LE PÈLERINAGE
DOULOUREUX
de
L'ÉGLISE A
TRAVERS LES ÂGES
CHAPITRE XIII
Mouvements méthodistes et
missionnaire
(1638-1820)
Condition de l'Angleterre au
dix-huitième siècle. - Réveils au Pays de
Galles. Écoles temporaires. Formation de
sociétés. - Le «Holy-Club» à Oxford.
Madame Wesley. John et Charles Wesley s'embarquent pour la
Géorgie. - John Wesley revient et rencontre Peter Boehler. -
Il accepte Christ par la foi. - Il visite Herrnhut. - George
Whitefield. - Il prêche aux mineurs de Kingswood. - John Wesley
commence aussi à prêcher en plein air. -
Prédicateurs laïques. - Étranges manifestations. -
Grands réveils. - Charles Wesley compose des cantiques. -
Séparation entre les sociétés morave et
méthodiste. - Divergence doctrinale entre Wesley et
Whitefield. - Conférence. Les sociétés
méthodistes se séparent de l'Église anglicane. -
Divisions. Bien général résultant du mouvement.
- Besoin d'une oeuvre missionnaire. - William Carey. - Andrew Fuller.
- Formation de sociétés missionnaires. -
Différence entre les stations missionnaires et les
églises. - Les frères Haldane. - James Haldane
prêche en Ecosse. - Opposition des Synodes. Des multitudes
entendent l'Evangile. - Une église se forme à
Edimbourg. Liberté de ministère. - La question du
baptême. - Robert Haldane visite Genève. Études
bibliques sur l'Épître aux Romains. - La Ste-Cène
à Genève. Formation d'une église.
1. L'Angleterre au début du 18e
siècle
Au dix-huitième siècle,
l'infidélité et l'indifférence, quant à
la religion et à la morale, avaient atteint un tel point en
Angleterre et entraîné de si sérieuses
conséquences que tout observateur sérieux en
était frappé. Dans les classes supérieures, il
était de mise d'être irréligieux et immoral,
tandis que les classes ouvrières vivaient dans la plus
grossière ignorance et dans le péché. A part
quelques exceptions, le clergé ne valait pas mieux que le
peuple. La littérature était athée et impure,
l'ivrognerie était à l'ordre du jour; le crime et la
violence se voyaient partout. Les efforts faits pour réprimer
le mal par des châtiments cruels n'avaient fait qu'augmenter le
cynisme. La condition des prisons était abominable. Le pauvre
et le faible étaient opprimés sans merci. Le sentiment
religieux et la foi existaient encore à l'état latent,
mais étaient totalement impuissants en face du relâche.
ment moral général et de la dérision à
l'égard de tout bien. Les groupes de croyants étaient
en faible minorité et beaucoup s'étaient laissé
gagner par une certaine passivité qui prouvait qu'ils avaient
grand besoin d'un réveil.
Ce fut dans ces circonstances qu'éclata
un réveil spirituel très étendu et très
fructueux (99). Le Pays de Galles était dans
le même état que l'Angleterre et souffrait en outre du
grand désavantage d'avoir des pasteurs pour la plupart
anglais, ce qui les empêchait d'avoir réellement contact
avec le peuple. Cependant quelques pasteurs gallois de
l'Église anglicane présentaient d'heureuses exceptions.
William Wroth, recteur de Llanvaches, s'étant converti, attira
par son message vivant des foules que l'église ne pouvait
contenir. Il prêcha alors en plein air, même en dehors de
sa paroisse, et lorsqu'il en fut puni par la perte de ses fonctions,
il fonda, en 1638, une église indépendante de croyants
à Llanvachery. Son influence amena Walter Cradock,
dépossédé de son vicariat à Cardiff,
à faire des tournées de prédication. Des foules
se pressaient pour l'entendre. Il se joignit aux églises
congrégationalistes. Rees Pritchard proclama aussi le message
du salut à des auditoires si considérables qu'il dut
prêcher en plein air. Traduit devant la Cour
ecclésiastique, il bénéficia de certaines
influences favorables et put poursuivre ses prédications, tout
en restant dans l'Église anglicane.
Il y eut encore un pasteur gallois, Griffith
Jones, qui, au début du dix-huitième siècle,
prépara son pays pour la grande oeuvre future. Prêchant
et enseignant dans sa paroisse, il comprit que le plus grand
empêchement venait de ce que ses paroissiens ne savaient pas
lire leur Bible. Aidé de quelques amis, il employa des
maîtres qui se rendaient de localité en localité
pour y tenir des classes temporaires. Plus tard, la pénurie
d'instituteurs qualifiés le décida à ouvrir une
école préparatoire, où l'on n'acceptait que des
personnes ayant des
principes religieux, en majorité des non-conformistes. En
dépit de l'opposition du clergé, des gens de tout
âge fréquentaient ces écoles, profitant ainsi
d'une occasion qui ne s'était encore jamais
présentée. Il en résulta une grande
transformation dans le caractère et la condition de la nation.
À la mort de Griffith Jones, vingt ans après la
fondation des écoles, il s'était ouvert environ 3500 de
ces centres d'instruction, et un tiers de la population du Pays de
Galles en avait bénéficié.
Vers la même
époque, l'Église refusa la consécration à
un jeune homme, nommé Howel Harris, sous prétexte qu'il
avait commencé à prêcher avant d'avoir
été consacré. Mais ceci ne le rebuta pas. Il
resta membre de l'Église anglicane, et prêcha, soit en
plein air, soit dans les locaux qu'il pouvait obtenir.
L'évangile porta des fruits, il y eut beaucoup de conversions
et, partant, de vies transformées. Des familles, jusqu'alors
sans Dieu, instituaient le culte dans leurs foyers. D'autres,
pasteurs ou laïques, se joignirent à Harris. Il se forma
des sociétés de gens pieux pour encourager ceux que la
Parole avait touchés. Naturellement, l'opposition ne tarda pas
à se manifester. Excitée par les autorités
civiles et ecclésiastiques, une populace turbulente fit subir
aux prédicateurs toutes sortes d'outrages et de violences.
Daniel Rowlands, l'un des plus doués de ces pasteurs, dut
abandonner son poste pour avoir prêché au delà
des limites de sa paroisse. Il attirait à Llangeitho des
milliers de personnes, venues de tous les coins de la
principauté pour l'entendre; car il y avait dans son
ministère une puissance indéfinissable. Ce mouvement
gallois vint bientôt en contact avec un mouvement similaire
anglais. Le caractère du peuple en fut transformé. Et
ce ne fut pas un changement éphémère, car,
aujourd'hui encore, le Pays de Galles autrefois irréligieux et
mort spirituellement, est connu pour la profondeur de sa vie
spirituelle.
2. Les Wesley et G.
Whitefield
En 1729, un petit groupe
d'étudiants d'Oxford, commencèrent à se
réunir dans le but de se fortifier les uns les autres en vue
de leur tâche future, sauver leurs âmes et vivre à
la gloire de Dieu (100). Ils ne fardèrent pas
à être en butte aux railleries de leurs condisciples et
de quelques-uns de leurs professeurs, car leur manière de
vivre différait entièrement de celle des autres
étudiants. Ils avaient adopté des règles
austères, quelque peu ascétiques. Ils visitaient les
prisonniers et les malades et secouraient les pauvres. On les
appelait «le saint club», «le club des
dévots», les «enthousiastes», ou
«méthodistes». Parmi eux se trouvaient John et
Charles Wesley, qui furent bientôt rejoints par George
Whitefield.
La mère des Wesley
était une femme de caractère et de capacités si
rares, que l'éducation donnée à ses fils a
évidemment beaucoup contribué au succès de leur
carrière si exceptionnelle. Son mari était pasteur. Ils
avaient une grande famille et une nombreuse domesticité. Non
seulement, elle élevait soigneusement chacun de ses enfants,
mais, durant les fréquentes absences de son époux,
nécessitées par les devoirs du ministère, elle
réunissait toute la maison, à heures fixes, pour la
lecture des Écritures et la prière. Les serviteurs
ayant parlé de ces cultes, d'autres personnes
désirèrent vivement y être admises, si bien que,
parfois, deux cents auditeurs s'entassaient dans la chambre et que
d'autres devaient se retirer faute de place. On se plaignit à
son mari de ce qu'une femme fasse chose si inconvenante.
Lorsqu'il lui écrivit
à ce sujet, elle répondit - «Comme femme, je suis
à la tête d'une nombreuse famille; ... en votre absence,
je considère chaque âme laissée à mes
soins comme un talent à faire valoir, mis entre mes mains par
le Seigneur de toutes les familles, dans les cieux et sur la terre...
je ne puis comprendre que l'on vous blâme parce que votre femme
s'efforce d'attirer les gens à l'église et de les
empêcher de profaner le jour du Seigneur, par des lectures et
autres moyens. Pour ma part, je ne fais aucun cas de cette censure.
Il y a longtemps que j'ai dit adieu au monde, et J'aimerais bien
n'avoir jamais provoqué de blâme plus
mérité que celui-ci. Quant à paraître
étrange, j'en conviens. Mais c'est le cas de presque tout
effort sérieux, cherchant à glorifier Dieu ou à
sauver des âmes... Il y a pourtant une chose qui me
déplaît beaucoup, la présence de ces personnes au
culte de famille. Ce qui me trouble n'est pas simplement le grand
nombre d'auditeurs, car ceux qui ont l'honneur de parler au Dieu
Très-Haut, ne doivent pas avoir honte de le faire devant le
monde entier. Mais, en tant que femme, je me demande s'il convient
que je présente les prières du peuple de Dieu. Dimanche
dernier, j'aurais bien aimé congédier l'auditoire avant
les prières; mais je n'ai pas osé repousser leur
instante requête de rester avec nous.»
Après leur
consécration, et cherchant encore le salut de leurs
âmes, les frères Wesley et deux autres partirent pour la
Géorgie. A bord du vaisseau, ils rencontrèrent un
groupe de Frères moraves et John Wesley décrit la
profonde impression, que lui laissèrent l'esprit doux,
paisible, et le cou. rage que les voyageurs montrèrent en
toutes circonstances. Son séjour en Géorgie lui causa
un vif désappointement, en dépit d'un
sévère renoncement à lui-même et d'un
travail consciencieux. Il revint bientôt en Angleterre, dans un
état de grande détresse spirituelle. «Je suis
allé en Amérique - s'écriait-il - pour convertir
les Indiens, mais qui donc me convertira?» Arrivant à
Londres (1738), il entra de nouveau en contact avec des Moraves et,
«en un jour mémorable», rencontra Peter Boehler, qui
venait d'arriver d'Allemagne. Il eut de longs entretiens avec lui et,
par son moyen, dit-il, «le Dieu saint y mettant sa bonne main...
Je fus nettement convaincu d'incrédulité, de ce manque
de la foi par laquelle seule nous sommes sauvés». Il
demanda à Boehler s'il devait cesser ses prédications.
«Non - lui fut-il répondu - prêchez la foi
jusqu'à ce que vous la possédiez; ensuite, vous la
prêcherez parce que vous la possédez». Wesley parla
donc du salut par la foi à tous ceux qu'il rencontrait. mais
il n'avait pas encore compris que la conversion pouvait être
immédiate. Examinant les Actes des Apôtres pour savoir
s'il s'y trouvait des cas de ce genre, il fut fort
étonné de constater que presque toutes les conversions
étaient soudaines. Il pensa alors que ce qui s'était
passé aux premiers jours du christianisme ne pouvait se
produire maintenant. Chassé de ce dernier retranchement par le
témoignage de plusieurs personnes de son entourage, qui
avaient fait l'expérience d'un salut immédiat par la
foi, il accepta enfin Christ pour son Sauveur.
Son frère Charles et
d'autres furent indignés de ce qu'après avoir tant
travaillé pour le Seigneur, John déclarait qu'il venait
seulement d'être sauvé. Peu après, cependant,
John écrit: «Mon frère a eu une longue
conversation intime avec Peter Boehler. Il a plu à Dieu de lui
ouvrir les yeux et il a compris qu'elle est la nature de la vraie foi
vivante, par laquelle seule nous sommes sauvés par
grâce».
On forma une
société avec de petits groupes de membres qui se
réunissaient chaque semaine pour se confesser mutuellement
leurs fautes et pour s'adonner à l'intercession. Comme John
Wesley prêchait avec persévérance, en plusieurs
églises de Londres, «le salut gratuit par la foi au sang
de Christ», il fut informé officiellement, en chacune
d'elles, que c'était là sa dernière
prédication.
Il alla alors visiter la
colonie morave de Herrnhut et y rencontra le comte Zinzendorf. Il en
retira beaucoup de bien. De retour en Angleterre, il
recommença visites et prédications et, se trouvant
à Bristol, y retrouva son vieil ami, George Whitefield
(101).
Ce dernier était
né en 1714, à Bell Inn, Gloucester. Quelque temps
après, sa mère, étant devenue veuve, se trouva
fort gênée. L'ambition de son fils cadet était
d'étudier la théologie; mais la chose n'aurait pu se
faire sans le secours de quelques amis qui lui procurèrent un
poste de répétiteur au collège de Pembroke,
où il continua ses études. Il y passa par une
expérience de grande angoisse spirituelle au sujet du salut de
son âme. Il se joignit au «saint club» et, par des
jeûnes et d'autres actes die mortification, tomba dans un
état de sérieuse faiblesse physique. Il se mit alors
à étudier la Bible. «Je reçus plus de
connaissances réelles - dit-il - en un mois, par la lecture du
Livre de Dieu, que je n'aurais pu en acquérir en
étudiant tous les écrits des hommes». Étant
assuré de son salut, par la foi, Whitefield désira
vivement prêcher; ce qu'il fit dès qu'il fut admis au
pastorat. Ses appels furent si puissants, que le bruit courut que son
premier sermon avait fait perdre la tête à quinze
personnes! Dès le début, son don extraordinaire de
prédicateur lui attira la foule. Le grand réveil qui
secoua Gloucester, Bristol et Londres fut le résultat d'un
sermon prononcé à Bristol, «Sur la nature et la
nécessité de notre ré. génération,
ou nouvelle naissance en Jésus-Christ». - Il passa
quelque temps en Géorgie où il fonda un
orphelinat.
Revenu en Angleterre, il
s'aperçut qu'allant de maison en maison pour expliquer les
Écritures à ceux qui le demandaient, il s'était
si bien aliéné le clergé que presque toutes les
chaires lui étaient fermées. Quelques amis lui
suggérèrent alors, qu'ayant déjà
évangélisé les Indiens de l'Amérique, il
saurait prêcher aux mineurs grossiers et négligés
de Kingswood, près Bristol. «Comme les chaires
m'étaient fermées - dit-il - et que les pauvres mineurs
se mouraient faute de lumière spirituelle, J'allai vers eux et
prêchai, sur une colline, à plus de deux cents d'entre
eux. Dieu soit béni, J'ai rompu la glace; la lutte est
commencée... je Pensai que cela pouvait être
agréable à mon Créateur, qui choisit pour chaire
une montagne et prêcha sous la voûte des cieux: Lui qui,
lorsque les juifs repoussèrent l'Evangile, envoya ses
serviteurs dans les chemins et le long des haies». La seconde
fois qu'il prêcha, dix mille personnes s'assemblèrent et
sa puissante voix fut entendue de tous, pendant une heure. Il raconte
qu'il s'aperçut d'abord de l'émotion causée par
ses paroles en voyant les petits sillons blancs que traçaient
leurs abondantes larmes sur leurs joues noircies par le travail au
fond de la mine. Plusieurs centaines de ces hommes furent
bientôt amenés à une profonde conviction de
péché et prouvèrent, par la suite, qu'ils
avaient passé par une conversion réelle et
définitive.
Ce fut à ce
moment-là que Whitefield fit chercher John Wesley pour
l'assister dans l'oeuvre. Wesley, qui était avant tout homme
d'église, dit ceci: «Le soir, J'arrivai à Bristol,
où je rencontrai M. Whitefield. Au premier abord, je ne
pouvais m'accoutumer à cette étrange façon de
prêcher en plein champ, comme il le fit le dimanche. Ayant
toujours été exact en matière d'ordre et de
convenance, il me semblait qu'amener des âmes à Christ
hors d'une église était presque un péché.
Le soir (M. Whitefield étant absent) je commençai
à expliquer le Sermon sur la Montagne (un remarquable
précédent de prédication en plein air, bien
qu'il y eût sans doute alors des temples) à un petit
groupe de gens se rencontrant habituellement une ou deux fois par
semaine à la rue Nicolas. A quatre heures de
l'après-midi, je consentis à m'abaisser en proclamant
la bonne nouvelle du salut, du haut d'une petite éminence, non
loin de la ville, à environ trois mille
auditeurs».
Les barrières furent
ainsi renversées et l'Evangile put être
prêché sans réserve dans tout le pays. Le message
était accompagné d'une irrésistible puissance de
l'Esprit. Les foules qui accouraient s'élevaient parfois
à plus de dix mille personnes. Non seulement les hommes les
plus bas tombés se convertirent dans de sordides prisons et
bas-fonds, mais, lorsque la comtesse de Huntingdon s'associa à
l'oeuvre, son influence gagna l'aristocratie dont un bon nombre
devinrent des disciples du Christ. L'oeuvre manquant de pasteurs,
John Wesley abandonna ses scrupules et dut reconnaître que le
St-Esprit avait envoyé de nombreux laïques pour
prêcher l'évangile. Quelques-uns, comme John Nelson,
étaient même illettrés, mais ils
possédaient cette expérience spirituelle, cette
puissance, qui faisaient d'eux des témoins bénis du
Christ. Au commencement, il y eut d'étranges manifestations
dans les réunions. Les auditeurs, pris de convulsions,
tombaient à terre; ils poussaient des cris, dans une agonie de
repentance ou de crainte, ou encore blasphémaient, avant
d'obtenir la délivrance du corps et de l'âme. Les
prédicateurs rencontrèrent de toutes parts la plus
violente opposition. Des foules excitées les attaquaient,
ainsi que les nouveaux convertis. On les frappait et on endommageait
leurs biens. Mais ces mauvais traitements furent endurés avec
tant de courage et de douceur, que les adversaires finirent par se
calmer.
Wesley, Whitefield et d'autres
étaient toujours en voyage, généralement
à cheval et par tous les temps. Ils parcoururent ainsi toute
l'Angleterre et le Pays de Galles. Un des plus grands réveils
résulta des prédications de Whitefield ,en Ecosse. Il
en fut de même au nord et au sud de l'Irlande. Il visita
à plusieurs reprises l'Amérique, où se manifesta
également la même puissance. Ce fut là qu'il
mourut, en pleine activité (1770). John Wesley continua son
rude ministère jusqu'à 88 ans, ne ressentant, presque
jusqu'à la fin, «aucune des infirmités de la
vieillesse» (1790). Avant de mourir, il leva les bras dans un
suprême effort et dit deux fois, d'une voix forte, à
ceux qui l'entouraient: «Le meilleur de tout, c'est que Dieu est
avec nous».
Charles Wesley (102), inférieur
à son frère comme prédicateur, participa
pourtant pleinement à tous ses labeurs. Par la composition de
ses hymnes, il rendit à l'Église un très grand
et durable service. Il en écrivit plus de six mille et
beaucoup d'entre eux sont à compter parmi les meilleurs qui
aient jamais été écrits. Sous une forme
saisissante, ils renferment des exposés corrects des
principales doctrines. Ils expriment aussi l'adoration et les
expériences intimes de l'esprit de telle façon qu'ils
traduisent, aujourd'hui comme alors, les aspirations profondes et les
louanges de tous les coeurs touchés par le St-Esprit. Les
Wesley s'apercevant que la plupart des gens apprennent la
théologie par les cantiques plus encore que par la Bible,
composèrent donc des hymnes dans le but bien défini
d'enseigner les doctrines scripturaires par leur moyen.
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