LE PÈLERINAGE
DOULOUREUX
de
L'ÉGLISE A
TRAVERS LES ÂGES
2. Spener et les
piétistes
A la fin de la guerre de Trente ans. (1648),
les pays protestants étaient épuisés
économiquement et souffraient de la déchéance
morale d'une génération élevée dans la
violence et le désordre. Ils étaient également
dans un triste état d'indifférence spirituelle.
L'Église luthérienne, et, à un moindre
degré, la réformée donnaient plus de place
à une orthodoxie rigide qu'à une sainte
conduite.
Spener (95), né en 1635 en Alsace, devint
à 35 ans le principal pasteur de l'Église
luthérienne de Francfort. Péniblement
impressionné par le criant besoin d'une réforme de
l'Église, il commença à tenir des
réunions, d'abord chez lui, puis au temple, dans le but de
mettre en pratique : «la vieille méthode apostolique des
assemblées d'église... décrite par Paul dans 1
Corinthiens 14, où ceux qui avaient des dons et une parole de
connaissance pouvaient parler, sans désordre ni discussions,
exprimer leurs pieuses pensées sur le sujet traité,
afin que les autres puissent juger.» Les croyants s'assemblaient
régulièrement pour étudier un sujet choisi et en
parler ensemble. Les femmes s'asseyaient à part, et les hommes
seuls prenaient la parole. Il était convenu que toute critique
et tout bavardage seraient ,exclus. Au début, on lisait et
examinait des livres édifiants; plus tard, on se borna
à la lecture et à la méditation du N. Testament.
Dans plusieurs réunions privées qui suivirent, il y eut
des questions, des confessions, ou des témoignages
destinés à faire part de ce qu'on avait appris. Ceci ne
fut pas encouragé par Spener, qui s'en tenait à
l'exposition de la Parole. Il n'aimait pas les noms de
«piétistes, spénérites», etc., et ne
désirait fonder ni secte, ni communauté de
caractère monacal. Son seul désir était un
retour à l'ancien christianisme universel. Spener permettait,
et même appuyait, dans d'autres églises ce qu'il ne
faisait pas lui-même. Il sentait qu'il n'avait pas
l'étoffe d'un réformateur énergique, mais
plutôt la capacité de tolérer des divergences. Il
acceptait l'examen de soi-même et la confession
pratiqués dans quelques assemblées, mais ne les
introduisit pas dans la sienne. Il appréciait aussi le
mysticisme de certains croyants, tout en reconnaissant qu'il n'avait
jamais eu, comme eux, des extases dans lesquelles l'Époux leur
avait été révélé et qu'il ne
connaissait pas expérimentalement l'abandon de soi-même
des Quiétistes. Il exprimait ainsi son ambition: «Oh! si
je rencontrais une seule assemblée intègre en toutes
choses, en doctrine, en bon ordre et en pratique, ayant tout ce qu'il
faut pour en faire une assemblée chrétienne
apostolique, par l'enseignement et par la vie!» Il ne demandait
pas une congrégation «sans mauvaises herbes»; mais
il aurait voulu en trouver une où les pasteurs travailleraient
sous la direction du St-Esprit, et où la plupart des membres
seraient morts au monde et mèneraient une vie, non seulement
honnête, mais aussi pieuse.
Il pensait que la majorité des
chrétiens de profession n'étaient pas nés de
nouveau et que beaucoup de ministres de la Parole ne comprenaient
pas, comme ils le devraient, les vraies doctrines, d'importance
vitale pour l'église. Au bout de quelque temps, les membres de
l'église de Spener à Francfort s'abstinrent de prendre
part à la Ste-Cène, pour éviter de se
mêler à ceux qui la prenaient indignement. De Francfort,
Spener fut transféré à Dresde comme chapelain de
la Cour, puis à Berlin, où il travailla diligemment
jusqu'à sa mort (1705). Les groupes appelés
piétistes, à la formation et au développement
desquels il contribua tant, devinrent une force vivifiante. Bien
qu'attaqués et ridiculisés par la
chrétienté officielle, ils ne se
séparèrent pas de l'Église luthérienne,
mais formèrent des cercles intimes qui attirèrent ceux
qui avaient soif de sainteté et portèrent du fruit dans
plusieurs activités spirituelles.
Spener encouragea entre autres Auguste Hermann
Franke (96), qui devint son principal successeur
dans le mouvement piétiste. Il naquit à Lubeek, en
1663, et étudia la théologie qui eut pour lui une
certaine valeur, mais ne lui procura pas la paix de l'âme.
Pourtant ses études éveillèrent en lui un grand
désir d'appliquer dans sa vie et dans sa conduite ce qu'il
n'avait saisi que par l'entendement et la mémoire. Au bout de
quelques années d'exercice d'âme, il passa par une
soudaine conversion, qui dissipa toute incrédulité, et
reçut une entière assurance de son salut. En insistant
sur la nécessité de la conversion et de la
piété, il fut en bénédiction à
beaucoup, mais se fit aussi des ennemis. Il fut dénoncé
comme piétiste et expulsé d'Erfurt, où il
était pasteur, dans un délai de quarante-huit heures.
Le même jour, il recevait une invitation de la cour de
Brandebourg, qui entraîna sa nomination de professeur de grec
et de langues orientales à l'université de Halle, en
train de se fonder. Dans cette ville, la détresse des pauvres
l'affligeant profondément, il fit placer une boîte pour
recueillir des offrandes, dont il faisait la répartition. Un
jour, il y trouva une plus grande somme qu'à l'ordinaire,
environ vingt francs. «En prenant cet argent - écrit-il -
je m'écriai dans un élan de foi: c'est une grosse somme
avec laquelle on peut accomplir un bien réel; je vais
commencer une école pour les pauvres.» Ce fut le
début des vastes établissements de Halle. La
construction des bâtiments et l'oeuvre qui suivit se firent
sans aucun appel au public et sans fonds de réserve,
«mais purement et uniquement - dit Franke - en comptant sur le
Dieu vivant dans le ciel». A la mort du fondateur, le
«Home» abritait cent trente-quatre orphelins, dont
s'occupaient dix personnes des deux sexes. Deux mille deux cents
enfants et jeunes hommes recevaient l'instruction, la plupart
gratuitement, dans les diverses écoles, par cent septante-cinq
maîtres. Des centaines d'étudiants pauvres
étaient nourris journellement. En outre, il y avait une
imprimerie et une librairie, une bibliothèque, un dispensaire,
un hôpital et d'autres institutions. Zinzendorf
fréquenta l'une de ces écoles et, plus tard, assis
à la table de Franke, entendit des récits de
missionnaires souvent hébergés là. Ces
premières impressions devaient porter du fruit dans sa vie,
plus tard.
3. Zinzendorf et les Moraves
En 1690, soixante-dix ans après la
bataille de la Montagne Blanche (97),
et soixante-deux ans après que
Coménius eût emmené la dernière bande des
exilés de la Moravie, Christian David naquit, non loin de
Fulneck. La «semence cachée», que Coménius
avait prié Dieu de préserver, était
restée bien cachée. Les parents de Christian
étaient catholiques romains, comme leurs voisins. Petit
berger, puis charpentier, il était dévot, très
préoccupé de savoir si Dieu lui avait pardonné
ses péchés. En lisant et en questionnant, il
reçut des réponses si contradictoires que sa
perplexité augmenta. Il quitta alors la maison et parcourut
l'Allemagne, en quête de la vérité. Après
de nombreuses aventures et des désappointements
renouvelés, il rencontra, à Görlitz, le pasteur
Schäfer, un piétiste, qui lui enseigna la voie du salut.
Rempli de joie et de zèle, il retourna en Moravie, où
il prêcha un peu partout. Par ses simples discours, il ranima
dans les coeurs de ses auditeurs les vérités longtemps
oubliées. Mais ceux qui obéirent à l'Evangile
eurent à essuyer d'amères persécutions. David
retourna chez Schäfer, à Görlitz, cherchant un lieu
de refuge en Saxe. Par l'entremise du pasteur, il rencontra le comte
Zinzendorf.
Ce dernier aimait le Seigneur Jésus
dès son enfance et sa piété s'était
fortifiée en fréquentant les cercles piétistes.
Lorsque David Christian fit sa connaissance, il vivait au
château de Berthelsdorf, près de la frontière
bohémienne, où, avec son ami, le pasteur Johann Andreae
Rothe, il exerçait un ministère parmi les gens de
l'endroit. Les deux jeunes hommes - Zinzendorf, âgé de
vingt-deux ans et David en ayant trente-deux - discutèrent les
besoins de la Moravie et Zinzendorf invita les frères
persécutés à venir se fixer .dans son domaine
saxon. David se rendit promptement dans sa patrie, et y rassembla
quelques familles de croyants qui, quittant secrètement leurs
foyers, se rendirent à travers la montagne, jusqu'à
Berthelsdorf. Ils y furent cordialement reçus, mais ne
trouvèrent aucun lieu propre à une installation.
Cependant, à une petite distance du domaine de Zinzendorf,
s'élevait une colline boisée appelée Hutberg
(colline du guet). Les réfugiés la nommèrent
Herrnhut (garde du Seigneur), et décidèrent de s'y
bâtir un foyer. Saisissant une hache, Christian David abattit
le premier arbre. Aussi infatigable ouvrier que zélé
prédicateur, il guida et encouragea si bien les constructeurs
qu'en peu de temps (1722) une maison était achevée. Ce
fut la première de ce qui devint dans la suite Herrnhut, et
servit de modèle à d'autres colonies en diverses
parties du monde.
Un jour, David était en train de clouer
une planche, au château de Berthelsdorf, tout en pensant
à son pays natal. Tout à coup, oubliant ses outils et
même son chapeau, il se mit en route, sans préparatifs,
et fit à pied les trois cents kilomètres qui le
séparaient de Kunwald. Là vivaient bon nombre de
croyants descendant de familles qui avaient appartenu à
l'ancienne église des Frères de Bohême. Il
décida à le suivre toute une compagnie de ces
chrétiens, entre autres les familles Nitschmann, Zeisberger et
Toelischig, qui, plus tard, furent associées aux entreprises
missionnaires de la nouvelle Église morave. Les voyageurs
arrivèrent à Herrnbut au moment où Zinzendorf et
son ami de Watteville posaient la première pierre d'un local
pour réunions et se joignirent aux frères qui les
avaient précédés.
Peu à peu, beaucoup d'autres
quittèrent la Bohême et la Moravie pour se fixer
à Herrnhut. Plusieurs s'étaient évadés de
leurs prisons ou avaient abandonné quelque retraite dans les
forêts. Lorsque cet asile des opprimés fut mieux connu,
il arriva à Herrnhut des gens ayant des vues très
variées: des adeptes de Schwenckfeld, des piétistes et
d'autres qui ne s'accordaient avec personne. La bonne entente
fraternelle fut remplacée par de fâcheuses disputes, et
l'existence de la colonie fut menacée. Entre-temps, Zinzendorf
avait fait de Berthelsdorf un village modèle, où tout
s'accomplissait selon ses désirs et ceux de son ami, le
pasteur Rothe. Le comte pensait qu'il était bon d'organiser en
faisant appel à l'imagination. Étant encore adolescent,
à Halle, il avait exprimé son enthousiasme missionnaire
en fondant l'«Ordre du grain de moutarde», avec Promesses,
emblèmes, mot d'ordre et anneau. Cette société,
dont il était le grand maître, avait commencé
avec cinq garçons et, en se développant, devint une
puissance pour pousser au dévouement dans l'oeuvre de la
Mission. A Berthelsdorf, il avait formé la «Ligue des
quatre frères», ayant pour membres de Wattewille, Rothe,
Schäfer et lui-même. Son but était de faire
connaître dans le monde «la religion universelle du
Sauveur et sa famille de disciples, la religion du coeur, dont la
personne du Sauveur est le centre». Plus tard, sa «Bande de
guerriers» fut très efficace comme instrument
missionnaire. Il dut donc intervenir à Herrnhut. Il reconnut
les bonnes intentions de ses partisans querelleurs et put dire de
l'un des plus impétueux: «Bien que notre cher Christian
David m'ait appelé la Bête, et M. Rothe, le Faux
Prophète, nous connaissions son coeur honnête et savions
que nous pourrions le remettre sur la bonne voie. Quand les braves
gens se trompent, ce n'est pas une mauvaise tactique de leur confier
une fonction. Ils apprennent alors par expérience ce qu'ils
n'auraient jamais appris par spéculation.» Zinzendorf
réunit les colons et, dans une allocution de trois heures,
leur exposa les «Statuts, ordres et défenses» qu'il
avait élaborés pour régler leur vie dans le
détail. Un réveil spirituel leur fut alors
accordé, la capacité de se pardonner et de se
réconcilier et, sous le nouvel ordre de choses, la paix fut
rétablie.
Vers cette époque, Zinzendorf
découvrit, à la bibliothèque de la ville voisine
de Zittau, un exemplaire du document «Ordre et discipline»,
rédigé à la dernière réunion des
Frères bohémiens, juste avant la bataille de la
Montagne Blanche, et édité par Coménius. En le
lisant, le comte comprit que les colons qu'il avait reçus
représentaient l'ancienne église, si longtemps
existante en Bohême. Il fut très ému par la
plainte de Coménius, relatant la destruction de ce
témoignage chrétien, et il résolut de se
consacrer, avec ses biens, à la préservation de la
petite compagnie de croyants qui s'étaient
réfugiés chez lui. Quand en communiqua ce document aux
colons, ils éprouvèrent un grand désir de
restaurer l'ancienne église, dont les membres avaient
été les ancêtres de plusieurs d'entre eux.
La question des relations de la
communauté de Herrnhut avec l'Église
luthérienne, dont Zinzendorf faisait partie, s'éleva
naturellement. Ce dernier désirait que la communauté se
rattachât à cette Église, mais elle s'y refusa
absolument. Finalement, le différend fui tranché par le
sort, méthode en usage parmi ces frères. Il en
résulta qu'ils ne s'associèrent pas à
l'Église luthérienne. Alors Zinzendorf, pour
éviter toute friction avec l'Église de l'État,
se fit consacrer comme pasteur, tandis que l'un des
réfugiés fut établi évêque par
Daniel Ernest Jablonsky, prédicateur de la Cour à
Berlin, seul évêque survivant de l'ancienne
Église des Frères de Bohême. De cette
façon, ils furent reconnus comme une communauté au sein
de l'Église luthérienne et purent administrer les
sacrements. Malgré cela, leurs adversaires étaient si
puissants que Zinzendorf fut banni du royaume de Saxe, en
1736.
Lors d'une visite à Christian VI, roi de
Danemark, il rencontra un nègre, Antoine, qu'il invita
à Herrnhut. Cet homme toucha le coeur de ses auditeurs en
dépeignant les conditions des esclaves dans les Indes
occidentales, tellement qu'un frère, Léonard Dober,
offrit d'aller les évangéliser. Cette proposition fut
confirmée par le sort et Dober partit avec un autre, David
Nitschmann. C'étaient des hommes pratiques, l'un charpentier,
l'autre potier. Ils avaient été bien instruits à
l'école de Herrnhut et parlaient avec facilité. Ils
commencèrent leur voyage à pied, avec le bagage qu'ils
pouvaient porter et une vingtaine de francs entre les deux. Tel fut
le commencement des Missions moraves, qui transforma toute la
communauté en une société missionnaire (1732).
Leur amour pour Christ incita plusieurs des missionnaires à
choisir de préférence les champs de travail les plus
difficiles et les plus dangereux. Herrnhut devint un centre
associé à toutes les parties du monde. Dans plusieurs
pays, on établit des colonies sur ce modèle. Le vaste
cimetière renferme les tombes de personnes, natives des pays
les plus divers, venues pour visiter la communauté
mère.
En Angleterre, l'oeuvre morave commença
en 1738, alors que Peter Boehler, partant comme missionnaire pour la
Caroline du Sud, parla à Londres devant une
société fondée par James Hutton, un libraire de
la cité. Hutton et ses amis cherchaient le salut, mais n'en
avaient pas obtenu l'assurance. Tandis que Boehler exposait les
Écritures, dans un anglais défectueux, mais avec
puissance, «nous embrassâmes - dit Hutton - avec joie et
grand étonnement, la doctrine du salut en Christ, de ses
mérites et de ses souffrances pour la justification de ceux
qui croient en Lui. puis de la libération qui en
découle quant au péché et à sa
domination. » Cette congrégation accepta les
règles de Herrnhut, indiquées par Boehler. Un
prédicateur leur fui envoyé d'Allemagne, bien qu'ils
restassent membres de l'Église anglicane. Quatre ans plus
tard, Spangenberg arriva d'Allemagne et les admit comme
communauté faisant partie de l'Église des
Frères, et ils s'organisèrent en toutes choses comme
les assemblées allemandes.
Au début, cette congrégation
maintint de bonnes relations avec Wesley, qui imita grandement leur
exemple en instituant ses sociétés au sein de
l'Église anglicane, soit des réunions par classes et
les agapes. Benjamin Ingham, un pasteur anglican d'Ossett, Yorkshire,
fut, en ces jours de réveil, spécialement actif et
béni dans l'oeuvre de Dieu. Il dépassa les limites de
sa paroisse, voyageant de Halifax à Leeds et fondant cinquante
petits groupes pour la lecture de la Parole et la prière.
Sentant le besoin de collaborateurs, il invita les Moraves, qui
envoyèrent immédiatement dans le Yorkshire vingt-six
ouvriers des deux sexes. Ils se mirent méthodiquement à
l'oeuvre. Spangenberg dirigeait le travail du centre de Wyke.
Toelischig, venu de Moravie avec Christian David, était
à Holbeck. Il y avait en tout cinq centres directeurs qui,
bientôt, dirigeaient environ cinquante localités avec
prédicateurs, desservies à l'aide d'«auxiliaires
nationaux», ou frères anglais. Les prédicateurs
passèrent par toutes les expériences
désagréables de ces jours d'intolérance, et l'on
décida de placer l'oeuvre sur une base plus ferme en
bâtissant un Herrnhut anglais. Le comte de Zinzendorf vint en
Angleterre et aida les frères à acquérir un
terrain à Pudsey, entre Leeds et Bradford. L'argent fut
envoyé d'Allemagne et l'on bâtit Fulneck, nom choisi
pour rappeler la relation du village anglais avec le Fulneck morave.
Une colonie y fut établie sur le modèle de Herrnhut.
D'autres suivirent, sur une plus petite échelle, à
Wyke, Mirfield et Gomersal, où les colons se
conformèrent aux règles et ordonnances de
Zinzendorf.
Une oeuvre semblable se poursuivit en d'autres
parties du pays. Le meilleur des évangélistes fut John
Cennick, né en Angleterre, mais descendant d'une famille
bohémienne qui s'était réfugiée en
Angleterre, lors de la dispersion de l'ancienne Église des
Frères de Bohême. Cennick fut d'abord un aide actif des
Wesley; mais son attachement aux doctrines de Whitefield amena les
deux frères à le mettre de côté. Il finit
par s'associer entièrement aux Moraves. Ce fut un
prédicateur en plein air très puissant, de
caractère paisible et attrayant. Sa courte vie fut
entièrement consacrée au service du Seigneur et il fit
une oeuvre riche en résultats à l'ouest de l'Angleterre
et au nord de l'Irlande.
Le fait que les frères cherchaient
à diriger de l'Allemagne, cette organisation si étendue
en Angleterre, devint un obstacle croissant au développement
de l'oeuvre. Même après les modifications introduites en
Angleterre et en Amérique, il fut prouvé que le
système des colonies ne pouvait répondre à des
besoins très divers, résultant de
caractéristiques nationales et de circonstances variables.
Ceci démontre une fois de plus que les plans les plus sages
des hommes les meilleurs ne sauraient être appliqués de
façon permanente et universelle, tandis que les principes du
N. Testament, quant à la fondation et à la direction
des églises de Dieu, restent applicables aux besoins les plus
divers.
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