de mon coeur et mon partage à jamais. Voici, ceux qui s'éloignent de toi périront; tu retrancheras tous ceux qui s'éloignent de toi. Mais pour moi, être près de mon Dieu, c'est mon bien. J'ai assis ma retraite sur le Seigneur, l'Eternel, afin que je raconte toutes tes oeuvres.

(Psaume LXXIII.)


Mes frères,

Quand les hommes veulent raconter la vie d'un grand héros religieux dont le souvenir a laissé dans leur esprit une profonde empreinte, ils n'en reproduisent instinctivement que les côtés beaux et lumineux; ils couvrent d'une ombre discrète les lacunes, les faiblesses, les aspérités de son caractère; ils taisent ses doutes, ses faiblesses et ses chutes. Pourquoi les rappelleraient-ils ? C'est la reconnaissance envers sa mémoire qui a inspiré leur entreprise. Quelle nécessité y a-t-il à signaler chez lui les imperfections et les misères inséparables de l'humanité? Quel effet édifiant en résulterait-il? Ne faut-il pas glorifier Dieu en montrant dans toute sa beauté l'oeuvre que sa grâce a accomplie chez celui qui l'a fidèlement servi? C'est ainsi que raisonnent les hommes, c'est ainsi que, sous leur plume, l'histoire tourne aisément au panégyrique; c'est ainsi que, pendant des siècles, l'Eglise a retracé ses vies des saints : figures idéales, souvent artificielles, et d'une perfection fantastique. On dirait ces peintures du moyen âge dans lesquelles on cherche en vain l'éclat du regard, la couleur et le mouvement de la vie. Le sang ne coule pas sous ces faces blêmes et diaphanes; nulle passion n'a troublé leur sereine béatitude; ces lèvres n'ont su que murmurer les cantiques de l'Eglise; ces mains que se joindre pour la prière; ces pieds n'ont jamais foulé la terre des vivants.

Et là même où l'histoire religieuse s'est montrée plus fidèle à la réalité, dans les temps modernes, par exemple, que de fois n'est-on pas mis en défiance par l'exagération évidente avec laquelle de pieux biographes retracent de saintes vies! En lisant leurs récits, on s'étonne, on s'inquiète. Il semble que leurs héros n'aient connu ni nos faiblesses, ni nos tentations, ni nos luttes; il semble qu'ils appartiennent à une autre humanité.

Tels ne sont pas, mes frères, les hommes de la Bible, non pas même les plus grands et les plus saints de tous. J'excepte ici Celui qui vint ici-bas pour nous sauver; car s'il a été vraiment le Fils de l'homme, il n'a point connu le péché. Je l'excepte; car si nous osons l'appeler notre frère, nous l'adorons en même temps comme, la pure et parfaite image du Dieu de sainteté. Mais au-dessous de lui, prenez tous les héros de la foi : Abraham, Jacob, Moïse, David, Elie, Jean-Baptiste, saint Pierre ou saint Paul. Ce n'est pas d'eux que vous direz qu'ils n'appartiennent pas à notre humanité. Notre misère, ils l'ont connue; nos combats, ils les ont traversés; leur chair a frémi comme la nôtre au contact d'une douleur méritée. Atteints des cruelles blessures de l'orgueil, du doute, de la duplicité, de la convoitise ou de la lâcheté, ils ont dû, comme nous, courber leurs fronts sous le repentir; avant d'être pour nous les prédicateurs du salut et de la justice, ils ont subi comme nous la servitude du péché.

A ce seul trait, je reconnais le livre de Dieu. Est-ce que des Juifs, écrivant leur histoire nationale, eussent rabaissé comme à plaisir les plus grands héros de leur peuple? Est-ce que seuls, entre toutes les nations, ils eussent résisté au désir de les ceindre d'une auréole et de les transfigurer? Est-ce que les premiers chrétiens, s'ils n'avaient écouté que leur inspiration naturelle, nous eussent montré l'inintelligence et la lâcheté des apôtres, le doute de Jean-Baptiste, le reniement et les faiblesses de Pierre? Mais l'esprit de vérité les dirigeait; il pénétrait leurs coeurs, et, sous cette influence, la Bible est née, la Bible, c'est-à-dire le livre de l'humanité. Là, nous retrouvons notre histoire, là nous apparaissent, chez les plus grands des croyants, nos faiblesses et nos misères, si fidèlement retracées que l'incrédule s'en étonne, qu'il s'en scandalise, et qu'au nom de la morale il en accuse la Bible, comme si la Bible sanctionnait ce péché qu'elle dénonce avec une si impitoyable franchise, et qu'elle nous montre entraînant partout avec lui la souffrance et la mort! Pour nous, nous bénissons Dieu de cette franchise même, car, en nous révélant ce qu'étaient par nature ceux dont Dieu a fait ses serviteurs et ses témoins, elle nous révèle la puissance victorieuse de la grâce; elle nous montre que, semblables à eux dans nos misères et nos chutes, nous pouvons l'être aussi dans le relèvement et la sainteté.

Ces réflexions me venaient à l'esprit en méditant le psaume que je veux expliquer aujourd'hui. Ce psaume est l'oeuvre d'un croyant, et pourtant c'est l'expression d'une âme qui a traversé le doute et en a savouré toutes les amertumes. Cherchons d'abord ce qui a fait douter Asaph, nous verrons ensuite comment Dieu l'éclaire et le raffermit.

Asaph a vu la marche de ce monde, il a vu la prospérité des impies; il a vu ceux qui craignent Dieu souffrir dans l'abandon et le désespoir. Son âme s'est troublée, et, dans une heure ténébreuse, il a mis en question la justice, la sagesse et jusqu'à l'action de Dieu.

Mes frères, le spectacle de ce monde est une grande école d'incrédulité, une école qui fait plus d'impies que tous les livres des athées. Nous avons au dedans de nous une loi impérieuse et sacrée, celle de la conscience, qui nous parle de justice et de vérité; nous avons un coeur qui affirme que l'amour doit être. Instinctivement, nous voyons dans notre conscience et notre coeur l'expression de la volonté du Dieu qui nous a faits; nous disons : Dieu veut la justice, Dieu veut l'amour. Si nous sommes croyants, si nous croyons au Dieu révélé, nous le dirons avec bien plus de force encore, car la révélation, pour nous, n'est que le déploiement magnifique de l'amour et de la sainteté de Dieu. Mais si, sortant de nous-mêmes, nous contemplons le monde, notre regard vacille, car nous y cherchons en vain cette loi d'amour et de justice que Dieu devrait avoir, semble-t-il, marquée sur toutes ses oeuvres.

Enfants, nous avions cru l'y trouver, car on nous avait fait une science à notre usage. On ne nous avait parlé que de l'ordre qui règne dans la nature, que de la Providence qui s'y manifeste à chaque pas. On nous avait montré Dieu veillant sur chacune de ses créatures, prenant le parti des justes contre les méchants; on nous avait appris à aimer les animaux bons et à haïr les mauvais, appliquant ainsi à la nature la loi morale qui est au dedans de nos coeurs. La nature nous apparaissait ainsi comme un théâtre derrière lequel agissait sans cesse le Dieu vivant. L'éclatante voix du tonnerre, en ébranlant notre conscience, nous parlait de ses menaces et de ses jugements; la douce clarté de l'aurore était pour nous son sourire qui venait égayer nos fêtes; la terre avec ses beautés se déployait à nos yeux comme le jardin de l'Eternel. C'est encore ainsi qu'on nous expliquait l'histoire : on nous montrait les hommes prospérant par la justice, et les impies châtiés par leur iniquité. L'histoire, pour nous, était un drame dont Dieu était le vivant héros; si le juste souffrait, c'était pour lui une épreuve passagère et bientôt expliquée; si l'inique triomphait, c'était l'éblouissement d'un jour.

Plus tard, notre regard s'est agrandi, et Dieu a reculé devant nous. Entre lui et nous est venu se dresser le monde immense, inexorable de la fatalité.

Fatalité dans la nature, car son sourire est trompeur, et quand nous l'avons vue briller sur une fosse devant laquelle notre coeur se déchire, elle nous paraît implacable jusque dans sa beauté même. Nous l'étudions, et partout nous y retrouvons une loi sauvage, la foi de destruction qui chaque jour, à chaque minute, poursuit son oeuvre silencieuse. Partout le sang, partout l'immolation cruelle; la vie ne peut sortir que de la mort. Cette loi nous atteint nous-même avec la régularité de l'algèbre; elle n'a souci ni de nos larmes, ni de nos prières; priez, implorez, suppliez, vous ne changerez pas la statistique : il faut qu'à chaque seconde il naisse et meure un homme.

Fatalité dans l'histoire. Ici et là., nous croyons y retrouver une loi providentielle; nous voyons comme les grandes lignes du royaume de Dieu qui se dessinent. Nous parlons de progrès; il nous semble que la justice élève les nations, et qu'une intention de bienveillance et d'amour préside à leurs destinées. Et voici qu'un nuage sombre et glacial passe sur ces brillants horizons et les ferme à nos yeux. Le progrès! où est-il dans l'ancien monde? Quel plan retrouvez-vous dans la destinée de ces vastes empires disparus à jamais, dans ces antiques civilisations à jamais avortées, dans ces massacres d'hommes, dans ces effroyables hécatombes dont l'Asie a été tant de fois le théâtre? Quel plan dans l'histoire de ces races qui s'affaissent aujourd'hui , entraînées par une incurable barbarie, dans ces heureux coups de la force, dans ces immoralités éclatantes que le succès affermit et consacre ? Est-ce nous consoler que de nous dire que le sang des justes est une semence féconde ? Sur combien de pays n'a-t-il pas coulé, en n'y laissant que la stérilité du désert!

Où va, Seigneur, où va le monde dans les cieux?

Nous demandons à Dieu que son règne vienne. Mais que ce règne est lent à venir! Pour une victoire obtenue, que de cruelles défaites ! Comment discerner la main de Dieu dans les destinées de l'Eglise ! Abandonnée à toutes les chances qui emportent les sociétés humaines, compromise par la politique, profondément divisée, elle semble, sur certains points, être à jamais vaincue. Le christianisme est obscurci par des préventions de toute nature qui le cachent au regard; la vérité n'a que des défenseurs sans puissance, et toutes les forces vives, toutes les voix écoutées semblent passer dans le camp de ses ennemis.

Fatalité dans la vie! Ici même, la loi morale vacille et souvent s'efface. N'est-il pas meilleur et plus sûr de n'en pas tenir compte? Est-ce la conscience qui mène à la fortune et au succès? Ne voit-on pas souvent l'ingratitude couronner une vie de dévouement et de sacrifice? Et si les hommes nous méconnaissent, le ciel nous entend-il?

Nos supplications sont-elles écoutées? L'ange exterminateur passe-t-il à côté de nos demeures, quand nous avons prié? Ne se trompait-il pas, l'ancien prophète, lorsqu'il disait: « J'ai été jeune et je suis devenu vieux, et je n'ai jamais vu le juste abandonné ni sa postérité mendiant son pain ? »

Voilà ce que le monde nous enseigne à chaque heure; voilà la leçon de fatalité qu'il nous donne. L'antiquité était fataliste. Aujourd'hui, parmi nos savants et nos penseurs, on compte presque ceux qui ne le sont pas. La science, disent-ils, ne révèle que des lois immuables. Au delà, il y a le grand inconnu. Libre à chacun d'y placer ses rêveries et ses espérances; le sage laisse les ignorants y chercher des consolations chimériques. Pour lui, il n'en a que faire; la vérité lui suffit.

Il n'est pas besoin d'être philosophe pour rencontrer ces problèmes; l'épreuve, tôt ou tard, les place devant nous. Pour beaucoup d'hommes, c'est l'épreuve de la pauvreté. L'ouvrier a travaillé comptant sur le lendemain; s'il est pieux, il a demandé à Dieu son pain quotidien. Un jour, ce pain lui manque. Il prie, pas de réponse! Il a foi, cependant; Dieu ne l'entend-il pas ? Dieu ne sait-il pas qu'il est père, qu'il a là une femme et des enfants à nourrir? Il regarde, et il voit passer devant lui les heureux de la terre. On lui dit : « Cet homme qui te regarde du haut de son luxe, il s'est enrichi en mentant. Il n'a pas prié comme toi. Il n'a pas compté sur le Dieu qui t'oublie; il a été habile, voilà tout. N'a-t-il pas réussi? » Alors dans ce coeur aigri montent les sombres pensées, et comme Asaph il porte envie à la prospérité des méchants.

Pour d'autres, c'est l'épreuve de la maladie. Non pas la maladie avec ses premières bénédictions, quand elle nous remet en présence de Dieu, quand elle excite en nous la prière, quand elle ravive la sympathie de ceux qui nous entourent, au point que nous nous exagérons même la valeur de leur attachement, mais la maladie longue et persistante, usant au jour le jour l'énergie physique et morale, arrêtant tous les élans, nous réduisant à l'inaction forcée; la maladie lassant la patience et l'attention des autres, nous faisant sentir que nous sommes ici-bas un être inutile, nous forçant à répéter les paroles amères de David : « J'ai été comme un mort; j'ai été délaissé comme un vaisseau de nul usage (2). » Les jours se passent, et la délivrance ne vient pas; la douleur augmente. Il semble que Dieu soit sourd; l'angoisse redouble : « Un peu de soulagement, ô Dieu tout-puissant, qui tiens tout dans ta main! » Et Dieu ne répond pas. Alors le coeur du malade est envahi par les doutes qu'exprimait ainsi l'Ecclésiaste : « J'ai regardé sous le soleil, et j'ai vu que tout arrive également à tous; mêmes événements au juste et à l'impie, à l'homme pur et à l'homme impur, à celui qui sacrifie et à celui qui blasphème. Il en est de l'homme de bien comme du pécheur, de celui qui se parjure comme de celui qui craint de jurer. J'ai vu ce mal sous le soleil, c'est que tous ont les mêmes destinées. »

Mais savez-vous ce qui surexcite tous ces doutes et les exaspère, plus que la pauvreté, plus que la maladie? C'est l'injustice, or c'est l'injustice surtout qui a déchiré le coeur d'Asaph. Nous acceptons volontiers les épreuves qui nous sont communes avec d'autres; on a vu des hommes en - fermés dans une ville assiégée souffrir sans faiblir les horreurs de la faim. L'égalité dans la douleur les soutenait en leur inspirant un indomptable héroïsme; mais l'inégalité, voilà ce qui trouble et révolte. Qu'est-ce donc, quand l'inégalité devient l'injustice voulue, préméditée, et l'injustice sans appel, sans remède? Or, il y a dans le monde cette loi terrible, la plus amère de toutes, c'est que les faibles et les pauvres ont tort. Jésus-Christ nous parle d'une veuve luttant contre un juge inique. Il avait vu cela, lui le Fils de l'homme; il en avait souffert , et il y avait trouvé une image pour nous apprendre à lutter contre l'injustice apparente de Dieu. Avez-vous vu le. pauvre, l'ignorant, victime d'une injustice et cherchant en vain le redressement? Il ne comprend rien à notre société, à nos formes, à nos lois, à notre étiquette; il n'y voit qu'une masse confuse, imposante qui se dresse devant lui, et au haut de laquelle il sait qu'il y a des savants, des puissants et des juges. On doit le comprendre, car il a raison; on saura qu'il est victime et qu'il souffre. Il va frapper à des portes qui demeurent fermées; il parle à des gens qui l'accueillent d'un regard distrait et qui l'écoutent à peine; il rédige des lettres confuses, indéchiffrables et qui font rire; il écrit à l'Empereur, et il attend la réponse. Avez-vous songé à ce qui se passe dans cette pauvre âme, à tout ce qui peut s'amasser là de douleurs et de tempêtes ? Mon Dieu! point de justice! Point d'appel! Personne qui m'entende! Vous représentez-vous ce qu'éprouve cet homme, sortant dans nos rues, affamé, pâle, exténué, quand il regarde tous ces hommes qui semblent ligués contre lui, quand la société l'enferme dans des murailles d'airain qui l'étouffent. Oh! que de fois le monde a compté de ces douleurs-là! Et souvent la religion même a sanctionné l'injustice. Que d'iniquités n'a-t-il pas vues, le crucifix qui, dans nos tribunaux, se dresse au-dessus des juges, et qui devrait leur rappeler, pourtant, que le Prince de la justice a été condamné et crucifié par la justice humaine!

Asaph avait rencontré l'injustice; il avait senti l'iniquité pénétrer dans son âme comme le fer aigu qu'on retourne dans la plaie. Aussi, écoutez les paroles amères qui lui échappent : « J'ai vu les impies et les superbes. Ils sont en dehors des peines des mortels; ils ne sont point frappés avec les autres hommes. C'est pourquoi l'orgueil les entoure comme un collier, et la violence les couvre comme un vêtement. Les pensées de leur coeur s'affichent sans contrainte. Ils sont moqueurs et parlent méchamment; de leur bouche, ils affrontent le ciel même, et leur langue se démène sur la terre. »

Voilà, mes frères, les pensées qui ont troublé Asaph. Un moment, sa conscience a fléchi, un moment, le vertige l'a saisi. D'où vient qu'il n'est pas tombé dans l'abîme ? Asaph croyait en Dieu. C'était un enfant de cette race élue d'Israël, qui devait être et qui a été dans le monde le témoin du Dieu vivant; Asaph ne pouvait croire au hasard, car dans la langue de son peuple, il n'y a pas même de mot pour désigner le hasard. Asaph a essayé de nier Dieu et son action dans le monde. « J'ai tenté de le dire! s'écrie-t-il; mais j'ai senti qu'en le disant, j'étais infidèle et que je trahissais la race de tes enfants. » Je trahissais ma race, voilà la pensée qui l'a retenu.

Eh quoi! la religion est-elle une affaire de race, et la foi se transmet-elle avec le sang que nous héritons de nos pères? Non, mes frères, non. En tout temps, Dieu fut servi par des adorateurs volontaires, en tout temps la vraie foi fut une libre adhésion du coeur, et jamais la naissance naturelle n'a fait un enfant de Dieu. Il y faut la conversion et le choix de la volonté. Les faits le prouvent assez, hélas! et, dans nos races baptisées, le paganisme moderne ne compte que trop de sectateurs.

Mais si la foi religieuse est libre, si elle n'a de valeur qu'à ce titre, ce fait n'en détruit pas un autre, c'est que la filiation naturelle, sanctifiée par la prière, peut se transformer en filiation spirituelle, c'est que les prières des pères sont une bénédiction pour les enfants, c'est que lorsqu'on appartient à une sainte race, on est doublement criminel d'en répudier l'héritage. Il y a une noblesse de race, et c'est elle qui a fait la grandeur d'Israël. Vaincu, méprisé, persécuté, conspué, dispersé sur tous les points de la terre, ce petit peuple a partout confessé le vrai Dieu. Asaph, cet enfant d'Israël, ne pouvait nier Dieu qu'en trahissant sa race.

Enfants de l'Eglise chrétienne qui m'écoutez, vrais fils du véritable Israël, est-ce que cette pensée ne dit rien à vos coeurs? Ne sentez-vous pas, comme Asaph, que la race dont vous êtes issus vous a légué un héritage sacré? Laissez les fils du paganisme moderne, héritiers d'une race incrédule, proclamer leurs désolantes doctrines. Laissez-les dire que le ciel est vide, et que la fatalité est le dernier mot de la science. Vous êtes les fils de la prière et les fils de la foi. Sur vos fronts est descendu, avec le baiser de votre mère chrétienne, la bénédiction d'un grand passé que vous devez, à votre tour, transmettre à l'avenir, Si vous reniez le Dieu de l'Evangile, savez-vous bien ce que vous faites? ... Vous trahissez votre race!

Nous avons vu comment Asaph a été tenté par le doute. Il faut montrer maintenant comment Dieu l'éclaire et le raffermit.

Pour échapper aux incertitudes qui désolaient son âme, Asaph réfléchit d'abord; il raisonna, il chercha à se rendre compte de ces mystérieux problèmes; mais la tâche était difficile et les ténèbres s'épaississaient autour de lui. Il erra ainsi, cheminant comme à tâtons dans la nuit, et son coeur s'aigrissait jusqu'au moment, nous dit-il, où il entra dans le sanctuaire du Dieu fort. C'est là que l'attendait la lumière.

Mes frères, il y a des questions que la raison humaine est impuissante à résoudre; il y a des mystères que la science ne tranchera jamais. Mystère de la douleur, mystère plus sombre du péché, mystère de la vie future. On peut, je le sais, les reléguer dans ce qu'on appelle dédaigneusement le grand inconnu; on peut vivre, penser, agir comme s'ils n'existaient pas. Mais tous ne sont pas capables de cet effort de courage, dirai-je, ou de lâcheté. Il en est qui ont besoin d'une réponse à ces questions éternelles. Leur coeur souffre, il leur faut une consolation; la mort va leur prendre leurs bien-aimés, il leur faut une espérance; leur conscience les accuse, il leur faut un pardon. Où trouveront-ils une réponse ? Est-ce dans les écoles, dans les livres de la philosophie ? Est-ce aux intelligences cultivées seulement que la vérité qui console serait réservée? Non, la science ici est impuissante, aujourd'hui comme au temps d'Asaph. Elle a pu multiplier ses conquêtes, sonder les profondeurs des cieux et les entrailles de la terre, scruter dans le passé l'histoire de notre race, et surprendre dans notre corps les merveilles de l'organisme humain, mais lorqu'il s'agit de répondre aux questions qui sont éternelles, elle n'obtient, si elle est sincère, qu'un peut-être, et ce n'est pas un peut-être qui nous donnera la consolation, la certitude, le pardon et la sainteté. Chercheurs sérieux, la réponse est ailleurs. Si vous voulez l'entendre, il vous faut, comme Asaph, entrer dans le sanctuaire; il vous faut chercher Dieu dans la prière et vous placer humblement à ses pieds. Si le monde vous a caché le Dieu vivant, et ne vous a laissé voir à sa place que l'impitoyable fatalité, c'est dans le secret du sanctuaire, c'est dans l'intimité de la prière, c'est dans l'humble et sérieuse attention à la parole de l'Eternel que vous le sentirez s'approcher de vous et que vous reconnaîtrez sa voix. Celui-là est heureux qui, dans le sentiment profond de sa dépendance, de son ignorance et de sa misère, se présente ainsi devant la face de Dieu, et attend de lui seul la réponse à ses doutes et la lumière qui doit éclairer ses ténèbres. N'est-il pas vrai, chrétiens qui m'écoutez, que son attente ne sera point déçue, et ne pouvez-vous pas confesser ici avec Asaph, avec les croyants de tous les siècles, que jamais Dieu n'a trompé ceux qui, dans leur détresse et leur angoisse, sont venus se jeter à ses pieds ?

Qu'apprend Asaph une fois qu'il s'est placé aux pieds de l'Eternel? Il le dit lui-même : « Quand Je suis entré dans ton sanctuaire, tu m'as fait voir la fin de ces hommes-là. » La fin de ces hommes-là! Oui, voilà bien ce qu'il faut voir avant tout. Voilà un enseignement digne de Dieu, et tel, si j'ose le dire, que nous l'attendions de sa part. C'est, en toute chose, au but final que Dieu se propose que nous devons rapporter tout le reste. C'est là seulement que nous trouverons la lumière et la justification de ses voies. Est-ce que, dans les choses de la vie présente, nous n'estimons pas tout au point de vue de la fin? Est-ce que l'ambitieux regarde à ses démarches, à ses pénibles efforts, à ses travaux et à ses veilles, à l'opposition qu'il rencontre, quand il sait que dans dix ou vingt ans son nom sera connu et sa puissance assurée? Est-ce que le marchand s'arrête devant les longs voyages, les dangers de toute espèce, les incertitudes des affaires, quand il voit dans ses rêves une immense fortune qui lui promet la sécurité, le bonheur et l'influence? Est-ce que le malade n'accepte pas, même en sentant sa chair frémir, la perspective et les préparatifs d'une opération cruelle, quand sa délivrance et sa vie sont à ce prix, Tous les jours, nous sacrifions le présent à l'avenir : rien de grand ne s'est jamais fait sur la terre qu'à cette condition-là. Quand nous voulons désigner d'un mot les races inférieures et dégradées qui semblent à peine s'élever au-dessus de la vie animale, nous parlons de leur imprévoyance qui ne dépasse jamais les nécessités d'un jour; plus un homme s'élève par la pensée, plus il fait entrer le temps dans la portée de son regard et dans les calculs de son génie, et celui-là nous paraît sublime qui, d'un élan de son esprit, a devancé les siècles. Nous étonnerons-nous donc que Dieu, qui est maître du temps et des siècles, réponde aux anxiétés d'Asaph en l'élevant au-dessus du temps présent dont l'obscurité l'enveloppe, et lui fasse envisager d'un regard éclairé par la foi cette fin dernière qui seule pourra rendre compte de toutes les difficultés d'aujourd'hui ?

La consolation que Dieu donne à Asaph doit être aussi la nôtre. Comme Asaph, nous devons regarder à la fin que Dieu se propose. Dieu, mes frères, travaille à une oeuvre dont le dessein nous dépasse; cette oeuvre est inachevée encore : nous n'en voyons souvent que les matériaux dispersés. Nous convient-il à nous, dont le regard est si faible et de si courte portée, de prononcer sur un point de cette oeuvre un jugement présomptueux? Dieu travaille à une oeuvre qui se poursuit à travers les siècles, et dont son regard éternel contient seul la mesure. Nous convient-il à nous, qui demain aurons passé, d'appliquer à cette oeuvre nos appréciations d'un jour et d'une heure? Dans cette phrase sublime que Dieu prononce à travers les siècles, et que nous appelons l'histoire, nous n'avons entendu que deux mots, et c'est sur ces deux mots que nous prétendons le comprendre et le juger. Dieu travaille à une oeuvre qui, cent fois déjà, a dérouté nos idées; nous avons vu sa sagesse éclater là où nous n'avions cru voir d'abord que le hasard et la confusion. Qu'il s'agisse de son oeuvre dans la nature ou de son oeuvre dans la grâce, nous avons souvent admiré une profondeur d'intelligence qui dépassait notre admiration même et nous arrachait des transports d'enthousiasme. Cent fois, avec saint Paul, nous nous sommes écriés : « 0 profondeur! » Et parce que dans cette oeuvre il y a des obscurités et des mystères, parce que , sur un point, l'explication nous manque, nous mettrions tout en question et nous douterions de sa puissance! Dieu nous a dirigés nous-mêmes dans un chemin que nous n'avions point choisi, et dont sans cesse nous aurions voulu sortir; mais ce chemin nous a conduits au pied de la croix qui sauve; Dieu a dompté notre volonté, réprimé nos convoitises, éteint le feu ardent de la tentation qui allait nous consumer. Dans toutes ses voies, même dans les plus sévères, nous retrouvons un but final, notre salut, et, parce qu'un moment ses dispensations nous étonnent, nous effacerions notre histoire, nous renierions notre passé, nous oublierions toutes ces preuves magnifiques de son amour! Non, nous ne le ferons pas; nous ne pousserons pas à ce point la folie, et, plutôt, nous associant à son dessein , contemplant avec lui cette fin suprême qui explique toutes choses, nous nous abandonnerons à sa sagesse et nous ne douterons plus de sa bonté.

Asaph a vu la fin des desseins de Dieu... Il l'a vue tout d'abord à l'égard des impies; et remarquez comment, à cette vue, son accent a changé. Tout à l'heure, il les attaquait, avec quelle amertume, vous le savez. Maintenant, on dirait qu'il les plaint. « Certainement, dit-il, tu les as mis sur un terrain glissant; tu les fais tomber, et ils sont en ruine. Comme ils sont anéantis tout à coup! Tel un songe au réveil, tel disparaîtra dans le mépris leur éclat apparent. »

Voilà ce qu'il faut voir, mes frères, non pas, écoutez bien, dans un esprit de vengeance, mais dans un sentiment de douleur et de compassion. Comme tout change à nos yeux, quand nous envisageons tout au point de vue de Dieu! Hélas! dès ici-bas, avant l'éternité même, croyez-vous que toutes les fausses grandeurs ne se payent pas à leur prix? Vous voyez la splendeur de la prospérité de l'inique; lisez-vous dans son coeur? Savez-vous ce que c'est que de n'oser entrer dans sa propre âme, de peur d'y trouver le mépris de soi-même et le sentiment amer de sa propre dégradation? Savez-vous ce que c'est que d'étaler au dehors son faste et de sentir qu'il y a une seule chose qu'on ne peut affronter : c'est le regard de l'honnête homme, ou du pauvre Lazare qu'on a spolié par ses prévarications? Vous voyez le luxe et la dissipation étourdissante de la femme mondaine et coupable. Connaissez-vous ses terreurs intérieures, cette duplicité perpétuelle de la conscience, ce double rôle si dur à jouer, ces drames domestiques, ces affreuses découvertes dans l'égoïsme de l'amour coupable, ces scandales, enfin, qui font de la vie un enfer? Avez-vous vu partout le revers de la médaille, le coeur desséché du vieux mondain, l'incurable tristesse de l'homme qui ne se fait plus d'illusion sur la nature humaine, et qui, essayant de nier l'éternité, ne voit plus dans l'existence qu'une pitoyable comédie sans signification et sans but? Et lors même que l'expiation ne commencerait pas ici-bas, lors même que, jusqu'à la fin, tout semblerait sourire à celui qui a vécu sans Dieu, avez-vous songé au jugement inévitable, à la rencontre suprême, à ce moment solennel où Dieu lui demandera ce qu'il a fait de son coeur et de sa vie? Voilà ce qu'il faut voir, mes frères, et peut-être alors, sur vos lèvres prêtes à lancer le doute et le sarcasme, ce sera la compassion, la prière qui viendront remplacer la colère et l'impitoyable condamnation!

Et puis, maintenant, portez votre regard sur ceux qui s'attendent à Dieu, et considérez la fin de leur vie. Je ne vous montrerai Pas tout ce que la foi qui les soutenait a mêlé à leur existence de consolation, de douceur et de paix. Je ne vous dirai pas tout ce que la vocation la plus ingrate et la plus obscure peut revêtir de grandeur et de beauté, quand c'est Dieu que l'on sert, tout ce que les affections ont de profondeur, quand c'est Dieu qui les sanctifie, tout ce que les joies ont d'infini, quand elles sont pénétrées de reconnaissance envers Celui qui les donne; mais je vous conduirai vers les chrétiens abandonnés, souffrants, auxquels le monde a refusé toutes ses joies, qui ont vu le deuil d'abord , et puis la maladie s'acharner après eux et ne point leur laisser de trêve. Ah! sans doute, leurs combats ont été terribles; souvent, comme Asaph, ils ont porté envie aux insensés voyant leur prospérité; ils auraient voulu être placés comme eux sur ces lieux élevés, ne sachant pas que la pente en est glissante et que l'abîme est en bas. Mais maintenant, la lutte est achevée. Voici la fin, voici l'heure suprême. Répondez, frères dans la foi, martyrs des temps anciens et des siècles modernes, vous que le monde a regardé comme ses balayures, vous dont l'agonie était accueillie autrefois par les risées de la populace sur les gradins de l'amphithéâtre, vous, nos pères, ouvriers ou gentilshommes, attachés comme des forçats sur les galères du dix-septième siècle, captifs plongés dans les oubliettes silencieuses de l'inquisition, et vous, pauvres victimes de la maladie, que nous avons vus dépérir au milieu de cruelles souffrances, au milieu de privations de toute espèce ... Voici la fin, voici le moment où l'illusion est inutile. Répondez, chrétiens de tous les siècles, regrettez-vous votre vie? Est-il un seul parmi vous qui, sur son lit de mort, puisse dire que son Dieu l'a trompé?

Asaph a compris les voies de l'Eternel, ses yeux se sont ouverts et son langage a changé. Au murmure a succédé chez lui la reconnaissance; à la place des épreuves sous le poids desquelles il succombait, il a vu, il voit toujours mieux les grâces qui sont éternellement son partage. « Je serai donc toujours avec toi! s'écrie-t-il; tu m'as pris par la main droite, tu me conduiras par ta sagesse, et puis tu me recevras dans ta gloire. » Oh! l'admirable résumé de toute vie que Dieu conduit et qu'il inspire. Oh! comme cela est vrai aujourd'hui, de même qu'alors, comme cela sera vrai tant qu'il y aura des chrétiens sur la terre! « Je serai donc toujours avec toi! » Chrétien, voilà ton espérance.

Les hommes t'ont abandonné peut-être; l'épreuve et la mort ont fait le vide dans ta demeure désolée. L'appui sur lequel tu comptais s'est brisé; mais l'Ami céleste, le Dieu vivant est là qui ne te manquera point. Tu seras éternellement avec lui, au jour de l'abandon comme au jour de la prospérité, au jour même où tu ne sentiras pas la joie de sa présence et la douceur de sa communion; tu seras éternellement avec lui, avec lui dans cette voie douloureuse où tu vas entrer demain, avec lui devant ce sacrifice qui fait frémir ta chair, devant cette séparation dont la seule perspective déchire ton coeur et t'écrase, tu seras avec lui. Il a saisi ta main de cette main divine dont l'étreinte est si forte que nulle puissance ne lui fera jamais lâcher prise; il te conduira par sa sagesse à travers ces difficultés, ces incertitudes sans nombre, ces tentations et ces périls qui t'assiègent, qui t'obsèdent, et dont la seule attente te remplit de découragement et d'effroi, et puis, quand tu auras achevé ta course, il te recevra dans sa gloire, dans cette gloire qui est la béatitude infinie, dans le ciel où tu jouiras à jamais de sa communion.

Asaph est sorti du sanctuaire, et son front rayonne; ses pleurs sont effacés. Son regard est éclairé par une divine espérance, et c'est un cantique d'actions de grâces qui sort de ses lèvres. « Quel autre que toi ai-je dans les cieux! s'écrie-t-il. Auprès de toi, je n'aime rien sur la terre. Ma chair et mon coeur défaillaient; mais Dieu est le rocher de mon coeur et mon partage à toujours. » 0 Dieu d'Asaph, Dieu des croyants d'Israël, qui nous as révélé en Jésus-Christ ta miséricorde et ton amour dans leur Plénitude et leur magnificence, te louerons-nous moins, te bénirons-nous moins que tes saints d'autrefois?... Donne-nous à tous, donne à ceux surtout qui sont entrés ici troublés comme Asaph par le doute et par l'amertume de leurs pensées, de te dire avec lui : « Tu es le rocher de nos coeurs et notre partage à jamais! »


Table des matières

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(1) On remarquera que nous avons, en plusieurs passages de ce psaume, modifié la traduction défectueuse d'Ostervald, en nous aidant surtout de celle de Perret-Gentil.
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(2) P. XXXI, 13.

 

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