Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE PÈLERINAGE DOULOUREUX
de
L'ÉGLISE A TRAVERS LES ÂGES




5. L'épître à Diognetus

En contraste avec ces éléments de confusion et de conflit, en rencontrait de vrais docteurs, éloquents et capables de diriger les âmes dans la voie du salut. L'un d'eux.. resté inconnu, écrit, au deuxième siècle, à un certain Diognétus (14), chercheur de la vérité. Il répond à ses questions: sur la manière des chrétiens d'adorer Dieu, sur la raison de leur foi, de leur attachement au Seigneur et de leur amour pour leurs frères. Diognétus demandait encore pourquoi les chrétiens n'adorent pas les dieux grecs et ne suivent pas la religion judaïque, et pourquoi cette nouvelle forme de piété n'est apparue que tout dernièrement sur la terre.

«Les chrétiens - lui est-il répondu - ne se distinguent des autres hommes ni par la nationalité ni par la langue. Ils vivent là où leurs circonstances les ont placés et suivent les coutumes du pays quant au vêtement, à la nourriture et à la conduite ordinaire, tout en démontrant aux autres ce qu'il y a de spécial et de merveilleux dans leur manière de vivre. Ils résident dans leur patrie, mais en voyageurs. Comme citoyens, ils prennent pleinement part à la vie nationale, tout en se comportant en toutes choses comme des étrangers. Tout pays leur devient une patrie et leur terre natale est pour eux un sol étranger... Ils vivent ici-bas, mais sont bourgeois des cieux. Ils obéissent aux lois établies, tout en les dépassant de beaucoup par leurs vies. Ils bénissent «ceux qui les outragent.»

Parlant de Dieu, cet inconnu écrit: «Le Tout-Puissant, le Créateur de toutes choses... a envoyé des cieux et placé ici-bas Celui qui est la Vérité, la Parole sainte et insondable et l'a fermement établi dans leurs coeurs. Il n'a pas envoyé, comme on pourrait l'imaginer.... un ange ou un souverain... mais bien le Créateur et l'Architecte de tout l'univers, Celui par lequel Il étendit les cieux et fixa des limites à l'océan. Celui auquel obéissent les astres. Tel fut Son messager... Fils de Roi, Il vint en roi; Fils de Dieu, Il vint de Dieu, envoyé aux hommes comme Sauveur. Il ne parut pas pour nous juger, mais le jour vient où Il sera notre juge et qui pourra soutenir le jour de sa venue? Malgré le délai de l'envoi du Sauveur, Dieu reste immuablement le même; mais Il a attendu dans Sa longanimité. Il avait conçu en Son esprit un plan sublime, ineffable, qu'Il ne confia qu'à Son Fils. Aussi longtemps qu'Il nous cacha Son sage conseil, Il sembla nous négliger, mais cela seulement pour manifester que nous ne pouvons pas nous-mêmes entrer dans le Royaume de Dieu. Puis, à l'heure fixée, Il prit sur Lui le fardeau de nos iniquités, Il donna Son propre Fils en rançon pour nous; Lui le Saint pour des transgresseurs; le Parfait, pour des méchants; le juste pour des injustes; l'Incorruptible pour des êtres corruptibles, l'Immortel pour des mortels. Car quoi d'autre que Sa justice pourrait effacer nos péchés? Quel autre que le Fils unique de Dieu pourrait justifier le méchant et l'impie? 0 doux échange! 0 oeuvre insondable! 0 grâce surpassant toute attente! l'iniquité d'une multitude cachée en un seul juste et la justice d'Un seul justifiant d'innombrables transgresseurs!»


6. Les persécutions Constantin-le-Grand

Lorsque l'Église entra en contact avec l'Empire(15) romain, il s'ensuivit un conflit au cours duquel toutes les ressources de cette grande puissance S'épuisèrent en vains efforts pour vaincre ceux qui jamais ne résistaient ou ne se vengeaient, mais supportaient tout pour l'amour du Seigneur, dont ils suivaient les traces. Si divisées que fussent les églises, par leurs vues ou leurs pratiques, elles restaient unies dans la souffrance et la victoire. Bien que les chrétiens fussent reconnus comme de loyaux sujets de l'Empire, leur foi leur interdisant d'offrir de l'encens ou des hommages divins soit à l'empereur, soit aux idoles, ils étaient considérés comme des rebelles. Le fait que l'idolâtrie pénétrait la vie journalière du peuple, sa religion, ses affaires, ses plaisirs, faisait que ces chrétiens étaient haïs parce que séparés de leur entourage. On prit contre eux de sévères mesures, d'abord intermittentes et locales. Mais, à la fin du premier siècle, le christianisme était considéré comme illégal. La persécution devint systématique et s'étendit à tout l'Empire. Il y eut parfois de longues périodes de répit, mais, à chaque retour de sévérité, la persécution augmentait en violence. Les chrétiens subirent la perte de tous leurs biens. Ils furent emprisonnés et mis à mort en très grand nombre. Puis on trouva des raffinements de cruauté pour intensifier leur châtiment. On récompensa les espions et ceux qui reçurent des chrétiens chez eux durent partager leur sort. On détruisit en outre toutes les portions des Écritures sur lesquelles on put mettre la main. Au début du quatrième siècle, cette guerre étrange entre le puissant empire mondial et ces églises, passives mais invincibles - parce quelles «n'aimèrent pas leur vie jusqu'à craindre la mort» - semblait ne pouvoir prendre fin que par la destruction totale de l'Église chrétienne.

Alors survint un événement qui mit soudainement un terme à ce long et terrible conflit. Les luttes intestines, qui secouaient l'Empire romain, se terminèrent en 312 par une victoire décisive del'empereur Constantin. Immédiatement après son entrée à Rome, il promulgua un édit qui mettait fin à la persécution contre les chrétiens. Un an plus fard,l'Édit de Milan accordait à tout homme la liberté de suivre la religion de son choix.

C'est ainsi que l'Empire romain fut vaincu dans sa lutte contre le christianisme, grâce à la fidélité de tous les vrais croyants. Leur longue endurance réussit à changer l'hostilité acharnée du monde romain, d'abord en pitié, puis en admiration. Les religions païennes ne furent pas persécutées au début, mais, étant privées de l'appui de l'État, elles déclinèrent progressivement. La profession du christianisme fut encouragée. Des lois, abolissant les abus et protégeant les faibles, amenèrent une mesure de prospérité inconnue jusqu'alors. Les églises, libérées de toute persécution, entrèrent dans une nouvelle expérience. Beaucoup d'entre elles avaient conservé leur pureté primitive, mais beaucoup aussi avaient été affectées par les profonds changements intérieurs que nous avons signalés et différaient grandement des églises des temps apostoliques. Les effets de ces transformations se manifestèrent nettement lorsqu'elles élargirent leurs cadres.



Table des matières

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14 The Ante-Nicene Christian Library, Vol. 1, «Epistle to Diognetus». The Writings of the Apostolic Fathers.

15 «East and West Through Fifteen Centuries», Br.-general G. F. Young, C. B. Vol. 1.

 

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