Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE PÈLERINAGE DOULOUREUX
de
L'ÉGLISE A TRAVERS LES ÂGES




7. G. Fox et la Société des Amis

A Drayton-in-the-Clay, comté de Leicester, vivait un couple pieux, Christopher et Mary Fox. En 1624, ils eurent un fils, nommé. George (91). Comme enfant déjà, il «avait une gravité et une fermeté de pensée et d'esprit rares chez un jeune garçon». «Quand je voyais - dit-il - des hommes âgés se conduire légèrement, j'en éprouvais du dégoût et je me disais: Si jamais je deviens homme, je n'agirai pas ainsi.» A l'âge de douze ans, il comprit qu'il devait être sobre en paroles, et que «oui» et «non» pouvaient suffire à ses réponses. Il décida aussi de manger et boire avec modération pour maintenir sa santé, faisant usage des créatures qui le servaient, comme rendant leurs services à la gloire du Dieu qui les a créées». Après avoir passé quelque temps dans les affaires, n'ayant alors que dix-neuf ans, il se sentit appelé de Dieu à quitter la maison et passa quatre ans à voyager, retournant de temps à autre chez lui. Pendant ce temps, il passa par un sérieux exercice spirituel, priant, jeûnant et faisant de longues promenades solitaires. Parlant à beaucoup de personnes, il fut troublé en découvrant que les gens apparemment religieux ne possédaient pas ce qu'ils professaient. Aux jours de fête, tels qu'à Noël, au lieu de prendre part aux réjouissances habituelles, il allait de maison en maison, visitant de pauvres veuves et leur donnant de l'argent, dont il avait assez pour ses besoins et pour secourir son prochain. Au cours de ses promenades, il avait - ce qu'il appelait - des «illuminations du Seigneur.» Un jour, non loin de Coventry, il réfléchit que l'on appelait croyants tous les chrétiens, protestants ou papistes. «Mais - se dit-il - on ne peut être croyant, sans être né de nouveau, sans avoir passé de la mort à la vie», d'où il conclut que beaucoup de ceux qui s'appelaient chrétiens ne l'étaient réellement pas. Une autre fois, un dimanche matin, il traversait un champ lorsque le Seigneur lui dit: «Étudier à Oxford ou à Cambridge ne suffit pas à qualifier des hommes pour être ministres de Christ». Il fut impressionné par ce verset: «Vous n'avez pas besoin qu'on vous enseigne, mais... son onction vous enseigne toutes choses» (1 Jean 2. 27) et pensa que ces paroles justifiaient son absence des lieux de culte, et qu'il suffisait de lire sa Bible dans les vergers et les prairies.

Vint alors une nouvelle lumière: «Le Dieu qui a fait le inonde... n'habite point dans des temples faits de mains d'homme». Ceci le surprit, car on parlait habituellement des églises comme des «temples de Dieu», «lieux saints» ou «lieux solennels». Alors il comprit que le peuple de Dieu est son temple, car Il habite en lui. Après cela, il quitta son foyer et sa parenté et commença une vie errante, logeant quelques semaines dans une ville, puis se dirigeant vers une autre. N'ayant plus besoin du clergé, il se tourna vers les dissidents, mais n'y trouva rien qui pût le satisfaire. «Alors - dit-il - quand mes espoirs dans les uns et dans les autres furent évanouis, quand je ne sus plus de quel côté me tourner, ni où chercher extérieurement du secours, alors, oh! alors, j'entendis une voix, me disant: Un seul, Jésus-Christ, peut comprendre tes besoins, et, à ces paroles, mon coeur bondit de joie». Il connut enfin la paix, entra en communion avec Christ, vit qu'il avait tout pleinement en Celui qui avait tout fait pour lui et en qui il croyait. Il ne pouvait assez louer Dieu pour sa grâce. Il comprit le commandement du Seigneur d'aller dans le monde entier, pour amener les hommes des ténèbres à la lumière. «Je vis - dit-il - que Christ étant mort pour tous, servait de propitiation pour tous, et éclairait tous, hommes et femmes, par sa vie divine et rédemptrice, et que personne ne pouvait être un véritable croyant, sinon celui qui croyait en elle ... » Il ajoute : «Ces choses ne nie furent pas révélées par les hommes, ni par la lettre - bien qu'elles y soient contenues. Mais je les vis dans la lumière du Seigneur Jésus-Christ, directement par son Esprit et par sa puissance, comme les saints hommes de Dieu qui écrivirent les Stes-Lettres. Cependant, j'avais une grande estime pour les Stes-Ecritures. Elles m'étaient très précieuses, car j'étais dans cet Esprit qui les a inspirées et je découvris dans la suite qu'elles corroboraient ce que le Seigneur m'avait révélé». Beaucoup de gens s'assemblèrent pour entendre ce frère et plusieurs furent convaincus. Les réunions des «Amis» débutèrent bientôt dans plusieurs localités.

L'un des principes de Georges Fox était le refus du port d'armes ou de participation à la guerre. Il mit de côté tout emploi de la force et enseigna que le chrétien devait tout supporter et tout pardonner. En outre, il n'admettait ni le serment, ni le payement des dîmes. Il était téméraire à l'extrême dans l'application de ses principes et dans l'accomplissement de cette mission. En voici un exemple, tiré de son journal. «Je me rendis - écrit-il - à une autre «maison-clocher», à environ trois milles de distance, où prêchait un grand prêtre, appelé docteur... J'y entrai et j'y restai jusqu'à la fin du service. Le prêtre avait pris ces paroles pour texte: «Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez; venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer». Alors, poussé par le Seigneur Dieu, je lui dis: «Descends de ta chaire, trompeur; tu invites les gens à boire gratuitement Peau de la vie et tu leur demandes trois cents livres par an pour prêcher les Écritures. Tu devrais rougir de honte. Ont-ils agi ainsi, Esaïe et Christ qui ont prononcé ces paroles sans se faire payer? En envoyant prêcher ses disciples, Christ ne leur dit-il pas: «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement?» Frappé d'étonnement, le prêtre disparut. je pus alors parler assez longuement à son troupeau et m'efforçai de le conduire des ténèbres à la lumière, à la grâce de Dieu qui instruit chaque âme et l'amène au salut. je leur parlai aussi du St-Esprit qui deviendrait en eux un guide».

Un conflit éclata et s'étendit bientôt à tout le pays et au delà. Les méthodes des Amis renversèrent les projets de tolérance du gouvernement et la surexcitation locale se manifesta par des actes d'extrême violence. On tourna en dérision les «Amis» en leur donnant le nom de «Quakers» (trembleurs). Ils furent battus, mis à l'amende, jetés dans des prisons nauséabondes et soumis à toute espèce d'indignités. Fox lui-même fut plusieurs fois emprisonné, frappé et maltraité; toutefois le nombre de ses adhérents ne cessait d'augmenter. Il s'en trouva souvent mille dans une même prison. jamais ils ne fléchirent ou cherchèrent à éviter la persécution, tout au contraire. En dépit de tout, la Société des Amis grandit, ses réunions remplirent le pays et formèrent des évangélistes, hommes et femmes, qui ne reculaient devant aucun danger. Ils se répandirent bientôt à l'étranger ; à l'ouest, jusqu'aux Indes occidentales et dans les colonies de la Nouvelle-Angleterre ; à l'est, jusqu'en Hollande et en Allemagne.

Lors du règne de Jacques II, les circonstances furent favorables aux Amis, comme à d'autres, et la Société put développer ses institutions pour le soulagement de la souffrance et la suppression de l'injustice, au moyen desquelles elle s'est toujours distinguée.

La puissance du témoignage des Amis réside aussi bien dans le réveil de la vérité oubliée, que dans la réalité du St-Esprit habitant dans les coeurs. La Société ne fonda pas des églises, dans le sens scripturaire du terme, puisque l'enrôlement des membres ne reposait pas sur la conversion, ou la nouvelle naissance et que les formes extérieures du baptême et de la Ste-Cène n'étaient pas observées. Cependant, les réunions étaient des occasions où le St-Esprit avait la liberté d'agir par qui il voulait, sans aucune restriction de règlements humains.


8. Nouveaux conflits; littérature religieuse; Bunyan

Lors de la Restauration, il y eut un retour à la vieille tactique de forcer tout le monde à se conformer aux pratiques de l'Église anglicane. En 1662, on publia l'Acte d'Uniformité, qui exigeait que tout ministre de l'Église exprimât devant sa congrégation son entier assentiment et consentement à tout ce que renfermait le Livre de Prières. Il réclamait en outre, la consécration épiscopale pour les ministres. Deux mille pasteurs, et beaucoup parmi les meilleurs, refusèrent la soumission à cet Acte et furent expulsés de leurs églises. Ceci renforça grandement les non-conformistes anglais; mais un acte succéda à l'autre pour les réduire à l'impuissance. On leur défendit de faire partie des organisations municipales; de tenir des réunions de plus de cinq personnes, outre les membres de leur propre famille, d'occuper aucun poste gouvernemental. On interdit encore aux ministres déposés, dans un rayon de huit kilomètres environ, la visite des bourgs ou des localités où leur activité s'était autrefois exercée. Toute contravention à ces lois était sévèrement punie. Cependant les baptistes et les indépendants tenaient des réunions secrètes; les Quakers continuaient à s'assembler ouvertement et les prisons recommencèrent à se remplir. Amendes, piloris et geôles infectes furent de nouveau en pleine activité. Ce fui la reprise du conflit continuel et désespéré entre l'Église anglicane et les dissidents, qui dura depuis le milieu du dix-septième siècle jusque bien avant dans le dix-neuvième. Petit à petit pourtant, cette persistante hostilité fut brisée et les dissidents obtinrent enfin la jouissance de leurs droits de citoyens dans leur pays natal.

Durant ces longues luttes, les chrétiens des diverses dénominations eurent ample occasion de faire provision de grâce et de puissance spirituelle et intellectuelle. Parmi une multitude d'hommes distingués, nommons ici. Baxter, presbytérien connu par son ouvrage «Le repos éternel des saints»; John Owens, qui exposa avec puissance les doctrines des églises congrégationalistes ; Isaac Watts, encore un indépendant, dont les cantiques donnèrent une nouvelle expression à l'adoration et à la louange; et John Bunyan, l'auteur du Voyage du chrétien, livre qui a probablement été lu plus que tout autre, à l'exception de la Bible. Par ses souffrances et ses labeurs, Bunyan s'est placé aussi au premier rang.

L'église de Bedford, dont il fut d'abord membre, puis l'un des anciens et ensuite le pasteur, a préservé, dans ses procès-verbaux, des notes sur le soin qu'il apportait à son ministère (92), priant et jeûnant avant la réception de membres et dans l'exercice de la discipline, visitant et instruisant diligemment les croyants. Même sous la pression de la persécution et de l'emprisonnement, appauvris par les amendes et chassés d'un lieu de réunion à l'autre, les anciens de cette église accomplirent avec une fidélité inlassable le ministère qui leur avait été confié. Bien que la congrégation fût baptiste, ils ne firent jamais du baptême le fondement de la communion, ni ne considérèrent les divergences d'opinions sur ce point comme une barrière devant séparer des frères. Bunyan désirait la communion fraternelle avec tous les vrais chrétiens. Il écrivit. «Je ne veux pas que le baptême d'eau devienne la règle, la porte, le verrou, la barre, le mur de séparation entre justes et justes.» Et encore: «Que le Seigneur me délivre des pensées superstitieuses et idolâtres quant aux ordonnances de Christ et de Dieu! Puisque vous désirez savoir par quel nom je me distingue des autres, sachez que c'est par le nom de chrétien - et j'espère que je le suis - je veux, si Dieu m'en trouve digne, être appelé chrétien, croyant ou de tout autre nom approuvé du St-Esprit.»



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91 «Journal of George Fox».

92 «John Bunyan, His Life Times and Work», John Brown B. A. D. D.

 

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