Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE PÈLERINAGE DOULOUREUX
de
L'ÉGLISE A TRAVERS LES ÂGES




 
3. Dissensions et persécutions en Suisse, en Autriche et en Allemagne

Les disputes doctrinales n'eurent pas toujours affaire avec la défense de la vérité par un parti opposé à l'erreur d'un autre. Les dissensions découlèrent souvent de l'exagération d'un certain côté de la vérité, au détriment d'un autre côté de la même vérité. De part et d'autre, on insistait sur les portions de l'Écriture qui appuyaient un point de vue particulier, en sous-estimant d'autres portions avancées par l'adversaire comme très importantes. On en a tiré la conclusion que tout peut se prouver par l'Écriture et que, pour cette raison, elles ne sont pas un guide sûr. Au contraire, cette caractéristique est justement ce qui établit sa perfection. La Bible ne présente pas la vérité sous un seul aspect, mais les envisage tous à tour de rôle. Ainsi la doctrine de la justification par la foi seule, sans les oeuvres, y est pleinement enseignée. Toutefois l'Écriture nous présente aussi la vérité correspondante de la nécessité des bonnes oeuvres qui sont la conséquence et la preuve de la foi. Il est encore enseigné que l'homme déchu est incapable de tout bien, de tout mouvement de la volonté vers Dieu, et que le salut découle de l'amour et de la grâce de Dieu envers les hommes. Mais il est aussi dit que l'homme a la capacité d'être sauvé, ayant la faculté de répondre à la lumière divine et à la Parole, en condamnant le péché et en approuvant la justice révélée. De fait, toute doctrine essentielle de l'Écriture se trouve avoir son complément en une autre, et toutes deux sont nécessaires pour comprendre toute la vérité. En ceci la Parole de Dieu ressemble à l'oeuvre de Dieu en création, où nous voyons des forces opposées concourir à l'accomplissement du but désiré.

On pense souvent que, lors de l'établissement de la Réformation, l'Europe fut divisée en deux camps: les protestants (luthériens ou suisses) et lies catholiques romains. On perd de vue un grand nombre de chrétiens qui n'appartenaient à aucun des deux camps. La plupart d'entre eux formaient des églises indépendantes. Ne comptant pas, comme les autres, sur l'appui du pouvoir civil, elles s'efforçaient de pratiquer les principes de l'Écriture comme aux temps apostoliques. Ces églises étaient si nombreuses que les deux grandes confessions liées à l'État les craignaient, pensant qu'elles constituaient une menace pour leur propre pouvoir, voire pour leur existence. Si un mouvement si important occupe peu de place dans l'histoire de cette époque, c'est parce que les grandes Églises, catholique et protestante, faisant constamment appel au pouvoir civil, l'anéantirent presque totalement. Les quelques adhérents qui survécurent furent exilés, ou ne formèrent plus que des milieux religieux faibles et comparativement sans importance. Le parti victorieux réussit encore à détruire une partie considérable de la littérature des frères puis, se constituant historien de ces églises indépendantes, il les représenta comme attachées à des doctrines quelles ont constamment répudiées, et leur donna des noms ayant une signification odieuse.

En 1527, sous la présidence de Michel Sattler et d'autres, une conférence fut tenue à Baden. On y décida :
1) que seuls les croyants devaient être baptisés;
2) que la discipline devait être exercée dans les églises;
3) que la Ste-Cène serait célébrée en mémoire de la mort du Sauveur;
4) que les membres de l'église ne devaient pas s'allier au monde;
5) que le devoir des conducteurs du troupeau était d'enseigner, d'exhorter, etc.;
6) que le chrétien ne devait pas employer l'épée ou recourir à la loi;
7) qu'il ne devait pas prêter serment. Sattler était infatigable à prêcher la Parole dans plusieurs contrées.

Au printemps de 1527, il se rendit à Strasbourg et en Wurtemberg. Il fut arrêté à Rottenbourg et condamné à mort pour ses doctrines. Conformément au jugement du tribunal, il fut honteusement mutilé en différentes parties de la ville, puis ramené à la porte de la cité, où ce qui restait de lui fut jeté au feu. Sa femme et d'autres chrétiennes furent noyées et bon nombre de frères qui avaient été avec lui en prison furent décapités. Ces exécutions furent les premières d'une terrible série à Rottenbourg. La nombreuse assemblée d'Augsbourg fut dispersée par des moyens semblables. Le premier martyr fut Hans Leupold, ancien de l'église. Il fut arrêté, avec quatre-vingt-sept autres, lors d'une réunion, et décapité (1528). En prison, il composa un cantique qui fut inclus dans le recueil des frères. Beaucoup d'hymnes de ces baptistes furent écrits en captivité et expriment les expériences profondes de souffrance et d'amour pour le Seigneur de ces nobles martyrs. Ces cantiques se répandirent rapidement et apportèrent force et consolation aux saints si éprouvés. Deux semaines plus tard, Eitelhans Langenmantel, homme de talent, apparenté à des familles très influentes, fut exécuté avec quatre ,autres frères. Beaucoup furent battus et chassés de la ville, parfois marqués au fer rouge d'une croix au front. A Worms, la congrégation des croyants était si nombreuse que tous les efforts de dispersion échouèrent. Elle continua d'exister secrètement.

Le landgrave Philippe de Hesse fit noblement exception parmi les autres souverains de l'époque. Seul, Il brava toutes les conséquences que pouvait entraîner son refus de signer ou d'exécuter le décret de l'empereur Charles-Quint, issu à Spire commandant solennellement à tous les magistrats et souverains de l'empire: «que toute personne - homme ou femme en âge de raison - qui se ferait rebaptiser ou rebaptiserait, devait être jugée et punie de mort, par le feu, l'épée ou autre moyen, selon les circonstances individuelles, et cela sans enquête préalable du juge spirituel.» L'empereur ordonnait encore que tous ceux qui ne feraient pas baptiser leurs enfants subissent la même peine. Enfin que nul ne devait recevoir ou cacher les gens qui essayeraient de se soustraire à cette loi, mais bien les livrer à la justice. L'Électeur de Saxe, conseillé par les théologiens de Wittenberg, força le landgrave Philippe à bannir ou à emprisonner quelques baptistes. Mais il n'obtint rien de plus et Philippe put se vanter de n'en avoir jamais fait mettre à mort un seul. Il maintint que, lorsqu'il y avait diversité d'opinions, ceux qui étaient dans l'erreur devaient être convertis, non par la force, mais par l'enseignement. Il déclara qu'il avait vu de plus belles vies parmi ces soi-disant «fanatiques» que parmi les luthériens et que sa conscience ne lui permettait pas de mettre à mort ou même de punir un homme pour sa foi, quand il n'y avait rien d'autre à lui reprocher.

Dans le Palatinat, il y avait beaucoup de frères, dans les environs de Heidelberg, Alzey et Kreuznach. En 1529 seulement, trois cent cinquante furent exécutés. Indigné de quelques persécutions spécialement cruelles à Alzey, un brave pasteur évangélique, Johann Odenbach, éleva une protestation toute à son honneur. Elle est adressée «aux juges des pauvres prisonniers d'Alzey que l'on appelle anabaptistes.» On y lit ce qui suit: «Vous, gens ignorants et sans instruction, devriez crier au Juste juge avec persévérance et ferveur, et Lui demander son secours divin, sa sagesse et sa grâce, afin de ne pas souiller vos mains de sang innocent, même si sa majesté impériale et tous les princes du monde vous ordonnaient de le faire. Avec leur baptême, ces pauvres prisonniers n'ont pas péché si gravement envers Dieu pour que leur âme soit damnée. Ils n'ont pas non plus agi criminellement contre le gouvernement ou contre le genre humain pour mériter la mort. Car le vrai ou le second baptême ne possède pas une puissance capable de sauver un homme ou de le perdre.

Nous devons reconnaître le baptême simplement comme un signe par lequel nous déclarons que nous sommes chrétiens, morts au monde, ennemis du diable, misérables, crucifiés, ne cherchant pas les bénédictions temporelles, mais les éternelles; combattant sans cesse contre la chair, le péché et le diable et vivant une vie chrétienne. Parmi vous, ô juges, il en est peu qui sauraient s'expliquer sur le vrai baptême, s'ils étaient liés et mis à la torture. Devrait-on vous faire mourir pour cette raison ? Non! je ne dis pas cela pour défendre le second baptême, qui devrait disparaître par le moyen des Écritures, et non par la main du bourreau. N'usurpez donc pas, chers amis, ce qui appartient à la Majesté divine, de peur que la colère de Dieu ne vous frappe plus sévèrement que les Sodomites et d'autres malfaiteurs ici-bas. Souvent vous avez traité des voleurs, des meurtriers, des vauriens avec plus de clémence que ces pauvres créatures, qui n'ont ni volé, ni tué, ne sont ni des incendiaires, ni des traîtres, et n'ont commis aucun acte honteux, car ils s'élèvent contre tous ces crimes. C'est sincèrement et à bonne intention qu'ils sont tombés dans la petite erreur du second baptême, et cela même à l'honneur de Dieu, sans nuire à personne. Comment pourriez-vous trouver dans votre coeur ou dans votre conscience des motifs pour dire qu'ils doivent être décapités et qu'ils seront dam. nés à cause de cela? Si vous agissiez envers eux comme devraient le faire des juges chrétiens, si vous saviez comment les instruire par l'Evangile, il n'y aurait nul besoin du bourreau. La vérité l'emporterait sans doute et l'emprisonnement serait une punition suffisante.

Vos prêtres devraient en faire de même, les porter sur leurs épaules et les ramener, comme de pauvres brebis égarées, au troupeau de Christ. Ils leur feraient ainsi comprendre que leur fonction consiste à leur montrer de la grâce et de l'amour fraternel, de les soutenir et de les restaurer par la douce doctrine évangélique. Ne vous laissez pas induire en erreur en condamnant à mort ces pauvres gens. Vous devriez être terrifiés à cette pensée, suer du sang dans votre agonie, car vous ne savez où réside la faute. Vous ne devriez pas fermer l'oreille quand ces malheureux vous disent. - Nous désirons être mieux instruits par la Sainte Écriture et sommes prêts à obéir si l'on nous montre une meilleure voie d'après l'Evangile. - Songez à la honte éternelle résultant de votre action! Pensez au mépris et à la colère de l'homme du peuple quand ces gens seront massacrés! On dira d'eux. «Quelle patience, quel amour, quel esprit d'adoration chez ces hommes pieux, à l'heure de la mort! N'ont-ils pas lutté en héros contre le monde?» Oh, puissions-nous être devant Dieu aussi innocents qu'eux! Ils n'ont pas été vaincus, ils ont enduré les outrages. ce sont de saints martyrs de Dieu! Tout le monde dira, si vous prononcez ce jugement cruel, que vous l'avez fait, non pour déraciner l'erreur de ces pauvres anabaptistes, mais pour détruire par la violence le Saint Évangile et la pure vérité de Dieu ... »

L'effet de cette plaidoirie fut tel que les juges refusèrent de se prononcer en matière de foi.

Ce fut surtout en Suisse allemande que Zwingli poursuivit sa grande oeuvre de réformation. Il exerça une autorité prédominante dans le canton et la ville de Zurich. En 1523, il introduisit le système de l'Église nationale à Zurich, et le Grand Conseil endossa la responsabilité de prendre les décisions disciplinaires relatives à l'Église et à la doctrine. Il en fit aussitôt usage contre les frères. Amené devant le Conseil, un croyant nommé Muller dit ceci: «N'opprimez pas ma conscience, car la foi est un libre don de la grâce de Dieu et personne ne doit intervenir en cette question. Le mystère de Dieu reste caché, semblable au trésor dans un champ que personne ne peut découvrir à moins que l'Esprit de Dieu ne le lui révèle. je vous en supplie donc, serviteurs de Dieu, laissez-moi libre à l'égard de ma foi.» On ne le lui permit pas. La nouvelle Église de l'État revendiquait le principe de la vieille Église, qu'il est juste de lutter contre les «hérétiques» par la prison et même par la mort.

Précédemment, Zwingli avait eu d'étroites relations avec les frères. Il avait sérieusement considéré la question du baptême et avait constaté que rien dans l'Écriture n'était en faveur du baptême des enfants. Mais lorsqu'il adopta le plan d'une Église nationale, s'appuyant sur l'autorité civile pour l'exécution de ses décisions, il fut obligé d'abandonner les frères.

Ces derniers étaient nombreux et actifs à Zurich (71). Trois d'entre eux - dont l'un, un ancien ami de Zwingli - étaient des hommes en vue. Celui-ci, Konrad Grebel, était fils d'un membre du Conseil de la ville. Il s'était distingué aux universités de Paris et de Vienne et, de retour à Zurich, se joignit à la congrégation des frères. Un autre, Félix Manz, était un hébraïsant distingué. Sa mère était une chrétienne vivante qui ouvrait sa maison pour des réunions. Le troisième avait été un moine. Influencé par la Réformation, il était sorti de l'Église romaine. On lui donnait le nom de «Blaurock» (robe bleue), ou encore de «Georges le Fort», à cause de sa haute taille et de sa vigueur.

Tous trois étaient infatigables, voyageant, visitant de maison en maison, prêchant et exhortant; beaucoup de gens acceptèrent l'Evangile, furent baptisés et se rassemblèrent en églises. À Zurich, il y avait souvent des baptêmes publics et les croyants se réunissaient régulièrement pour célébrer la Cène du Seigneur, qu'ils appelaient «la fraction du pain». Ils se considéraient comme l'assemblée des vrais enfants de Dieu et se tenaient séparés du monde, c'est-à-dire de l'Église réformée comme de l'Église catholique. Le Conseil interdisant toutes ces choses, une dispute publique fut ordonnée. Cependant ayant le droit de décider en dernier ressort, le Conseil décréta que tous les petits enfants qui n'avaient pas encore été baptisés devaient l'être dans l'espace de huit jours et qu'il était défendu aux frères de baptiser, sous peine de sévères châtiments. Mais Grebel, Manz et Blaurock redoublèrent d'activité. Des centaines de personnes vinrent écouter la Parole de Dieu et se firent baptiser. Grebel et Manz agissaient avec modération, en usant de la persuasion, tandis que Blaurock, animé d'un zèle excessif, interrompait parfois le service dans les églises pour y prêcher lui-même. Le peuple lui était très attaché, mais le conflit avec les autorités s'envenima rapidement et plusieurs des frères furent sévèrement punis.

Blaurock osa s'adresser à Zwingli lui-même en ces termes. «0 mon Zwingli! tu as souvent attaqué les papistes en disant que ce qui n'est pas fondé sur la Parole de Dieu n'a aucune valeur; et maintenant tu déclares qu'il y a bien des choses qui ne sont pas dans la Parole, mais peuvent pourtant se faire en communion avec Dieu. Où est aujourd'hui la puissante éloquence avec laquelle tu as résisté à l'évêque Faber et à tous les moines?» Finalement, les trois prédicateurs et quinze autres, dont six femmes, furent condamnés à l'emprisonnement, - soit au pain et à l'eau avec de la paille pour couche, - jusqu'à ce qu'ils y périssent. Il fut en outre ordonné que désormais baptiseurs ou baptisés seraient jetés à l'eau (1526). Les prisonniers échappèrent d'une manière ou de l'autre, car ils avaient beaucoup d'amis. Toutefois la persécution ne se ralentit pas et les cantons de Berne et de St-Gall, entre autres, se joignirent à Zurich dans cet effort d'extermination des églises indépendantes.

Dans le canton de Berne, trente-quatre personnes furent exécutées, et quelques-unes qui avaient fui à Bienne - où il y avait une grande assemblée de frères - y furent poursuivies. Les réunions, qui se tenaient de nuit dans une forêt, furent découvertes et dispersées. Il fallut trouver d'autres lieux pour se rencontrer. Vers cette époque, Grebel mourut de la peste (1526). Blaurock fut saisi, condamné à être battu de verges à travers la ville «jusqu'à ce que le sang coulât», puis banni. Manz fut arrêté et noyé.

Les églises n'en progressèrent pas moins, mais la persécution chassa les frères dans la province autrichienne voisine du Tyrol, où leur prédication et leur témoignage amenèrent la formation de nouvelles églises. «Georges le Fort» parcourut toute la province, ignorant le danger, et gagna beaucoup d'âmes par son ministère, surtout à Klausen et aux alentours, où les croyants devinrent nombreux et zélés pour répandre la doctrine évangélique. Finalement, Blaurock et l'un de ses compagnons, Hansen Langegger, furent saisis et brûlés à Klausen (1529).

La même année, Michael Kirschner, qui avait rendu un bon témoignage à Innsbruck, fut brûlé publiquement dans cette ville. Jakob Huter et d'autres continuèrent le dangereux ministère de Blaurock. L'année de la mort de Blaurock, Huter présidait un service de Ste-Cène lorsqu'il fut surpris par des soldats. Quatorze frères et soeurs furent arrêtés, et les autres échappèrent, y compris Huter. Toujours en danger, il parcourut le pays, aplanissant des conflits, encourageant les affligés et prêchant la Parole. La persécution devint si intense que beaucoup de gens s'enfuirent en Moravie où ils jouirent de la liberté pendant quelque temps. Mais les frontières étaient strictement surveillées de ce côté-là. Un accord fut aussi conclu avec le gouvernement de Venise pour empêcher les pauvres gens pourchassés de s'échapper dans cette direction. L'Evangile se propagea à travers toute l'Autriche. Beaucoup d'églises y prirent naissance; mais, après de longues et héroïques souffrances, elles furent dispersées et anéanties par la persécution. Un millier de personnes furent brûlées, décapitées ou noyées dans le Tyrol et à Gorizia. A Salzbourg, on surprit une réunion dans la maison d'un pasteur et un grand nombre de croyants subirent le martyre. Une jeune fille de seize ans éveilla tant de pitié par sa jeunesse et sa beauté que tous supplièrent le bourreau de l'épargner; mais comme elle refusait de se rétracter, il la porta dans ses bras jusqu'à un abreuvoir, la maintint sous l'eau jusqu'à extinction de la vie, puis livra son corps aux flammes. Ambroise Spittelmeyer, de Linz, subit le martyre à Nuremberg, après un témoignage actif et fécond. L'église de Linz était sous la fidèle direction de Wolfgang Brandhuber, qui fut mis à mort, en 1528, avec soixante-dix membres de l'assemblée. C'est ainsi que, de lieu en lieu, des témoins du Seigneur furent suscités par la prédication de Jésus-Christ crucifié, et marchèrent littéralement sur ses traces. Des troupes de soldats parcouraient tous ces pays afin de découvrir et de tuer sans jugement les soi-disant «hérétiques».

Bien qu'on les nommât anabaptistes (72), ce n'était pas le mode de baptême qui leur donnait le courage de souffrir comme ils le faisaient. Ils étaient conscients d'une communion immédiate avec leur Rédempteur. Ni prêtre, ni rite religieux ne venaient se placer entre Lui et leur âme. Tout comme les mystiques, ils firent l'expérience que demeurer en Christ et Lui en eux les rendait participants de sa victoire sur le monde. Cette communion avec Lui les unissait d'une manière toute spéciale avec ceux qui partageaient les mêmes souffrances et la même victoire. Ces églises n'eurent ni les mêmes commencements, ni la même histoire. Elles différaient selon le caractère des personnes qui en faisaient partie. Mais elles avaient un seul et même désir. suivre le modèle du christianisme primitif indiqué dans le N. Testament. C'est pourquoi elles refusaient de baptiser les petits enfants, ce que ne pouvaient faire les réformateurs, et restaient indépendantes de tout appui du monde, sans lequel les grandes Églises professantes ne semblaient pouvoir subsister. Toutefois ces choses n'étaient que les parties d'un tout, qui consistait à accepter les Écritures comme la suffisante volonté révélée de Dieu, pour les guider, en mettant leur confiance en Lui pour obéir à sa voix. En suivant cette voie, les croyants étaient exposés à des tentations spéciales et faisaient une chute grave s'ils cédaient à des désirs charnels, à l'ambition politique ou à la convoitise, mais, en général, ils rendaient un bon témoignage à la fidélité de Dieu. Ils décrivaient l'Église chrétienne comme suit: «l'assemblée de tous les croyants rassemblés par le St-Esprit, séparés du monde par le pur enseignement de Christ, unis par l'amour divin, et apportant au Seigneur, d'un seul coeur, des offrandes spirituelles. Quiconque veut appartenir à cette Église - disaient-ils - et devenir un membre de la Maison de Dieu, doit vivre et marcher dans le Seigneur. Quiconque est en dehors de cette Église est en dehors de Christ.» Leur rejet du baptême des enfants a souvent provoqué la question: qu'en est-il des enfants qui meurent en bas âge? Leur réponse était qu'ils participent à la vie éternelle à cause de Christ.

Dans les chroniques des anabaptistes d'Autriche-Hongrie, l'un d'eux écrit. «Le fondement de la foi chrétienne fut posé par les apôtres en divers pays. Mais il fut souvent ébranlé par la tyrannie et les fausses doctrines, tellement qu'on a pu se demander si l'Église existait encore tant elle était diminuée. Comme le disait Elie: Ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l'épée tes prophètes; je suis resté, moi seul. Mais Dieu n'a pas permis que son Église disparût complètement. Autrement cet article de la foi chrétienne aurait perdu son sens: «Je crois à la Sainte Église universelle, à la communion des saints.» Si on ne pouvait l'indiquer du doigt, si parfois on ne trouvait plus que deux ou trois croyants, le Seigneur, selon sa promesse, était avec eux et Il ne les a jamais abandonnés parce qu'ils étaient fidèles à sa Parole. Il les fit même prospérer. Mais, lorsqu'ils étaient négligents et oubliaient la bonté de Christ, Dieu leur reprenait les dons qu'Il leur avait confiés, puis, éveillant des hommes fidèles, Il les qualifiait pour la tâche de fonder des églises en d'autres lieux. Ainsi, depuis les temps apostoliques jusqu'à ce jour, le Royaume de Dieu s'est propagé d'une nation à l'autre et est parvenu jusqu'à nous.»

«Ailleurs - continue l'écrivain - l'Église eut un bon commencement et une bonne fin, quand les témoins étaient martyrisés, car la tyrannie de l'Église romaine effaçait presque toute trace de vie. Seuls les Picards et les Vaudois retinrent quelque chose de la vérité. Au début du règne de Charles-Quint, le Seigneur fit de nouveau briller sa lumière. Luther et Zwingli détruisirent, comme par le feu du ciel, l'impureté babylonienne. Toutefois ils n'édifièrent rien de mieux à la place; car, une fois au pouvoir, ils s'appuyèrent sur l'homme plutôt que sur Dieu. En dépit d'un beau commencement, la lumière de la vérité fut obscurcie. Ce fut comme si l'on avait bouché un trou dans un vieux chaudron, pour le rendre pire qu'auparavant. Aussi leurs adeptes pèchent-ils sans en rougir. Beaucoup se joignirent à ces deux réformateurs, croyant que leur doctrine était pure. Quelques-uns perdirent même la vie pour la vérité, et ils sont sûrement sauvés, car ils ont combattu le bon combat.»

L'auteur décrit ensuite les conflits avec Zwingli, à Zurich, au sujet du baptême. Il rappelle comment ce dernier, après avoir témoigné que le baptême des enfants ne peut être prouvé par une seule parole de l'Écriture, prêcha finalement que le baptême des croyants adultes est faux et ne doit pas être toléré. Il relate enfin qu'il fut décrété, à Zurich et dans le canton, de jeter à l'eau toute personne se faisant baptiser. Cette persécution amena la dispersion de nombreux serviteurs de Christ qui allèrent en Autriche pour y prêcher l'Evangile.

Dans ce dernier pays et dans les États avoisinants, les Églises prirent un essor merveilleux. Les souffrances des croyants et des martyrs en grand nombre constituent une chronique effroyable, et pourtant il se trouve toujours des hommes pour assumer la dangereuse tâche d'évangéliste et d'ancien. On a pu dire de quelques-uns: «Ils marchèrent à la mort pleins de joie. Tandis que l'on noyait les uns, les autres attendaient leur tour en chantant, se réjouissant de la mort qui allait être bientôt la leur. Ils étaient fermes dans la vérité et forts de la foi qu'ils avaient reçue de Dieu.» Cette vaillance provoquait toujours de l'étonnement et des questions sur la source de leur courage. Leur foi triomphante gagnait beaucoup d'âmes à Christ, bien que les chefs religieux des deux Églises, catholique et réformée, l'attribuassent à Satan. Les croyants eux-mêmes disaient: «Ils ont bu à la source qui coule du sanctuaire de Dieu, à la fontaine de la Vie. Voilà pourquoi il est impossible à la pauvre raison humaine de comprendre leur attitude d'âme. Ils ont expérimenté que Dieu aide ceux qui portent la croix et ont vaincu l'amertume de la mort. Le feu de Dieu brûle en eux. Leur tabernacle n'était pas sur la terre; il était planté dans l'éternité; leur foi reposait sur un fondement inébranlable. Leur foi fleurissait comme le lis, leur fidélité, comme la rose; leur piété et leur justice étaient des fleurs du jardin de Dieu. L'ange de l'Éternel a brandi sa lance devant eux, et nul n'a pu les dépouiller du casque du salut, ni du bouclier d'or de David. Ils ont entendu l'appel de la trompette en Sion, et ils l'ont compris - voilà pourquoi ils ont triomphé de la douleur et n'ont pas craint le martyre. S'attachant à des choses sublimes, leur âme sanctifiée a estimé les choses terrestres comme n'étant qu'une ombre. Formés par Dieu, ils ne connaissaient rien, ne cherchaient rien, ne voulaient rien, n'aimaient rien, sauf le bien céleste et éternel. Aussi eurent-ils plus de patience dans leurs souffrances que n'en eurent leurs ennemis, qui les leur infligeaient.»

Le roi Ferdinand 1er, frère de Charles-Quint, fut un persécuteur fanatique des frères (73). Souvent les autorités ne consentaient qu'à regret à l'exécution de ses ordres cruels, elles auraient aimé épargner ces gens pieux et innocents. Mais Ferdinand ne cessait de publier des édits et des décrets, exigeant d'elles une plus grande férocité et les menaçant à cause de leur indulgence. Ainsi il se trouva au Tyrol des magistrats s'excusant auprès de leur farouche souverain de la douceur dont il les accusait. «Voilà deux ans - lui écrivaient-ils - qu'il s'est à peine passé un jour sans que nous ayons eu à juger des affaires anabaptistes. Dans le duché de Tyrol, plus de sept cents hommes et femmes, en divers lieux, ont été condamnés à mort. D'autres ont été bannis du pays et un plus grand nombre encore se sont enfuis dans la misère, abandonnant leurs biens et souvent même leurs enfants... Nous ne saurions cacher à Votre Majesté la folie de ces gens; car, en général, loin d'être terrifiés par le châtiment des autres, ils vont vers les prisonniers et les reconnaissent comme étant leurs frères et leurs soeurs. Si alors les magistrats les accusent, ils confessent leur foi, sans être mis à la torture. Aucune instruction n'arrive à les convaincre et il est bien rare que l'un d'entre eux se détourne de son infidélité. La plupart du temps, ils ne désirent que la mort.. Nous espérons que ce fidèle rapport montrera à Votre Majesté royale que nous n'avons pas manqué de zèle.»

Lorsque Ferdinand devint aussi roi de Bohême, le refuge que ce pays et la Moravie avaient procuré aux frères leur fut enlevé. Il ne leur fut plus possible d'échapper. Des récompenses toujours plus fortes furent promises à ceux qui livreraient un anabaptiste aux autorités. Les biens de ceux que l'on exécutait étaient saisis et servaient en partie à couvrir les frais de la persécution. Les femmes enceintes étaient ramenées en prison jusqu'après la naissance de l'enfant, puis mises à mort. Un magistrat de Sillian, Jörg Scharlinger, fut tellement troublé d'avoir à exécuter deux jeunes garçons de seize et dix-sept ans qu'il remit le jugement jusqu'à plus ample information. Il fut décidé qu'en des cas de ce genre les accusés seraient instruits par les catholiques romains, en employant pour couvrir la dépense les biens confisqués aux anabaptistes. Ils seraient alors exécutés dès l'âge de dix-huit ans, s'ils n'avaient pas abjuré leur foi. Imaginez un jeune homme, aimant le Seigneur, attendant son dix-huitième anniversaire dans de telles conditions!

Les choses allèrent de mal en pis. Toutefois Jakob Huter ne cessait de tenir des réunions, dans les forêts ou dans des maisons isolées, les frères et les soeurs risquant continuellement leur vie en le recevant. Une fois, une quarantaine de croyants s'étaient réunis dans une maison à St-Georgen, pour y prendre la Ste-Cène, lorsqu'ils furent surpris par une troupe de soldats et sept d'entre eux furent faits prisonniers. Les autres s'échappèrent, et Huter avec eux. Il fut enfin saisi, trahi pour une récompense. La maison où il se tenait caché fut cernée de nuit par des soldats. On s'empara de lui et de sa femme, d'une jeune fille et de leur hôtesse âgée. On le bâillonna «afin qu'il ne pût dire la vérité», puis on l'emmena à Innsbruck où il y eut des réjouissances au sujet de cette capture, car le roi n'avait pas laissé de repos aux autorités que Huter ne fût découvert. Dès qu'il apprit la nouvelle, il fit dire que le prisonnier devait mourir, même s'il se rétractait. Mais Huter n'était pas homme à se rétracter, ayant dénoncé avec la plus grande virulence la manière d'agir du roi, du pape et des prêtres. Les autorités désiraient qu'il fût décapité secrètement pour éviter un tumulte parmi le peuple, sympathique envers le con. damné. Mais Ferdinand insista pour qu'il mourût publiquement par le feu. Il monta donc sur le bûcher à Innsbruck (1536).

Le vide qu'il laissait fut comblé par Hans Mändl, homme à l'esprit doux, mais d'un égal courage, qui avait su gagner la confiance et l'affection de tous par ses dons et son dévouement sans bornes. Il baptisa plus de quatre cents personnes dans le seul Tyrol. Il fut souvent emprisonné, mais le clergé chargé de le convertir se plaignit de la bonté avec laquelle les magistrats le traitaient. Ses fréquentes évasions semblent indiquer, en effet, beaucoup de bienveillance chez ses surveillants. Peu après l'une de ces délivrances, il présida une assemblée d'un millier de frères et soeurs réunis dans une forêt, mais il fut de nouveau arrêté la même année (1560). Cette fois-ci, il fut jeté dans le cachot d'un donjon, à Innsbruck, où se trouvaient aussi deux autres frères. De là, il écrivit: «Je suis dans la tour, où mon cher frère, Jorg Liebich, est déjà resté longtemps... C'est un cachot profond, mais tout en haut il y a une petite fenêtre qui donne un peu de lumière quand le soleil brille... je suis allé à la torture sans plus de crainte que si elle n'eût pas existé. Après m'avoir mis à la question pendant trois jours, on m'a ramené à la tour. La nuit, j'entends les vers dans les murailles; les chauves-souris me frôlent et les rats s'ébattent autour de moi; mais Dieu me rend toutes choses faciles. Il est très réellement avec moi. Il emploie même les esprits qui, dans l'ombre, viennent effrayer les hommes et me les rend agréables et utiles». Quand son compagnon, Jorg Meyer, fut examiné, on lui demanda pourquoi il s'était fait baptiser. Il répondit qu'avant d'être arrivé à cette foi, il avait entendu parler d'un certain Jakob Huter, mort sur le bûcher, à Innsbruck. On l'avait, paraît-il bâillonné en l'amenant à cette ville, de peur qu'il ne proclamât la vérité. En outre, il avait appris la mort, à Klausen, d'Ulrich Müllner, un homme ayant la même foi, aimé du peuple et considéré comme fidèle.

Troisièmement, enfin, il avait vu de ses yeux, à Steinach, comment on avait jeté aux flammes un homme possédant cette foi. Il avait pris tout cela très à coeur, estimant que seule la puissante grâce de Dieu pouvait fortifier ces gens dans leur foi et leur permettre de souffrir jusqu'au bout; voilà comment il avait commencé à s'intéresser à ces frères. A toutes les questions qu'on leur posa, les trois prisonniers répondirent calmement et selon les Écritures. Ils dirent que, bien qu'ils n'eussent en ce moment aucun lieu fixe d'habitation et qu'ils fussent partout persécutés, l'heure sonnerait où ils seraient récompensés au centuple. Ils protestèrent contre l'épithète de «maudite secte» appliquée à leur foi et déclarèrent qu'il n'y avait pas de «fauteurs de désordre» parmi eux. Mändl expliqua que les frères et l'assemblée dont il faisait partie l'avaient choisi pour maître et pour conducteur.

Douze hommes d'Innsbruck et environs furent désignés comme jurés. Après avoir prêté le serment habituel, de rendre un verdict selon la justice, on leur demanda encore de jurer qu'ils se conformeraient au décret de l'empereur, autrement dit qu'ils condamneraient à mort les accusés. Mais ils s'y refusèrent. Le tribunal en fut très irrité. Cependant Ferdinand (devenu alors empereur) n'osa pas les maltraiter, de peur de soulever l'opposition générale, on discuta avec eux et on les menaça, si bien que neuf finirent par céder. Les trois autres restèrent inébranlables et furent emprisonnés. Au bout de quelques jours de captivité, ces trois cédèrent aussi et le jury tout entier prêta le serment exigé, ce qui fixa le verdict avant la comparution des frères. Mändl fut condamné à être brûlé, les deux autres à être décapités. De leur prison, ils avaient écrit aux frères, peu auparavant: «Nous vous informons qu'après la Fête-Dieu nous serons condamnés et accomplirons nos voeux envers Dieu. Nous le faisons avec joie; nous ne sommes pas tristes, car le jour est saint à l'Éternel.» Parmi la foule des gens qui assistèrent à leur mort se trouvait Leonhard Dax, ancien prêtre appartenant aux frères.

Les trois prisonniers furent grandement encouragés par le salut courageux qu'il leur adressa à leur passage. Ils parlèrent à la foule, l'exhortant à se repentir et à rendre témoignage à la vérité. Lorsque leur condamnation fut lut, ils reprochèrent aux magistrats et au jury de verser le sang innocent. Ceux-ci s'excusèrent en disant qu'ils agissaient contraints par l'empereur... « 0 monde aveugle - s'écria Mändl - chaque homme ne doit-il pas agir selon son coeur et sa conscience, mais vous, vous nous condamnez sur l'ordre de l'empereur!» Ils prêchèrent encore au peuple, et Mändl continua jusqu'à l'enrouement. «Tais-toi, mon Hans», cria le magistrat; mais le condamné poursuivit: «Ce que j'ai enseigné et attesté est la vérité divine.» Nul ne put les empêcher de parler jusqu'à l'heure de la mort. L'un d'entre eux était si malade qu'on craignait qu'il ne mourût, avant l'exécution; on le décapita le premier.

L'autre se tourna vers le bourreau et s'écria avec un courage triomphant. «Je laisse ici-bas femme et enfant, maison et ferme; j'abandonne corps et vie, par amour pour la foi et la vérité.» Puis il s'agenouilla pour recevoir le coup fatal. Hans Mändl fut ligoté à une échelle et jeté vivant dans les flammes, où les corps des deux autres martyrs l'avaient précédé. Paul Lenz, l'un des témoins de cette scène, en fut si profondément remué qu'il se joignit bientôt aux frères méprisés, pour partager avec eux les souffrances de Christ.

En quelques endroits, surtout en Moravie, les croyants formèrent des communautés. Ils vivaient ensemble, comme une grande famille, sous une même direction, possédant toutes choses en commun. Ce plan avait été inspiré par deux désirs: procurer, dans les districts favorisés, un refuge à ceux que la persécution avait chassés de leurs foyers, et suivre l'exemple donné au début par l'église de Jérusalem. Si cette communauté de biens avait été l'effet d'une grâce spéciale à Jérusalem, où les croyants habitaient tous en un même lieu et se rencontraient au temple, elle ne fut pourtant jamais un commandement laissé à l'Église. Elle devint impossible quand les assemblées furent dispersées et, même dans les temps apostoliques, ne fut pratiquée qu'à Jérusalem. En Moravie et ailleurs, ces lieux de refuge reçurent beaucoup de gens. Dans leurs meilleurs jours, ils furent richement bénis spirituellement, et même matériellement, car, en travaillant diligemment comme cultivateurs ou artisans de divers métiers, les frères devinrent prospères. Mais, peu à peu, de sérieux inconvénients se manifestèrent. Dans une communauté de ce genre, l'éducation des enfants ne pouvait se faire comme dans la famille. On remarqua bientôt chez les membres un esprit chagrin et irritable. Plusieurs des divisions qui affaiblirent les églises prirent naissance dans ces communautés. Quand les contrées où elles se trouvaient furent la proie de la guerre, leur prospérité et l'abondance de logements et de provisions qu'elles offraient attirèrent la soldatesque. Ce fut une des raisons qui conduisirent à l'abandon de ces lieux de refuge.



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71 Vorträge und Aufsätze aus der Comenius Gesellschaft. 7 ter Jahrgang, 1 u. 2 Stück. «Georg Blaurock und die Anfänge des Anabaptismus in Grau. bünden und Tirol». Aus dem Nachlasse des Hofrates Dr Josef R. von Beck Herausgegeben von Joh. Loserth.

72 Fontes Rerum Austriacarum. Oesterreichische Geschichts-Quellen. Abth. d. 43. «Dic Geschichts-Bücher der Wiedertäufer in Oesterreich-Ungarn, usw. in der Zeit von 1526 bis 1785», Gesammelt, Erläutert und Ergänzt durch Dr Josef Beck.

73 Archiv für Oesterreichische Geschichte. 78 Bd. «Der Anabaptismus in Tirol, usw.» Aus dem Nachlasse des Hofrates Josef R. von Beck. Herausgegeben von Joh. Loserth.

 

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