LE SOIR DE
LA VIE
OU
PENSÉES
POUR LES VIEILLARDS
LE REPOS CÉLESTE.
Le jour va bientôt paraître, les
ombres de la nuit se dissipent. Les
ténèbres de la terre vont faire place
à la lumière radieuse du ciel ;
il n'y aura point de nuit là-haut. Ton
soleil ne se couchera plus, et ta lune ne se
retirera plus ; car l'Éternel te sera
pour lumière perpétuelle, et les
jours de ton deuil seront finis
(Esaïe LX, 20).
Que la pensée du ciel est douce pour le
chrétien âgé. Comme le
laboureur fatigué salue avec joie l'heure du
repos, le marin ballotté par les vagues
découvre avec gratitude le port où il
sera en sûreté, et l'exilé
malheureux approche avec bonheur de sa terre
natale, de même le fidèle se
réjouit à la perspective de la gloire
éternelle. Il aime à penser à
ce moment où il sera absent de corps et
présent d'esprit avec le Seigneur ;
quand les soucis, les luttes et les misères
qui l'entourent ici-bas, seront
échangés pour la paix et la
pureté, apanages de la demeure
éternelle des rachetés.
Elles sont nombreuses et variées, les
raisons qui attirent en haut son coeur et ses
pensées. Délivrance de l'affliction,
affranchissement du péché,
accroissement de connaissances, séparation
de ceux qui font le mal, intimité avec les
saints, communion avec le Sauveur : ceux-ci et
d'autres traits encore, qui marquent nettement
quelle sera la vie céleste, font qu'il est
prêt à quitter cette vie, volontiers
et sans regret, pour entrer dans cette existence
nouvelle.
« L'idée principale que je me fais
du ciel, disait Robert Hall, qui souffrait
habituellement les plus cruelles douleurs, c'est
le repos. » Il en est beaucoup parmi
ceux qui sont éprouvés de la
même manière, qui comprendront ce
sentiment. Ils ont tant de mal, ils ont tant
à souffrir, ils voient tant de misère
et de discordes autour d'eux, leurs ennemis
spirituels sont si puissants et
persévérants, que le soupir du
psalmiste s'échappe souvent de leurs
lèvres : Oh ! que n'ai-je les
ailes de la colombe, je m'envolerais et je me
reposerais quelque part. Se reposer !
Où donc ? Dans le ciel, là
où ceux qui sont fatigués se
reposent.
Ils se reposent du travail : du travail
matériel et du travail d'esprit. Il n'est
plus nécessaire que la main procure le pain
de chaque jour ; la tête
n'a plus à combiner des
plans pour éviter des difficultés et
des malheurs, ou pour obtenir un soulagement
momentané dans les peines de la vie
journalière. Ils n'auront plus de faim ni
de soif. Ils se reposent de leurs travaux et leurs
oeuvres les suivent. Les inquiétudes, la
fatigue, sont passées pour toujours.
Ils se reposent de la douleur.
Les habitants de la cité céleste ne
diront pas : « Je
souffre. » II n'y aura plus de douleur,
car les premières choses seront
passées.
« Je serai bientôt chez moi, disait
une femme âgée qui souffrait depuis
plusieurs années, d'une cruelle maladie, et
toutes mes douleurs seront finies. Je voudrais bien
ne pas être impatiente et accepter de tout
mon coeur ce que Dieu voudra m'envoyer, et aussi
longtemps qu'il le jugera bon ; je sais qu'il
est amour. Mais lorsque mon pauvre corps est
torturé par la souffrance, et que je ne puis
obtenir une minute de repos, il m'est doux de
penser que je suis chaque jour plus près du
ciel, et de sentir que les souffrances du temps
présent ne sont pas à comparer avec
la gloire qui est à venir. Quel changement
ce sera ! »
Ils se reposent de leurs afflictions. -
« Dieu essuiera toute larme de leurs
yeux, et la mort ne sera plus, ni le deuil, ni les
pleurs. »
Oui, Dieu lui-même essuiera leurs
larmes ; les jours de deuil seront
finis pour toujours, le chagrin,
les afflictions, les soupirs s'enfuiront. La
pauvreté, les déceptions, les
inquiétudes, la méchanceté,
l'injustice, l'abandon, tout ce qui nous rend
malheureux sur la terre est inconnu dans le ciel.
Les vagues de l'épreuve ne passent pas les
frontières de l'éternité. Les
nuages de la tristesse ne peuvent pas flotter dans
le pur atmosphère du ciel. La voix de la
désolation, les pleurs ne se mêleront
jamais aux chants des rachetés.
Ils se reposent des luttes spirituelles. -
La vie est une saison de guerre et
d'épreuves. Les ennemis du chrétien
sont nombreux et puissants. Ses passions
indomptées, le monde avec ses tentations
d'un côté et ses reproches de l'autre,
le grand adversaire des hommes venant, comme un
lion rugissant, cherchant qui il pourra
dévorer, sont constamment en lutte contre
lui ; il faut qu'il soit toujours sur ses
gardes, toujours prêt à une
rencontre ; et, sauf des moments
inévitables de découragement et
d'abattement, il ne recule pas devant le champ de
bataille.
Combattre le bon combat de la foi, endurer les
fatigues comme un bon soldat de
Jésus-Christ, c'est là son ardent
désir. Demander la victoire et le repos par
un égoïste amour du bien-être,
est en complet désaccord avec ses sentiments
et ses principes. Dieu l'a appelé à
la lutte, et quand il le jugera bon, il l'appellera
pour lui donner sa récompense ;
mais jusque-là le
chrétien attend, travaille et lutte sans se
plaindre. Il demande avec supplication que lorsque
le Seigneur viendra, il le trouve veillant,
voilà ce qu'il doit être. Nous ne
devons pas nous lasser de bien faire, ni
désirer d'entrer en possession de notre
couronne tant que notre labeur dure encore. Mais,
en même temps, nous pouvons contempler, par
anticipation, avec espérance et bonheur, le
moment de notre repos. Au milieu de notre lutte
avec le mal, nous pouvons nous rafraîchir et
nous calmer par la pensée de la
dernière victoire. Oui la guerre sera
bientôt finie et nous aurons la paix.
Et quelle est encourageante cette pensée que
la sainteté, aussi bien que le repos, est
liée à l'image que nous nous faisons
du ciel ! Rien d'impur n'entre
là-haut ; l'Église des
rachetés est une Église glorieuse,
n'ayant ni tache, ni ride, ni autre chose
semblable, mais elle est sainte et
irrépréhensible
(Eph. V, 27).
Il est vrai que le chrétien est
déjà sanctifié par le
Saint-Esprit qui habite en lui. Le
péché n'a plus de puissance sur lui,
car la grâce de Dieu qui apporte le salut,
lui enseigne à repousser tout ce qui n'est
pas sanctifié, tout ce qui est de la chair
et du monde, et à vivre sobrement,
droitement et saintement dans le monde.
Son coeur est purifié par la joie. Il a
revêtu le nouvel homme, d'après lequel
Dieu est créé en vérité
et en sainteté parfaite. Il
a été
adopté dans la famille de Dieu,
renouvelé à son image, et rendu
participant de sa sainteté. Mais pour le
moment, que la ressemblance est imparfaite !
et qu'ils sont faibles, les efforts qu'il a faits
pour y parvenir. Tandis que l'homme
intérieur fait ses délices de la loi
de Dieu, il voit dans ses membres une autre loi qui
fait la guerre à la loi de son esprit, et
l'assujettit au péché, en sorte que
dans l'angoisse de son âme, il s'écrie
avec l'apôtre : Misérable que
je suis ! qui me délivrera du corps de
cette mort.
Jour après jour, il court vers le but pour
obtenir le prix de l'appel de Dieu en
Jésus-Christ, mais en courant dans la voie
qui lui est proposée, il est souvent
arrêté par les obstacles,
contrarié dans sa marche. Quelquefois il se
heurte et tombe ; d'autres fois il
s'égare dans un sentier
détourné qui le conduit dans des
endroits dangereux ; et, quoiqu'il ne renonce
jamais, quoique chaque tentation à laquelle
il cède par manque de vigilance ou par
excès de confiance en lui-même,
quoique chaque atteinte du péché le
porte à faire un effort plus vigoureux en
vue de l'avenir, à prier avec plus d'ardeur
encore, pourrions-nous nous étonner s'il
voit arriver avec bonheur, avec joie le moment
où il sera délivré de
l'imperfection et de la corruption de sa nature
actuelle, et où il sera parfaitement
conforme à l'image de son Sauveur ?
Oh ! notre volonté absorbée dans
celle de Dieu, nos
pensées à l'unisson des siennes,
notre moi pour jamais perdu dans la grandeur et la
beauté de sa gloire, être en sa
présence, saint, sans reproches, sans
taches ! quelle plus belle perspective peut
nous être offerte, quelle espérance
encourageante et abondante en forces.
Et à mesure que les années
augmentent, que la vie décline, le
chrétien soupire de plus en plus
après une sainteté plus grande,
jusqu'à ce qu'enfin ce désir absorbe
la crainte même de la mort, et affaiblisse
les liens les plus chers qui l'attachent encore
à la terre. Il est prêt à tout
quitter, à traverser tous les obstacles qui
l'entourent, pourvu qu'il soit pour toujours
à l'abri du péché, et qu'il
soit entièrement assimilé à la
ressemblance de Christ. « Nous serons
semblables à Lui ! » telle
est la pensée, la glorieuse pensée
qui lui rend le ciel si précieux ; la
sainteté parfaite lui paraît plus
désirable encore que le repos. Ce qu'il
veut, c'est d'être saint, sans
péché, rendu parfait.
Ce voeu sera bientôt exaucé, son
espérance sera réalisée. -
« Bénis sont ceux qui ont faim et
soif de la justice, car ils seront
satisfaits. » Satisfaits sans aucun
doute, et quand ? Dans ce monde en partie, et
complètement dans l'autre. Dans le ciel ils
n'auront plus faim ni soif ; là ils
seront semblables à l'image de leur Dieu,
ils se tiendront devant son trône sans aucun
péché.
Quelle douce assurance pour le chrétien qui
réfléchit et qui scrute ; - et
c'est là ce que doit faire tout
chrétien ; - quelle douce assurance que
dans notre état futur, notre connaissance
sera beaucoup augmentée. Dans ce monde les
connaissances que nous pouvons acquérir sont
si limitées ! nous sommes comme des
enfants qui jouent sur le bord de la mer, il suffit
à leur amusement de trouver de temps en
temps un caillou, une coquille plus jolie qu'une
autre ; tandis que le grand océan de la
vérité est encore devant nous
à explorer, à sonder, à
connaître.
Mais ce que nous ne savons pas à
présent, nous le connaîtrons plus
tard. Maintenant nous voyons comme à travers
un verre noirci, maintenant nous ne connaissons
qu'en partie ; mais alors nous verrons face
à face, et nous connaîtrons comme nous
sommes connus.
Bien des questions, intéressantes et
importantes, auxquelles il n'a pas encore
été fait de réponses, seront
résolues alors. Bien des difficultés
qui nous embarrassent nous seront
expliquées. Qu'ils sont nombreux, les
mystères de la Providence, ceux qui
concernent notre propre histoire, celle des autres,
et qui alors seront dévoilés !
Et les obscurités si variées de la
religion qui deviendront pour nous aussi lumineuses
que le soleil de midi. Cette connaissance ira
toujours en augmentant. Le premier regard que nous
jetterons sur l'éternité
ne nous révélera
pas tout ce qu'elle a à nous
révéler. Nous apprendrons constamment
quelque chose de nouveau, nous ferons
continuellement de nouvelles découvertes
dans la sagesse, la puissance, la bonté de
Dieu ; et cela sans fatigue, sans efforts,
sans déceptions.
Le service auquel nous serons appelé
là-haut sera associé au
développement parfait et à
l'accroissement probable de nos facultés
intellectuelles. Hélas ! qu'ils sont
chétifs et misérables, les efforts et
même les meilleurs que nous faisons
maintenant pour accomplir la volonté de
Dieu, et pour l'avancement de son
règne ! Combien nous avons peu fait, et
combien nous pouvons peu faire pour qu'il soit
connu et aimé au milieu de nos
semblables ! Que de fois nous nous sommes
lamentés de notre faiblesse, de notre
incapacité, que de fois nous avons compris
que nous sommes en réalité des
serviteurs inutiles. Mais dans le ciel notre
service sera accompli avec vigueur, sans lassitude
et sans interruption.
Là-haut, les fatigués se reposeront,
non pas parce qu'ils ne travailleront plus, mais
parce que le travail n'y cause aucune
fatigue ; ils éprouveront que le repos
du ciel consiste à dire jour et
nuit : Saint ! Saint ! Saint !
le Seigneur Dieu tout-puissant qui
Était, qui Est et qui Sera
(Apoc. IV, 8).
Chaque serviteur de Dieu, glorifié, aura
très probablement un
genre d'occupation en harmonie avec ses dons et ses
facultés individuelles. Puisqu'il est permis
de croire que les chérubins et les
séraphins ont des attributs
différents qui leur sont propres, quoiqu'ils
soient tous employés au service de Dieu,
autour de son trône, nous pouvons donc penser
que de saintes occupations seront
distribuées avec une variété
merveilleuse parmi les saints, revêtus de la
robe blanche.
Mais là sera la joie, c'est que chacun
occupera sa place, celle qui lui appartient, qui
lui convient, pour laquelle il a été
fait ; et cela sans effort, sans accablement,
sans peine ; point de fardeau trop lourd,
point de forces dépassées ; tout
sera facile, délicieux, tout sera
jouissance ; chacun aura la part même
qu'il aurait choisie ; celle qu'il
préfère, celle qu'il fera le mieux,
et elle lui sera assignée pour
toujours !
Et chacun à cette place bénie,
exercera toutes ses facultés devenues
parfaites ; tout ce qu'il aime il le
comprendra, et tout ce qu'il comprend il
l'aimera ; et son esprit et sa volonté
se manifesteront par le moyen d'un corps qui sera
en unisson parfaite avec eux ; jamais il ne
leur sera un obstacle, jamais il ne sera pour eux
un sujet de découragement ; au
contraire, ce corps obéissant sera capable
d'exécuter instantanément et
parfaitement tout ce que la pensée
désirera et ce que le coeur
suggérera ; il y aura entre eux une
affection intelligente qui
accomplira sans délai et sans en rien
retrancher, tout ce que l'âme pensera et
sentira.
C'est alors que nous comprendrons, dans ce concours
parfait et entier de toutes les parties qui
constituent notre nature, ce qu'est ce service dont
parle Jésus-Christ quand il dit :
Dieu est esprit, et il faut que ceux qui
l'adorent, l'adorent en esprit et en
vérité
(Jean IV, 24).
Et lorsque nous pensons à cet heureux
service, à ces fonctions glorieuses,
accomplies par ceux qui seront dans la gloire,
oublierons-nous ceux qui y sont déjà
et qui jadis ont travaillé sur la terre avec
nous ?
Réjouissons-nous plutôt de ce que,
avant qu'il soit longtemps, nous partagerons leurs
saintes occupations, et nous participerons à
cette joie que rien ne saurait ternir ?
La communion des saints est douce sur la
terre ; que sera-t-elle donc au
ciel ?
Ici-bas elle est souvent troublée,
interrompue, mais là-haut elle sera parfaite
et continuelle. Nous serons associés
à la glorieuse société des
Apôtres, à celle des prophètes,
à la noble armée des martyrs ;
nous serons assis avec Abraham, Isaac et Jacob dans
le royaume de Dieu.
Nous serons dans une sainte intimité avec
ceux que nous estimions sur la terre à cause
des grâces et des dons qui ornaient leur
caractère, et que leurs travaux et leurs
mérites nous rendaient chers, bien que les
circonstances nous eussent
peut-être
empêché de les connaître
personnellement. Il n'y aura ni discordes, ni
préjugés, ni rivalités pour
troubler l'harmonie de nos rapports ; nous
vivrons ensemble comme les enfants d'un même
père, comme les frères d'une
même famille, comme les habitants
aimés et aimants d'une même demeure
éternelle.
Mais bien plus chère encore que la
pensée de cette tendre et complète
sympathie entre tous les rachetés, est la
perspective de cette parfaite et constante
communion avec notre Sauveur, communion que ses
promesses nous font déjà entrevoir.
Je retournerai et vous prendrai avec moi, afin
que là où je suis, vous y
soyez aussi. - Père, mon désir
est touchant ceux que tu m'as donnés, que
là où je suis, ils y soient aussi
avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire,
laquelle tu m'as donnée
(Jean XVII, 24).
Une vénérable servante de Christ,
fort éprouvée dans sa personne,
écrivait de simples méditations en
attendant d'être appelée à
passer la rivière ; et entre autres ces
paroles-ci : « Être où
tu es, te voir comme tu es, être fait
semblable à toi ; en avoir fini avec le
péché ; ne plus rencontrer
d'opposition, ne plus éprouver de fatigue,
d'apathie, de sécheresse, de mort ;
mais en tout ressembler à mon Sauveur
bien-aimé, être capable de le servir,
de jouir de sa présence : -
voilà le ciel. »
Ces paroles ardentes pouvaient bien en effet
ranimer la foi et
l'espérance de ce missionnaire qui, se
trouvant dans le Liban, sentit approcher sa fin.
Ses amis lui ayant proposé de prier avec
lui : « Oui, répondit-il,
mais auparavant je voudrais que vous me lisiez
quelques passages des Méditations de Mme
Graham ; » on lui lut les paroles
que nous avons citées plus haut ; mais
arrivé à celle-ci :
« Être où tu es, te voir
comme tu es, être fait semblable à
toi ! » Le missionnaire interrompit
la lecture en s'écriant d'une voix
émue : - « Voilà le
ciel ! »
Dans les rapports que nous avons maintenant par la
foi avec Jésus, nous nous réjouissons
d'une joie ineffable et glorieuse ;
qu'éprouverons-nous, donc quand cette gloire
sera réalisée, et que nous serons
vraiment en sa présence.
Sainte Sion, ô patrie
éternelle !
Palais sacré qu'habite le grand
Roi !
Où doit sans fin régner l'âme
fidèle,
Quoi de plus doux que de penser à toi.
Dans tes parvis, tout est joie,
allégresse,
Chants de triomphe, ineffables plaisirs ;
Là, plus de deuil, plus de maux, de
tristesse,
Là, plus d'ennuis, de langueurs, de
soupirs.
Tes habitants ne craignent plus l'orage ;
Ils sont au port, ils y sont pour jamais :
Un calme entier devient leur doux
partage ;
Dieu dans leur coeur verse un fleuve de
paix.
Est-ce là ce que vous attendez, mon cher
lecteur ? quelles raisons pouvez-vous fournir
pour prouver que vous ayez droit à ces
demeures célestes. « Christ est-il
en vous l'espérance de la
gloire ? » - "Avez-vous les arrhes
de l'Esprit ? Avez-vous été
rendu capable de participer à
l'héritage des saints dans la
lumière ? » Telles sont les
questions que nous pose l'apôtre Paul.
S'il en est ainsi, réjouissez-vous dans
l'espérance de la gloire de Dieu
(Rom. V. 5). Le train de guerre va
finir pour vous ; vos travaux sont
terminés, et le repos va commencer. Le salut
est plus près de vous maintenant, que
lorsque vous avez commencé à croire.
Encore un peu de temps et vous foulerez aux pieds
les rues dorées de la sainte
cité ; vous mangerez du fruit de
l'arbre de vie qui est au milieu du paradis de
Dieu, et vous boirez de l'eau de cette
rivière pure comme du cristal, qui
procède du trône de Dieu et de
l'Agneau. La couronne de gloire, la palme de la
victoire vous appartiendront, vous entendrez les
joueurs de harpes, et vous vous joindrez à
leur cantique de triomphe, cantique toujours
nouveau :
- « L'Agneau qui a été mis
à mort est digne de recevoir, puissance,
sagesse, force, honneur, gloire et
louange. »
- « Ta face est un rassasiement de joie,
il y a des plaisirs à ta droite pour
jamais ! »
- « C'est pourquoi, mes
bien-aimés, en attendant
ces choses, étudiez-vous à être
trouvés dignes de lui, sans tache et sans
reproche, en paix. »
- « Conduisez-vous d'une manière
digne de Dieu qui vous appelle à son royaume
et à sa gloire. Rappelez-vous que sans la
sanctification nul ne verra le
Seigneur. »
L'espérance ferme d'avoir part aux futures
bénédictions, conduit
nécessairement à la sanctification
immédiate.
- « Or quiconque a cette espérance
en lui, se purifie, comme lui aussi est
pur. »
- « Ses grandes et précieuses
promesses nous ont été données
non seulement afin de nous consoler et de nous
réjouir, mais aussi afin que nous soyons
faits participants de la nature divine, et que nous
échappions à la corruption qui
règne dans le monde par la
convoitise. »
- « Quand Christ, qui est votre vie,
apparaîtra, alors vous apparaîtrez
aussi avec lui dans sa gloire. »
- « Mortifiez donc vos membres qui sont
sur la terre. »
Pèlerin fatigué et accablé de
douleur peut-être, les souffrances du temps
présent ne sont pas à comparer
à la gloire qui est à venir. Que la
brillante effusion des joies futures illuminent les
sombres nuages des afflictions actuelles, que la
mélodie des cantiques célestes calme
l'agitation de votre âme troublée.
« Oh ! votre légère
affliction n'est que pour un moment, ne regardez
donc pas aux choses visibles, mais à celles
qui sont invisibles ; les
choses visibles sont de la terre
et pour un moment seulement, mais les choses
invisibles sont éternelles. »
Vieillard chrétien, le temps de votre
départ est proche, le soleil couchant de la
vie et la nuit de la mort vous séparent de
l'aurore de l'immortalité. La maison
terrestre de votre tabernacle va être
dissoute, mais vous avez une demeure céleste
qui n'a pas été construite par la
main des hommes et qui est éternelle.
Béni soit Dieu, le père de notre
Seigneur Jésus-Christ, qui par sa grande
miséricorde nous a
régénérés, pour avoir
une espérance vive par la
résurrection de Jésus-Christ d'entre
les morts, d'obtenir l'héritage
incorruptible, qui ne se peut ni souiller, ni
flétrir, conservé dans les deux pour
nous, qui sommes gardés par la puissance de
Dieu par la foi, afin que nous obtenions le salut
qui est prêt à être
révélé au dernier temps en
quoi vous vous réjouissez
(1 Pierre I, 3-6).
Écoutez les paroles que notre Sauveur
glorifié vous adresse du haut des
cieux : « Certainement, je viens
bientôt ! » Quelle
réponse partira de votre coeur ?
« Amen ! oui, Seigneur Jésus,
viens ! »
O Jésus, dans ta
bergerie,
Introduis tes heureux troupeaux ;
Garde ton Église chérie,
Et nous pais comme tes
agneaux.
Que tous les enfants de lumière,
Remplis de ton esprit d'amour,
S'entr'aiment partout sur la terre,
Jusqu'au moment de ton retour.
Alors, ressuscités en gloire,
Les saints, ton peuple bienheureux,
Triomphant tous par la victoire,
Te contempleront dans les cieux.
Aussi purs que le sont les anges,
Unis à ta divinité,
Nous célébrerons tes louanges
Dans l'éternelle charité.
Il vient, il vient et sa venue
Va mettre un terme à tous nos
maux ;
Il vient sur l'éclatante nue
Nous introduire en son repos ;
Heureux enfants du même Père,
Rachetés du même Sauveur,
Aimons, veillons dans la prière,
En répétant : Viens, viens
Seigneur
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