Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE PÈLERINAGE DOULOUREUX
de
L'ÉGLISE A TRAVERS LES ÂGES




 2. La grande querelle des images

La vénération des reliques commença de bonne heure dans la vie de l'Église. Hélène, mère de Constantin-le-Grand, apporta de Jérusalem du bois provenant soi-disant de la croix et des clous qui auraient servi à la crucifixion. On commença à attribuer de la valeur aux gravures, aux images et aux icônes. On bâtit des églises pour y recueillir les reliques, en y commémora la mort des martyrs. Insensiblement, les réunions des disciples du Seigneur, dans de simples chambres ou maisons, se transformèrent en rassemblements de gens - croyants et non-croyants - dans des bâtiments sacrés, dédiés à la Vierge ou à l'un des saints, remplis d'images et de reliques, objets d'adoration. La prière s'adressa, non plus à Dieu, mais à la Vierge et aux saints, et l'idolâtrie païenne avec ses plus grossières superstitions se reproduisit autour des images, des prêtres et des rites. Une preuve de la puissance de la révélation de Christ dans les Écritures, c'est que, même après l'introduction dans les églises catholiques de l'idolâtrie et de la superstition païennes, on ait trouvé dans leur sein, comme aujourd'hui du reste, beaucoup de croyants s'appuyant sur Christ pour leur salut et vivant saintement. Ils ne formaient toutefois qu'un reste, caché dans la masse des gens égarés par le système idolâtre, avec son accompagnement de péché et d'ignorance qui en résulte fatalement, les protestations de ces fidèles n'ayant aucun effet.

Certains groupes - les Pauliciens et d'autres - s'élevèrent contre l'idolâtrie dominante, et ce fut l'une des principales raisons de la violente persécution dirigée contre eux. Dans la région du Taurus, où ils abondaient, naquit Léon III qui devint empereur de l'Empire d'Orient ou byzantin. Il est connu sous le nom de Léon l'Isaurien. Il fut un des meilleurs et des plus capables empereurs byzantins. Il défendit Constantinople contre les Sarrasins et fortifia l'Empire intérieurement par de sages et énergiques réformes. S'apercevant que l'idolâtrie et la superstition étaient parmi les principales causes des maux si évidents en Orient comme en Occident, il décida de déraciner le mal. En 726, il publia son premier édit contre l'adoration des images et le fit suivre d'une campagne acharnée de destruction des images et de persécution contre ceux qui en conservaient. Ce fut le commencement d'une lutte de plus d'un siècle. Léon eut à compter avec une armée d'adversaires, dont le plus érudit fut Jean de Damas.

Ce dernier écrivit (25) : « ... puisque certains nous reprochent d'adorer et d'honorer les images de notre Sauveur et de Notre-Dame, ainsi que celles des saints et des serviteurs de Christ, qu'ils se rappellent qu'au commencement Dieu créa l'homme à son image... Dans l'Ancien Testament, l'emploi des images n'était pas fréquent. Mais Dieu, dans Ses entrailles de miséricorde, devint véritablement homme pour notre salut... Il vécut sur la terre, accomplit des miracles, souffrit, fui crucifié, ressuscita et remonta au ciel. Toutes ces choses ont pris place ici-bas et ont été vues des hommes. Elles ont été écrites pour que nous en gardions la mémoire et pour instruire ceux d'entre nous qui ne vivaient pas à cette époque. Ainsi, bien que n'ayant rien vu, nous pouvons, en attendant et en croyant, obtenir la bénédiction du Seigneur. Or comme tous n'ont pas la connaissance des lettres, ou le temps de lire, les Pères ont autorisé la reproduction de ces événements par les images, afin de constituer un mémorial concis de ces actes héroïques. Lorsque nous ne pensons pas aux souffrances du Seigneur, il arrive que la vue d'une image de sa crucifixion nous rappelle son amour de Sauveur. Alors nous nous prosternons et adorons non point l'image elle-même, mais ce qu'elle représente... Ceci n'est qu'une tradition orale, tout comme adorer en se tournant vers l'Orient, vénérer la Croix et bien d'autres choses semblables».

Presque tous les prêtres et les moines étaient contre Léon. Le patriarche âgé de Constantinople refusa la soumission à ses ordres et fut remplacé par un autre. Le pape de Rome, Grégoire II, et son successeur, Grégoire Ill, furent d'implacables adversaires de l'empereur. En Grèce, un empereur rival fut nommé, qui attaqua Constantinople, mais fut défait. En Italie, les ordres impériaux furent condamnés et transgressés. Léon, appelé «l'Iconoclaste» - le destructeur d'images - eut pour successeurs son fils Constantin, puis son petit-fils Léon IV, qui suivirent son exemple en redoublant de sévérité. A la mort de ce dernier, sa veuve, Irène, fit une politique opposée. Toutefois, pendant plusieurs règnes, le conflit continua avec des résultats divers, jusqu'en 842 où, après la mort de l'empereur Théophile, ennemi des images, sa veuve, Théodora, devint régente durant la minorité de son fils, Michel III. Sous l'influence des prêtres, cette femme, qui soutenait en secret l'adoration des images, en rétablit le culte dès qu'elle le put. Une grande cérémonie eut lieu à l'église de Ste-Sophie, à Constantinople, pour célébrer solennellement la restauration des images. Toutes celles qui avaient été cachées pendant un temps furent réinstallées et les dignitaires de l'Église et de l'État se prosternèrent devant elles.

Cette question des images prit une place importante au Concile de Francfort (794) / (26), convoqué et présidé par Charlemagne. Il y avait là des chefs civils et ecclésiastiques, qui légiférèrent sur des matières très diverses. Le pape envoya ses représentants. Les décisions du Second Concile de Nicée, qui avait autorisé le service et l'adoration des images, furent abrogées, lors même qu'elles avaient été confirmées par le pape et acceptées en Orient. Dans leur zèle pour les images, ceux qui en favorisaient l'usage, allèrent jusqu'à nommer leurs adversaires, non seulement iconoclastes, mais encore mahométans. Néanmoins il fut décrété à Francfort que toute adoration de ce genre devait être rejetée; défense fut faite d'adorer, de révérer ou de vénérer les images, d'allumer des cierges ou de brûler de l'encens devant elles, d'embrasser ces formes sans vie, même lorsqu'elles représentaient la Vierge et l'Enfant Jésus. Elles étaient pourtant tolérées dans les églises comme ornements et en souvenir d'hommes pieux et d'actions pieuses. On repoussa aussi l'assertion que Dieu ne peut être adoré qu'en trois langues, le latin, le grec et l'hébreu. et on déclara «qu'il n'est pas de langue dans laquelle on ne puisse prier». Les représentants du pape n'étaient pas en bonne posture pour protester. Le sentiment général des Francs, dans leurs guerres contre les païens saxons et dans leurs missions parmi eux, n'étaient pas favorable à l'idolâtrie.

Charlemagne eut pour successeur (813) son troisième fils, Louis, alors roi d'Aquitaine. Ce nouvel empereur admirait un Espagnol, nommé Claude, diligent étudiant des Écritures, devenu célèbre par ses commentaires sur la Bible. Dès qu'il fut sur le trône, Louis nomma Claude évêque de Turin. Le nouvel évêque, qui connaissait et aimait les Écritures, profita des circonstances favorables créées par le Concile de Francfort et outrepassa ses droits en enlevant des églises de Turin toutes les images qu'il appelait des idoles, y compris les croix. Tant de gens l'approuvèrent qu'il n'y eut pas de résistance effective à Turin. Claude enseigna également que l'office apostolique de saint Pierre avait cessé avec sa vie, que «le pouvoir des chefs» se transmettait à tout l'ordre épiscopal et que l'évêque de Rome ne possédait le pouvoir apostolique qu'en tant qu'il menait une vie apostolique. Ceci suscita naturellement une vive opposition. L'un des principaux adversaires fut l'abbé d'un monastère près de Nîmes. Cependant il dut reconnaître que la plupart des prélats transalpins se rangeaient du côté de l'évêque de Turin.


3. Apparition du Mahométisme

Des événements plus importants, ayant aussi affaire à la question des images, se présentèrent à cette époque comme le développement inattendu d'un faible commencement. En 571, Mahomet naquit à La Mecque et, à sa mort en 632, la religion islamique, dont il était le fondateur et le prophète, s'était étendue à la majeure partie de l'Arabie. L'islamisme (du mot islam, soumission à la volonté de Dieu) a pour credo: «Dieu seul est Dieu et Mahomet est Son prophète». Il répudie absolument les statues ou images de toutes sortes. Son livre, le Coran, renferme beaucoup de références confuses aux personnes et aux événements mentionnés dans la Bible. Abraham, comme Ami de Dieu, Moïse, la Loi de Dieu, Jésus, l'Esprit de Dieu, sont tous vénérés, mais seulement après Mahomet le Prophète de Dieu, qui les surpasse en grandeur. Cette religion fit son chemin par la force de l'épée et telle fut l'irrésistible énergie de cette croyance nouvelle que, moins d'un siècle après la mort de Mahomet, elle exerçait sa domination de l'Inde à l'Espagne. Le choix à faire entre la conversion ou la mort fut un moyen efficace de grossir les rangs de l'Islam. Beaucoup cependant moururent plutôt que de renier Christ. Dans l'Afrique du Nord, spécialement, où les églises abondaient et où tant de chrétiens avaient souffert le martyre au temps des persécutions de l'Empire romain, une grande proportion de la population fut anéantie. Le mahométisme était un jugement de l'idolâtrie, qu'elle fût païenne ou chrétienne.:



Table des matières


25 A Select Library of Nicene and Post-Nicene Fathers of the Christian Church Edited by the Rev. N. Sanday, D. D., Oxford. «John of Damascus. Exposition of the Orthodox Faith», translated by the Rev. S. D. F. Salmond, D. D., F. E. J. S., Aberdeen.

26 «Latin Christianity», Dean Milman, Vol. III.

 

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