Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SOIR DE LA VIE
OU
PENSÉES POUR LES VIEILLARDS





LES BORDS DE LA RIVIÈRE.

« Je vis qu'entre les pèlerins et la porte de la ville, il y avait une rivière ; mais il n'y avait pas de pont pour la traverser et elle était profonde. Les pèlerins furent consternés à la vue de cette rivière, mais les hommes qui étaient avec eux leur dirent : « II faut la traverser où vous n'arriverez pas à la porte de la ville. » Les pèlerins demandèrent s'il n'y avait pas d'autre moyen d'atteindre cette porte ? Les hommes répondirent : « Oui ; mais il n'a été permis à personne, depuis la fondation du monde, sauf à Énoch et à Élie, de passer par cet autre chemin, et il ne le sera plus jusqu'à ce que la dernière trompette sonne. » Les pèlerins, très abattus et découragés, regardaient tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, mais ils ne virent aucun moyen d'échapper à la rivière. » (1)

Ah ! quelle est vraie et touchante, cette description des émotions que le pèlerin chrétien éprouve souvent lorsqu'il se trouve sur les bords de la rivière. Il craint d'entrer dans ces eaux noires et profondes ; il recule devant ce passage étrange et peut être orageux qu'il faut faire pour entrer dans l'éternité. Oh ! s'il pouvait pénétrer dans la cité céleste sans passer par la rivière de la mort.
Cela ne se peut pas. Lorsque l'heure du départ arrivera, il faudra entrer dans ces eaux froides, malgré les terreurs qu'elles inspirent. Il n'est permis à personne de dédaigner cet appel, ni de choisir un autre mode de passage : il est ordonné aux hommes de mourir une seule fois (Hébr. IX, 27).

Mais pourquoi les chrétiens auraient-ils peur ? Cette dernière phase de notre nature humaine est mystérieuse et solennelle sans aucun doute, même pour l'enfant de Dieu ; mais n'est-il pas assuré qu'un Sauveur, aussi sage que bon, le protégera au milieu des dangers, et le conduira en sûreté ; quel mal pourrait-il donc craindre si Christ est avec lui ?

Mon cher lecteur, en contemplant cette rivière qui coule entre vous et la terre promise, votre esprit est-il rempli de crainte et d'appréhension ? ne serait-ce pas parce que vous ne voyez que la mort seulement ? vous ne regardez pas en même temps, par la foi, à votre Sauveur ; vous avez l'air de croire que seul et sans secours vous aurez à lutter contre les flots, et vous ne vous rappelez plus cette promesse : Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, et quand tu passeras par les fleuves, ils ne te noieront point (Esaïe XLIII, 2).
Ah ! celui qui s'est emparé de cette douce assurance, peut en toute sécurité fermer les yeux, et s'abandonner complètement à la disposition de Celui qui est amour, fidélité, sagesse infinie !

Votre nature frémit-elle à la pensée des souffrances physiques qui accompagneront peut-être votre dernière lutte ? Il est vrai que les douleurs de la mort sont quelquefois si terribles, qu'elles causent une angoisse indicible ; mais dans la plupart des cas, les derniers moments de la vie sont doux et paisibles !
Combien n'en avons-nous pas vus passer de ce monde à l'éternité, comme un enfant qui s'endort sur le sein de sa mère !

Mais s'il devait en être autrement, si l'heure de votre départ devait être marquée par d'extrêmes souffrances, la manière dont vous délogerez, aussi bien, que le moment, n'a-t-elle pas été arrêtée par votre Père céleste ? et permettra-t-il que vous soyez éprouvé au-delà de ce que vous pouvez supporter ?
Il vous connaît, il sait que vous n'êtes que poudre, et il éprouve le tendre amour d'un père pour ceux qui le craignent ; vous pouvez être certain que les épreuves que son amour juge bon de vous dispenser, soit dans la vie, soit dans la mort, sont nécessaires, et qu'il vous aidera à les traverser. Et si votre force est proportionnée à votre fardeau, cela, ne revient-il pas au même que si votre fardeau était enlevé ?

Écoutez le témoignage d'un fidèle ministre du Seigneur, qui, au milieu de douleurs intenses, savait cependant se réjouir. « J'ai souffert, disait-il, j'ai souffert, sans exagération, vingt fois autant que si j'eusse été sur un bûcher ; mais ma joie en Dieu abondait tellement que non seulement mes souffrances étaient tolérables, mais encore les bienvenues. Les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer avec la gloire qui est à venir. Dieu est mon tout.
Tant qu'il sera avec moi, rien absolument ne pourra diminuer mon bonheur, et le monde entier serait à mes pieds, essayant de me donner des consolations, qu'il n'en ajouterait pas une goutte à celles dont ma coupe est remplie. La mort s'approche toutes les nuits, et se tient à mon chevet sous la forme de convulsions terribles, mes os mêmes sont comme disloqués par la douleur ; mais tandis que mon corps est torturé, mon âme est parfaitement paisible et heureuse, plus heureuse que je ne puis l'exprimer. »

Nous pourrions facilement multiplier des témoignages semblables à celui-ci, témoignages de la fidélité de Dieu, qui, dans bien des cas, a tellement soutenu et élevé l'âme du chrétien au-dessus de la souffrance physique, que jusqu'à un certain point, il ne la sentait plus et ne s'en inquiétait plus. Le Seigneur ne pourrait-il pas agir de même envers vous, mon cher lecteur ? Sa grâce ne peut-elle pas suffire pour vous comme pour d'autres ? Oh ! confiez-vous en Lui, reposez-vous avec confiance sur ses promesses ; et croyez qu'au moment de la mort il vous donnera du secours dans la mesure où il vous sera nécessaire.
Mais ne vous estimez pas prêt à passer par cette heure parce que vous vous sentez maintenant plein de force et de consolation, ne vous appuyez uniquement que sur l'engagement solennel que Christ a pris de ne jamais vous abandonner. Il est maintenant avec vous, pour vous aider à le glorifier par votre vie ; quand la mort viendra, il sera encore avec vous, et vous aidera à le glorifier par votre mort.
Les grâces qui vous seront indispensables alors, ne vous seront accordées que pour ce moment-là. Attendez-les avec foi. « La mort est lugubre, disait l'évêque Cowper à ses amis qui l'entouraient en pleurant, et les flots du Jourdain, qui coule entre nous et la terre de Canaan, sont bien rapides, mais ils s'arrêtent dès que l'arche paraît. »

Mais il se peut encore que la mort vous trouble en pensant à la séparation inévitable qui doit s'opérer entre l'âme et le corps. Vous redoutez cette nouvelle existence dont vous ne connaissez rien ; ce n'est pas ce que vous savez, mais ce que vous ignorez de la vie future qui cause votre angoisse. Si quelqu'un pouvait revenir du monde invisible, et vous dire exactement ce qu'il a éprouvé au moment où il a quitté la terre, vous décrire toutes les sensations par lesquelles il a passé lorsque son âme s'est dégagée de son corps, il vous semble, n'est-ce pas, que vous seriez soulagé d'un grand poids ?
C'est l'incertitude, le vague, le mystère, là, devant vous, à cette distance terrible qui vous fait trembler. Comme un enfant dans l'obscurité, vous avez peur, parce que vous ne pouvez rien voir. Les objets imaginaires qui vous remplissent de crainte, qui vous font trembler, disparaîtraient s'il y avait assez de lumière pour vous révéler le véritable état des choses.

Pourquoi donc, demanderez-vous, cette lumière n'existe-t-elle pas ? Dieu n'aurait-il pas pu nous révéler dans sa Parole la nature de notre existence future, et la manière dont nous y arriverons ? Il a certainement prévu l'angoisse et l'inquiétude qui résulteraient de notre ignorance, et cependant il n'a pas cherché à calmer nos craintes par une révélation plus claire et plus complète de notre état futur. Pourquoi cela ?
Le silence de Dieu sur ce point est une réponse suffisante, et nous pouvons être certains que, puisqu'il est amour, la connaissance qu'il nous refuse, ne nous est ni nécessaire, ni désirable. Il est probable que dans l'état actuel de notre vie, nous ne saurions comprendre que ce qu'il nous a déjà dit d'un autre monde, et que l'éclat de la lumière que nous désirons, si elle nous avait été accordée, nous aurait aveuglés et non éclairés.

Notre nature est maintenant dans un état d'enfance, nous ne savons pas ce qui nous vaut le mieux ; mais notre Maître le sait et il agit en conséquence. Il nous en a dit assez pour éveiller notre curiosité, pour exciter nos désirs, pour faire naître l'espérance, pour nous encourager à la confiance dans l'attente ; il faut attendre la fin.
Dieu nous appelle à l'honorer, dans tous les temps et sous toutes les circonstances, par notre foi en sa sagesse et sa bonté. C'est comme s'il nous permettait de donner au monde entier une preuve de la fermeté de notre confiance en Lui, que de montrer que nous ne craignons rien, même quand il nous ordonne de mourir. Oh ! ne prouverons-nous pas volontiers, en nous abandonnant à Lui, sans la moindre crainte à l'heure de la mort, que notre foi en son amour est inébranlable ?

Le chemin devant nous est sombre et mystérieux, mais nous le suivrons d'un coeur tranquille partout où il nous conduira ! Et avec quelle tendresse, quelle douceur ne nous conduira-t-il pas ! Cette mort que nous redoutions si fort, sera peut-être un doux sommeil sans douleur ; nous nous endormirons paisiblement en Jésus, et le soleil de l'éternité brillera pour nous, comme les doux rayons du matin, qui maintenant réjouissent nos yeux lorsque nous nous réveillons.

Il y a, il est vrai, quelque chose d'étrange et d'inexplicable dans l'idée de notre existence sans un corps ; il nous semble qu'un esprit dégagé de son enveloppe doit, au premier moment, éprouver un sentiment d'abandon. Mais c'est une erreur de supposer que l'âme doit au corps sa défense contre les maux qui peuvent l'atteindre, de la même façon que le corps est protégé par les habits qui le couvrent. C'est le contraire même qui est vrai.
L'âme est exposée ici-bas à bien plus de périls et de dangers par son union avec un corps mortel ; par sa séparation, elle sera libérée de tout ce qu'elle a à redouter.
Les opérations, les conceptions de l'âme libre seront sans aucun doute bien plus parfaites, plus indépendantes, plus vraies qu'elles ne peuvent l'être maintenant, sujette comme elle l'est à tant d'entraves et d'interruptions par son association à une nature animale. Cela nous paraît évident par le fait que même à présent nous sentons notre âme dans une meilleure disposition pour réfléchir et penser lorsqu'elle est moins préoccupée du corps.
Combien alors, sera rapide, sera clair et vigoureux le flot de ses pensées, lorsque rien d'extérieur ne viendra en arrêter le cours.

Cependant la crainte de la mort peut encore procéder d'autres causes ; elle peut venir de ce que nous ne nous sentons pas sûrs de notre bonheur éternel ; nous nous demandons quelquefois s'il est vrai que nos noms soient écrits dans le livre de vie de l'Agneau ; si nous avons quelque gage qui nous permette de compter avec certitude que. nous aurons part aux joies à venir ; il nous semble parfois que jamais nous n'aurons le courage de rencontrer notre Juge face à face, et nous voudrions retarder le moment où notre destinée éternelle sera fixée.
Si nous étions parfaitement sûrs qu'il y a une place préparée pour nous là haut, et qu'une couronne de gloire nous attend au ciel ; oh ! nous passerions plus volontiers par la rivière de la mort, quand bien même ses eaux sont profondes et agitées par la tempête. Mais comment en être sûr ?

Que dit l'Écriture ? Il n'y a maintenant point de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ ; Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. Je suis le pain de vie qui est descendu du ciel ; celui qui mange de ce pain vivra à toujours. Mes brebis entendent ma voix, je les connais, elles me connaissent et elles me suivent, et je leur donne la vie éternelle, elles ne périront jamais. Je reviendrai, je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi.

Mais quelque précieuses que soient ces assertions, elles ne soulagent pas complètement nos coeurs oppressés. Nous ne doutons pas que les vrais fidèles ne soient sauvés pour l'éternité, mais nous craignons de n'être pas du nombre. Nous l'espérons, tout en nous disant qu'il est si facile de se tromper soi-même, que nous pourrions être dans l'erreur, et qu'il serait affreux de nous réveiller dans l'éternité, et de nous voir exclus des bénédictions accordées aux rachetés, sans aucune possibilité de changer notre sort ; ce que nous serons alors, nous le serons pour toujours.

Notre crainte de la mort, ou plutôt des conséquences de la mort, a sa source dans la faiblesse de notre foi, ou dans une compréhension très imparfaite de l'Évangile de Jésus-Christ.
Cette crainte ne peut disparaître que par une foi plus forte, ou par une vue plus claire et plus nette de la vérité. Il ne nous reste donc qu'à étudier cette parole que Dieu nous a donnée, et à lui demander pour cela l'assistance de son Saint-Esprit, afin que nous puissions comprendre et nous appliquer cette vérité consolante et encourageante : c'est que Christ est tout, et en tous, et qu'en lui nous avons toutes choses.

Laissons de côté les raisonnements, les préjugés, l'incrédulité de nos coeurs naturels, et recevons avec simplicité et reconnaissance les promesses que notre Sauveur nous a faites. En connaissant mieux ce Sauveur adorable, en comprenant plus parfaitement le plan de son expiation et de son sacrifice suffisant, nos craintes et nos fâcheuses prévisions pour l'avenir s'effaceront graduellement, comme les ténèbres de la nuit se dissipent devant le soleil du matin, et le Dieu de toute espérance nous remplira de paix et de joie par la foi.

L'effroi avec lequel nous envisageons le changement solennel que cause la mort, sera certainement mitigé si nous la considérons dans son véritable caractère, c'est-à-dire, comme une continuation de notre état actuel, plutôt que comme le commencement d'un nouveau système de vie.
Le ciel et l'enfer ne sont pas tant la récompense (nous employons ce mot dans son sens scripturaire) de notre vie passée, qu'ils n'en sont la suite nécessaire.

Ce qui constituera notre bonheur ou notre malheur, ce sera ce que nous serons et non où nous serons ; par conséquent si nous avons à présent le sentiment intime que nous aimons le Sauveur et que nous nous confions en lui, que nous le suivons dans les voies de la sainteté, ou même que, le désirant de tout notre coeur, nous nous efforçons de le faire, n'est-il pas évident que nous avons en nous-mêmes le germe du véritable bonheur, c'est-à-dire, un coeur touché par l'amour de Christ et qui languit d'être rendu conforme à sa ressemblance ? Comment alors pourrions-nous être malheureux pour toujours ? C'est impossible ! non seulement parce que Dieu ne peut manquer à sa parole, ni condamner ceux qui ont mis tout leur espoir en son Fils, mais parce que les éléments de la paix et du bonheur éternel nous appartiennent déjà. Celui qui croit au Fils A, et non pas Aura, la vie éternelle.
Méditez cette déclaration, mon cher lecteur, et tirez-en la consolation qu'elle est destinée à donner à tous ceux qui ont placé leur confiance dans l'expiation de Jésus-Christ.

Mais en voyant approcher l'heure de la mort, un coeur tendre et aimant peut éprouver un grand trouble à la perspective de se séparer de parents et d'amis bien-aimés. Peut-être en est-il quelques-uns pour qui nous sommes un soutient et une consolation ; qui ont eu l'habitude de s'appuyer sur nous pendant le fatigant voyage de la vie, et de chercher auprès de nous des conseils et de la sympathie ; comment pourront-ils se passer de nous ? comment les laisser en proie à la lutte, isolés et malheureux ?
Il en est d'autres encore dont le salut nous préoccupe douloureusement et dont les fautes nous ont fait verser des larmes amères ; comment leur dire adieu, et peut-être adieu pour toujours ?

Ah ! quelle sera poignante l'angoisse de notre dernière heure, en pensant qu'ils ne sont pas encore régénérés, pas encore sauvés, et que nous n'emportons pas l'espérance de les revoir une fois.
Ah ! qu'elles sont douloureuses les séparations que la mort impose ! qu'il est difficile de briser, pour quelques années seulement, les liens qui nous unissent étroitement aux êtres chéris qui nous entourent ! Bien des chrétiens, et même des chrétiens âgés - car la vieillesse n'éteint pas l'ardeur des affections - sympathisent avec le désir touchant exprimé par un jeune disciple du Seigneur : « - Oh ! Maman, je voudrais que nous mourions tous, pour aller au ciel tous ensemble ! »

Pourquoi donc ne vous arrêtez-vous qu'au côté sombre du tableau ? il se peut qu'il ne vous concerne jamais. Votre père céleste, dans sa compassion pour votre faiblesse, peut vous épargner l'affliction que vous redoutez ; ou s'il ne le juge pas bon, si dans vos derniers moments, vous avez la conscience que vous vous séparez de ceux que vous aimez, Dieu vous fortifiera et vous encouragera de telle sorte que vous pourrez à cette heure suprême, remettre les objets de votre affection à sa protection et à sa direction miséricordieuse.
Vous sentirez que Celui qui a veillé sur vous pendant tant d'années dans le désert et qui vous a conduit en sûreté au milieu des dangers, peut en faire autant pour ceux que vous laissez en arrière ; que s'il vous a enseigné à prier avec tant de zèle et de persévérance pour leur bonheur spirituel, il ne permettra pas que vos prières ne soient pas exaucées, bien qu'il vous rappelle à lui avant que vous ayez vu leur accomplissement, mais plus tard vous réaliserez votre réunion avec ceux que vous aimez. La mort ne vous séparera pas longtemps ; ils passeront, comme tout passe ici-bas, avec la rapidité de l'éclair, et vous les retrouverez pour ne plus les quitter.

Mon cher lecteur, vous êtes maintenant sur les bords de la rivière ; ne craignez pas, croyez seulement. Rappelez-vous qu'une des raisons pour lesquelles Jésus a été manifesté en chair, a été de dissiper cette sombre tristesse qui s'empare de notre âme lorsque nous contemplons les eaux ténébreuses de la mort. Puis donc que les enfants participent à la chair et au sang, lui aussi de même a participé aux mêmes choses, afin que par la mort il détruisît celui qui avait l'empire de la mort, c'est à savoir le diable ; et qu'il en délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient assujettis toute leur vie à la servitude (Hebr. II, 14, 15).
Cherchez donc à être délivré de la crainte qui vous obsède et comptez sur cette délivrance. Christ n'a pas souffert en vain ; tous les buts qu'il voulait atteindre par sa mort, il les a atteints ; il veut que les siens participent dès à présent à son triomphe, et souscrivent sans attendre un instant à cette exclamation de l'apôtre : Grâces soient rendues à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ.

 En Jésus je mourrai sans crainte,
Il est mon Sauveur et mon Dieu.
Dès qu'en son sang ma robe est teinte,
J'aurai l'entrée en son saint lieu.
La mort n'a donc plus rien d'affreux ;
En Jésus on meurt bienheureux.

  Vous est-il donné de posséder cette foi ferme, cette assurance inébranlable qui élève l'âme au-dessus de la crainte de la mort ? Pouvez-vous dire d'un coeur tranquille : Le temps de mon départ est proche ; j'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi ; la couronne de justice m'est réservée, et le Seigneur, juste juge, me la rendra en cette journée-là (2 Tim. IV, 6, 8).

Bénissez votre Sauveur pour cette glorieuse espérance ; cette espérance qui est pour l'âme une ancre ferme et solide. C'est parce qu'il a aboli la mort, et que la vie et l'immortalité brillent à travers l'Évangile, que vous êtes capable de penser avec calme, à votre lutte avec le dernier ennemi et que vous pouvez vous écrier en triomphe : « O mort, où est ton aiguillon ? O sépulcre, où est ta victoire ? » Vous pouvez certainement vous réjouir de ce que votre vie est cachée avec Christ en Dieu, et de ce que vous êtes sauvé pour toujours. En sécurité, malgré les infirmités et les maux de la vieillesse ; en sécurité au milieu des eaux gonflées du Jourdain ; en sécurité lorsque vous serez devant le trône du jugement ; et enfin en sûreté pendant toute l'éternité.
Rien sur la terre, ni dans l'enfer, ne peut vous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus-Christ, ou vous arracher de l'étreinte de votre Sauveur. Il vous soutient et vous console maintenant que vous êtes arrivé au soir de votre vie, et c'est appuyé sur son bras que vous descendrez à la rivière ; mais vous n'y verrez aucune vague ; ses eaux claires reflétant la lumière du ciel, vous engageront à traverser. Ses pieds toucheront le courant de l'eau, et tout aussitôt il se fera un chemin où les rachetés passeront. « Bienheureux sont ceux qui meurent au Seigneur. - La mort des bien-aimés de l'Éternel est précieuse devant ses yeux. »

Mais jusqu'ici nos réflexions sur la rivière de la mort ne se sont adressées qu'à de vrais chrétiens ; êtes-vous de ce nombre, mon cher lecteur ?
Si vous ne l'êtes pas, vous n'avez pas le droit de vous approprier les consolations qui leur appartiennent, et qui ne sont que pour eux. Il n'y a pas de spectacle plus triste que celui d'un vieillard aux portes du tombeau, sur les confins de l'éternité, dont le coeur n'est ni renouvelé, ni sanctifié ; qui n'éprouve aucune terreur de l'avenir et qui s'attend à goûter toutes les joies du ciel. Que Dieu nous préserve de tomber dans une erreur si terrible ! Ne vous y trompez pas, on ne se moque pas de Dieu, car ce que l'homme aura semé, il le moissonnera aussi (Gal. VI, 7).
Une vie d'insouciance, de mondanité, de propre justice, ne peut pas nous préparer ci une vie de gloire. - « A moins qu'un homme ne soit né de nouveau, il ne verra pas le royaume de Dieu. » - « Celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. » - Sans la sanctification, personne ne verra le Seigneur.

Le changement du coeur, la foi en Christ, les fruits de la sainteté, sont autant d'avant-coureurs du bonheur éternel, et ils en sont comme les gages ; les connaissez-vous par expérience ?
Examinez-vous vous-même pour voir si vous êtes dans la foi, ou si vous avez le nom de la vie, tandis qu'au fond vous êtes mort.
N'éprouver aucune crainte, plus encore, être rempli de joie, en vous approchant de la mort et de l'éternité, ne sont pas par elles-mêmes des preuves que vous êtes sauvé. Il se peut que ce soit le calme trompeur qui précède la tempête, le sommeil qui nous gagne sur les bords du précipice.

Ignorance ne trembla pas quand il arriva sur les bords de la rivière, il se prépara même à la traverser ; il parvint de l'autre côté avec moins de difficulté que Chrétien ; Espérance Vaine l'avait aidé de son bateau ; mais à peine débarqué, le Roi commanda à ses serviteurs de le lier pieds et mains et de le jeter dans les ténèbres du dehors (2). »

Si ceci doit servir d'avertissement au présomptueux et au vaniteux, cela ne doit pas décourager le pécheur réveillé, qui sent que la vie lui échappe et qu'il n'a pas encore trouvé de place sûre pour poser son pied.
Le langage de l'Évangile est un langage de paix pour tous ceux qui désirent réellement échapper aux dangers et à l'empire du péché : Venez à moi, dit le Sauveur, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et je vous donnerai le repos de vos âmes. Il n'est jamais trop tard pour se tourner vers lui, et chercher son pardon au pied de la croix.
Dans ses promesses de salut, Dieu ne tient aucunement compte du temps ; car toutes les fois qu'un pécheur se repent, le Seigneur promet de ne plus se rappeler ses péchés ; il le fait aussi sans acception de péchés, car Le sang de Christ nous purifie de tout péché, et tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes.
Il le fait encore sans acception de personnes. Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ; et quiconque veut de l'eau vive en prenne librement. - Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi.

Mon cher lecteur, voici l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés dit monde. Regardez à lui et soyez sauvé. Sans cela, comment traverserez-vous les eaux du Jourdain ? Sans cela, comment pourrez-vous subsister devant le tribunal de Christ ?


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(1) Voyage du chrétien, par Bunyan.

(2) Voyage du chrétien.

 

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